CHAPITRE 23 : L'ORDRE RECRUTE ?
Lundi 26 décembre 1977
Dès le lendemain de noël, Sofia dut à nouveau porter une robe de cocktail. Force est de constater que c'était quelque chose qui s'était un peu trop produit ces derniers temps. Pour l'occasion, elle revêtit cependant la robe bleu qu'elle avait achetée pour accompagner Remus au bal de la Saint-Valentin, près d'un an plus tôt. Elle se fit un rapide chignon, plutôt simple, et se maquilla d'un simple rouge à lèvre rouge. Sirius, assit sur son propre lit tandis qu'elle se préparait, ne put s'empêcher de bouder à nouveau :
— Je comprend pas pourquoi je ne peux pas t'accompagner.
— Parce que, Sirius, c'est une soirée à laquelle je ne peux pas t'emmener, répéta une fois de plus Sofia.
Ils se trouvaient tous les deux au Manoir Potter, mais à partir du soir même, Sofia serait de retour dans son appartement.
— Et tu ne peux pas non plus me dire où tu vas ?
— Non.
— Ni avec qui ?
— Il y aura Dumbledore et McGonagall, si ça t'intéresse.
Sirius bouda à nouveau, affichant une moue digne d'un enfant de cinq ans. Sofia soupira et enfila sa nouvelle paire de tennis flambant neuve. Sirius esquissa automatiquement un sourire et dit :
— Tu ne peux pas porter ce genre de chaussures avec cette robe.
— Et pourquoi pas ? demanda Sofia, agacée cette fois-ci.
— D'après ce que tu m'as dit, c'est une soirée habillée Sofia.
— J'ai mis du rouge à lèvres, répondit-elle, comme si c'était une réponse qui résolvait tout.
Sirius éclata d'un rire franc, ce même rire qui ressemblait un peu à un aboiement et que Sofia adorait. Elle se radoucit donc et laissa sa robe retomber au sol, dissimulant ainsi ses pieds aux yeux des autres. Elle tourna rapidement sur elle-même et jeta un regard à Sirius :
— Je suis comment ?
— Beaucoup trop belle pour quitter cette chambre.
Sofia lui sourit, puis se dirigea vers lui pour l'embrasser sur la joue, y laissant une trace de rouge à lèvre rouge criarde.
— On se voit demain Black. Sois sage.
— Fais attention à toi.
— Comme toujours.
Sur ce, elle quitta la chambre, le bout de ses tennis dépassant de la robe à chacun de ses pas.
OoOoO
Sofia arriva à Poudlard peu après l'heure officielle du début du repas de noël de l'Ordre du Phénix. Il avait lieu dans les appartements personnels de Dumbledore. Peu de membres de l'Ordre avaient répondu présent, préférant profiter de leur famille durant les fêtes. En réalité, ils n'étaient qu'une quinzaine à être présents.
Sofia, bien sûr, ainsi que les Professeur McGonagall, Flitwick et Dumbledore étaient là. Les jumeaux Prewett étaient également présents, tout comme leur jeune sœur, Molly, et son époux Arthur. Jacob Andrew, Alastor Maugrey, et quelques autres aurors étaient également là. Tout le monde était sur son trente-et-un.
Rapidement, Sofia salua les personnes présentes avant de se diriger vers Jacob Andrew, son ancien partenaire de DCFM. Ils avaient tous les deux fait un sacré bout de chemin depuis Poudlard. Lui était en pleine formation pour devenir auror, tandis qu'elle profitait d'une année sabbatique pour tenter d'apporter sa pierre à l'édifice de la paix. Le jeune homme lui adressa un sourire aimable et dit d'une voix amusée :
— Il y a un peu moins d'un an, tu portais cette même robe et nous partagions une danse comme deux étudiants normaux. Les temps changent !
Sofia sourit à ce souvenir. Ce n'était pourtant pas si vieux... Mais il s'était passé tellement de chose depuis ce Bal de la Saint-Valentin ! Ils poursuivirent ainsi leur conversation durant quelques minutes, se remémorant les souvenirs de leur scolarité. Il n'avait quitté Poudlard que depuis 6 mois à peine, pourtant l'époque de l'école semblaient appartenir à un passé bien trop lointain.
— Vois-tu toujours Potter, Black, Lupin et Pettigrow ?
— Bien sur, j'ai passé noël avec Sirius chez les Potter.
Jacob lui jeta un regard inquisiteur et demanda, légèrement hésitant :
— Donc c'est toujours d'actualité entre Black et toi ?
— Bien sur, plus que jamais.
— Comment gères-tu... le secret ?
Sofia lui jeta un regard surpris. Jacob semblait gêné. La jeune femme devina aisément qu'il avait du rencontrer quelqu'un et que le poids du secret qu'imposé la vie de membre de l'Ordre pesait sur sa relation naissante. Elle tenta donc de répondre à ses interrogations du mieux qu'elle put.
— Et bien... Il sait que je lui cache quelque chose, mais il sait que je ne peux rien dire. Puis, il me fait suffisamment confiance pour qu'on gère ça tous les deux.
— Hum... Combien de temps penses-tu que vous allez tenir à ce rythme ?
— Encore un an tout au plus. Après, je devrais prendre une décision.
Dumbledore se racla la gorge, coupant court à leur conversation. Sofia se tourna alors vers le vieil homme, profitant de l'occasion pour attraper une nouvelle coupe de vin. Tout en sirotant le nectar, elle écouta le discours de son ancien directeur sur l'importance de leur lutte et leurs derniers progrès.
Cela ressemblait assez à un discours de rentrée. Il y prônait l'amour, la bienveillance, l'égalité et l'amitié entre tous les êtres-vivants, qu'ils soient magiques ou non.
Rapidement, cependant, le ton du discours changea et Dumbledore annonça de but en blanc que le but premier de cette réunion était de recruter de nouveaux membres pour l'Ordre. En effet, ils manquaient drastiquement de membres. Peu nombreux étaient ceux qui, comme Sofia, consacraient la majorité de leur temps à la cause. La plupart des membres avaient une famille, un travail et des obligations qu'ils ne pouvaient pas sacrifier pour risquer leur vie dans des missions de plusieurs mois. C'est pourquoi il devenait crucial de trouver plus de volontaires pour rejoindre leur cause afin de grossir les rangs et de devenir encore plus efficace.
Dumbledore conclut donc son discours sur cet appel aux noms :
— Si vous connaissez des personnes de confiance que je pourrais rencontrer pour discuter avec elle afin d'être sûr de leur allégeance, cela serait vraiment profitable à l'Ordre.
La soirée reprit son cours à la suite de ce discours surprenant et Sofia resta pensive un instant. Une idée folle -comme souvent- commençait à germer doucement dans son esprit. Et si... Et si Sirius devenait membre de l'Ordre ? Et James ? Et Remus ? Et même Peter ? Fini les secrets... De plus, elle ne doutait aucunement de l'allégeance de ses amis et de leur envie de prendre part à la lutte qui opprimait une grande partie du Monde sorcier depuis de long mois.
Timidement d'abord, elle s'approcha de Dumbledore qui était en grande conversation avec Maugrey qui lui parlait de quelques aurors prometteurs qui pourraient rejoindre les rangs. Elle attendit patiemment son tour, faisant honneur à la cuisine des Elfes en engloutissant deux mini-sandwich au jambon. Finalement, l'auror s'éloigna et Sofia put s'approcher de son directeur.
— Excusez-moi, Professeur, j'aurais quelques noms à vous soumettre.
Le directeur vissa ses yeux bleus électriques dans ceux, à peine plus clairs, de Sofia. Un sourire malicieux germa sur ses lèvres, lui donnant l'air d'un gamin. Il remonta de l'index ses lunettes en demi-lune et dit d'une voix amusée :
— Je suppose que vous pensez à Messieurs Potter et Black. Ne vous en faites pas, je les contacterai bientôt. Tout comme Monsieur Lupin, Monsieur Pettigrow et Monsieur Longdubat. Je prendrai très certainement contact avec Miss Evans et quelques autres élèves également. Les élèves sortant de Poudlard sont des membres que je tiens à attirer du bon côté dès la fin de leurs études. J'y apporte un soin très particulier, comme cela a été le cas pour vous et Monsieur Andrew.
Sofia fut immédiatement rassurée. Si Dumbledore estimait ses amis dignes de rejoindre l'Ordre du Phénix sans qu'elle ait à interférer, elle se sentait d'autant plus légitime dans sa demande.
— Quand comptez-vous prendre contact avec eux, Professeur ?
— Plus rapidement que vous ne le pensez.
Sofia lui offrit un sourire heureux et prit congé du vieux Professeur. Rassuré quant à l'avenir de l'Ordre, tout comme au sujet de sa vie personnelle, elle rejoignit d'autres convives pour discuter de choses et d'autres. Elle n'avait aucun doute quant au fait que Sirius prendrait part à cette bataille.
Mardi 27 décembre 1977
La veille au soir, lorsqu'elle était rentrée de la soirée de l'Ordre, Sofia avait envoyé Nox, son hibou, porter une lettre à ses amis. Le contenu en était assez simple, elle les conviait simplement à passer la fin des vacances de noël chez elle. Au départ, elle n'avait prévu que de passer Nouvel An avec eux, mais ils lui manquaient décidément trop pour qu'elle puisse se passer de les voir plus que le temps d'une soirée.
Dès son réveil, elle constata avec joie que les quatre maraudeurs répondaient présent. Ils donnaient chacun une heure d'arrivée différente. Sirius et James promettaient de lui apporter le petit-déjeuner, ils ne devraient donc pas tarder à arriver. Remus avait annoncé qu'ils arriveraient dans l'après-midi et Peter en soirée.
Encore endormie, Sofia agita sa baguette pour ranger rapidement l'appartement et se prépara un café en attendant que Sirius et James arrivent. Ils ne tardèrent pas et frappèrent à la porte que quelques minutes plus tard, les bras remplis de douceurs en tout genre. Friandises, brioches, muffins, tarte à la citrouille et jus de fruits frais.
Sofia, toujours en pyjama, les salua d'un sourire aimable mais endormi. Sirius lui embrassa le front et se dirigea vers la cuisine pour se préparer un chocolat chaud tandis que James se laissait tomber sur son canapé en soupirant d'aise.
— Salut, Petrov.
— Salut, Potter.
James lui sourit et attaqua un des muffins que Noisette avait confectionnés. Sirius les rejoignit rapidement et tandis une tasse de café à James tout en s'asseyant à même le sol, face à la table basse, pour boire son chocolat chaud. Il attrapa une petite brioche aux pépites de chocolat et demanda :
— Comment c'était ta soirée ?
— Long. En plus, il n'y avait personne pour me faire de bonnes blagues. Mais les mini-sandwichs étaient bons.
Sirius sourit doucement et laissa aller sa tête contre la cuisse de Sofia. C'était la seule partie de son corps sur laquelle il pouvait se reposer : elle était assise sur le canapé tandis qu'il était assis sur le tapis, au sol.
Le petit-déjeuner fut relativement calme, le temps que chacun émerge du sommeil correctement. Après tout, c'est ce à quoi les vacances étaient destinées : se reposer. Sofia, un peu mieux réveillée après sa deuxième tasse de café noir, demanda néanmoins :
— Au fait Sirius, pourquoi tu frappes à ma portes alors que je t'ai offert les clés à noël ?
— Oh, l'habitude je suppose.
Sofia laissa tomber le sujet pour le moment, tandis que James leur proposer de s'habiller pour aller faire un tour à la patinoire moldue. Il mourrait d'envie de patiner. C'est donc de bon coeur qu'ils se préparèrent dans l'optique de passer quelques heures à patiner, avant l'arrivée de Remus.
OoOoO
La journée avait été bien remplie. Sofia, Sirius et James avait patiné pendant près de deux heures avant de s'arrêter, épuisés, dans une pizzeria moldue. Il y avait dégusté de succulentes pizzas, puis avaient rejoint l'appartement de Sofia pour y attendre Remus.
Un fois le loup-garou arrivé, ils s'étaient organisés pour les couchages. Un matelas avait été installé derrière le canapé pour James, tandis que Remus en avait installé un le long de la bibliothèque de Sofia. Peter pourrait donc dormir sur le canapé, plutôt confortable.
L'appartement avait maintenant des allures de mini-camps, mais cela ne les empêcha pas de passer l'après-midi à jouer aux échecs version sorcier, tant en enchaînant les fous rires et les pause goûter. En soirée, alors que la nuit était tombée depuis déjà près de deux heures, Peter frappa à la porte.
La soirée qui s'en suivit fut similaire à la journée passée. Les cinq amis, heureux de se retrouver, en profitèrent pour faire un festin de confiseries, tout en buvant une cargaison de Bieraubeurres et en jouant à diverses jeux sorciers. Ils finirent la soirée en jouant une partie de poker pour laquelle ils pariaient des dragées de Bertie Crochue. James remporta cette partie haut la main.
Lorsque Sirius et Sofia se couchèrent ce soir là dans le lit de la jeune femme, ils s'endormirent rapidement, le sourire aux lèvres. Qu'il était bon de passer du temps ensemble. Tous ensemble.
Mercredi 28 décembre 1977
Les soirées avec les maraudeurs étaient toujours mémorable. Que cela soit la fête de l'année, un after après un bal à Poudlard ou bien une simple soirée pyjama chez Sofia, les fêtes avec les maraudeurs étaient mémorables. Toujours.
Cette fois-ci, ils avaient décidé de fêter Noël tous ensemble, vu que Peter et Remus étaient avec leurs familles respectives pour l'événement. La décision avait été prise le matin-même, lors du copieux petit-déjeuner qu'ils avaient pris autour de la table de Sofia.
James avait suggéré l'idée tout en mangeant une pomme, et tous avaient bien sur acclamé son idée. Qui refuserait sciemment de fêter Noël une nouvelle fois ?
Pour une question pratique, les tâches furent réparties. Sofia et Sirius s'occupaient de la boisson, James de la décoration tandis que Remus et Peter étaient chargés des courses du menu du soir. Il ne s'agissait pas d'un vrai repas de Noël mais plutôt d'un condensé de tous ce qu'ils aimaient : de la pizza au chocolat, en passant par la glace à la noix de coco.
Pour pimenter la soirée, et parce qu'on ne disait jamais non à un cadeau, ils organisèrent rapidement un père noël secret : chacun avait la journée pour trouver un cadeau à l'un de ses amis. Sofia tira James au sort, sans savoir qui avait tiré les autres.
La soirée s'annonçait une nouvelle fois mémorable.
OoOoO
La matinée avait été consacré à la recherche individuelle de leur cadeau. Sofia avait quitté l'appartement la première, prenant la direction du Londres moldu pour trouver un cadeau original pour James.
Ils avaient en effet pris la décision de se limiter au Londres moldus et à la somme de 20£ pour le cadeau du soir. Hormis Remus et Peter qui possédait un parent moldu, les autres avaient grandi légèrement coupé de ce Monde.
Sofia y avait pourtant pris ses marques depuis quelques mois, depuis qu'elle avait décidé d'y acheter un appartement. Le change de monnaie sorcière en monnaie moldue était une simple formalité et elle avait maintenant son billet de 20£ en poche tandis qu'elle déambulait dans les boutiques vintages de son quartier.
Elle cherchait quelque chose qui plairait autant à James que ce stupide vif d'or qu'il traînait parfois avec lui alors qu'il était poursuiveur. Juste pour frimer et impressionner Lily. Quel crétin...
Elle s'approcha finalement d'un magasin de jouet, ce qui correspondait globalement à l'âge mental de James parfois, et se mit à déambuler dans les rayons. Elle passa devant les jeux moldus en n'ayant absolument aucune idée de ce à quoi pouvaient bien servir certains d'entre eux.
Finalement, un vendeur tiré à quatre épingle s'approcha d'elle et lui demanda d'une voix joyeuse :
— Bonjour ma petite, je peux t'aider à quelque chose ?
Sofia passa outre le fait qu'il l'infantiliser totalement alors qu'elle approchait de ses vingt ans : elle avait toujours l'apparence d'une adolescente malgré son âge. Elle afficha donc un air mature et déclara d'une voix froide, faisant d'autant plus ressortir son accent russe qui sembla le rendre mal à l'aise :
— Bonjour, je cherche un cadeau à offrir.
Le vendeur sembla se rendre compte de sa méprise et eut le bon sens d'afficher un air gêné :
— Oh excusez-moi Madame. Quel âge a le destinataire du cadeau ? Qu'aime-t-il ?
L'âge de James ne lui semblait pas d'un intérêt essentiel vu qu'il pouvait avoir le comportement d'un homme adulte ou d'un gamin selon son humeur du jour, elle déclara donc simplement :
— Il aime faire son intéressant devant les filles et frimer.
Le vendeur sembla réprimer un rire et la conduisit alors entre les étales du magasin de jouets. Il s'arrêta devant une étagère rempli de petit cube ayant des faces de différentes couleurs. Il les désigna à Sofia et demanda :
— Vous connaissez ?
— Non, répondit-elle.
— C'est une vente phare de ces dernières semaines, ce jouet arrive directement de Hongrie. Le Magic Cube, ou Rubik's Cube*. C'est un casse-tête, le but est de le mélanger et de réussir à reproduire chacune des faces avec les neufs carrés de la bonne couleur. C'est plus difficile que cela a l'air.
Sofia contempla le jouet d'un air intéressé. Si James se consacrait à ce jouet et en faisait sa nouvelle passion, elle aurait peut-être la paix quelques jours. Un choix judicieux. Le prix était également intéressant : seulement 17£.
Parfait.
Elle acheta donc le fameux Rubik's Cube, paya le vendeur et le remercia pour ses conseils, tout en le félicitant pour le joli paquet cadeau qu'il lui fit. Avec les trois livres sterling qu'il lui restait, Sofia se rendit dans une épicerie pour acheter un assortiment de sucrerie.
Et voilà. Comment réussir un Père Noël secret pour James Potter : un jouet et des sucreries.
OoOoO
Durant l'après-midi qui précéda ce Noël de légende, Sofia se rendit avec Sirius dans une épicerie moldue pour faire le plein de boisson. Ils avaient renoncé à se rendre dans le Londres Sorcier après que Monsieur Potter ait fait promettre aux garçons de ne pas y aller car la zone n'était pas sûre.
C'est donc armée d'un papier psychique lui servant de fausse carte d'identité et d'une belle quantité de liquide moldu que Sofia se rendit dans l'épicerie de son quartier, accompagnée de Sirius.
Ils parcoururent les étagères de boissons d'un regard perplexe, ne connaissant pas la moitié des alcools présentés. Il n'y avait ni Bièraubeurre, ni Whisky Pur-Feu et encore moins de Vodka Magique. Il en était de même pour les boissons sans-alcool : aucun jus de citrouille.
— On prend quoi, à ton avis ? demanda Sirius, perplexe.
Il tenait devant son visage une bouteille de "Jus Exotique" sans savoir vraiment à quoi cela faisait référence. Sofia était presque certaine qu'elle ne contenait pas de citrouille. Presque.
— J'en sais rien. Un peu de tout ?
— Ouais... Il n'existe aucun sortilège de Métamorphose qui change le jus moldu en jus de citrouille ?
— Bonne question ! Mais si c'est le cas je ne le connais pas.
— Moi non plus, répondit-il d'un air désespéré.
Ils entassèrent donc dans la petit chariot une dizaine de jus de fruits différents ainsi que différentes boissons gazeuses. A cela, ils ajoutèrent quelques bouteilles d'alcool qu'ils ne connaissaient pas. Du Whisky moldu, de la Vodka moldu, du Gin, ...
Au final, ils se rendirent à la caisse où le vendeur leur jeta un regard méfiant. Sofia, l'air parfaitement innocente, lui présenta son papier psychique et les 60£ que leur coûtaient leurs achats. Le vendeur attrapa le papier et le contempla d'un air méfiant :
— Vingt-deux ans ? Vous ne les faites pas.
Sofia afficha un sourire charmeur, totalement en accord avec son ancienne maison à Poudlard, et minauda :
— Vous êtes le deuxième à me dire ça, c'est vraiment très gentil à vous.
Tout en rougissant, le vendeur lui rendit son papier et attrapa les billets pour encaisser les achats. Finalement, ils sortent tous les deux de l'épicerie, avec chacun un sac en main.
Tandis qu'ils marchaient vers l'appartement, main dans la main, Sirius observa le quartier où vivait Sofia. Il aurait pu avoir l'air mal famé, mais Sirius lui trouvait un charme certain.
— J'adore ce quartier, sourit-il.
Sofia lui sourit en retard, saluant de la main le groupe de punk qui squattait le coin de sa rue tous les jours. L'un d'eux, l'arcade sourcilière couverte de piercings et les cheveux verts dressés sur la tête, lui rendit son salut avec un sourire.
— Moi aussi, répondit alors Sofia tout en tournant la clé dans la serrure de la porte de l'immeuble.
Ils pénétrèrent dans le hall et Sirius retient soudain Sofia par le bras et l'attira vers lui. Aussitôt, la jeune femme se blottit contre lui et renifla son odeur. Sirius sentait le parfum qu'elle lui avait acheté à noël, l'année précédente.
— Tu sens bon, marmonna-t-elle, le nez dans son torse.
Sirius embrassa ses cheveux et y enfouit son nez. Ils sentaient la noix-de-coco, lui rappelant leur premier baiser, quelques mois plus tôt.
— Toi aussi. Une légère odeur de noix-de-coco. Ça me rappelle une certaine barbe-à-papa, au mois de mai...
Sirius rit doucement, son rire étouffé du fait de sa position, et releva le visage pour l'embrasser avec une certaine passion. Après quelques secondes, elle se recula et demanda :
— Cette barbe-à-papa ?
Sirius prit un air innocent et minauda :
— Je ne suis pas sûr, recommence pour voir.
Amusée par son attitude puérile, Sofia se hissa à nouveau sur la pointe des pieds pour l'embrasser passionnément. Sirius enroula son bras libre autour d'elle et ils se laissèrent emporter. Depuis presque huit mois qu'ils étaient ensembles, ils n'avaient jamais perdu les petits papillons qui s'agitaient dans leur estomac. Sofia espérait secrètement qu'ils ne partiraient jamais.
Alors qu'ils s'embrassaient toujours goulûment en plein milieu du hall d'entrée de l'immeuble, les deux tourtereaux furent interrompus par un cri strident qu'ils identifièrent immédiatement. James.
Celui-ci avait une main posée théâtralement devant ses yeux alors qu'il portait dans sa seconde main trois sacs remplis à ras bord de décorations en papier. Sofia, levant les yeux au ciel, se détacha néanmoins de Sirius et demanda d'un ton blasé :
— Quel âge as-tu, James ?
— Je suis beaucoup trop jeune pour voir ça, déclara James, comme la drama-queen qu'il était.
Sirius grogna et leva à son tour les yeux au ciel :
— Merde James, ça va vraiment être drôle si un jour Evans veut bien de toi et que tu hurles ainsi pour un simple baiser.
— On est pas prêt d'avoir un neveu si tu veux mon avis, se moqua Sofia avec un regard complice à Sirius.
— Oh ça c'est sur ! Tu penses qu'on les verra quand même s'embrasser avant le mariage ?
— Pas sûr... J'ai vraiment hâte de voir ça.
— Moi aussi, si tu savais Petrov. Allez viens, nous on a encore peut-être le temps de lui en faire un, de petit neveu, avant que les autres ne rentre.
James les observait monter les escaliers, la bouche légèrement entrouverte face à leur culot. Sofia mit une claque sur les fesses de Sirius et dit avec une frustration exagérée :
— Allez, plus vite que ça, Black. Je ne peux plus me retenir !
James se mit alors à geindre en les rejoignant dans les escaliers, tout en leur disant d'une voix abattue :
— Vous allez me rendre aveugle et sourd.
Sirius passa un bras autour des épaules de James, avec un sourire moqueur :
— Allez vieux, ce sera bientôt ton tour. Evans ne devrait plus tarder à se rendre compte de l'homme exceptionnel que tu es.
Le regard de James se chargea d'espoir et il demanda, d'une voix où ce même espoir perçait :
— Tu penses ?
— Ou alors elle va recevoir un sortilège de Confusion suffisamment puissant pour oublier le fait que tu es un crétin, ajouta Sofia dans un haussement d'épaule.
Leur petit chamaillerie dura durant l'heure qui suivit, alors qu'ils aidaient James à décorer l'appartement de Sofia.
OoOoO
La soirée se déroula, comme prévu, à merveille. Ils mangèrent trop, burent beaucoup, dansèrent un petit peu et rirent à foison. Sofia se mit d'ailleurs à penser que les soirées avec les Maraudeurs la conduisait dans un état similaire à celui de la Potion d'Allégresse. Très similaire.
Sofia se découvrit une nouvelle passion pour le Coca Cola, qu'elle hissa presque au rang de la noix-de-coco. Presque.
Pour James, ce fut la découverte du beurre de cacahuète qui sembla combler un réel vide de son existence. La société sorcière avait bien les patacitrouille, mais c'était loin d'être aussi onctueux que le beurre de cacahuète. Très loin.
Ils s'offrirent donc un véritable festin de sucreries et de friandises en tout genre, ainsi qu'une dégustation de jus de fruits dignes de plus grands palaces. Remus s'improvisa même mixologue puisqu'il créa des cocktails surprenants, à base de jus de pomme, de gin, de jus d'ananas et de citron. Un délice.
Sirius et Peter se lancèrent assez vite dans une compétition visant à déterminer lequel des deux pouvait avaler le plus de part de pizza. Sirius fut le premier à rendre les armes lorsque sa treizième part de pizza au fromage lui donna une soudaine envie de vomir.
Peter fut donc le grand gagnant de cette compétition et il reçut donc un prix incroyable : le droit de choisir la musique.
Immédiatement, du vieux rock moldu résonna dans l'appartement (qu'ils avaient tout de même pris soin d'insonoriser) et ils se mirent à danser comme des fous. James et Sirius, sautant sur le canapé, tentaient de chanter les paroles qu'ils ne connaissaient pas. Remus et Peter, qui eux, connaissaient les paroles, les hurlaient à tue-tête en se dandinant de manière comique. Dans le même temps, Sofia, debout sur la table basse, offrait une jolie démonstration des cours de twist que Remus lui avait un jour offert à Poudlard.
Un joyeux tableau.
Peu avant minuit, ils décidèrent de s'échanger leurs cadeaux surprises. Sofia fut la première à recevoir le sien, qui lui était offert par James. Le sourire moqueur qu'il affichait en lui tendant le paquet ne la rassura pas. Pas du tout.
Il s'agissait d'une simple enveloppe, contenant un "bon pour un piercing" chez le salon de piercing et de tatouage du coin de sa rue. Sofia éclata de rire et James lui offrit un sourire radieux en expliquant qu'il faisait ça "pour qu'elle s'intègre dans le voisinage". Sofia trouva l'idée excellente et promit à James d'utiliser le bon, même si ce dernier ne cessait de faire mention de la propreté douteuse du salon. La jeune femme n'était pas inquiète : rien qu'un bon sort désinfectant ne puisse pas corriger.
Sirius fut le second à recevoir son cadeau, de la part de Remus. Il s'agissait d'un livre plutôt épais sur une marque de moto moldu, les Harley Davidson, que Sirius se mit immédiatement à feuilleter, le regard brillant.
Remus reçut alors son cadeau de Peter. Il s'agissait d'un stylo plume moldu, très élégant, dans les tons bordeaux et or. Remus prit lors le temps d'expliquer aux trois Sang-Pur de la pièce comment fonctionner l'objet et James ne put qu'une nouvelle fois saluer l'ingéniosité des moldus qui se débrouillaient très bien sans magie, contrairement à certains sorciers.
Peter reçut finalement son présent de Sirius. Le jeune Black lui avait offert une dizaine de livres apparemment de secondes mains. Il s'agissait de romans policiers moldus, des Sherlock Holmes. Le vendeur avait assuré à Sirius que c'était ce qui se faisait de mieux et le jeune homme en avait donc acheté le plus possible dans le budget imposé de 20£.
Enfin, Sofia offrit son cadeau à James : le fameux Rubik's Cube. Les quatre garçons furent fascinés par le jeu moldu et tentèrent immédiatement de résoudre le casse-tête. Bien malgré elle, Sofia se prit au jeu.
Pourtant, malgré leurs cinq cerveaux, ils firent choux blanc et partirent se coucher, près d'une heure plus tard, sans avoir réussir à reproduire plus d'une face.
Jeudi 29 décembre 1977
Sirius se réveilla en premier, comme souvent. Il découvrit le visage de Sofia, face à lui, dès qu'il ouvrit les yeux. Leurs jambes étaient entremêlées et Sirius caressa doucement la joue de la jeune fille. Elle frissonna légèrement, mais ne se réveilla pas.
Ils ne s'étaient pas couchés si tard que cela, mais il était encore très tôt. Par la fenêtre, Sirius voyait que le soleil se levait à peine à l'horizon. Il souhaitait réveiller sa petite-amie en douceur.
A nouveau il caressa la joue de Sofia et lui embrassa le front. Il vit un sourire se dessiner sur les lèvres de Sofia avant qu'elle ne papillonne des yeux :
— Tu es beaucoup trop matinal pour moi, Black...
Sirius lui offrit un sourire rayonnant et l'attira sur son torse nu pour la prendre dans ses bras. Sofia s'y blottit et ferma à nouveau les yeux. Alors qu'elle était sur le point de se rendormir, Sirius lui demanda en chuchotant, pour ne pas réveiller les autres :
— Tu veux un café ?
— Mmh, acquiesça Sofia d'une voix endormie.
Sirius agita sa baguette et la cafetière se mit en route dans la cuisine. Petit à petit, une odeur de café se répandit dans l'appartement. Toujours dans les bras l'un de l'autre, Sofia et Sirius entendirent du bruit dans le salon, signe que leurs trois amis se réveillaient doucement.
Sofia enfouit son nez dans le torse de Sirius et grommela :
— Je veux rester au lit toute la journée.
— Impossible, James risquerait de vraiment avoir un petit neveu.
Avec un sourire amusé, Sofia embrassa le sternum de Sirius et se redressa lentement, jusqu'à s'asseoir en tailleur dans le lit, pour s'étirer lentement. Sirius l'observa. Elle était vêtu une simple culotte en coton bleu, légèrement trouée au niveau de l'élastique, ainsi que du maillot rouge que Sirius portait la veille. Ses cheveux, longs et emmêlés, formaient un amas de nœuds autour de sa tête. Sur sa joue droite une trace d'oreiller subsistait, sous la cicatrice qui marquait désormais son visage. Elle avait les yeux encore collés par le sommeil.
Pourtant, Sirius la trouva magnifique. Toujours allongé, il tendit la main pour caresser doucement sa joue et dit, d'une voix douce :
— Je t'aime Petrov.
Sofia lui sourit et enfouit son visage dans la paume de Sirius, toujours sur sa joue.
— Je t'aime aussi Black.
Ils restèrent ainsi quelques minutes supplémentaires, les yeux dans les yeux. C'était toujours ainsi depuis le mois de septembre. Leur éloignement forcé les conduisait à profiter à fond de chaque instant qu'ils passaient ensemble. Cette semaine de vacance était une réelle bénédiction pour eux. Même si cela se traduisait par une attitude niaise à certains moments.
Sofia avait du mal à se dire que d'ici quelques jours, elle retournerait en mission et que Sirius retournerait à l'école. Loin l'un de l'autre. A nouveau.
Ce fut Remus qui les tira de leur échange romantique en montant les escaliers qui menaient à la mezzanine où Sofia avait installé sa chambre. Le seul problème de l'appartement de Sofia était que la seule salle de bain se trouvait sur cette même mezzanine.
Remus pénétra donc dans l'espace, une main devant les yeux, et marmonna :
— Faites pas attention à moi, j'ai juste super envie de pipi.
Sofia sourit, tandis que Sirius tirait immédiatement le drap sur les cuisses dénudées de Sofia pour les dissimuler.
— Tu peux retirer ta main, dit finalement le jeune homme, une fois qu'il fut sûr que Sofia était bien sous les draps.
Remus retira la main et s'assura qu'ils étaient bien couvert. Avec un sourire gêné, il traversa l'espace et se rendit dans la salle de bain adjacente. Profitant de l'absence du loup-garou, Sofia enfila un simple short sous le maillot de Sirius et celui-ci passa un bas de survêtement par-dessus son boxer.
— Tu veux ton maillot ? demanda Sofia.
— Il te va mieux qu'à moi, s'amusa Sirius.
— Certes, sourit Sofia.
Ils descendirent doucement l'escalier et s'avancèrent vers la cuisine où James et Peter prenaient déjà leur petit-déjeuner. Sofia s'assit sur l'une des chaises tandis que Sirius lui versait sa tasse de café, avec habitude.
Remus les rejoignit rapidement et chacun prit son repas tranquillement. Ils dégustèrent le reste des sucreries de la veille et Sofia sourit en voyant que James était toujours en train de jouer avec son Rubik's Cube.
— Tu n'as toujours pas réussi à le refaire ?
— Non, grogna le jeune homme.
D'un sourire goguenard, Sofia le regarda s'acharner sur le pauvre cube de plastique. Avisant son air moqueur, James lui demanda :
— Tu vas profiter de la journée pour aller faire ton futur piercing ?
Sofia lui tira la langue, amusée, et demanda :
— Pourquoi ? Tu veux qu'on s'en fasse un assorti ?
James grimaça, tandis que les trois autres les observaient avec amusement :
— J'aurais trop peur d'attraper une maladie vu l'état des salons de piercing et de tatouage de ton quartier.
— Chiffe molle.
— Sale gosse.
— Trouillard.
James lui tira la langue et Sofia lui adressa la même grimace. La journée commençait bien.
OoOoO
Sirius se demanda comment la journée avait pu évoluer aussi rapidement pour l'amener à se trouver devant son directeur en plein milieu des vacances scolaires. Il était entouré par une dizaine d'autres étudiants au total, se demandant tous ce qu'ils faisaient ici un vingt-neuf décembre alors qu'il n'était même pas midi.
Alors qu'ils prenaient tous le petit-déjeuner et que Sofia et James se charriaient gentiment, ils avaient tous les quatre reçu une lettre du directeur. Sofia, d'abord curieuse, s'était mis à sourire à outrance lorsqu'elle avait lu la lettre mystérieuse.
Les quatre Maraudeurs avaient rapidement compris qu'elle connaissait le motif de cette convocation, mais qu'elle ne leur dirait absolument rien avant le directeur. Ils avaient donc prit leur mal en patience avant de chercher un moyen de rejoindre le château à l'heure indiquée.
Sofia avait rapidement expliqué qu'elle pouvait les conduire à Pré-au-Lard en transplannage d'escorte et qu'elle les attendrait ainsi au Trois-Balais le temps de leur entrevu.
Ainsi, après une douche rapide, elle les avait emmené jusqu'au village sorcier. Pour cela, elle avait déjà transplanné en première fois en emmenant Sirius et Peter, puis elle était revenue pour chercher James et Remus. Légèrement étourdie après autant d'aller-retours magiques, elle avait pris la direction des Trois Balais pour y boire un petit remontant.
Les garçons avaient pris la direction du château, légèrement mal à l'aise d'être en ces lieux pour une autre raison que leurs études.
Rapidement, ils avaient atteint le bureau du directeur et y avait pris place dans des chaises dressées pour l'occasion. Les quatre Maraudeurs n'étaient pas les premiers arrivées puisqu'ils avaient rejoint Lily, son amie Marlène, ainsi que Alice et Franck.
Il restait encore trois chaises vides mais ils n'eurent pas à attendre longtemps avant que Simon Watson, un élève de Poufsouffle de septième année, face son apparition. Il fut rapidement suivit par deux élèves de Serdaigle, de leur année également : Naomie Snaggle et Henry Platturson.
Une fois que tout le monde fut assis, le directeur fit son apparition de ses appartements, situés derrière le bureau. Il sourit chaleureusement à ses élèves et s'assit à son bureau, face aux onze élèves gênés mais attentifs.
— Bienvenu à tous et merci pour le déplacement. Je ne vais pas tourner autour du pot, si je vous ai demandé de venir aujourd'hui, c'est parce que j'ai une proposition à vous faire.
Les étudiants restèrent silencieux, plutôt impressionnés par le ton solennel et sérieux du Professeur Dumbledore.
— Vous savez, comme tout le monde, que la situation à l'extérieur de Poudlard est délicate. Le mage noir connu sous le nom de Lord Voldemort...
Quelques élèves frissonnèrent à l'entente de ce nom désormais chargé de malheurs.
— ...est en train de monter en puissance et une véritable guerre se profile. Elle se trouve même déjà à nos portes, comme cela a put être le cas au mois de mai lors de l'attaque de Pré-au-Lard.
Tous les étudiants avaient conscience de cela, encore plus depuis qu'ils avaient pu rentrer chez eux pour les vacances. Malgré l'ambiance extérieure, Poudlard restait un havre de paix qui permettait parfois d'occulter la réalité de ce se passait dehors.
— Ce que je vais vous proposer aujourd'hui doit être mûrement réfléchi. Je ne vous en tiendrai absolument pas rigueur si vous refusez, au contraire. Ce que je vous propose aujourd'hui, mes chers élèves, c'est de vous joindre à moi dans la lutte contre ce mage noir. De rejoindre des sorciers qui luttent au quotidien, à hauteur de leurs moyens, pour combattre l'injustice.
Sirius resta un instant silencieux, comme les autres, son cerveau débordant d'activités. Lentement, les pièces de puzzle s'assemblaient dans son esprit. Il comprenait où disparaissait Sofia. Il comprenait ce que lui proposait le Professeur Dumbledore. Surtout, il savait que peu importe son temps de réflexion le résultat serait le même : il y prendrait part.
Il jeta un regard en biais à James, à sa gauche, qui le lui rendit. L'échange silencieux eut lieu. Il sut que son meilleur ami pensait exactement à la même chose.
Après quelques secondes de réflexion, les élèves commencèrent à poser des questions à leur Professeur :
— Quand expire cette offre ? demanda Henry.
— Je ne vous oblige pas à répondre tout de suite, mais j'aimerai une réponse avant la fin de l'année scolaire.
— Ce serait pour participer dès la fin de nos études ? demanda Lily de sa voix douce.
— Oui, répondit le directeur.
— Qu'attendez-vous de nous exactement ? demanda finalement James.
— Une participation à hauteur de vos moyens, comme je l'ai dis. Vous y consacrerez le temps et l'énergie que vous désirez, en prenant les risques que vous jugez nécessaire. Rien ne vous sera imposé.
Les jeunes hochèrent tous la tête, et promirent un à un d'y réfléchir. Dumbledore donna quelques consignes supplémentaires, notamment celles concernant le secret qui entourait cette affaire.
— Je vous demande à tous la plus grande discussion sur ce sujet. Si vous êtes présents aujourd'hui, c'est que j'ai jugé bon de vous y convier ou que quelqu'un vous a recommandé. Par mesure de précaution, vous allez être soumis à un sortilège de Langue de Plomb avant de sortir d'ici. Vous ne pourrez parler de ce sujet que lorsque vous serez entre vous, pas à d'autres personnes.
Quelques chuchotements furent échangés mais la plupart comprirent qu'il s'agissait d'une mesure nécessaire.
— Si vous décidez de nous rejoindre, vous serez soumis à une autre forme de secret. Au contraire, si vous décidez de ne pas le faire, vos souvenirs seront modifiés autant pour notre sécurité que la vôtre. Des questions ?
Les étudiants en posèrent quelques unes sur des points qui leur semblaient sombres et Dumbledore s'efforça d'y réponde du mieux qu'il put. Finalement, l'entrevue se termina alors que le Directeur leur jetait à tous le fameux sortilège.
Les Maraudeurs rejoignirent Pré-au-Lard et les Trois Balais. Sofia ne leur posa aucune question, gardant son sourire mystérieux sur les lèvres. Ne souhaitant pas mettre à l'épreuve le sortilège que venait de leur jeter le directeur, ils évitèrent le sujet et tentèrent de parler de tout et de rien.
Pourtant, dans chacun de leur esprit, le dilemme était présent. Pour Sirius, la décision était déjà prise, tout comme pour James. Peter hésitait, cela représentait un gros engagement et il n'était pas certain d'en avoir réellement les capacités. Les mêmes questions taraudaient Remus.
Sofia les observait avec un sourire. Pour elle, il ne faisait aucun doutes qu'ils en étaient tous largement capables.
OoOoO
Ce soir là, Sirius insonorisa la chambre qu'il partageait avec Sofia sur la mezzanine qui donnait sur le salon où dormaient leurs amis. La jeune fille lui lança un regard suggestif, mais Sirius s'assit en tailleur dans leur lit, l'air sérieux.
— Je sais ce que tu fais cette année.
Sofia, comprenant qu'ils abordaient le sujet qu'elle attendait d'aborder avec lui depuis des mots, sourit sincèrement et s'assit face à lui. En culotte, comme toujours, elle portait le maillot de Sirius et jouer avec ses pendentifs.
Elle ne répondit rien à Sirius, qui tenta de chercher ses mots.
— Je... Je pense que je vais faire la même chose.
Sofia lui sourit à nouveau sincèrement, mais ne prit pas la parole. Elle était soumise au secret, tout comme lui, et cette conversation était délicate à mener sans trop en dévoiler.
— Tu es celle qui nous a recommandé, finit par dire Sirius.
— Oui.
Ils s'observèrent en silence quelques secondes, puis Sirius soupira d'un air fataliste :
— Je sors avec une petite aristocrate de Serpentard, et il faut que ce soit une tête brûlée. Qu'est-ce que j'ai fait pour que Merlin m'en veuille autant ?
A cette réflexion, Sofia éclata franchement de rire et Sirius leva au ciel d'un air théâtrale. Quand elle se calme finalement, il lui caressa doucement la joue, replaçant une mèche rebelle derrière son oreille et dit dans un murmure :
— Je n'aurais jamais pu rêver mieux que toi pour partager ma vie.
Sofia sentit son cœur louper un battement devant la sincérité désarmante des mots de son amant. Sirius aussi semblait vraiment troublé par ces mots criants de vérité qui venaient de passer la barrière de ses lèvres.
Ils restèrent ainsi quelques secondes, la main de Sirius sur la joue de Sofia, les yeux plongés dans ceux de l'autre. Sofia finit par répondre d'une voix douce à cette déclaration inattendue :
— Ce sera toujours toi et moi contre le reste du Monde, Black.
Même si elle restait surprise de cette soudaine révélation, elle sut que ce n'était que la pure vérité. Quoi qu'il se passe dans leurs vies respectives, ils pourraient toujours compter l'un sur l'autre. Ils seraient toujours là pour se sauver l'un et l'autre.
Un seul cœur dans deux corps. Une seule âme.
L'ambiance solennel laissa peu à peu place à un désir dévorant et Sofia se jeta sur les lèvres de Sirius. Ils s'embrassèrent comme lors de leur premier baiser. Ils oublièrent le Monde extérieur, Voldemort, leurs amis qui dormaient au rez-de-chaussée.
Ils oublièrent tout. Ils se contentèrent de l'autre. L'Autre. L'être aimé.
Sirius quitta les lèvres voraces de Sofia pour embrasser la ligne de sa mâchoire, puis suivre sa carotide en la parsemant de petits baisers et de petites morsures. Les gémissements qui passaient leurs lèvres à tous les deux étaient aussi excitants que leurs gestes en eux-mêmes.
Impatiente, Sofia inversa la situation en renversant Sirius sur le matelas, se plaçant à califourchon sur lui. Elle fit passer son maillot par dessus sa tête, dévoilant sa poitrine à son compagnon. Celui-ci, uniquement vêtu d'un boxeur, se cambra immédiatement pour faire se rencontrer leurs intimités.
Un gémissement leur échappa à tous les deux.
Sofia replongea sur les lèvres de Sirius, essayant de faire passer dans un baiser tout ce que le jeune homme réveillait chez elle. Amour. Désir. Espoir. Tendresse.
Celui-ci semblait très réceptif au traitement, laissant ses mains parcourir le corps fin de sa petite-amie.
Sofia quitta finalement les lèvres de Sirius pour aller lui mordiller le lobe d'oreille. Elle savait qu'il adorait ça et les gémissements qu'il laissa vite échapper lui prouvèrent rapidement qu'elle avait raison. Après quelques secondes de ce traitement, elle laisse glissa sa bouche le long de son cou, de son torse, de son ventre. La peau du jeune homme frémissaient sous ses lèvres, chatouillée par son souffle et ses baisers.
Arrivée au boxer de jeune homme, elle le fit disparaître d'un coup de baguette qui fit rire Sirius.
— Je tenais à ce boxer.
— Désolée, répliqua-t-elle, absolument pas désolée.
Elle posa sa bouche sur le bout de la virilité de Sirius, qui laissa échapper un étrange glapissement, tandis qu'il murmurait :
— Tu es toute pard-... Oh Merlin !
Elle s'appliqua à lui donner une fellation, tandis que Sirius soupirait sous son traitement. Il semblait au bord de l'apoplexie et Sofia fut rassurée quant à ses capacités buccales. Après tout, elle n'avait que peu d'expériences dans le domaine mais cela ne semblait pas déranger Sirius.
Finalement, le garçon la fit reculer, proche de la délivrance. Aussitôt, il la fit basculer sur le dos et l'embrassa à pleine bouche. Sofia glissa ses mains dans les cheveux mi-longs de son amant, soupirant d'aise.
Sirius fit à son tour disparaître le dernier rempart de tissus qui protégeait Sofia et elle soupira d'aise et d'amusement devant son air satisfait. Il glissa sa main jusqu'à son intimité et caressa son clitoris. Sofia se tendit immédiatement et son soupire se transforma en gémissement.
Après quelques secondes, elle fit à nouveau basculer Sirius et s'empala d'elle-même sur son sexe sans préavis. Le garçon fut proche de l'étouffement lorsqu'il tenta de gémir et inspirer profondément en même temps.
Sofia lui jeta un regard moqueur et il articula entre deux gémissements :
— Préviens-moi, tu vas... Oh Merlin... Tu auras ma peau, Petrov.
Sofia l'embrassa& aussitôt, continuant d'utiliser les muscles de ses cuisses pour appliquer un mouvement de va-et-vient lent et profond. Tandis qu'elle se redressait pour faciliter ses allers et venues, Sirius fut frappé par la vision érotique qu'elle lui offrait.
Son cœur loupa un battement et il se mit à murmurer son prénom comme une litanie alors que l'orgasme approchait par vague. Les mains sur ses hanches, il accompagnait ses mouvements tandis que ses cuisses tremblaient sous l'effort.
Et soudain, l'orgasme fut là. Il assaillit Sofia qui gémit bruyamment dans un dernier mouvement de hanches particulièrement énergique qui emmena à son tour Sirius à la jouissance.
La jeune femme se laisse retomber sur le torse de son amant, le souffle court et les jambes tremblantes. Il lui caressa les cheveux, tandis qu'ils tentaient l'un comme l'autre de reprendre leur souffle.
Finalement, après quelques minutes, Sofia lança un sortilège de nettoyage et se leva en prenant la direction de la douche. Avec un regard coquin par dessus son épaule, complètement nue, elle dit :
— Si tu me rejoins dans moins de trente secondes, je t'offre un deuxième round encore mieux que le premier.
Bien qu'épuisé, Sirius n'hésita pas une seconde à sauter du lit pour rejoindre la jeune femme sous la douche. Il n'avait jamais pu lui refuser quelque chose.
*Le Rubik's Cube tel que nous le connaissons aujourd'hui est inventé par Ernõ Rubik, voulait aider ses étudiants à mieux appréhender les problèmes tridimensionnels et crée le premier cube fonctionnel en 1974. Il obtient le brevet de ce cube en 1975. A partir de 1979, le "Magic Cube" est amené dans plusieurs foires internationales du jouet, y compris à Londres, Paris et New-York. En Septembre 1979 le puzzle a été repéré à Nuremberg par le spécialiste du jouet Tom Kremer, qui comprend immédiatement le potentiel du Cube. Le projet de Tom Kremer était de commercialiser et de vendre le cube dans le monde entier. La passion et la confiance de Tom Kremer envers le Cube convainquit la société Ideal Toy de commercialiser le "Magic Cube". Ils voulaient pourtant un changement très important… Un nouveau nom ! Le lancement mondial du Rubik's Cube eut lieu en 1980. Les nouveaux Cubes étaient deux fois plus légers que leurs prédécesseurs. Le temps requis pour résoudre le casse-tête diminua grandement. En 1981, le Rubik's Cube devient un phénomène mondial et atteint les millions de vente. Pendant ce temps, le cube devint célèbre, réputé impossible à résoudre. Cette année-là, Patrick Bossert, âgé de douze ans, sort le livre 'You Can Do The Cube' (vous pouvez résoudre le cube) qui se vend à plus de 1.5 millions d'exemplaires.
Voilà pour le petit point culturel ;)
Au vue de la chronologie de l'histoire, le jouet ne devrait pas être commercialisé avant quelques années, mais je n'ai pas pu m'empêcher de le glisser dedans vu que mes frères et moi en sommes de grands adeptes (au point de faire des compétitions familiales...).
J'espère que cela vous a tout de même plu ;)
