Bonjour, tout le monde!
Voilà le chapitre deux, j'espère qu'il vous plaira!
En ce qui concerne les triggers warning:
/!\ triggers warning /!\
cette histoire aborde et abordera des thèmes difficiles comme le deuil, la dépression, l'usage de drogue et les problèmes d'addiction. Des scènes de violence et de sexe y sont également dépeintes.
Chapitre deux : le bar.
_Où est-ce que tu étais passé ? lui demanda Shachi quand il franchi les portes de l'ascenseur du quatrième étage.
Le temps de se rhabiller et de vérifier qu'aucun fluide compromettant n'avait tâchés ses habits, il ne restait à Law moins d'une dizaine de minutes avant la fin de sa pause déjeuner. Il avait rapidement essuyé avec un mouchoir les traces de sperme sur sa banquette-arrière mais savait qu'il était bon pour la laver dans les jours à venir.
Au moins, le jeune homme aux taches de rousseurs (il venait de se rendre compte qu'il ne connaissait pas son nom) était rapidement reparti sans demander son reste. Il n'y avait pas eu de discussion maladroite, ni d'échange de numéro, ce qui était tout à fait satisfaisant pour lui. Les choses s'étaient faites dans la précipitation et sur un coup de tête, et même si d'ordinaire ce genre de chose Law les dégotait dans les bars, il n'allait pas s'en plaindre. Les derniers mois à l'hôpital avaient été rudes et il n'avait pas eu le temps de sortir depuis des semaines.
Pour ce qui était du sexe, c'était pareil. Il ne couchait pas non plus à chaque fois qu'il se rendait dans un bar, parfois il aimait bien juste séduire. C'était toujours un jeu intéressant, qui lui permettait autant d'oublier le boulot et de voir, que malgré tout, il en était toujours capable. C'est vrai qu'il n'avait pas eu de vraies relations depuis des années, depuis le lycée peut-être, et même si les relations purement charnelles le satisfaisaient pleinement, il pouvait apprécier que les gens se pavanent devant lui dès qu'il leur montrait un peu d'attention. C'était ridicule de voir à quel point, par manque d'attention, certaines personnes étaient prêtes à coucher ou séduire n'importe qui.
Et Law avait vraiment eu besoin de baiser, aujourd'hui. Il ne s'en était pas rendu compte avant de plaquer l'autre brun au fond de la banquette arrière de sa voiture et de se frotter à lui de cette manière qui avait été des plus obscènes. Quand il l'avait vu la veille, il était tellement fatigué de sa journée (de sa double journée en fait puisqu'il n'avait dormi que quatre heures entre ce jour-là et la veille) qu'il n'avait pas réellement fait attention à lui. Mais, l'avoir là, juste sous sa main et après avoir bu un bon litre de café qui lui permettait de garder les yeux grand souverts, il avait pu profiter de la vue. Il était plus petit que lui, ce qui n'était pas vraiment surprenant, à part Cora, presque personne n'arrivait à sa taille, mais il était plus musclé aussi, avec des épaules larges et des muscles bien dessinés.
Et ses yeux noirs profonds étaient de vrais abysses qui l'avaient piégé le peu de temps que l'autre avait réussi à les garder ouverts.
_Dehors, répondit-il simplement en passant devant Shachi.
Il n'était même pas en retard. D'après l'horloge au-dessus du bureau d'admission il avait deux minutes d'avance, alors de quoi s'inquiétait-il ?
Son ami et collègue dû le rattraper au pas de course et souffla alors qu'ils s'arrêtèrent devant le bureau du docteur Kureha. Comme d'habitude, elle ne faisait pas grand-chose. Les pieds croisés sur son bureau, elle lisait une revue médicale en grognant, sûrement parce que l'article ne lui plaisait pas. A première vue, cette vieille peau ne servait pas à grand chose, si ce n'était accaparer tout un bureau à elle toute seule et à se rendre à toutes les fêtes ou pots de départ que l'hôpital pouvait proposer, tout cela dans le seul but de vider tous les stocks d'alcool et de satisfaire son alcoolisme à peine dissimulé. Il était pourtant interdit d'exercer dans ces conditions, mais que voulez-vous, les temps son durs et le personnel soignant compétent manque. Et puis, Law l'avait vu à l'œuvre. Quand les patients ou ses internes avaient réellement besoin d'elle, elle était là et savait ce qu'elle faisait. Même si, clairement, Law ne pouvait pas la supporter.
Il toqua contre le bois de sa porte restée ouverte et entra. Kureha leva tout juste les yeux de sa revue et même s'il ne pouvait pas le voir de là, à la façon dont ses sourcils se plissèrent et que ses yeux se mirent à briller, il pouvait facilement imaginer un sourire sadique se dessiner sur son visage ridé.
_Déjà de retour ? Bien, le gars de 403 gueule pour sortir plus vite, je vous laisse lui expliquer pourquoi il est débile. Et la 408 va devoir passer une radio…
Elle leur donna toutes sortes de directives comme s'ils n'étaient que des internes de premières années et une fois qu'elle eut terminé, alors que Shachi et lui allaient partir vaquer à leurs occupations, elle se racla la gorge. Law n'aimait pas le regard qu'elle lui jetait, ni son ton lorsqu'elle reprit la parole :
_Trafalgar, je ne sais pas ce que vous avez foutu mais allez-moi me changer cette blouse.
Law baissa la tête et remarqua, qu'effectivement, les coutures au-dessus de son épaule gauche étaient arrachées et le tissu blanc de son T-shirt à manches longues dépassait d'entre les plis de sa blouse bleue. Ce n'était pas bien grave, il préférait cela à une tache de sperme qu'il aurait malencontreusement manqué et qui aurait posé bien plus de questions et de problèmes. Il avait déjà dû changer les bandages autour de ses doigts avant de retourner au service, personne ne devait se douter de comment il avait terminé sa pause déjeuner. Il n'avait pas besoin d'un autre scandale et d'être envoyé dans le bureau du directeur de l'hôpital. Il y était déjà allé il y a deux semaines lorsqu'un patient s'était plein parce l'interne qui s'occupait de lui « faisait partie d'un gang et revendait certainement de la drogue ». (« Non mais vous avez vu ses mains ? » avait-il ajouté comme si Law ne s'était pas trouvé juste à côté de lui et que quelques jours plus tôt il n'avait pas participé à son intervention coronarienne percutanée).
Il hocha la tête et se dirigea vers les vestiaires.
_Qu'est-ce que tu as fait ? lui demanda Shachi en le suivant.
_Certainement pris dans quelque chose. Tu as des patients à aller voir.
Avant que son ami ait eu le temps de répliquer pour en apprendre davantage, il lui claqua la porte du vestiaire des hommes aux visages.
Le reste de la journée a été long, fatiguant et le pire, ennuyant. Law n'a participé à aucune opération dans l'après-midi. Lui et Shachi étaient de garde et c'était la partie la plus ennuyante de son internat. Ne rien faire, juste attendre que quelque chose d'un peu existant se passe.
La nuit commençait à tomber quand finalement il fut l'heure de rentrer chez lui. Law s'est glissé dans sa voiture, le corps las et courbaturé. Les trente minutes de trajet jusqu'à son appartement furent interminables alors qu'il combattait la fatigue accumulée et s'efforçait de garder les yeux ouverts. Même lorsqu'il sortit de sa voiture, une fois garé à sa place habituelle dans le garage souterrain de son immeuble, il sentit à peine ses jambes le mener jusqu'à l'ascenseur puis jusqu'à sa porte d'entrée.
Même quitter chacun de ses vêtements amenait de tels tiraillements dans ses muscles endoloris qu'il les laissa choir sur le sol, au milieu de sa chambre. Il décida aussi qu'il était trop fatigué pour fouiller dans son armoire et trouvé un pantalon et un T-shirt de pyjama, alors il resta simplement en boxer et alla se réfugier avec une couverture sur son canapé. Peu importe à quel point il avait sommeil, il n'arrivait jamais à s'endormir avant plusieurs heures de toute façon, alors il alluma la télévision et il zappa sur toutes les chaînes jusqu'à tomber sur un reportage animalier.
Law n'a pas vraiment fait attention à ce qu'il se disait. Malgré l'obscurité de la pièce, seulement éclairée par les lumières de la ville à travers la fenêtre de son salon, son regard a rapidement dérivé jusqu'à ses étagères. Dessus s'empilaient plusieurs livres, certains médicaux et d'autres plus littéraires et philosophiques. C'était Cora qui le lui en avait donné le goût de la lecture, il y a quelques années, et si au début, il avait commencé à les lire par ennui et pour occuper son temps, cette activité était devenue un nouveau passe-temps. Il lisait de tout, ou presque, allant des poèmes de Leopardi aux Hauts des Hurlevent de Brontë, en passant par Une brève histoire du temps de Hawking ou encore les romans d'Hemingway et de Mishima.
Il regarda un instant la tranche des livres qui se succédaient sur ses étagères pleines à craquer et les titres dessus, puis ses yeux s'arrêtèrent un instant sur les quatre épais volumes de Guerre et Paix de Tolstoï. C'étaient les plus beaux livres qu'il possédait avec leur couverture rigide d'un rouge profond, bordés d'arabesques dorées et élaborées. C'était un cadeau que Cora lui avait offert lorsque Law avait validé sa première année de médecine en tant que majeur de promo. Il était tellement fier de lui, lui avait-il dit avec son large sourire chatoyant et une cigarette habituelle pendue au bout de ses lèvres.
Mais Law le savait.
Il aurait pu terminer dernier, avec les résultats les plus lamentables qui soit, redoubler même, Cora aurait tout de même été fier de lui pour avoir repris sa vie en main. Il le lui disait chaque jour à l'époque, au début tout cela mettait Law mal à l'aise. Il trouvait que c'étaient des idioties, puis il s'y est habitué et, à force de l'entendre tous les matins au petit-déjeuner comme l'un de ces discours d'encouragement que l'on pouvait entendre durant les compétitions sportives, il s'en était lassé.
Il savait que Cora était foncièrement sincère, c'était dans son essence d'être ainsi, pourtant, à chaque fois qu'il lui disait ces mots, Law les balayait d'un revers de la main. Cela ne faisait que plus lui rappeler tout ce qu'il avait fait avant que Cora ne le sorte d'une vie misérable pour le convaincre qu'il méritait mieux. Eh bien, il n'avait jamais été convaincu en fait, Law avait trop conscience de son passé et de ses actes, mais rendre Cora fier, même s'il se sentait comme un imposteur, était ce qui lui avait permis d'avancer. Et encore aujourd'hui, tant d'années après sa mort, il faisait de son mieux et ce qui était le plus juste à ses yeux, en hommage à sa mémoire.
C'était d'ailleurs à côté de ces quatre volumes de Guerre et Paix qu'il avait déposé lors de son emménagement le cadre photo contenant une image de Cora. C'était l'une de seules photographies nettes qu'il avait de lui. L'homme blond était trop maladroit et même lui demander de rester immobile quelques secondes, le temps de le photographier, pouvait devenir difficile. Law n'avait pris aucune de ses photos lui-même, c'étaient celles de Cora qu'il avait récupéré dans ses affaires à sa mort ou que Sengoku lui avait laissé, la plupart ayant été prise par lui-même.
Le commandant de police avait été un véritable mentor pour Cora et à sa disparition, il avait proposé à Law de garder contact, mais l'interne n'avait pas voulu lui donner son numéro. Toutefois et à son plus grand agacement, cela ne l'empêchait pas de temps à autres de venir prendre de ses nouvelles à l'hôpital ou de lui envoyer une carte de « Joyeuses fêtes » lors des périodes hivernales. Law se doutait qu'il s'était servi de sa position dans la police pour trouver son adresse et à chaque nouvelles enveloppes qui arrivaient de sa part, elles finissaient à la poubelle, la plupart du temps sans même qu'il n'ait pris le temps de les ouvrir. Et pour ce qui était de l'hôpital, il trouvait toujours quelque chose d'important à faire pour l'éviter ou mettre rapidement fin à leur conversation, ce qui n'était pas bien compliqué puisqu'il fallait toujours courir de patient en patient. C'état bien là le seul point positif au manque crucial de personnel soignant.
Les yeux de Law s'attardèrent un instant sur la silhouette immense de Cora. La photographie avait été prise le jour de sa remise de médaille. Il avait reçu la sienne du maire en personne après avoir démantelé un important réseau de la mafia au sein de la ville. Sur la photographie, il se tenait droit dans son uniforme d'apparat mais il avait enlevé sa casquette qu'il tenait sous son bras. Et surtout, il souriait. Ce n'était pas le style de sourire qu'il faisait tout le temps à Law pour le rassurer quand, pour la énième fois, il était tombé dans les escaliers ou avait brûler quelque chose avec sa cigarette. Non, c'était bien plus que cela, un sourire gêné et authentique d'être sous le feu des projecteurs.
Law décrocha finalement son regard de la photographie pour glisser sur le cadre d'à côté. Dedans trônait un dessin de sa famille, les représentant tous les quatre à la plage. C'était l'une des seules choses qu'il avait pu garder de son enfance et même s'il avait décidé de l'afficher dans son salon, à la vue de tous et surtout à la sienne, il ne le regardait pas souvent. Contrairement à Cora, penser à ses parents et à sa petite sœur Lami lui laissait beaucoup plus qu'un goût amer dans la bouche, alors il préférait ne pas s'attarder sur ces souvenirs. Il baissa donc son regard du dessin et reporta son attention sur la télévision. Il se cala un peu plus confortablement contre les coussins et tenta de se vider l'esprit, de ne plus penser ni à son travail, ni à quoi que ce soit d'autres.
Le jeune homme aux taches de rousseur gémit de nouveau et frappa sa tête contre le mur en béton alors que Law passait sa main dans son jean. Il était tard mais l'hôpital était encore plein à craquer à l'intérieur et il restait encore beaucoup de voitures dans le parking souterrain. Ils pourraient être surpris à tout moment, ce qui, devait bien l'avouer l'interne, était vraiment excitant.
L'autre brun lui avait dit son nom quand il l'avait recroisé, assis sur le même siège orange que le soir de leur rencontre, mais il n'y avait pas prêté attention. Ils n'avaient pas vraiment parlé, Law venait de finir son service et s'en allait pour rentrer chez lui, et l'autre gars l'avait juste suivi jusque dans le parking.
Les choses en entrainant une autre, ils en étaient arrivés là. Encore.
Le plus jeune se cambrait sous ses caresses brutes et gémissait à chaque touche, avide d'en obtenir encore plus. Quémandant presque tandis que Law se demandait à quoi pouvaient ressembler les marques qu'il avait faites sur ses hanches l'autre jour. Il n'avait aucun mal à imaginer l'empreinte bleutée de ses doigts orner sa peau pâle mais il sentait le besoin de s'assurer que les traces étaient aussi belles en réalité que dans son esprit.
Il se pencha plus près de lui, sa main continuant de presser son érection dure et brûlante, et sa tête se rapprocha suffisamment de son visage pour qu'il puisse sentir son souffle chaud contre sa joue.
Law pouvait ressentir son propre plaisir croître dans son pantalon et, bordel, qu'il avait envie de salir sa jolie bouche comme l'autre fois. Cette vision le hantait encore.
C'est le bruit sourd que fit la télécommande en tombant sur le parquet qui le réveilla en sursaut. C'est en reconnaissant le plafond de son salon et la couverture jaune dans laquelle il s'était emmitouflé sur son canapé qu'il comprit que ce n'était qu'un rêve.
Essayant de retrouver son calme, Law prit une profonde inspiration en passa une main dans ses cheveux. Il sentait son érection palpitante dans son boxer et son cerveau était encore embrumé par des brides de rêve. La sensation fantomatique de la respiration du jeune homme hantait toujours sa joue, comme une caresse, et ses gémissements, ainsi que le bruit de bruissement de son jean, résonnaient encore au fond de son esprit.
Dehors, le ciel était sombre, ce malgré un léger éclaircissement, et l'interne en déduisit qu'il devait être tôt le matin. Il avait encore du temps avant de retourner travailler, pour une fois qu'il commençait à midi. Mais il décida de se lever tout de même, il savait qu'il n'avait aucune chance de réussir à se rendormir et il avait définitivement besoin d'une douche, pas seulement pour se calme mais parce qu'il avait été trop paresseux la veille pour en prendre une.
Si le reste de sa journée à l'hôpital fut long une fois de plus, c'est surtout parce qu'elle fut éreintante. Il a pu participer à ce qui l'intéressait réellement au moins, des opérations. Comme d'habitude, cela demandait beaucoup de concentration et de contrôle de soi pour être prêt à réagir rapidement et à n'importe quel imprévu. La première a duré trois heures, comme convenue et tout s'est bien passée. Pour la seconde, néanmoins et, sur laquelle il avait été rajouté à la dernière minute car l'interne qui devait assister le chirurgien était malade, elle s'est un peu éternisée et au lieu de durer cinq heures, toute l'équipe en est restée presque sept dans le bloc opératoire.
Ce fut complètement épuisé que Law pu quitter le vestiaire et s'est dirigé vers le parking souterrain en passant par l'ascenseur. Mais au cinquième étage, il a dû laisser sa place alors que deux infirmiers transportaient un patient dans un brancard. Ce ne fut que lorsqu'il passa devant le fameux siège orange que son rêve licencieux lui revint en mémoire. Il était déjà tard, les visites étaient terminées depuis des heures maintenant, donc il était normal que le jeune homme brun aux taches de rousseur ne soit pas là. Cependant, Law pouvait ressentir une pointe de… de regret ? De frustration, peut-être ? Il n'était pas certain de ce que c'était mais il ne serait pas contre une autre partie de jambes en l'air avec lui. De plus, il n'avait jamais dit non à réitérer ce genre d'expérience tant qu'il était bien compris que cela ne dépasserait jamais le statut de relation charnelle ou jusqu'à ce qu'il se lasse, tout simplement.
Les jours qui ont suivi, il n'a pas non plus revu le jeune homme aux taches de rousseur, malgré avoir régulièrement traversé le même couloir puisque la plupart des patients avant une opération étaient enregistrés dans les chambres du cinquième étage. L'ayant vu deux jours de suite à l'hôpital, il pensait le recroiser par la suite, à un moment donné, mais rien n'y fit et c'était déjà vendredi après-midi.
Peut-être le proche qu'il venait visiter était sorti de l'hôpital. Cependant, Law en doutait. Il avait suffisamment connaissance pour savoir que les chambres occupées près du siège où il l'avait croisé n'avaient pas changé d'occupant après mardi. Pas qu'il se soit renseigné, mais les infirmiers parlaient toujours trop forts et laissaient échapper un tas d'informations, même celles confidentielles.
La possibilité qu'il l'évitait peut-être le fit sourire, après tout c'était bien possible puisqu'il s'était carrément enfui de sa voiture une fois son pantalon remonté sur ses hanches. Eh bien, il pouvait comprendre dans un sens, après ce qu'ils avaient fait. Ils avaient cédé aux besoins les plus primaires sans réfléchir un instant aux répercutions que cela aurait pu avoir si quelqu'un les avait vu alors peut-être qu'il avait honte. Voir probable. Peut-être même qu'il n'avait jamais couché avec un inconnu auparavant. Eh bien, Law en doutait un peu, le jeune homme aux taches de rousseur avait semblé tout à fait savoir ce qu'il faisait et il s'était montré très à l'aise sur le moment.
Le sexe public avec un inconnu… Law n'était jamais allé aussi loin avant mais cela avait vraiment été grisant et recommencer ne le gênerait pas, à condition de le faire dans un endroit plus sûr et pas sur son lieu de travail. Peut-être même qu'il pourrait le retenter ce soir puisqu'il avait accepté d'accompagner Bepo, Penguin et Shachi dans un bar. Cela ne l'avait pas dérangé de ne pas avoir de relations sexuelles depuis un moment mais il semblait, que d'une manière ou d'une autre, sa petite rencontre avait à nouveau éveillé ce besoin.
C'est ainsi qu'à vingt heures ils se sont tous les quatre retrouvés dans le bar de l'Arnaque, à quelques rues à peine de l'hôpital. La clientèle était constituée d'habitués et la plupart d'entre eux étaient d'ailleurs issus du personnel hospitalier, il n'était pas rare qu'un jeune interne ayant trop bu offre une tournée générale.
A leur arrivée, la patronne leur sourit et vint directement les saluer. Le premier soir de leur internat, ils étaient venus se détendre ici et quand Shakky s'était rendue compte qu'ils étaient nouveaux, elle leur avait fait son petit speech habituel qu'elle sortait à chaque nouveau client : pas de bagarre, pas d'ardoise et surtout, buvez tout ce que vous voulez. Elle avait même commencé à draguer Bepo pour rire lorsqu'elle avait remarqué sa timidité et sa mauvaise habitude de s'excuser pour tout. C'était plutôt hilarant de voir, que malgré les années et leurs nombreuses soirées passées dans ce bar, son ami était toujours aussi mal à l'aise face à elle.
_Quel plaisir de vous revoir tous les quatre depuis le temps ! J'ai presque cru que je ne vous reverrai jamais, plaisanta-t-elle mais Law se demanda si elle ne se réjouissait pas secrètement de le voir à nouveau pour remplir sa caisse.
_Tu sais que l'on reviendra toujours, nous aimons trop cet endroit et son personnel, répondit l'interne en prenant place sur l'un des canapés dans un coin tamisé du bar.
Shakky se tourna vers lui en souriant puis lui fit un client d'œil.
_Law, mon chéri, malgré ton joli minois et tes compliments, tu sais que je suis déjà prise, n'est-ce pas ?
Et pour ajouter le geste à la parole, elle laissa courir l'une de ses mains sur l'épaule de Bepo qui sursauta et blêmit. Le pauvre est devenu aussi rouge qu'une tomate en l'espace de quelques secondes à peine et il commença à marmonner quelque chose d'incompréhensible. Pen et Shachi, eux, se mirent à ricaner tandis que Law a juste sourit un petit peu plus. Il avait quelque peu rechigné à venir mais finalement, il pensait que ce n'était pas une si mauvaise idée que cela. Cet endroit, son ambiance et l'humour piquant de Shakky lui avaient manqué plus ce qu'il ne l'avait pensé pendant ces quelques mois à être débordé par le travail.
_Bien, je retourne au bar, venez commander dès que vous avez choisi. J'espère que vous resterez tard, pour vous rattraper.
Elle leur fit un dernier clin d'œil, plus adressé à Bepo qu'aux trois autres, et elle repartit tandis que Pen et Shachi s'esclaffaient. Quand finalement ils furent calmés et que les boissons de chacun furent choisies, c'est Law qui alla les commander au comptoir.
Il en profita d'être accouder au bar en attendant que quelqu'un vienne prendre sa commande pour jeter un coup d'œil aux autres clients. Il reconnut la plupart d'entre eux pour travailler également à l'hôpital, même s'il ne connaissait pas leur nom. Il évitait généralement de se lier avec les gens du boulot et encore plus de coucher avec eux, alors peut-être devrait-il convaincre ses trois amis de bouger ailleurs un peu plus tard dans la soirée. Ou alors, pourrait-il tout simplement remettre ses plans de sexe à un autre jour.
_Désolée pour l'attente ! Qu'est-ce que je te sers ?
Law se retourna pour sourire à la serveuse. Elle était plutôt attrayante et il lui semblait que c'était la première fois qu'il la voyait ici. Et à la façon où elle lui souriait, il devait lui sembler à son goût aussi. Peut-être que finalement il n'aurait pas besoin de reporter quoi que ce soit.
_Quatre pintes, deux rousses et deux blondes.
_Hm, je vois, la table en-dessous du tableau, c'est ça ? Je vous apporte ça tout de suite.
_Merci, sourit Law et elle lui fit un clin d'œil en retour, un sourire aux lèvres.
La soirée se déroula dans la bonne humeur et plus le temps passait, et plus Law se rendait compte qu'il en avait eu bien besoin. C'était quelque chose de voir ses amis à l'hôpital, c'en était une tout autre de passer un moment avec eux plus détendu et en dehors du travail. Bien évidemment et parce que cela devait être l'une de ces règles universelles, leur conversation tournait principalement autour des patients parce que leur vie s'était réduite à leur internat ces derniers mois, mais c'était sympa. Même lorsque Shachi a commencé à pleurnicher car il voulait trouver une copine et se plaindre que Penguin sorte avec Bonney, une autre interne en cancérologie.
Law put profiter des moments de répit dans la conversation pour échanger quelques regards avec la serveuse mais elle se retrouva rapidement accaparée à servir les clients, et lui-même par ce que racontaient ses amis. Ils étaient d'ailleurs en train de se moquer de Bepo qui était allé commander une autre tournée et que Shakky draguait outrageusement malgré son visage déconfit et rouge de gêne, lorsqu'un nouveau petit groupe est entré dans le bar. Law ne leur a pas accordé d'attention au début, il les a seulement remarqués du coin de l'œil car ils se sont assis à une table près du comptoir où était Bepo. Ce ne fut que lorsque son ami est revenu vers eux qu'il remarqua alors un visage familier, couvert de taches de rousseur et encadré par des mèches noires.
Le jeune homme était accompagné de trois autres gars qui devaient avoir à peu près le même âge que lui. Ils rigolaient tous à quelque chose mais lui semblait plus absorbé à regarder les autres clients dans le bar. Il ne l'avait pas encore remarqué en tout cas, alors Law reporta sa propre attention sur son groupe. Il écouta tranquillement Pen raconter comment un patient des urgences avait essayé de justifier comment il s'était retrouvé avec un brosse-à-dents électrique coincée dans le rectum. Décidément, certaines personnes savaient se montrer… inventives, Law présupposait-il.
_Est-ce qu'il t'a sorti l'excuse bidon d'être tombé dessus par inadvertance ?
_Non, je pense qu'il a compris que ça passerait. Il a dit qu'il avait voulu tester le lavement anal.
Shachi est devenu rouge à force de rigoler et Law ne put s'empêcher de ricaner un peu derrière son verre. Les urgences étaient un vrai nid à accidents insolites, surtout ceux sexuels. C'était comme si les patients, lors d'une soirée trop solitaire, décidaient de rivaliser d'idées, toutes plus ahurissantes les unes que les autres. Il ne savait pas comment Pen faisait pour le supporter mais au moins, imaginait-il, ce genre d'évènement permettait de rire un bon coup avant de devoir gérer de problèmes plus urgents et mortels.
_Eh bien, qu'y a-t-il de si drôle ici ? demanda Shakky en apparaissant pour déposer leur nouvelle commande.
_Penguin raconte des péripéties des urgences avec des patients qui ont des brosses-à-dents dans les fesses ! s'esclaffa Shachi, qui visiblement ne s'en était toujours pas remis (l'internat en anesthésie n'avait rien d'aussi divertissant).
_Des brosses-à-dents électriques !
La patronne du bar se mit à sourire en s'asseyant sur le bras du dossier du fauteuil de Law.
_Les gens tentent juste d'être plus créatifs avec le sexe, mon chou, tu verras dans quelques années, ce sera à ton tour. A moins que ça ait déjà commencé ?
Shachi grimaça et il secoua la tête.
_Et finir avec ce genre de trucs dans les fesses ? Non, merci. Il y a plein d'autres choses à essayer que ça !
_La prostate, mon chou, je pensais qu'on vous apprenait ça en cours de médecine.
Law regarda son ami devenir rouge et commencer à bégayer un peu. Shakky avait vraiment le don pour mettre les gens mal à l'aise et se moquer d'eux, et même s'il devait avouer qu'il trouvait cela plutôt drôle, il commençait à se demander où était passé Bepo. Il ne l'avait pas vu depuis un petit moment maintenant.
_Nojiko a commencé à lui faire du charme et il s'est enfui aux toilettes, lui expliqua la patronne du bar.
_Nojiko ?
_La serveuse aux cheveux bleus et à laquelle Law a fait son sourire séducteur. Si vous n'aviez pas abandonné le navire au cours des derniers mois vous auriez su que j'avais embauché une nouvelle barmaid. J'espère que vous resterez tard ce soir, pour vous rattraper, répéta-t-elle comme si ils ne l'avaient pas entendu la première fois.
_On sera là jusqu'à la fermeture, sourit Pen en levant sa pinte nouvellement apportée comme une promesse puis jusqu'à ses lèvres.
_Bien, sourit Shakky.
Puis elle se leva et après une dernière petite tape sur l'épaule de Law, elle repartie en direction du bar. Ce n'est qu'une fois qu'elle fut hors de vue que Bepo revint. Ses joues étaient encore un peu rouges de gêne alors qu'il reprenait place sur le canapé. Il refusa catégoriquement de répondre aux questions de Shachi et de Pen sur la nouvelle serveuse et finalement, les deux autres abandonnèrent pour recommencer à raconter des histoires sur les patients qu'ils avaient eu.
Au bout d'un moment, Bepo se pencha en direction de Law.
_Hey, cap'taine ?
_Hm ?
Le surnom lui avait été assigné durant de sa première année de médecine, lors d'une fête universitaire dans laquelle il avait fallu former des équipes et répondre à un quizz. C'était un jeu idiot dans lequel les perdants avaient des gages que les gagnants pouvaient choisir. C'était, par ailleurs, de cette façon que Law avait rencontré Pen, Shachi et Bepo. Ils avaient été tirés au sort pour former une équipe et ils avaient réussi à s'hisser jusqu'en final contre des deuxièmes années qui prévoyaient de leur faire récurer leur appartement pour le reste du semestre à venir s'ils perdaient. Alors que ses trois nouveaux coéquipiers commençaient à se dire qu'ils étaient foutus, Law avait réussi à répondre à toutes les questions de manière juste et détaillée. Il était même allé jusqu'à reprendre l'un des deuxièmes années et lui expliquer pourquoi il avait tout faux, ce qui avait déclenché pas mal de sifflement et d'éclats de rire moqueur de la petite foule qui était venue se profiter du spectacle.
Law n'était pas un grand fan des bizutages et c'était exactement pour cela que, lorsqu'il a eu le droit de choisir le gage réservé aux perdants, le reste des étudiants fut euphorique d'apprendre que ce serait à eux de bombarder les deuxièmes années de peinture rouge et verte. Depuis, Bepo, Pen et Shachi ne l'avaient plus quitté, peu importe qu'il ait tenté de rester seul au début, et ils avaient rapidement commencé à le surnommer « cap'taine » parce que c'était lui qui a mené leur équipe à la victoire.
_Le gars de l'autre jour de la cafétéria est ici, il regarde dans notre direction.
Law se retourna et vit le jeune homme aux taches de rousseur, toujours entouré de ses trois amis, épier au-dessus de son verre. Il tentait très certainement d'être discret mais se pencher ainsi sur la table était une étrange position.
_Tu le savais, dit Bepo après avoir suivi son regard. Qui s'est ?
_Une connaissance de l'hôpital.
_Je ne l'ai jamais vu travailler là-bas. C'est un nouvel interne ?
_Je ne pense pas qu'il y travaille.
Les sourcils de Bepo se levèrent jusque sous sa frange blanche.
_Est-ce que tu… sympathise avec les patients, maintenant ?
Law cligna des yeux, prit de court par la question.
_Ne sois pas ridicule, voyons.
Bepo plissa les yeux mais n'ajouta rien, comme s'il essayait de voir à travers son crâne et de comprendre à quoi son cerveau pouvait bien penser. Finalement, il se rassit au fond du canapé et il quitta Law du regard pour reporter son attention sur Shachi et Penguin.
Law tenta lui aussi de retrouver le fil de leur conversation mais il sentait une sorte de piqure sur sa nuque. Il ne doutait pas que depuis qu'il l'avait repéré, le jeune homme aux tâches de rousseur ne cessait de l'épier. Que faisait-il ici, d'ailleurs ? Il ne l'avait jamais vu dans le bar de Shakky avant ou alors n'avait-il tout simplement pas fait attention ? Surtout que ce bar était plus proche de la périphérie de la ville que des autres endroits attractifs du deuxième arrondissement. Peut-être qu'il ou l'un de ses amis habitait dans le coin. En tout cas, aucun d'eux ne lui était familier.
Entre deux gorgées, Law jetait quelques coups d'œil à leur table. Shachi et Pen ne semblaient pas s'en rendre compte mais il n'en était pas aussi certain pour Bepo. Il pouvait apercevoir que son meilleur ami l'observait du coin des yeux à certains moments et Bepo était beaucoup trop tendu pour être complétement à l'aise.
Le gars aux taches de rousseur, quant à lui, se rendit finalement compte à un moment donné que Law l'avait lui aussi remarqué. L'interne ne pouvait pas être sûr à cause de la distance et de la lumière tamisée de la pièce, mais il pensait avoir vu ses joues rosirent. Avec un sourire et un petit reniflement satisfait, Law reporta son attention sur son propre groupe d'amis.
Bepo ne manqua pas non plus cet étrange échange et alors qu'il allait pour se pencher de nouveau vers lui, Law se leva. Ses amis le regardèrent tous faire, surpris.
_Qu'est-ce que tu fais ?
_J'ai besoin de prendre un peu l'air.
Alors qu'il enfilait son manteau et s'éloignait jusqu'à la porte d'entrée, Law put entendre Shachi faire une blague grossière sur lui qui allait retrouver la serveuse aux cheveux bleus et Pen le frapper, sous les réprimandes de Bepo.
L'air était froid dehors et c'était bienvenu par rapport à la chaleur humide et étouffante du bar. Il y avait un petit groupe de fumeurs à côté de l'entrée alors Law décida d'aller se poster contre le lampadaire en face de la porte. Il serait assez visible et en même temps assez éloigné pour ne pas attirer l'attention de potentiels gêneurs.
Il n'a pas eu à attendre longtemps avant que la porte du bar ne grince à nouveau, laissant passer un vent chaud et un brouhaha étouffé de conversations jusqu'à ce qu'un claquement ne les étouffe à nouveau. Il y a eu le bruit de pas sur le trottoir mais Law ne s'est pas retourné, jusqu'à ce que l'autre ne parle.
_Salut, dit le jeune homme aux taches de rousseur et sa voix sonnait comme s'il venait de reprendre sa respiration après être resté trop longtemps sous l'eau.
Law lui fit un signe de tête et le regarda s'allumer une cigarette. Le jeune homme prit une profonde inspiration et recracha sa bouffée dans un nuage tremblant de fumée. A la lumière du lampadaire, il semblait encore plus pâle que dans les souvenirs que Law avait de lui sous les néons de l'hôpital ou dans la pénombre de sa voiture.
_Je ne vais pas tourner autour du pot, ni te parler de la météo, commença le plus jeune en le regardant droit dans les yeux, ce qui surpris Law. Peut-être pourrions-nous coucher à nouveau ensemble, à l'occasion ? Autre part que dans une voiture, de préférence.
L'interne haussa les sourcils, surpris du ton confiant et direct employé. Après qu'il ait fuit du parking l'autre jour et que Law ne l'ait plus croisé à l'hôpital depuis, il lui avait paru logique qu'il cherche à l'éviter par honte et regrets. Il n'avait pas imaginé le rencontrer à nouveau et encore moins que ce dernier lui propose de recommencer. C'était pour le moins inattendu mais cela ne signifiait pas qu'il était opposé à l'idée.
Un sourire moqueur fleurit sur ses lèvres de l'interne et il secoua la tête. Il ne comprenait pas trop ce que l'autre voulait réellement mais il se sentait d'humeur taquine ce soir.
_Je ne couche pas avec des camés. Une fois était déjà celle de trop.
Le jeune homme aux taches de rousseur grimaça, visiblement vexé. Son nez se renfrogna, faisant mouvoir les taches sous ses yeux et sur ses pommettes tandis qu'apparaissait un petit pli entre ses sourcils.
_Je ne suis pas un toxico, je te l'ai déjà dit !
_Bien sûr et le joint était arrivé là par la magie du Saint-Esprit, se moqua Law et le faisant rougir d'embarras.
_Je fume de temps à autres, ok ? Pas souvent pour être exacte, et je peux arrêter quand je veux.
_C'est ce que les camés disent tous.
Renfrogné, l'autre brun lui lança un sale regard et Law était surpris qu'il ne fasse pas une moue pour bouder, comme les enfants. Il y avait quelque chose de très enfantin, d'ingénuité en réalité, dans son comportement et sa naïveté d'aborder Law. Comme si demander quelque chose signifiait la recevoir forcément.
_Pas besoin de te trouver d'excuses, tu as juste à dire non.
Le plus jeune tira avec force sur sa cigarette et il commença à se retourner pour s'éloigner. Avant qu'il ne s'en rende compte, Law avait tendu la main pour attraper la capuche de son sweat-shirt et tirer dessus.
_Qu'est-ce que tu fous, là ?!
Le petit groupe de fumeurs posté près de l'entrée leur jeta un regard en coin mais Law les ignora.
_Frustré à ce que je vois.
_C'est toi qui ne sais pas ce que tu veux plutôt, non ?
_J'ai dit que je ne voulais pas coucher avec des camés.
_Ouais, je crois que j'avais déjà pigé la première fois. Et comme je te l'ai déjà dit, j'en suis pas un !
Le regard du plus jeune brûlait. On aurait dit un incendie, près à ravager tout ce qui se trouvait sur son passage et bien au-delà. Et Law avait envie de voir jusqu'où cela pouvait aller.
_Je sais pas à quoi tu joues mais j'ai compris le message, ok ? Est-ce que tu vas me laisser partir maintenant ?
_Nous n'échangeons pas nos numéros avant ?
C'est avec délectation que Law regarda la surprise se peindre sur son visage jusqu'à ce qu'elle soit remplacée par de la méfiance.
_Qu'est-ce que tu fous ? Je croyais que les « camés » ne t'intéressaient pas.
_Eh bien, tu jures ne pas en être un, alors pourquoi pas.
Il y a eu une hésitation dans le mouvement de sa main alors qu'il tirait la cigarette d'entre ses lèvres pour laisser passer un nouveau nuage de fumée, mais son regard d'obsidienne se durcit.
_Et qu'est-ce qui me dis que tu fais pas ça pour mieux me lâcher après, hein ?
Law devait reconnaître qu'il était assez surpris à la vitesse à laquelle il pouvait se montrer dur alors que quelques secondes avant il ressemblait à un enfant.
_Peut-être qu'un petit avancement te convaincra.
Law se rapprocha de lui et après un dernier coup d'œil au groupe de fumeurs qui ne faisait déjà plus attention à eux, il glissa sa main jusqu'au ventre du jeune homme aux taches de rousseur sans pour autant dépasser la barrière de ses vêtements. Il le sentit sursauter sous ses doigts et un glapissement lui échappa, faisant ricaner l'interne tandis qu'il jouait avec le tissu de son pull.
_Dis-moi si c'est trop, murmura-t-il à son oreille en se penchant près de son visage.
L'autre a juste hoché la tête alors Law laissa ses doigts glisser sous la bordure de son jean. Sa peau était brûlante contrairement à la sienne, glacée par le froid.
Ses doigts jouèrent avec la ceinture de son boxer et subitement, sans prévenir, il y plongea complètement sa main. Le plus jeune se cambra contre lui en inspirant profondément, l'extrémité de sa cigarette rougeoyant dans l'obscurité qui les entourait. Law attrapa son pénis à moitié dur et commença à le caresser. Instantanément, il le sentit se tendre encore plus sous ses doigts. Et un hoquet de surprise lui échappa alors que Law passa son pouce sur l'extrémité de son gland humide, et il se pencha encore plus en avant pour poser son front contre son épaule.
L'interne se tendit et hésita à se rétracter mais l'autre brun était tellement réactif à la moindre de ses caresses qu'il passa outre. Il sentait son souffle chaud contre son cou et entendait ses halètements tranquilles au creux de son oreille.
Le brouhaha étouffé provenant du bar devint subitement plus clair et Law leva les yeux pour voir le petit groupe de fumeurs se glisser à l'intérieur. Aucun d'eux ne semblait avoir remarqué leur activité ou même fait attention à eux depuis un certain moment maintenant. Mais alors que la porte se refermait, il crut apercevoir Pen, lui rappelant qu'ils étaient, en fait, dans un lieu public et qu'à tout moment, leurs amis pourraient prendre l'idée de les rejoindre. Pas que Law ait honte de ce qu'ils étaient en train de faire, mais il n'était pas certain que Shakky le laisse remettre les pieds dans son bar avant un petit moment si elle l'apprenait.
Encore quelques secondes, pensa-t-il en appréciant les sons étouffés qui résonnaient dans son oreille comme une mélodie. C'est alors qu'il ressentit quelque chose d'humide chatouiller son lobe puis le mordre. Law retira sa main et se recula, malgré le grognement étouffé et non appréciateur de l'autre.
_Ne fais pas cette tête, voyons, je t'ai parlé d'un avancement. Ce ne serait pas drôle, sinon.
Le plus jeune n'était clairement pas content de son choix mais il ne débattit pas. Il se contenta de remettre son pantalon en place. Ses yeux, toujours aussi foncés semblaient encore plus profond quand ils étaient emplis de luxure.
Avec un sourire arrogant, Law lui tendit son téléphone et lui demanda d'y ajouter son numéro. C'était lui qui le contacterait. Avec son boulot, ce n'était pas comme s'il avait beaucoup de temps libre de toute manière, ce serait plus simple de cette façon.
_Tu devrais t'occuper de ça avant de revenir à l'intérieur, dit Law en se dirigeant vers le bar.
Il ne jeta pas un regard en arrière, il n'en avait pas besoin pour savoir que l'autre n'avait pas bougé, et il se glissa dans l'établissement.
