Bien le bonjour !
He oui, je vous salue en revenant comme une fleur alors que je devrais vous présenter mes excuses pour ce silence radio... Ah! Comment dire. Encore une fois, l'inspiration m'a quittée au moment où j'aurais pu en faire quelque chose (les vacances d'été) et ne m'est revenue que pour du Ethan Hunt/William Brandt (de la franchise Mission : Impossible... Je suis sur AO3 pour eux maintenant, on se voit là-bas ?) avant de rétablir l'équilibre à la rentrée académique : plus d'inspiration pour rien ni personne, et de toute façon pas le temps pour écrire ! J'aime ma vie...

Cependant ! Ce chapitre ridiculement court m'était complètement sorti de la tête, alors que je l'ai terminé en juin je crois... Je suppose que j'espérais avoir de quoi le prolonger, mais, eh. Didn't happen.

Disclaimer : la plupart des personnages nommés appartiennent à Hidekaz Himaruya.

Merci pour votre lecture, j'espère que vous aimerez, et que vous ne m'en voudrez pas trop si je disparais à nouveau... On se voit en bas de page !


Chapitre VI

Antonio ouvrit la porte de la cabane et fit sursauter son captif, encore assez étourdi. Il lui sourit, aussi rassurant qu'il le pouvait, et lui montra les vêtements qu'il ramenait tout en babillant à ce sujet, ce qu'évidemment l'Italien ne comprit pas le moins du monde. Mais on lui déposa des vêtements et il crut comprendre qu'on lui proposait de se changer. Il n'allait pas refuser ! Quel bonheur d'enfin quitter cet uniforme de fasciste...

Il s'appuya contre la paroi qui se trouvait derrière lui et le soutenait depuis bientôt vingt-quatre heures, s'il n'avait pas perdu la notion du temps en même temps que ses cellules grises fonctionnelles. Il se releva tant bien que mal, ignorant la main tendue de son hôte serviable. Il commença à déboutonner sa chemise. Se concentrer sur les boutons minuscules fut un véritable calvaire.

Antonio, pour sa part, ne se formalisa pas tant que ça de la résistance opposée par son « prisonnier » quant à sa cordialité. En revanche, il fut très surpris de le voir se déshabiller sans vergogne sous ses yeux. Ainsi, ils n'étaient à son goût pas assez intimes pour échanger une poignée de mains secourable mais il n'y avait pas de problème pour se mettre à nu devant lui ? Il n'allait pas s'en plaindre. Tout choqué qu'il était, l'Espagnol ne put pas se résoudre à détourner le regard -pour être honnête, cette idée ne lui traversa même pas l'esprit. Comme le partisan présumé fixait son attention sur les boutons de sa chemise, Antonio quant à lui fixa à son insu, et sans même s'en rendre compte, la sienne sur les centimètres carrés de peau qui lui étaient dévoilés, un peu plus nombreux à chaque seconde, jusqu'à ce que tout son torse soit offert à sa vue et que les mains de l'Italien s'attaque à son pantalon.

Alors, soit se sentant observé, soit réflexe pudique, il se détourna et fit face au mur pour continuer son ouvrage et Antonio put contempler les articulations et les muscles du dos et des épaules rouler pour effectuer la besogne du déshabillage, puis de l'habillage. Revenu à lui, le Républicain choisit de s'éloigner et de s'occuper autrement. Il chercha parmi le bric à brac de quoi se changer les idées et, surtout, s'occuper les mains, et opta pour un peu de rangement de surface.

oOo

La nuit avait été agitée pour Gilbert, qui, allongé sur le dos, tenta de dormir mais y parvint difficilement à cause de la douleur que le vin n'avait évidemment pas chassée bien loin. Entre rêves fiévreux et cauchemars, Francis le récupéra le lendemain matin en pire état. Ça n'avait rien de nouveau. Des cauchemars, il en faisait depuis qu'il avait quitté l'Allemagne (depuis qu'il travaillait pour la Wehrmacht). Seulement cette fois, la douleur s'était immiscée dans ses souvenirs pour recréer une scène qu'il avait déjà vécue, des années auparavant. Une échauffourée à l'usine, après 29. Gilbert avait reçu un mauvais coup à la tête en essayant de s'interposer. Rentré chez lui il ne savait comment, même après toutes ces années, avec une douleur lancinante, on l'avait laissé entre de bonnes mains qui avaient soigneusement et patiemment nettoyé, pansé et bandé la plaie. Dans le rêve, la douleur ne quittait pas Gilbert. La plaie de sa tête s'était déplacée dans son bras. Mais un élément restait le même, commun à la rêverie et à la réalité de naguère. A la fin de la séance d'infirmerie, on se penchait sur lui, de douces mèches chocolat lui caressaient la joue, et des lèvres embrassaient sa tempe avec tendresse comme pour ne pas briser son sommeil.

Au réveil, le souvenir de ce rêve et de la réalité qu'il évoquait demeurait aussi vif que la douleur qui lui déchirait le bras. A cette souffrance physique concentrée dans son membre blessé, le songe avait ajouté une agonie mentale qui emprisonnait son cœur dans un étau.

Francis lui apporta un plateau avec deux tranches de pain et une tasse de café, que Gilbert mangea de très bonne grâce une fois revenu en position assise avec l'aide du Français. Ce fut l'occasion pour le mécano de sortir le seul mot, ou pratiquement, de français qu'il connaissait, à l'infini :

« Merci. »

Francis sourit.

« Pas de quoi. Alfred va t'emmener chez le médecin aujourd'hui. Zu dem Doktor. Le trajet ne sera pas agréable, mais c'est mieux que de ne pas y aller du tout. »

Le blond aida leur captif à se lever et à faire une toilette sommaire. Pendant ce temps, Gilbert, qui avait les idées un peu plus claires que la veille, lui expliqua aussi lentement et distinctement qu'il le put, dans un allemand des plus simplistes, qu'il avait été engagé par la Wehrmacht pour la simple et bonne raison qu'il cherchait un emploi, quel qu'il soit, après une période où il avait fait partie du nombre effrayant de chômeurs que connaissait l'Allemagne, ce qui ne faisait pas de lui un nazi ou un adhérent du parti. Il expliqua aussi, tant bien que mal, qu'il avait saboté les avions du Reich dès son arrivée en Espagne, à grands renforts de gestes d'une main et de bruits évocateurs. Cela sembla trouver un écho chez Francis, qui se rappelait d'inexplicables crashs d'avions allemands au cours des derniers mois. Enfin, il résuma sa rencontre avec Lovino, ce qu'il savait de l'Italien, et leur folle évasion espérée mais survenue plus tôt que prévu et, surtout, beaucoup moins préparée qu'ils ne l'auraient voulu.

Sur ces entrefaites, Francis le confia aux mains d'Alfred qui vérifia qu'il était en sécurité sur la motocyclette qui les conduirait en ville. Pour sa part, le Français resta sur place, avec toutes les nouvelles informations de Gilbert à méditer avec Arthur, en espérant secrètement que le médecin qui les soutenait et se trouvait dans la ville la plus proche pourrait faire quelque chose pour soulager la douleur du pauvre albinos.

Arthur accompagna les deux hommes sur le départ jusqu'à l'entrée de la scierie désaffectée et en profita pour jeter un œil au dehors. Rien ne bougeait, tout était calme, de ce calme agité de la nature, ce calme pas assez paisible pour paraître artificiel et donner l'alerte d'une surveillance ou d'un ennemi en approche. C'était bien. Cependant ses sourcils énormes ne se défronçaient pas sur son front. Son regard émeraude et inquiet ne pouvait se détacher des montagnes alentours, qu'il scrutait comme si ses yeux pouvaient parcourir tous les coteaux, percer les vignobles et y trouver les nouvelles rassurantes qu'il espérait.

« J'espère qu'Antonio va bien. »

oOo

Il fallut encore plusieurs jours de communication pénible, pour ne pas dire impossible, avant qu'Antonio, au bord de la crise de nerfs, ne descende à nouveau chez son père pour récupérer une vieille radio défaillante pour la ramener dans leur cabanon perdu et isolé et tenter le contact avec ses hommes. Il était curieux de savoir comment eux s'en sortaient, et puis aussi inquiet de ce qui avait pu se passer en son absence. Il fallait absolument les contacter, oui. Savoir ce que l'autre avait dit, et demander s'ils avaient la moindre idée de ce que signifiaient les quelques mots que l'Italien lui avait transmis. Le point positif, c'était que ce dernier se remettait de jour en jour de sa commotion. Le bémol, c'était que rester jours et nuits dans la même pièce que lui, à surveiller un être qui visiblement ne représentait aucun danger et ne complotait pas d'en devenir un, sans avoir le moindre moyen de communiquer avec lui, c'était affreusement gênant et frustrant. Ils se regardaient en chien de faïence toute la journée, assis à l'une et l'autre extrémité de la cabane, et bien souvent Antonio se perdait dans ce regard ambré, plein de fougue mais fatigués, anxieux, ennuyés et éteints à la fois. Ça n'était pas vraiment flatteur pour Antonio, qui aurait tant aimé être un hôte agréable, mais qui ne le pouvait point sans savoir si l'Italien était ou non un ennemi.

Il bidouilla donc un peu la radio et parvint à la remettre en marche pour contacter le quartier général. Jamais entendre la voix d'Alfred ne lui avait fait tant plaisir.

« Oui ? »

« Alfred ! C'est Antonio. »

« Oh, Chef ! Ça fait plaisir de t'entendre. »

« Et moi donc. Quelles sont les nouvelles d'en bas ? »

Lovino tendait l'oreille, mais ne comprenait pas grand chose parmi les crachotements de la radio et les échanges, évidemment, se tenaient en espagnol. Il leva les yeux au ciel, mais resta attentif.

« Rien à signaler. Francis a un bon sentiment par rapport à l'Allemand, Gilbert. Ils parviennent à communiquer. »

Lovino redoubla de concentration. Pourvu qu'ils ne soient pas en train de converser de la mort de son ami, ou de sa torture, ou de quoi que ce soit de mauvais.

« Je l'ai amené voir Lázaro, pour son bras. Il a pu le plâtrer. Dans quelques semaines, ça sera résolu, mais il aura sans doute quelques séquelles à vie. Je commence à bien l'aimer, moi aussi. Francis dit que c'est juste un pauvre gars qui s'est retrouvé à travailler pour les Nazis contre son gré, et qu'il est à l'origine de plusieurs accidents d'avions allemands. »

Il y eut du mouvement de l'autre côté de la radio, et on entendit :

« Alfred ? Are you talking to Antonio ? »

« Sir, yes sir ! Tu veux parler à- »

Lovino avait bondi sur ses pieds.

« Wait ! Is that English I hear ? »

« Antonio ? »

« Tu comprends l'anglais... Alfred, demande-lui s'il parle anglais ! »

« Je ne comprends pas comment tu ne l'as pas déjà fait... »

« Ah, ben, je ne le parle pas moi-même. »

« Hum, excuse acceptée. Do you speak English ? Sir ? »

« Yes I do ! My nonno taught me. »

« Il est italien. »

« Ça, je l'avais compris. Quand même. »

« How is Gilbert ? Is he alive ? What did you do to him ? »

C'était étrange que dans cette situation dramatique, ou finalement il allait pouvoir savoir quels étaient les desseins de ce groupe à son égard, pourquoi il était parmi eux et ce qu'il allait devenir, Lovino Vargas, dissident italien opposé au régime fasciste de Mussolini, ne puisse et ne veuille s'enquérir de rien d'autre que du bien-être d'un mécanicien allemand. Et pourtant. Dans ce bas monde, Gilbert était le seul allié qu'il lui restait, la seule personne à des centaines de kilomètres à la ronde à qui il pouvait se fier, et il redoutait d'apprendre la mort de son ami. Pourvu, pourtant, qu'on ne lui mente pas.

« Yeah, yeah, he's alright. We healed him, for fuck's sake. You're welcome. We're not murderers. You'd know it by now. »

« Thank you. »

« What about you ? What are your views on the Spanish Republic ? »

« I'm with you. I'm a partisan from the Italian Resistenza. »

« Tonio, il faut que tu le descendes.

« Quoi !? »

« Je veux dire, il faut que tu le ramènes au QG. »


Traductions

Alfred ? Are you talking to Antonio? Alfred ? Tu parles à Antonio ?

Sir, yes sir ! Oui Monsieur !

Wait ! Is that English I hear ? Attendez ! C'est de l'anglais que j'entends ?

Do you speak English ? Sir ? Vous parlez anglais ? Monsieur ?

Yes I do ! My nonno taught me. Oui ! Mon grand-père m'a appris.

How is Gilbert ? Is he alive ? What did you do to him ? Comment va Gilbert ? Il est vivant ? Que lui avez-vous fait ?

Yeah, yeah, he's alright. We healed him, for fuck's sake. You're welcome. We're not murderers. You'd know it by now. Oui, oui, il va bien. On l'a soigné, putain. De rien. On n'est pas des assassins. Vous le sauriez sinon.

Thank you. Merci.

What about you ? What are your views on the Spanish Republic ? Et toi ? Que penses-tu de la République espagnole ?

I'm with you. I'm a partisan from the Italian Resistenza. Je suis avec vous. Je suis un partisan de la Résistance italienne.

Notes

Je crois qu'il n'y a pas de notes d'ordre historique ou autre à vous faire parvenir pour ce chapitre...

Bon, comme vous pouvez vous en douter, j'ai atteint la fin de ce que j'avais d'écrit pour Patria, du coup ce n'est pas sûr qu'il y ait un prochain chapitre. Je vais essayer d'y réfléchir et de prendre du temps pour mes fics, mais je ne peux rien promettre... Je pensais pas devenir un jour une auteure qui fait patienter ses lecteurs et lectrices plus que de raison pour un update une fois tous les deux siècles mais il semblerait qu'on y soit arrivé... :/ Mais on va pas perdre espoir, hein.

Merci d'avoir lu, merci pour les reviews que vous laisserez peut-être ! J'espère que vous avez aimé.

A bientôt !