Notes

Casting hypothétique

Personnages introduits dans l'histoire précédente :

Tom McBeath dans le rôle de Dominick Silverman.

Nouveaux personnages :

Jerome Flynn dans le rôle de Lord Francis Clayton

Kyra Zagorsky dans le rôle de Maya Harris

Le nom de Maya Harris est basé sur celui de deux personnages du script de John Sayles pour Jurassic Park IV : Nick Harris, le personnage qui devait être le protagoniste de cette histoire (et une sorte de proto Owen Grady), et Maya, une scientifique qui finit par se joindre à lui.

Suggestions musicales

Dans le hall d'entrée du manoir :
- Theropod Preservation Society - Michael Giacchino, Jurassic World: Fallen Kingdom (de 01:50 à 02:20).

La réception :
- Gossamer Tennis - Abel Korzeniowski, Penny Dreadful: Season 2.
- Explorer's club - Abel Korzeniowski, Penny Dreadful: Season 3.
- Civilization - Basil Poledouris, Jungle Book.


-o-


Laissant Sigurd chez Cait, Claire et Owen partirent le 23 dans la matinée et roulèrent pendant de longues heures en direction du nord-ouest, quittant les monts et les forêts enneigées de la Sierra Nevada pour se diriger vers la côte, et n'atteignirent le comté d'Humboldt, les rivages du Pacifique puis les portes mêmes du parc national de Redwood qu'en fin d'après-midi.

Entrant dans leur chambre de motel à Orick, une bourgade peuplée que de quelques centaines d'âmes, ils posèrent leur valise sur le lit et sortirent leurs habits pour la soirée : Un smoking et un pantalon de soirée pour Owen et une longue robe pourpre à faible décolleté ainsi que des longs gants blancs en tissu pour Claire.

— J'ai l'air d'un putain de manchot, râla le soigneur lorsqu'il eut finit de boutonner son smoking.

Il était dans la salle de bain, se regardant dans le miroir au-dessus de la vasque. Il porta une main à son visage, caressant sa barbe que Claire avait insisté pour raccourcir elle-même la veille, puis coiffa ses cheveux en un chignon. Il n'avait jamais été aussi propre sur soi et cela le rendait nerveux.

Etant prêt, il sortit de la salle de bain et vit que sa concubine était debout près du lit en sous-vêtements et s'apprêtait à enfiler sa robe.

— En tout cas bonjour l'angoisse lorsque Popol décide d'effectuer le contrôle technique, glissa-il tout en la regardant.

— Il devra être encore patient quelques heures, répondit-elle avec un sourire en coin tout en remontant sa robe. Ce serait idiot que tu salisses ce pantalon juste avant d'aller à la réception…

Elle mit des talons hauts à ses pieds et alla ensuite à la salle de bain avec ses gants en tissu et un petit sac. Elle posa ce dernier sur la commode et en sortit son demi-masque ainsi qu'un gant en silicone imitant un avant-bras. Elle orienta son regard vers le miroir, grimaçant à la vue de sa balafre comme à chaque fois, et installa le demi-masque par-dessus la partie défigurée de son visage, le fixant sous son chignon au moyen d'une petite sangle.

Les gens ont raison, je ressemble vraiment au Fantôme de l'Opéra, pensa-elle en se regardant dans le miroir.

Elle se maquilla, mit le gant en silicone par-dessus sa prothèse, enfila ses deux gants en tissu et revint dans la chambre lorsqu'elle fut prête.

— J'ai l'air de quoi ? Demanda-elle à Owen.

— Oh là là ! Ma chérie, tu es magnifique ! Dit-il en adoptant un accent ibérique un peu caricatural sur les bords, certes stupide mais qui la faisait glousser à chaque fois.

Elle le rejoignit et avec ses talons cachés sous sa robe, Claire apparaissait comme plus grande qu'elle ne l'était, ce qui n'était pas pour déplaire à son concubin, qui la trouvait plus majestueuse ainsi en plus de devoir moins se pencher pour l'embrasser. Il saisit le manteau de Claire et aida celle-ci à le mettre par galanterie.

— Je t'aurais bien fait réviser quelques pas de danse mais je ne sais pas si on peut danser à cette réception et si c'est le cas, je ne compte pas le faire, dit-elle.

— Je ne m'en étais pas trop mal sortit lors du bal masqué au palais (1) il y a cinq ans, rétorqua-il d'un ton désinvolte tout en ouvrant la porte de la chambre.

Ils sortirent, il ferma la porte, et ils se dirigèrent vers leur voiture garée à quelques mètres de là.

— Oh je m'en souviens, j'ai dû me démener comme pas possible pour pas que tu aies l'air ridicule, lui rappela-elle.


Se trouvant à huit kilomètres au sud d'Orick, l'entrée principale du domaine Lockwood se présentait sous la forme d'un portail massif en fer forgé orné du cimier de la famille Lockwood et aménagé au sein du grand mur en pierre qui délimitait le domaine à ce niveau.

Le couple s'y présenta peu après dix-huit heures trente et les vigiles en faction au portail vérifièrent leurs invitations avant de les laisser passer et emprunter la route qui menait au manoir même, construit sur un plateau boisé qui dominait l'U.S. Route 101 et les deux lagons que celle-ci longeait.

Après l'ascension sinueuse et assez raide de l'escarpement, la route s'aplanit enfin et tournant à droite au niveau d'une intersection, le couple vit l'imposant manoir et ses nombreuses lumières, tout au bout d'une longue allée recouverte de graviers. Alors qu'ils traversaient un pont en pierre enjambant une ravine au fond de laquelle coulait un ruisseau, Owen remarqua que la demeure présentait un style victorien et gothique. Il dit :

— Qu'est-ce qu'il y a là-dedans ? Nosferatu ?

Au-delà du pont, l'allée traversait une grande pelouse peuplée de quelques sculptures et rejoignait la grande surface gravillonnée qui servait de parking principal, s'étendant au pied de la façade d'entrée ainsi que d'une partie de l'aile à droite de celle-ci.

Le couple gara son véhicule aux côtés de ceux déjà présents et emprunta le grand escalier sinueux qui montait à la porte d'entrée, les amenant à passer entre les deux statues de lions assis qui le décorait.

Sous l'œil vigilant du vigile posté près de la porte, le couple sonna et un domestique leur ouvrit.

— Madame Dearing. Monsieur Grady, les accueillit-il poliment. Je vous en prie, entrez.

— Merci, répondit Claire.

Ils s'avancèrent dans le hall d'entrée et il ferma derrière eux. Une jeune femme habillée comme lui, une autre domestique, alla à leur rencontre.

— Monsieur Mills devrait ne pas tarder. Laissez-nous vous débarrasser de vos manteaux, proposa celui qui leur avait ouvert.

Ils acceptèrent, tendant leurs manteaux à la domestique et celle-ci disparut dans un couloir avec eux.

Le hall d'accueil était une pièce richement décorée, avec un escalier en bois qui montait au premier étage et des murs décorés de portraits. Droit devant, une arche s'ouvrait sur le musée privé de Benjamin Lockwood, au cœur même du manoir. Le couple remarqua que nombre d'invités de la réception s'y trouvaient et du bruit provenait également d'un couloir sur leur droite, celui qui conduisait au grand salon de l'aile sud.

Les yeux de Claire se trouvèrent attirés par un grand cadre en verre accroché à l'un des murs et contenant plusieurs photographies.

Sur celle placée au milieu du cadre, elle vit un groupe d'hommes et de femmes, et à en juger par leur habillement ainsi que le grain de la photo, elle sut que la photo avait été prise plusieurs décennies auparavant, probablement dans les années soixante-dix et la lecture de la légende confirma ses suppositions. La photo avait été prise en 1975, l'année de la fondation d'InGen, et en arrière-plan, Claire aperçut les lettres bleues et blanches caractéristiques du logo d'InGen. Elle reconnut plusieurs des individus apparaissant sur la photo.

Au centre du groupe, il y avait un homme d'âge médian vêtu de blanc, pas très grand, assez petit même, et légèrement rondouillard. A gauche de cet homme, qui n'était autre que John Hammond, elle vit un Indien d'une quarantaine d'années qui semblait être limite le portrait craché de Simon Masrani, bien que plus large d'épaules et avec une moustache plus épaisse. Claire savait que c'était là Sanjay Masrani, le fondateur du conglomérat qui devint plus tard Masrani Global, et elle vit qu'il avait les mains posé sur les épaules d'un garçon d'environ cinq ou six ans se tenant devant lui, son fils Simon. Debout derrière Sanjay Masrani et John Hammond, il y avait un jeune d'homme d'environ vingt ans, aux cheveux très courts et portant des lunettes, Peter Ludlow, le neveu d'Hammond. A droite du fondateur d'InGen, se tenait un trentenaire grand et athlétique en costume noir, à la mâchoire bien définie et au visage imberbe, Benjamin Lockwood. A la gauche de ce dernier, se tenait une femme blonde d'un âge similaire, vêtue d'un tailleur et plutôt séduisante, Susan Lynton, Claire nota qu'elle se tenait très près de Lockwood, qu'elle était limite collée à lui.

Le regard de Claire dériva vers d'autres photos. Sur l'une d'elles, prise quelques années après la première, on voyait Hammond serrer chaleureusement la main à un jeune sexagénaire, le Docteur Norman Atherton, tandis que Lockwood, debout derrière Hammond, souriait et regardait une jeune femme élancée avec des cheveux châtains qui se tenait derrière Atherton.

Claire tourna la tête pour regarder ce que faisait Owen. Il était à quelques pas d'elle, debout devant une vitrine et observant ce qui semblait être au premier abord une grosse figurine d'éléphant mais qui en vérité était un individu empaillé, ce qui n'avait pas manqué d'étonné plus d'un étant donné qu'il n'avait que la taille d'un chat. Quiconque bien versé dans l'histoire d'InGen savait que cet éléphant miniature était l'une des premières, si ce n'est la première des créations de l'entreprise.

— Ah, vous êtes arrivés, dit une voix masculine.

Le couple se tourna vers l'origine de la voix et vit un trentenaire en costume s'avancer vers eux.

— Bonsoir, je suis Eli Mills, l'aide de Benjamin Lockwood, se présenta-il alors qu'il échangeait une poignée de main avec eux. Je souhaitais vous accueillir personnellement. Combien de temps cela fait-il, Claire ? Six ou sept ans ? Peut-être que vous ne vous rappelez pas…

— Cette levée de fonds ? Je m'en rappelle, répondit Claire. Ne gérez-vous pas la fondation de Monsieur Lockwood…

— … depuis que j'ai fini mes études, termina-il. Vous vous en êtes souvenue.

— En effet.

— Cool, dit l'aide. Il voulait quelqu'un pouvant insuffler jeunesse et dynamisme à sa fondation.

Owen gloussa, pour éviter de lâcher un rire gras suite à la prononciation des mots jeunesse et dynamisme, qui lui avait rappelé ce que Barry, son collègue français à Jurassic World, disait au sujet du nouveau président de son pays. A l'instar d'Emmanuel Macron ou d'Elon Musk, cet Eli Mills, brun de cheveux, en forme, attirant, un sourire impeccable et une attitude affable, du moins en public, semblait conforme à l'archétype même de l'homme d'affaires jeune et dynamique apparaissant dans les publicités et autres produits marketing, un type d'hommes qu'Owen trouvait profondément ennuyeux et en lequel il n'accordait aucune confiance.

Elijah invita le couple à le suivre en direction du musée.

— Monsieur Lockwood est actuellement occupé mais rassurez-vous, vous n'êtes pas venu juste pour siroter des cocktails et grignoter des petits fours. Le voyage que vous avez fait en vaut la peine, croyez-moi. Je dois vous laisser un moment, j'ai quelques petites affaires à régler mais j'irais vous quérir dès qu'il sera prêt à vous recevoir. Profitez de la réception en attendant.

Le gérant de la fondation Lockwood les laissa à l'entrée du musée et disparut de leur vue parmi les invités. Owen balaya le musée et ses pièces du regard et siffla d'admiration.

— Sacrée collection…

Le musée était une grande salle rectangulaire, surmontée d'une verrière et surplombé par une mezzanine décrivant en U orienté en direction de l'extrémité est de la salle, celle opposée à l'entrée. Au niveau de cette mezzanine, se trouvait la bibliothèque du manoir, avec des étagères pleines de livres et des espaces de lecture munis de petites tables basses, de fauteuils et même de divans. On pouvait accéder à cette bibliothèque depuis le musée au moyen de deux escaliers en colimaçon dans la partie nord de la salle.

Plusieurs répliques de squelettes étaient réparties dans le musée et des répliques ou des fossiles plus petits étaient également exposés dans des vitrines le long des murs, principalement du côté de l'entrée et au fond de la salle, de part et d'autre d'un renfoncement.

Six dioramas vitrés, trois du côté nord et trois du côté sud, complétaient l'exposition et étaient occupés par des reproductions grandeur nature de divers animaux préhistoriques, semblables à celles qui peuplaient ces parcs à thèmes sur la Préhistoire, parcs qui se sont considérablement raréfiés après l'incident de San Diego en plus de devenir à peine plus fréquentés que des parcs peuplées d'œuvres d'art contemporain.

Le couple commença sa visite du musée, avec Claire tournant sur leur gauche, emmenant Owen par le bras, ce afin de rester dans la partie couverte par la mezzanine dans un premier temps, les amenant à progresser dans le sens des aiguilles d'une montre. Elle marcha avec Owen sur sa droite et garda son visage orienté vers les vitrines et les pièces le long du mur ainsi que les dioramas. De dos, elle était juste une autre femme aux yeux des autres invités et la combinaison du gant en tissu et de celui en silicone cachait sa prothèse. Ainsi, elle espérait rester discrète et ne pas trop attirer l'attention.

Lorsqu'ils dépassèrent l'un des escaliers en colimaçon et atteignirent le deuxième diorama le long de leur parcours, représentant un dilophosaure adulte surgissant d'un sous-bois mâchoires grandes ouvertes pour saisir un petit prosauropode distrait par un jeune dilophosaure plutôt mignon, un domestique transportant un plateau de flutes de champagne vint à la rencontre du couple, contournant le squelette d'un Teratophoneus (2) se trouvant sur son chemin.

— Du champagne ? Proposa-il.

— Oui s'il vous plaît, répondit Claire en saisissant une flûte.

Owen prit également une flûte, remercia le serveur, et celui-ci partit servir d'autres invités, laissant le couple continuer sous la mezzanine.

Près du grand crâne cornu d'un Agujaceratops qui trônait près du centre de la salle, on avait dressé un copieux buffet sur plusieurs tables recouvertes d'une nappe blanche et agencées de manière à former un U autour du piédestal du crâne. Un des invités en train de se servir en héla un autre :

— Monsieur Rugy ? Il y a du homard. Il est excellent, vous devriez en prendre.

L'invité hélé accourut alors au plat de homards et Owen regarda la scène avec dédain.

— Et ben, ce n'est pas la crise pour tout le monde, commenta-il en voyant le faste de la soirée.

— Certes, Lockwood a été PDG d'InGen mais sa fondation est une entité indépendante de cette dernière, bien que les deux entretiennent des liens étroits. Elle n'a donc pas été impactée de manière significative par la Chute, lui expliqua Claire.

Il se demanda alors comment le domaine et la fondation étaient financés puis il se rappela qu'il avait aperçu un grand chapiteau lorsqu'ils s'étaient garés et en déduisit que le domaine devait gagner de l'argent en accueillant divers événements tels que des réunions d'entreprises ou des mariages, et ce sans parler des bénéfices de l'activité hôtelière, le manoir louant un certain nombre de ses chambres.

Ils passèrent entre le troisième diorama et le squelette d'un hadrosaure et sortirent de la zone couverte par la longue avancée de la mezzanine de ce côté de la salle, arrivant au niveau d'une large et haute fenêtre qui donnait sur les bois à l'extérieur du manoir.

A quelques mètres de là, un quinquagénaire grand avec des cheveux bruns coiffés en arrière était en train de contempler une grande maquette de la cité de Burroughs et de son Lagon, dressée à mi-chemin entre le crâne d'Agujaceratops et le renfoncement au fond du musée.

L'homme tourna la tête sur sa gauche et vit le couple se tenir près de la fenêtre. Bien qu'ils fussent de dos, il reconnut la silhouette et les cheveux de Claire et il couvrit la distance le séparant d'eux. Il tapota doucement sur l'épaule de l'ex-directrice de Jurassic World et celle-ci, craignant quelque harcèlement, se retourna vivement mais se détendit en voyant le long visage, la fine moustache et les yeux bleus de l'homme qui la regardait.

— Et bien Claire, on ne dit pas bonsoir à un vieil ami ? Lui demanda-il avec un accent anglais du West Country (3).

— Lor… Francis ! S'exclama-elle, agréablement surprise.

Ils se donnèrent l'accolade et elle présenta l'Anglais à Owen.

— Owen, je te présente Lord Francis Clayton, PDG de Clayton's Beverages et l'un des anciens mécènes de Jurassic World.

Les deux hommes échangèrent une poignée de mains.

— Lord Clayton… Répéta le soigneur. N'êtes-vous pas le propriétaire du Lofting Wild Animal Park, l'un des plus gros zoos de Grande-Bretagne ? Il me semble que vous avez acheté quelques animaux auprès d'InGen et de Jurassic World il y a quelques années.

— Tout juste. Des petites espèces et des herbivores principalement. C'est un plaisir de vous rencontrer enfin Monsieur Grady, Claire m'avait beaucoup parlé de vous à l'époque ainsi que du programme IBRIS.

— J'ai bien reçu votre lettre au fait, l'informa Claire, et je vous remercie de m'avoir écrite. Je suis sincèrement désolée de ne pas vous avoir répondu.

— Pas de soucis, répondit l'aristocrate. Arnold et moi avions été très inquiets en apprenant ce qui s'est passé sur Isla Nublar. Ça a vraiment été terrible.

— Je n'en serais pas là si seulement j'avais écouté Arnold… Se lamenta-elle. Toute colère qu'il a contre moi est justifiée je le crains.

— Oh, ne vous tracassez pas trop. Il a peut-être du ressentiment, mais ce ressentiment est similaire à celui qu'un père aimant peut éprouver envers une fille s'étant mise dans l'embarras malgré ses conseils. Il est conscient plus que quiconque qu'être directeur de Jurassic World revenait à évoluer dans un nid de vipères.

— Comment va-t-il ? Demanda l'ancienne directrice du parc.

— Oh ce vieux sanglier va bien, soyez-en sûre, bien que sa retraite dans le Yorkshire ne doit pas être aussi excitante que les années qu'il a passés au Kenya puis à Nublar. Il nous arrive de discuter du bon vieux temps et des moments que nous avons passés tous les trois. Vous vous rappelez de cette virée à San José et de la fois où nous sommes allés au Mariposa ?

— Le Mariposa ? Mais ce n'est pas une… Commença Owen.

— Si, si, une maison de passe, confirma Lord Clayton, mais un établissement tout à fait respectable. Vous auriez dû nous voir, Arnold, moi et Claire, chacun emmené par une ravissante fille de joie pour une nuit de plaisirs…. Pas dans la même pièce, rassurez-vous, Owen, ajouta-il en voyant le soigneur devenir mal à l'aise.

Owen écarquilla des yeux et regarda Claire d'un air étrange pendant un instant, puis il sembla se détendre et la mine qu'il avait était celle de quelqu'un déçu qu'on ne lui ait pas raconté plus tôt une anecdote amusante et croustillante et non celle d'un homme ayant la mauvaise surprise d'apprendre que sa concubine avait eu des mœurs particulières.

— Je me souviens surtout de votre fille entrant dans votre chambre puis hurler, vous sommant de vous dépêcher parce que vous étiez en retard pour votre vol, et de vous sortant quasi nu, vous rhabillant tout en avançant tandis qu'Arnold et les prostituées riaient et que la maquerelle regardait la scène d'un air blasé, raconta Claire.

— Vous pouvez parler Claire. A cet instant, vous vous teniez dans l'embrasure de la porte de votre chambre, avec une gueule de bois pas possible et si débraillée qu'un courant d'air un peu trop fort aurait fait voler votre chemisier et révélé pleinement votre poitrine à tous ceux se tenant dans le couloir.

Elle et Lord Clayton rirent et racontèrent à Owen d'autres épisodes qu'ils avaient partagés.


Guillaume Vuillier était arrivé au manoir peu avant le couple et se trouvait alors dans le salon, qui était aussi vaste voir plus grand que l'intégralité de son appartement à San Francisco et cossu, avec plusieurs divans et fauteuils, des peintures accrochées au mur, et même une vieille et imposante horloge de parquet qui rappelait au Français l'horloge comtoise que ses grands-parents avaient dans leur maison, quelque part dans les Dombes (4).

Il venait de discuter avec la sénatrice de Californie, Fay Delgado, de la décision prise par le sénat. Delgado faisait partie de ceux qui avaient voté pour laisser InGen poursuivre son opération et Guillaume s'était enquis au sujet de ses raisons, l'écoutant attentivement et poliment mais avec circonspection. Durant cette conversation, il avait également appris qu'elle connaissait Benjamin Lockwood et l'avait rencontré à plusieurs reprises par le passé.

En dehors de la sénatrice et du directeur du Centre de Surveillance Mondial de la Désextinction, il y avait aussi, entre-autres, des représentants des firmes d'investissement japonaises partenaires d'InGen depuis ses tout débuts, ainsi que divers cadres d'InGen. A l'autre extrémité du salon, il vit Susan Lynton, Alistair Iger ainsi qu'un septuagénaire assez petit avec des lunettes, corpulent et au crâne dégarni. Il sut que c'était là Dominick Silverman, le directeur financier d'InGen, et Guillaume Vuillier ne ressentant pas le désir de parler à la direction d'InGen, du moins pas pour le moment, il prit la direction du musée dont il n'avait vu qu'une partie.

Elijah Mills entra dans le salon au même moment, saluant au passage le maire d'Orick. Le gérant de la fondation Lockwood était accompagné d'un autre homme, blond de cheveux, plus âgé, plus petit et aussi plus laid, avec un visage évoquant la face d'un Bulldog anglais.

Guillaume Vuillier s'arrêta, fit semblant d'être intéressé par l'une des peintures et suivit discrètement les deux hommes du regard. Ceux-ci allèrent rejoindre la direction d'InGen, avec Elijah semblant leur présenter l'autre homme, mais Guillaume était trop loin et la réception trop bruyante pour qu'il puisse entendre leur conversation.

Il sortit du salon par son entrée est et emprunta le couloir qui reliait le salon au musée. Une fois de retour dans le musée, il tourna à gauche, comptant faire un tour complet du musée. Le premier diorama le long de son chemin représentait un Homotherium (5) en train de rôder dans un décor enneigé. En regardant plus attentivement l'arrière-plan, Guillaume vit un feu de camp, peint sur le mur du fond, et le félin semblait à la fois effrayé et attiré par ce dernier. Le directeur du CSMD se sentit alors observé.

Non loin, Alexander Singer, le fondateur du DPG, avait son portable en main, comparant la photo de Guillaume Vuillier sur le site internet du CSMD avec l'homme qui se tenait devant le diorama du félin à dents de sabre. Il décida d'aller à sa rencontre et Guillaume, qui l'avait reconnu, émit un soupir à peine audible.

— Monsieur Vuillier ?

— Bonsoir, monsieur.

— Alexander Singer, Groupe de Protection des Dinosaures, se présenta le président de l'association, croyant que Guillaume avait prononcé le mot monsieur sur un ton interrogatif. Bonsoir, ajouta-il en tendant sa main.

— Je sais qui vous êtes.

Guillaume serra la main de son interlocuteur, lui donnant une poignée de main ferme, ni trop froide, ni trop chaleureuse, une tiédeur qui calma l'excitation dont faisait preuve Monsieur Singer.

— J'ai vu que vous étiez seul et que vous sembliez vous ennuyez, s'expliqua ce dernier. Je me suis dit que nous pouvions parler un peu.

— Je ne m'ennuyais pas. Je comptais juste faire tranquillement le tour de l'exposition mais soit, reportons à maintenant l'entretien qu'on avait convenu pour la fin de la semaine prochaine…

Ressentant un léger agacement dans la voix et l'attitude du directeur du CSMD, Alexander Singer se figea un instant et resserra sa cravate en souriant bêtement, intimidé par le Français alors que ce dernier était à peine plus grand que lui et qu'il faisait preuve d'une attitude calme.

— De plus, ajouta Guillaume, j'aurais quelques remarques à faire vis-à-vis de ce que j'ai vu sur votre site internet…


— Donc Claire vous avait parlé du programme IBRIS, récapitula Owen. J'en déduis que les raptors vous intéressent.

— Absolument, répondit Lord Clayton. Mon dernier protégé déséteint est d'ailleurs un Microraptor, Lao. J'ai des photos de lui sur mon portable. Je vais vous les montrer.

Il sortit un téléphone portable de sa poche et chercha des photos de Lao le Microraptor dans sa galerie photo.

— Ah, les voilà…

Sur l'écran, le couple vit un petit dromaeosauridé au plumage noir, brillant et iridescent, et dont la queue se terminait par un éventail de plumes formant un diamant. Ils le virent se tenir sur un perchoir dans un bureau, planer dans une volière, ou encore en train d'être nourri par une jeune femme d'une vingtaine d'années, la fille de Lord Clayton.

— Je n'aime pas trop les vieilles variétés à écailles qu'InGen avait créé dans les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix en revanche, avoua-il tandis qu'ils regardaient les photos, je les préfère largement avec des plumes. Je pense qu'ils sont plus beaux comme ça.

— Plus beaux mais non moins dangereux, répondit Owen en levant les yeux vers ceux de l'aristocrate.

— Mais la combinaison du beau et du dangereux n'est-elle pas des plus attirantes ? C'est ce que je pense en tout cas et je crois que c'est votre avis aussi étant donné votre expérience, dit Lord Clayton avant de lui faire un léger clin d'œil, faisant référence non seulement aux achillobators mais aussi à Claire.

— C'est vrai, reconnut le soigneur. Donc vous seriez intéressée par Blue ?

— En effet.

— Vous réalisez que c'est un prédateur de plus de cinq mètres de long et de près de trois cent kilos ? C'est comme avoir un oiseau de proie terrestre aussi haut que vous et moi et aussi lourd qu'un ours brun européen. Elle est plus dangereuse que les lions et les tigres vivant dans votre parc.

— Oui, je me suis renseigné mais je comprends votre inquiétude. Sachez que j'ai récemment conversé avec Jonas Roth, votre ancien chef, pour lui proposer de travailler dans mon parc et il est intéressé. Son expérience et ses conseils me seront précieux dans le cadre de l'accueil des animaux que j'acquerrais lors de cette vente. Si jamais Blue est de ceux-là, c'est avec joie que j'écouterais vos conseils et critiques, Owen. Vous, Claire et votre fils pourriez venir en Angleterre pour un petit séjour. Sachez que je vous accueillerais volontiers dans mon château.

— Ce serait fantastique, dit Claire.

— Est-ce que vous avez fait le tour complet du musée ? Leur demanda-il.

— Non, pas encore.

— Je vais vous laisser finir votre tour et profiter de la réception avant votre entretien avec Monsieur Lockwood. Je l'ai vu tout à l'heure, sortant dans la cour avec une femme. Elle avait un léger accent germanique. Je me demande qui c'était mais ça doit être pour affaires. Je vous souhaite bonne chance, et si on ne se revoit pas après, je vous souhaite à tous les deux une bonne et agréable soirée.

— Merci, Francis. Bonne soirée à vous aussi.

Le couple prit congé de Lord Clayton et poursuivit son tour, observant les pièces d'exposition que l'on trouvait à cette extrémité du musée.

— Tu ne m'as jamais raconté cette escapade au Mariposa, Owen fit remarquer à sa concubine.

— Je n'y suis pas allé qu'une fois…

Il la regarda avec étonnement.

— C'est qu'elles devaient être bonnes alors… C'était avant ou après qu'on ait commencé à coucher ensemble ?

— Avant. Mais j'y suis retournée après qu'on ait rompu… Maintenant tu sais, et je suis contente que les médias n'aient pas déterré cela, ou du moins pas encore. Qui sait de quel nouveau quolibet les gens m'affubleraient…

Mais il n'écoutait pas et avait un regard absent tandis qu'un léger sourire se dessinant sur le coin de sa bouche.

— Oh non… Je connais ce regard, semblable à celui d'un petit chien s'apprêtant à faire une connerie. Je suis bien au fait de tes goûts érotiques mais reporte-donc ta rêverie à plus tard. Il ne faudrait pas que tes matelots dressent le mat sans l'autorisation de leur capitaine. Surtout dans une soirée comme celle-là, à moins que tu veuilles que je meurs de honte…

Il mit fin à sa rêverie à peine celle-ci commencée et se concentra à nouveau sur ses alentours immédiats. Ils laissèrent le renfoncement du mur est derrière eux, se dirigeant vers la zone couverte par l'avancée sud de la mezzanine et ses dioramas. Sur leur gauche, une porte permettait de sortir dans la cour derrière le musée mais alors qu'il balayait les invités du regard, ses yeux s'arrêtèrent sur une femme d'une quarantaine d'années, grande et dont la longue robe noire laissait entrevoir un physique athlétique. Elle se tenait près du prochain diorama le long de leur tour, représentant un Dolichopithecus, un singe colobiné de la taille d'un babouin, aux prises avec un grand aigle et un Laophis crotaloides, une grande vipère de près de quatre mètres de long, dans un décor représentant le nord de la Grèce au Pliocène (6). Les longs cheveux sombres de la femme étaient attachés en une queue de cheval et un pendentif en forme de dauphin reposait au milieu de sa poitrine.

— Owen ? S'enquit Claire, ayant remarqué qu'il fixait cette femme.

— Je la connais, lui expliqua-il.

Il s'avança alors vers elle.

— Maya ?

La femme se tourna vers lui, plissa légèrement des yeux et le dévisagea, essayant de le reconnaître.

— Owen ? C'est toi ? Demanda-elle.

— Ouaip.

— Je me disais bien que je reconnaissais cette démarche de grand dadais. Je ne t'ai pas reconnu tout de suite à cause de tes cheveux longs et surtout la barbe.

— J'ai pu les voir croître, glissa Claire.

— Quoiqu'il en soit, tu as une gueule de barbare maintenant, plaisanta Maya, bien loin du joli garçon que j'ai vu débarquer un jour dans mon équipe.

Mon barbare, pensa Claire avec fierté avant de s'avancer pour se positionner aux côtés de son concubin et obliger Maya à la regarder aussi.

— Bonsoir, la salua-elle.

— Bonsoir, madame Dearing..., dit Maya d'un ton plus neutre.

— Claire, voici Maya, la présenta Owen. Nous étions collègues dans le programme des mammifères marins de la marine.

— Cool, dit Claire.

— Je ne m'attendais absolument pas à te voir ici pour être honnête, dit le soigneur à Maya. Quel bon vent t'a amené à Orick ?

— Vu que je travaille maintenant pour InGen, j'ai eu une invitation, répondit-elle, soulevant un haussement de sourcil de la part d'Owen. Ils m'ont engagé il y a quelque temps. Ils veulent cloner des sortes de petites baleines préhistoriques et je leur sers de consultante.

— Intéressant, bien que ce soit curieux qu'ils aient lancé ce nouveau projet alors que c'est la crise, souleva son ancien collègue. J'espère qu'on ne te cassera pas les ovaires avec un projet de militarisation imprévu à l'origine.

Le visage de Maya se figea pendant un court instant et elle cligna des yeux, l'air de dire Je te demande pardon ?

— Désolé, c'est une plaisanterie pour les initiés. Ça vient du programme IBRIS.

Maya se détendit et rit de la plaisanterie d'Owen de façon hésitante.

— Ah, le programme IBRIS… Soupira-elle. Dire que sans toi, j'aurais travaillé avec des raptors. Ça devait être quelque chose, non ?

— Oui, ça l'était. Mais ça c'est mal terminé… Comment vont ton mari et tes gosses ?

— Excusez-moi Maya, où sont les toilettes des dames ? Les interrompit Claire, alors en proie à une envie pressante.

L'ex-militaire se tourna pour désigner l'entrée d'un couloir à proximité.

— Vous prenez le couloir après ce diorama et les toilettes seront sur votre gauche, à l'opposé de l'entrée du salon et avant les escaliers.

— Ok, merci.

— Tu ne veux pas que je t'accompagne jusqu'à la porte ? Lui demanda Owen d'un ton prévenant.

— Ça va aller… Lui assura-elle. J'ai affronté des dinosaures, ce n'est pas un connard ou une connasse en costume ou en robe qui va me faire peur. Et j'ai encore du mal à contrôler la force de ma prothèse. Un accident est si vite arrivé…, ajouta-elle. Rattrapez-donc le temps perdu.

Suivant les indications de Maya, Claire entra dans le couloir et se dirigea vers la porte des toilettes. En chemin, elle jeta un coup d'œil dans le salon et y vit la direction d'InGen ainsi que d'autres cadres de la multinationale parmi les invités.

Les toilettes venant de se libérer, elle s'y engouffra et verrouilla la porte derrière elle, juste avant que les membres de la direction d'InGen ne décident de se rendre au musée.


— … J'ai également remarqué dans plusieurs de vos articles que vous avez tendance à peindre un portrait bien positif de Simon Masrani, dit Guillaume Vuillier à Alexander Singer, allant même jusqu'à le qualifier de plus grand champion des dinosaures. Pourtant, si l'on en croit certaines agences de presse costaricaines, il semblerait avoir été au courant qu'une éruption de grande ampleur se préparait alors pourquoi n'a-il pas lancé à temps l'évacuation de Jurassic World et de ses pensionnaires ?

— Peut-être que la directrice, Claire Dearing, a ignoré ses instructions, répondit le fondateur du GPD. Vous savez ce que les médias disent à son sujet… ajouta-il d'un ton dédaigneux.

— Peu probable, ça aurait revenu à se tirer une balle dans le pied pour elle, même si elle est telle que les médias états-uniens la décrivent. Etant donné sa position, Madame Dearing était le bouc émissaire idéal pour InGen et Masrani Global. Vu tout l'aspect culte de la personnalité qui existait chez cette dernière, jamais ils n'auraient laissé Simon Masrani être accusé de quoi que ce soit.

Alexander Singer se racla la gorge et changea du sujet.

— Selon vous, qu'est-ce qu'il faudrait faire des animaux survivants de Jurassic World, actuellement hébergés au complexe d'InGen de Burgo Nuevo ?

— Lorsqu'un parc animalier est détruit par une catastrophe ou une guerre, ses animaux survivants sont envoyés si possible dans d'autres parcs ou des sanctuaires. Ce serait le mieux qui puisse advenir pour ceux de Jurassic World.

Le directeur du CSMD remarqua que son interlocuteur se contentait d'hocher faiblement de la tête tout en arborant une grise mine. Il avait dû prendre ombrage des remarques qu'il lui avait faites.

— Vous semblez peu convaincu. Pourtant, si j'ai bien lu votre site internet, l'un de vos objectifs est de vouloir le bien-être des animaux déséteints. Or pour garantir ce dernier, ils doivent être accueillis dans des structures à même de répondre à leurs besoins et de ne pas y être maltraités. Osons espérer bien sûr qu'InGen ne les vende pas à n'importe qui…

— Oui, dit Alexander avec une voix manquant de conviction. Mais je me demande si ces animaux ne méritent pas mieux de vivre libres après tout ce qu'ils ont vécu. Dans un lieu sans clôtures, sans cages, sans touristes, tout comme la Nature l'a voulu.

Guillaume écarquilla des yeux de surprise. Autant les intentions et les objectifs du Groupe de Protection des Dinosaures étaient nobles de prime abord, il n'avait pas relevé de position vraiment absurde contrairement à ce qu'il avait initialement craint et partageait même certaines des opinions exprimées mais là, Alexander Singer s'aventurait sur un terrain très glissant.

— Vous voulez les mettre dans une réserve sans barrières ? Comme Isla Sorna ? Demanda-il, craignant la réponse.

— Par exemple, et Sorna est le meilleur lieu qui me vienne en tête.

Les yeux du directeur du CSMD décrivirent un quart de tour dans leurs orbites avant de s'arrêter.

Oulah…, poussa-il dans un soupir gêné avant de plisser des yeux.

— Monsieur ? Ais-je dis quelque chose de mal ? Je veux dire… Des animaux ont été introduits avec succès sur Sorna…

— Oui, mais d'espèces déjà présentes sur le déclin ou dont les effectifs s'étaient totalement effondrés, répliqua Guillaume avec une légère irritation, tels que les Gallimimus, dont la population originelle a été décimée par une maladie spécifique à l'espèce. Afin de maintenir la cohésion de l'écosystème, la décision d'introduire de nouveaux individus issus du cheptel à Jurassic World a été prise, expliquant pourquoi l'on rencontre aujourd'hui des Gallimimus à plumes dans l'archipel alors que la population originelle était constituée d'individus à écailles. Vous voyez, malgré l'impact considérable qu'ont eu et que continuent d'avoir les animaux du Site B sur l'écosystème local, le nouvel écosystème qu'ils ont pu constituer envers et contre tout constituent un enjeu scientifique majeur qui risque d'avoir une grande importance à l'avenir, surtout si les animaux de Jurassic World sont envoyés aux quatre coins du globe. Relâcher sur Sorna de nouvelles espèces mettrait en péril cet écosystème, et c'est sans parler de la cruauté animale occasionnée. Ce serait un comble qu'une association telle que la vôtre supporte une idée ayant de telles conséquences…


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Notes

(1) Owen fait référence ici au Palais de la Vallée Perdue, l'un des plus grands hôtels de Jurassic World et le plus luxueux d'entre-eux.

(2) Teratophoneus : Genre de tyrannosauridé de taille moyenne.

(3) West Country : Région du sud-ouest de l'Angleterre, s'étendant entre la pointe de la Cornouailles et le Gloucestershire.

(4) Dombes : Région naturelle du département français de l'Ain, dotée d'innombrables étangs et située à une trentaine de kilomètres au nord de Lyon.

(5) Homotherium : Genre de félin à dents de sabre.

(6) Pliocène : Epoque géologique ayant débuté il y a environ 5,33 millions d'années et s'étant terminée il y a 2,59 millions d'années. Les célèbres australopithèques ont vécu à cette époque en Afrique.