Notes
Casting hypothétique :
Hugo Silva dans le rôle d'El Manigordo
Suggestions musicales :
Le couple se rend à l'auberge de la Mule Bâtée et y finit par voir leur mystérieux contact :
- Strider - Howard Shore, The Lord of the Rings: The Fellowship of the Ring (Jusqu'à 2:04).
El Manigordo persuade le couple de collaborer avec lui :
- Wilderland - Howard Shore, The Hobbit: The Desolation of Smaug (Jusqu'à 00:40)
-o-
Le groupe fut déposé à son hôtel par le minibus de la Ferme peu après la tombée de la nuit, et sentant encore la viande crue ou même la charogne, ils montèrent directement dans leurs chambres pour se laver et se changer avant d'aller dîner.
Alors que Claire, sortie il y a peu de la douche dans laquelle elle s'était engouffrée la première, s'essuyait les cheveux, on vint frapper à la porte de la chambre. Ignorant si c'était l'un des membres du GPD ou un employé de l'hôtel, Claire se manifesta en espagnol :
— J'arrive dans une seconde.
Venant d'enfiler des habits de rechange, elle attrapa son masque posé sur la table, le mit rapidement et alla ouvrir. C'était Sybil, la propriétaire de l'hôtel.
— Excusez-moi de vous déranger, dit-elle en espagnol avec un sourire, mais on m'a chargé de vous transmettre un message.
— Un message ? De la part de qui ?
— Il n'a pas dit son nom mais il prétendait être un ami.
Trouvant hautement suspect qu'un prétendu ami cherche à leur transmettre un message le soir de leur arrivée, Claire fronça les sourcils de méfiance.
— Etait-il étranger ou costaricain ? Demanda-elle.
— Difficile à dire, il pouvait passer pour quelqu'un du pays en tout cas mais je ne l'ai jamais vu en ville. Il avait la quarantaine, des cheveux sombres et il était grand, avec une moustache en fer à cheval et un visage assez séduisant mais il avait l'air d'un vagabond avec son vieux jean et son sweatshirt si vous voulez mon avis.
— Votre description ne m'évoque personne en particulier. Je vais quand même prendre ce message s'il vous plaît.
Sybil lui tendit le dit message, qui se présentait sous la forme d'une simple feuille pliée en quatre.
— Merci, lui dit Claire en le saisissant.
— Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas. Je vais vous laisser, je dois m'assurer que le service se passe bien en bas. Vous avez prévu de dîner ici ?
— Non, on voulait voir ce qu'il y avait en ville.
— D'accord. Bonne soirée alors.
— Bonne soirée.
Sybil repartit et Claire ferma la porte. Alors qu'elle enlevait son masque et s'apprêtait à lire le message, Owen sortit de la salle de bain, ne portant qu'une serviette autour de sa taille.
— C'était pourquoi ? S'enquit-il
— Quelqu'un nous a laissés un message.
Elle déplia alors la feuille, révélant un message écrit à la main et en anglais. Ils le lurent.
Madame Dearing, Monsieur Grady.
J'ai appris que vous étiez arrivés en ville aujourd'hui et que vous avez été reçus au Site D. Sous ses airs de ferme et de centre de quarantaine, il cacherait de sombres secrets. Voyez-vous, j'ai des informations au sujet d'Henry Wu que vous aimeriez connaître je pense. Je serais ce soir à l'auberge de la Mule Bâtée. Venez m'y retrouver aux alentours de 21 heures.
En espérant vous y voir,
El Manigordo
PS : Ils annoncent une forte pluie pour ce soir. Pour plus de commodité, il serait judicieux que vous dîniez à l'auberge. La nourriture y est bonne et nous pourrions même nous rencontrer avant l'horaire prévu.
— El Manigordo ? Fit Owen, interpellé par ce nom. L'Ocelot… Notre ami aime les noms de code. Mais qui est-il ?
— Je l'ignore mais il semblerait avoir des infos au sujet de Wu, c'est tout ce qui m'importe.
— Ok, donc on va bouffer à la Mule Bâtée, en conclut-il. Je vais regarder où elle se trouve.
Alors qu'il s'habillait, Claire regarda par la fenêtre, qui donnait sur la rue. La pluie avait commencé à tomber et la route était éclairée par les lampadaires et les phares des véhicules.
A l'ombre d'une arcade de l'autre côté de la rue, il y avait un homme, seul et portant un capuchon qui couvrait d'ombre sa figure. Tout en fumant une pipe, il regardait vers l'étage de l'hôtel.
Enveloppés dans leurs imperméables, le couple sortit de l'hôtel et prit la direction de la rue principale, qu'ils atteignirent bien assez tôt avant de tourner vers l'ouest.
L'abondante pluie avait poussé la plupart des gens à rester à l'intérieur ou à se déplacer en véhicule et ainsi, Claire et Owen ne croisèrent que quelques passants, encapuchonnés comme eux et marchant d'un pas pressé.
A marcher ainsi par une nuit pluvieuse dans une petite ville isolée, allant à un rendez-vous donné dans une auberge nommée d'après un équidé, où ils devaient rencontrer un vagabond, Claire se serait presque attendue à croiser un Peter Jackson ébouriffé en train manger une carotte.
Au milieu de l'averse, ils entendirent un chant, semblable à celui d'une baleine et assez lointain. Le couple le reconnut, car ce chant avait bercé jusqu'il y a peu une grande partie d'Isla Nublar et était celui d'un apatosaure. Ils se tournèrent vers le sud et alors qu'ils s'attendirent presque à en voir un apparaître au bout de la rue, une voiture passa dans une grosse flaque à quelque pas d'eux, et ils firent un écart sur le côté, évitant de justesse d'être éclaboussé.
Plus loin le long de la rue principale, ils parvinrent au niveau d'une arche et passèrent dessous, se retrouvant face à l'auberge et ses lumières, filtrées par d'épais rideaux aux étages. Construite en pierre et munie de deux étages, c'était le plus vieux bâtiment de la ville et elle avait un aspect agréable de dehors, avec une façade parallèle à la rue principale et deux ailes en retrait. Au-dessus de la porte d'entrée, éclairée par une lanterne, une grande enseigne se balançait, représentant une mule transportant des charges sur son dos.
Entre l'arche et le bâtiment, il y avait une surface gravillonnée sur laquelle étaient stationnées quelques voitures ainsi qu'une ligne de motos. Le couple la traversa et entra dans l'auberge.
Ils s'installèrent à une table contre le mur, dînèrent tranquillement, puis commandèrent chacun une chope de bière en attendant que leur mystérieux contact se montre. Tout en buvant, Owen balaya l'auberge du regard, observant les activités qui s'y déroulaient. En face de lui, Claire avait le dos tourné au gros de la pièce et le capuchon de son sweatshirt était rabattu par-dessus sa tête, ne désirant pas se faire remarquer.
— Ils vont vraiment le faire le film sur la Chute, annonça Owen alors qu'il regardait son téléphone. Il sortira pile dans deux ans. Le tournage commencera à Hawaii et à la Nouvelle-Orléans au printemps prochain.
— Quoi ? Ce n'était pas des conneries ? Dit Claire, surprise. Bah putain, qu'est-ce que ça va être quand ils vont devoir représenter certaines scènes… Ça m'étonnerait que ce soit classé R vu le budget nécessaire pour un tel projet. Ils vont galérer pour garder leur PG-13 à la con. Spielberg sera derrière comme pour les autres ?
— Il ne sera que producteur. Le réalisateur sera un certain Colin Trevorrow.
— C'est qui ce con ? Jamais entendue parler.
— Je crois qu'il devait un faire un Star Wars à un moment.
— Ah mais si ! Il devait faire l'épisode neuf mais il s'est fait dégager pour « différends artistiques », se rappela la directrice déchue en mimant des guillemets avec ses doigts. C'est Jar Jar Abrams qui l'a remplacé.
— Il y a déjà des acteurs annoncés. On a été castés. Tu seras jouée par Bryce Dallas Howard, la fille de Ron Howard. Tu sais, celle qui a joué dans les Shyamalan et dans le Terminator avec Christian Bale et le mec d'Avatar…
— Oh, je vois qui c'est. Il me semble qu'on la confond souvent avec Jessica Chastain. Cette dernière est peut-être trop vieille pour m'incarner et trop petite aussi. Avec ses un mètre soixante et des brouettes, c'est une nabote ! Elle fait combien la Houston Howard ?
— La Bryce ? Attends je regarde sur IMDb… Un mètre soixante-dix, dit-il un instant plus tard avant de passer son téléphone à sa concubine pour qu'elle consulte la fiche de l'actrice.
— Quelques centimètres de moins que moi. Oh, ça passe sur ce point…
Claire regarda plusieurs photos de l'actrice et vit que comme elle, elle avait le milieu de la trentaine, des cheveux roux assez longs et une mâchoire plutôt angulaire mais son nez légèrement retroussé rendait son visage moins intimidant que le sien. Elle pensa néanmoins qu'elle aurait pu passer pour une sœur cachée à elle.
— C'est vrai qu'elle me ressemble pas mal. Plus qu'à voir le jeu d'actrice… Elle a intérêt à me jouer correctement.
— Tu n'as qu'à lui proposer de te rencontrer si tu es inquiète, suggéra son concubin avant d'avaler une gorgée de bière.
— Si elle accepte… Ils ont choisi un acteur pour toi ?
— Ouaip. Tu vois le gars des Gardiens de la Galaxie ?
— Je ne regarde pas les films Marvel. C'est de la merde pour attardés mentaux.
— Bon ben tu vois le gros rigolo dans Parks and Recreations ? Andy ? Celui qui est un peu bêbête et qui finit en couple avec le perso d'Aubrey Plaza ?
— Quoi, Chris Pratt ? Ils ont fumés de la ganja ou quoi ? Vous ne vous ressemblez même pas et en dehors de la comédie, je ne trouve pas le gars incroyable. A tous les coups, ils vont te faire dire des blagues Carambar. Attention, tu as parfois un humour de merde… mais c'est ton humour de merde, et je l'aime comme il est !
— Oh, il faut bien rameuter le public fan de superslips et d'humour de gamin.
— Non mais même. Ils n'auraient pas pu prendre Jason Momoa plutôt ? Il te ressemble beaucoup plus que l'autre guignol. Et je le trouve beaucoup plus attirant. Ah Khal Drogo, quel homme…, dit-elle d'un air rêveur. Si ils Marvelisent l'incident Jurassic World… ça risque d'être festif. Soit ils vont faire de moi une ingénue, soit une Mary-Sue (1), soit une grosse salope.
— Honnêtement je n'en ai rien à foutre de la façon dont ils vont me représenter. Même si c'est supposé être une espèce de biopic et de film catastrophe se voulant sérieux, un peu comme Deepwater, je sens que je vais le regarder bière dans une main et l'autre dans mon falzar.
Il eut un sourire en coin et se mit à ricaner.
— Tu vas rire mais quand j'étais dans la marine, j'ai connu un mec qui s'appelait aussi Owen Grady, ajouta-il. C'était assez cocasse et pour le coup, lui ressemblait assez à Chris Pratt. Et il était dans les SEALs… Il a aussi voulu candidater pour le programme des mammifères marins et tu penses bien que ce n'était alors pas gagné pour moi. Mais au cours de l'entretien, il a eu un problème… d'ordre gastrique on va dire qui l'a mis dans un profond embarras. Il aurait accusé une certaine Helen d'être derrière cet incident. C'est un peu grâce à ça que j'ai eu le poste.
— Il était comment cet autre Owen Grady ?
— Je ne saurais vraiment te dire, je n'étais pas pote avec lui mais de ce que je me souviens, le mec semblait tout droit sorti d'un actioner et réussissait tout ce qu'il entreprenait… Il était un peu crâneur sur les bords et encore plus beauf que moi… Je ne suis pas sûr que tu l'aurais aimé, et tu aurais été trop bien pour lui.
— Je suis contente de t'avoir toi en tout cas. A cette Helen, qui qu'elle soit, trinqua-elle.
— A Helen.
Alors qu'il regardait la serveuse se faufiler parmi les clients, transportant des chopes ainsi qu'un plat de Bocas (2) en direction d'une grande table où étaient assis un groupe de motards, dont les rires rauques s'entendaient dans la toute la pièce, Owen remarqua qu'un des clients, arrivé récemment et assis seul à une table dans le coin opposé, était en train de les fixer. Vêtu comme Claire d'un sweatshirt et d'un jean, c'était un jeune quarantenaire hispanique, grand avec des cheveux sombres courts et son visage muni d'une moustache en fer à cheval avait une expression sombre.
Ayant noté que le regard d'Owen était devenu fixe, Claire le suivit et vit également l'homme. A sa silhouette, sa moustache et ses traits plutôt séduisants, elle sut que ça devait être l'homme décrit par Sybil.
— Je crois que c'est lui, dit-elle.
Bientôt d'un geste de la main accompagné d'un salut de tête, il invita le couple à s'asseoir avec lui.
— Allons voir ce Grand-pas costaricain…, ajouta Claire.
Comme ils s'approchaient avec leurs chopes, le vagabond mit sa chope sur le côté et posa son téléphone sur la table. Il les salua en anglais :
— Bonsoir.
— Bonsoir, répondit Owen. Vous êtes l'Ocelot ?
L'homme hocha de la tête.
— Monsieur Grady, Madame Dearing, c'est un plaisir d'enfin faire votre connaissance, dit-il, parlant, à leur étonnement, non pas avec un accent local, ni un états-unien, mais un britannique.
— Evitez de dire mon nom s'il vous plaît, le reprit Claire.
— Je pourrais crier « Claire Dearing est ici ! Claire Dearing est ici ! » en vous pointant du doigt, ce n'est pas pourtant que les gens nous prêteraient attention et on me dirait même de la fermer, lui expliqua l'homme. Beaucoup savent que vous êtes ici à l'heure qu'il est, y compris le maire. Mais tout le monde s'en moque. Vous pouvez donc retirer ce capuchon, si vous le désirez…
Elle garda son capuchon, loin de se sentir à l'aise sous le regard appuyé de ses yeux perçants.
— Dans votre message, il était écrit que vous aviez des informations sur Wu, lui rappela-elle. Lesquelles ?
L'homme saisit son téléphone, l'alluma et leur montra son écran peu après. Il affichait une photo, celle d'un petit sino-américain ayant le milieu de la cinquantaine, vêtu d'un T-shirt et portant des lunettes de soleil, marchant nonchalamment dans une rue ensoleillée. Henry Wu.
L'homme passa son doigt sur l'écran, afin de passer à la photo précédente dans la galerie, qui avait été prise juste avant celle qu'il venait de leur montrer. Sur cette nouvelle photo, le couple vit que la rue ensoleillée derrière Wu était une de Burgo Nuevo.
— Cette photo date de la mi-décembre 2017, quelques jours avant la Larga Noche, précisa El Manigordo.
— Juste avant la conférence durant laquelle nous avons présentés l'Indominus, en conclut Claire. Je le croyais aux Etats-Unis. Que faisait-il ici ?
Il leur montra une troisième photo d'Henry Wu, prise un autre jour. Sur celle-ci, le généticien était vêtu différemment, portant un chapeau comme si il croyait que ça allait le rendre incognito, et avait une tout autre attitude. Il semblait pressé et nerveux, jetant un regard en coin en direction du photographe alors qu'il rejoignait un véhicule garé non loin et dont la portière avait été ouverte de l'intérieur. Il était suivi de près par un homme, plus grand et plus costaud, que le couple sut être un garde du corps malgré ses habits de civil.
— Celle-ci date de janvier 2018, dit El Manigordo. C'est la dernière que nous avons de lui ici.
— Après avoir fui Nublar, Wu est resté quelques semaines au Costa Rica, sous la bonne garde des sbires de Torres, se rappela Owen. Si ces photos avaient été prises à San José ou sur la côte, je n'aurais pas été surpris, mais elles l'ont été ici d'après vous, avant et après la Chute. Qu'est-ce qu'il faisait ? Rien ne nécessitait sa présence à la Ferme.
— Si je me suis bien renseigné, les seules recherches génétiques récentes à la Ferme concernaient des végétaux, dit le Costaricain.
— C'est exact, répondit Claire.
— Alors pourquoi le directeur de la division génétique d'InGen est-il fréquemment venu à Burgo Nuevo à cette période ? Leur demanda-il. Une simple visite je veux bien, mais plusieurs, si ce n'est carrément pas tout un séjour ? Je ne pense pas qu'il était ici pour des vacances, surtout qu'il travaillait alors sur des projets très importants. Je soupçonne le professeur Wu d'avoir effectué des recherches secrètes à la Ferme, très probablement en lien avec le Fléau de Masrani.
Claire et Owen échangèrent un regard, se souvenant tout deux des documents contenus sur la clé USB de Zara, qui était entrée par effraction dans le bureau de Wu pour lui voler des informations pour le compte d'un des rivaux d'InGen. Dans l'un de ces documents, qui traitaient de la création de l'Indominus, de sa composition génomique ainsi que des applications de ses capacités, il avait été fait mention de futurs sujets élevés dans un cadre plus secret et sécurisé. La Ferme contenait-elle ce lieu secret ?
— Vous avez eu accès à des informations sensibles n'est-ce pas ? Devina-il en étudiant leur expression. Je demanderais bien si il y a moyen que vous me les transmettiez mais je doute que vous pouviez, même si vous le vouliez.
— En effet, la clé USB contenant ces informations a soit été incinérée avec le cadavre de l'Indominus, soit été enfouie sous les sables du fond du Lagon de Jurassic World, lui apprit Claire. Même si vous la retrouviez, elle serait inutilisable.
— Mais qui vous êtes ? Demanda soudainement Owen, méfiant. Qui nous dit que vous n'êtes pas un agent de Biosyn ou de Grendel, comptant nous utiliser comme des pions pour mettre la main sur les recherches de Wu ? Que ce soit entre celles d'InGen ou les leurs, le résultat sera le même et il ne sera pas beau à voir.
El Manigordo inclina légèrement la tête.
— Vous êtes prudents, constata-il, et vous avez raison de l'être par les temps qui courent mais il est dans votre intérêt de collaborer avec moi. Je travaille pour des gens haut placés, soucieux de l'impact des activités d'InGen dans ce pays et qui attendent le moindre faux pas de sa part pour la traîner devant les tribunaux. Ces mêmes personnes souhaitant voir les dinosaures partir du Costa Rica, elles n'entraveront pas le déroulement de l'Opération Royaume Déchu. Leurs intérêts et les vôtres n'entrent donc pas en conflit, et une collaboration est même dans votre intérêt car voyez-vous, Madame Dearing, mes employeurs seront vos débiteurs si vous nous aidez dans cette enquête or vous risquez d'avoir grand besoin de soutiens dans un futur plus ou moins proche. La fondation Lockwood s'est proposée d'être votre alliée si vous accomplissez les missions qu'on vous a confiées lors de cette opération ? Soit, mais il vaut mieux avoir autant d'alliés que possible et non un seul. Ne sait-on jamais, tout peut arriver entretemps… J'ai cru entendre que vous et le professeur Wu étiez ennemis. Ne voudriez-vous pas le voir derrière les barreaux d'une cellule ?
— Oh croyez-moi, je le souhaite. Grandement.
— Alors travaillons ensemble. Qu'en dîtes-vous ?
— Si nous acceptons de collaborer avec vous, qu'attendriez-vous de nous ?
— J'ai besoin de votre aide pour enquêter. Voyez-vous, je ne peux entrer par effraction dans le domaine, les hommes d'InGen Security m'arrêteraient aussitôt et me jetteraient en pâture aux dinosaures ! Plaisanta-il à moitié.
— C'est là que nous entrerions en jeu, en déduisit Claire.
El Manigordo sourit.
— Tout à fait. En tant que participants à l'opération Royaume Déchu, vous avez accès au domaine la journée. Votre emploi du temps contient-il quelques pauses ?
Ils hochèrent de la tête.
— Je vous suggèrerais de profiter de ces dernières pour passer le domaine au peigne fin et de rechercher des traces des recherches clandestines de Wu. Le laboratoire de l'Arche serait un bon point de départ.
— On y est passé aujourd'hui, lui apprit Owen. Il n'y a plus rien. Seule la nurserie a été utilisée depuis la Chute et ce sont des animaux normaux qui y sont nés, pas des hybrides. Si j'avais été lui, je n'aurais pas poursuivi des recherches sensibles là. C'est à seulement quelques portes du bureau du vétérinaire et celui des soigneurs…
— Trop près d'yeux potentiellement indiscrets…, en conclut El Manigordo. Cherchez alors tout ce qui aurait pu abriter un petit laboratoire : Bunker, entrepôt, maison, garage, cave… Je resterais en ville jusqu'au départ de tous les animaux d'InGen. Si jamais vous décidez de m'aider et découvrez quelque chose, n'hésitez pas à venir me voir, je serais ici tous les soirs à la même heure et si jamais je suis absent, joignez-moi à ce numéro ou à cette adresse mail.
Il leur tendit un papier sur lequel étaient inscrits son numéro de téléphone et une adresse mail, puis se leva de sa chaise et finit sa chope.
— Bonne soirée, leur souhaita-il. En espérant vous revoir bien assez tôt.
Ils le regardèrent aller poser sa chope vide sur le comptoir du bar et disparaître dans un couloir, retournant probablement à sa chambre quelque part dans l'auberge.
— Bien, il semblerait que notre séjour ici ait redoublé d'intérêt, déclara Claire avant d'avaler une gorgée de bière.
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Notes
(1) Mary-Sue : Type de personnage de fiction féminin dont les talents et l'amabilité improbables amoindrissent l'histoire. L'équivalent masculin est appelé Gary Stu ou Marty Stu.
(2) Bocas : Petites portions d'aliments servit en accompagnement d'une boisson. Leur concept se rapproche beaucoup de celui des Tapas espagnoles.
