Notes

Suggestions musicales :

L'attaque du train et course-poursuite le long du rail :
- The Chase – Junkie XL, Mortal Engines.
- Na'Vi Attack – Simon Franglen, Avatar: The Way of Water (De 01:18 à 03:03).
- The Jungle Chase - John Williams, Indiana Jones and the Kingdom of the Crystal Skull. (D'abord jusqu'à 01:00, puis de 03:35 à la fin)
- The Desert Chase - John Williams, Raiders of the Lost Ark. (De 03:38 à 06:35)
- Sab Than pursues the princess – Michael Giacchino, John Carter. (Jusqu'à 04:45)
- The Hunt — John Williams, The Lost World: Jurassic Park.
- Warg Scouts – Howard Shore, The Hobbit: An Unexpected Journey. (Jusqu'à 02:31)

Le couple et Franklin essaient de monter sur le train :
- Silurian Scorpions — Dominik Scherrer, Primeval. (à partir de 00:20)
- The carnotaur attack — James Newton Howard, Dinosaur. (De 01:20 à 02:45)
- The Wolves of Isengard — Howard Shore, The Lord of the Rings: The Two Towers. (à partir de 02:44)
- Storm is Coming — Junkie XL, Mad Max : Fury Road. (02:42 à 03 :36)
- Na'Vi Attack – Simon Franglen, Avatar: The Way of Water (A partir de 03:43).
- Khazad-Dûm — Howard Shore, The Lord of the Rings: The Fellowship of the Ring. (De 00:48 à 03:40)


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— Arrête ce putain de humvee, Owen, qu'on puisse se tirer de là ! S'exclama Claire alors qu'on leur tirait toujours dessus.

— Je fais ce que je peux ! Répondit son concubin tout en tirant sur le véhicule d'InGen.

Ils étaient en train de dépasser un wagon plat chargé de véhicules et de diverses caisses, le quatrième en partant de la fin. La porte à l'extrémité du troisième wagon, un wagon de passagers, s'ouvrit et quelques soldats d'InGen en sortirent, bondissant sur le wagon suivant pour y prendre position et essayer de tirer sur le couple. Claire appuya sur la pédale d'accélérateur, se mettant hors de portée avant qu'ils ne puissent les mettre en joue.

Au même moment, Theo Lomas et Fanny Oven sortirent à leur tour du troisième wagon et continuèrent tout droit, passant derrière les soldats d'InGen, Wheatley leur ayant ordonné de suivre la jeep des fugitifs.

Le chef mercenaire ne désirait pas leur mort, il avait juste voulu les intimider et avait fait exprès de viser leur véhicule pour essayer de les arrêter. Avant que Torres et ses sbires ne les emmènent Dieu sait où, il voulait s'entretenir avec eux au sujet du trépas de Stan et il était donc capital pour ses deux subordonnés d'empêcher les soldats d'InGen de les tuer. Fanny se retourna, s'assurant que ceux-ci étaient bien à la traîne.

Devant les fugitifs, un portail se dressait en travers de leur chemin. Il avait été laissé entrouvert et avec la jeep, la directrice déchue n'eut pas grand peine à l'enfoncer et ils pénétrèrent dans un vaste pâturage en pente douce. Celui-ci s'étendait entre les pentes orientales de la vallée, recouvertes par la jungle, et le rail, qui le séparait de la Celeste au milieu de la vallée et de sa ripisylve dense. A environ un kilomètre en aval, le pâturage cédait la place à une zone forestière et la vallée était rejointe par celle qu'enjambait le viaduc un peu plus à l'est, la même que celle où les assassins avaient été tués.

Non loin du portail d'entrée, que le humvee d'InGen franchit à son tour, il y avait un groupe assez important de vaches Brahmanes à la robe grise. Ils roulaient droit vers elles.

— Vaches ! Cria Franklin, croyant que Claire ne les avait pas vues.

— J'ai vu ! Répondit-elle.

Mais elle ne tourna pas le volant et appuya sur le klaxon. Le troupeau émit un concert de mugissements et les animaux sur la trajectoire de la jeep s'écartèrent brusquement lorsque la jeep arriva à leur niveau. Effrayés par les coups de feu tirés depuis le humvee, les vaches se mirent à courir vers l'aval.

— Arrête de tirer ! Si on bute une vache ou deux par accident, on va encore nous traiter d'assassins ! Cria un des soldats d'InGen à son collègue tireur tandis que les fugitifs étaient mêlés au troupeau.

— On s'en fout ! Torres veut qu'on les arrête coûte que coûte ! Les dégâts collatéraux seront le souci des relations publiques, pas le nôtre !

Le chauffeur tourna le volant à droite, évitant le troupeau. Alors qu'ils contournaient ce dernier, passant entre lui et le bois sur les pentes à droite, les soldats d'InGen notèrent qu'ils allaient plus vite que les fugitifs au milieu du troupeau. S'ils continuaient à ce rythme, ils allaient peut-être pouvoir leur couper la route un peu plus loin. Mais tandis que leurs yeux étaient fixés sur leurs cibles, ils ne virent pas un petit groupe de motos surgir des ombres du bois et fondre sur eux. Au nombre de trois, les motos étaient équipées de deux places. Tandis qu'un conducteur maniait le véhicule, un passager derrière lui tenait un pistolet. Celui de la moto de tête braqua le soldat d'InGen ayant le haut de son corps hors du humvee et lui tira une balle dans la nuque. Le soldat se raidit et tomba dans l'herbe. Surpris, ses camarades regardèrent en arrière et virent les motards les atteindre. Avant qu'ils ne puissent relever la vitre côté passager, le passager de la moto de tête jeta des pétards à travers l'ouverture laissée et des crépitements retentirent à l'intérieur du humvee, suivit des cris des soldats. Bientôt, le chauffeur perdit le contrôle du véhicule et après avoir roulé trop rapidement sur un affleurement rocheux, celui-ci perdit l'équilibre et se mit à faire des tonneaux vers le rail et le fond de la vallée, passant au milieu du troupeau en heurtant une vache ou deux au passage. La panique de leurs congénères redoubla. Fort heureusement, les fugitifs avaient finis de traverser le troupeau quelques secondes plus tôt.

Alerté par le bruit provoqué, Owen et Franklin se retournèrent et virent non seulement le humvee s'arrêter dans une zone plane près du rail mais aussi le groupe de motards arrêté plus haut, au-delà des vaches chargeantes.

Un d'eux leva le poing.

— Mort à InGen ! Cria-il en espagnol.

Surpris par l'irruption soudaine de ces motards, les fugitifs se regardèrent.

— C'est qui ces types ?! S'écria Franklin, paniqué.

— Après la peste…, commença Owen.

— Le choléra, termina Claire.

Les motos rugirent et descendirent la pente, fonçant vers la jeep au tatou arc-en-ciel et le train. Plus loin en aval et dans le dos des fugitifs, d'autres coups de feu retentirent, leur indiquant que les attaquants du humvee étaient loin d'être seuls. Le danger était partout et ils ne pouvaient faire demi-tour. Ils ne pouvaient qu'avancer et prier de ne pas être pris pour cible. Franklin se laissa glisser entre la banquette arrière et les sièges avant et y resta , espérant que ce cauchemar finisse au plus vite, qu'importe l'issue et la manière.

Le groupe de motards ayant défaits l'équipe d'InGen à bord du humvee arrivèrent presque au niveau de la jeep et le couple remarqua que les malfaiteurs avaient une tête de rapace tatouée sur le cou, la même que celle des hommes qu'ils avaient vus sur le site de leur combat contre les assassins. Ils surent qu'ils faisaient partie de la même organisation et qu'ils étaient les pions de ce fameux anglais ayant commandité la destruction du Transpercebouse et la mort de ses passagers. Tandis que Claire s'occupait de la route, Owen toisa les motards approchants et garda le fusil à canon scié en main, prêt à tirer s'ils se montraient menaçants. Ils espérèrent qu'ils se contenteraient de les ignorer et de les dépasser après avoir constaté qu'InGen avait envoyé des hommes à leurs trousses mais lorsque l'homme assis à l'arrière de la moto la plus proche commença à se lever à se tourner vers eux, Owen sut que ça n'allait pas être le cas.

— Arrière où je tire ! Menaça-il.

Mais le gangster ne réagit pas et alors qu'il semblait prêt à bondir, Owen prépara le fusil, comptant s'en servir pour frapper l'assaillant dès qu'il s'agripperait à la jeep. Il n'eut eu pas l'occasion car soudain, Claire fit un écart sur la côté et la jeep percuta la moto avec violence, renversant le conducteur et son comparse. Surpris et irrités, le duo de gangsters invectiva les fuyards mais leurs injures laissèrent rapidement à des cris de terreur et de douleur lorsque le troupeau de Brahmanes les piétina dans leur panique.

Plus loin devant eux, le trio vit un autre groupe de trois motards. Ils roulaient près de la voie ferrée, parallèlement au train, et les passagers de chacune des motos regardaient attentivement les wagons longés, cherchant probablement des prises où s'agripper.

— Ils cherchent à aborder le train ! Remarqua Owen.

Alors que Claire accélérait, il se tourna vers Franklin, qui était toujours assis derrière le siège passager et regardait ses genoux.

— Franklin ?!

L'informaticien ne répondit pas. Le soigneur s'abaissa, saisit ses épaules et le secoua un peu.

— Je sais que tu as peur mais on a besoin de toi, dit-il tout en le regardant dans les yeux.

Il lui passa ensuite le fusil à canon scié et la machette, ne gardant que le pistolet en main.

— Garde ça en main !

— Mais je ne sais pas me servir d'un fusil…

— Utilise la machette alors. S'il y en a un qui monte, pique-le avec le bout pointu.

Franklin acquiesça faiblement et Owen se releva, braquant son regard sur les motards.

Entendant un bruit de moteur différent de celui de leur véhicule, le gangster assis à l'arrière de la moto la plus proche de la jeep se retourna et vit leurs poursuivants. Voyant Owen les mettre en joue, il informa son conducteur et celui-ci fit un écart pour éviter le tir. La balle manqua de peu une des deux autres motos.

— Débarrasse-toi d'eux ! Ordonna le chauffeur de la dernière à son passager.

Celui-ci pivota et alors que la jeep allait les percuter par derrière, il se dressa et bondit vers le capot de leurs poursuivants. Avant qu'ils ne puissent faire quoi que ce soit, il atterrit dessus et parvint à s'agripper, gênant la visibilité de Claire. Owen voulut pendant un instant lui tirer dessus à travers le pare-brise avant de réaliser que cela risquait de blesser sa concubine. Alors qu'il cherchait à gagner le siège passager avant, Claire se mit alors à faire de brusques mouvements avec la jeep, le faisant tanguer et l'abordeur glisser sur le capot. Le gangster essaya de s'agripper mais en vain et il tomba enfin, mordant violemment la poussière.

— Médiocre ! Se moqua la directrice déchue.


Dans les derniers wagons du Transpercebouse, les soldats d'InGen déployés là ainsi que Wheatley et ses mercenaires avaient gagnés leurs postes de combat et étaient en train de soumettre les attaquants à un feu nourri.

— Repoussons ces rejetés de Mad Max ! Déclara un des mercenaires.

Deux motos et leurs équipages à l'ouest du rail furent mitraillés mais à peine ces adversaires furent-ils défaits que d'autres apparurent. A l'est du rail, du côté de la rivière, un camion tout terrain accompagné de trois motos firent leur apparition et les défenseurs du train remarquèrent que la remorque du camion était occupée par cinq hommes, chacun muni d'un grappin. Avec eux, ces abordeurs pourraient franchir le fossé entre le rail et la piste empruntée par le camion. Sur les motos, ceux assis derrière les conducteurs se mirent à tirer en direction des wagons occupés par les défenseurs.

— Le camion ! Tuez le chauffeur ! Ses abordeurs ne doivent pas s'approcher ! Cria un de ces derniers.

Dans leur wagon, Manny regarda Danny.

— Gamin ! Occupes-toi de ces motos !

Danny acquiesça et le mercenaire au bouc se tourna ensuite vers d'autres de ses camarades.

— Elle vient la surprise ?!

Tandis que Danny et quelques autres mercenaires étaient en pleine fusillade contre les tireurs à motos, leurs camarades terminèrent de préparer la surprise, consistant en une mitrailleuse. Ils la placèrent au niveau d'une des fenêtres du wagon, la stabilisèrent, orientèrent son canon vers la piste entre le rail et la rivière, et Manny lança aux attaquants :

— Vous voulez être témoins ?! Soyez témoins de ça !

La mitrailleuse fit ensuite feu, transformant la cabine du camion et ses occupants en passoires avant de faucher les motos. Alors que plusieurs des abordeurs avaient lancés leurs grappins et étaient sur le point de s'élancer, le camion dévia de sa trajectoire et sortit de la piste, commençant à dévaler le talus qui descendait vers la Celeste. Le véhicule perdit aussitôt l'équilibre et fit quelques tonneaux avant de tomber dans la rivière, où les quelques abordeurs restant dans la remorque, les autres ayant finit soit sur le piste soit dans le fossé après que les mercenaires aient coupés les cordes de leurs grappins, finirent noyés.

Venant d'assister à la mort de leurs camarades, le groupe d'attaquants de l'autre côté du rail, constitué d'un autre camion et de deux motos, s'en éloigna hâtivement et accéléra pour dépasser au plus vite les mercenaires et les soldats d'InGen. Ils ne revinrent vers le rail que lorsqu'ils se mirent à dépasser les premiers containers à animaux (du moins, les premiers en partant de la queue du train) et les hommes dans la remorque du camion jetèrent leurs grappins en haut d'un des containers et se lancèrent à l'abordage. Après l'avoir escaladé, le groupe se dirigea vers la jonction entre le wagon de véhicules et d'équipement (le même que celui où Theo et Fanny avaient dépassés les soldats d'InGen sortis mettre les fugitifs en joue, soldats depuis rentrés dans leur wagon) et celui sur lequel reposait le premier container à animal. Ce container et ceux qui le suivaient étaient gros, tant qu'ils pouvaient chacun abriter un animal de la taille d'un éléphant, et sur le premier étaient écrits les caractères STEG. Sa mission étant accomplie, le camion s'éloigna du rail et disparut dans la jungle voisine tandis que les deux motos filèrent tout droit, continuant de rouler parallèlement au train.

Parvenus à la jonction, une partie des abordeurs se penchèrent au-dessus de l'espace entre les deux wagons et les deux autres continuèrent vers le wagon des soldats d'InGen, allant se mettre à couvert derrière un des véhicules ou des caisses. Pour le moment, ils ne devaient pas trahir leur présence.


Au même moment, la jeep transportant Rankin et ses trois compagnons atteignit le fond de la vallée. Non loin de leur position, sur leur droite, ils virent une jeep au toit arraché poursuivre une des motos des Gavilanes, le gang qu'ils avaient engagés. Ils remarquèrent que la jeep était conduite par une rousse et qu'un grand chevelu se tenait derrière, pistolet en main. McSweeney, occupé à conduire, ne prêta pas attention à leurs visages mais ses trois compagnons reconnurent les occupants de l'autre jeep.

— Est-ce… ? Commença le Docteur Scherrer.

— Ouais, c'est eux, confirma Adrian.

Claire rattrapa la moto et vint la percuter telle une auto tamponneuse, la renversant. Plus en amont, Rankin vit une autre moto renversée et remarqua que celle poursuivie n'avait plus de tireur, qui avait été probablement désarçonné ou abattu.

— Non mais elle se croit dans un derby de démolition là ? Dit-il à voix haute tout en secouant la tête d'un air incrédule, surpris de voir la directrice déchue de Jurassic World jouer les héroïnes d'action.

Il prit son téléphone et passa un appel.

— Dorian. Prenez les Singes et allez attendre dans les gorges, ordonna-il.

A tes ordres, répondit une voix masculine, celle d'un autre membre de son équipe.

Rankin rangea son téléphone.

— Suis cette jeep ! Ordonna-il à McSweeney.

Son subordonné obéit et alors qu'ils longeaient le rail et le Transpercebouse, ils furent rattrapés par les deux motos qui avaient escortés le camion dont les abordeurs avaient réussit à monter à bord du train. Les entendant, Rankin se tourna vers elles et pointa l'autre jeep plus loin devant.

— Arrêtez-les ! Allez !

Les motards s'exécutèrent et un peu plus loin, ils s'engouffrèrent à leur tour dans l'ouverture laissée par un portail enfoncé et quittant les pâturages, ils passèrent dans l'ombre des arbres de la forêt.

La jeep des fugitifs suivait une sorte de piste, juste assez large pour laisser deux voitures circuler côte à côte. Regardant derrière leur véhicule, Owen vit les nouveaux motards.

— Mais il y en a combien, bordel !? S'écria-il.

Ayant toujours le pistolet en main, le soigneur pointa l'arme vers les motards et tira. Il parvint à abattre un des conducteurs, mais lorsqu'il voulut tirer sur l'autre, il entendit un clic. C'était la dernière balle.

— Putain !

Il s'accroupit et laissa le pistolet sur la banquette.

— Fusil ! Demanda-il aussitôt à Franklin.

Celui-ci lui tendit le fusil à canon scié et une fois qu'il l'eut en main, Owen se redressa, prêt à faire feu sur l'autre moto. Tandis que celle dont il avait touché le conducteur était immobilisée plus loin derrière, l'autre avait disparu. Le soigneur la chercha frénétiquement du regard, jusqu'à percevoir un vrombissement sur sa gauche, au sommet d'un talus. Le longeant, la moto les surplombait et à l'arrière, le comparse du conducteur s'était dressé et avait pivoté de manière à faire face à la jeep. Calculant bien son coup, il finit par sauter de la moto et arriva à atteindre la jeep, atterrissant avec force sur Owen. Le fusil échappa des mains du soigneur et les deux hommes tombèrent sur la banquette arrière, où ils se mirent à lutter au corps à corps.

Inquiète, Claire ne put s'empêcher de regarder derrière elle mais lorsqu'elle ramena ses yeux sur la piste, elle vit dans son rétroviseur qu'une autre moto était en train de les rattraper par la gauche. C'était celle qu'Owen avait immobilisé en abattant son chauffeur. Son comparse avait dû la remettre sur pieds et prendre le volant. Elle vit le motard commencer à tendre son bras droit.

— Fais quelque chose, Franklin ! Hurla-elle.

Tenant la machette contre lui, l'informaticien regardait Owen et le Gavilanes se battre juste devant lui. Il voulait aider ses compagnons mais n'osait pas porter un coup contre le gangster costaricain, ayant d'une part peur de lui mais aussi peur de blesser Owen en frappant mal. Cependant, il était conscient qu'ils allaient bientôt y passer tous les trois s'il ne faisait rien. Le motard à gauche de la jeep essayait déjà de saisir le bras de Claire et tout en gardant une main sur le volant, elle essayait de lutter contre lui. Le sentiment d'inaction et d'être un fardeau rongeait Franklin. Il en eut assez. Soudain, il poussa un cri et poussa la lame de la machette en avant, droit dans la chaussure du gangster. Il sentit la lame transpercer cette dernière puis s'enfoncer de plusieurs centimètres dans quelque chose de plus dur que le caoutchouc de la chaussure. L'attaquant poussa soudain un cri de douleur et Franklin réalisa qu'il venait de lui transpercer le pied. Son adversaire venant de desserrer son étreinte, Owen en profita pour se dégager et le repousser avec ses pieds. L'arrière du crâne du gangster heurta la portière et le soigneur se précipita ensuite en avant pour lui asséner un coup de poing en plein visage. Ensuite, il retira la machette du pied du Gavilanes, le souleva et le jeta par-dessus bord.

De son côté, Claire se débarrassa de son assaillant en ouvrant soudain la portière, poussant la moto vers le bas-côté. Avant qu'il ne puisse réagir, le motard se mit à dévaler la pente vers le chemin de fer mais il se prit en chemin dans un enchevêtrement de lianes, au milieu desquelles il se débattit sous le regard curieux d'un capucin.

Alors que le trio soupirait de soulagement après avoir remporté ce combat, Franklin se rappela qu'il y avait encore une moto quelque part à droite de la piste. Lorsque celle-ci réapparut et que le motard sortit son pistolet et le pointa sur Claire, le jeune homme s'empara aussitôt du fusil à canon scié et tira en direction de la moto sans prendre le soin de viser. Bien sûr, il ne fit pas mouche mais surpris, le motard dévia de sa trajectoire et alla droit s'embrocher sur une branche. Franklin réprima un haut le cœur en voyant cela et d'une voix angoissée, il s'écria :

— Qu'est-ce que j'ai fait ?!

— Tu nous as sauvés la vie ! Répondit Claire.

— Merci gamin ! Ajouta Owen en lui donnant une tape amicale sur l'épaule.

Les occupants de la jeep au tatou arc-en-ciel ayant défaits les motards qu'ils avaient envoyés, Rankin ordonna à McSweeney d'accélérer pour les rattraper.


De l'autre côté du rail, une de motos perdit l'équilibre et glissa du talus après s'être fait tirée dessus mais un grand fracas dans la végétation annonça l'arrivée d'un plus gros véhicule. Peu après, un pickup déboula sur la piste et Wheatley remarqua alors qu'il était équipé d'une mitrailleuse lourde à l'arrière. Son opérateur commença à la faire pivoter.

— A couvert ! Hurla le chef mercenaire.

Ses hommes eurent juste le temps de se coucher avant que la mitrailleuse ne se mette à cracher. Les balles sifflèrent au-dessus d'eux, détruisant les quelques fenêtres encore intactes suites aux fusillades précédentes et le wagon se retrouva aussi troué qu'un Emmental. Les mercenaires restèrent plusieurs longues secondes ainsi, jusqu'à ce que la mitrailleuse cesse de tirer. Danny, alors près d'une des fenêtres côté est, hasarda un regard dehors et vit que la végétation en haut du talus était trop dense pour que le pickup continue de les longer. Ce dernier semblait avoir disparu.

— On a eu chaud, constata le jeune mercenaire.

— On a surtout eu de la chance, dit un autre.

Après avoir regardé ses hommes et vérifié qu'aucun n'avait été tué, Wheatley se leva et regarda lui aussi dehors.

— Ce pickup n'a pas dit son dernier mot. Préparez-vous à tout, dit-il à ses hommes.

— Depuis quand les gangsters de ce pays ont des mitrailleuses lourdes ?! S'interrogea Manny. Je croyais qu'on était au Costa Rica, pas au Mexique !

— Qui est l'enfant de putain qui leur a fourni une arme pareille ?! S'exclama Mickey.


Effrayés par les tirs de la mitrailleuse lourde, un groupe de capucins quitta les arbres les plus proches de la voie ferrée pour gagner ceux plus à l'ouest. Percevant leurs cris au milieu du vacarme environnant, Owen leva les yeux et les vit se balancer de branches en branches ou de lianes en lianes dans leur fuite.

Il ne manque plus que Shia LaBoeuf jouant les Tarzans, pensa le soigneur.

C'est alors que la jeep de Rankin rattrapa celle des fugitifs et vint rouler à sa gauche. McSweeney donna un coup de volant sur la droite, de manière à heurter latéralement l'autre véhicule. Venant d'être secoués, ses passagers les toisèrent avec hargne et Owen les braqua avec le fusil à canon scié.

Rankin tourna la tête vers eux et les salua d'un signe de la main.

— Bonsoir Madame Dearing ! Je suis un grand fan de vous ! Dit-il à la directrice déchue.

Tu es fan de moi car j'aurais foutu InGen dans une belle merde ? Devina-elle.

— Heureuse rencontre n'est-ce pas ?! Demanda-il.

— Vous êtes qui, putain ?! L'apostropha-elle.

— Jeremy Rankin, humble contractuel et ancien membre des services secrets de sa Majesté Elizabeth II ! Se présenta-il avec une humilité feinte.

Il désigna ensuite ses compagnons.

— Voici une partie de mon équipe ! Vous rencontrerez peut-être le reste, si vous avez de la chance…

Alors qu'il les étudiait du regard, Owen jura avoir déjà vu Adrian quelque part et en creusant sa mémoire, il se rappela l'avoir en effet vu une fois ou deux à Isla Nublar.

— InGen veut votre mort ! Poursuivit Rankin. Pourquoi défendez-vous ce putain de train ?! Pour vos anciens collègues ?! Ils auraient dû quitter InGen lorsqu'ils en avaient l'occasion ! Si ce train est détruit, elle sera anéantie ! Rejoignez-nous ! Mes employeurs pourraient vous faire une offre généreuse !

Franchissant la brèche dans la végétation faite plus tôt un des camions d'abordeurs alors encore plus loin devant, ils débouchèrent sur une route et passèrent juste devant un fourgon de la poste immobilisé, le camion l'ayant violemment percuté, déformant la tôle de l'avant et brisant un des phares en morceaux. Ils passèrent si vite qu'ils ne purent voir s'il y avait quelqu'un dans le véhicule et si il ou elle semblait encore vivant.

— Je ne fais pas ça pour InGen ! Rétorqua Claire alors qu'ils pénétraient dans une bananeraie de l'autre côté de la route. Alors décarre Mickey Mouse ou tu subiras le même sort que les motards !

Elle donna un coup de volant sur la gauche, heurtant la jeep de l'équipe de Rankin, puis accéléra, les laissant derrière alors que McSweeney manœuvrait pour éviter le bananier qu'ils faillirent percuter. Rankin haussa des épaules.

— On aura essayé, soupira-il.

Il se retourna vers l'ex-employé d'InGen Security.

— Adrian, dégommez-les !

Adrian déglutit, hocha faiblement de la tête et leva son fusil, prêt à tirer dès qu'ils seraient à nouveau près de la directrice déchue et de ses compagnons.

— Personne ne se moque de mes oreilles, dit Rankin en fixant la jeep au tatou arc-en-ciel entre les stipes et les feuilles de bananiers. Personne…

Roulant dans une rangée de bananiers parallèle à celle empruntée par le couple et Franklin, les mercenaires rétrécirent à nouveau l'écart entre les deux jeeps et Adrian appuya sur la détente de son arme, faisant feu sur l'autre véhicule.

Ayant vu cet ancien collègue se préparer à tirer, Owen avertit ses compagnons. Lui et Franklin s'aplatirent mais Claire ne put que se courber et se rapprocher du volant, prenant soin de garder les yeux au-dessus de celui-ci afin de voir où elle allait. En plus du crachat saccadé du fusil d'Adrian, ils entendirent celui de la mitrailleuse des Gavilanes.

Alors que celle-ci faisait feu sur l'arrière du train et plus particulièrement le wagon des soldats d'InGen, le facteur reprit connaissance dans son véhicule accidenté. Lorsque le pickup à la mitrailleuse traversa la route de l'autre côté du rail et qu'il l'entrevit entre les wagons, il prit peur à la vision de cette scène, digne d'un film de guerre. Tandis que les tirs continuaient, le facteur sortit précipitamment de son fourgon et fuya les lieux.

— Des malades ! C'est des malades ! S'écria-il.


Fort heureusement pour le train, la végétation sur son côté gauche devint trop dense pour que le pickup à la mitrailleuse puisse continuer à circuler à côté du rail.

Remarquant que le véhicule attaquant s'éloignait, Theo et Fanny, alors accrochés à l'extrémité antérieure d'un container comportant les lettres STEG, se hissèrent doucement de manière à regarder l'extrémité postérieure. A l'autre bout, un des Gavilanes se tenait debout, surplombant le wagon des soldats d'InGen, ses deux camarades sur le wagon d'équipements entre et les deux affairés entre ce dernier et le wagon au container STEG. Il tournait le dos aux deux mercenaires. Soudain, Fanny siffla, attirant l'attention du gangster. Le costaricain, un homme maigre et plutôt petit, se retourna vivement, pointa son arme en avant et s'avança sur le toit du container. Mais alors qu'il prenait soin de contourner une trappe constituée d'épais barreaux en acier, il fut abattu par Theo d'une balle en pleine poitrine. Le Gavilanes perdit l'équilibre et tomba entre les barreaux de la trappe, à l'intérieur du container, où il finit embroché sur les piquants de la queue d'un stégosaure tranquillisé. Les deux mercenaires se hissèrent ensuite complètement sur le toit du container et s'avancèrent.

Au même moment, des soldats d'InGen sortirent de leur wagon et après un bref échange de tirs avec les deux Gavilanes sur le wagon d'équipements, ils parvinrent à les vaincre, laissant les deux derniers sans défense, surtout que Theo et Fanny menaçaient de les prendre à revers.

Mais alors qu'ils dépassaient la trappe, les deux mercenaires virent l'arrière du train subitement s'éloigner et l'espace entre le wagon du container à stégosaure et le wagon d'équipements s'élargir considérablement, jusqu'à ce qu'ils réalisent que les gangsters avaient réussi à séparer les deux wagons. Sur celui transportant les équipements, un des Gavilanes fut pris au piège et essaya d'échapper aux soldats d'InGen en bondissant hors du wagon pour s'enfuir dans la jungle, en vain car il fut abattu avant même d'atteindre les buissons. L'autre, alors entre le container et le bord du wagon, voulut faire de même mais Theo bondit sur lui, le plaquant contre la tôle avant de l'assommer.

Pendant ce temps-là, les derniers wagons du train s'étaient immobilisés juste avant un pont au-dessus de la rivière et bientôt, des Gavilanes arrivèrent en nombre pour attaquer les mercenaires et les soldats d'InGen retranchés dans la queue amputée du Transpercebouse. Entendant les premiers coups de feu de cet engagement, Theo et Fanny espérèrent que leurs camarades tiennent bon.


Laissant échapper un juron, Adrian abaissa son fusil et attendit une nouvelle opportunité de tir. Au-delà des maudits bananiers qui l'empêchaient de faire mouche, la jeep au tatou arc-en-ciel filait toujours et aucun de ses occupaient semblait avoir été blessé. Rankin s'impatienta :

— Vous êtes un manche, Adrian ! Etes-vous trop ivre pour viser correctement ?! Bon sang, il faut tout faire soi-même… Docteur Scherrer, passez-moi le lance-roquettes !

Scherrer acquiesça faiblement et lui passa le lance-roquettes rangé à l'arrière de la jeep.

— Roquette ! Lui demanda Rankin.

Le scientifique prit une des roquettes et la passa à l'ancien membre des services secrets, qui la chargea dans l'arme avant de la lever et de viser l'autre véhicule, tirant à la première opportunité.

Le couple et Franklin poussèrent un cri de surprise lorsque la roquette fit exploser le haut du bananier sous lequel ils venaient de passer, projetant des morceaux de stipes, des feuilles et même des régimes de bananes dans leur jeep. Se retournant, les deux hommes réalisèrent que leurs poursuivants étaient armés d'un lance-roquettes. Dans le rétroviseur, Claire vit la jeep de Rankin s'engager dans la même rangée qu'eux or les bananiers de part et d'autre étant soit trop gros, trop resserrés dans cette partie de la plantation, ils ne pouvaient s'échapper pour l'instant. Si leurs poursuivants tiraient à nouveau, ils étaient foutus. Ils devaient les semer.

— Balancez-moi ces bananes sur leur chemin ! Commanda la directrice déchue à ses compagnons.

Owen s'exécuta le premier, saisissant un des régimes de banane à bras le corps pour le jeter derrière la jeep. Surpris, McSweeney fut forcé de faire un brusque écart, empêchant son chef de tirer, ce qui le courrouça. Copiant l'exemple du soigneur, Franklin prit un autre des régimes et le jeta lui aussi par-dessus bord. Les mercenaires ne purent éviter celui-ci et en roulant sur le régime, ils dérapèrent et se retrouvèrent distancés par les fugitifs, qui continuaient de jeter des bananes sur leur route.

— Ils se croient dans Mario Kart ?! S'écria Rankin d'un ton mi-amusé mi-consterné tandis que McSweeney faisait son possible pour les rattraper.

Le couple et Franklin parvinrent sortir de la rangée et de la plantation, revenant en vue de la Celeste. Cette partie de la rivière était encaissée, suivant une sorte de ravine vers une petite cascade un peu plus loin, mais Claire remarqua qu'une tranchée avait été creusée des deux côtes de la rivière au niveau d'un gué, de manière à aménager un passage permettant à des véhicules agricoles et/ou sylvicoles de passer d'une rive à l'autre sans faire un immense détour. Les fugitifs suivirent la tranchée et les traces fraîches de moto sur le sol, empruntèrent le gué mais au moment où ils le quittèrent, Rankin tira à nouveau avec le lance-roquettes. Mais il visa mal et la roquette frappa la paroi rocheuse près de laquelle la jeep passa et non celle-ci, projetant des pierres tout autour. L'une d'elles faillit cependant percuter le crâne de Franklin et il sursauta lorsqu'elle atterrit juste à côté de ses pieds. Plus en amont, il y avait des coups de feu, ceux d'un combat entre les hommes de Wheatley et les Gavilanes qui les avaient cernés au niveau du pont.

Suivant la piste en terre hors de la tranchée, la jeep au tatou arc-en-ciel traversa pendant un instant une zone de jungle non cultivée et quitta le couvert des arbres peu après, débouchant dans un autre pâturage, délimité à l'est par la voie ferrée. Contrairement à celui plus en amont, il était plat et semblait être vide et les fugitifs ne virent que quatre motos plus loin devant. Alors qu'ils accéléraient pour les rattraper, ils virent un nouveau véhicule faire son apparition au-dessus de la jungle de l'autre côté du rail. L'hélicoptère de l'UCA.

Quittant la zone forestière entre les deux pâturages à leur tour, Rankin et ses compagnons virent aussi l'appareil d'InGen. Eux et les fugitifs se demandèrent ce qu'il faisait là.


Peu avant, le pickup à la mitrailleuse lourde était réapparue du côté est de la voie ferrée et roulait en parallèle des wagons centraux. Après avoir tiré sur le wagon qui contenait quelques soldats d'InGen ainsi que Valentine Taylor et les autres agents de sécurité, le pickup continua, ayant pour objectif d'atteindre la tête du train avant qu'il n'atteigne les gorges. Un peu plus loin, le chauffeur du pickup repéra deux wagons de passagers, ceux que les participants à l'opération Royaume Déchu avaient baptisés Midway. Il accéléra pour être pile à leur niveau et les pointa à l'opérateur de la mitrailleuse. Dans ces deux wagons, se trouvaient les soigneurs et les vétérinaires et au début de l'attaque, on leur avait donné la consigne de se barricader et de rester cachés et à couvert. Accroupit sous une des fenêtres du premier wagon Midway, Pasqual vit le pickup et frémit d'effroi lorsqu'il ralentit pour rester à leur niveau.

— Mitrailleuse ! Cria-il.

L'opérateur pointa le canon sur le wagon, esquissa un rictus mauvais mais juste avant qu'il ne presse sur la détente, il sentit soudain une vive douleur au niveau du torse et eut l'impression de recevoir plusieurs coups de poignards en même temps. Dans la seconde qui suivit, quelque chose l'éloigna de la mitrailleuse et même de l'arrière du pickup avant de le secouer brutalement. Les poignards s'enfoncèrent encore plus dans sa chair et le Gavilanes poussa un cri de douleur qui alerta son chauffeur. Regardant dans le rétroviseur, celui-ci fit que son camarade était pris dans les mâchoires d'un dinosaure bipède cornu à la peau rouge pâle marbrée de noir. Un carnotaure, l'un de deux fugitifs du Site D. Ariane.

Effrayé, le chauffeur perdit sa concentration et remarqua que trop tard qu'il fonçait droit dans un épais tronc. Le choc fut si brutal que l'avant du pickup fut enfoncé et le chauffeur tué sur le coup.

Derrière, une moto essaya de contourner la carnotaure mais reçut par inadvertance un coup de queue qui la renversa. Témoin de cela, le chauffeur d'un camion d'abordeurs fit un brusque écart sur la gauche pour éviter l'animal, percutant sans le vouloir une autre moto qui était en train de le dépasser par ce côté. Mais dans sa hâte, le chauffeur avait mal calculé son dépassement et perdant l'équilibre sur le terrain incliné, le camion se renversa à mi-chemin entre le pickup encastré dans l'arbre et Ariane.


Du haut du container sur lequel ils avançaient avec leur prisonnier, Theo et Fanny virent la carnotaure jeter la dépouille mutilée de l'opérateur de la mitrailleuse pour se précipiter sur les abordeurs du camion renversé, dont les gémissements et les plaintes avaient attirés son attention et provoqués sa frénésie. Au-dessus d'eux, ils virent l'hélicoptère de l'UCA décrire un arc de cercle, cherchant à prendre position pour neutraliser le prédateur en cavale. Les deux mercenaires s'apprêtèrent à reprendre leur route, désirant atteindre un wagon couvert avant qu'un éventuel autre pickup muni d'une mitrailleuse ou pire ne débarque et ne les fauche, mais c'est alors que Theo repéra les fugitifs à bord de leur jeep.

Il vit qu'ils poursuivaient quatre motos et étaient eux-mêmes poursuivis par une autre jeep. Regardant sur sa gauche, le mercenaire vit deux motos arriver du sud. Ayant probablement attaqués d'autres parties du train avant de faire demi-tour, elles se dirigeaient vers la directrice déchue, son petit-ami, et l'informaticien de l'association de protection des dinosaures, comptant les flanquer. Theo ignorait si les fugitifs avaient notés la présence de ces nouveaux attaquants mais si jamais ils étaient surpris, il craignait qu'ils ne s'en sortent pas. Or Wheatley les voulait vivants. A leurs yeux, il valait mieux qu'ils parviennent à échapper à cette bataille qu'ils n'y périssent. Le mercenaire se tourna vers sa camarade.

— Continue ! Lui dit-il. J'en ai juste pour un instant.

Tandis que Fanny trainait leur prisonnier vers le container suivant, Theo prit son fusil, braqua les motos venant du sud et fit feu. Il parvint à en toucher une, qui s'effondra dans l'herbe tout de suite après, mais avant qu'il ne tire sur la seconde, celle-ci tomba à son tour, touchée par un tir en provenance de la jeep. Ces deux véhicules neutralisés, Theo laissa échapper un soupir et alla rejoindre Fanny et le Gavilanes prisonnier.


Les fugitifs purent ensuite se reconcentrer sur les motos entre eux et le train, neutralisant une autre alors que l'hélicoptère prenait position au-dessus d'eux. En se retournant, Franklin remarqua que Rankin avait de nouveau armé son lance-roquettes.

— Ils vont nous envoyer une nouvelle roquette ! Cria-il au couple.

Mais l'ancien agent des services secrets britanniques leva son arme, visant plutôt l'hélicoptère de l'UCA. La roquette partit, fonçant droit sur l'appareil.

A son bord, le tireur embarqué avait Ariane en joue lorsque le pilote cria soudain :

— Roquette !

Le tireur eut juste le temps de s'accrocher avant que l'hélicoptère ne tourne en urgence afin d'essayer d'éviter la roquette. Ils ne parvinrent pas à l'esquiver mais au lieu de pénétrer le cockpit, celle-ci frappa la queue de l'appareil.

Au sol, Owen et Franklin regardèrent l'hélicoptère se mettre à tournoyer tout en perdant de l'altitude avant de disparaître derrière les arbres. Le bruit du train et de la course-poursuite empêchant de percevoir celui d'une éventuelle explosion, ils ignorèrent si l'hélicoptère avait réussi à ne pas s'écraser ou non.

De l'autre côté du rail, les deux hommes et Claire virent un des Gavilanes atteindre un pickup encastré dans un arbre. Alors qu'il grimpait à l'arrière, Ariane la carnotaure réapparut non loin, pourchassant un homme qui rampait au sol tout en poussant des cris apeurés tel un goret sur le point d'être saigné. Quand elle vit le gangster dans le pickup s'emparer de la mitrailleuse et la braquer sur le dinosaure, Claire ressentit un trouble l'envahir. La mitrailleuse fit feu et le prédateur poussa un hurlement à glacer le sang lorsque les balles la criblèrent. Elle tituba et s'effondra sur le flanc en poussant un râle pénible à écouter. Puis les Gavilanes se précipitèrent sur la carnotaure telle une meute de chiens enragés. Le couple et Franklin ne virent pas ce qu'ils lui firent mais ils savaient qu'ils devaient venger leurs camarades tombés d'une manière des plus barbares.

Un voile sanglant de rage passa devant les yeux de la directrice déchue et elle hésita. Pendant un court instant, ses compagnons crurent même qu'elle allait abandonner la poursuite du train pour aller plutôt s'en prendre aux gangsters de l'autre côté du rail mais après avoir contracté ses doigts et grimacé, elle accéléra et fonça droit sur les trois motos devant eux. Elle en reversa une, puis l'autre, allant jusqu'à rouler délibérément sur un des motards.

Ayant vu ses compagnons être renversés un par un, le conducteur de la dernière moto prit peur et voulut prendre la fuite. Mais remarquant cela, Claire accéléra pour le rattraper et lorsqu'elle fut à son niveau, roulant à gauche de lui, elle saisit le fusil à canon scié avec sa main prosthétique, le soulevant avec plus de facilité qu'elle ne l'aurait fait avec sa main naturelle, pointa le canon vers la tête du motard et appuya sur la détente. Une partie du crâne du gangster explosa telle une pastèque et son conducteur ayant encore les mains sur les commandes, la moto continua tout droit sur une certaine distance avant de se renverser. Déjà bien nauséeux à cause de la conduite sportive de Claire, Franklin se pencha au bord de la jeep et rendit son déjeuner, révulsé par ce qu'elle venait de faire de la tête du motard. Le trio prit ensuite la direction d'un portail plus loin au sud.

Les suivant toujours, Rankin et son équipe passèrent à côté du dernier motard tué.

— Bonté divine ! Souffla-il après avoir vu le crâne explosé.

Il rit avec incrédulité.

— Adrian, votre ancienne patronne est une putain de tarée ! Dit-il à l'ex employé d'InGen Security. Vous auriez dû nous dire qu'elle avait le goût de la sauvagerie ! Je commence tout à coup à croire qu'elle pourrait être ce fantôme.

— Ben, j'ai du mal à croire que c'est la même femme, répondit l'états-unien. La Claire Dearing qu'on poursuit n'est pas celle qui signait mes chèques mais une véritable démone…

C'est alors qu'ils entendirent la voix d'un des Gavilanes dans la radio.

Monsieur Rankin ! Notre équipe au pont a été repoussée par les mercenaires ! Les pertes sont trop lourdes, nous nous replions ! Annonça le costaricain.

Rankin se précipita sur la radio.

— Hors de question ! Poursuivez l'attaque ! Leur ordonna-il.

Mais des renforts d'InGen arrivent du nord ! Si on ne part pas, on sera tous tués ou pris, vous y compris !

De l'autre côté du rail, près du corps de la carnotaure, les deux mercenaires britanniques, l'états-unien et le scientifique virent des motos et deux camions venir chercher les Gavilanes accidentés et disparaître dans la jungle.

— Lâches ! Leur cria Rankin.

— Vous les avez entendus, dit le Docteur Scherrer. Il faut partir.

— Ouais, approuva Adrian. McSweeney, sortez-nous de cette pâture ! Tout de suite !

Le mercenaire à lunettes regarda son chef.

— Que fait-on ? Demanda-il.

Rankin soupira.

— On s'arrache, grogna-il.

Tandis que McSweeney les emmenait vers une sortie, Rankin regarda le rail.

— Ils n'ont gagnés que la première manche…, déclara-il.


Franchissant un passage canadien, le couple et Franklin sortirent des champs et suivirent une nouvelle piste, qui les amena bientôt à une intersection où deux choix s'offrirent à eux. Soit ils continuaient tout droit le long de la voie ferrée, soit ils tournaient à droite et longeaient les champs sur une certaine distance avant de probablement rejoindre une route qui conduisait au village le plus proche.

Croyant que Rankin était encore à leurs trousses, ils continuèrent tout droit, craignant de lui laisser l'occasion de les atteindre avec le lance-roquettes s'ils décidaient de prendre l'autre voie. Tandis qu'ils dépassaient les containers des grands herbivores les uns après les autres et qu'une muraille végétale s'étirait sur leur droite, ils constatèrent que loin derrière eux, la jeep de Rankin avait disparu, ayant probablement fait demi-tour et abandonnée la poursuite. A présent, les fugitifs surplombaient le train, qui empruntait une sorte de tranchée et avait ralenti. Ignorant jusqu'où la piste continuait et pensant qu'il serait judicieux qu'ils montent à bord du train pour essayer d'atteindre Torres, Owen sut qu'il était temps d'abandonner leur véhicule.

— Peux-tu nous rapprocher du bord, Claire ? Demanda-il à sa concubine. On monte à bord et on va régler le cas de Torres !

Après avoir étudié le bord gauche de la piste et constaté qu'ils pouvaient y circuler sans trop encourir le risque de basculer dans la tranchée et d'aller percuter le train, la directrice déchue rapprocha la jeep du bord et Owen regarda les wagons qu'ils surplombaient. C'était toujours des containers, dont le toit serait un lieu d'atterrissage plus sûr que les toits voûtés des wagons couverts et de passagers plus loin vers l'avant.

— Franklin ! Appela-il.

Le jeune homme vint près de lui et il lui pointa le container le plus proche du premier wagon couvert.

— Tu vois ce container ?

— Oui, répondit Franklin d'un ton hésitant.

— Prépare-toi à sauter dessus. Claire, accélère jusqu'à ce que je te dise stop !

Tandis que la directrice déchue s'exécutait, les rapprochant du container choisit, Franklin regarda Owen avec stupéfaction et effroi.

— Je ne vais pas sauter là-dessus !

Ils parvinrent au niveau du container et le soigneur cria à sa concubine :

— Stop ! Maintiens cette vitesse !

Il se tourna tout de suite après vers Franklin.

— Saute !

Franklin secoua la tête.

— Non, je ne peux pas ! Protesta-il d'un ton apeuré tout en regardant le container juste en dessous.

Owen perdit patience.

— Je vais compter jusqu'à trois !

Il attrapa et commença à compter.

— Un…

Mais au moment où Franklin crut qu'il allait dire deux, Owen le jeta de toutes ses forces hors de la jeep. Le soigneur entendit l'informaticien pousser un cri de terreur alors qu'il se rapprochait du train et du container, sur lequel il atterrit brutalement sur le ventre.

— La pierre derrière le siège passager. Pose là à côté de moi ! Dit Claire à son concubin alors qu'il regardait l'informaticien inerte au sommet du container, espérant qu'il ne l'avait pas blessé ou pis.

Owen saisit la dite pierre et la posa sur le siège passager.

— Passe-moi le volant ! Dit-il.

— Tu es debout. Vas-y ! Répondit-elle.

Il remarqua que la piste allait bientôt cesser de surplomber le rail et commencer à descendre vers un creux. Owen ne savait pas à quoi ressemblerait le reste de la piste ou même si elle continuait mais seul un d'entre eux aurait le temps de sauter sur le train.

— Je préfère que tu passes devant ! Insista le soigneur.

— Owen, le moment n'est pas à la galanterie ! S'impatienta-elle. Saute, bon…

Elle fut interrompue par un grand fracas dans la végétation sur leur droite, un fracas qui fut suivi d'un sifflement bestial. Alerté, Owen tourna la tête et eut instinctivement un mouvement de recul en voyant un carnotaure surgir d'entre les arbres. Il eut juste le temps de s'accrocher et de lâcher un juron avant que le crâne du dinosaure ne vienne percuter l'arrière de la jeep, la faisant un peu dévier de sa trajectoire. Tandis que le carnotaure pivotait, Owen le reconnut à ses brûlures. Il sut que Toro était sorti de la jungle au moins quelques minutes avant Ariane, avait traversé la voie ferrée et gagné la végétation de ce côté avant que l'hélicoptère de l'UCA n'arrive à son niveau. Tandis qu'ils étaient en train de préparer le saut de Franklin, il avait dû soit commencer à les entendre, soit perçu leur odeur. Conscient que la jeep ne pouvait qu'avancer sur la piste, Toro s'était contenté d'attendre qu'ils passent à portée. Le regard du soigneur croisa celui du prédateur.

— Il faut se tirer ! Dit-il à sa compagne.

Claire reprit le contrôle de la trajectoire et appuya sur la pédale d'accélérateur. Les voyant s'échapper, Toro grogna et s'élança à leur poursuite. La piste s'écarta du rail et bientôt, elle commença à descendre et le couple profita de l'inclinaison pour aller encore plus vite et augmenter la distance entre eux et le prédateur. Lorsqu'ils arrivèrent a un croisement plus bas, au fond d'un vallon, juste devant un tunnel, ils crurent qu'ils le distanceraient trop pour qu'il continue la poursuite mais alors qu'ils allaient tout droit, ils arrivèrent en vue d'un cul de sac.

— Merde ! Une impasse ! S'écria Claire.

Elle immobilisa la jeep, faisant glisser la pierre du siège passager, et regarda son concubin.

— Recule ! On prend le tunnel ! Lui dit-il.

La directrice déchue enclencha la marche arrière et recula le plus vite possible vers le croisement.

— Et s'il est toujours derrière ?! Demanda-elle.

Owen vérifia le chargeur du fusil à canon scié. Il était vide.

— Espérons qu'on y arrive avant lui. Sinon, on forcera le passage ! Répondit-il en laissant tomber l'arme devant la banquette avant de s'emparer de la machette.

Le tunnel réapparut mais le soigneur remarqua que le carnotaure était en train de finir de descendre la pente.

— Dépêches, chérie ! Il se rapproche !

Ils parvinrent devant le tunnel et alors que Claire commençait à tourner, Owen fixa Toro et brandit haut la machette en poussant un cri. Aux yeux de certains, il aurait évoqué un homme des cavernes tentant d'intimider quelque bête sauvage. L'essentiel était de gagner quelques secondes car si le carnotaure les atteignait, ils ne pourraient rien faire, la machette étant une arme dérisoire comparée à ses mâchoires. Le cri et la posture du soigneur n'impressionnèrent pas Toro, qui s'élança tandis que Claire terminait sa manœuvre.

— Claire !

— Accroche-toi !

Elle appuya sur l'accélération, et Owen évita à nouveau les mâchoires de Toro de justesse. Tandis que la jeep filait dans la pénombre du tunnel, le carnotaure ralentit, prit le temps de pivoter puis se remit à courir, pénétrant à son tour dans le tunnel tout en grondant. Ses proies et lui ressortirent de l'autre côté et la piste partant sur la droite pour longer le rail, Toro dut à nouveau ralentir pour changer de direction. Mais le prédateur n'ayant pas arrêté d'être en mouvement durant les deux dernières heures, la fatigue commençait à se faire ressentir, surtout que la piste remontait, et le couple le distança assez aisément. Finalement, il s'arrêta de courir et abandonna la chasse. N'entendant pas d'hélicoptères, il ne chercha pas refuge dans la végétation et continua sur la piste en marchant.

Plus loin devant, le couple était en train de remonter le train, cherchant le container sur lequel Owen avait jeté Franklin. Alors que les premiers wagons couverts arrivaient en vue, une tête à la chevelure sombre bouclée apparut au sommet d'un des containers, regardant dans leur direction. Owen émit un soupir de soulagement.

— Là ! Pointa rapidement le soigneur.

Claire nota la présence de l'informaticien du GPD mais au même moment, ils passèrent devant un panneau indiquant la présence d'une impasse tout au bout de la piste ainsi que d'un danger de chute. Sur leur gauche, la jungle était dense, trop pour qu'ils puissent y circuler avec la jeep, et si jamais ils abandonnaient Franklin et faisaient demi-tour, ils retomberaient sur Toro, qui ne leur laisserait aucune chance. Ils n'avaient plus le choix. Ils devaient continuer et réussir à monter à bord du train. Les containers n'ayant pas de prises, le couple continua vers le premier wagon couvert, pourvu d'une petite plateforme à l'extrémité la plus proche.

— La plateforme ! S'écria Claire.

Son concubin acquiesça et lorsqu'ils parvinrent au niveau de la plateforme, elle lui ordonna :

— Maintenant tu sautes !

Il s'exécuta et parvint à s'agripper au garde-corps de la plateforme. Ses jambes ballottèrent un instant dans le vide juste au-dessus de la rocaille de la voie ferrée puis il se hissa et passa de l'autre côté du garde-corps. Il regarda ensuite sa concubine d'un air inquiet, se demandant comment elle allait faire pour sauter sur le train sans personne pour conduire la jeep. Elle avait un plan cependant.

Dès qu'Owen avait sauté, la directrice déchue avait commencé à ralentir et la jeep finit par s'immobiliser sur la piste. Gardant le moteur allumé, Claire saisit ensuite la pierre qu'elle avait demandée plus tôt, et qui s'était retrouvée sous la boîte à gants. Elle la posa sur le siège passager.

Plus loin derrière, Toro s'arrêta en observant cela et intrigué, il pencha la tête sur le côté. Espérant pendant un instant qu'il allait peut-être avoir une chance, il se mit à trotter mais elle repartit en trombe en soulevant un nuage de poussière. Conscient qu'il ne parviendrait pas à la rattraper, le carnotaure cessa de trotter, gronda de frustration et quand le dernier wagon l'eut dépassé, il traversa la voie ferrée pour gagner les bois de l'autre côté.

Depuis la plateforme à l'arrière du wagon, Owen vit la jeep réapparaître sur la piste et foncer pour rattraper son retard. Il repensa alors à la pierre, celle que Claire avait demandée, et eut une idée de son plan.

Une fois qu'elle revint en vue de l'informaticien du GPD et du soigneur, la directrice déchue enleva son pied de la pédale d'accélérateur, saisit la pierre et la plaça en lien eut place de son pied droit, maintenant une pression sur l'accélération. La jeep continuant toute seule, Claire se leva aussitôt, quitta le siège conducteur, donna un léger coup de volant pour maintenir une trajectoire droite, et rejoignit le côté droit de la jeep, se préparant à sauter. Alors qu'elle se rapprochait du wagon couvert et du bras tendu d'Owen, elle commença un compte à rebours et espéra ne pas se tromper dans son calcul. A la fin de la grande ligne droite que formait la piste, une frêle barrière en bois se dressait, barrière que le rail dépassait avant d'emprunter un pont construit par-dessus ce que Claire présumait être un large fossé ou une ravine. Elle devait sauter.

Lorsqu'elle arriva à la fin de son compte à rebours, la jeep fut sur le point de parvenir au niveau de la plateforme du wagon couvert et Claire bondit vers son concubin. Celui-ci se pencha encore un peu plus au-dessus du garde-corps de la plateforme et les doigts prosthétiques de la directrice déchue se refermèrent avec force autour de son bras droit, le faisant grimacer de douleur. N'attendant pas qu'elle glisse, il passa son autre bras derrière son dos, la souleva de toute ses forces et reculant sur la plateforme, il la fit passer au-dessus du garde-corps.

— Je t'ai ! Dit le soigneur à Claire alors que ses jambes ballottaient encore dans le vide.

Derrière elle, la jeep sans chauffeur fonça à travers la barrière et se jeta dans la ravine au-delà, allant s'écraser contre un rocher à une douzaine de mètres en contrebas.

Un peu fatigué, Owen se mit à tituber en arrière alors que Claire l'enlaçait et stabilisait ses pieds sur la plateforme. Avant qu'il ne tombe, il s'adossa contre la paroi la plus proche et desserrant son étreinte, elle fit de même, allant se positionner entre lui et le garde-corps du côté droit. Ils ignoraient s'il y avait des gardes à proximité mais après cette poursuite éreintante et ces acrobaties à hauts risques, ils voulaient juste reprendre leur souffle. En face d'eux, Franklin descendit du container et se dirigea vers eux, adressant à Owen un regard courroucé. Le soigneur rit doucement et la directrice déchue regarda le paysage sur sa gauche. Le rail venait de retrouver la Celeste et sur la rive opposée de la rivière, se trouvait un petit village, Corrales. Derrière ses maisons paisibles et la jungle au-delà, le soleil atteignait la ligne d'horizon.

— Quel jour. Quel jour magnifique, soupira Claire ironiquement.