Notes

Suggestions musicales :

Le trio trouve ses déguisements :
- Le talent de Iagu et Kolaig l'étrangleur — Alexandre Astier, Kaamelott : Premier Volet.
- No ticket — John Williams, Indiana Jones and the Last Crusade.

Alarme et fuite :
- Le Wadi — Alexandre Astier, Kaamelott : Premier Volet. (à partir de 00:56)
- Alarm! et Scherzo for motorcycle and Orchestra (jusqu'à 01:04) — John Williams, Indiana Jones and the Last Crusade.
- Raiders of the lost Isla Nublar - Michael Giacchino, Jurassic World: Fallen Kingdom. (A partir de 00:40)


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Afin d'éviter les deux gardes qui avaient refermés les portes, Franklin avait dû s'éloigner du camion de Pierce et se diriger vers la poupe. Tandis que le couple était occupé à sortir du container, il était resté allongé sous un des camions stationnés derrière ceux des grands carnivores et n'avait quitté sa cachette que dès que Pierce avait cessé de faire du bruit. Après avoir vérifié qu'il n'y avait personne alentours, il chercha le camion de l'acrocanthosaure du regard, le retrouva et commença à se diriger vers lui pour retrouver le couple mais alors qu'il ne lui restait plus qu'à un longer un camion puis à tourner sur la droite pour atteindre les portes arrières du container renfermant Pierce, une voix féminine inconnue le surpris :

— Eh mec, qu'est-ce que tu fous là ?

Après avoir sursauté, l'informaticien du GPD se retourna et vit qu'une des soldates d'InGen se tenait à quelque pas de lui. Son visage étant dissimulé derrière une cagoule, il ne vit que ses yeux.

— Je suis là pour vérifier que les dinosaures aillent bien…, répondit Franklin d'une voix hésitante.

— Tu es un des soigneurs ? Le questionna la soldate. Ben arrête de glander et va aider tes collègues. Je crois qu'ils ont besoin d'aide aux quais.

Franklin hocha de la tête.

— Ok. J'y vais bientôt, dit-il.

— Non, t'y vas tout de suite, on n'as pas toute la nuit, insista la soldate. Dois-je t'emmener hors du bateau par la main tel un enfant ?

— Non non. J'y vais, chevrota l'informaticien.

— Laisse-moi y veiller.

Par un signe de la tête, elle l'enjoignit à passer devant et il obéit, se dirigeant vers la poupe du navire. Mais dès lors qu'ils dépassèrent l'arrière du camion que Franklin longeait quand il fut surpris, Owen apparut dans le dos de la soldate, se rapprochant doucement d'elle à la manière d'un fauve se préparant à bondir sur sa proie. Quand elle réalisa qu'elle était suivie, il fut trop tard et le soigneur l'assomma. Franklin entendit le corps s'affaissa et se retournant, il fut soulagé de voir Owen penché au-dessus de la soldate et Claire les rejoindre.

— Où est-ce que tu étais passé ? Lui demanda-elle.

— J'ai voulu vous rejoindre mais l'autre m'est tombée dessus.

Il regarda la soldate inconsciente.

— Qu'est-ce qu'on fait d'elle ? On ne peut pas le laisser là, fit-il remarquer.

Tandis qu'Owen regardait en direction de la poupe et des camions qu'on garait un peu plus loin, Claire regarda la soldate et nota avec intérêt qu'elles avaient une taille et un physique similaire. Elle posa son pied juste à côté du sien, comparant leurs chaussures, et voyant qu'elles avaient la même pointure, elle sourit de satisfaction.

— Trainons-là dans un coin et déshabillons-là, suggéra la directrice déchue.

Constatant qu'ils la regardaient étrangement, elle leva les yeux au ciel et précisa :

— Je sais comment sortir de cet endroit sans se faire repérer.

Ils amenèrent la soldate dans quelque recoin obscur et tandis qu'elle commençait à la déshabiller, Claire envoya Owen chercher des déguisements et chargea Franklin de faire le guet en attendant. Le soigneur revint assez rapidement, apportant un gilet haute-visibilité et un casque de chantier, trop petits pour lui. Il les tendit à l'informaticien.

— Tiens Franklin, voici ton déguisement. Je l'ai trouvé dans un des camions.

Hésitant, le jeune homme les prit et se déguisa. A côté d'eux, Claire mit la veste de la soldate par-dessus son débardeur, enfila sa cagoule, son casque, ses gants et saisit son fusil. Elle n'était plus la directrice déchue de Jurassic World mais une soldate d'InGen Security, une certaine Emily Weir d'après le badge qu'ils avaient trouvé sur elle. Owen et Franklin hochèrent de la tête d'un air approbateur, convaincus par le déguisement. Claire abandonna son pantalon vert et ses chaussures de randonnée sous le camion le plus proche et ils se dirigèrent vers la poupe, en quête d'un déguisement pour Owen.

Alors qu'ils avaient parcourus la moitié de la cale, ils repérèrent un soldat ayant un gabarit similaire à celui d'Owen. Il se tenait contre un des camions, regardant du coin de l'œil un camion se garer non-loin du monte-charge de la mezzanine. Près de lui, il n'y avait personne d'autre.

— Il est tout seul, une proie facile, observa Claire. On a plus qu'à l'attirer.

— Mais comment ? Demanda Franklin.

— J'ai une pièce dans ma poche, les informa Owen. On peut peut-être la jeter.

— Et le bruit l'attirerait…, devina l'informaticien.

— Il faut voir s'il est aussi débile qu'un garde de jeu-vidéo, dit la directrice déchue.

Elle leur fit signe ensuite de revenir sur leurs pas, de manière contourner le camion qu'ils longeaient et d'aller se cacher derrière. Lorsqu'ils furent positionnés, elle adressa à son concubin un hochement de tête et il jeta sa pièce dans le couloir entre deux camions où ils étaient un instant plus tôt. La pièce retomba dans un petit bruit métallique et l'entendant, le soldat se tendit, se tourna vers l'origine du bruit et s'engagea dans le couloir.

— Mais c'est qu'il l'est ce con, dit Claire. Il se dirige dans notre piège…

Balayant le sol du regard, Josh Cross, le soldat d'InGen Security, cherchait l'objet qu'il avait entendu chuter. Il pensa que c'était peut-être un écrou ou tout autre partie d'un des camions, auquel cas il faudrait qu'il prévienne les responsables de la flotte de véhicules, mais lorsqu'il vit un petit disque en métal comportant quelque gravure, il fut soulagé et satisfait de sa trouvaille.

Une pièce ? Hé, je pourrais peut-être me payer un café avec. J'en aurais grand besoin d'un.

Alors qu'il se penchait pour la ramasser, il entendit quelqu'un s'approcher de lui par derrière. Il se retourna et crut reconnaître sa collègue Emily sous son uniforme.

— Ah, Emily… Il s'est passé quoi avec l'acro tout à l'heure ? Il a fait un de ces boucans !

— Oui oui, répondit-elle d'une voix plus grave que d'ordinaire.

Il ramena son regard sur la pièce mais alors qu'il la touchait du bout des doigts, il entendit Emily s'approcher de lui d'un pas vif. Circonspect, il se retourna à nouveau et c'est alors qu'il la vit brandir son fusil pour le frapper avec sa crosse. Avant qu'il ne puisse faire quoique ce soit, il reçut un coup si puissant qu'il perdit connaissance l'instant d'après.

— Ok, on a tous nos déguisements. Allons-y, déclara Claire quelques minutes plus tard.

Elle et Owen, déguisés en soldats d'InGen, et Franklin, déguisé en docker, se mirent en route, passant entre une colonne de camions et les parois de la cale. Celle-ci était dorénavant presque remplie et entre le monte-charge et les portes encore grandes ouvertes de la poupe, seul un couloir restait. Etant donné qu'il était suffisamment large pour que quelques camions viennent s'y garer en file, le trio sut qu'ils l'avaient laissé afin que des animaux puissent encore être acheminés à la mezzanine et lorsqu'ils dépassèrent le bord de celle-ci, un pachycéphalosaure empruntait le monte-charge. Le trio resta sur la périphérie de la cale et après avoir laissé passer un chariot-élévateur transportant une autre cage de transport vers le monte-charge et le groupe de soigneurs rassemblés devant celui-ci, le couple et Franklin franchirent le seuil de la cale et sortirent dehors. Comme prévu, les soldats gardant l'entrée se contentèrent de leur adresser un coup d'œil et le trio commença à remonter le long quai vers le cœur du complexe, croisant en route plusieurs caisses de transport et participants à l'opération. Franklin marchait derrière le couple, presque collé à leurs dos, et gardait sa tête inclinée, craignant qu'on ne le reconnaisse même avec un casque de chantier posé par-dessus sa tête. Une fois qu'ils passèrent devant le Anne B et un groupe de mercenaires de Wheatley rassemblé près de l'entrée de sa cale, l'informaticien du GPD releva la tête pour regarder le Transpercebouse arrêté et l'ensemble d'entrepôts plus loin devant. Au fur et à mesure que les grues le débarrassaient de ses containers, le train s'était peu à peu avancé et ainsi, la moitié arrière du train était à présent arrêtée parallèlement au quai tandis que l'avant avait recommencé à faire un tour au sein de la boucle, où le train allait probablement rester une fois totalement déchargé.

— On sort par où ? Demanda Franklin.

Owen tourna la tête vers la gauche, comme pour désigner du regard le bâtiment de bureaux se trouvant près de la limite occidentale du complexe.

— Du côté de la porte ouest, l'entrée principale. Elle est au-delà de ce bâtiment.

— Nous laisseront-ils sortir ?

— Chaque chose en son temps…

Ils atteignirent bientôt l'extrémité du quai et tournèrent de manière à passer entre le rail et le bâtiment de bureaux, devant lequel était garé un autocar. Le trio savait que c'était celui qui devait ramener plus tard une partie des soigneurs contractuels au Site D, seul un certain nombre de soigneurs étant nécessaire à bord de l'Arcadia selon les responsables de l'opération.


Alors en train de patrouiller dans la cale de l'Arcadia, un des gardes entendit soudain des couinements et des geignements dans un des containers près de lui. Tendant l'oreille, il réalisa que c'était des bruits assez doux, attendrissants même et il sut que le ou les animaux qui les poussaient ne devaient pas être très intimidants. Ignorant ce que le container renfermait mais curieux, le garde monta sur le camion et escalada le container. Lorsqu'il regarda à l'intérieur par la trappe, il écarquilla les yeux d'étonnement et se retourna.

— Les gens ! On a un petit souci par ici ! Cria-il à l'encontre du groupe le plus proche.

Un de ses collègues et quelques soigneurs accoururent peu après et il descendit du container pour se diriger vers ses portes qu'il ouvrit. L'autre garde et les soigneurs furent tout autant surpris que lui par la scène qu'ils virent. Le container contenait des herbivores juvéniles, tous pas plus grand qu'un mouton. Il y avait deux stégosaures, trois tricératops, et un sinocératops, qui se tenait debout près d'un homme et d'une femme couchés sur la paille au milieu du container, léchant le visage du premier. Là où les deux personnes avaient encore leurs débardeurs, ils ne portaient que leurs sous-vêtements sous la taille. Quelqu'un avait pris leurs pantalons, probablement la même personne qui les avait assommés et laissé dans ce container après les avoir aussi ligotés et bâillonnés. Les employés d'InGen pénétrèrent dans le container et frappèrent des mains pour éloigner les bébés dinosaures de la porte et des deux individus.

— Emily ? Josh ? Reconnut l'autre garde.

Il se pencha alors au-dessus pour défaire leurs liens et leurs baillons avant de leur donner de petites claques sur la joue et de les secouer doucement pour les réveiller. Ils ouvrirent les yeux et s'étirèrent.

— Oh les gars… C'est qui qui vous a fait ça ? Leur demanda le garde.

— Je croyais que c'était Emily. Puis je l'ai vue ici, gémit Josh.

— Il y avait un jeune homme qui traînait près des camions. Un métis avec des lunettes et une tête d'ahuri. Il prétendait être un des soigneurs, ajouta sa collègue. Je me suis fait assommée alors que je l'emmenais dehors.

Alors que le groupe se demandait qui pouvait être l'individu dont elle parlait, ils entendirent un des dockers costaricains rouspéter en espagnol :

— Qui sont les cons qui ont laissés leurs fringues et chaussures là ? Ce n'est pas une buanderie ici !

— Vous avez trouvé des vêtements ? Venez par ici ! L'appela un des gardes.

Le docker vint et leur montra sa trouvaille. Il y avait un pantalon cargo noir pour homme, un pantalon cargo vert pour femme, et deux paires de chaussures de marche semblables à celles que portaient les soigneurs. Ils haussèrent des épaules, n'ayant aucune idée de l'identité de leurs propriétaires. Un des soigneurs s'exclama soudain :

— Un métis binoclard avec une tête d'ahuri ? Mais ce ne serait pas le geek du GPD ?

— Si on le voit lui ou Monsieur Grady et Madame Dearing, il faut le signaler, déclara un des gardes. Torres a dit que c'était des saboteurs.

— S'il est ici alors…

— Ils sont là aussi…


Alerte à toutes les unités, ici Torres. Nous avons des intrus dans le complexe ! Je répète, nous avons des intrus dans le complexe ! Ils portent les uniformes de deux soldats, Josh Cross et Emily Weir. Interpellez tous ceux n'étant pas à leurs postes. Soyez prudents, ils sont armés et dangereux ! En cas de force majeure, vous avez l'autorisation d'ouvrir le feu, crachota les radios portées par Claire et Owen.

— Merde ! S'exclama la directrice déchue.

Venant de finir de longer le bâtiment de bureaux, elle et ses deux compagnons s'arrêtèrent et regardèrent le chemin qu'il leur restait à parcourir jusqu'à la porte ouest. Celle-ci se trouvait à une soixantaine de mètres sur leur gauche et bien sûr, elle était gardée. S'ils s'y rendaient, ils seraient aussitôt interpellés, démasqués et arrêtés.

— Que fait-on ? Demanda Franklin.

— On n'a pas le temps de chercher une autre issue ou d'aller à la porte est. Ils nous auront trouvés d'ici là, répondit Owen tout en balayant les environs du regard.

C'est alors qu'un camion bâché les dépassa et tourna à droite. Owen et Claire le suivirent du regard. Le camion roula en ligne droite sur cent cinquante mètres avant de tourner pour pénétrer dans un hangar servant probablement de garage ou de parking couvert.

— Si on ne peut pas sortir discrètement, alors faisons-le avec fracas, déclara Claire.

Owen acquiesça et ils trottèrent jusqu'au hangar, dans lequel ils pénétrèrent. Non loin de là, un garde avait été étonné de voir deux soldats et un docker s'y rendre ensemble et hâtivement pour aucune raison valable, un comportement assez suspect à ses yeux. Il jugea bon d'en informer son officier supérieur mais au lieu d'utiliser sa radio, il prit son téléphone.

— J'ai deux soldats qui sont entrés dans le hangar A-1 avec un docker. Je crois que ça pourrait être eux.

Ok. Torres y envoie Wheatley et plusieurs de ses gars. Restez là et ouvrez l'œil. Faîtes comme si de rien n'était.

Quelques minutes plus tard, Wheatley, Manny et cinq autres mercenaires arrivèrent sur les lieux. Les portes du hangar avaient été refermées entretemps et le garde en avait bien sûr informé ses supérieurs, suspectant les intrus de se préparer à un siège. Armes en main, les mercenaires s'avancèrent, se préparant à ouvrir la petite porte située à quelques mètres de la grande. Mais alors que Manny s'apprêtait à poser la main sur la poignée, Wheatley, à seulement quelques pas de lui, perçut un bruit qui l'arrêta, celui de roues en train de crisser et d'un moteur rugissant. Il se retourna aussitôt vers les autres, qui se tenaient juste devant la grande porte.

— Ecart…

Mais on ne le laissa pas finir sa phrase car la grande porte fut enfoncée de l'intérieur dans un énorme fracas et les mercenaires, soudains éblouis par une vive lumière, eurent un mouvement de recul ou tombèrent, avec un se ruant même sur son camarade pour le pousser hors de la trajectoire du camion bâché qui surgit à toute vitesse tel un éléphant chargeant ou un tricératops déchaîné avant de braquer pour prendre la direction de la porte ouest et d'éteindre ses pleins phares.

— Vous avez entendus Torres. Tirez ! Ordonna Wheatley à ses hommes. Ou du moins faîtes-semblant…, ajouta-il à voix basse.

Se reprenant, ils se mirent en position et tirèrent. Aucune de leurs balles ne fit mouche et le véhicule continua tout droit, accélérant. A l'intérieur du hangar, un chauffeur gisait inconscient sur le sol.

A la porte ouest, les gardes s'étaient retournés en entendant les coups de feu et virent le camion approchant et son chauffeur encagoulé.

— Fermez le portail ! Cria l'un d'eux.

Les autres s'exécutèrent aussitôt, commençant à faire coulisser le portail.

Assis dans la cabine avec le couple, Franklin, qui s'était baissé lorsqu'ils avaient chargés hors du hangar, releva la tête et vit le portail en train de se refermer ainsi que des gardes déployés devant ce dernier, pistolets en main.

— On ne va pas s'en sortir… On ne va pas s'en sortir…, répéta-il.

Mais ce n'était pas l'avis de Claire, installée au volant.

— Accrochez-vous ! Leur dit-elle.

Roulant déjà bien au-dessus de la vitesse autorisée, elle accéléra encore plus. Droit devant, un tiers du portail était déjà coulissé.

— On ne va pas passer, gémit Franklin.

Alors qu'ils s'apprêtaient à faire feu, les gardes cédèrent soudain à la peur et se jetèrent hors de la trajectoire du camion qui les dépassa. Claire tourna le volant vers la droite, de manière à slalomer entre le portail coulissé à moitié et le poteau. Le camion le franchit ainsi juste à temps et ils n'eurent même pas à déplorer la perte d'un rétroviseur.

— On est passé ! S'écria Franklin, stupéfait.

— Comme papa dans maman ! S'exclama Claire.

Ils traversèrent ensuite un parking en vitesse et empruntèrent une sortie tandis qu'on rouvrait le portail. Dans un coin du parking, des véhicules de la presse étaient stationnés et des journalistes en quête d'image étaient attroupés près du rivage, filmant la flotte et l'activité sur les quais. Ayant entendus le raffut provoqué par la fuite du trio, certains se retournèrent et prirent des images du camion.

Afin d'éviter de longer le bord nord du complexe, Owen indiqua à Claire de tourner gauche au bout de la sortie et c'est ce qu'elle fit, s'engageant dans la rue. Ils tournèrent ensuite à droite à la prochaine intersection, et ils furent bientôt sur la nationale qui conduisait à l'autoroute. Lorsqu'ils s'insérèrent dans une file de véhicules, le couple enleva ses cagoules et le trio soupira de soulagement, pensant qu'ils avaient semés les véhicules que Torres avait probablement envoyés à leur poursuite et qu'il était hautement improbable que le directeur d'InGen Security envoie un hélicoptère à leurs trousses sans attirer l'attention les autorités et la presse locale. Ils eurent raison de l'être.


Dans la salle de contrôle du complexe, au sein du bâtiment de bureaux, Edward Torres attendait nerveusement le rapport de ses hommes.

Monsieur. Ils… Ils nous ont échappés. On ne pensait pas que…, bredouilla une voix à la radio.

Le directeur d'InGen Security frappa du poing la console la plus proche.

— Bande d'incapables !

La pièce devint silencieuse pendant un instant.

— Où pensez-vous qu'ils aillent ? Demanda un de ses subordonnés.

— Je ne sais pas. Si j'étais eux, je chercherais à quitter le pays au plus vite…

Torres se dirigea ensuite vers une baie vitrée donnant sur le golfe, regardant les derniers véhicules rouler vers l'Arcadia ou le Anne B.

— Monsieur. Iger souhaite vous parler, lui annonça-on.

Le directeur d'InGen Security soupira et s'éloigna de la baie vitrée.


— Comment te sens-tu ? Demanda Claire à Franklin.

— Comment je me sens ?! Comme Sarah Connor dans le premier Terminator, voilà comment je me sens ! Répondit-il, encore secoué par les événements des sept dernières heures.

— Je connais le sentiment…

Tout juste sortis de l'agglomération de Puntarenas, ils s'engagèrent sur l'autoroute mais l'informaticien du GPD devint inquiet en remarquant qu'ils prenaient la direction du nord-ouest et non celle de l'est.

— On va où ? San José était dans l'autre direction.

— Je sais, lui dit la directrice déchue après avoir regardé Owen. On ne va pas là-bas.

Elle n'en dit pas davantage et seulement cinq minutes plus tard, ils quittèrent l'autoroute au niveau de Cuatro Cruces, rendant Franklin encore plus confus. Il vit alors une pancarte indiquant le nombre de kilomètres restants jusqu'aux villes les plus notables sur la route :

Miramar 6
Burgo Nuevo 35

Ils retournaient dans les montagnes. L'informaticien regarda l'heure sur le tableau de bord : Il était presque vingt-trois heures. La nuit n'était pas encore finie.


Quelques minutes après minuit, la flotte d'InGen leva l'ancre et mit le cap dans un premier temps sur l'entrée du Golfe de Nicoya et l'extrémité sud de la péninsule éponyme. Ensuite, un voyage de plus d'une semaine l'attendrait.

Kenneth Wheatley et ses mercenaires en firent aussi partie mais InGen les avait faits embarqués non pas à bord de l'Arcadia mais dans le Anne B, avec des hommes d'InGen Security assurant la sécurité à bord du premier navire. Les mercenaires de Wheatley servaient de renforts et de force de dissuasion, prête à être déployée si jamais quelques pirates centraméricains ou agents de compagnies rivales se montraient un peu trop téméraires.

Juan Baró étant encore au Site D, Horatio servait de chef animalier par intérim à bord de l'Arcadia et avant d'aller se reposer après cette journée interminable et pour le moins mouvementée, lui et Brice tinrent à faire un tour afin de voir que tout allait bien du côté des animaux. Alexander Singer les accompagna et étant le seul membre du GPD s'étant retrouvé à bord contrairement à ce qui était prévu, celui-ci se sentit bien seul, surtout que les autres passagers ne l'appréciaient pas particulièrement, tant qu'il eut des difficultés à trouver une cabine. Durant leur tour, Horatio, Brice, Alexander et ceux les accompagnants furent surpris de trouver un Gavilanes mort dans le container d'un des stégosaures. Les restes du malheureux furent récupérés plus tard pour être ensuite, sur ordre de Torres, jetés par-dessus bord.

Quant à Edward Torres et Alistair Iger, ils étaient restés au complexe portuaire, avec le premier comptant sur un de ses subalternes, George Lambert, pour l'informer de ce qui se passerait au sein de la flotte durant le voyage et agir en son nom. Le directeur de la division sécurité et celui des relations publiques allaient rentrer aux Etats-Unis par avion dans la semaine et tandis que Claire, Owen et Franklin retournaient au Site D, Torres songea à un plan pour les arrêter. Il était de temps d'appeler ses contacts au sein des autorités costaricaines.