Notes

Suggestions musicales :

Réveil de Franklin et sa conversation avec le couple au sujet de leur prochaine destination :
- The House of Beorn — Howard Shore, The Hobbit: The Desolation of Smaug. (Jusqu'à 02:24)

Préparer les chevaux/la chevauchée :
- Flight from Edoras — Howard Shore, The Lord of the Rings: The Return of the King.


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Encore endolori par les épreuves de la veille, Franklin se réveilla en gémissant. Ouvrant lentement les yeux, il vit que les rideaux laissaient passer une partie de la lumière du soleil, éclairement doucement la chambre. Le lit étant confortable, l'informaticien voulut y rester et se rendormir. Curieux, il regarda l'heure sur le radioréveil. Voyant qu'il était treize heures passée, ses yeux s'écarquillèrent de surprise et comme pour lui rappeler qu'il avait manqué le petit-déjeuner et probablement le déjeuner, son ventre se mit à gargouiller et toute envie de sommeil disparut.

Il se leva, enfila son T-shirt et son pantalon et sortit de la chambre, se dirigeant vers la cuisine. Avec un peu de chance, le couple était déjà levé et pourrait lui dire où il pouvait trouver à manger. Approchant du salon, il entendit une voix masculine parler en espagnol et devina qu'on avait allumé la télévision. Lorsqu'il sortit du couloir, il ne vit ni Owen ni Claire dans le salon mais Blanca, la mère d'Elena. Elle était assise dans un fauteuil, regardant les informations nationales. Elle remarqua sa présence.

Buenos dias, lui dit-elle.

Buenos dias, répondit-il en esquissant un petit sourire avant de continuer vers la cuisine.

Mais alors qu'il balayait la cuisine du regard à la recherche d'un plat ou d'une assiette d'en cas laissée à leur disposition, Blanca l'interpella. Ne comprenant ce qu'elle lui disait, il la regarda et vit qu'elle pointait la télévision du doigt.

Il quitta la cuisine et s'approcha de l'écran. Blanca lui dit d'autres mots puis éclata de rire. Lorsque des images aériennes du rail et des véhicules accidentés des Gavilanes, puis de l'intérieur du Site D apparurent, il réalisa que la nouvelle de l'incident s'était ébruitée pendant la nuit.

Après avoir introduit le sujet, le reportage parla de l'attentat écoterroriste ayant eu lieu au complexe et de son bilan, aussi bien matériel qu'humain. Trois personnes avaient perdu la vie au cours de ce dernier : Deux des trois écoterroristes et Benito Verde. Franklin fut étonné de constater que Jocelyn n'était pas comptabilisée parmi les victimes alors que Claire lui avait dit qu'elle ne s'en était pas sortie. Un tweet écrit en anglais apparut ensuite à l'écran et des sous-titres en espagnol défilèrent dans la partie inférieure de ce dernier. Tout en niant d'avoir été impliqué dans l'attentat ou d'avoir des liens avec ses organisateurs, l'auteur du tweet déclara que ce genre d'incident pendait au nez d'InGen et que c'était bien fait pour elle après tous les torts qu'elle a causé. Franklin regarda la photo de profil de l'auteur et vit que c'était un homme d'âge médian qui ressemblait énormément à l'acteur Vince Vaughn, un certain Nick Van Owen. Alors que l'informaticien jurait déjà avoir entendu parler de ce nom, le reportage enchaîna ensuite avec un discours de Pedro Merced, discours semblant plein d'accusations et dans lequel il prononçait le nom de Claire Dearing avec un certain dégoût et mépris. Le reportage montra après des images de la directrice déchue, prise la veille lorsque le convoi avait été arrêté à cause de la manifestation. On la voyait provoquer la journaliste états-unienne Cassandra Landis puis on montra l'Arche et mit côte à côte les photos d'elle et de Jocelyn, établissant une connexion que Franklin n'arrivait pas à saisir exactement. Il entendit les mots desaparecida et muerta.

Sont-ils en train de dire que Jocelyn est morte par sa faute ? Voir qu'elle l'a tuée et qu'ils n'ont pas encore retrouvés le corps ?

Après avoir parlé de Claire, le reportage parla de son concubin et on montra non seulement une photo d'Owen mais aussi celle d'un vieillard, un certain Laureano Herrera, nul autre que le fermier ayant succombé à une crise cardiaque après avoir été attaqué par Blue. Des images de véhicules de police garés près du site de l'attaque et d'un corps enveloppé dans un sac mortuaire furent ensuite montrées.

Franklin écarquilla soudain les yeux lorsqu'une photo de lui-même apparut, soulevant un ricanement de la part de Blanca. La photo rétrécit ensuite et des photos de Claire et d'Owen furent affichés au-dessus de la sienne et accompagnées d'un commentaire qui incluait un numéro de téléphone, celui de la police. Trouvant que ça ressemblait fort à un avis de recherche, Franklin se demanda s'ils croyaient qu'il était l'otage du couple et non un simple compagnon d'infortune.

Tout en s'esclaffant, Blanca se tourna vers Franklin et lui pointa le couloir, lui suggérant d'aller réveiller le couple pour le prévenir à ce sujet.

Pour le moins surpris par l'évolution de leur situation, il se dirigea vers la chambre d'ami au fond du couloir, que Blanca avait cédé au couple lorsqu'ils étaient arrivés. Il frappa doucement sur la porte et attendit. On ne lui répondit pas.

— Owen ? Claire ? Demanda-Il

Mais il n'eut toujours pas de réponse. Inquiet, il décida d'ouvrir doucement la porte et de s'avancer un peu dans la chambre d'ami pour pouvoir voir le lit. Seule Claire s'y trouvait, Owen étant probablement aux toilettes. Elle dormait encore, allongée sur le dos, avec la couverture abaissée au niveau de la taille. Il remarqua qu'elle ne portait aucun haut, pas même un soutien-gorge, exposant sa poitrine balafrée. Réalisant qu'elle ne portait probablement rien d'autre sous la couverture, un sentiment de gêne l'envahit et il songea a aussitôt quitter la chambre. Soudain, elle se mit à remuer.

— Merde…, murmura-il, réalisant qu'elle risquait de se réveiller d'une seconde à l'autre.

Avant qu'on ne le surprenne et croie qu'il était un voyeur, Franklin recula, s'apprêtant à refermer la porte mais il sursauta de surprise lorsque son dos heurta quelque chose.

— Oh tu reluquais ma nana là ?! Grogna Owen, réveillant sa concubine par l'occasion.

L'informaticien se retourna précipitamment et fit un pas en arrière, craignant d'être rossé.

— Non, non ! Bafouilla Franklin tandis que le soigneur lui lançait un regard intimidant. Je voulais juste…

Le visage d'Owen se détendit et il posa doucement une main sur l'épaule de l'informaticien.

— Je déconnais ! Dit-il.

Dans le lit, Claire gémit et ouvrit les yeux.

— Ne fais pas ta prude, Franklin, ajouta-elle en se mettant sur son séant. Tu n'as jamais vu une paire de loches ou quoi ?

Par réflexe, l'informaticien se retourna puisqu'elle s'était adressée à lui mais elle tira immédiatement la couverture vers le haut, de manière à ce qu'elle recouvre aussi sa poitrine. Elle lui fit signe de se retourner.

— Ben retourne-toi quand même s'il te plaît, tu n'es pas au Quartier Rouge d'Amsterdam…

Lorsqu'il fit face à Owen, elle s'assit au bord du lit, se pencha pour attraper ses vêtements et éloigna la couverture de son corps.

— Accouches…, lui dit-elle.

— Je regardais les infos et… en plus d'InGen, on est recherchés par la police.

Alors en train de se rhabiller, elle et son concubin se figèrent.

— Pour quelles raisons ? Demanda-elle d'une voix tendue.

— C'était en espagnol, je n'ai pas tout compris mais ils ont parlé de Madame Hodgson, des écoterroristes et du fermier. Monsieur Merced avait l'air de vous accuser.

Claire hocha légèrement de la tête. Alistair Iger ayant quitté le pays dans la nuit, la presse s'était tournée vers le directeur régional, que Torres avait contacté pour lui soumettre une certaine version des faits.

— Accusé de quoi ?

— Moi d'avoir caché le corps du fermier, si ce n'est de l'avoir tué, et toi d'avoir joué un rôle dans la mort de Jocelyn, devina Owen. Et par-dessus le marché, je ne serais pas étonné qu'ils aient prétendus qu'on ait été de mèche avec les écoterroristes.

— Nous sommes les boucs émissaires idéaux ! S'écria sa concubine. C'était sûr qu'InGen allait nous faire ce coup-là ! Nous devons quitter le pays au plus vite.

— Comment ? Lui demanda Owen. Même avec nos passeports, on serait arrêtés à l'aéroport. Et on n'a pas d'assez d'argent pour payer un passeur pour le Nicaragua et tous les autres pays se trouvant entre ici et les Etats-Unis.

— Si c'est foutu par la voie des airs et celle de la terre, il nous reste la voie de la mer, dit Franklin.

Owen le regarda.

— Suggérais-tu qu'on vole un bateau ? Tu sais piloter ?

— Euh non…

— Nous non plus. On revient au souci du passeur.

Le soigneur eut alors une idée.

— On n'a pas à remonter toute la côte jusqu'aux USA. On pourrait peut-être chercher asile dans les Cinq Morts.

— Mais ça nous fait rester au Costa Rica, lui fit remarquer Claire.

— Comme Nublar, les Cinq Morts ne sont plus véritablement costaricaines depuis une trentaine d'années. Austin avait raison sur ce point. Nous aurons en tout cas de meilleures chances là-bas que sur le continent. Je vais appeler des gens de confiance…

Franklin laissa le couple finir de se rhabiller et attendit hors de la chambre. Ils sortirent peu après, portant leurs vêtements de la veille. Dans ses poches, Claire avait toujours ce qu'elle avait volé à l'assassin et elle avait aussi remis le pistolet dans son pantalon. Ils allèrent au salon, se chaussèrent et Alonso entra au même moment dans la maison.

— Salut, tu as des nouvelles de ton père ? S'enquit Owen lorsqu'il le vit.

— La police est venue au Site D. Ils ont pris vos affaires, répondit l'adolescent.

— Que fait-on ? On attend Juan ? Demanda Claire.

— Ma mère est en train de seller des chevaux, dit Alonso. Allez la rejoindre à l'écurie mais ne passez pas par devant, il y a un homme qui nous espionne de sa voiture depuis ce matin. Passez par le jardin et suivez le chemin. Je vais préparer quelques provisions et je viens vous rejoindre.

Suivant son conseil, ils se dirigèrent vers la porte donnant sur le jardin derrière la maison.

— Au revoir, leur dit Blanca d'un air jovial, amusée par le fait d'avoir eu des fugitifs sous le même toit qu'elle.

Une fois dehors, ils se dirigèrent vers l'extrémité opposée du jardin.

— Il a dit qu'elle sellait des chevaux ? Demanda Franklin au couple. Mais je ne sais pas monter à cheval !

— Nous si, dit Owen en regardant sa concubine.

Bien que les deux aient faits de l'équitation avant d'être engagés par InGen, il faisant surtout allusion à une promenade équestre qu'ils avaient eue ensemble non loin de Sámara, sur la côte ouest de la péninsule de Nicoya, près de cinq ans plus tôt. Elle lui sourit, se rappelant de la petite course qu'ils avaient eue et du galop de leurs chevaux sur la plage. Le perdant avait dû payer le dîner au restaurant le soir-même.

Après avoir traversé le jardin, ils franchirent un portail et suivirent un chemin ombragé qui les emmena jusqu'à un bâtiment construit tout en longueur. Entendant des piaffements et des hennissements, Franklin réalisa que la maison faisait partie d'un centre équestre, probablement géré par Elena, et il se rappela aussi avoir vu un prospectus à son sujet au Cañada de las águilas.

Ils trouvèrent une porte et pénétrant dans l'écurie, ils trouvèrent la gérante du centre plus loin, portant une selle.

Elle les salua et alors qu'ils l'aidaient à préparer quatre chevaux, elle leur rapporta ce qu'on disait à leur sujet aux informations et leurs suppositions se retrouvèrent confirmées.

— On ne va pas aller à cheval jusqu'à la côte, rassurez-moi ? Demanda Franklin, inquiet.

Elena rit.

— Non. On vous emmène à quelques kilomètres plus au sud, du côté de Corrales. Un autre moyen de transport, préparés par des amis, vous y attend.

Alonso vint les rejoindre, apportant le sac de provisions, et lorsqu'ils eurent finis de préparer les chevaux, ils les emmenèrent par la bride hors de l'écurie. Etant donné qu'il n'avait jamais fait d'équitation, on dit à Franklin qu'il devait monter avec un de ses compagnons et Owen se proposa.

Progressant dans la direction opposée à celle de la maison et de la route où l'espion était toujours stationné, ils atteignirent l'entrée d'un des sentiers de promenade qu'Elena ou ses employés empruntaient d'ordinaire avec leurs groupes. Là, elle leur indiqua qu'ils pouvaient monter en selle et Owen aida Franklin à s'installer sur la croupe de leur cheval. Alonso se mit à les regarder avec un amusement non-dissimulé.

— Je sais bien que des pornos gays débutent ainsi mais fais la moindre allusion à Brokeback Mountain et je te garantis qu'il t'arrivera des bricoles gamin, l'avertit Owen en espagnol d'un ton amical. Fais gaffe, ton père n'est pas là…

Alonso rit.

— Si seulement vous arrivez à me rattraper, répliqua-il. Je suis certain que je suis meilleur cavalier que vous.

Elena se retourna vers eux.

— Vous êtes prêts ? Demanda-elle aux fugitifs et à son fils.

— Euh pas vraiment…, répondit Franklin, ne se sentant pas du tout à l'aise sur la croupe d'un cheval.

— Il le faudra bien. La chevauchée sera relativement courte, mais soutenue, lui dit Owen.

Puis le soigneur se tourna vers le fils de Juan.

Allons-y, Alonso ! Lui lança-il, ayant trouvé l'occasion d'utiliser cette expression française qu'il avait apprise.

Ouvrant la marche, la gérante du centre les emmena sur le sentier, sur lequel leurs chevaux trottèrent pendant un temps avant de ralentir lorsqu'il se mit à décrire des lacets alors qu'il gravissait une pente.

En haut, le bois se clairsema et laissa la place à une grande clairière, large de près de trois cent mètres. Jugeant que le lieu était idéal pour juger leur tenue sur un cheval galopant, elle éperonna son cheval et celui-ci s'élança à toute vitesse. Owen et Claire firent de même avec leurs montures respectives et dans le dos du soigneur, Franklin poussa un cri de surprise et s'accrocha aussi fermement à Owen qu'un jeune singe à sa mère, soulevant un ricanement moqueur de la part d'Alonso alors qu'il éperonnait son cheval à son tour. Remarquant que l'informaticien parvenait néanmoins à s'accrocher et que le collègue de son mari et leur ancienne patronne étaient d'assez bons cavaliers, Elena fut rassurée.

Laissant derrière eux le centre équestre, la vallée de l'Aranjuez, le Monte Nebuso ainsi que le Pilar del Cielo plus loin au nord, le groupe chevaucha vers le sud-est, la direction des gorges de la Celeste. Après avoir galopés brièvement, ils ralentirent, de manière à pouvoir traverser une route en toute sécurité avant de revenir à l'ombre des arbres, suivant les sentiers équestres. Ils ne virent personne sur cette portion du trajet, hormis les occupants d'un éco-lodge qui les saluèrent lorsqu'ils passèrent à proximité, prenant le trio pour de simples touristes en randonnée. Ils traversèrent une autre route et alors qu'ils descendaient dans les pâturages des fermes établies entre le village de Jabonal et la voie ferrée, ils devinèrent la présence de cette dernière au loin, les arbres empêchant de voir le rail sauf au niveau de quelques trouées.

— Dire que nous emmenons souvent des groupes de ce côté du rail, dit Elena alors qu'ils avaient ralentit, suffisamment pour qu'elle puisse parler avec les autres cavaliers. C'est un miracle que ceux qui y soient allés n'aient pas été attaqués. Ils ont entendu l'hélicoptère ainsi que des coups de feu. Ils disaient qu'ils avaient l'impression d'être à proximité d'une zone de guerre. Que s'est-il passé ?

— Les ennemis d'InGen ont attaqués le train, répondit Owen.

Dépassant Jabonal, le groupe franchit peu après une petite rivière à gué, qui avait donné son nom au village, et braqua vers l'est, traversant une énième pâture avant de s'enfoncer dans le bois de Corrales. Au milieu de celui-ci, Elena arrêta le trio et son fils partit devant, disparaissant deux ou trois minutes avant de revenir et d'indiquer à sa mère par un hochement de tête que les choses se déroulaient comme prévu. Ils se remirent en route et après un tournant, ils arrivèrent en vue d'une moto avec sidecar, garée sur le côté du sentier.

— Voici votre prochain moyen de transport, annonça Alonso au trio.

Alors qu'ils se rapprochaient en trottant, Claire reconnut le modèle de moto car c'était le même que celui utilisé par InGen et elle se souvint alors d'une histoire qu'elle avait entendue alors qu'ils étaient au Site D, au sujet d'une moto envoyée en réparations qui n'était jamais revenue.

— Ce n'est pas la moto qui était partie au garage mais qui n'est jamais revenue, soit disant parce qu'elle était foutue ? Demanda-elle alors qu'ils posaient pied à terre. Celle dont parlaient certains à la Ferme ?

— Je crois que si, dit Owen.

— Ben écoute. InGen aime enculer ses employés. Ils ont bien le droit de l'enculer en retour.

Alonso ne dit rien mais le sourire complice qu'il leur adressa fut une réponse suffisante et lorsqu'elle inspecta la moto au niveau de l'arrière de la selle, là où on trouvait le logo d'InGen sur celles rencontrées à la Ferme, la directrice déchue vit un carré de peinture d'une nuance légèrement différente de celle recouvrant le reste du véhicule. Owen saisit les clés que lui tendit le jeune homme et mit les clés sur le contact et alluma le moteur, vérifiant que la moto était en état de marche.

— Par contre, il n'y a que deux casques, les informa Alonso en sortant ces derniers du sidecar.

Le soigneur hocha de la tête et se tourna vers sa concubine, qui venait de trouver une paire de lunettes de soleil semblables aux siennes dans la boîte à gant du sidecar, où on avait dû les laisser par inadvertance. Elle les essaya et constatant qu'elles lui allaient, elle les garda.

— Tu en mettras un, Claire, dit-il. Tu sais bien à quel point je vénère ta rousseur mais là, il faut la cacher, chérie. Et tu garderas ta veste. Ça va encore plomber sur la route.

Elle acquiesça et saisit l'un des casques. Owen tapota l'épaule de Franklin.

— Franklin, voici l'autre. Tu te mettras dans le sidecar.

Il lui tendit le dernier casque ainsi qu'une carte routière.

— Tu seras chargé de nous indiquer les directions, ajouta-il.

— Très bien mais on se rend dans quel port si vous voulez toujours aller dans les Cinq Morts ? Demanda Franklin.

Owen consulta son portable.

— On m'a répondu. Il y a un passeur à Quepos qui serait susceptible de nous emmener : Marcos Puig. Une fois là-bas, nous devrons chercher le Virgen del Carmen II. C'est son bateau.

— Acceptera-il de nous emmener cependant ? Intervint Claire.

— Il a eu quelques démêlés avec la Garde Grise, lui apprit Owen. Nous emmener sera peut-être dans son intérêt.

Peut-être, répéta sa concubine, ennuyée par ce mot.

— Je te laisse établir l'itinéraire, Franklin, dit le soigneur en tentant d'ignorer la contrariété de Claire. Il faut qu'on évite Puntarenas. Les flics nous y guetteront.

Owen laissa l'informaticien du GPD étudier la carte et alla converser avec Elena.

— Evitez le nord pendant quelques jours, lui conseilla-il.

— A cause du carnotaure ? Devina-elle. Juan m'a prévenue hier dès qu'il en a eu l'occasion.

— C'est une bonne chose qu'il ait fait ça. Espérons qu'InGen ne l'apprenne pas. Ils pourraient le virer. Ou pire… Il vous a dit d'autres nouvelles au sujet du carnotaure ? Est-ce que l'UCA l'a recapturé ?

— Ils n'ont pas eu des nouvelles d'eux depuis l'aube, répondit Elena. Certains sont partis à leur recherche mais on craint le pire.

Le trio remercia ensuite les Baró pour leur hospitalité et leur aide, et ces derniers leur souhaitèrent bonne chance avant de remonter en selle et de chevaucher vers le nord, ramenant les chevaux au centre équestre.