Ils s'exécutèrent et lui narrèrent la genèse de l'Indominus, sa naissance, sa jeunesse et sa relation avec les autres pensionnaires des enclos de quarantaine, son évasion et ses terribles actions durant la Chute… Se rappelant de la découverte des documents sur la clé USB de Zara, ils lui parlèrent aussi de la composition génétique du Fléau de Masrani, de l'ADN humain et de l'origine de ce dernier.
— Quand on regarde attentivement, c'est vrai qu'on peut discerner un petit air de famille… Ça doit être la mâchoire ou l'air altier, observa Santagar alors qu'il comparait Claire à l'Indominus, dont une photo était affichée sur l'écran de son téléphone. Sans offense, hein ?
Claire se contenta d'hausser les épaules.
Alors que l'horloge du bureau affichait presque midi, le couple n'eut plus rien à dire sur l'Indominus et après les avoir regardés dans les yeux, Santagar mit fin à l'enregistrement de leur conversation.
— Un échange doit s'effectuer dans les deux sens, dit-il avant de sortir une série de photographies, qu'il posa sur le bureau.
Il invita le couple à les regarder. La directrice déchue et le soigneur remarquèrent qu'elles montraient un jet privé arrêté sur le tarmac d'une piste. Près de l'avion, plusieurs SUV noirs étaient garés et formant un périmètre de sécurité autour de l'appareil, il y avait plusieurs soldats vêtus de noir. Derrière les soldats, ils virent un groupe d'une vingtaine de personnes et parmi elles, il y avait aussi bien des hommes et des femmes en habits de civils que des hommes de l'UCA, rassemblés autour d'une cage de transport qu'on amenait à l'avion. La cage était de taille moyenne, suffisamment grande pour contenir un animal de la taille d'un jaguar mais le couple savait que derrière ses parois opaques, était caché le jeune Indoraptor. Parmi les individus en habits civils, le couple reconnut un petit quinquagénaire sino-américain bien familier.
— Ces photos ont été prises au mois de février de l'an dernier, à l'aérodrome San Agustin de Chomes. C'est au nord d'ici. L'avion a pris la direction du nord-ouest, les informa Santagar.
— Celle de la Californie, devina Owen.
— Février vous dîtes ? Dit Claire. Juste avant que Washington ne décide de faire chier InGen… Ils ont senti ça et envoyés l'Indoraptor au pays avant qu'il n'y ait trop de complications.
— Vous avez des théories au sujet de sa destination ? Leur demanda l'agent du DRS.
— On en a discuté l'autre jour, répondit-elle en regardant son concubin. On doute qu'ils l'aient envoyé à Palo Alto et s'ils l'avaient fait, les agents du FBI l'auraient découvert lors de leur perquisition.
Santagar hocha doucement de la tête.
— Je ne serais pas étonné d'apprendre qu'InGen ait des sites secrets. Je crains que cette affaire dépende désormais du FBI et des autres autorités de votre pays. Mes supérieurs attendent mon rapport. Ils en parleront ensuite avec leurs homologues états-uniens. Il n'y a plus qu'à espérer que ces derniers soient disposés à enquêter. A moins que vous voulez continuer d'espionner pour nous ?
— Non sans façon. Une fois mais pas deux, répondit Owen.
— Je comprends, dit Santagar en riant avant de jeter un coup d'œil à l'horloge. C'est l'heure de manger. Rendons ce bureau au commissaire Cazenova et allons dans la salle de réunion. Je vais nous commander à manger. C'est moi qui régale, je vous dois bien ça après les soucis que je vous ai occasionnés.
Avant de se lever, l'agent sortit un énième objet de son sac.
— Je crois que ceci vous appartient, Claire, dit-il en lui tendant son demi-masque.
Elle le prit, le remercia d'un léger signe de tête et ils quittèrent le bureau. Ils allèrent dans la salle de réunion, où Santagar laissa le couple sous la surveillance de deux policiers avant d'aller chercher les repas commandés.
Une heure plus tard, alors qu'ils mangeaient en silence, Owen demanda :
— Combien de temps allons-nous rester ici ?
— Le temps que la police enquête plus en profondeur et qu'on vous organise un procès… Un mois, l'informa Santagar. Si vous avez de la chance…
— Un mois ?! S'écria Claire la bouche à moitié pleine. Mais nous sommes supposés aider l'opération !
— Je suis désolé mais c'est comme ça. Les aléas de la bureaucratie…
— Si on nous relâche au bout de mois, on reviendra juste à temps pour la vente, calcula Owen. Tu parles d'un stage, Claire ! On va en passer un quart au trou ! Lockwood va être content, c'est moi qui te le dis.
— Autant dire que son aide, je pourrais me la carrer dans le cul ! Grommela la directrice déchue.
— Si vous êtes important à ses yeux, peut-être pourra-il accélérer les choses d'une manière qu'il m'est interdit de décrire sous ce toit. Mais malgré toute sa bonne volonté, je doute qu'il puisse vous réintégrer dans l'opération. La guerre est déclarée entre vous et InGen. Si jamais ils vous proposent de revenir, ce sera pour vous attirer dans un guet-apens.
— Mouais, je crois que je peux dire adieu au soutien de la fondation Lockwood. Putain…
— Mais si vous nous aidez correctement, vous gagnerez celui de l'état costaricain, lui assura l'agent du DRS. Nous sommes qu'un tout petit pays d'Amérique Centrale mais c'est mieux que rien. Ne criez pas défaite tout de suite, Claire. Peut-être que vous trouverez d'autres alliés... Profitez de la vie en attendant. Pura Vida comme on dit ici.
— Profiter de la vie… Euh moyen. Je vais dormir un mois dans une cellule avec des poivrotes, des junkies et peut-être même des putes syphilitiques. Bonjour l'angoisse !
Santagar rit et secoua la tête.
— Rassurez-vous, vous n'allez pas retourner dans vos cellules. Vous partez ce soir pour San José. Vous y serez assignés à résidence en attendant votre procès.
Il eut un moment de silence avant qu'Owen prenne la parole :
— La résidence, elle a une piscine ?
— Non. La résidence avec piscine n'était pas disponible, répondit Santagar.
— Flûte, jura le soigneur déçu.
Ils finirent de déjeuner et aux alentours de treize heures trente, d'autres policiers entrèrent dans la salle de réunion, amenant avec eux avec une farde et un bloc-notes. Installé en face du couple, Santagar ouvrit son ordinateur portable et pianota sur le clavier et le pavé tactile un instant avant de commencer la seconde réunion. Pour faciliter la compréhension des policiers avec eux, ils décidèrent de converser en espagnol.
— Passons désormais à un tout autre sujet, déclara l'agent du DRS. Bien qu'il soit connecté à celui dont nous avons parlé avant midi.
Il fit signe à un des policiers et celui-ci posa sur la table une petite pochette plastique qui contenait un seul petit objet. Se penchant au-dessus, le couple vit que l'objet était une sorte de dragée de couleur violette.
— Savez-vous ce que c'est ? Leur demanda-il.
— Aucune idée. On dirait une de ces dragées qu'on peut voir dans Harry Potter, répondit Owen.
— Elle n'est pas magique mais c'est comme si.
— Des médocs ? De la drogue ? Devina Claire.
— Bingo ! De la drogue, confirma Santagar. Du Bonbon de Licorne. Elle commence à faire parler d'elle aux infos depuis quelque temps.
De la farde, un autre policier sortit une collection d'articles de presse qui parlaient de cette nouvelle drogue.
— Je crois en avoir entendu parler à la radio pendant la semaine, se rappela le soigneur avant de poser ses yeux sur l'article que sa concubine lisait.
Celui-ci relatait l'épreuve qu'avait traversée un certain Silvio, âgé de cinq ans. Après avoir avalé par inadvertance un Bonbon de Licorne ramené à la maison par un proche, le jeune garçon avait été pris de violentes hallucinations, dans lesquelles il vit entre-autres des singes et des serpents danser sur son lit. Alertés par ses cris, ses parents l'avaient directement emmené à l'hôpital et fort heureusement, le petit Silvio a pu être traité à temps et ses jours n'étaient plus en danger.
— Et pourquoi vous en parlez à nous ? On est ni chimistes, ni membre d'une quelconque brigade des stups. Comment on pourrait vous aider à ce sujet ? S'enquit la directrice déchue.
On leur tendit un rapport de la police scientifique et le couple commença à le feuilleter.
— Notre laboratoire a découvert que le Bonbon de Licorne est l'évolution d'une autre drogue que vous connaissez surement : Le Liopleurodon magique, nommée ainsi en référence à une série de courts-métrages d'animation, Charlie la Licorne, crée par un certain Jason Steele, expliqua Santagar avant de retourner son ordinateur portable pour leur montrer l'écran.
Le couple le regarda et vit qu'une vidéo Youtube était affichée. Elle avait pour titre Charlie la Licorne Le chemin du Liopleurodon magique et l'agent lança sa lecture.
Ils regardèrent le début de la vidéo, où le protagoniste de la série, une licorne grise léthargique et pessimiste nommée Charlie, se faisait déranger dans son sommeil par deux autres licornes, une rose et une bleue, qui lui demandèrent d'aller avec eux à la Montagne de Bonbons.
— Comme par hasard, il est question d'une montagne de bonbons dans ce même court-métrage, commenta Santagar. Dire que nous avons mis des mois à établir un lien entre la Lioplo et le Bonbon de Licorne, alors qu'il était là, sous nos yeux.
Après moult insistances de la part de ses deux turbulents congénères, Charlie accepta et les suivit à travers une forêt, où ils rencontrèrent un Liopleurodon échoué qui, selon les deux licornes facétieuses, leur indiqua le chemin à prendre pour la Montagne de Bonbons. Mais tout ce que Charlie, et les visionneurs, entendirent fut des gargouillis inintelligibles de la part du reptile marin. Cependant, la licorne grise continua et lui et ses deux compagnons arrivèrent à la Montagne de Bonbons. La licorne rose et la bleue encouragèrent Charlie à entrer dans une caverne dans la montagne mais une fois qu'il fut à l'intérieur, le chemin se bloqua derrière lui et on le tabassa dans le noir. A son réveil, Charlie découvrit avec irritation qu'on lui avait volé un rein.
— Donc vous étiez au courant au sujet de la Lioplo sur Nublar ? Demanda Claire.
— Voyons, Madame Dearing. Vous vous doutiez bien qu'on avait quelques agents sur l'île et qu'on vous surveillait avec autant d'intérêt qu'un chef d'état.
Elle laissa échapper un petit rire.
— Comme si vous traitiez Jurassic World comme une nation étrangère susceptible de vous causer des ennuis….
— On rit, on rit… mais c'était comme si, admit l'agent.
Claire soupira.
— Ne croyez pas que je n'ai pas cherché à mettre fin au trafic de Lioplo. J'ai essayé mais en vain. Selon certains, des officiers de la J-SEC mouillaient dedans. Mes ordres ont du se perdre en cours de route…
— Vous dîtes que la J-SEC mouillait dedans ? Très intéressant. Cela fait une connexion supplémentaire entre ces drogues et InGen Security.
— Supplémentaire ? Répéta Owen.
On leur ouvrit un autre dossier et parmi les documents figurant dans ce dernier, le couple reconnut le même emblème du crotale que celui vu chez les deux assassins.
— Nous soupçonnons les Cascabels, un des gangs majeurs de la région de San José, d'être à la tête du trafic de Bonbon de Licorne. Ce gang est officieusement dirigé par cet homme, Sebastián Bonel, exposa Santagar en leur désignant une photo d'un gros d'âge mûr à l'allure soignée. Il possède plusieurs entreprises, dont la boîte de nuit L'Athene, véritable épicentre de la consommation de Bonbon de Licorne…
Ils regardaient à présent une carte qui situait les incidents en lien avec la consommation de la drogue. Il y avait une concentration flagrante de points au sein et autour du quartier Hospital à San José, le même où se trouvait L'Athene, en plein cœur du territoire des Cascabels, délimité sur une autre carte.
— La police surveille Bonel depuis plusieurs années déjà, attendant qu'il fasse un faux-pas fatal. Il se trouve que quelqu'un que vous connaissez et appréciez bien, Monsieur Edward Torres, a été vu plusieurs fois en compagnie de Monsieur Bonel, y compris très récemment, il y a quatre jours.
— Le même soir où on est venu vous voir pour vous parler de ce qu'on avait trouvé dans la maison.
Santagar hocha de la tête.
— Il n'est pas difficile de deviner l'objet de leur entrevue. Et en parcourant ce dossier, vous aurez compris que les deux assassins que vous avez rencontrés cherchaient à intégrer définitivement le gang et que votre liquidation allait le leur permettre. Mais comme on le sait, ce fut les liquidateurs liquidés… Deux racailles de moins dans les rues. Pour en revenir au sujet de la relation entre Torres et Bonel, ils ont également eu des entrevues avant et après les évènements de Noel 2017. Selon les rapports de notre informateur, les Cascabels ont prêtés des hommes à InGen Security juste avant l'effondrement de Jurassic World mais ceux-là ne sont jamais revenus, ayant été massacrés comme d'autres lors de l'insurrection des gardes gris. InGen a également loué des hommes auprès de deux autres gangs : Les Gavilanes et les Singes Noirs. Si on croit votre récit des événements d'avant-hier, je crois que vous les avez également rencontrés.
— Vous parlez des motards et des adeptes de parkour qui ont attaqués le train ? Devina Owen. Alors comme ça, InGen faisait affaire avec eux ? Cette dernière a décidément le don de transformer ses anciens alliés en ennemis.
— Et depuis que les Pourfendeurs ont été détruits, les gangs n'ont plus aussi peur d'InGen qu'avant, ajouta Santagar.
— Mais pourquoi les relations entre Torres et les Cascabels sont restées correctes là où celles avec les deux autres gangs semblent s'être tant détériorées que les ennemis d'InGen ont pu les engager ? Souleva Claire.
— C'est ce qui m'intéresse plus particulièrement, dit Santagar.
— La Lioplo. Vous avez dit que le Bonbon de Licorne est l'évolution de la Lioplo et j'ai cru comprendre que les Cascabels en avaient le monopole…, récapitula Owen.
Santagar hocha de la tête.
— Plusieurs des soigneurs à la Ferme parlaient d'un stock de Lioplo qui traînait dans les Profondeurs, et qui a été abandonné lors de la Chute, dit le soigneur. Et si ce stock n'avait pas été détruit ou consommé mais retrouvé par les troupes d'InGen Security puis envoyé sur le continent, où Torres en a fait cadeau aux Cascabels pour conserver leur loyauté ? En échange d'un pourcentage sur les bénéfices du trafic, il a dû également leur donner la recette.
— Mais ce faisant, il n'a offert aucune compensation aux Gavilanes et aux Singes Noirs, qui n'ont pas dû apprécier cet affront, ajouta Claire.
— Surtout que ces deux gangs sont rivaux des Cascabels, leur apprit Santagar. On peut s'estimer chanceux qu'une guerre n'ait pas éclaté entre les différents gangs. Du moins, pas encore… Que la peste soit d'InGen. Que savez-vous au sujet de la fabrication de la Lioplo ? Connaissez-vous les ingrédients ? En avez-vous déjà goûté ?
Ils secouèrent la tête, puis Owen dit :
— Les rumeurs disaient qu'une toxine contenue dans la salive des Compsognathus était l'ingrédient clé.
— Compsognathus…, répéta l'un des policiers en prenant le nom en note.
— Un petit dinosaure bipède de la taille d'un poulet. Vert avec des mâchoires fines et une longue queue, décrivit le soigneur. Quand il y en a un, ça va… C'est quand il y en a plusieurs qu'il peut y avoir des problèmes. On les surnomme Compys.
— Ah, les Compys ! S'écria l'un des policiers. Les mêmes que ceux qui nous occasionnent quelques problèmes dans la péninsule de Nicoya ?
Le couple hocha de la tête.
— Sont-ils faciles à élever ? Les interrogea Santagar.
— Oh ça oui. Comme des lapins.
— Vous pensez que des particuliers seraient capables de lancer un élevage clandestin ? Demanda l'agent du DRS.
— Si ils reçoivent quelques conseils élémentaires de la part de quelqu'un connaissant ces animaux, oui, dit Owen.
— Un employé ou ex-employé d'InGen par exemple ? Aux dernières nouvelles, InGen n'as pas encore ouvert d'animaleries spécialisées où elle vendrait des dinosaures et autres animaux déséteints. Les éventuels animaux fournis l'ont donc été par-dessous le manteau.
— Or ce Bonel a la chance d'être ami avec un cadre d'InGen…
Claire écarquilla les yeux puis posa sa main sur le bras de son concubin.
— Les compys disparus ! Tu sais ceux dont parlait Zia…, lui dit-elle en anglais à voix basse.
— Zia ? Répéta Santagar.
— Zia Rodriguez, la vétérinaire du Groupe de Protection des Dinosaures, une collègue et amie de Franklin, répondit Claire, reparlant en espagnol. Elle a mené une petite enquête personnelle durant notre séjour.
— Elle est encore au Costa Rica ? Demanda l'agent tout en prenant des notes.
— Elle devait partir avec le train mais les événements avec Blue… mon raptor, l'en ont empêchée, l'informa Owen. Elle est encore au Site D. Je suppose qu'elle partira avec un des avions cargo, si vous ne les retenez pas…
— Et qu'est-ce que Mademoiselle Rodriguez a découvert ?
— Qu'un employé avait fait passer des compys pour morts avant de confier les corps à des employés d'InGen Security.
— Quand ça s'est produit ?
— Au début de l'an dernier.
— Ah, comme par hasard…, commenta l'agent du DRS. Décidément, beaucoup de choses se sont passées à cette période. Cet employé, qui est-il ?
— Les Compys ont été découverts par un des soigneurs, Pedro Olla, l'informa Owen d'un ton hésitant. Mais il n'est pas coupable. Il a été dupé dans cette affaire et…
— Ne tournez pas autour du pot, le coupa Santagar. Si vous connaissez l'identité de celui ayant exfiltrés les Compys du Site D, vous devez me le dire. Notre accord tient que si vous dîtes l'entière vérité.
Après avoir émis un soupir de malaise, Claire répondit :
— On soupçonne Brice Le Goff, le vétérinaire.
— Un Français je présume vu le nom ?
Claire hocha de la tête.
— Compte-il rester chez InGen ?
— Non, il l'aura quitté d'ici septembre ou octobre je pense, une fois que les animaux seront partis dans leurs établissements d'accueil. Il a postulé au Puy du Fou, un parc à thème historique en Vendée, dans l'ouest de la France. Si jamais vous le cherchez à l'avenir, je crains qu'il ne vous faille aller jusque là-bas.
Santagar caressa sa moustache.
— Dommage que je ne connaisse personne à la DGSE… J'ai des amis au Royaume-Uni mais pas en France.
— D'où l'accent, dit Claire.
— Je vous demande pardon ?
— Lorsque vous parlez anglais, vous avez un accent britannique. Il nous a surpris lorsque nous nous rencontrâmes, expliqua la directrice déchue. Puis, je me suis dit que si vous étiez un agent des services secrets de ce pays, vous aviez dû être formé à l'étranger. Là où certains de vos camarades sont probablement allés aux Etats-Unis, vous êtes allés au Royaume-Uni et chopé votre accent là-bas. Je suppose que c'est là-bas que vous acheté cette pipe et commencé à fumer avec tel un personnage de Tolkien ?
— Dans le mille, confirma l'agent, impressionné par l'esprit de déduction de la directrice déchue.
Ils terminèrent la réunion un peu plus tard et alors qu'on les emmenait au véhicule qui allait les conduire à San José, Santagar dit au couple :
— Je sens que notre collaboration va bien se passer. Soyez tranquilles, je vous promets que vous serez de retour aux Etats-Unis juste à temps pour la vente à Orick.
