Notes
Casting hypothétique :
Stanley Weber dans le rôle de Nicolas Prieur
-o-
Comme promis, elle lui envoya l'adresse et l'heure du dîner peu avant dix-sept heures trente. Il rentra chez lui, y déposa ses affaires de travail, et ressortit un peu plus tard, se dirigeant vers un arrêt de bus le long de Van Ness Avenue. Là, il prit un bus qui l'emmena au nord, jusqu'à Fisherman's Wharf. Près de cette célèbre partie de San Francisco, se trouvait Chez Luc, le restaurant devant lequel Sophie lui avait donné rendez-vous à dix-neuf heures. Il la vit près de son entrée, en compagnie d'un jeune trentenaire brun de cheveux, doté d'une fine moustache et d'une barbe courte et bien taillée qui allaient bien avec les traits harmonieux de son visage. Sophie était déjà grande mais ce Nicolas la dépassait de quelques centimètres et avait un corps tout aussi élancé et maintenu en forme par une activité sportive régulière. Guillaume le voyait bien faire son jogging tous les matins dans l'un des parcs de la ville.
Voyant son ami de longue-date arriver, Sophie attira son attention avec un signe de la main :
— Guillaume ! On est là !
Il lui répondit par un signe de tête et alors qu'il les rejoignait, Nicolas le salua :
— Monsieur Vuillier. Bonsoir. Sophie m'a dit que vous alliez nous rejoindre.
Ils échangèrent une poignée de mains et il ajouta :
— Entrons. J'ai réservé une table sur la terrasse.
Quelques minutes plus tard, ils furent installés à leur table, sur la terrasse qui donnait sur la baie. Une serveuse vint leur apporter des apéritifs et Nicolas commanda auprès d'elle une bouteille de Bordeaux rouge.
— Elle m'a dit que vous étiez un vieil ami et que son père avait été votre supérieur pendant un temps, dit Nicolas au directeur du CSMD tout en versant du vin dans leurs verres.
Guillaume, qui venait de recevoir un message de la part de Michaela Kelly, rangea son portable et releva les yeux pour le regarder. Il l'avait prévenue qu'il était au restaurant et qu'il n'allait pouvoir la rappeler que plus tard.
— Oui, Jean-Yves et moi correspondons de temps à autre. J'ai rencontré Sophie pour la première fois lorsqu'elle avait onze ans.
— Je vois.
— Elle avait les cheveux longs à l'époque et elle était toute menue. Mais c'était déjà une battante très déterminée, poursuivit Guillaume. Je me souviens encore de cette fois où elle m'avait battue à la course au Parc de la Tête d'Or (*).
— Je m'en souviens aussi, dit Sophie. Tu avais bien couru mais je t'ai quand même battu à plate couture.
— J'ai ménagé mes efforts pour te laisser gagner, précisa le directeur du CSMD.
Sophie esquissa un léger sourire puis porta son verre à sa bouche pour boire un peu de vin.
— D'où êtes-vous, Guillaume ? Demanda Nicolas.
— De l'Ain.
— Vous êtes de province ?
De province ? Répéta Guillaume dans sa tête. Génial, un parigot…
— Oui, répondit-il, légèrement agacé par ce terme. Et ?
— C'est juste que ça me surprends de voir quelqu'un de l'Ain occupant le poste de directeur général d'une agence onusienne au beau milieu d'une mégapole américaine.
— On va dire que j'ai eu de la chance… Sinon, vous faîtes quoi dans la vie, Nicolas ?
— Import-export. Je m'occupe de la vente de certains produits français aux Etats-Unis.
— Vous vivez depuis longtemps dans ce pays ?
— Ça fera bientôt huit ans.
— Huit ans, répéta Guillaume. Je suppose que vous devez connaître la région bien mieux que moi.
C'est alors qu'une serveuse, une jeune femme potelée, arriva pour prendre leurs commandes.
— Bonsoir Messieurs-dames, avez-vous fait votre choix ? Demanda-elle.
— Oui. Je vais prendre des filets de porc farcis à la sauce de riesling aux pommes, répondit Nicolas.
— Un Cioppino (**) s'il vous plaît, dit Guillaume.
— Quant à moi, ce sera une blanquette de veau, dit Sophie.
— Je suis désolée Madame mais ça ne va pas être possible pour la blanquette, lui apprit la serveuse. Nous avons eu un souci de livraison et nous n'avons plus les champignons pour la blanquette. Cependant, je peux vous sugg…
— Non. Je veux une blanquette de veau, la coupa l'agente de la DGSE. Qu'elle ait des champignons ou pas.
— Mais madame… Sans les champignons, la blanquette perd un peu de saveur. Ne voudriez-vous plutôt pas….
— Vous m'avez entendue, dit Sophie avec fermeté. Une blanquette de veau, sans champignons en l'occurrence. S'il vous plaît.
— Très bien, une blanquette de veau sans champignons pour Madame, concéda la serveuse, intimidée.
Pendant ce temps, Guillaume s'était souvenu que des collègues étaient allés dans ce restaurant et avaient recommandés les harengs pomme-à-l'huile.
— J'ai une question. On m'a dit le plus grand bien des harengs pomme-à-l'huile. Serait-il possible d'en avoir en entrée ?
— Bien sûr. Le patron vous en apportera un ramequin, vous vous ferez une idée.
— Merci, lui dit le directeur du CSMD avec un sourire.
La serveuse finit de prendre leurs commandes en note et retourna à l'intérieur.
— Vous comptez vous rendre dans ces îles perdues ? Demanda Nicolas plus tard, alors que Guillaume parlait de sa visite programmée dans les Cinq Morts. Il n'y a rien que des gros lézards stupides et des barbares encore coincés au Moyen-Age. Une zone de non-droit, voilà ce qu'est cet archipel. Quelqu'un ferait bien d'y aller faire le nettoyage.
Effaré par ces propos, Guillaume ne put s'empêcher de grimacer. Il reposa sa cuillère dans son assiette de Cioppino, regarda Nicolas dans les yeux, et, d'un ton calme mais ferme, répliqua :
— Nicolas. Je vous signale que j'ai des collègues là-bas, et ils ne se sont jamais plaints des gardes gris. Certains figurent mêmes parmi leurs meilleurs amis. Laissez-moi deviner, les dinosaures seraient aussi concernés par ce nettoyage ?
— Quant à faire. Ce sont juste des lézards. InGen en a d'autres.
— Et que faîtes-vous de la valeur scientifique de leurs populations sauvages ?
— Une valeur scientifique ? Laquelle ? On ne peut rien en tirer. En toute honnêteté, je pense que les Nations Unies jettent leur argent par les fenêtres avec ces îles.
C'est alors que leur serveuse revint pour s'enquérir du bon déroulement du repas.
— Comment est votre blanquette ? Demanda-elle à Sophie.
— Elle est bonne, répondit cette dernière avec un enthousiasme pour le moins réfréné.
Elle se tourna ensuite vers Nicolas.
— Et vos filets de porc, monsieur ?
— Très bon, merci.
La serveuse s'enquit ensuite auprès de Guillaume, qui répondit également de façon positive, puis elle repartit s'occuper d'autres clients. Nicolas tourna la tête pour la suivre du regard un instant puis ramena son regard sur son assiette.
— Quelle conne, dit-il en français. La sauce à un drôle de goût.
Discrètement, Guillaume laissa échapper un soupir.
Mais quel sale con ! Pensa-il.
— Pour en revenir à la question des Cinq Morts, je pense qu'il serait judicieux de dissoudre la Garde Grise, déclara Nicolas. Ce sont peut-être de bons chiens de garde mais néanmoins des chiens turbulents et un jour, leur laisse finira par se rompre et ils pourraient bien se retourner contre leurs anciens alliés.
— Dire que le gars qui a déclenché l'insurrection sur Nublar était un français, ajouta Sophie.
— C'était un français ? Lui demanda Nicolas sur un ton étrange aux oreilles du directeur du CSMD.
— Oui, un taré qui les servait sous un faux nom. A la DGSE, on le connait surtout comme le Lion Noir. Avant, il avait bossé pour le régime de Khadafi dans les années quatre-vingt et entraîné des milices Tutsi au Rwanda au moment du génocide.
— Il venait d'où ?
— De Franche-Comté je crois.
— De Franche-Comté ? Répéta-il avant d'éclater de rire. Cette terre de paysans dont les maisons sont des granges couvertes de chaume où des rustauds boivent dans les relents pendant que leur marmaille se roule par terre avec les chiens ?
Guillaume, dont les nerfs commençaient à être bien usés par les divers propos de Nicolas et sa désagréable attitude, voulut rétorquer avec une phrase bien dégradante à l'égard des Parisiens mais il se retint par décorum.
— Dîtes-moi Nicolas, vous êtes souvent sortis de Paris avant de partir pour les Etats-Unis ? Rétorqua-il, toujours sur un ton calme mais sévère.
— Pourquoi cette question ?
— Oh, pour rien…
— Bref, ce n'est pas peut-être pas étonnant que ce pécore ait trouvé un foyer dans un endroit tel qu'Isla Sorna, chez des réfractaires au changement.
— Arrêtes, tu me rappelles ceux qu'on a chez nous, lui dit Sophie. Des demeurés qui ne savent pas aligner deux mots et se permettent des blocages. Quand j'en entends parler, j'ai envie de les gifler. Les giflés jaunes tiens, ça leur irait bien. Putain, pesta-elle.
— Et après, ils jouent les victimes des médias et de la police, renchérit Nicolas. Ils me font rire.
— Ça fait longtemps que je n'ai pas eu un séjour prolongé en France mais je sais que la vie y coûte de plus en plus cher, comme ailleurs, déclara Guillaume. Et quand on voit que Jupiter aime faire plaisir à ses petits copains riches tout en se montrant médisant envers les classes populaires, ce n'est pas étonnant qu'une partie de ces dernières s'indigne.
— J'ai oublié de te le dire mais il n'est pas un grand fan de Manu, glissa Sophie à Nicolas.
— Vous avez voté pour qui il y a deux ans ? Demanda ce dernier au directeur du CSMD d'un air presque provocateur.
— J'ai voté blanc.
— D'accord.
En vérité, Guillaume n'avait pas voté blanc mais il ne désirait pas partager ses positions politiques avec un homme qu'il venait de rencontrer et qu'il ne désirait absolument pas revoir par la suite. Il avait honte de partager sa table et en vint à regretter sa décision de dîner avec eux.
La nuit tomba et durant le reste du repas, il évita de parler de politique avec eux et demeura même assez silencieux. Vint le moment de payer l'addition et de quitter la table.
— Partez devant, je dois passer aux toilettes, dit-il à ses deux compatriotes.
Une fois qu'ils furent suffisamment loin, il alla auprès de leur serveuse et lui tendit un pourboire. Bien sûr, Sophie et Nicolas n'en avait laissés aucun.
— Pour le désagrément, précisa le directeur du CSMD. Je m'excuse pour le comportement de mes deux compatriotes.
La serveuse regarda le pourboire, le saisit, et releva les yeux.
— Oh merci, répondit-elle timidement. Est-ce que votre amie est toujours comme ça ? Demanda-elle après un silence.
Il soupira. Sophie avait changée depuis la dernière fois qu'il l'avait vue, elle était devenue plus arrogante et désagréable, comme si son incorporation au sein de la DGSE lui était montée à la tête. La jeune adolescente avec laquelle il avait couru au Parc de la Tête d'Or lui sembla être une tout autre personne et il se demanda si son vieil ami Jean-Yves avait noté ce changement de comportement chez sa fille.
— Ça fait des années que je ne l'ai pas vue. Elle a toujours été une gosse de riche un peu trop choyée mais elle était plus sympathique. Si jamais l'homme qui était avec nous revient ici, ne lui faîtes pas de cadeau. C'est un con médisant qui insulte les gens dans leur dos.
— D'accord. J'en parlerais au patron.
— Bonne soirée, mademoiselle.
— Bonne soirée, monsieur.
Guillaume sortit du restaurant, rejoignit Sophie et Nicolas devant l'entrée et après une courte discussion, il prit congé d'eux, feignant des adieux polis avec Nicolas, et alla héler un taxi plus loin dans la rue.
Alors qu'il roulait en direction de Lafayette Park et ruminait encore au sujet de Sophie, Guillaume regarda l'heure sur son téléphone : Vingt-et-une heure.
Minuit sur la côte est, calcula-il. Michaela est peut-être encore debout.
Il l'appela.
— Michaela ? Oui, c'est moi. J'ai reçu ton message tout à l'heure. Tu as du nouveau ?
— Oh ça oui, j'ai du nouveau ! Tu n'as pas idée des combines que j'ai dû faire pour mettre la main sur ces documents. Tu m'en dois une et une belle.
— T'inquiètes, je te revaudrais ça. Si tu passes à San Francisco…
— Au lieu de me remercier, ouvre donc les pièces-jointes et causons-en maintenant histoire que ce soit réglé, le coupa Michaela. J'aimerais aller me coucher.
Guillaume ouvrit les pièces-jointes associées à l'email et vit que deux d'entre-elles étaient des photos, issus d'images de surveillance. L'une d'elle montrait un trottoir et l'entrée d'une ruelle, et l'autre un couloir dans ce qui semblait être un bâtiment de recherche. Sur les deux photos, figuraient le même homme, un latino barbu et large d'épaules ayant la fin de la trentaine. Il lut les légendes : La première photo avait été prise à Norman dans l'Oklahoma le 19 août 2011 et la seconde au MIT à Cambridge le 26 août 2011.
— Cet homme. Il était à Norman quand Darren Logan est mort. Et au MIT quand le labo de Ted Morrison a explosé, constata-il. Qui est-il ?
— Ulises Mendez. Un costaricain. Tu ne vas jamais deviner pour qui il travaillait.
— Qui ?
— InGen Security ! Il faisait partie de leur commando d'élite, les Pourfendeurs. Une bonne partie de ces derniers étaient d'ex militaires américains, des mercenaires mais aussi des gens exclus des forces armées pour divers crimes graves, mais il y avait aussi un gars du Congo et plusieurs costaricains tel que notre ami.
— J'ai lu des trucs au sujet de cet escadron de la mort. La présence de ce Mendez sur les lieux du décès de deux des généticiens ne peut être un hasard. Eux et les cinq autres bossaient sur un truc et InGen a envoyé ce Mendez se débarrasser d'eux. Mais qui ?
— Tu sais qui était le PDG à l'époque ?
Qui était PDG d'InGen en 2011 ? Se demanda Guillaume. Merde, je ne sais plus. Lynton ne l'est devenue qu'en janvier 2018, avant elle c'était Lockwood mais depuis quand occupait-il ce poste ? Je ne sais plus non plus… Ludlow est mort comme une merde lors de l'incident de San Diego donc on l'oublie. Qui lui a succédé ? Attends… Il ne me semble pas qu'il y ait eu quelqu'un d'entre lui et Lockwood.
— Lockwood. Je crois que c'était Benjamin Lockwood, répondit-il.
— Tu crois qu'il aurait pu être derrière tout ça ?
— Difficile de le savoir. Un autre haut-cadre a pu être le commanditaire. Ça ne m'étonnerait pas que ce soit Lynton. Ça fait un bail qu'elle fait partie du conseil d'administration. Cette femme est impitoyable. Elle est prête à tout pour InGen. Même à ordonner des assassinats et déclencher des guerres. Pourquoi InGen voulait ces scientifiques morts ?
— Au début, je pensais qu'ils bossaient pour la concurrence et menaçaient de leur permettre de créer leurs propres dinosaures. Ça n'aurait pas été la première fois qu'une multinationale a recours à de telles extrémités pour garder son monopole. Puis, je me suis mise à creuser, peut-être trop profondément, et devine quoi ? Lockwood a financé les départements de recherche de tous ces scientifiques pendant vingt ans. De 1994 à 2014.
— Trois ans après leur disparition…
— Un philanthrope ne balance pas son fric comme ça par les fenêtres. Leurs recherches l'intéressaient d'une manière ou d'une autre.
— Wu m'a dit que leur spécialité était la génétique humaine, pas la génétique animale. Or InGen ne s'intéresse à la génétique humaine que de façon limitée.
Le taxi se gara non loin de son immeuble, Guillaume paya le chauffeur et quitta le véhicule, gardant son téléphone à l'oreille.
— Guillaume. Je crois que Lockwood est suspect, lui dit Michaela.
— Tu as raison. … J'espère vraiment qu'il ne soit pas comme Palpatine.
— Palpa qui ?
— Le grand méchant dans Star Wars. Tu sais, le vieux tout fripé en robe noire. L'empereur.
— Ah lui…
— Ouais. Ça joue les gentils papys en public mais ça fait des vacheries dès que tout le monde a le dos tourné. S'il est aussi fourbe que le suppose cette théorie, ce ne serait pas étonnant que Hammond se soit disputé avec lui peu avant l'incident de 93 et ne l'ai absolument pas mentionné à Ian Malcolm et aux autres membres du groupe supposé avaliser le premier parc.
— Tu as aussi rencontré Malcolm ? Claire Dearing, Lockwood, Wu, le fameux professeur Malcolm. Tu en vois du monde dis-donc.
— Arrête, j'ai l'impression d'être dans l'œil d'un cyclone.
Parvenu devant la porte d'entrée, il regarda attentivement les alentours puis pénétra dans l'immeuble une fois qu'il se fut assuré que personne le regardait ou écoutait sa conversation. Avant d'emprunter l'escalier, il alla ouvrir sa boîte aux lettres, ayant oublié de le faire plus tôt en rentrant du CSMD, et remarqua qu'on avait déposé une enveloppe. Sans lire l'adresse de l'expéditeur, il la saisit, referma la boîte aux lettres, et monta à l'étage où se trouvait son appartement.
— Je ne devrais pas te dire ça mais si tu es invité à la vente la semaine prochaine, je te suggérerais d'en profiter pour fouiller ses placards. Peut-être que tu trouveras quelque chose.
— Ça fait des années que je n'ai pas joué aux agents de terrain, répondit-il. J'espère n'être pas trop rouillé.
Arrivant devant la porte de son appartement, il inséra sa clé dans la serrure, ouvrit la porte, alluma la lumière, et la verrouilla derrière lui.
— Quoique tu fasses, sois prudent Guillaume, la pria son amie non sans inquiétude. Je ne tiens pas à apprendre par le biais d'un collègue qu'on a retrouvé en Californie le cadavre d'un quarantenaire français assassiné dans des circonstances mystérieuses. Si tu ne disparais pas tout court…
— Je te promets de l'être, dit-il en jetant l'enveloppe sur son bureau, juste à côté de son ordinateur portable. Bonne nuit, Michaela.
— Bonne nuit, Guillaume.
Il posa son téléphone et s'installant à son bureau, il ralluma son ordinateur. Quelques instants plus tard, la carte mentale de son enquête sur le projet Bethany était affichée. Avant qu'il n'y ajoute les informations recueillies par Michaela, il saisit l'enveloppe qu'il avait récupérée et lut l'adresse de l'expéditeur :
Susan Lynton
International Genetics
100 Farallon Road
Palo Alto, Californie, 94303
Etats-Unis
Il écarquilla les yeux de surprise et de consternation.
Comment a-t-elle chopé mon adresse perso ?!
Il n'avait jamais communiqué son adresse personnelle à InGen et les employés du CSMD en avaient l'interdiction formelle. Si la multinationale souhaitait lui envoyer quelque chose par la poste, ils devaient le faire à l'adresse de l'agence et aucune autre.
Mais qui lui a donné mon adresse ? InGen m'a-t-il collé un espion aux basques ?
Doucement, Guillaume ouvrit l'enveloppe et sortit le document qu'elle contenait. Il vit que c'était une lettre, signée à la main par la présidente d'InGen elle-même. Elle l'invitait à assister à la vente à Orick le lundi 12 août. Mais le directeur du CSMD était plus que conscient que l'envoi de ce courrier à son adresse personnelle était loin d'être anodin et cachait un autre message : On sait où vous habitez alors ne faîtes pas le con ou vous allez avoir des problèmes. Le doute n'était plus permis, InGen devenait un grand danger et devait être arrêté.
Notes
(*) Parc urbain situé à Lyon.
(**) Ragoût de poissons et de fruits de mer.
