Un hurluberlu croasse sur sa terrasse, enlève subitement son peignoir à carreaux rouge et noir puis se met à danser nu. Avec ses très longs cheveux blancs aux reflets argents très prononcés, celui-ci ressemble à un sorcier qui sortirait tout droit des bois. C'est comme s'il avait vécu en compagnie des loups depuis son enfance. Pourquoi est-il dans cet état? Fou?

La veille, le vieux s'était faufilé dans la chambre d'un adolescent qui habite à quelques mètres de sa maison. La fenêtre à moitié ouverte, le sacré phénomène pénétra à l'intérieur, se dirigea vers la commode du garçon, ouvrit le deuxième tiroir et piocha dans un large sachet de marijuana. Il semblait bien connaître les lieux. Celui-ci passionné d'astronomie a pour habitude de contempler le ciel avec son télescope.

Il y a deux semaines environ, son performant instrument astronomique fut dirigé vers une autre partie du ciel bien étoilé ce soir-là. Par un faux mouvement, le télescope changea d'orientation, ciblant malgré lui la fenêtre de l'antre privé de l'ado.

Lorsque le voisin plaça à nouveau son œil, celui-ci surprit alors le garçon qui était en train de s'en rouler un. Cette vue le rendit tout joyeux, soulignant un sourire hystérique. Oui, il a légèrement une case en moins, connu pour ça, d'ailleurs mais non dangereux pour autrui toutefois. Admirer les étoiles peut être très utile.

Il ressortit ensuite vite fait de la chambre, impatient de s'en fumer, une fois qu'il serait rentré chez lui. Le septuagénaire avait dû entretenir son agilité durant toute sa vie. Grimper et redescendre le long de la gouttière tel un acrobate, chapeau! La famille qui dînait au même moment ne se rendit compte de rien.

Lorsqu'il fut de retour dans sa demeure au style très baroque qui ressemblait également à un bordel, l'habile voleur se précipita vers son fauteuil d'appoint d'un jaune impérial. Celui-ci s'enfonça dedans et avec soin, se roula un joint après avoir retiré une feuille de tabac de son paquet tout neuf, rangé dans un tiroir d'un meuble placé à côté de son siège douillet. Le dingo se mit à pousser des petits cris de joie d'une durée brève tant son bonheur aurait pu causer un énorme trou dans le plafond.

-Oh! Oui, oui. Allez, allez! Oh! Ce joint, ce joint. Miam, miam! Hahahahah!

Quelqu'un qui aurait été présent dans la pièce à cet instant aurait pu confirmer que le voisin avait un sérieux grain. Ce n'était en aucun cas une dégénérescence mentale naissante. Malheureusement, le pauvre homme avait hérité de cette tard à sa venue au monde, étant héréditaire. Ça ne devait pas être triste comme famille! Consommer aussi des substances illicites depuis l'âge de 15 ans n'avaient pas dû l'arranger.

Le septuagénaire était issu de la plus noble descendance qu'il soit. Celle du spectacle et plus exactement le cirque. On comprenait aisément d'où lui avait été transmis ce tel équilibre. Malgré les délires excentriques que son esprit abritait, cette défaillance ne faisait pas barrage aux souvenirs qui étaient restés intacts. Ce maux dont le vieux souffrait était-il considéré vraiment comme un grave handicap? Cela restait un mystère pour la médecine, cet homme représentant un spécimen plus que étrange. Surnaturel.

Il se mit à vomir sur le tapis du salon avant de relever la tête, l'expression béate. Ce qui avait provoqué ce liquide répugnant, puant tout droit rejeté de son estomac indiquait simplement que ce drôle d'énergumène était heureux. Plus précisément, ça se produisait chaque fois avant d'envoyer son cerveau au pays des petits lutins. On pouvait carrément dire qu'il était déglingué du ciboulot.

Soudainement, un ange atterrit brutalement dans la flaque verdâtre, marronâtre, éclaboussant le visage abîmé du fumeur de marie jeanne. Il se relève immédiatement tout en grimaçant avant de se demander; Pourquoi toujours lui ?!

-Espèce de dégueulasse! Vous pourriez nettoyer, non!

-Hahahahahahah!

-Ouais, je vois. T'es parti à l'ouest. J'en ai ras-les ailes que l'on m'impose chaque fois ce même genre de mission. C'est un cas, lui. se chuchote-t-il par la suite.

Planant à on ne sait combien de pied, l'agité du bocal étire alors un large sourire qui atteint les lobes des oreilles. Ça lui donne l'air encore plus effrayant.

-D'où tu viens, toi? questionne-t-il, gloussant un peu.

-Ta gueule!

-Les anges ne parlent pas comme ça.

La vision étant floue, son regard se rapproche, yeux qui se plissent.

-Moi, si. Ça me surmène tellement d'avoir affaire au même type de personne, que je ne prends plus de gant. Alors, je t'emmerde!

Son agressivité verbale causée par une colère constante qui s'est installée insidieusement, fait rire davantage le hurluberlu qui s'émerveille.

-Cette herbe est vraiment bonne.

Il ôte ensuite, à nouveau son peignoir puis se remet à danser nu sous le regard ahuri de l'ange.

-Oh! Non! Arrête ça! C'est ignoble! s'écrit-il.

-Petites fesses roses, danse avec moi.

-Ça va pas! T'es siphonné à fond du bocal! Bon! On ne va pas traîner.

Le mignon joufflu aux boucles blondes prend alors son arc qui est rapidement chargé par une flèche, celle-ci lancée en une fraction de seconde vers l'homme. Celui-ci s'écroule d'un coup sur le sol, le nez dans le vomi. Il est de suite traîné après que les chevilles aient été empoignées par le mini costaud qui essuie au passage la bouillie mixée à l'aide du corps inanimé, flèche dans le derrière.

-On rigole moins, là. jubile le petit trognon.

Deux heures et demi après, le propriétaire de la maison se réveille, rhabillé de son peignoir, poignets ligotés, bouche bâillonnée par du gros scotch noir. Celui-ci est alors arraché d'une traite, faisant hurler l'apparent otage.

-T'as repris tes esprits! lui demande l'ange, d'un ton abrupte.

Le vieux répond timidement oui, le regard apeuré.

-C'est bien.

Suite à la réponse donnée, l'ange dessine une satisfaction sadique sur ses lèvres de bébé, content également d'être craint.

-Vous êtes réel? demande-t-il, le timbre angoissé.

-A ton avis?

-Oui.

-T'as tout faux.

La flèche qu'il avait dans le cul, parlons franchement, a disparu, ne sentant même pas une quelconque douleur. Bizarre.

-Mais vous êtes qui?

Inquiet, la peur s'est accentuée dans les pupilles du vieux, terrifié par ce que le petit angelot lui réserve. Et quand on parle du loup, le vilain joufflu lui saute dessus, le visage menaçant. La peur étant devenue extrême, la figure de l'homme se fige, le paralysant littéralement.

-T'es mort?

Paniqué, l'ange plaque son oreille sur sa poitrine, soulagé de constater que l'organe bat toujours.

-Ouf! J'aurais perdu mes ailes autrement. Quel con!

Le méchant petit bébé se met ensuite à le baffer afin de le faire réagir. C'est devenu une vraie statue de cire. Plusieurs autres tentatives plus tard, l'ange abandonne, s'allumant une clope au chocolat, assis sur le vieux.

-Bon, ben! J'ai fait ce que je pouvais. On ne pourra pas me le reprocher. se rassure-t-il avec décontraction, le timbre un tantinet pointu.

Celui-ci descend quelques secondes après des genoux de l'inconscient, s'avalant sa cigarette fourrée également au praliné. Le bout de ses doigts est par la suite léché, reprend sans attendre son arc, jetant un dernier regard sur ce pauvre homme avant de l'abandonner à son propre sort. Il lui ferait presque pitié.

-Moi qui voulais juste défaire ses poignets ... Pour quelqu'un qui n'avait pas la frousse de fumer tout et n'importe quoi. C'est bien fragile cette chose-là. Ça te servira de leçon, débris déjanté!

Le diablotin sans pitié en parole repart d'une manière imminente a coups d'ailes, s'étant libéré de sa hargne. Les hallucinations peuvent aussi tuées.

Dans son lit à barreaux, la lumière de la lune éclaire la frimousse de Stewie dont celle-ci affiche une expression de bienheureux.

"Quel rêve merveilleux! C'est ce qui me branche un max!"

Hello,

Je reviens avec une nouvelle idée de fan fiction pour Family Guy. Elle me trottait dans la tête et finalement, je me lance.

J'ai imaginé le début de l'histoire par un délire onirique que fait Stewie durant son sommeil. J'avoue que ça été fait à l'aveugle . Ça n'a rien avoir avec l'histoire, juste une fantaisie barrée que j'ai ajoutée, la trouvant marrante et bien adaptée à bébé Chucky. Il y a cependant un message à comprendre comme vous le remarquerez. Humour macabre, je reconnais mais intelligent quand même, je pense.

A bientôt.