Publié le dimanche 20 septembre 2020, updaté le samedi 21 mai 2022.
Disclaimer : Tout l'univers de Harry Potter appartient à JK Rowling, je vous fais confiance pour savoir ce qui est inventé et ce qui ne l'est pas ;)
Rating T : langage grossier, injures, violence
Note : Hello tout le monde ! C'est parti pour le chapitre 2. Un gros merci à tous les "anciens" lecteurs qui ont remis cette histoire en favori, j'espère que vous serez toujours plus nombreux au rendez-vous et je vous souhaite une très bonne lecture ! Le prochain chapitre sera intitulé Une inconnue dans l'équation, publication dimanche prochain.
N'hésitez pas à écouter les morceaux de musique indiqués en début de chapitre, ils donnent une bonne indication sur l'ambiance et n'hésitez pas à laisser une review pour donner votre avis :)
CHAPITRE.2 : La théorie du chaos (I Must Not Tell Lies – RiddleTM)
Albus Dumbledore était assis à son bureau, la tête entre les mains. Il avait passé toute la nuit à cette place, profondément plongé dans ses pensées pour tenter de démêler le cours des événements. Il devait se rendre à l'évidence : il avait fait une erreur. Une énorme erreur dont les conséquences étaient sur le point de lui exploser à la figure.
Quatorze ans auparavant, le meneur de l'Ordre du Phénix avait annoncé à tous les membres qu'un traître se cachait parmi eux. Une personne proche de la famille Potter… L'incompréhension avait été grande, la colère encore plus vive. Chacun se méfiait de son voisin. Mais James Potter n'avait jamais cru une seule seconde que Sirius Black puisse être le traître. C'était son meilleur ami, son frère. Malgré les protestations de Lily, ses soupçons s'étaient plutôt tournés vers Remus Lupin. Personne n'avait pensé à Peter, pas même le vieil homme. Il avait bel et bien douté de Sirius.
Il faisait le coupable parfait après tout. Élevé dans une famille pratiquant la magie noire, un frère Mangemort, une tendance marquée à la violence… Alors quand il s'était retrouvé devant les ruines fumantes de la maison occupée par l'Animagus, Albus n'avait pas cherché plus loin. C'était lui qui avait affirmé à l'Auror en charge de l'enquête qu'il était inutile de continuer les recherches et qu'il pouvait signer l'avis de décès de la jeune Black. Pour tout le monde, Sirius avait volontairement mis le feu au bâtiment alors que la petite fille se trouvait à l'intérieur. Quand l'ancien prisonnier avait révélé que c'était en réalité les Mangemorts qui avaient déclenché l'incendie, personne ne s'était davantage posé de questions. Le bébé était mort, point final.
La porte de son bureau s'ouvrit et l'objet de ses réflexions apparut devant lui.
- Miss Black ?! Mais… qu'est-ce que vous faites ici ?
La jeune fille le contempla de la même façon que si elle s'était trouvée devant une espèce de Véracrasse à l'intelligence particulièrement limitée.
- C'est vous m'avez demandé de venir dans votre bureau à la première heure, je vous rappelle. Je sais bien qu'à cent ans et des poussières on commence à devenir sénile mais quand même…
- Enfin comment avez-vous fait pour entrer ? Le mot de passe, comment avez-vous eu le mot de passe ?!
- Ah ben ça, fallait peut-être y penser avant de me convoquer dans votre bureau sans me dire qu'il y avait un mot de passe justement, s'irrita-t-elle. Je me suis débrouillée. Vous en faites pas, j'suis sûre que vos gargouilles s'en remettront…
L'ahurissement devait être lisible sur le visage d'Albus car elle leva les yeux au ciel.
- Oh me regardez pas comme ça, humour ! Sérieux, vous croyez que j'ai fait comment ?! J'ai demandé le mot de passe au premier prof que j'ai croisé, c'est tout.
Le vieil homme la dévisagea avec acuité par-dessus ses lunettes en demi-lune. Il ne savait pas comment s'y prendre pour communiquer avec la jeune Black. Elle était impertinente au possible et en même temps, extrêmement sur la défensive. Il paraissait clair qu'elle ne lui faisait pas confiance du tout, ce qui était compréhensible. Elle avait toutes les raisons du monde de lui en vouloir...
En soupirant, il appela Minerva McGonagall par Cheminette et elle déboucha dans l'âtre, suivie d'un petit homme corpulent qui portait un chapeau melon de couleur verte.
- Miss Black, je vous présente Cornelius Fudge, le…
- … truc qui nous sert de ministre de la Magie et qui refuse d'admettre le retour de Voldy, ouais je sais, lâcha-t-elle avec une grimace.
Le ministre poussa une exclamation outragée.
- Jeune fille, je vous prierais de surveiller vos paroles si vous ne voulez pas vous retrouver avec un casier judiciaire ! Et vous n'allez pas me dire que vous croyez aussi à ce conte à dormir debout ?! Qu'est-ce que vous lui avez raconté, Dumbledore ?
- Voyons, Cornelius… Elle est arrivée hier soir, elle ne connaît pas encore bien toutes les… hum… subtilités du gouvernement et de la situation actuelle. Laissez-lui le temps de prendre ses marques.
- Prendre ses marques ?! Est-ce que je dois vous rappeler que Sirius Black est toujours en liberté ? À cette heure-ci, elle devrait déjà être au ministère ! Je vais faire paraître au plus vite une annonce dans la Gazette pour faire savoir qu'elle est vivante, dès que son père apprendra où est-ce qu'elle est retenue, il accourra pour la récupérer et nous pourrons enfin…
- Je vous demande pardon, coupa la jeune Black d'une voix basse et dangereuse, j'ai dû mal comprendre mais j'ai cru un instant que vous comptiez vous servir de moi comme… appât… ? Ce n'est sûrement pas ce que vous envisagiez, si ?
Albus échangea un regard alarmé avec Minerva. La situation risquait de dégénérer d'une seconde à l'autre... Fudge se redressa avec importance.
- Eh bien… je suis le ministre de la Magie, il est de mon devoir de faire ce qui est le mieux pour la communauté magique ! Sirius Black est un dangereux criminel qui doit être arrêté. Il a été déchu de ses droits parentaux dès son incarcération et vous n'êtes pas encore majeure, le ministère a toute autorité pour prendre les décisions vous concernant.
La Serpentard leva un sourcil moqueur.
- De un, il a été déchu de rien du tout vu que le papier pour confirmer mon soit-disant décès a été signé avant qu'il entre à Azkaban. Et de deux, vous croyez que j'ai survécu comment pendant quatorze ans ? Certainement pas avec l'aide de votre cher ministère puisque les Aurors ont même pas été foutus de se rendre compte que j'étais toujours en vie ! Alors le seul qui a autorité sur moi, c'est mon tuteur légal.
- Votre tuteur légal ? hoqueta le politicien.
- Ralph Simons... murmura Albus. Je suppose que cela vous dit quelque chose ?
Cornelius Fudge pâlit. Pour un peu, on aurait pu voir la sueur couler sur son front et le directeur de Poudlard se sentit presque désolé pour lui. A vingt et un ans à peine, Ralph Simons avait failli devenir le directeur du Département de la justice magique. Il avait finalement préféré se diriger vers une carrière d'avocat et il s'était taillé une réputation de magistrat intraitable, incorruptible et redoutable. Il était connu pour être extrêmement protecteur envers ses clients qu'il défendait avec la même fougue qu'une dragonne couvant ses œufs. Absolument personne n'avait envie de se retrouver face à lui au cours d'un procès.
- Comment... comment Ralph Simons peut-il être votre tuteur ? balbutia le ministre et Albus attendit la suite avec intérêt car lui aussi aurait aimé connaître la réponse à cette question.
Malheureusement, la jeune fille se contenta de hausser les épaules
- Allez demander à mon père. Apparemment, c'est ce qui était marqué dans son testament.
- Votre père a indiqué qu'il désirait confier votre garde à Ralph Simons dans le cas où il se retrouverait dans l'incapacité de s'occuper de vous ? répéta Minerva McGonagall avec hébétement.
Tout comme elle, le vieil homme ne put masquer son incrédulité. Il n'était pas surpris d'apprendre que l'Animagus avait rédigé un testament, beaucoup de sorciers en avaient fait de même pendant ce qu'on appelait encore « les années noires ». Mais Sirius Black n'avait jamais été proche de Ralph Simons, c'était même tout le contraire. L'un était un Gryffondor meilleur ami de James Potter, l'autre un Serpentard meilleur ami de Severus Rogue. Ça n'était pas compatible.
- Pas en première position. Seulement... seulement s'il arrivait aussi quelque chose à James et Lily... murmura sombrement la jeune blonde.
- Tout ça est complètement ridicule, se récria le ministre. Je n'ai jamais entendu parler de cette histoire de testament et j'en ai assez que tout le monde me raconte des sornettes en permanence !
- Eh ben j'peux appeler Ralph tout de suite si vous voulez, proposa-t-elle en faisant mine de se se diriger vers la cheminée. Il pourra vous confirmer. Et si ça suffit pas, j'suis sûre qu'il sera ravi d'avertir la Confédération internationale des sorciers que l'Angleterre bafoue allègrement les droits de ses concitoyens. Parce qu'il y a du lourd, non ? On pourrait reparler de mon père qui a été emprisonné à Azkaban sans procès, par exemple… Ou de votre minable petite campagne de diffamation contre Potter et de la parodie d'audience à laquelle il a eu le droit cet été ? Hum, pas sûr que le Manitou Suprême apprécie…
Cornelius Fudge semblait prêt à exploser sous l'effet de la fureur. Le teint rouge vif, ses mains maltraitant son chapeau melon, il incendiait la jeune fille du regard.
- Est-ce que c'est une menace ?! Vous osez…
- Ouais. J'ose menacer un politicien véreux, qui a corrompu la plupart des membres du Magenmagot à coups de pot-de-vin et qui sans ça, serait déjà enfermé depuis un bail à Azkaban !
- Et moi je pourrais vous faire arrêter pour obstruction et complicité ! tonna le ministre, qui tentait à tout prix de sauver les apparences. Je suis sûr que vous connaissez la localisation de votre père et que vous vous taisez !
- Si je le savais, effectivement je vous le dirais pas. Sauf que je ne sais PAS où il est, et je suis prête à le répéter sous Veritaserum s'il faut ça pour que vous me foutiez la paix !
Il y eut un long silence. Fudge était coincé et il en avait bien conscience mais il refusait de s'avouer vaincu pour autant.
- Ça n'en restera pas là, affirma-t-il.
- Moi, je crois que si, riposta la Serpentard. Si le moindre article sur moi paraît dans La Gazette du sorcier, Ralph vous traînera en justice pour diffamation et violation de la vie privée, vous et votre pouffiasse blondasse de journaliste ! Et au passage, si vous pouviez arrêter de vous servir de mon père comme bouc émissaire, ça serait génial parce qu'il est innocent !
Le petit homme émit un reniflement dubitatif.
- Ah oui bien sûr, je sentais qu'on allait y venir. Maintenant ça suffit, j'ai déjà eu droit à ces élucubrations il y a un an avec Potter ! Vous n'avez pas la moindre preuve de ce que vous avancez, vous…
- Une des accusations qui pesaient sur mon père, c'était de m'avoir assassinée, coupa-t-elle. Je me sens plutôt en vie, ça devrait être suffisant pour vous faire réfléchir, non ?!
Le ministre ouvrit la bouche puis la referma aussitôt, incapable de trouver quoi dire.
- Pff, faites comme vous voulez. Continuez à refuser de regarder la vérité en face, continuez à nier le retour de Voldemort… mais ne venez surtout pas pleurer quand tout ce merdier vous explosera en pleine figure. Si vous avez rien d'autre à nous dire, vous avez sûrement des choses beaucoup plus importantes à faire que de perdre votre temps à Poudlard… comme aller mettre les vrais coupables en prison par exemple. Je vous souhaite une bonne journée, monsieur le ministre, conclut-elle avec un sourire hypocrite.
Fudge ne put que la toiser furieusement, avant de tourner les talons et de disparaître par la cheminée. L'adolescente s'affala sur une chaise l'air renfrogné et se mit à jouer avec les cordons de son sweat-shirt à capuche.
- Eh bien, je suppose que vous avez réglé le problème Cornelius Fudge. Peut-être pas de manière très… conventionnelle mais il ne risque plus de vous importuner. Quel gâchis, commenta Albus en secouant la tête. Tout l'été je l'ai supplié d'entendre raison mais…
- Vous devriez arrêter de gaspiller votre salive pour lui. Il est borné, jamais il admettra qu'il a tort.
- Vous... vous vivez vraiment chez Ralph Simons ? osa questionner le professeur McGonagall.
- Ben ouais. Pourquoi est-ce que je serais allée inventer un truc pareil ?
- Pardonnez notre étonnement mais votre père et monsieur Simons étaient loin d'être de bons amis lorsqu'ils étudiaient encore à Poudlard...
A nouveau, la jeune fille haussa les épaules.
- Je vous l'ai dit, si vous voulez en savoir plus c'est pas à moi qu'il faut demander. Je vous ai répété ce que Ralph m'a expliqué, c'est tout.
- Mais comment avez-vous survécu à l'incendie ? Et pourquoi ne pas être venue à Poudlard plus tôt ?
- Pas envie, se contenta-t-elle de déclarer avec une expression narquoise.
D'un geste pensif, Albus tapota la monture de ses lunettes. Il allait devoir changer de tactique parce qu'elle n'était absolument pas disposée à coopérer.
- Pourquoi revenir maintenant dans ce cas ? insista-t-il tout de même.
- Vous savez que vous posez vraiment beaucoup trop de questions ? s'agaça la jeune Black, le regard devenu un peu plus froid.
- Valya, vous avez disparu pendant quatorze ans, il est normal que nous ayons certaines interrogations et…
- Je vous ai déjà demandé de pas m'appeler par mon prénom ! Vous pouvez avoir toutes les interrogations que vous voulez, y'a rien qui m'oblige à vous répondre. Vous êtes juste mon directeur d'école, ça vous regarde pas ! Et vous avez déjà rendu ma vie suffisamment merdique comme ça...
Sa voix débordait de rancœur et le professeur McGonagall laissa échapper une exclamation choquée.
- Votre comportement est inqualifiable, miss ! Déjà hier avec monsieur Malefoy…
- C'est lui qui a commencé, je l'avais prévenu ! Mais si cet enfant de salaud m'approche encore, je l'explose !
Le directeur perdit patience. Il avait déjà eu affaire à des enfants turbulents, à des adolescents provocateurs mais là, entre son langage, son insolence marquée et sa défiance à toute épreuve, c'était trop même pour lui.
- Cela suffit, gronda-t-il sévèrement. La violence est interdite dans cette école. Je ne sais pas ce que vous reprochez au jeune Malefoy mais il va falloir apprendre à vous contrôler !
- S'il reste loin de moi, je lui ferai rien… Qu'il me foute la paix, c'est tout ce que je demande ! C'est bon, j'peux y aller maintenant ?!
Sans attendre la réponse, elle ramassa l'emploi du temps qu'il avait posé sur le bureau et sortit en claquant la porte. Albus s'effondra dans son fauteuil, une main appuyée contre son front. Le professeur de métamorphose restait sans voix, soufflée par la personnalité ingérable de la jeune fille.
- Des problèmes en perspective, n'est-ce pas, Minerva ?
- Le ministre…
- Oh, ne vous souciez pas de Cornelius, il tiendra sa langue pour être sûr de ne pas perdre son poste. Ce n'est pas cela qui m'inquiète...
Il croisa ses longs doigts sous son menton.
- Cette affaire de testament, vous pensez qu'il y a un seul mot de vrai ? hésita la directrice adjointe.
- Je le pense oui, bien que cela nous apporte plus de questions que de réponses. Il est clair que miss Black ne nous dit pas tout.
- Elle nous a quand même volontairement donné ces informations...
- Seulement parce qu'elle a estimé qu'elle n'avait aucun intérêt à nous les cacher, corrigea le vieil homme. Je n'aime pas faire de généralités mais… les Serpentard sont réputés pour être de fins calculateurs, ils cherchent toujours à avoir un coup d'avance. Je crains que Valya Black n'échappe pas à cette règle.
- Vous croyez qu'elle pourrait… être du côté de Celui-Dont-On-Ne- Doit- Pas-Prononcer-Le-Nom ? souffla Minerva.
- L'incident avec Drago Malefoy suggère le contraire…
- Mais elle est peut-être sous le contrôle de l'Imperium, d'une potion… Enfin, Albus, vous ne trouvez pas ça étrange ?! IL est de retour et voilà que quelques mois après, cette jeune fille sort de nulle part. Elle était censée être morte ! Drôle de coïncidence, non ?
Sur ce point, il était obligé d'être d'accord avec son professeur de métamorphose. Valya Black était arrivée aussi brusquement qu'une rafale de vent avant un orage et c'était pour le moins déconcertant.
- Je ne crois pas aux coïncidences, affirma-t-il. On ne peut exclure l'hypothèse qu'elle soit manipulée d'une quelconque manière, c'est vrai. Cela me paraît peu probable mais nous ne devons rien négliger, c'est une raison de plus pour la surveiller avec attention.
Minerva acquiesça, soucieuse.
- Et au sujet de Sirius ? Pourquoi ne pas lui avoir dit qu'il se trouvait au Square Grimmaurd ?
- Vous avez entendu Cornelius, la première idée qui lui est venue était de se servir de Valya comme appât et vous savez aussi bien que moi que cela aurait marché. Si Sirius avait appris que sa fille était vivante et détenue au ministère, il aurait foncé sans réfléchir. Nous devons agir avec la plus grande précaution.
- Je comprends bien qu'au Square ce ne soit pas envisageable mais pourquoi ne pas organiser discrètement une rencontre ici, au château ? suggéra la directrice adjointe et Albus secoua fermement la tête.
Entre la mystérieuse résurrection de Voldemort et tout ce que ça impliquait pour Harry, la gestion de l'Ordre du Phénix, la situation tendue avec le ministère, il était déjà débordé. Il n'avait pas le temps de s'occuper en plus de la famille Black.
- Avec Dolores Ombrage qui va rôder et fouiner dans tous les coins, ce serait de la folie. Non, le mieux serait d'attendre les vacances d'été...
- Vous voulez leur cacher ça ?! À tous les deux ? Cela fait quatorze ans qu'elle n'a pas vu son père, quatorze ans que Sirius croit que sa fille est morte !
- Je sais, Minerva, je sais… Mais croyez-moi, cela sera bien pire si le ministère découvre que nous connaissons la cachette de Sirius.
Un instant, le professeur McGonagall parut sur le point de protester puis elle hocha lentement la tête. Albus lui renvoya un sourire rassurant. Minerva lui faisait confiance. Elle savait qu'il agissait toujours pour le plus grand bien.
OOO
Cette première matinée à Poudlard était un véritable cauchemar. Ça avait démarré dès le réveil. Seamus faisait toujours la tête et s'était dépêché de sortir du dortoir avant même que Harry ait mis ses chaussettes. Pendant le petit-déjeuner, McGonagall était passée distribuer leurs emplois du temps - catastrophiques - et ils avaient donc commencé par le cours d'histoire de la Magie, qui était toujours d'un ennui mortel.
L'humeur de Harry aurait pu avoir une chance de s'améliorer lorsqu'il avait croisé Cho Chang, la jolie attrapeuse de l'équipe de Serdaigle. Sauf qu'il avait été maladroit comme d'habitude et tout avait été gâché par une énième dispute entre Ron et Hermione. Maintenant, il était dans les cachots, à écouter Rogue leur infliger tout un discours sur l'importance des BUSES et sur ses attentes extrêmement élevées pour cette année. La porte s'ouvrit et le maître des potions se figea, le peu de couleurs qui étaient sur son visage disparaissant.
- Black… Qu'est-ce qui nous vaut l'honneur de votre présence avec un quart d'heure de retard ?
Harry se retourna pour observer la jeune fille de plus près. Ses longs cheveux blonds étaient humides, ce qui les faisait paraître d'autant plus emmêlés. Elle avait les yeux cernés mais son sourire narquois compensait son air fatigué. Elle portait toujours un sweat-shirt trop large et son jean élimé, qui laissait entrevoir un tatouage au niveau de sa cheville. Il remarqua une minuscule pierre noire accrochée à son oreille gauche.
- Au cas où vous auriez oublié, j'étais convoquée dans le bureau de notre estimé directeur.
- … trouvez-vous une place et je vous prierais de changer de ton avec moi !
Valya haussa les sourcils en une grimace moqueuse et s'avança jusqu'au premier rang pour se laisser tomber à côté de Nott. Le châtain lui adressa un sourire hésitant auquel elle répondit par un bref signe de tête.
- Ah et je vous signale qu'à Poudlard le port de l'uniforme n'est pas une option !
Elle leva les yeux au ciel avant de sortir une cravate aux couleurs de Serpentard de sa poche, qu'elle noua de manière lâche autour de son cou.
- Ça vous va comme ça ?
Les yeux noirs de Rogue se plissèrent et un tic nerveux agita le coin de ses lèvres.
- J'espère que c'est une plaisanterie... frémit-il.
- Ben quoi ? Je porte les couleurs de ma maison, il vous faut quoi de plus ?
- Cinq points en moins pour Serpentard, Black, annonça le professeur de potions. Et votre insolence commence déjà à me taper sur les nerfs !
Un grand silence choqué accueillit sa déclaration. Rogue n'enlevait jamais de points à Serpentard. Jamais. Même lorsque Malefoy lançait les pires sorts, même lorsque des élèves d'autres maisons se retrouvaient à l'infirmerie, il ne bougeait pas le petit doigt. Les Vert et Argent se mirent à protester, révoltés, mais un seul regard du professeur suffit à les faire taire.
- Et maintenant, vous aller faire comme les autres et vous dépêcher de vous mettre au travail avant que je ne vous colle une retenue ! Vous avez déjà préparé des potions au moins… ? ajouta-t-il, comme pris d'un doute.
- Ouais, j'suis pas débile, merci !
- Dans ce cas, je suppose que la réalisation d'un philtre de Paix ne devrait pas vous poser de problèmes ? suggéra Rogue d'un ton doucereux.
- J'ai dit que j'en avais déjà fait. Pas que j'étais douée, ricana Valya. En général, y'a beaucoup de nettoyage à faire après…
Le maître des potions se pinça l'arête du nez.
- Est-ce que vous êtes en train de me dire que vous avez hérité des lamentables dispositions de votre… père en ce qui concerne les potions… ?
Harry ouvrit de grands yeux. Les capacités désastreuses de Sirius dans cette matière étaient légendaires. Lupin lui avait raconté des histoires mémorables de mélanges ratés, d'explosions de chaudrons… Si sa fille avait le même niveau que lui, les cours de potions risquaient d'être animés !
- Faut croire, ouais… répliqua-t-elle avec une désinvolture des plus provocantes.
- Très bien ! Monsieur Nott, vous allez chercher les ingrédients, vous vous occupez de tout et si elle doit faire quelque chose, vous la surveillez de très près, compris ?! Et vous, si vous pouviez rester aussi loin du chaudron que possible et faire un effort pour ne pas tuer votre camarade, je suis sûr qu'il vous en serait très reconnaissant !
Toute la classe se mit à travailler en silence et le Gryffondor tenta de se concentrer sur sa propre préparation. Dix minutes avant la fin du cours, la potion de Valya et Nott explosa avec force en emplissant la classe d'une odeur âcre et en projetant des éclaboussures verdâtres jusqu'au plafond.
- Black ! Qu'est-ce que vous avez fabriqué ?!
Elle haussa les épaules, l'air profondément ennuyée par la question.
- Euh… j'ai peut-être confondu la pierre de lune en poudre et la peau de serpent… Ou alors j'ai inversé le sirop d'ellébore avec le jus de figue ? Ou…
- Inverser le… non mais vous plaisantez, j'espère ?! Encore CINQ points en moins pour Serpentard ! Vous viendrez ce soir en retenue pour me nettoyer tout ce carnage ! Vous êtes un véritable danger public ! Asseyez-vous et ne touchez plus à rien ! Je ne sais pas comment vous comptez obtenir votre BUSE en potions mais vous avez intérêt à faire des efforts !
- C'est pas comme si j'vous avais prévenu... marmonna-t-elle à voix basse, ce que - heureusement - Rogue n'entendit pas.
Le cours continua de manière désastreuse pour Harry. La jeune blonde l'avait bien fait rire et voir Rogue perdre son calme ainsi était une véritable bouffée d'air frais. Mais la potion était horriblement difficile à préparer et il arriva à un résultat calamiteux. Le professeur prit un malin plaisir à faire se volatiliser le contenu de son chaudron, ce qui signifiait un zéro. Bouillonnant de rage, Harry sortit des cachots sans même attendre Ron et Hermione. Il se dirigeait vers la Grande Salle lorsqu'une voix rauque retentit dans son dos.
- Potter ! Eh Potter, attends !
Valya Black s'avançait vers lui, son sac sur l'épaule, sa cravate de travers. Il n'eut même pas le temps d'ouvrir la bouche.
- Qu'est-ce que tu lui veux ?! On discute pas avec les Serpents ! grogna Ron avec agressivité alors qu'il rejoignait Harry dans le hall.
La jeune blonde le toisa avec un regard aussi glacial que le pôle Nord.
- Je t'ai parlé à toi ?! Je me suis adressée à Potter et il me semble qu'il est assez grand pour répondre tout seul, donc soit tu la fermes, soit tu te casses !
Le rouquin ouvrit la bouche pour répliquer furieusement mais Hermione le tira par le bras pour le faire entrer dans la Grande Salle et de toute façon, Valya s'était déjà désintéressée de lui. Elle fouilla rapidement dans une poche de son sac.
- J'ai un truc pour toi, ça devrait te plaire… Ah, voilà… tiens, dit-elle en lui tendant un papier rectangulaire.
Harry écarquilla les yeux et il sentit sa gorge se nouer. Sur la photo, ses parents lui souriaient en faisant de grands signes. Son père passait sans cesse une main dans ses cheveux déjà décoiffés et de l'autre bras, il enlaçait une jolie rousse aux yeux d'un vert sombre. Sa mère. Sa mère qui portait un bébé avec une touffe de cheveux noirs ébouriffés. Mais ce n'était pas tout. Aux côtés de James, se tenait un jeune homme dégingandé avec les cheveux châtain clair et de fines cicatrices qui lui barraient le visage.
- Mais… c'est Remus Lupin !
- Tu le connais ? s'étonna Valya.
- Oh oui, c'était notre professeur de défense contre les forces du Mal en troisième année. Il était génial.
Lupin tenait par la main une jolie brune inconnue, qui regardait l'objectif d'un air gêné. Soudain, Harry vit ses cheveux prendre une teinte rouge vif. « Une Métamorphomage », comprit-t-il. À leurs pieds, assis en tailleur, un gars corpulent qu'il était certain d'avoir déjà croisé quelque part lui faisait des grimaces en rigolant. Et de l'autre côté de Lupin… Une jeune femme qui ressemblait à Valya était en train de sauter sur les épaules d'un homme grand et musclé avec des cheveux noirs et de magnifiques yeux bleu gris. Harry sentit son estomac faire un saut périlleux lorsqu'il reconnut Sirius. Son parrain tenait dans ses bras une toute petite fille aux cheveux clairs. Elle remuait les mains en direction de l'autre bambin, qui riait aux éclats.
- On venait d'avoir quatre mois quand ils ont pris cette photo. Elle, c'est Kany Mackenzie, la fiancée de Remus Lupin, commenta la jeune blonde en désignant la Métamorphomage. C'est la cousine de… ton père, James. Je sais pas ce qu'elle est devenue aujourd'hui…
Le Gryffondor se tourna brusquement vers elle, abasourdi par cette révélation. Il avait toujours pensé qu'il n'avait aucune famille ! Pourquoi est-ce que personne ne lui en avait parlé ?! Quatre ans passés à Poudlard, avec des professeurs qui avaient presque tous connu ses parents, et c'était la fille de Sirius arrivée la veille qui lui apprenait que son père avait une cousine peut-être encore en vie…
Il adressa un sourire franc à la jeune Black. Dès qu'il avait appris qui elle était, il avait eu envie de lui parler, sans toutefois trouver d'idée sur la meilleure manière de l'aborder. Mais c'était elle qui avait fait le premier pas.
- Est-ce que… c'est ta mère ? demanda-t-il en désignant la femme blonde sur la photo.
- Ouais… Elle s'appelait Sélène.
- S'appelait ?
L'expression joyeuse de Valya s'évanouit.
- Elle est morte environ un mois après qu'ils aient pris cette photo. Tuée par Voldemort en personne.
- Oh… je suis désolé.
Harry ressentit aussitôt une bouffée de compassion. Il réalisa qu'elle était la seule personne qu'il connaissait dont un proche avait été assassiné directement par Voldemort. Elle, elle pouvait comprendre l'effet que ça faisait…
- Et lui, c'est qui ? questionna-t-il pour changer de sujet. Je suis sûr que je le connais…
Il montra le jeune homme rondouillard assis aux pieds de Lupin.
- Ah… c'est Peter, lâcha la jeune blonde, l'air gêné. Peter Pettigrow.
La première réaction de Harry fut la stupeur. Parce que ce type aux yeux rieurs et aux cheveux décoiffés par du gel ne pouvait pas être Pettigrow. Ça ne pouvait pas être l'homme qui avait trahi ses parents et à cause duquel Sirius avait été envoyé à Azkaban pendant douze ans.
- Le rat ?! C'est pas possible, il a l'air tellement… gentil, inoffensif...
Valya se frotta le front avec deux doigts, se mordant la lèvre inférieure avec force.
- Eh ben… Peter était un mec bien, tu sais…
Et Harry se rendit compte qu'elle ne pouvait tout simplement pas savoir. Elle n'avait aucune idée de qui était vraiment Pettigrow. Les seules personnes au courant que ce sale traître était toujours en vie, c'étaient les membres de l'Ordre du Phénix.
- Dis, est-ce que Dumbledore t'a expliqué pour… pour Sirius ?
Elle fronça ses sourcils épais.
- Expliquer quoi ? Est-ce que… mon père… il a essayé de te contacter ? Après tout c'est ton parrain, alors je me disais que peut-être…
Harry hésita. Il n'était pas sûr de ce que Valya savait exactement. Est-ce qu'elle connaissait la condition de Lupin ? Est-ce qu'elle était au courant pour les Animagus ? Et Dumbledore n'avait apparemment pas jugé utile de lui préciser qu'ils avaient tous parfaitement connaissance de l'endroit où se trouvait Sirius. Sauf que ce n'était définitivement pas quelque chose à annoncer entre deux portes à l'heure du déjeuner.
- Pourquoi est-ce que tu penses que Sirius est innocent ? demanda-t-il franchement.
La jeune blonde lui jeta un regard fébrile en triturant le badge aux couleurs des Vagabonds de Wigtown accroché sur la sangle de son sac.
- Parce que... je le sais, c'est tout. On a dû te raconter un tas de choses horribles sur lui mais c'est pas vrai ! Je te jure qu'il a rien fait...
Ses yeux le suppliaient de la croire, ne serait-ce qu'un instant.
- T'inquiète pas, je sais que ce n'est pas lui. Écoute, ce qu'il faut que tu saches c'est que… Pettigrow n'est pas mort. C'est lui qui a donné l'emplacement de la cachette de mes parents à Voldemort et il a fait accuser Sirius ! Je peux tout te raconter depuis le début mais… pas ici, d'accord ? se justifia-t-il avec un mouvement de tête équivoque vers les élèves qui passaient autour d'eux.
Tout le monde ou presque s'attardait pour lorgner dans leur direction, plus ou moins discrètement. Évidemment, Harry Potter qui parlait volontairement à une élève de Serpentard, c'était l'attraction de la journée.
- Faut qu'on aille dans un endroit plus discret. Retrouve-moi… dans les toilettes des filles du deuxième étage, demain soir juste après le couvre-feu ! Ça ira ?
- Euh ouais… accepta-t-elle, un peu interloquée, ça devrait le faire…
- Génial ! Bon désolé, je vais devoir te laisser, je voudrais bien avoir le temps de manger avant d'aller en cours de défense.
Il amorça un geste pour lui rendre la photo.
- Oh non c'est bon, garde-la. J'ai fait une copie, celle-là, elle est pour toi.
L'adolescent cligna des yeux.
- Merci… souffla-t-il avec émotion. C'est… très important pour moi…
- Ouais, je comprends… Alors… on se voit demain, Potter.
OOO
Drago était élégamment appuyé contre le mur dans un recoin du hall d'entrée, en compagnie de Blaise Zabini, Crabbe et Goyle. Le balafré se trouvait à quelques mètres d'eux, plongé en grande conversation avec Valya Black. Par malchance, ils étaient trop loin pour que le groupe de Serpentard puisse entendre ce qu'ils disaient.
- Tu vas écrire à ton père, Drago ? demanda Zabini.
Le blond serra les mâchoires. C'était une question censée et la réponse aurait dû être oui. Lucius Malefoy lui avait ordonné de le tenir informé de ce qui se passait à l'école, il aurait voulu être au courant de ce genre de choses. Mais Drago restait un Serpentard. Orgueilleux, fier… Il détestait l'idée que les autres le considèrent uniquement comme un petit garçon juste bon à tout rapporter à son papa.
- Non, annonça-t-il.
- Mais…
- Je veux d'abord en apprendre plus sur elle, coupa le jeune homme d'un ton ferme, refusant de donner l'impression qu'il cherchait à se justifier.
Et surtout, refusant de montrer qu'il était curieux. Malgré sa rancœur envers elle, Black l'intriguait. Il était clair qu'elle cachait quelque chose et Drago comptait bien découvrir quoi. Il n'avait pas encore eu l'occasion de se retrouver seul avec elle mais ça allait forcément finir par arriver.
- Je ne l'ai pas vu hier soir, ni ce matin. Je me demande même si elle n'a pas passé la nuit dehors. Mais elle ne pourra pas déserter les appartements éternellement. Et quand on se croisera…
Le métis sourit et Drago ne retint pas une grimace dégoûtée. Zabini était un sadique, du genre qui se repaissait de la souffrance des autres. Il ne faisait pas dans la subtilité. Sauf que le blond ne comptait pas s'en prendre à la jeune fille. Il voulait se venger bien sûr mais pas avant d'avoir trouvé la meilleure manière pour ça. Il posa sur elle un regard scrutateur. De là où il était, il ne distinguait que son dos. Elle frotta le bout d'une de ses baskets contre le talon de l'autre, se passa nerveusement une main dans les cheveux... Il mourrait d'envie de savoir ce que Potter pouvait bien lui raconter.
- Dis, reprit soudainement Zabini d'un ton plus anxieux, pourquoi tu t'intéresses autant à elle ? Tu… tu crois qu'elle pourrait représenter un danger… ?
Drago s'esclaffa.
- Tu es sérieux, Blaise ? Cette fille débarque et toi ça y est, t'as la frousse ? Ce n'est pas parce qu'elle s'appelle Black qu'elle représente un danger, asséna-t-il avec mépris. Et s'il y a une personne ici qui devrait s'inquiéter, c'est elle.
OOO
Harry s'était rendu dans la Grande Salle pour trouver ENCORE Ron et Hermione en pleine dispute.
- Alors ? Qu'est-ce qu'elle t'a dit ?! l'apostropha le rouquin.
Le Survivant ressentit aussitôt une bouffée d'irritation.
- Rien ! Rien du tout. Elle voulait juste discuter.
- Discuter ?! Harry ! Depuis quand est-ce qu'on discute avec les Serpentard ?!
Harry retint de justesse une réplique acerbe, préférant se servir et commencer à manger. Ses relations avec ses amis étaient déjà tendues depuis l'été, autant ne pas aggraver les choses.
- Mais merde, jura Ron, il se passe quoi là ?! Tout le monde devient carrément dingue depuis hier ! Seamus, Rogue, même Dumbledore ! Et maintenant toi ?!
- C'est la théorie du chaos, déclara laconiquement Hermione, sans lever la tête de son livre.
- La quoi ?! s'exclamèrent les garçons en cœur.
Avec un claquement de langue ennuyé et un roulement des yeux, elle se tourna vers eux.
- C'est un concept moldu. Tu n'as jamais entendu parler de l'effet papillon, Harry ? Est-ce que le battement d'ailes d'un papillon au Brésil peut provoquer une tornade au Texas ?
- Qu'est-ce qu'un papillon vient faire là-dedans ?! grommela Ron, les oreilles encore rougies par la colère.
Il étira ses longues jambes sous le banc et entreprit de faire craquer ses doigts, ce qui lui valut un nouveau regard noir de la part de Hermione. Cette dernière pinça les lèvres, parut sur le point de lui renvoyer une remarque cinglante puis dit à la place :
- C'est une métaphore. Ça signifie qu'un minuscule petit événement insignifiant peut avoir toute une série de minuscules petites conséquences qui, elles, vont avoir un impact beaucoup plus important que ce que l'on s'imagine.
- Donc… tu penses qu'elle est le papillon ? résuma Harry en désignant la jeune Black, installée à la table des Serpentard.
- Peut-être, dit Hermione d'un ton pensif. Ou peut-être pas. Peut-être que c'est autre chose, un événement qui remonte à il y a bien plus longtemps que ça. Ce qui est certain, c'est qu'il va y avoir des répercussions.
- Sauf que cette fille rapplique et c'est la merde, comme par hasard ! Elle est à Serpentard, on ne peut pas leur faire confiance, ils sont…
- Oh c'est bon, arrête un peu, Ron ! Au cas où tu n'aurais pas encore compris, c'est peut-être une Serpentard mais c'est aussi la fille de Sirius ! C'est quoi ton problème avec elle ? C'est lourd à la fin !
Harry se leva, empoigna son sac et se dirigea à grands pas vers la classe de divination. Le rouquin commençait vraiment à lui taper sur le système. Le cours se déroula dans une ambiance pesante et le professeur Trelawney leur donna un nouveau devoir qui venait s'ajouter à toute la pile qu'ils avaient déjà. Ron finit par venir s'excuser en ronchonnant et ils se rendirent en la classe de défense contre les forces du Mal.
Dès les premières minutes, Harry comprit que ça s'annonçait mal. Il avait fini par apprendre ce que Dolores Ombrage était venue faire au château. C'était elle leur nouveau professeur de défense contre les forces du Mal. Apparemment, le ministère avait décidé d'intervenir dans les affaires de Poudlard...
Ombrage leur avait imposé de ranger leurs baguettes et tout ce qu'ils avaient à faire, c'était lire le manuel. Au bout de quelques minutes, le Gryffondor sentit son attention décliner. Hermione avait gardé son livre fermé et brandissait obstinément son poing en l'air tandis qu'Ombrage faisait semblant de ne rien voir. Le « professeur » leur infligea un discours assommant sur le programme de cours jugé adéquat par le ministère et la discussion finit par s'orienter sur le retour de Voldemort. La situation dégénéra tellement que Harry finit par écoper d'une retenue et il se tassa sur sa chaise, bouillonnant de rage.
Du coin de l'œil, il vit que Valya ne s'était pas non plus donné la peine d'ouvrir son livre. Elle s'était installée seule au fond de la classe, affalée sur sa chaise, les jambes posées sur son bureau. Totalement indifférente au débat qui se jouait à côté d'elle, elle lisait un magazine.
- Hum hum… Miss Black. Pourriez-vous m'expliquer ce que vous êtes en train de faire exactement ?
- Euh… je lis ?
Ombrage frémit. Il était clair que la seule présence de la jeune Black l'horripilait.
- Ça je le vois bien que vous lisez ! Ce que j'aimerais savoir, c'est pourquoi vous lisez autre chose que votre livre de défense contre les forces du Mal ?!
Valya haussa un sourcil innocent.
- Parce que c'est plus intéressant ?
- Plus… est-ce que vous vous moquez de moi, Black ? Mais allez-y, faites-nous partager, qu'est-ce qui est plus intéressant que mon cours ?!
- Un magazine de hockey sur glace.
Ombrage la regarda avec des yeux ronds et la plupart des élèves n'étaient pas en reste. Elle aurait tout aussi bien pu parler en Gobelbabil, ça aurait eu le même effet.
- Un magazine de... quoi ?!
- De hockey sur glace. C'est un sport moldu, ajouta la jeune fille avec un sourire en coin.
- Ça suffit ! Dix points en moins pour Serpentard ! Vous allez me ranger ça tout de suite ! Et tenez-vous correctement, nous sommes dans une école ici ! Qu'est-ce que vous attendez ? piailla-t-elle alors que Valya la toisait d'un regard noir, sans bouger d'un pouce. Et pourquoi est-ce que vous ne portez pas votre uniforme ?!
- C'est quoi votre problème avec ça ? J'ai ma cravate et tout le monde sait très bien que je suis à Serpentard…
Ombrage se redressa de toute sa hauteur.
- Le problème, c'est qu'il y a des règles et que ces règles sont faites pour être respectées !
Le sourire de la jeune blonde s'agrandit, façon chat du Cheshire.
- En fait, professeur Ombrage, je crois que… le vrai problème c'est que je me contrefous totalement de vos règles. Je n'en ai strictement rien à faire de votre cours inutile et stupide. Mais bon, je ne fais que dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas…
Toute la classe retint sa respiration en attendant l'explosion. Ombrage parut en effet sur le point de se mettre à hurler puis s'exclama finalement :
- Eh bien vous aurez une retenue, miss Black. Ce soir à six heures, dans mon bureau !
- Ah désolée mais ce soir ça va pas être possible, j'ai déjà une retenue avec le professeur Rogue, signala-t-elle avec désinvolture. Va falloir attendre votre tour.
- Eh bien demain soir dans mon bureau, même heure que monsieur Potter ! Vous devriez bien vous entendre, au vu de votre tendance à tous les deux à jouer les fortes têtes ! cria Ombrage, à bout de nerfs.
- Ah ouais ?! Parce qu'être le seul à avoir le courage de dire la vérité, à savoir que Voldemort est effectivement de retour, c'est jouer les fortes têtes maintenant ?!
Les élèves poussèrent des petits cris et Harry sursauta sur sa chaise. D'abord, parce que Valya Black avait dit le nom du mage noir sans que cela ne lui pose le moindre problème. Et surtout, parce qu'elle faisait apparemment partie des rares personnes convaincues qu'il disait la vérité.
- VOUS N'ALLEZ PAS VOUS Y METTRE AUSSI ! Si vous êtes assez naïve pour croire aux balivernes que raconte monsieur Potter c'est votre problème mais je vous prierais de ne pas importuner les autres élèves avec vos idioties !
La jeune fille sauta sur ses pieds en abattant ses mains sur le bureau et Ombrage recula d'un pas.
- Et nous, nous prions le ministère d'arrêter de nous importuner avec SES idioties ! Que ça vous plaise ou non, Voldemort est de retour ! On a un abruti de mage noir psychopathe qui se balade dans la nature alors vous feriez mieux de tous bouger vos fesses et de le trouver, au lieu de rester là, à nous faire lire des livres du niveau d'un gamin de cinq ans !
Ombrage était médusée. Elle ouvrit la bouche puis la referma, bafouilla puis balbutia enfin :
- Le ministre… Je vais… renvoyer… il va…
- Ah oui, bien sûr, le ministre ! Il se trouve que j'ai justement eu une conversation très intéressante avec Cornelius, ce matin, dans le bureau du directeur, révéla la jeune fille, ce qui arracha un coassement étranglé à Ombrage. Il a compris qu'il ne pouvait rien contre moi.
- Vous ne pouvez pas... le ministère...
- Ah mais puisque vous y tenez tant que ça, parlons-en du ministère ! Vas-y Potter, raconte-nous, tu étais bien parti tout à l'heure. Raconte ce qui s'est passé dans ce putain de cimetière ! Tu as vu qui là-bas, comme Mangemorts qui se traînaient aux pieds de Voldy ?! Avery, Macnair ? Crabbe et Goyle seniors, c'est bien ça ? cracha-t-elle tandis que les versions juniors devenaient plus pâles que la mort. Lucius Malefoy…
Le nom avait été prononcé avec une telle haine que même Harry tressaillit. L'expression de dégoût intense, la rage qui se lisait sur son visage…
- Alors ? Ils travaillent bien aux côtés de « Monsieur le ministre » tous ceux-là, non ?!
- Comment osez-vous… postillonna Ombrage.
- J'ose ! J'ose autant que Potter qui devrait même hurler la vérité encore plus fort, il en a tous les droits ! C'est lui qui était dans ce cimetière, lui qui a vu Diggory se faire lâchement assassiner !
- La mort de Cedric Diggory était un tragique accident, contra Ombrage d'un ton glacial.
Incapable de se contenir plus longtemps, Harry se leva d'un bond.
- C'est faux ! C'était un meurtre. Voldemort l'a tué et vous le savez très bien !
- ÇA SUFFIT ! Venez ici, monsieur Potter.
Il écarta sa chaise d'un coup de pied et s'avança à grands pas vers le bureau. Ombrage sortit un parchemin de son sac et se mit à griffonner dessus. Elle roula son parchemin et le scella d'un coup de baguette magique.
- Monsieur Potter, vous allez porter ceci au professeur McGonagall, dit-elle en lui tendant le rouleau. Black, vous l'accompagnez. Je ne veux plus vous voir dans cette salle ni l'un ni l'autre.
Valya haussa les épaules pour bien montrer que ça lui importait peu. Un sourire nonchalant plaqué sur les lèvres, elle alla se poster à l'entrée pour attendre Harry. Il prit le parchemin en silence et sortit sans même accorder un regard à Ron ou à Hermione.
- Eh ben… bravo, Potter, souffla la jeune blonde avec un amusement non dissimulé dès qu'ils eurent passé la porte. Le lion est capable de sortir les crocs on dirait…
Harry plongea une main dans ses cheveux.
- Je ne suis pas sûr que McGonagall partage ton avis… Merlin, elle va nous tuer ! gémit-il en se frottant le front à l'emplacement de sa cicatrice.
Premier jour de cours et il avait déjà réussi à se mettre l'envoyée personnelle de Fudge à dos ! Inutile de préciser que la directrice adjointe n'allait pas apprécier.
- Relax, Potter. T'as bien fait de dire la vérité, peu importe ce que les gens pensent. Et puis au pire, on risque quoi ? Une retenue ?
- Probablement. Tu…
La porte de la salle s'ouvrit avec fracas.
- POTTER ET BLACK ! SI JE VOUS AI ENVOYÉS CHEZ LE PROFESSEUR MCGONAGALL, CE N'EST PAS POUR QUE VOUS RESTIEZ PLANTÉS À DISCUTER DEVANT LA PORTE ! beugla Ombrage, au bord de l'apoplexie.
- Vous savez, vous ne devriez pas vous énervez comme ça, professeur Ombrage, c'est très mauvais pour le cœur… insinua perfidement Valya avec un rictus malsain.
- HORS DE MA VUE !
La théorie du chaos (I Must Not Tell Lies – RiddleTM) La théorie du chaos va être une notion importante tout au long de l'histoire, j'aime l'idée qu'un événement insignifiant puisse avoir tout un tas de répercussions au fil du temps. J'ai choisi cette musique car elle évoque précisément ce passage du tome 5 où Ombrage accuse Harry de dire des mensonges à propos de la mort de Cédric.
C'est tout pour aujourd'hui, j'espère que ça vous a plu, n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez ! (pour ceux qui auraient lu l'ancienne version, il n'y a pas trop de changements dans ce chapitre, un passage rajouté, quelques modifications au niveau des dialogues, mais il y aura plus de changements par la suite)
