Publié le dimanche 4 octobre 2020, updaté le samedi 21 mai 2022.

Disclaimer : Tout l'univers de Harry Potter appartient à JK Rowling, je vous fais confiance pour savoir ce qui est inventé et ce qui ne l'est pas ;)

Rating T : langage grossier, injures, violence

Note : Hello tout le monde ! Voilà le chapitre 4, j'espère que ça vous plaira. Merci à tous ceux qui ont ajouté cette histoire en favori ou en suivi. Le prochain chapitre sera intitulé Quidditch mon amour et sera publié dimanche prochain.

N'hésitez pas à écouter les morceaux indiqués en début de chapitre, ils donnent une bonne indication sur l'ambiance, et n'hésitez pas à laisser une review pour donner votre avis !

CHAPITRE.4 : Draco dormiens nunquam titillandus (Bad Moon Rising – Credence Clearwater Revival)


Harry avait à peine atteint l'entrée de la Grande Salle qu'une voix tonitruante et courroucée hurla :

- Ohé, Potter !

- Qu'est-ce qu'il y a encore ? marmonna-t-il d'un air las tandis qu'Angelina, qui semblait d'une humeur de dogue, surgissait devant lui.

Il fut aussitôt assailli par son flot de paroles furibondes et il se donna une claque mentale. Il avait complètement oublié que les essais pour le poste de gardien devaient avoir lieu le vendredi soir et évidemment, il fallait que l'une de ses retenues avec le vieux crapaud tombe le même jour.

- Ce n'est pas moi qui ai décidé de ne pas venir ! protesta Harry. Cette bonne femme, Ombrage, m'a donné une retenue simplement parce que je disais la vérité sur Tu-Sais-Qui.

Angelina secoua la tête.

- Potter, tu ne comprends pas… Malefoy a été nommé capitaine de l'équipe de Quidditch de Serpentard !

- Il a QUOI ? glapit le brun, horrifié. Tu rigoles là ?! Enfin Angelina, c'est pas possible, il doit y avoir une erreur !

- Non, McGonagall vient juste de nous prévenir avec Davies et Smith. Ils étaient furieux…

- Mais c'est n'importe quoi ! Et Montague alors ?! demanda Harry avec colère. C'est bien lui qui est censé être capitaine, non ?

- Il l'était. D'après McGonagall, ses parents ont décidé de le retirer de Poudlard pour l'envoyer à Dumstrang. Bref, on se retrouve avec Malefoy comme capitaine des Serpentard ! Et quoi qu'on en dise, il est bien plus intelligent et donc plus redoutable que Flint ou Montague. Il va devoir reconstituer une équipe, il lui manque un poursuiveur et les batteurs. Et je suis sûre qu'il va tout faire pour gagner la coupe.

Elle semblait réellement inquiète et ce fut suffisant pour que Harry le soit aussi.

- Il doit bien y avoir quelque chose à faire, s'obstina-t-il. Le poste revient à Warrington normalement… Et Bletchley et Pucey ?! Ils ont plus d'ancienneté dans l'équipe que Malefoy !

- Davies a dit exactement la même chose à McGonagall. Elle a répondu que c'était une décision de Dumbledore et qu'il n'y avait aucun moyen de revenir dessus. Elle n'avait pas l'air très contente non plus…

Harry sentit une rage sans nom l'envahir. Alors comme ça, Dumbledore, non content de nommer Malefoy préfet et pas lui, lui donnait en plus le poste de capitaine ?! Ses pensées devaient se lire sur son visage car Angelina déclara :

- Écoute, tu dois te dire que le poste te revient si Malefoy l'a aussi et je suis d'accord sur le fait que cette situation est parfaitement injuste. Je suis sûre que tu seras nommé capitaine l'an prochain. En attendant, je voudrais vraiment essayer d'avoir la meilleure composition d'équipe possible. Alors si tu pouvais t'arranger pour être là vendredi…

Devant son air catastrophé, Harry promit :

- Je vais voir avec Ombrage s'il n'y a pas moyen de décaler la retenue mais je ne te garantis rien.

Elle le remercia d'un signe de tête et il se dépêcha d'aller dîner. Il avait à peine atteint la table des Gryffondor que Ron, Fred et Georges lui sautaient dessus.

- Harry ! Est-ce que tu es au courant ?! Malefoy… commença Ron, atterré.

- Ouais, Angelina vient de m'en parler, confirma Harry, la mine lugubre.

Il remplit son assiette de côtelettes et commença à manger. À la table des Serpentard, Malefoy rayonnait littéralement d'autosatisfaction, un sourire narquois plaqué sur son visage pointu et la tête de Pansy Parkinson posée sur son épaule. Tous les Serpents fêtaient bruyamment la nouvelle. Harry chercha Valya du regard pour voir ce qu'elle pensait de cet étalage de prétention mais la jeune Black semblait avoir disparu de la circulation. Écœuré par le spectacle, le Gryffondor finit par retourner à son repas. Heureusement, Ron ne semblait plus lui en vouloir. Il fit plusieurs remarques assassines sur Malefoy qui firent bien rire Harry et c'est à regret qu'il quitta ses amis pour se rendre en retenue.

Harry s'était vaguement demandé à quoi pouvait ressembler le bureau d'Ombrage et il ne fut pas déçu. Du rose, de la dentelle partout et il y avait un mur entier occupé par une collection d'assiettes ornementales extrêmement laides qui représentaient des chatons aux couleurs criardes, chacun portant autour du cou un nœud différent.

- Bonsoir, monsieur Potter.

Harry sursauta en entendant Ombrage et se tourna vers elle. Il ne l'avait pas tout de suite remarquée car elle portait à présent une robe à fleurs tapageuse qui semblait se fondre entièrement avec la nappe recouvrant son bureau, juste derrière elle.

- 'Soir, professeur Ombrage, répondit Harry avec raideur.

La femme parut chercher quelque chose.

- Où est miss Black ?

Harry haussa les épaules.

- Aucune idée, dit-il sincèrement.

Le professeur plissa les yeux.

- Très bien. Asseyez-vous ici.

Elle lui désigna une petite table avec une chaise.

- Nous allons attendre votre camarade avant de commencer.

Elle alla s'asseoir à son bureau et se pencha sur une liasse de parchemins. Au bout d'un quart d'heure, Ombrage releva la tête en fronçant les sourcils.

- Black est en retard, affirma-t-elle d'un ton suggérant que c'était Harry le coupable. Quand l'avez-vous vue pour la dernière fois ?

- J'en sais rien. Ah si… c'était ce matin en cours de métamorphose.

- Alors où est-elle maintenant ? insista Ombrage avec mauvaise humeur.

- Mais… je ne sais pas moi ! protesta Harry, irrité.

Elle darda sur lui un regard mauvais mais ne fit aucun commentaire. Au bout d'un nouveau quart d'heure, quand il fut évident que la jeune fille ne comptait pas se montrer, Ombrage se leva pour venir se planter devant lui.

- Maintenant ça suffit, monsieur Potter ! La plaisanterie a assez duré ! J'exige de savoir où se trouve miss Black.

- Et je vous dis que je n'en sais rien !

- Puisque c'est comme ça, allez me chercher le professeur Rogue. Et vous pouvez aussi ramener le professeur McGonagall !

OOO

Severus était occupé à préparer un chaudron de Veritaserum pour sa classe de sixième année lorsqu'un coup frappé à sa porte l'arrêta dans sa tâche. Les épis ébouriffés et les insupportables lunettes rondes du Survivant apparurent dans l'encadrement de la porte.

- Tiens donc, monsieur Potter. Qu'est-ce qui me vaut le déplaisir de votre visite… ? ricana-t-il.

Il vit le garçon serrer les poings pour ne pas répondre à la provocation.

- Le professeur Ombrage vous demande.

Severus haussa un sourcil. Qu'est-ce que pouvait bien lui vouloir cette bonne femme ?

- Pour quelle raison ?

- On avait une retenue ce soir. Black n'est pas là. Ombrage voulait que je prévienne aussi le professeur McGonagall mais elle n'est pas à son bureau.

Severus mit un moment à comprendre la signification de ces mots. Black. Encore elle. Il avait fallu qu'elle se débrouille pour inventer une nouvelle manière de lui pourrir sa soirée.

- Le professeur McGonagall est à un congrès de métamorphose ce soir, signala-t-il, nous allons donc nous passer de sa présence.

Après avoir verrouillé son propre bureau, il se dirigea vers celui d'Ombrage, l'adolescent lui emboîtant le pas. Le professeur de défense contre les forces du Mal les attendait devant sa porte.

- Ah, professeur Rogue, vous voilà ! Il se trouve que nous avons un… petit problème. Miss Black a apparemment décidé de ne pas effectuer sa retenue. Comme vous êtes le directeur des Serpentard, j'ai pensé qu'il était juste de vous en informer. Et Potter semble vouloir couvrir sa camarade !

Severus foudroya le garçon du regard.

- Potter, si vous avez quoi que ce soit à voir avec ça… Je ne vous le demanderai pas une seconde fois : est-ce que vous savez où est Black ?

Sa question lui parut totalement surréaliste et il se sentit immédiatement transporté vingt ans en arrière, lorsque Minerva hurlait sur James Potter et Sirius Black.

- Mais il y en a marre à la fin ! s'emporta le Survivant. Puisque je vous dis que je n'en sais rien ! Je la connais depuis même pas deux jours, je n'ai pas que ça à faire de savoir où elle est à chaque instant ! Si vous tenez tant que ça à la trouver, demandez à Nott, ils ont l'air de bien s'entendre. Ou à Malefoy, tiens ! Ils partagent le même appartement après tout…

- Cinq points en moins pour Gryffondor, monsieur Potter, annonça Severus, glacial. Je vous prierais de surveiller votre ton et votre langage quand vous vous adressez à moi. Et merci beaucoup pour cette brillante suggestion, nous n'y aurions pas pensé tout seuls, acheva-t-il sur un ton sarcastique.

Ils commencèrent par les appartements des préfets. À part les occupants, seul le directeur de maison avait le mot de passe. Severus laissa Ombrage et Potter sur le pas de la porte et il pénétra dans le salon. Il alla frapper à la porte de la salle de bain puis jeter un coup d'œil à la chambre de Malefoy. Le garçon était absent et comme Severus s'y attendait, il n'y avait personne non plus dans celle de Black. Mais plus que ça, la chambre était… vide. Comme si la jeune fille était simplement venue jeter ses affaires dans un coin sans y remettre les pieds ensuite. Un sweat-shirt à capuche était abandonné sur le sol aux côtés d'une paire de baskets en tissu usées, il y avait un vieux sac à dos appuyé contre une malle sorcière soigneusement fermée et rien de plus. Le seul élément incongru, c'était le lit défait sur lequel trônaient une peluche miteuse qui avait un jour due être un dragon et une autre représentant un gros chien noir.

- Elle n'est pas là, annonça froidement le maître des potions en ressortant des appartements. Nous allons nous rendre à la salle commune. Potter, vous venez avec nous.

Le garçon les suivit en traînant des pieds, les mains enfoncées dans les poches et Severus se demanda si c'était vraiment une bonne idée de le laisser pénétrer dans l'antre des Serpents.

Le vacarme qui régnait dans la salle commune était assourdissant. La plupart des élèves étaient rassemblés autour de Drago Malefoy et le félicitaient ou l'applaudissaient pour sa nomination au poste de capitaine. Tel un prince au milieu de ses sujets, le jeune blond était assis dans un énorme fauteuil, un rictus arrogant plaqué sur le visage. Le volume sonore baissa progressivement à mesure que les élèves s'apercevaient de leur présence. Bientôt, la salle fut remplie de chuchotements et les Serpentard jetaient des regards suspicieux vers Potter. Severus s'éclaircit la gorge.

- Mesdemoiselles, messieurs, bonsoir. Il se trouve que nous avons un léger problème à régler. Monsieur Malefoy… Est-ce que vous avez vu votre… colocataire aujourd'hui ?

- Comme tout le monde, professeur, ce matin en métamorphose, assura le Serpentard blond de son ton habituel, poli mais hautain.

- Vous êtes certain de ne pas l'avoir recroisée après ? Dans les appartements des préfets peut-être ?

- J'y suis passé ce midi au déjeuner et après le cours d'histoire de la Magie, elle n'était pas là.

- Ah parce qu'elle n'a pas assisté non plus au cours du professeur Binns ?! s'irrita Ombrage.

Severus sentit la migraine s'installer sous son crâne. Il se pinça l'arête du nez.

- Est-ce que quelqu'un ici a vu Black ? Monsieur Nott… ?

Le garçon châtain posa le livre qu'il était en train d'étudier et dévisagea Severus calmement.

- Elle était avec moi à la bibliothèque il y a deux heures environ.

- Ah, enfin, on avance ! Et après ? Vous savez où est-ce qu'elle est allée ?

- Elle a dit qu'elle allait faire un tour, affirma Nott, imperturbable.

- Et ça ne vous est pas venu à l'esprit de lui rappeler qu'elle était censée être en retenue ?! le sermonna Ombrage.

Nott cligna des yeux, l'air surpris.

- Sans vouloir vous manquer de respect, professeur Ombrage, je ne suis pas la nounou de Black. Si elle a envie de sécher une retenue, c'est son problème.

- Tu ne lui as pas demandé ce qu'elle allait faire ? intervint Potter avec curiosité.

- Si, si, déclara posément le Serpentard.

- Et elle t'a répondu quoi ?

- « … si on te pose la question, tu pourras dire que tu ne sais pas… ».

- Assez ! hurla Ombrage alors que les deux garçons échangeaient un sourire de connivence. Professeur Rogue, il faut aller voir à la Grande Salle, à la bibliothèque et…

- C'est hors de question, trancha Severus.

Son mal de tête avait atteint son paroxysme. Il en avait assez de cette histoire et voulait juste retrouver le calme de ses appartements.

- Si personne ici ne sait où se trouve Black, je n'ai pas l'intention de chercher plus longtemps. J'ai perdu la moitié de ma soirée à lui courir après, c'est déjà trop. Elle finira bien par réapparaître, on avisera à ce moment-là. Personnellement, je vais aller me coucher, Dolores, et je vous conseille d'en faire autant.

- Me coucher ?! Je ne vais tout de même pas laisser passer un tel comportement ! Et Potter est toujours en retenue !

Severus jeta un regard réfrigérant au concerné.

- Vu l'heure qu'il est, le temps que vous remontiez jusqu'à votre bureau avec lui, vous pourrez le renvoyer dans son dortoir. Bref, je vous souhaite une bonne nuit, professeur Ombrage.

OOO

Harry se hâtait dans le couloir du deuxième étage. Après lui avoir aboyé de revenir le lendemain soir, Ombrage l'avait laissé retourner à la salle commune. Mais il était presque l'heure de son rendez-vous avec Valya alors il avait préféré se rendre directement dans les toilettes des filles.

Le matin même, le Gryffondor avait pris soin de fourrer dans son sac la carte du Maraudeur et sa Cape d'Invisibilité en prévision de cette escapade. La jeune blonde était déjà là, appuyée contre un lavabo, en train de trifouiller avec agacement ce qui ressemblait à un téléphone portable moldu. Harry ôta la Cape et toussota pour faire remarquer sa présence.

- Oh, salut Potter.

Elle darda un regard mauvais sur son portable, soupira et le fourra sans ménagement dans la poche arrière de son jean.

- Alors, dis-moi que t'as changé d'avis et que t'es pas allé perdre ta soirée avec l'autre vieux crapaud…

- Euh… joker, grimaça Harry.

Il était bien obligé d'avouer qu'il n'aurait pas eu le cran de sécher purement et simplement une retenue.

- Enfin, techniquement j'ai plutôt perdu ma soirée à te chercher en compagnie de Rogue et de l'autre vieux crapaud…

- Oups ? ricana la jeune fille, pas désolée pour deux Noises. Au moins, t'as eu droit à une petite balade nocturne au lieu d'aller faire du nettoyage ou un truc comme ça ! Mais t'es sûr qu'ils t'ont pas suivi jusqu'ici les deux guignols ?

- Aucune chance, assura-t-il en exhibant la Cape, regarde !

- Waoh, est-ce que c'est… une Cape d'Invisibilité ? Genre, une vraie ? s'extasia Valya. Mortel ! C'était celle de ton père ?

- Ouais. Et ça, c'est la carte du Maraudeur, un plan de Poudlard où tu peux voir la position de chaque personne présente dans l'école. Ils l'ont créée tous les quatre, mon père, Sirius, Lupin et Pettigrow. Impressionnant, non ?

- C'est carrément dément tu veux dire ! J'en reviens pas qu'ils aient réussi à créer un truc pareil, c'est une magie très compliquée...

Il était sûr que Ron et Hermione auraient été horrifiés en apprenant qu'il lui avait montré deux objets aussi précieux. Mais même s'il ne savait pratiquement rien de la jeune Black, il estimait qu'elle avait le droit d'être au courant. C'était aussi son héritage à elle, quelque chose qui avait appartenu à son père et à son parrain.

- Au fait, j'ai une question. Pourquoi… des toilettes ?

- Elles ne sont plus utilisées, expliqua Harry. Avec Ron et Hermione, on s'est cachés ici pour préparer du Polynectar quand on était en deuxième année. Et c'est aussi là que se trouve l'entrée de la Chambre des Secrets. C'est…

- … une pièce secrète qui aurait été construite par Salazar Serpentard et que seul son héritier serait capable d'ouvrir, termina la jeune fille à sa place. Selon la légende, il aurait caché un monstre dedans pour tuer tous les élèves nés-Moldus.

- Mais… comment est-ce que tu sais ça ?!

- Ils en parlent dans L'Histoire de Poudlard.

- Tu as lu L'Histoire de Poudlard ? lâcha Harry, interloqué.

- Tout le monde a lu L'Histoire de Poudlard, non ? s'esclaffa-t-elle avec hauteur. Mais ça veut dire que la Chambre existe vraiment alors, c'est pas juste un mythe ?

- Oh que non… grommela-t-il.

En quelques mots, il lui relata les événements qui s'étaient déroulés pendant sa deuxième année.

- Attends un peu… tu parles Fourchelang ?! C'est trop cool !

Cette fois, le Gryffondor ne chercha même plus à masquer son incrédulité. Elle était bien la première personne qu'il rencontrait qui trouvait ça « trop cool » de parler Fourchelang.

- Tu peux toujours l'ouvrir ? La Chambre ?

- Euh oui… mais…

- Dément ! Tu me fais voir ?!

Harry ouvrit de grands yeux épouvantés.

- Tu… tu veux descendre dans la Chambre des Secrets ? balbutia-t-il. Maintenant ?

- Bah ouais, affirma-t-elle d'un air nonchalant. Il est mort ton Basilic, non ? Qu'est-ce que tu veux qu'il nous arrive ?

- Et pour remonter, tu comptes t'y prendre comment ? opposa le jeune homme, qui n'avait aucune, mais alors vraiment aucune envie de remettre les pieds dans cet endroit maudit.

- Quoi, t'as jamais entendu parler d'Ascendio ?

Elle arborait une expression un peu moqueuse, un sourire en coin, et l'espace d'un instant, Harry eut presque l'impression d'être face à Drago Malefoy. Ce fut ce qui le poussa à s'avancer vers le robinet gravé d'un serpent qui gardait l'entrée de la Chambre. Déjà qu'il se sentait idiot, si en plus elle le prenait pour un trouillard…

- Ouvre-toi, siffla le Survivant.

Le lavabo bascula dans un grincement, laissant apparaître l'entrée sombre du tuyau.

- Vas-y, passe la première, la défia-t-il.

La jeune blonde ne se fit pas prier, lui adressant un clin d'œil joyeux avant de sauter dans le trou à pieds joints, et Harry n'eut d'autre choix que de la suivre. Le toboggan lui parut encore plus étroit que la première fois, ses épaules cognant sans cesse contre les parois. Il respira profondément pour essayer de se détendre, s'efforçant d'ignorer l'odeur de moisissure et de poussière qui lui piquait les narines.

Devant lui, il entendait Valya pousser des « wouhouuu » à chaque fois que le tunnel tournait. Visiblement, elle trouvait l'expérience des plus amusantes et il commençait à se demander si Ron et Hermione n'avaient pas en partie raison à son sujet. Qu'elle soit à Serpentard, ça passait encore mais être fascinée à ce point par le Fourchelang, la Chambre des Secrets, c'était… dérangeant.

Harry atterrit brusquement sur le sol humide, ayant juste le temps de porter ses mains en avant pour éviter de se fracasser le nez à terre. Il se releva lentement, chuchotant un « Lumos » du bout des lèvres.

- C'est par là, indiqua-t-il en s'efforçant d'afficher son air le plus sûr de lui.

Il s'engouffra dans le tunnel, la gorge sèche et la main crispée autour de sa baguette magique.

- Est-ce que tu… aimes les serpents ? questionna-t-il prudemment après quelques instants de silence.

Au plus grand soulagement du Gryffondor, la jeune fille grimaça.

- Euh… pas spécialement. J'en ai pas peur mais… t'as déjà touché un serpent ? C'est tout froid et lisse, brrrr.

- Alors pourquoi est-ce que tu avais autant envie de venir ici et pourquoi tu as l'air de penser que c'est génial de parler Fourchelang ? demanda Harry sans pouvoir s'en empêcher.

- Potter, on parle d'une pièce légendaire créée par l'un des Fondateurs de Poudlard, évidemment que j'ai envie de voir à quoi ça ressemble ! N'importe qui d'un peu curieux voudrait en faire autant.

Le pire, c'est qu'elle n'avait pas tort, réalisa Harry. D'après les histoires que Lupin lui avait racontées, ça aurait même totalement été le genre de Sirius et de son père.

- Et pour le Fourchelang, ben ouais c'est génial de pouvoir parler aux serpents ! J'veux dire, ça t'a été utile, non ? Sans le Fourchelang, ton amie… Ginny, c'est ça ? Tu n'aurais jamais pu entrer dans la Chambre et elle serait sûrement morte !

- Et le serpent de Malefoy aurait attaqué Justin… marmonna le brun pour lui-même.

- Quoi ?

- Non, rien…Tu as raison, c'est plutôt pratique. C'est juste que… on m'a toujours répété que c'était très mal vu de parler Fourchelang.

- Ah ouais, je vois… Écoute, l'Angleterre est réputée pour être un pays assez… traditionnel, tu vois ? Je dirais même carrément rétrograde en fait. Tu savais que dans la plupart des pays scandinaves, les loups-garous peuvent vivre leur vie tranquillement ? Ici, tout le monde les voit comme des bêtes sauvages, ils sont insultés, traqués, parfois même tués ! s'insurgea la jeune fille. En Inde ou au Japon, le serpent est considéré comme un animal sacré et parler Fourchelang, c'est un don… je ne vais pas dire banal parce que ça reste très rare mais… c'est pas plus mal vu que d'être Métamorphomage, par exemple.

Harry fronça les sourcils.

- Je croyais que seuls les descendants de Serpentard pouvaient le parler…

- Salazar Serpentard n'était certainement pas le seul sorcier au monde capable de parler Fourchelang, ricana Valya. Le plus ancien Fourchelang connu vivait à l'époque de la Grèce antique, bien avant sa naissance. Et t'as jamais vu les charmeurs de serpents à la télé ? Tu crois qu'ils font comment ?

Le Gryffondor cligna des yeux. Ok, il était totalement à côté de la plaque et Ron et Hermione encore plus. Quelqu'un qui parlait de télévision et qui se révoltait de la condition des loups-garous ne pouvait en aucun cas être du côté de Voldemort.

- Comment tu sais tout ça ? s'étonna-t-il. J'ai l'impression d'entendre Hermione ! Elle a constamment le nez fourré dans ses livres et elle sait toujours tout sur tout…

La jeune blonde haussa les épaules.

- Bah j'aime bien lire, ouais, mais des trucs pour se détendre, pas des bouquins de cours ! contredit-elle avec une moue dégoûtée. C'est juste que mon oncle… Ralph est avocat. Il voyage beaucoup à cause de son travail, il rencontre plein de gens différents. Et Niklaus, le gars qui me servait de prof l'année dernière, c'est un ancien Briseur de sorts. Ils ont toujours des tas d'histoires à raconter, tous les deux.

- Ça doit être sympa… Moi, avant d'arriver à Poudlard, je ne savais absolument rien du monde magique.

- Tu vis chez la sœur de ta mère, c'est ça ?

- Oui. C'est une Moldue. Elle ne m'avait jamais dit que j'étais un sorcier, que la magie existait…

Valya lui jeta un drôle de regard et il estima préférable de changer de sujet.

- Toi aussi tu as visité beaucoup de pays ?

- Plutôt oui. États-Unis, France, Allemagne, Autriche... Mais j'aimerais trop aller genre au Canada ou en Islande !

Ils arrivèrent enfin devant le mur gravé de deux serpents entrelacés et ils pénétrèrent dans la Chambre des Secrets. La salle n'avait pas changé depuis la dernière fois, elle était toujours aussi humide et sombre et les deux adolescents devaient prendre garde à l'endroit où ils mettaient les pieds pour ne pas glisser sur le carrelage boueux. La seule différence, c'était l'immense squelette qui trônait en plein milieu.

- C'est… le Basilic ?! s'exclama Valya en ouvrant des yeux ronds. Il est énorme ! T'as vraiment tué cette chose tout seul juste avec une épée ? Putain de merde…

Pour la première fois, elle paraissait réellement impressionnée. Harry s'avança jusqu'à la statue de Serpentard, à l'endroit exact où il avait trouvé Ginny deux ans auparavant. Malgré lui, il sentit son corps se relaxer. Plus de Basilic, plus de journal ensorcelé, plus de Jedusor… il n'y avait rien ici susceptible de l'inquiéter. Le Survivant se laissa tomber sur un rocher qui émergeait du bassin et après un instant d'hésitation, la jeune blonde vint s'asseoir en face de lui. Alors il lui raconta tout. Il lui parla de sa rencontre avec Lupin dans le Poudlard Express, des Détraqueurs et de Croûtard. Il parla de la Cabane hurlante et du Saule cogneur, de Buck et du Retourneur de Temps. Il n'omit aucun détail, pas même l'attaque de la Grosse dame par Sirius ou la prophétie de Trelawney. Il lui parla des Maraudeurs, de cette fameuse nuit de pleine lune où Lupin avait oublié sa potion et de tout ce qu'ils avaient découvert sur ce sale traître de Pettigrow.

- Voilà, conclut-il d'une voix un peu tremblante, tu sais tout. Peter s'est enfui et Sirius a dû partir. Dans ses lettres, il disait qu'il s'était réfugié quelque part dans un pays chaud…

Valya l'avait écouté sans broncher, le visage étrangement inexpressif mais la mâchoire crispée.

- Et maintenant, tu sais où il est ? Quand est-ce qu'il a essayé de te contacter pour la dernière fois ?

Harry se mordit l'intérieur de la joue. C'était exactement le moment qu'il avait redouté depuis le début de la discussion. Il était certain qu'elle allait finir par poser la question et lui... Il pouvait dire la vérité ou… ou bien il mentait. Il avait été méfiant quand Dumbledore lui avait ordonné de ne rien dire mais justement, c'était Dumbledore, par Merlin ! Il savait ce qu'il faisait, non ? Il avait promis d'avertir Sirius au plus vite… Mais ça ne changeait rien à la situation. Ça ne changeait rien au fait que la prochaine phrase du Gryffondor allait être un mensonge.

- Je n'ai pas eu de nouvelles depuis cet été, assura-t-il en faisant bouger sa jambe nerveusement et en se passant une main dans les cheveux. Et maintenant, c'est trop dangereux d'envoyer des lettres, le courrier est surveillé…

La jeune Black frotta ses baskets l'une contre l'autre avant de hocher la tête avec lenteur.

- D'accord… Et Lupin ? Tu saurais pas où il est par hasard ?

- Euh… non, lâcha le brun, déstabilisé par la question. Non plus, désolé…

Elle se rembrunit un instant puis son expression mécontente s'effaça aussi vite qu'elle était apparue, remplacée par un sourire espiègle.

- Nan, c'est rien. Merci de m'avoir raconté tout ça. Bon, il se fait tard ! s'exclama-t-elle vivement en se levant. Tu dois sûrement avoir envie d'aller te coucher alors… on ferait mieux de remonter.

Harry la suivit avec un temps de retard, dérouté par ce changement de comportement. Ils avaient presque atteint la sortie du tunnel lorsqu'il se décida à poser la question qui lui trottait dans la tête.

- Dis, est-ce que… tu comptes essayer de le chercher ? Sirius ?

Valya émit un ricanement méprisant.

- Non, Potter. Je ne vais pas juste « essayer ». Je vais le chercher, encore et encore, peu importe que ça me prenne des semaines ou même des mois entiers, jura-t-elle avec une détermination farouche. Et tu sais quoi ? Je vais même faire mieux que le chercher : je vais le trouver.

OOO

Comme tous les matins, Severus était installé à la table des professeurs pour prendre son petit-déjeuner. Mais lorsqu'il entendit le hurlement de Dolores Ombrage résonner à travers la Grande Salle, il sut que sa tranquillité venait de voler en éclat.

- BLACK ! Est-ce que vous auriez l'obligeance de m'expliquer où vous étiez hier soir au lieu de venir en retenue ?!

La jeune blonde s'était arrêtée à mi-chemin de la table des Serpentard. Elle portait toujours son jean usé, un sweat-shirt informe, ses baskets en toile et elle avait un objet qui ressemblait à un casque audio moldu passé autour du cou. Les mains nonchalamment plongées dans les poches, elle pencha la tête d'un air innocent, faisant tinter l'anneau accroché à son oreille.

- Dans la Forêt interdite. Et après, j'avais rendez-vous avec un mec dans les toilettes des filles… si vous voyez ce que je veux dire…

Silence effaré dans la salle. Severus vit clairement Potter s'étouffer avec son jus de citrouille et quelques garçons se mirent à siffler de manière suggestive. Ombrage paraissait prête à étrangler la jeune Black à mains nues et le professeur de potions estima préférable de prendre les choses en mains.

- Miss Black… commença-t-il d'un ton doucereux, le directeur et moi-même n'avons pas jugé utile de le préciser puisque cela semble couler de source mais il se trouve que la Forêt interdite est… précisément, interdite. Vous savez ce que signifie ce mot, n'est-ce pas ?

- J'suis pas sûre, rétorqua insolemment la Serpentard.

Elle le toisait avec un petit sourire goguenard exaspérant et ce fut ce sourire, plus que tout le reste, qui mit Severus hors de lui. Ce foutu rictus hautain made in Sirius Black sur des traits qui ressemblaient tant à ceux de Sélène… Il bondit de sa chaise pour s'avancer jusqu'à la jeune blonde.

- Évidemment, vous estimez que ça ne vous concerne pas… Vous, vous êtes bien au-dessus de ça, bien au-dessus des règles, je me trompe ?

- Eh ben, puisque c'est vous qui le dites… railla-t-elle.

- Vous n'êtes qu'une sale gamine impertinente, feula Severus en l'attrapant par l'épaule de son sweat-shirt pour rapprocher son visage du sien. Je croyais qu'on avait touché le fond avec ce petit imbécile de Potter mais alors vous… Vous êtes exactement comme votre criminel de père, aussi arrogante, aussi insupportable… des enfants capricieux qui se croient tout permis. Pathétique ! Que dirait votre mère si elle vous voyait… ?

Black se crispa significativement, le regard plus glacial que jamais.

- Mon père n'est PAS un criminel. Et si vous tenez tant que ça à parler de ma mère… à votre avis, elle dirait quoi de l'homme qui n'a pas même pas assisté à son enterrement parce qu'il était trop occupé à se traîner aux pieds de Voldemort ?! Elle dirait quoi en sachant que son frère est encore et toujours une pourriture de Mangemort ?!

Le directeur des Serpentard sentit tout le sang quitter son visage.

- Vous ne savez pas de quoi vous parlez…

- Ce que je sais c'est que c'est à cause de vous tout ça ! Vous vous êtes rangé du côté de son assassin, vous vous êtes battu pour lui alors c'est comme si vous l'aviez tuée vous-même ! se déchaîna la jeune blonde. C'ÉTAIT VOTRE SŒUR ET C'EST VOTRE FAUTE SI ELLE EST MORTE, C'EST VOTRE FAUTE ! Tout ça parce que vous étiez trop faible, trop lâche… un minable incapable de se défendre tout seul contre d'autres adolescents… Alors, qui est le plus pathétique de nous deux, oncle Sev' ?

D'un geste vif, Severus extirpa sa baguette magique de la poche de sa robe et la pointa sous la gorge de Black qui, loin d'être effrayée, le toisait avec un mépris non dissimulé. Autour d'eux, les élèves laissèrent échapper des halètements étouffés mais le professeur de potions n'en tint pas compte.

- Retirez ce que vous venez de dire. Tout de suite.

- Non, le défia la jeune fille.

- Retirez ce que vous venez de dire !

- NON !

- Ça suffit ! Baissez immédiatement votre baguette, professeur Rogue ! intima sèchement Minerva McGonagall en se dirigeant vers eux à grandes enjambées.

Lentement, Severus abaissa sa baguette magique et la glissa dans la poche de sa cape. Il aurait dû être horrifié d'avoir perdu son sang-froid en public, lui qui tenait tant à son air impassible, qui se vantait de pouvoir contrôler ses émotions à la perfection… Pourtant, tout ce à quoi il était capable de penser, c'était à quel point il mourrait d'envie de secouer la jeune Black jusqu'à faire disparaître son insupportable sourire narquois.

- Severus, vous ne pouvez en aucun cas vous emporter de cette manière et encore moins devant les étudiants ! tempêta la directrice adjointe à voix basse. Vous êtes un adulte, un enseignant, reprenez-vous, pour l'amour de Merlin ! Et vous, Black, dans mon bureau, maintenant !

La jeune blonde la suivit en traînant des pieds, non sans adresser au passage un dernier regard noir à son directeur de maison.

- Attendez un peu… cette fille est… votre nièce ? s'étouffa Ombrage une fois qu'elles eurent quitté la pièce. Cette gamine abominable qui…

- Oui, coupa Severus. Oui, Valya Black est ma nièce, au moins tout le monde est au courant maintenant !

Ignorant les murmures et les exclamations stupéfaites qui retentissaient autour de lui, il rejoignit les cachots d'un pas pressé, un affreux sentiment de honte au creux de l'estomac. La simple idée d'être relié à Sirius Black de cette manière le rendait malade et s'il y avait quelque chose qu'il aurait aimé garder pour lui, c'était bien ça. Durant toutes ces années, il s'était efforcé d'occulter totalement le fait que sa sœur avait eu un enfant avec ce salaud. Il avait essayé d'oublier qu'elle avait choisi Black plutôt que de rester à ses côtés. Et aujourd'hui, il devait faire face à la preuve vivante de cette trahison.

OOO

Minerva McGonagall enseignait à Poudlard depuis presque quarante ans. Elle avait vu défilé des tas d'élèves, des plus exemplaires aux plus turbulents. Elle avait eu affaire à quelques petits plaisantins, à des étudiants plus ou moins provocateurs mais les problèmes avaient véritablement commencé en 1971, avec James Potter et Sirius Black. Des fauteurs de trouble toujours prêts à se fourrer dans les ennuis, qui s'amusaient en plus à entraîner leurs amis. Ils étaient extrêmement brillants, charismatiques et souvent franchement arrogants mais cela ne les empêchait pas d'avoir le monde à leurs pieds. Ils lui en avaient fait voir de toutes les couleurs pourtant la directrice adjointe était forcée de reconnaître qu'elle-même avait parfois laissé passer certaines de leurs bêtises.

Des années après, ça avait été le tour de Duncan Ashe et son ami Jacob puis plus tard, du cadet de ce dernier. Minerva n'aimait pas repenser à la sombre période des caves maudites. Ces jeunes étaient un peu perturbateurs sur les bords, des petits curieux qui aimaient explorer Poudlard sans faire grand cas du règlement mais ils n'avaient pas mérité ce qui leur était arrivé. Des élèves étaient morts, par Merlin ! Duncan, Rowan Khanna… À la même époque, les premiers Weasley étaient arrivés à Poudlard. Bill et Charlie n'avaient jamais hésité à braver les règles quand il s'agissait d'aider leurs amis mais ça s'arrêtait là. Dans l'ensemble, ils étaient plutôt calmes. Leurs petits frères, en revanche… Fred et Georges Weasley. Eux aussi, ils lui avaient tout fait, des toilettes qui explosent aux Bombabouses lancées dans la Grande Salle, en passant par les farces et attrapes en tout genre. En bref, des catastrophes ambulantes.

Le professeur de métamorphose avait véritablement cru qu'après l'entrée à Poudlard de Harry Potter, Ron Weasley et Hermione Granger, il ne pourrait rien arriver de pire. Sauf qu'à cet instant, elle se demandait si elle n'avait pas été trop optimiste. Valya Black se tenait face à elle de l'autre côté du bureau, les mains enfoncées dans les poches, les yeux rivés sur ses baskets. À en juger par son expression, elle ne paraissait pas spécialement fière d'elle mais pas vraiment repentante non plus.

Deux jours. Cela faisait deux jours que la jeune fille était arrivée à Poudlard et elle avait déjà réussi à engendrer un chaos monumental. Seulement, on était loin des blagues innocentes et des farces de gamin. Bagarre, attitude volontairement provocatrice, irrespect manifeste envers les enseignants… Il fallait s'en douter après tout, Sirius Black et Sélène Rogue ensemble, ça ne pouvait que donner un très mauvais mélange. Sirius était déjà un cas à lui tout seul et Sélène… eh bien elle n'était sûrement pas la dernière quand il s'agissait de s'attirer des problèmes. Mais il y avait quelque chose en plus dans le regard de la Serpentard. Quelque chose de sombre et dangereux, comme un dragon endormi qu'il ne fallait surtout, surtout pas chatouiller de trop près.

- Je veux bien croire que l'adaptation à Poudlard ne soit pas des plus faciles et que vous puissiez être quelque peu… perturbée, attaqua Minerva, mais est-ce que vous vous rendez compte que vous avez déjà largement dépassé les bornes ?

- J'ai rien dit de faux là… marmonna la jeune Black à voix basse.

- Je vous demande pardon ?

- Ben quoi, c'est vrai tout ce que j'ai dit, c'est un Mangemort ! Il porte cette putain de Marque ! Et c'est sa faute tout ça…

La rancœur était clairement audible dans sa voix mais pas seulement. La rage, la tristesse, la douleur… La directrice adjointe ne savait que répondre à ça. Quand on était confronté à la perte d'un être cher, il était fréquent de chercher un coupable à tout prix même si la personne n'était pas responsable. Sauf que là, c'était la réalité. Severus avait fait des mauvais choix qui avaient eu des conséquences graves, il aurait été hypocrite de prétendre le contraire.

- Écoutez… commença prudemment Minerva, Severus Rogue a commis de nombreuses erreurs, c'est vrai. Mais je peux vous assurer qu'il regrette sincèrement ses actes et qu'il fait tout son possible pour réparer sa faute. Le professeur Dumbledore lui accorde toute sa confiance…

- Est-ce que vous essayez de me dire sans me le dire qu'il a trahi Voldemort ? coupa la jeune blonde, les sourcils froncés. Il est devenu espion, c'est ça ? Pour l'Ordre du Phénix…

Le professeur de métamorphose pinça les lèvres, agacée d'être démasquée aussi facilement. Elle avait voulu apaiser un peu la situation sans révéler la vérité pour autant mais Valya Black était loin d'être naïve. La Serpentard secoua la tête avec amertume.

- Déjà, le professeur Dumbledore peut se tromper… Et même si ce n'est pas le cas, vous trouvez que jouer les agents doubles c'est suffisant pour tout réparer ? Ça ne ramènera pas les gens qui sont morts, ça effacera pas les vies qu'il a gâchées…

- Peut-être pas, non, admit Minerva. Miss Black, que vous soyez en colère contre votre oncle, je peux le comprendre. Mais est-ce que vous pensez vraiment que c'était le lieu et le moment idéal pour ce genre de chose ?!

- Non, concéda la jeune fille du bout des lèvres.

- Bien ! Au moins nous sommes d'accord là-dessus. J'enlève dix points à Serpentard. Pas plus car j'ai l'intuition que ce n'est pas ça qui vous remettra les idées en place. En revanche, j'ose espérer qu'une semaine de retenues en ma compagnie vous permettra de réfléchir à vos actions. Tous les soirs, à partir de lundi prochain, je vous conseille vivement d'être présente ET d'être ponctuelle, est-ce que c'est clair ?

- Ouais…

- Je vous demande pardon, je crains de ne pas avoir bien entendu…

- Oui, madame, corrigea la jeune Black en grommelant.

- Je préfère, reprit sèchement la vieille femme. Par ailleurs, j'ai bien envie d'envoyer un hibou à monsieur Simons pour l'informer de votre conduite pour le moins… discutable

Cette fois, la jeune blonde grimaça franchement et Minerva remercia Merlin en pensée. Si Ralph Simons avait ne serait-ce qu'un peu d'influence sur elle, il y avait peut-être quelque chose à en tirer.

- Vous pouvez y aller. Nous nous reverrons tout à l'heure pour votre cours de métamorphose. Je compte sur vous miss Black, ne me décevez pas.

La jeune fille hocha vaguement la tête et se dirigea vers la porte avant de marquer un temps d'hésitation.

- Hum, professeur ? Je voulais vous demander… est-ce qu'on peut consulter quelque part la liste des anciens élèves de l'école ? Est-ce qu'il y a des albums de promotion ou ce genre de trucs, à la bibliothèque par exemple ?

- Pour quelle raison est-ce que vous vous intéressez à ça ? s'étonna Minerva.

La jeune Black détourna les yeux, mordillant sa lèvre inférieure.

- Je voudrais regarder s'il n'y a pas des photos de mes parents, voir qui étaient leurs amis de l'époque… lâcha-t-elle et le professeur de métamorphose se maudit de ne pas y avoir pensé avant.

Elle n'avait jamais connu ses parents. Sa mère était morte, son père était considéré comme le criminel le plus recherché du pays… C'était naturel qu'elle cherche à en savoir plus. Et même si Ralph Simons avait certainement dû lui raconter quelques histoires, il n'avait jamais été très proche de Sélène ou de Sirius.

- Il n'y a rien de tout cela à la bibliothèque. Cependant, vous devriez aller jeter un coup d'œil dans la salle des trophées, tout ce qui concerne les anciens élèves est archivé là-bas.

Un mince sourire se dessina sur les lèvres de la jeune fille. Un sourire sincère et innocent, qui avait pourtant quelque chose de légèrement inquiétant aux yeux de la directrice adjointe.

OOO

Harry avait été distrait toute la journée. Il s'était montré particulièrement lamentable dans la pratique du sortilège de Disparition et avait donc écopé d'un travail supplémentaire en plus de la montagne de devoirs qu'il avait déjà. Mais il n'y pouvait rien, il avait été juste incapable de se concentrer sur autre chose que la fracassante révélation du matin. La mère de la fille de Sirius était la sœur de Rogue. Rien que prononcer cette phrase à voix haute relevait du délire. Et il ne voyait pas à qui est-ce qu'il pouvait demander des explications, contacter Sirius ou Lupin était dangereux et Rogue n'était certainement pas une option.

Bref, le Gryffondor n'avait cessé de se poser des questions et il était toujours dans le même état d'esprit quand arriva le moment de se rendre à nouveau en retenue avec Ombrage. Sauf que quelqu'un l'attendait à l'entrée du couloir.

- Tu étais passée où ce matin ? apostropha Harry. T'as carrément séché le cours de métamorphose, McGonagall était furax !

La jeune Black se décolla du mur sur lequel elle était appuyée, esquissant une moue désolée.

- Ouais, je sais, je lui avais dit que je serai à l'heure en plus et tout… Mais j'avais un truc à faire, c'était urgent…

L'adolescent s'efforça de refréner sa curiosité, se retenant de lui demander quel était ce fameux « truc ». Ils se connaissaient à peine après tout, elle n'aurait sûrement pas envie de se confier à lui.

- Tu étais vraiment dans la Forêt interdite, hier soir ? questionna-t-il à la place.

- Ouais, lâcha-t-elle comme si c'était quelque chose de tout à fait banal.

- Mais… euh… tu ne trouves pas ça un peu dangereux ?

La jeune blonde cligna des yeux, l'air de se demander s'il était vraiment stupide ou s'il le faisait exprès.

- Potter… tu as conscience que nos pères ont dû passer à peu près la moitié de leurs nuits dans cette forêt quand ils étaient ados ? Tu vas pas me dire que t'y es jamais allé ?!

- Évidemment que si, grogna Harry. Justement, je sais quel genre d'horreurs il y a là-dedans. Entre les centaures, les araignées géantes et les loups-garous, j'ai donné, merci bien !

- T'as pas eu de chance, c'est tout, pouffa Valya. Tant que tu restes sur les sentiers, ça craint rien.

- Pourquoi elle est interdite alors ?

- Parce que si tu laisses des gamins aller s'y balader sans surveillance, c'est certain qu'ils ne vont pas rester tranquillement sur les sentiers ! répliqua-t-elle d'un ton goguenard. Sérieusement, cette forêt fait des centaines d'hectares, des tas de gens y vont tout le temps. J'ai vu la prof de botanique aller chercher des plantes pas plus tard que ce matin et au Nord du côté de Pré-au-Lard, il paraît que c'est l'endroit préféré des pères de famille qui vont camper avec leurs gosses.

Harry avait du mal à savoir ce qu'il était censé répondre à ça. À vrai dire, il avait du mal à savoir comment se comporter avec la jeune Black de manière générale. Elle était plutôt sympathique mais par moments, elle faisait preuve d'une condescendance à faire pâlir de jalousie Drago Malefoy et toute sa clique.

- En parlant de la forêt… j'ai toujours pas l'intention de venir en retenue ce soir mais j'ai pas envie que t'aies des problèmes à cause de moi. Alors si Ombrage t'emmerde… dis-lui juste que je t'ai prévenu que je viendrai pas, voilà.

Le Gryffondor doutait fortement que cela suffise au vieux crapaud. Mais il était content que Valya se donne au moins la peine de l'avertir.

- Et tes retenues avec McGonagall, tu comptes y aller ?

- Oui, bien obligée, ronchonna-t-elle, j'ai pas non plus envie de me faire virer ! Déjà que cette espèce de vieille chouette va envoyer un hibou à mon oncle… Ralph va me tuer, j'te jure, si j'ai pas droit à une Beuglante avant la fin du week-end c'est un putain de miracle !

- Quoi, il va te disputer ? s'étonna Harry.

Encore une fois, elle le dévisagea bizarrement.

- Ta tante t'engueule jamais quand tu fais une connerie ?

- Chez eux, si. Mais à partir du moment où ça concerne Poudlard et la magie, elle s'en fiche complètement, assura l'adolescent avec légèreté. Je pourrais faire brûler le château, ça ne serait pas son problème. Et puis même, ce gars… Ralph, c'est pas vraiment ton oncle, si ? Enfin, tu vois bien ce que je veux dire… s'empêtra-t-il.

Sans compter que vu le tempérament de la Serpentard, Harry avait du mal à concevoir qu'elle puisse se soucier de l'avis d'un adulte quel qu'il soit. Mais ça, ce n'était certainement pas quelque chose à dire à haute voix.

- Ouais je vois… bougonna Valya. Écoute, Ralph était ami avec Regulus…

- Le frère de Sirius ? Ton… autre oncle ?

- Ouais. Ça fait des années que je vis avec lui et… c'est comme si c'était vraiment mon oncle, tu vois ? Manque de bol, il se trouve que quand ils étaient à Poudlard, c'était aussi le meilleur ami de l'autre abruti qui fait joujou avec ses chaudrons…

- Il avait des amis, lui ? ne put s'empêcher de commenter Harry, dégoûté. Mais pourquoi tu ne m'as pas dit que Rogue était le frère de ta mère ?

- Tu crois vraiment que ça m'enchante d'avoir un lien de parenté avec un connard pareil ?! C'est pas quelque chose que j'ai envie de crier sur les toits… Au cas où tu serais pas au courant, c'est un Mangemort ! Il porte la Marque et tout !

- Oui mais c'est un espion maintenant… lâcha le Gryffondor un peu trop vite avant de se rendre compte qu'il venait de faire une bourde monumentale.

Il n'était vraiment pas censé parler de tout ce qui concernait l'Ordre du Phénix à qui que ce soit en dehors des Weasley… A son grand soulagement, Valya hocha la tête.

- McGo l'a laissé échapper, ouais…

Elle haussa les épaules avec brusquerie.

- Même, ça change rien… C'est un sale enfoiré et il en avait rien à foutre de ma mère, c'est tout.

- Ils ne s'entendaient pas ? interrogea prudemment Harry.

- Quand ils étaient plus jeunes, si… sauf que ta mère et la mienne ont atterri à Gryffondor, lui à Serpentard. Ils se sont éloignés petit à petit et ensuite… il détestait James et mon père alors…

- Je ne comprends pas… qu'est-ce que ma mère vient faire là-dedans ?

Cette fois, une expression de franche incrédulité apparut sur le visage de la jeune blonde.

- Ils se connaissaient bien avant d'arriver à Poudlard tous les trois, ils étaient amis. Lily, ma mère et son frère…

- Qu… quoi ? Ma mère était amie avec Rogue ?! C'est pas possible, tu plaisantes !

- Mais enfin, personne t'a jamais raconté ça ? se désespéra Valya. Je sais pas moi, Lupin ? Ou même mon père, tiens ! Tu m'as bien dit qu'il t'avait envoyé des lettres, non ?

Harry avait la gorge serrée. Il ne comprenait plus rien et toutes ses certitudes étaient en train de s'effondrer de la même façon qu'un fragile château de cartes. Comment sa mère avait-elle pu fréquenter un sale type comme Rogue ?! Et plus important encore, pourquoi est-ce que personne ne lui avait jamais rien dit ? Les gens savaient très bien qu'il était friand d'histoires à propos de ses parents ! Sirius, Lupin mais aussi Hagrid, Dumbledore…

- Ils habitaient dans le même coin, développa la jeune Black, l'air vaguement inquiète face à son état, ils étaient tout le temps ensemble… Quand il est devenu Mangemort, ma mère lui a plus jamais adressé la parole. Plus tard, Lily et James lui ont demandé d'être ta marraine…

- Je ne savais même pas que j'avais une marraine, murmura Harry. Je ne savais rien du tout…

Valya se passa une main dans les cheveux, mal à l'aise.

- Euh… Potter ? Je comprends que tu sois perturbé et tout, mais si tu tiens vraiment à aller en retenue… tu devrais te dépêcher. T'as déjà cinq minutes de retard…

Le Gryffondor acquiesça mécaniquement. Là, tout de suite, il se fichait bien d'Ombrage et de sa retenue. Il n'avait qu'une envie : rejoindre son dortoir et se rouler en boule dans son lit.

- T'es sûr que ça va aller ? insista tout de même la jeune fille et Harry ressentit une bouffée de reconnaissance à son égard.

Il y avait au moins une personne qui se souciait de ses états d'âme.

- Oui, c'est bon ne t'en fais pas… lâcha-t-il d'une voix basse.

- Ok, alors… à plus tard, mec. Et bon courage !

Elle lui asséna une petite tape amicale sur l'épaule avant de s'éloigner et il se retrouva seul dans le couloir. La mort dans l'âme, il se résigna à se rendre dans le bureau d'Ombrage.

- Où est Black ? l'apostropha cette dernière dès qu'il eut passé la porte.

- Pas avec moi, répliqua Harry avec mauvaise humeur.

- Très bien ! Puisque c'est comme ça, vous allez aller me la chercher !

- Quoi ?! lança-t-il, estomaqué. Mais elle m'a dit qu'elle ne viendrait pas et je ne sais pas où elle est partie, moi !

- Eh bien vous allez me fouiller ce château entièrement jusqu'à ce que vous mettiez la main sur elle !

- Ou sinon… tenta le Gryffondor d'un ton prudent, je peux faire ma retenue et…

- C'est hors de question ! Je veux que vous fassiez cette retenue à deux, vous avez commencé à raconter ces histoires malfaisantes à deux alors vous resterez ensemble et on verra si vous faites encore les malins quand j'en aurais fini avec vous ! Vous y passerez la soirée s'il le faut mais vous allez me la trouver ! Et maintenant déguerpissez de mon bureau !

C'était tout ce que Harry avait craint. « Et je fais quoi moi maintenant ?! » songea-t-il furieusement en marchant dans le couloir. Il finit par redescendre jusqu'à la Grande Salle où quelques élèves finissaient leur dîner et il se dirigea vers Ron et Hermione.

- Harry ? Tu n'étais pas censé être en retenue ?

- Si ! Ombrage a complètement pété les plombs…

- Il se passe quoi ? s'étonna Ron. .

- Le même cinéma qu'hier ! Valya n'est pas là et Ombrage refuse de commencer la retenue sans elle. Cette cinglée m'a envoyé la chercher sauf que je n'ai strictement aucune idée de l'endroit où elle peut être maintenant !

Hermione se pencha vers lui et murmura :

- Pourquoi est-ce que tu n'utilises pas la carte ? Tu la verras tout de suite comme ça…

- Et si elle est retournée dans la forêt, comme hier soir ? C'est largement hors des limites de la carte et je ne vais sûrement pas fouiller toute la Forêt interdite pour faire plaisir à Ombrage ! En plus, dans tous les cas ça ne sert à rien, je sais qu'elle ne viendra pas.

- Alors va voir McGonagall, suggéra Ron.

C'est ainsi que Harry finit par se traîner jusqu'au bureau de la directrice des Gryffondor. Dix minutes plus tard, une McGonagall enragée faisait face à une Ombrage tout aussi hystérique. Les deux femmes se hurlaient dessus sans discontinuer, le professeur de métamorphose arguant qu'être envoyée par Fudge ne donnait pas pour autant le droit de faire n'importe quoi.

- Non mais enfin, Potter n'est pas un Niffleur ! Si vous tenez à le punir, laissez-le faire sa retenue et allez chercher Black vous-même !

- Je suis l'envoyée personnelle du ministre, vous n'avez pas à contester mes décisions !

- Malgré ce que vous semblez croire, vous n'avez pas tout pouvoir dans cette école, Dolores !

- Pas encore !

- Peut-être mais en attendant, monsieur le Ministre n'a pas l'air prêt à risquer son poste seulement pour s'occuper du cas de Black ! Et Potter n'a pas à subir parce qu'un autre élève snobe vos retenues !

Ombrage était partie en braillant qu'elle allait immédiatement parler à Fudge et Harry avait enfin pu retourner à la Tour des Gryffondor. Il fallait qu'il s'attelle d'urgence à ses devoirs et il constata avec horreur que la soirée était déjà bien entamée. Il commença par rédiger le devoir pour Rogue puis bâcla quelques réponses aux questions de McGonagall et de Gobe-Planche. Lorsqu'il put aller se coucher, il était presque une heure du matin mais malgré son état d'épuisement, le Survivant fut incapable de s'endormir avant un long moment, ressassant les affreuses révélations de la journée.

OOO

Dumbledore était assis dans son fauteuil, exténué. La journée n'avait été qu'une succession de désastres. À neuf heures à peine, le professeur Chourave était devant lui pour l'informer que Valya Black avait séché deux fois de suite le cours de botanique. Au déjeuner, c'était Minerva et Severus qui étaient venus tempêter dans son bureau. La première pour lui faire savoir que la jeune fille avait décidé de se dispenser également de cours de métamorphose et se plaindre sans proportions gardées de son comportement, son langage et son accoutrement. Le second pour l'avertir qu'il était hors de question qu'il perde ses soirées à courir après Black et… se plaindre sans proportions gardées de son insolence, son arrogance et son inconscience. Tout aurait pu s'arrêter là, si Dolores Ombrage n'avait pas débarqué à minuit, accompagnée d'un Cornelius Fudge échevelé et totalement désorienté.

- Mais enfin, que se passe-t-il, Dolores ?!

- Black ! Vous devez la renvoyer immédiatement ! Cette… fille sape mon autorité en permanence et passe son temps à raconter des mensonges détestables et en compagnie de Potter !

Le ministre pâlit de manière significative.

- Comment cela avec Potter ? Potter a discuté avec elle… ?

- Oui, ils sont absolument intenables et…

- Voyons, la situation n'est sûrement pas aussi catastrophique… commença Fudge en s'épongeant le front avec un mouchoir.

- Monsieur le Ministre, avec tout le respect que je vous dois, je pense que vous ne vous rendez pas bien compte. Si vous laissez Black continuer d'agir à sa guise, elle va engendrer une révolte dans toute cette école qui est déjà au bord du gouffre ! Elle incite à l'insubordination, renforce la position de Potter…

Fudge se redressa de toute sa hauteur.

- Ça suffit ! Je vais être clair avec vous, Dolores, il est hors de question que je fasse renvoyer Black !

- Cornelius, vous n'allez tout de même pas accepter…

- Si, si justement, je vais accepter et vous aussi ! Il se trouve que le tuteur légal de Valya Black est avocat. Un certain Ralph Simons…

Une expression d'effroi total se peignit sur le visage d'Ombrage. A peu près la même expression que si elle venait d'apercevoir un Détraqueur...

- Je vois que cela vous rappelle des souvenirs également… Alors vous allez prendre sur vous et laisser Black danser nue dans les couloirs si ça lui chante parce que si je vois Simons poser ne serait-ce qu'un orteil à Poudlard, je vous vire manu militari ! Laissez cette jeune fille en paix et Potter aussi par la même occasion. S'il est ami avec elle… Je refuse que Simons se mêle de cette histoire ! Maintenant, allez-vous coucher, Dolores, et ne me dérangez plus pour ça.

Fudge était reparti par la cheminée alors qu'Ombrage s'enfuyait, mortifiée. Au final, Albus n'avait même pas pu placer un mot, à se demander pourquoi ces deux-là avaient éprouvé le besoin de venir envahir son bureau… Surtout qu'il détestait vraiment voir les événements se dérouler sous ses yeux tel un simple spectateur.


Draco dormiens nunquam titillandus (Bad Moon Rising – Credence Clearwater Revival) J'ai choisi par rapport au personnage de Valya, parce que c'est le moment de l'histoire où les autres commencent à se rendre compte qu'il ne faut pas trop chercher à l'énerver. La chanson est une métaphore pour exprimer que les problèmes arrivent et c'est exactement ce que représente Valya : le changement et des problèmes en perspective.

Pour les anciens, qu'est-ce que vous pensez du personnage de Valya justement, par rapport à l'ancienne version ? Est-ce que vous remarquez les différences ? De manière générale, est-ce que l'histoire vous plaît pour le moment ?