Chapitre 22 : Enfin les grandes vacances !
[PDV Remy Hadley, après le BAC]
Stylo dans la bouche, lunette sur le nez, j'étais en plein dilemme. Il fallait que je me décide à décaler un professeur sur une autre heure de cours à la rentrée prochaine, mais ça chamboulait absolument tout le reste du planning de trois autres professeurs.
… Alors ? Entendis-je en relevant le regard vers sa voix. Trop absorbée par mon planning Excel, je n'avais rien écouté de sa question.
Le stylo tomba quelque part alors que j'ouvrais la bouche en fixant Maddie. Elle était devant moi, une robe de différente couleur dans chaque main pratiquement nue. Enfin en sous-vêtements, mais ça laissait peu de place à l'imagination. Ou peut-être que c'était l'inverse justement, mon imagination prenait le relais : moi me jetant sur elle, les robes n'étant qu'un vague souvenir.
Je vis dans son regard qu'elle était amusée mais elle ne flancha pas et me reposa la question. Rouge ou bleu, Remy ?
Heu… C'était je crois le seul son qui pouvait sortir de ma bouche à présent.
Maddie plaça la bleue devant son corps, cachant une partie de ce que j'aurais aimé contempler encore un peu, puis elle fit de même avec l'autre robe.
Je me raclais la gorge, cherchant mes mots. Heu les… Hum… Les deux.
Maddie leva les yeux au ciel. Remyyyyy ! J'ai besoin d'aide, il faut faire un choix !
Je me redressais, essayant de rassembler le peu de courage qu'il me restait. La heu… Mmmh… La rouge. Tranchais-je, sachant que c'était une couleur qui avait toujours fait fureur sur elle.
J'avais encore du mal à avouer que la première fois que je l'avais vue dans mon bureau c'était justement avec une robe rouge et c'était sans doute ce qui avait fait la différence.
Sûre ? Dit-elle en plaçant à nouveau la rouge sur elle.
Certaine. Je me mordis la lèvre, le souvenir de Madison Queller, des années plus tôt, qui marchait comme si la place lui appartenait. Sûre d'elle et de ses atouts, elle s'était avancée vers moi un grand sourire aux lèvres. J'avais dû me battre pour avoir l'air d'être professionnelle. Mais Maddie n'avait visiblement jamais semblé s'en être rendue compte. À vrai dire, si Kate ne nous avait pas aidés, j'étais persuadée qu'elle n'aurait jamais pensé jeter un œil sur moi.
Va pour la rouge alors ! Et elle disparue aussi vite qu'elle était venue. Je plongeais dans mes souvenirs. Je réalisais qu'il était tout à fait possible que Kate m'ait observé et qu'elle ait tiré des conclusions. J'avais toujours trouvé Maddie attirante et désirable. Mais pour moi, elle restait une hétéro intouchable et je n'étais clairement pas dans la bonne ligue. Ce n'était pas la première ni la dernière sur laquelle je flashais à l'époque et je savais vivre avec ça. Et puis 1 an après elle s'était mise à sortir avec Booth. J'avais été déçue, mais je m'y étais attendue. C'était seulement maintenant ou… Eh bien, j'avais eu un peu plus d'espoir.
Mais c'était Kate Beckett qui nous avait poussé l'une vers l'autre. Elle m'avait permis de croire à plus et elle avait lancé Maddie sur de nombreux quiproquos… Et visiblement Madison n'était pas difficile à convaincre. Se pouvait-il qu'elle y avait déjà pensé avant ? Ou que bourrée, elle était bien plus ouverte ? Mais si c'était juste l'alcool, elle aurait dû refuser de poursuivre quoi que ce soit avec moi ensuite…
À quoi tu penses ? Dit Maddie, me sortant de mes pensées. Elle s'était rhabillée, malheureusement, et s'était vautrée à mes côtés sur le canapé.
À ce qu'il s'est passé cette année… Et aussi… Quand tu as débarqué au lycée pour l'entretien d'embauche. Dis-je avec un sourire. Je m'approchais d'elle, délaissant l'ordinateur et ce fichu document Excel. J'avais besoin de toucher sa peau, ce que j'avais vu quelques minutes plus tôt était difficile à oublier.
Tu sais que j'étais persuadée que je n'étais pas prise ? S'exclama-t-elle en me regardant. Je vais t'avouer un truc.
Je me décalais, visiblement elle était de nouveau prise dans son monologue, tant pis pour la soirée câlin. J'allais devoir attendre et avec elle c'était toujours qu'une question de temps.
En fait quand je t'ai vu au début je me suis dit que tu ne pouvais pas me blairer. T'étais hyper distante et tout et tu m'as posé tellement de questions bizarres…
C'est quand même le but d'un entretien d'embauche, de poser des questions. Dis-je avec un sourire. Mais t'as vraiment cru que je ne t'appréciais pas ?! je me redressais pour la regarder étonnée. Je n'avais jamais considéré cette option.
Bah j'ai essayé de faire des blagues et de détendre l'atmosphère et je ne sais pas… T'étais là, mais on sentait que t'étais pas bien, du genre tendu. Elle fronça les sourcils. D'ailleurs j'ai toujours voulu savoir, c'était quoi le problème à l'époque ?
Le problème ?! M'exclamais-je. Je me rendais compte qu'elle n'avait toujours pas compris. Mon Dieu, Madison… soupirais-je en secouant la tête.
Quoi ? Elle semblait vraiment perdue et tellement loin de l'explication que j'allais lui donner.
Alors tu n'as jamais vu, ou même compris… Je soufflais, réalisant que j'allais devoir lui avouer maintenant. Ce n'était pas franchement ce que j'avais prévu pour la soirée.
Non. J'ai juste cru que tu ne m'appréciais pas. Après j'ai pensé que c'était en lien avec Seeley ou je ne sais pas… Tu sais le nombre de nanas qui ne peuvent pas me blairer parce qu'elles sont persuadées que je vais leur voler leur mec.
De ce côté-là, moi, j'en avais rien à faire. Souriais-je.
Ouais, mais je ne pouvais pas le savoir à l'époque…
Maddie est ce que tu t'es vue ?!
Elle baissa le regard pour fixer son corps et releva la tête vers moi sans comprendre. J'avais envie de la secouer et de l'embrasser en même temps.
T'es arrivée à l'entretien avec ta robe rouge, tout sourire, balançant des hanches l'air tout à fait sûre de toi… Commençais-je.
Ah t'as cru que je me la pétais et que je pensais avoir déjà le poste ?
Tu veux vraiment savoir ?
Bah… Commença-t-elle en se stoppant quand je posais un doigt sur sa bouche.
Alors il va falloir écouter au lieu de m'interrompre tout le temps. J'adore ça, mais là j'ai besoin d'un peu de courage et ça ne va pas m'aider.
Elle mima de sa main une fermeture de clés au niveau de sa bouche et me fixa.
Je n'ai jamais cru que tu te la pétais. Au contraire, j'ai dû me battre pour… Pour ne pas te sauter dessus à l'époque.
Elle écarquilla les yeux, Je savais qu'elle essayait de ravaler les mots qu'elle voulait dire.
Si j'avais l'air distante c'était parce que j'essayais d'avoir l'air professionnelle. J'ai toujours cru que tu savais pourquoi, mais que tu n'étais pas intéressée…
Elle ouvrit la bouche et la referma. Je pinçais mes lèvres, voyant que ça lui coûtait beaucoup de se taire. Maddie avait toujours été très expressive et son flot de paroles était incessant. Peu importait ce qu'elle faisait, elle avait besoin de l'exprimer oralement.
Si tu as cru que je te posais des questions bizarres, c'était juste pour combler les blancs. Tu parlais beaucoup, ça m'évitait de trop en dire ou d'hésiter dans mes questions. Et puis certaines fois tu disais juste un "oui" et ça me déstabilisait parce qu'il fallait que je reprenne le contrôle de la conversation. Et je n'avais absolument aucun contrôle sur mes émotions, donc c'était… Compliqué. Terminais-je en cherchant mes mots.
Un blanc s'installa et je me rendais compte que Maddie assimilait mes paroles. Mais qu'elle tentait aussi de me laisser finir. Tu peux parler. Dis-je sachant que j'avais dit ce que je pouvais. J'aurais pu m'étendre sur bien d'autres détails, mais je n'avais pas pour habitude de me mettre à nue et de me dévoiler. Même si tout ça était derrière nous et qu'au vu de la situation je n'avais pas à rougir de ce qu'il s'était passé.
Mais… Commença-t-elle, cherchant visiblement ses mots. Comment tu… Est-ce que tu savais… Pourquoi ?!
Je fronçais des sourcils, un petit sourire aux lèvres. Je ne suis pas sûre de comprendre ta question.
Depuis le début ?! s'exclama-t-elle. Je haussais les épaules. Comment tu as fait ?! Elle enchaîna voyant que je ne comprenais pas ou elle voulait en venir. Pourquoi tu n'as jamais essayé ou tenté quoi que ce soit ? Pourquoi tu m'as laissé dans l'ignorance comme ça ? C'est pas humain Remy ! Pendant toutes ces années tu as gardé ça pour toi ?!
Et tu voulais quoi ? Que je te saute dessus ? Avec une grosse probabilité pour que tu me repousses, puisque tu te vantais ouvertement de tous tes plans avec des MECS ? Tu étais hétéro, ou tu t'affichais comme tel, je n'aurais jamais pu savoir que tu étais bien plus ouverte sur la question. Et puis très vite tu t'es mise avec Seeley donc la question ne se posait plus.
C'était i ans ! Soit une éternité ! Et puis j'étais là depuis une bonne année avant d'être avec Seeley, tu as eu mille moments de tenter ta chance. Je n'ai jamais dit que j'étais contre une relation homosexuelle !
Tu ne m'as jamais regardé autrement que comme une amie ou une supérieure. Tu étais cordiale avec moi, sans compter que la première année tu étais bien plus distante avec moi qu'avec le reste du personnel.
Parce que j'étais persuadée que tu ne m'aimais pas ! s'exclama-t-elle. Que j'étais en compétition ou je ne sais quoi ! Et du coup j'avais peur que tu tentes tout pour que je dégage et qu'il fallait que je me tienne à carreaux.
Je me mis à sourire. Eh bien, il faudra penser à remercier Kate un jour. Elle s'est mieux débrouillée en quelques mois, que nous deux réunies en trois ans.
Tu sais qu'elle a manigancé ça depuis la soirée entre surveillants et CPE. Elle a dit à Alison de ne pas venir au dîner pour qu'on soit juste toutes les deux. Sourit-elle.
Et ensuite elle s'est arrangée pour que tu fasses tous ces doubles sens à ce dîner. Plus tard, elle m'a fait comprendre qu'ils avaient soi-disant une vraie signification… Je lui souris. Elle a tout manigancé pour toi. Pour nous au final. T'as vraiment une amie bizarre… Pas dans le mauvais sens du terme mais… Enfin elle a monté une stratégie de dingue pour nous réunir, quand même.
Maddie haussa les épaules. On se sauve le cul, on s'entraide. Elle a bien vu que j'enchainais les relations d'un soir avec des personnes qui ne me convenait pas et elle a… Eh bien, elle a peut-être mieux repéré les signes que nous.
J'ai hâte de voir ce qu'elle va donner en directrice remplaçante, répondis-je avec un sourire.
Tu crois vraiment qu'elle va le faire la rentrée ? Ils ne vont pas trouver quelqu'un d'autre entre-temps ? Elle ne va quand même pas faire le remplacement de Lisa toute une année ?
Si tu savais la galère qu'à l'éducation nationale pour recruter des directeurs…
Son niveau de stress va être hallucinant. Il va falloir qu'elle se détende. Compléta-t-elle en imaginant probablement la scène. Quelque chose me dit que cette fois ci, ça ne sera pas dans ton bureau qu'on va entendre des gémissements.
Quoi ? Dis-je un peu perdue. Je ne vois… Oh. Bien sûr. Ils avaient franchi le pas. Ok non, laisse tomber. D'ailleurs, je retire ce que j'ai dit. Elle n'est pas si perspicace que ça. Enfin, pour les autres oui, mais pour elle-même…
Maddie se mit une main sur la bouche. Merde. Je ne devais pas dire tout ça.
Je pense que Kate n'aura pas à s'en faire me concernant. Contrairement à toi, moins je parle, mieux je me porte. Concluais-je.
Si jamais ça venait à être officiel fait semblant d'être étonnée.
Tu crois réellement que les gens feront semblant d'être étonnés ?! Ils auront l'air soulagés, oui ! Avec toute cette tension sexuelle accumulée entre eux, on pourrait allumer toute une ville pendant 10 ans.
En parlant de tension sexuelle… Je crois que toi aussi tu as eu ton lot quotidien avec moi. Je vais t'aider à réduire un peu ça. Sourit-elle en commençant à m'embrasser dans le cou.
[Arizona Robbins, grande fête de fin d'année]
Je regardais partout autour de moi, complètement abasourdie par ce que je voyais. Je savais que Jensen avait les moyens, j'avais vu sa baraque quelques semaines plus tôt. Mais là… C'était carrément tout un lieu réservé pour les élèves par Jensen ET Jared. Autant dire que c'était démentiel.
Normalement ce genre de fête avait toujours lieu après le grand bug… Mais cette année rien n'avait eu lieu. Raven avait probablement mis son grain de sel. À moins que ce ne soit les documents reçus à la fin du discours de Cuddy, sur les amandes et les années de prison encourues ?
Même si c'était plutôt sympa de mon point de vue, je savais que les professeurs aimaient beaucoup moins ce rituel. À croire que Kate Beckett arrivait à mieux faire son boulot en quelques jours que Lisa Cuddy en plusieurs années.
Coucou ! Entendis-je à mes côtés.
Salut Maura ! répondis-je en souriant.
Alors ? Soulagée d'être enfin sortie de tout ce stress ?
Bof. Je haussais les épaules, on à 2 mois pour souffler avant de reprendre ce stress pour une année supplémentaire.
En attendant, on est tranquille ce soir, on profite et… On s'amuuuuuuse ! Elle me prend la main et m'entraine vers le buffet.
Je ne suis pas sûre que ça soit une bonne idée, je n'ai pas le temps de protester que je me retrouve déjà avec un verre dans les mains. Si tu te souviens de ce qu'il s'est passé à la dernière fête…
À vrai dire c'est plutôt le gros trou noir, grimaça-t-elle. Mais bon, comme j'ai dit : on profite.
Bah vas-y mollo alors, rétorquais-je en la voyant boire à grande gorgée.
Holà guapas ! lança une voix derrière nous.
Hey ! Abby ! lançaMaura en enlaçant Abby.
Elle est déjà bourrée ? demanda Abby en me regardant les sourcils froncés.
Alors que je pouffais de rire, Maura fit semblant d'être agacée et la frappa gentiment sur le bras. Ça fait même pas 10 minutes que je suis là. Et en plus, ajouta-t-elle, c'est moi qui conduis, je te signale.
Je sais pas si c'est une bonne nouvelle, ça, fit Abby l'air faussement soucieuse.
Eh! Protesta Maura. Si t'es pas contente, tu rentreras à pied.
Vous avez vu Callie ? Demandais-je en tentant de changer de sujet.
Le sourire de Maura ne présageait rien de bon. Non, j'ai pas vu ta femme.
Je levais les yeux au ciel, ce ne serait sans doute pas la dernière fois qu'elle allait s'amuser avec ça… Mais j'étais toujours un peu mal à l'aise. Pas que ça me dérange vraiment en fait c'était plutôt l'inverse. Ça avait tendance à me mettre des papillons dans le ventre et je ne savais pas quoi faire de ce sentiment.
Bon je vais essayer de la chercher… Dis-je en les plantant là. Je n'avais pas envie d'argumenter plus.
En passant dans la cuisine, je tombais sur Jane. Après de rapides salutations je lui demandais où était Callie et elle décida de chercher avec moi. Après avoir monté les escaliers pour fouiller des pièces, dont 2 avec des élèves dans des positions plus qu'explicites.
Oups! Dit Jane en pouffant tout en fermant la porte. Elle m'avait à moitié poussé pour refermer la porte derrière nous.
Oh mon dieu ! Riais-je alors que mon cerveau analysait la scène. C'était pas le fameux Murphy ?
Tu connais ce mec ? Demanda Jane toujours à moitié hilare. Moi j'ai surtout vu la nana avec lui !
Nous avancions dans le couloir et la porte s'ouvrit à la volée derrière nous. Oh merde. Soufflais-je, perdant toute envie de rire. Raven Reyes en personne fonçait à présent sur nous. C'était elle, la fille. J'étais morte.
Elle passa en coup de vent en me frôlant comme si nous étions invisibles.
Je crois que je lui ai encore sauvé le cul. Sourit Jane alors que nous continuons de marcher vers les escaliers.
Hein ? Je n'étais pas sûre de comprendre.
À la dernière fête chez Chloé Beale. M'expliqua Jane. Elle était à ça de l'embrasser, elle mima 2 cm avec ses doigts. Et j'ai débarqué dans la cuisine en les coupant dans leurs élans. Elle m'a dit qu'elle était reconnaissante de…
EH ! Hurla une voix derrière nous. Vous connaissez la propriété privée ? Jane m'attrapa par le bras pour me faire avancer plus vite dans les escaliers. La voix semblait nous suivre. FRAPPER AU PORTE VOUS N'AVEZ JAMAIS APPRIS CA ?!
Nous étions en bas de l'escaliers et je continuais de me laisser traîner dehors. C'est quoi son problème ?!
Probablement le fait que je lui casse son coup pour la deuxième fois ?
Avec Raven ? Répondis-je peu sûre de l'histoire.
Je t'ai dit, je lui ai cassé son coup et visiblement elle a recommencé quand même.
Ouais et ça, elle ne l'a pas dit dans un de ses tweets, hein. Cracha amèrement une voix derrière nous.
Callie ! Dis-je en me jetant dans ses bras. Je l'embrassais, heureuse.
Mais ce n'est pas elle qui écrivait les tweets, c'est Rachel. Expliqua Jane en fronçant les sourcils.
Raven couvrait ses traces. Compléta Callie. On est allées la trouver après les épreuves pour lui dire de se dénoncer. Elle a juste fait son message d'excuse tout pourri. S'agaça ma petite amie.
Quoi ?! S'étonna Jane.
Je me rendais compte que nous n'avions jamais vraiment dénoncé Raven jusqu'ici. On a entendu une conversation et on sait aussi que Lexa était au courant et qu'elle avait mis une sorte de notification pour supprimer les tweets sur Clarke et elle.
QUOI ?! Jane nous fixait avec de gros yeux. Mais… Attendez depuis quand vous savez ça ?
Depuis la soirée chez Chloé… Dis-je un peu coupable.
Et vous n'avez prévenu personne ? Vous ne l'avez pas dénoncé ?!
On avait que des bruits de couloirs aucun faits. Dit Callie agacée. Elle n'a rien démenti mais son message d'excuse à fait le boulot.
Putain c'est dingue… Souffla-t-elle choquée. Et je pouvais la comprendre.
De toute façon pas de preuves, pas d'accusations. Vu la merde qu'il y a eu sur les bruits de couloirs on va éviter de faire la même chose et de se prendre un gros stop par la police ou les profs. Elle aura juste eu à fermer sa gueule et c'est tout.
Je ne pensais pas que Raven était derrière tout ça… Continua Jane toujours sous le choc. Je pensais justement qu'elle allait aider.
D'après elle, elle n'a plus couvert ses traces après les photos. Celle de Tim et Beckett. Mais Rachel savait utiliser les logiciels, elle a juste continué à répandre ses rumeurs à la con.
J'hallucine. Souffla Jane.
Bon allez, on va pas se miner le moral pour une débile. On va danser ? Me demanda Callie avec un grand sourire. Je pris la main qu'elle me tendait et entrait à l'intérieur, laissant mon amie digérer les informations.
[PDV Jane]
J'étais sous le choc. Raven n'avait jamais semblé être suspecte dans ces histoires. C'était plutôt l'inverse, elle avait l'air d'être une fille plutôt intègre. Comment j'avais pu être si aveugle ?
Je préférais m'éloigner du bruit de la fête et aller me réfugier sur un banc à l'extérieur. Je m'arrêtais net voyant par qui il était déjà occupé.
Elle tourna la tête vers moi et fit un triste sourire. Merci. Lâcha-t-elle avant de regarder face à elle dans le vide. De m'avoir encore sauvé la vie.
Trop curieuse, je décidais de venir m'asseoir à ses côtés. Pourtant cette fois tu m'as l'air plutôt sobre… Fis-je remarquer.
C'est encore plus triste. Un silence assez pesant termina la conversation. Elle ne semblait pas vouloir en rajouter plus et dans un sens je la comprenais.
Faisait-elle ça à cause de ce qu'il s'était passé ? Je connaissais vaguement la réputation de John Murphy : mauvais élève qui répondait aux profs, probablement dealer si mes sources étaient bonnes. Bref, le genre de gars qui ne finirait probablement pas bien. Tout à fait l'inverse de cette fille.
Mais tu l'apprécie vraiment ou… C'est plus compliqué que ça ?
Elle haussa les épaules. Aucune idée. Peut-être que je suis juste faible et bête.
Je sais qu'on ne se connait pas trop mais… N'oublie pas que je suis ta marraine la fée. Tu peux tout me dire et je peux même exaucer des vœux !
Elle se mit à sourire. Des vœux hein ?
Exactement ! Affirmais-je en me tenant droite.
Je souhaiterais revenir en arrière et tout recommencer, dans ce cas.
Elle ne jeta pas un seul regard vers moi et je connaissais exactement le sens de sa phrase, surtout vu ce que j'avais entendu avant. Des regrets ? Je ne pouvais pas lui dire ouvertement que je savais.
Des remords plutôt.
Ah. Je laissais un silence, cherchant le meilleur moyen d'en parler sans dire que je savais tout. Mais tu peux, peut-être, essayer de réparer tout ça maintenant ? C'est quoi le dicton déjà… Il n'est jamais trop tard… Ou non ! Mieux vaut tard que jamais ?
Ouais mais j'ai essayé et ça n'a rien fait de mieux. Je crois que c'est plutôt l'inverse d'ailleurs.
Peut-être que tu pourrais essayer quelque chose d'autre ?
C'est trop tard, le mal est fait. Et si je le fais maintenant je vais juste avoir une casserole supplémentaire avec moi. Ça ne va pas m'aider dans les études et en plus ça ne servira à rien d'autre qu'à me souvenir tous les jours de la connerie que j'ai faite.
Alors ne dit rien ? Après tout Callie et Arizona avaient raison, autant passer à autre chose. Et passe à autre chose.
Et donc moi je m'en sors, et c'est tout ? Je garde mes remords quelques années jusqu'à ce que ça disparaisse ?
Qui te dit que cette erreur ne va pas t'aider ? Du genre… Tu vas pouvoir aider quelqu'un d'autre dans le même problème plus tard ? Et puis, en l'aidant tu t'aideras peut-être toi aussi ! Dis-je avec un sourire. Comme ça, la boucle est bouclée !
Elle s'était tournée vers moi et me fixait. Visiblement les mots semblaient prendre leur sens. J'avais jamais pensé ça comme ça. Dit-elle, toujours en train de réfléchir.
Ouais j'ai un cerveau bizarre, probablement la raison pour laquelle ça passe toujours limite en Maths. J'ai pas la bonne logique.
Tant que t'arrive un bon résultat. Termina-t-elle en haussant les épaules.
Ouais, va dire ça à Madame Mills.
On grimaça en même temps puis je me mis à pouffer, elle ne tarda pas à faire la même chose.
S'il y a bien une chose que je ne vais pas regretter, c'est elle.
Encore un an pour ma part… Je n'ai pas hâte d'être à la rentrée.
Toutes mes condoléances. Me dit Raven avec un sourire en coin.
Mon téléphone sonna, c'était un message de Maura qui me demandait si je boycottais la fête. Je décidais d'aller la rejoindre et m'excusais auprès de Raven.
De cette conversation j'avais bien compris que Raven s'en voulait. Ce qui était une bonne chose, même si Callie aurait aimé qu'elle paie. Dans un sens c'était ce qu'elle faisait, mais seulement avec sa conscience.
Entre se faire renvoyer en s'en foutant royalement ou alors ne pas se faire prendre mais être toujours pleins de remords sur ses actes… Je pense que j'aurais aussi préféré la seconde version. Ça voudrait dire, au moins, que j'avais une âme. Je doutais que Rachel et Prue en aient une…
Tout en rentrant dans l'énorme bâtiment j'eu un flash sur le début d'année que j'avais eu. Celui ou Castle avait cherché mon nom et avait pratiquement crié victoire en le trouvant. Ce prof m'avait choqué au début. Franchement quel genre de prof se mettait comme ça à faire le show devant son public ?
Puis ensuite, j'avais commencé à traîner avec Arizona et Callie puis nous avions rapidement été rejoints par Alexis, Maura et Abby. Alexis était amie avec Maura qui traînait à présent avec Abby.
Aujourd'hui je me retrouvais là, entourée de toutes ces personnes à une énième fête. En fait, l'année dernière avait été bien différente. Je trainais avec 2 mecs plutôt tranquilles, pas du genre à aller dans des fêtes. En quelques mois j'étais devenue quelqu'un de totalement différente et j'aimais bien la nouvelle moi.
JANE ! je tournais ma tête dans tous les sens pour trouver d'où provenait le son. Entre le bruit de la musique et le brouhaha des gens, ce n'était pas très facile.
Une fois à ses côtés elle m'enlaça et je jetais un regard à Abby qui haussait les épaules. Je ne sais pas, elle m'a fait la même chose en me voyant.
Quelqu'un va mourir ? Dis-je en riant doucement alors que Maura s'écartait de moi.
C'est juste que c'est la dernière fois qu'on va se voir. Après vous allez partir en vacances jusqu'à la rentrée. Dit-elle les yeux légèrement embués.
Pas sûr… Répondis-je en haussant les épaules. Avec le déménagement de l'été dernier, je ne crois pas qu'on partira en vacances cette année. J'ai déjà eu de la chance en allant au ski avec vous cet hiver !
Tu vas rester ici ? Elle me regarde avec espoir et j'aurais pu avoir de la peine pour elle si je ne commençais pas à paniquer. Maura ou l'adepte des filles en soirées. Au départ je ne l'avais pas crue comme ça, mais plus on participait aux fêtes plus elle semblait à l'aise. Ce n'était pas tellement mon cas. J'étais partie pour trainer devant Netflix tout l'été et me lever bien tard profitant tous les jours de la grasse matinée. Mes plans allaient être fichus.
Ouais, des bonnes grasse mat' avec Netflix en fond sonore… Commençais-je espérant qu'elle comprenne le sens de cette phrase.
La chance ! Ma mère m'entraine à un vieux truc humanitaire tout l'été. Je vais mourir de chaud ET je vais devoir aller construire je ne sais quel vieux bâtiment pour aider tout un village d'enfants d'un trou perdu. Est-ce que j'ai vraiment l'air d'un architecte ?! S'agaça Abby.
En la voyant avec ses vêtements noirs et son collier de clous, elle allait être pas mal remarquée là- bas, pensais-je.
Au moins tu pars en famille. Ma mère a oublié que c'était les vacances et elle doit partir au Canada pour son travail. Du coup je passe mes 15 premiers jours seule à la maison. Elle tourna vers moi l'air plus enthousiaste. Tu pourrais venir dormir à la maison ? Tu penses que tes parents seraient d'accord ?
Sans doute… Je m'attendais au pire.
Je voulais faire une grosse randonnée dans la région, on prendrait le train le matin et on mangerait la haut ?
De la randonnée ?! Abby s'était mis à rire en voyant ma tête, j'étais dépitée. Adieu soirée Netflix et grasse matinée…
Ouais ! S'extasia Maura qui voyait totalement ses futures vacances gâchées plus aussi triste. On ira ensuite faire du rafting, j'ai vu qu'il y en avait dans le coin ça va être super !
Heu je ne sais pas… Tentais-je, essayant de trouver une excuse pour être un peu occupée. Je crois que mon père voulait que je l'aide pour… Pour…
Pour faire la grasse matinée devant Netflix ! Ria Abby alors que je la fusillais du regard.
Mais c'est trop dommage ! Tu vas gâcher tes vacances à rien faire alors qu'on peut avoir 15 jours de supers activités sympa à faire ensemble.
Sympa ! Du rafting ?! Tu t'es entendue ? Dis-je en la dévisageant.
Tu avais l'air de te débrouiller très bien au ski cet hiver.
Le ski, tu te poses dessus et tu te laisses descendre. Le rafting tu dois te battre pour rester dans le bateau ! m'indignais-je.
Qui doit se battre ? demanda Arizona qui débarquait aux côtés de Callie.
Moi. Dans un raft.
Han du rafting ! J'adore ! C'est quand ? Je peux venir ? Dit-elle tout excitée. À ses côtés je voyais mon reflet en Callie. Elle faisait clairement la tronche.
On devait se voir pendant les vacances, je te signale. Rappela-t-elle. Et vous m'avez déjà traîné au ski, hors de question que j'aille faire trempette dans une rivière je ne sais où !
Oh s'il te plait s'teu plait s'teu plait ! Dit Arizona comme une gamine en lui faisant son plus beau regard de chien battu. Elle était douée, je devais l'admettre.
Salut ! Alexis débarquait pile au bon moment.
Pitié, sauve-moi et dis-lui que c'est une mauvaise idée. Dit Callie en se tournant vers elle.
Quelle idée ? Demanda Alexis en nous regardant une par une.
D'aller faire du rafting. Complétais-je tout aussi dépitée.
Oh ! s'exclama Alexis avec un sourire. Je sentais que la réponse n'allait pas nous plaire. J'en ai fait avec mon père y'a 3 ans, c'est vraiment sympa ! Surtout le moment où il s'est fait surprendre et qu'il est passé par-dessus bord.
Je n'arrive jamais à imaginer ton père… Enfin Castle, quand tu racontes ce genre d'histoire. On dirait que c'est 2 personnes différentes. J'essayais vraiment mais… Et pourtant ce n'était pas faute de ne pas l'avoir vu à l'œuvre toute l'année.
Vous voulez faire ça quand ? demanda-t-elle alors que je regardais Callie avec horreur.
Mes vacances sont fichues soufflais je. Abby riait à présent alors qu'Arizona, Alexis et Maura commençaient à faire des plans sur la fameuse sortie. Maura réussit presque à les convaincre de venir à cette horrible randonnée.
On va mourir. Compléta Callie en posant sa tête sur mon épaule.
Qui veut échanger avec moi et mon bled paumé au fin fond de l'Afrique pour un truc humanitaire ? Demanda Abby qui semblait se régaler de la situation.
On devait passer nos vacances en amoureuse et ta copine, là… Éloigne là d'elle, elle est en train de lui retourner le cerveau ! Geignit Callie en regardant le groupe s'animer sur des futurs projets encore plus ennuyeux pour Callie.
Je n'étais pas totalement contre le sport, contrairement à elle, je n'aimais juste pas ne pas avoir du temps à ne rien faire. Surtout que la majorité des vacances étaient quand même faites pour ça non ?
Je savais qu'une fois sur place je serais sans doute très heureuse d'y participer, mais là tout de suite j'étais déçue.
Je veux mes soirées romantiques dans un lit, pas le cul trempé dans un radeau pourri ! Callie s'agrippait presque à moi et je tentais de ne pas rire de cette situation.
[Rick Castle pendant les vacances de Juillet]
Tu penses vraiment que c'est une bonne idée ? demandais-je à Kate pour la millième fois.
Écoute, c'est mon amie… Et c'était prévu depuis l'an dernier et on avait déjà réservé. Souffla-t-elle.
Je sais, elle est sympa, je vais l'adorer… Mais Remy ? Cette femme me fou les jetons. Chuchotais-je de peur qu'elle entende malgré notre porte fermée.
Kate se mit à rire doucement. Tu exagères, si Maddie l'adore tu vas forcément l'aimer aussi.
Madison aime tout le monde ! M'exclamais-je sachant que ce n'était pas une bonne raison.
Moi aussi, je l'aime bien. Elle me fixa, haussant un sourcil sachant qu'elle venait de gagner un point. Mais pas la bataille ! Je savais que cette femme était machiavélique. Personne ne le savait encore, c'est tout.
Kaaaaaaate. Suppliais-je. On passe toute l'année avec elle, ce n'était pas pour avoir aussi les vacances en prime.
Tu te répètes Rick et je t'ai dit que c'était trop tard. Maddie a insisté lourdement.
Soufflant je récupérais le sac de plage et traînais en la suivant.
Mon Dieu, c'est les vacances, aies l'air un peu plus heureux d'être là ! Elle levait les yeux au ciel alors que je tentais mon plus beau regard de chien battu. Je te jure que si tu continues tu restes là tout seul et nous on va sur la plage entre filles.
Je tentais mon plus beau sourire heureux et nous nous dirigeâmes vers la porte d'entrée. Remy était déjà là, lunette noire sur la tête, sac à l'épaule et les yeux rivés sur son téléphone.
Elle est encore dans la salle de bain, c'est ça ? demanda Kate en soupirant.
Depuis maintenant… Mhh. Trente minutes.
MADISON ! hurla Kate en nous faisant sursauter. SI TU N'ES PAS LA DANS DIX SECONDES, ON S'EN VA !
Je jetais un coup d'œil à Remy qui esquissait un sourire. J'ai déjà essayé cette technique il y a 10 minutes.
Oui mais toi, tu ne vas pas la laisser seule ici. Alors que moi, elle me connait, je vais réellement partir. Kate ouvrit la porte et nous laissa sortir. ATTENTION, DIX… NEUF… HUIT… Pendant qu'elle comptait, nous marchions tranquillement vers la voiture et Kate déverrouilla les portes.
Elle continua jusqu'à 3. Madison sortit de la salle de bain en trombe. Maillot de bain sur elle et tee shirt à moitié enfilé. J'ARRIVE ! J'ARRIVE ! cria-t-elle en récupérant son sac au passage. Elle claqua la porte et courut jusqu'à la voiture. Putain Kate, c'est les vacances pas la peine de me stresser comme ça ! Elle eut à peine le temps de rentrer dans la voiture que Kate avait déjà démarré. KATE ! s'écria Maddie qui faillit partir à la renverse.
Remy attrapa sa petite amie de justesse par le bras et Madison ferma enfin la porte. J'avais baissé le pare-soleil pour les regarder par le miroir. On est en vacances bordel, pourquoi tu me presses comme ça ? râla la blonde en s'attachant.
Ça fait une heure que t'aurais dû être prête. Kate jeta un regard dans le rétroviseur vers Remy. Je ne sais pas comment tu fais pour supporter ça. C'est un truc qui m'a toujours énervé.
Remy lui sourit en guise de réponse alors que Madison continuait de râler. Elle m'aime, ELLE ! Et elle veut que je passe de bonnes vacances. Ce n'est visiblement pas le cas de tout le monde.
Ça fait quatre jours qu'on est là et t'as réussi à être en retard… Bah, tout le temps en fait ! Jamais une seule fois t'étais à l'heure !
C'est les vacances, l'heure n'existe plus! bouda Madison.
Rappelez-moi, pourquoi vous partez en vacances ensemble ? Tentais-je de demander.
Le regard qu'elles me lançaient finit par me faire taire. J'entendis Remy pouffer de rire derrière et, pour la première fois depuis qu'on était là, j'étais plutôt content de l'avoir à mes côtés.
C'est pas drôle Remy. Lâcha, platement Madison.
Il n'a pas tort. Depuis qu'on est arrivées vous êtes toujours en décalage toutes les deux. Tu m'as pourtant dit que vous partiez tous les étés. Franchement je serais curieuse de voir vos dernières vacances. demanda-t-elle.
Moi aussi, surenchérissais-je.
On était en randonnée la dernière fois. Levé à 6h du matin pour 8h de marche TOUS les jours. Autrement dit, c'était l'enfer.
N'importe quoi, t'exagère ! Intervint Kate.
Remy et moi rimes de concert. J'imaginais tout à fait les journées qu'elles avaient pu passer. Et malgré ça t'as voulu remettre ça l'année suivante… Commença sa petite amie.
À la PLAGE ! La E. Bronzette au programme, avec farniente sur la serviette. Mais pour mademoiselle Katherine Houghton Beckett ici présente, c'est encore le stage commando.
Houghton ?! m'exclamais-je à l'unisson avec Remy.
Madison Emilia Siloe Queller. Pesta Kate. Je te jure que si tu continues je te laisse au milieu de la route.
Siloe ? répéta Remy. C'est mignon.
Katherine, je te jure que si tu commences à balancer tous les petits dossiers, je ne vais pas me gêner !
Pourquoi tu commences aussi ? demanda Kate en penchant le rétroviseur pour jeter un œil à Maddie. Tu cherches un peu quand même.
J'ai failli finir sur la route ! Écrasée par toi, parce que tu ne sais pas conduire correctement une voiture !
OK TEMPS MORT ! M'exclamais-je en me retournant entre elles pour mimer un T avec mes mains. On va à la plage, c'est l'été il fait beau et chaud. Plus personne ne se parle mal ou se crie dessus avant la fin de cette semaine. Merci. Je me réinstallais dans mon siège, en fixant la route devant moi.
[Callie Torres le même jour dans un autre endroit]
RAAAAMMMEESSS ! me crie Maura. CALLIE ! MAIS RAME !
JE FAIS QUE CA ! Dis-je en pagayant comme je pouvais.
TA PAGAIE NE TOUCHE MÊME PAS L'EAU, ÇA SERT À RIEN ! Continua-t-elle alors que je tentais de m'accrocher aux poignées des boudins du radeau.
Je penchais ma pagaie et évidemment elle me glissa des mains et tomba dans les rapides. PUTAIN DE MERDEEUUU !
CALMEZ-VOUS ! Tenta de tempérer ma copine. Le bruit de l'eau, les giclures, le bruit des frottements sur le radeau étaient trop fort. Je me cramponnais comme je pouvais. Trempée comme jamais, j'essayais de respirer par la bouche et de garder les yeux entrouverts pour y voir quelque chose...
À DROITE ! Cria Jane, alors que tout le monde se précipitait pour s'installer sur la droite du radeau. Étant complètement tétanisée et agrippée à ce que je pouvais, il m'était impossible de bouger de là. Si je l'avais fait, je doutais sérieusement de rester à l'intérieur. Je n'avais rien à perdre à être la seule à gauche, tant pis !
J'PEUX PAAAAAS ! Criais-je en retour avant de me faire expulser comme une clandestine du raft. Je tentais de refaire surface et toussais tout en me laissant entraîner dans l'eau. PUTAIN DE RADEAU À LA CON ! je frappais l'eau rageuse.
J'entendis quelques éclats de rire alors que le courant se faisait moins fort. C'est ça, marrez-vous ! râlais-je en passant à côté d'elles.
Attrape ma pagaie ! Arizona me tendit une pagaie mais je la snobais tout à fait.
Pour me faire dégager comme un vieux SDF ? autant rester à l'extérieur, c'est moins dangereux.
Allez ! Attrape, on arrive dans un espace plus tranquille. Insista Arizona.
Franchement quelle connerie de faire cette sortie… Dis-je alors que plusieurs bras essaient de me faire remonter. Je frottais sur les boudins, faisant un gros bruit de râpements et tombais tête la première dans le radeau. Fait chier, putain ! râlais-je.
En me redressant je voyais bien que Jane tentait de ne pas rire, Alexis regardait ailleurs et Maura pinçait les lèvres alors qu'Arizona se mordait les joues. C'est ça la, marrez-vous. Vous avez de la chance que ma pagaie soit perdue, y'a des coups qui se perdent…
Bon bah… Commença Jane avec une seconde pagaie à la main. J'hésite à te la rendre, maintenant…
Que tu la gardes ou pas, ça ne changera rien à ma vie. Visiblement je suis un vrai boulet. Je vous avais dit que cette sortie allait être un enfer.
Pour toi. Pouffa Jane n'en pouvant plus. Mais on en rira à la rentrée, tu verras.
T'avais dit ça aussi pour le ski. Je n'ai toujours trouvé rien de drôle hein. Boudais-je en me tenant à la première poignée qui me venait sous la main. J'étais à l'intérieur du raft alors que tout le monde s'était assis sur les boudins.
Tu peux t'asseoir, c'est la partie tranquille, là. Dit Alexis.
Super j'suis méga rassurée. Rétorquais-je du tac au tac, ironique.
Oh allez ! Tenta de tempérer Jane. C'est un peu drôle quand même. Moi aussi j'ai été dégagée tout à l'heure j'ai pas boudé comme une gamine.
Si tu commences comme ça, je rentre à la nage ! M'agaçais-je en la pointant du doigt.
Arizona s'approcha de moi, glissant pour s'installer à mes côtés. Elle passa un bras sur mes épaules. Je te jure que je me ferai pardonner pour tout ça. Chuchota-t-elle dans mon oreille.
Ça me détendit un peu, mais pas encore assez pour me laisser aller.
On n'est pas à Venise ! riait Maura suivi de Jane. Et on à d'autres rapides qui nous attendent.
Oh non. Soupirais-je en imaginant me faire éjecter à nouveau.
