Bonjour, bonsoir,

Nouveau petit chapitre concernant cette histoire que je mets du temps à écrire car je ne trouve plus le temps de publier ! Donc bonne lecture à vous !

Lâchez un petit mot, ça fait toujours plaisir d'avoir un avis ( ou un cookie. Mangez des cookies, c'est bon.)

Bye !

Le temps sembla s'arrêter durant quelques secondes. Dipper voyait la main ornée d'un gant noir s'avancer en sa direction sans pour autant faire attention à son arrêt, son cou devenant une cible de choix. Il aurait pu partir rapidement, se redresser pour se battre ou bien fuir. Mais son corps refusait de coopérer. Il le trahissait en étant en proie à la peur. Cette peur si familière qui le réveillait tard dans la nuit quand un craquement se faisait dans les airs. Cette sensation de froid dans le dos qui se traduisait par un spasme involontaire. La pupille de ses yeux qui se dilatait sans son accord. Et le souffle qui devenait trop saccadé. Pour peu, et comme les enfants, il aurait mis sa tête sous un oreiller en attendant que le monstre qui se terrait dans le noir disparaisse dans le néant d'où il était apparu. Mais là, il n'avait pas d'échappatoire. Bill était en face de lui, sous les traits d'une apparence humaine presque trop parfaite pour être réelle, et avait un regard fou. Il avait toujours eu ce regard fou, songea Dipper durant un centième de secondes avant que la réalité ne reprenne le dessus.

Il eut un éclat rose. Une couleur trop pâle qui se pressa dans son champs visuel avant de sentir des mains sur ses épaules qui le tirait en arrière.

- Dipper !

C'était la voix de Mabel. Mabel qui le maintenait contre ses jambes, à au moins un mètre de distance du blond qui était maintenu au sol par une femme. Une femme toute en rose. Elle venait donc de là cette couleur apparue si vivement. Une femme de dos qui tenait les mains de Bill.

- Dipper, tu n'as rien ? Questionna Mabel avant de se déplacer devant lui. Qui êtes-vous ?! Qu'est-ce que vous faites là !? Qu'est-ce que lui fait là ?!

Elle avait prit sa position d'attaque. Les poings serrés. Le corps en avant prêt à mener un assaut si besoin, et sans le voir, le garçon à la tâche de naissance savait qu'elle avait le visage tendu par un sérieux qui ne lui allait presque jamais, ou qu'elle ne montrait pas aux autres. Il se contenta de pencher la tête sur le côté pour voir l'inconnue à la couleur pastel faire de même, à la différence que son corps traduisait la protection. Les mains en l'air, le visage tendant à rester calme et était-ce dû à une hallucination provoquée par la peur, mais n'avait-elle pas eut sept yeux durant un instant pour laisser place à deux ?

- Mabel, Dipper, nous ne voulons pas nous battre. Nous-

- Qui êtes vous ? Non qu'est-ce que vous faites ici ? Coupa Mabel en répétant ses premières questions.

Voyant la femme ouvrir la bouche pour répondre, Dipper entendu la voix de Ford répondre à sa place avant de remarquer sa présence sur le seuil de la porte, vêtu d'un pull classique, la mine fatiguée et une tasse fumante dans sa main gauche.

- Elle se nomme Axolotl et elle ne vous fera aucun mal.

Regardant l'homme plus âgé s'avancer dans la pièce, Dipper conserva son silence. Il ne dit rien quand il se plaça entre dans les deux femmes, les yeux rivés vers eux, vers les jumeaux Pines seconde génération sans accorder la moindre importance à cette femme qui se nommait Axolotl et à Bill qui ne disait plus rien depuis plusieurs minutes.

- Venez avec moi dans la cuisine. Je vais tout vous expliquer.

Fronçant les sourcils, le brun senti sa gorge serrée se dénouer. Il voulut prendre la parole, répéter les questions de sa sœur à l'attention de son oncle qui semblait encore une fois en savoir plus qu'il ne voulait le dire. Mais la seule chose qu'il put faire fut d'attraper la main tendue de sa jumelle et de se redresser de toute sa longueur. Ce n'est qu'une fois débout qu'il se risqua à jeter un rapide coup d'œil au démon qui l'avait possédé il y a cinq ans bientôt. Un démon dans un corps d'humain qui avait la tête baissée, les mèches blondes trop vives pour être réelles cachant le haut de son visage et plus particulièrement la pupille dorée.

Se mettant sur une des chaises, Ford regarda à travers le haut de ses lunettes à moitié baissée les jumeaux qui lui faisait face. Mabel avait les sourcils froncés, et les poings serrés. Dipper semblait plus perdu qu'autre chose. Se massant les tempes, le vieil homme avala une gorgée de café amer, cherchant dans le breuvage du matin, le courage de prendre la parole.

- Je- Commença t-il avant de soupirer. Je ne sais pas par où commencer ou quoi dire honnêtement. Je suis tout aussi perdu que vous deux.

- Cette Axolotl, Murmura Mabel, Elle m'avait dit son prénom avant que tu ne le fasse. Elle avait l'air gentille. Et puis on a entendu le surnom. Continua t-elle. Elle est partie avant moi et quand je l'ai suivi, elle … Elle … Bon sang ! Oncle Ford, qui sont-ils ?!

- Tu l'as dis toi même. Tu connais son prénom et … Malheureusement, vous connaissez le prénom de l'autre.

- C'est vraiment lui ? Questionna Dipper en rompant pour la première fois le silence pesant dans lequel il s'était enfermé, sachant pertinemment au fond de lui la réponse à sa question.

Le hochement de tête de son grand oncle lui donna l'impression qu'une pierre particulièrement lourde venait de tomber au sein de son estomac. Une ancre bien accrochée à la paroi de son organe et qui refusait de se retirer.

- Ils … Comment … Qu'est-ce … Oncle Ford. Continua le garçon en secouant la tête. Pourquoi ?

- J'ai rencontré Axolotl durant mon exil. Répondit le savant. Elle m'a sauvé, m'a guéri et m'a dit comment faire pour vaincre Bill. C'est elle qui m'a mit cette plaque en fer dans la tête. Et c'est aussi elle qui m'a dit que je … Qu'une personne ayant mon visage serait capable de vaincre Bill. À cette époque, je pensais qu'elle parlait de moi. Mais désormais, nous savons que ce n'était pas à moi qu'elle faisait allusion. Termina t-il dans un faible soupir. Elle est une alliée. Une personne qui peut nous aider et une personne en qui nous pouvons avoir confiance.

Un silence de quelques secondes suivit les paroles de Ford. Hésitant, Dipper ouvrit la bouche, sa langue sèche rappant contre ses dents avant de la renfermer. Il devait choisir avec soin ses mots. Ce n'était pas un sujet facile, surtout pour son oncle. Bill avait laissé des cicatrices dans leurs esprits et leurs corps. Les traces de piqûres parcourant ses avants-bras témoignaient encore de la possession du démon triangulaire sur son corps les fines cicatrices qui parcouraient les jambes de Mabel était une alerte silencieuse sur les combats qu'ils avaient vécus ses oncles, il ne comptait plus les marques sur leurs peaux fatiguées. Et que dire du reste ? Des cauchemars, des cris dans le noir. Bill était un sujet tabou, passé sous silence. Et le savoir là, présent à quelques mètres d'eux lui donnait envie d'hurler de peur et de la chasser. Alors pourquoi le laisser ici ? Pourquoi le laisser en liberté sans rien faire ?

- On-

- Cette femme peut le maîtriser n'est-ce pas ? Coupa Mabel en mettant un petit coup sur le bois usé.

- Oui, enfin elle semble capable de le contenir en cas de crises et empêcher le moindre danger venant de sa personne.

- Donc on peut lui faire confiance. Conclu la jeune femme dans un petit soupir avant de se gratter le poignet. Après, je me demande comment cela se fait qu'elle puisse le maîtriser aussi facilement ? Enfin, si c'est le cas, pourquoi ne pas l'avoir fait avant ? Durant la … Commença t-elle avant de fermer sa bouche.

S'apprêtant à répondre à la seconde question, Ford changea sa réponse. La première question serait la seule qui recevrait une réponse. La seconde, même sans avoir la solution de la bouche de la créature rose, il pouvait la deviner. L'espoir que Bill change en voyant ce qu'il causait, ce que son ambition faisait. Un espoir sans fondement.

- Elle parvient à le maîtriser pour une bonne raison. Elle a un rôle identique au tien Mabel auprès de ton frère. Le même rôle de Stanley envers moi. Avoua doucement Ford dans un regard qu'il espérait tendre. C'est sa sœur jumelle.

Le silence reprit son droit dans la cuisine où les jumeaux Pines de la seconde génération abordaient la même expression. La bouche ouverte et les yeux écarquillés. Jamais ils n'auraient pu prédire cela. Le démon de leur enfance, aussi cruel soit-il avait une famille ? Et une jumelle qui puis est. C'était purement de la folie. La folie pure que Bill pouvait créer par sa présence et son esprit.

- Vous devriez … Reprit Ford en zieutant dans les airs, Vous devriez avaler quelques choses avant de vous préparer pour les cours.

Les cours ? Est-ce qu'ils arriveraient à aller en cours avec ce qui venait de se passer en si peu de temps ? S'échangeant un rapide regard, le frère et la sœur se contentèrent d'hocher la tête en même temps. Pas besoin de parler. Ils le feraient assez d'ici peu, et entre eux deux.

Se levant comme un seul homme, ils se dirigèrent vers la seconde sortie, hors de questions de retourner maintenant dans le salon quand Dipper s'arrêta au seuil de l'entrée, Mabel dans son dos.

- Comment oncle Stan a réagit ?

- Comme Stanley seul peut réagir.

- Et il a accepté tout ça ?

- C'est mon frère. Répondit Ford avec une voix signalant l'évidence même. Et peu importe les différents que nous ayons eu, il a confiance en moi et j'ai confiance en lui. Je peux le gérer et il peut me gérer. C'est ça, le pouvoir d'être jumeau.

Une telle évidence si mystique dans la bouche du savant donna à Dipper un goût acide sur la langue. Les mains dans son dos lui indiquèrent de reprendre la route. Alors, il prit sur lui et fit ce que sa jumelle lui demandait. Il s'avança sans se retourner.

Marchant lentement, emmuré dans un silence, Dipper regarda sa sœur du coin de l'œil. C'était rare qu'elle ne dise rien sur le chemin de l'aller. Mais là, vêtue dans son sweat à capuche vert aux motifs psychédéliques, la brune semblait perdue dans ses propres pensées, ses dents mordant sa lèvre inférieure. Elle s'était changée juste avant de partir, troquant un pull fantaisiste affichant une étoile plus que familière contre une couleur plus claire. Les cheveux attachés et dévoilant ses oreilles percées, elle donnait l'impression en temps normal d'être forte. Mais là, à cet instant précis, Dipper sut qu'il devait agir en la voyant dans cet état. Frottant son avant bras caché par la flanelle à carreaux rouges, le garçon aux bouches chocolatées attrapa sa sœur par les épaules.

- Ne t'en fais pas. Je suis là, près de toi. Et peu importe ce qui se passe, on se protégera. Et puis, nos deux oncles sont aussi sur le coup.

Un petit sourire timide qui se mua en une expression de joie habituelle furent sa réponse au moment où ils passaient les portes de l'établissement scolaire. Se dirigeant vers la salle de cours, Mabel attrapa le poignet de son jumeau l'arrêtant durant quelques secondes.

- Pas un mots ?

- Pas un mots. Souffla Dipper en hochant la tête.

Sentant la main le libérer, il regarda la chevelure s'engouffrer dans la salle, la voix aigu de Mabel occupant l'espace en moins d'une minute. Tout irait bien. Ils allaient se protéger. Cette femme, Axolotl était là pour ça. La raison de leurs venus, il s'en moquait bien. D'ailleurs … Prenant son menton entre ses doigts, ils n'avaient pas demandé à Ford la raison de cette venue d'outre dimension ? Pourquoi étaient-ils là ? Question simple, réponse simple, pensa Dipper. Le meurtrier revient toujours sur les lieux du crime. Oui, mais jamais sans son garde personnel, souffla une voix à son oreille. Un garde qui avait pu le contrôler sans rien dire, juste en lui attrapant les mains avant de le relâcher sans qu'il se permette autre chose.

Cette histoire, bien que déjà étrange, était en train de le devenir un peu plus. Se mettant à sa place en saluant brièvement ses camarades, Dipper laissa ses pensées de côté quand la sonnerie résonna à ses oreilles, chassant le bourdonnement qui y était depuis le matin.

- Pourquoi tu as fait ça ?

- Pour m'amuser. Tu sais, ce gamin je l'ai possédé et je dois reconnaître que c'était amusant. Son corps était si flasque et si mou. Si mortel. Souffla le blond.

Se mettant à hauteur de son frère, Axolotl secoua la tête, une expression triste sur le visage. Elle savait que cela lui demanderait beaucoup d'efforts et beaucoup de temps. Mais elle savait aussi qu'elle ne pouvait pas rester sans faire. Pas encore. Pas une nouvelle fois.

- Et tu allais lui faire quoi sans tes pouvoirs ?

- J'aurais parfaitement pu m'amuser même sans. Grogna Bill, son œil se contractant devant la pique. Il tremblait de peur devant moi. Tu l'as vu non. Il était à deux doigts d'hurler avant que tu n'arr-

- Peur ? Comme toi non ? Coupa la femme. Toi aussi tu as peur.

Brisant l'espace entre eux, Bill s'arrêta à quelques centimètres du visage de la rose, une expression de colère teintant son visage devant l'insulte qu'elle osait proférer envers lui.

- Je n'ai jamais peur de rien.

- Si. Tu as peur du feu. Tu as peur des flammes. N'est-ce pas Bill ?

Fermant son œil devant les souvenirs qui tournoyaient dans son esprit, le blond recula jusqu'à rependre sa place primaire, n'accordant plus d'attention à celle qui était son double féminin. Laissant sa voix se terrer dans sa gorge serrée, il laissa Axolotl le redresser avec douceur quand l'Auteur accompagné de son frère entrèrent.

- On va vous donner une chambre. Chacun mais communicante. Précisa Ford en regardant uniquement l'Oracle qui l'avait sauvé. Si vous devez rester ici un certain temps, vous ne pouvez pas demeurer dans le salon.

La réponse qu'il reçut outre le remerciement de la femme aux sept yeux fut le soupir plein de mépris de Stanley en train d'ajuster sa cravate pour sa prise d'activité. Le regardant faire, ou plutôt se battre contre le bout de tissu, Ford délaissa du regard les deux entités pour venir aider son reflet dans un murmure incompréhensible. Se contentant de sourire devant la scène, Axolotl senti Bill l'imiter. Zieutant dans sa direction, elle ne put s'empêcher de sentir son cœur se réchauffer en le voyant pour la première fois depuis bien longtemps affiché un sourire amusé en coin, bien loin de son rictus malsain.

- Bon vos chambres maintenant. Déclara Ford en revenant vers eux, notant pour lui-même leurs expressions similaires.