On se revoit à Konoha
Disclaimer : D'après les personnages de Naruto de Masashi Kishimoto. Une histoire originale de Nounouillechan. Ecrit par Chicken Poulet.
Chapitre 3 : Un peu de repos
Lorsqu'il ouvrit finalement les yeux, Naruto se sentait lourd et fatigué. Il ne lui fallut que quelques secondes pour reconnaître sa chambre d'hôpital. À force de frôler la mort, Tsunade lui avait réservé cette pièce de 20 m2 au fond du couloir. Son lit à côté d'une grande fenêtre, lui offrant une vue dégagée sur le ciel et sur les vieux quartiers du village.
Cette chambre était agréable, pourvue de tout le confort d'un petit appartement, pourtant il se sentait mal, il avait mal. Il avait plusieurs os de cassés et plus de contusions qu'il ne pouvait en compter pourtant le fait qu'il souffre encore était anormale, en cela que Kurama s'arrangeait toujours pour accélérer sa guérison.
Naruto ferma les yeux, le temps de faire une petite introspection. Il se retrouva devant la cage ouverte du renard à neuf queues. Il était roulé en boule derrière les barreaux, sa tête reposait sur ses pattes antérieures et ses queues lui faisaient comme une couverture. Kurama n'était pas juste endormi, il était faible, alors Naruto sursauta lorsqu'il découvrit ses longues canines et grogna, le museau plissé et les oreilles arrière.
- T'as utilisé tout ce qui nous restait de chakra, tu t'attendais à quoi ?
- Je suis désolé de te voir dans cet état, mais si tu n'avais pas été consentant, tu me l'aurais fait savoir. C'était la chose à faire.
Le renard passa sa langue sur ses crocs et déglutit, puis il se leva, fit un tour sur lui-même pour s'allonger, à la manière des sphinx d'Égypte, jetant un regard condescendant à son hôte.
- Peut-être bien, mais si la garce aux cheveux de bonbon n'était pas arrivée aussi vite, tu serais mort.
Naruto soupira lourdement, Kurama était bien le seul à être capable de témoigner sa reconnaissance à une personne tout en l'insultant.
- C'est pas pour dire, reprit le démon, mais t'es pas tout seul ici. J'adore être en vie, et je t'aime bien. Alors tu devrais faire plus attention à l'avenir, gamin.
Il acquiesça d'un hochement de tête, puis il interpella le démon d'une voix claire et posa la main sur l'un des barreaux.
- Kurama, j'y pense depuis quelque temps déjà… Si on te sortait de là ?
Le renard s'allongea pour se mettre au niveau de son jeune maître, il inclina la tête sur le côté et l'interrogea du regard.
- Je suis sérieux, reprit le blond. Le but n'est pas de te lâcher dans la nature, mais tu ne penses pas que ce serait mieux pour nous deux que tu puisses enfin être libre de tes mouvements.
Kurama essayait de cacher son enthousiasme, mais l'une après l'autre chacune de ses queues tournoyaient. Depuis le soir où on l'avait scellé, il avait oublié l'idée d'être à nouveau libre, mais ces quelques mots ravivèrent ses meilleurs souvenirs. Le soleil réchauffant son corps, le vent sifflant dans ses oreilles alors qu'il courait en pleine forêt, la rosée du petit matin glissant sur son pelage. Oh, il donnerait bien cent ans d'enfermement pour une seule journée dans les bois. La pensée en elle-même le remplissait de joie.
- T'as une idée de ce qu'on pourrait faire pour te sortir de là ?
- Je serais libre depuis longtemps si c'était le cas ! Tu pourrais le demander à la vieille !
Le renard le poussa doucement du bout de la patte et Naruto se redressa dans son lit, Kurama l'avait tout simplement renvoyé et il se trouva nez à nez avec Tsunade. Elle prenait quelques notes sur un porte-documents.
- Je suis si heureuse que tu sois réveillée !
Elle poussa un petit cri et le serra contre son opulente poitrine si fort qu'il se crut perdu, à bout de souffle, il lui tapa faiblement le bras.
- Si tu continues à serrer, je vais m'endormir pour toujours !
Tsunade le relâcha et lui fit son compte-rendu, comme d'habitude.
- Tu es resté deux jours entier à la Vallée de la fin, nous avons dû installer un poste de soins, car ton état ne permettait pas de te transporter. Une fois que tu as été stabilisé, on t'a installé ici.
Naruto acquiesça en cherchant du regard son verre d'eau, il y en avait toujours un à portée de main qui l'attendait au réveil. Il en but une gorgée et demanda sur un ton égal.
- Je suis mort combien de temps cette fois ?
Elle souleva quelques feuilles et ils échangèrent un regard.
- Ton cœur ne s'est pas arrêté, et vu ton état, il ne serait sans doute pas reparti. Pour être tout à fait honnête, il n'y a aucune explication rationnelle au fait que tu aies survécu. Les blessures physiques misent à part je n'ai jamais vu un niveau de chakra aussi bas. Ça me fait mal de l'admettre, mais il semblerait que cette fois Kyûbi t'ait sauvé la mise.
- « Kurama ». Il n'aime pas beaucoup qu'on l'appelle Kyûbi.
Tsunade fronça les sourcils d'un air contrarié.
- Oui et bien lui aussi a souffert. En l'état, il faudra trois semaines avant que ton chakra ne retrouve un niveau satisfaisant, un mois pour que tu te remettes de tes blessures physiques. Mais, comme d'habitude, tu auras ton autorisation de sortie d'ici deux semaines.
Naruto semblait totalement absent, en temps normal il protesterait pour sortir plus tôt, ou se plaindrait de ses blessures.
- Quelque chose te préoccupe ?
Il reposa son verre et regarda par la fenêtre.
- Il y a deux choses que je dois te dire, mais tu dois me promettre de ne pas crier.
En d'autres termes, il allait lui dire quelque chose qui la mettrait hors d'elle, mais avec le temps il avait acquis son respect, alors elle l'écouterait jusqu'au bout.
- Promis.
- Je veux sortir Kurama de là, dit-il en posant une main sur son torse. Il sera bien plus utile à mes côtés.
Elle lui fit un sourire pincé en serrant sa poigne sur le support en plastique qu'elle tenait.
- Je comprends, je comprends tout à fait. Ce… C'est b…
- Et je veux réhabiliter les Uchiwa, je serais du côté de Sasuke quand il reviendra.
Le support en plastique se brisa en un claquement sec, déchirant par la même occasion les feuilles de soins.
- Tu vois ? Je ne crie pas, je ne crie pas du tout. Qu'est-ce qui a bien pu te faire croire que je me mettrais en colère ? Que t'ai décidé de relâcher un démon qui a détruit le village par le passé ou que tu veux ramener un ninja qui menace de le faire dans un futur extrêmement proche ?
- Tsunade, écoute-moi.
- Non toi, tu vas m'écouter ! Faut croire que t'as frappé ta tête une fois de trop, alors je vais te rafraîchir la mémoire. Sasuke est un traître et un déserteur. Il a rejoint le groupe d'Orichimaru, les méchants gars de l'histoire et il n'arrête pas d'essayer de te tuer ! Lis sur mes lèvres, c'est pas une bonne idée ! Pour ce qui est de Kyûbi, je me contenterais de te rappeler que la dernière fois qu'on l'a laissé libre, il a réduit le village en cendre et tué des milliers de personnes !
Naruto posa sur elle un regard noir de colère, qui se chargea d'inquiétude lorsque Tsunade le lui retourna. Il s'expliqua d'une voix morne, les yeux tournés vers le paysage.
- À force de me faire plier, je vais finir par casser, je le sais mieux que quiconque. Mais ça m'était égal tant que je pouvais ramener Sasuke. C'était devenu une telle obsession que je ne savais même plus pourquoi je devais le faire.
Le regard de Tsunade s'adoucit et elle prit une inspiration pour lui dire quelque chose, mais il lui coupa la parole.
- Je n'y retournerais pas, plus jamais je ne me battrais contre lui. Je suis fatigué. (Il prit une inspiration comme s'il hésitait, puis plongea son regard dans celui de son aînée.) Le Conseil a utilisé Uchiwa Itachi pour détruire le clan de l'intérieur avant de le livrer en pâture au jugement public.
Tsunade avait les traits tirés mais ne semblait pas le moins surpris du monde. Un sourire désabusé passa sur les lèvres de Naruto.
- Tu n'es ni plus choquée, ni plus surprise que je ne l'étais en entendant cela, n'est-il pas là le problème ? C'est bien plus grave qu'un manque de confiance, je ne pense pas que notre réaction soit normale. Et dans l'intérêt du village de Konoha, pour lequel je me suis toujours battu, Uchiwa Sasuke n'est pas mon ennemi, je me battrais à ses côtés. Ça ne te paraît pas logique, mais je sais que c'est la chose à faire.
Tsunade plia le support et coinça les morceaux de feuilles de soins entre les planches de plastique, puis elle lui appliqua une main sur le front. Naruto essaya de se débattre, mais il sentit bientôt une faible décharge parcourir son corps, et ses muscles se mettre sous tension.
- Tu parles trop, gamin.
Lorsque Tsunade enleva sa main, il s'écroula, épuisé, le corps endolori. C'était une technique de contention qu'elle avait développée spécialement pour lui, de quoi lui retirer l'idée même de quitter son lit.
- Tu n'étais pas obligé de faire ça, je ne comptais pas quitter ma chambre, souffla-t-il entre ses dents serrées.
Elle se pencha pour lui parler à l'oreille.
- Et bien, comme ça, je suis certaine que tu y réfléchiras à deux fois avant de parler de n'importe quoi à n'importe qui, Naruto.
Tsunade se pencha sur lui d'une manière intime, elle lui tapota les lèvres du bout de l'index puis plongea son regard dans le sien.
- « La chose à faire », tu es si naïf que s'en est touchant, petit. Mais dans tout combat, les deux camps sont persuadés de lutter pour une cause honorable. Alors, en d'autres circonstances, un plan approximatif, de bonnes intentions et un Kyûbi auraient été amplement suffisants. Sauf qu'être le plus rapide ou le plus fort ne te servira à rien. À avoir des pensées si douces, tu pourrais bien te retrouver game over avant d'avoir fait trois pas sur le terrain.
Naruto prit une inspiration et inclina légèrement la tête avant de lui répondre d'une voix à peine audible.
- S'ils me sous-estiment autant que toi en ce moment, la victoire est à portée de main.
Tsunade eut une expression de surprise, releva un sourcil puis sourit, il avait réussi à attraper un stylo à plume dans la poche de sa blouse. Elle ne s'était douté de rien, jusqu'à ce qu'il n'exerce une pression de la pointe contre sa carotide.
Lorsqu'elle essaya de se redresser, Naruto passa sa main libre à l'arrière de sa nuque, de manière à ce qu'elle ne puisse déglutir sans s'entailler la peau sur la pointe du stylo. Sans la lâcher, il la ramena doucement contre son torse, comme s'il l'enlaçait, puis il poursuivit en chuchotant.
- Je t'adore Tsunade et ce n'est pas uniquement parce que je te fais confiance que je te mets dans le secret. Tu es intelligente, tôt ou tard, tu aurais compris mon manège. Je ne te demande pas ton aide, juste de regarder dans l'autre direction quoi qu'il arrive.
Il relâcha sa prise et Tsunade hésita un long moment sur l'attitude à adopter, partagée entre la colère de s'être fait piéger et une sincère fierté quant au comportement de Naruto. Lorsque leurs regards se croisèrent, c'est la fierté qui l'emporta. Naruto était calme, il savait ce qu'il faisait et bien qu'il ne prenne pas la pleine mesure des conséquences de ses actes, il préférait impliquer le moins de monde possible.
Elle récupéra son stylo et ajusta sa blouse sur ses épaules.
- J'en ai assez de regarder ailleurs et de constater que mes amis disparaissent sans que je m'en rende compte.
Naruto l'interrogea du regard, se pourrait-il qu'elle lui propose son aide ? Mais Tsunade se contenta de monter une épaule le regard bas et songeur.
- Je vais voir ce que je peux faire, tu veux bien te reposer un peu ?
Il se trouva seul et se tourna sur le côté pour se mettre un peu plus à l'aise. Bien sûr, la décharge que lui avait envoyée Tsunade avait fait effet, ses muscles étaient douloureux. Mais Kurama l'avait prévenu de l'attaque imminente et il avait pu se préparer afin d'encaisser le choc. Ce n'était rien comparé à ce que Sasuke pouvait faire.
Naruto prit une profonde inspiration et soupira, il sentit les larmes lui monter aux yeux bien malgré lui. Il était inquiet pour Sasuke. Où qu'il soit, il espérait qu'il aille bien. Il passa les doigts sur ses lèvres, au souvenir du baiser qu'ils avaient échangé. Il avait le goût de leur sang-mêlé et de terre, pourtant ce souvenir suffisait à le rendre fébrile. Le manque qu'il ressentait allait bien au-delà d'une envie de retrouver Sasuke, il en avait besoin.
oOo
Sasuke se laissa glisser entre les racines d'un arbre centenaire pour reprendre son souffle, il s'était enfoncé dans les anciennes forêts, situé à la frontière du village de Konoha. La bonne nouvelle était que personne ne s'y aventurait jamais, la mauvaise qu'il avait besoin de soin et de toute urgence.
Il leva la tête vers le ciel, un sourire idiot se dessina peu à peu sur son visage. Naruto et lui s'étaient embrassés.
Il était du genre à mener ses missions sans se soucier du mal qu'il pouvait ressentir ou causer, en général, il gardait tous ses sentiments à l'abri dans un bocal hermétique dans un coin de sa tête. Mais après avoir admis sa défaite, le bocal avait explosé et il ne pouvait ôter le blond de ses pensées. Lorsque leurs lèvres s'étaient jointes, c'était comme s'il avait repris son souffle après une longue période d'apnée.
Ils avaient enfin fini de jouer. Et très bientôt, ils seraient ensemble.
Le Uchiwa secoua la tête, comme pour chasser ces pensées, ce n'était ni le moment ni l'endroit de se montrer si fleur bleue !
- Misère… je suis peut-être vraiment en train de mourir.
Alors qu'il se demandait laquelle de ses plaies avait bien pu s'infecter au point de lui embrouiller les idées, une ombre glissa sur lui et obscurcit sa vision.
Un garçon de six ou sept ans se pencha sur lui, et il le détailla du regard quelques secondes sans rien dire. Ses cheveux raides étaient coupés en bol et encadraient son visage rond et joufflu, ses yeux en amande étaient d'un noir d'encre aussi profond que celui de ses cheveux. Pour le reste, il portait un haut à manches courtes et à col montant, les boutons étaient en ivoire, le tissu semblait de grande qualité et il était brodé de fils d'or.
Sasuke se frotta la nuque en fronçant les sourcils, il ne percevait pas le moindre signe de stress chez cet enfant, pas même de surprise. Mais une chose était sûre, il n'était pas seul dans ces bois, et si son accompagnateur leur tombait dessus la situation pourrait rapidement dégénérer.
- Grand frère, est-ce que ça va ? Demanda-t-il d'une petite voix.
- « Grand frère » ? Reprit Sasuke incrédule.
Ce surnom et la moue inquiète du garçon le désarma, il ne savait pas du tout comment réagir face à cette situation. S'il était en pleine possession de ses moyens, il se serait sans doute montré froid et distant jusqu'à ce que le petit prenne peur et s'en aille. Mais il venait de passer trois jours à courir en forêt, en ne s'arrêtant que lorsque la douleur lui faisait perdre connaissance, il était totalement désarmé.
- Tu ne devrais pas te promener aussi loin en forêt, petit. Et encore moins parler à des inconnus.
Sur ces mots, il jeta un regard noir au garçonnet, dont les joues se tintèrent de rouge alors qu'il baissait les yeux. La voix douce mais autoritaire d'une femme lui apporta du réconfort.
- Yamashiro Yonosuke est son nom, et c'est en parlant avec des inconnus qu'on se fait des amis. C'est ainsi que moi, Yamashiro Yurie [prononcer Yulié], l'ai éduqué.
- Mère !
Sasuke se tendit sensiblement, portant la main à un des kunai accroché à sa ceinture. Mais même en étant sur ses gardes, il ne pouvait s'empêcher de remarquer la beauté de cette femme. Ses cheveux étaient attachés en un chignon élaboré, tenu par de grandes épingles d'or comme on n'en faisait plus, une frange droite et deux courtes mèches encadraient son visage au teint de craie. Elle avait les sourcils en partie rasés, de manière à ne laisser que deux points au-dessus de ses yeux en d'amandes, ce qui lui donnait un regard presque félin.
Alors qu'il la détaillait du regard, elle leva le bras et dissimula la partie basse de son visage derrière la manche d'un kimono vert, aux finitions aussi soignées que celles de son fils. Sasuke compris qu'il la mettait mal à l'aise et s'empressa de baisser les yeux.
- Excusez-moi.
Il était complètement déstabilisé par sa présence. Il savait qu'il devait partir tout de suite, ne pas se préoccuper d'elle, mais il n'y arrivait pas.
- Ce n'est rien.
Yurie s'avança et posa entre ses bras un panier assez lourd, contenant quelques fruits et légumes de saison. Sasuke fronça les sourcils et leva la tête vers elle.
- Il se trouve que vous êtes sur le chemin qui mène à notre Domaine, je vous en prie, venez avec nous, dit-elle simplement.
- Attendez ! Je ne peux pas vous suivre. Je suis…
Elle fit un sourire radieux.
- J'ai bien cru que vous ne vous présenteriez jamais.
Le ninja ne s'attendait pas vraiment à ça, pris de court, il ne réfléchit pas à mentir.
- Uchiwa Sasuke est mon nom. C'est pour cela que je ne peux pas venir avec vous.
Yurie se pencha et lui agrippa fermement le bras pour le mettre debout, puis elle le réprimanda de l'index comme le ferait une mère avec un garçon désobéissant.
- Tout au contraire, jeune homme ! C'est pour cela que vous devez venir avec nous ! Qu'il ne soit pas dit qu'un Yamashiro aura délaissé un Uchiwa dans le besoin. Il n'y a qu'à vous regarder pour comprendre que vous passez une dure journée. Venez donc avec nous.
Elle le relâcha en souriant, Sasuke sentit sa gorge se serrer, sans vraiment savoir pourquoi. Il opina d'un hochement de tête et se laissa guider, il s'en irait à la première occasion. Mais pour le moment, il n'avait pas envie de la contrarier.
- Nous vivons en retrait du village de Konoha depuis un peu plus d'un siècle, toutes ces intrigues, ces manigances heu… Cette politique, n'est-ce pas ainsi que l'on dit ? Et bien toute cette politique poussa notre famille jusqu'ici, à l'extrême frontière nord du village. Nous vivons peut-être reclus, mais personne ne vous fera meilleur accueil que nous !
Au bout de quelques minutes, seulement Yonosuke repoussa un arbuste et dévoila un sentier, de part et d'autre de celui-ci, il y avait des maisons de bois dans un genre on ne peut plus traditionnel. Sasuke chercha du regard et trouva rapidement la maison principale autour de laquelle avait été construit ce petit village. Elle avait un étage de plus que les autres et les portes du rez-de-chaussée étaient grandes ouvertes. Il devait être l'heure du déjeuner, parce que chacun s'affairait, courant d'une maison à l'autre, et avant qu'il n'ait prononcé le moindre mot une femme le débarrassa de son panier.
Il resta debout à regarder cette effervescence, alors que la mère et le fils continuaient à avancer. Sa gorge se serra davantage. Yurie revint vers lui et posa une main sur son épaule.
- Quelque chose ne va pas, mon garçon ?
- Je… ça faisait longtemps que je n'en avais pas vu… un clan.
Toutes ces personnes rassemblées en une seule et grande famille, cette entraide, cela lui rappelait tout ce qu'il avait perdu, qu'il désirait, mais ne pourrait sans doute jamais récupérer.
- Excusez-moi, je suis tellement, tellement fatigué. Ça ira bien mieux une fois que je me serais un peu reposé. Je m'en veux d'abuser ainsi de votre hospitalité, mais…
- Il y a toujours une couche et une place à table pour un voyageur fatigué.
Yurie laissa sa main glisser dans son dos et le guida jusqu'à la demeure principale, elle écartait les curieux d'un simple geste de la main. De toute évidence, elle occupait une place importante dans la hiérarchie.
Sasuke se sentait épuisé. C'est comme si la fatigue des jours et des semaines passées à éviter les attaques lui retombait sur les épaules en un instant.
Naruto l'attendait à Konoha, le village qui l'avait vu grandir, où reposait ses parents et il voulait y retourner. Il voulait rentrer chez lui. Cela faisait des années qu'il attendait, mais maintenant qu'il sentait ce moment proche, chaque minute lui paraissait des heures.
- Je vous présente Kô, il est l'un de mes élèves, il a toute ma confiance. Il s'occupera bien de vous.
Le Uchiwa salua d'un hochement de tête son domestique, il ne resterait ici que le temps de retomber sur ses pattes.
