On se revoit à Konoha

Disclaimer : D'après les personnages de Naruto de Masashi Kishimoto. Une histoire originale de Nounouillechan. Ecrit par Chicken Poulet.

Chapitre 8 : La blessure qui ne cicatrise pas

Naruto avait enlevé son haut et défait les bandages de son torse pour évaluer l'étendue de ses brûlures. C'était du moins le motif qu'il donnerait à Tsunade lorsqu'elle lui demanderait. Les brûlures étaient superficielles et une croûte brune recouvrait une bonne partie de son torse. Au-delà du caractère peu esthétique de la chose, ça grattait, ça tirait et grattait encore plus. Il n'avait qu'une seule envie, tout arracher une bonne fois pour toutes.

Si seulement il parvenait à saisir ce petit bout qui se détachait déjà.

« Tu devrais pas faire ça, gamin. »

- Oh, toi, je veux pas t'entendre ! Il est où le travail d'équipe ? Je vais mourir d'une démangites aiguë, tu ne peux rien y faire ?

« Le travail d'équipe ? Notre travail d'équipe est en train de crapahuter quelque part dans les forêts de Konoha. D'ailleurs, j'ai oublié de te remercier pour ça ! Grâce à toi je suis le premier Bijû de l'Histoire en rade de chakra ! »

Naruto pesta en regardant ses doigts, Tsunade avait pris soin de lui couper les ongles le plus court possible. Cela peut paraître étrange, mais Kurama semblait souffrir tout comme lui de cette démangeaison. Il avait sorti ses griffes et se grattait si fort qu'il semblait sur le point de se lacérer la poitrine.

« N'approche pas les mains de la plaie, crétin ! Sinon ça va s'infecter et tu vas mettre deux fois plus de temps à guérir ! »

Kurama l'arrêta au moment où, à bout de patience, il s'était décidé à tout arracher comme un vieux journal collé à une vitre par les intempéries.

- Okay… T'as une meilleure idée ?

« Demander à Tsunade. Elle arrive. »

Tsunade tapa deux coups secs à la porte et entra avec un plateau sur lequel était posé de quoi changer les bandages et nettoyer ses blessures. Naruto releva un sourcil interrogateur alors qu'elle pestait en le regardant empêtrer dans ses bandages. Il se demandait comment Kurama parvenait à prédire son arrivée.

- Tu m'écoutes quand je te parle ?

- C'est que ça démange ! Sérieusement, ça me gratte tellement que je vais devenir fou si ça continue.

Le regard de Tsunade s'illumina et elle fouilla dans le tiroir d'une commode. Elle en sortit un petit pot en bois qu'il rattrapa au vol.

- C'est très bon signe, Naruto. C'est la preuve que tu cicatrises bien, la peau qui se forme envoie des stimuli nerveux à ton cerveau histoire de dire « je suis là !».

Pas vraiment passionné par ses explications, il ouvrit le pot et découvrit un étrange gel translucide. Il plongea les doigts et la renifla.

- C'est du gel d'aloe vera, vu la vitesse à laquelle tu cicatrises d'habitude tu n'en avais pas l'utilité. Je vais en appliquer maintenant et te faire un bandage plus simple. Tu pourras en remettre plus tard.

- Merci. As-tu des nouvelles de Gaara ?

Tsunade leva le regard des brûlures et pinça les lèvres.

- Il a fallu que tu le rallies à ta cause, grommela-t-elle avant de changer de sujet. Une remarque à faire sur tes coupures ou tes sutures ? (Il nia d'un bref hochement de tête.) Et Kyûbi. Comment se porte-t-il ?

- Kurama. Il va aussi bien que moi.

- Mal, donc.

Ses traits s'étaient durcis et elle pesta en roulant les bandages usagers en boule avant de les jeter sur le plateau, faisant tressauter Naruto.

- Tsunade ?

- Je suis inquiète pour toi, crétin ! Écoute…

Les portes de la salle claquèrent, interrompant Tsunade, les conseillers Koharu et Homura firent une entrée remarquée. Ce qui ne fut pas du tout du goût de Naruto.

- J'peux savoir ce que vous foutez là ? Demanda-t-il sans ménagement.

- Naruto, s'il te plaît, le tempéra Tsunade. Excusez-le, il vient à peine de se réveiller.

Un regard, un froncement de sourcils et un hochement de la tête de son maître invita le blond à se calmer. Elle se leva et jeta un coup d'œil dans le couloir avant de refermer les portes derrière les conseillers.

Naruto remonta les couvertures sur son torse en détournant le regard des deux conseillers, ils le dégoûtaient. Aux yeux de tous, il s'agissait des sages du villages, des gens bien qui n'œuvraient que dans son intérêt. Ils n'étaient pourtant pas plus innocents que ceux qu'ils pourchassaient.

- Ce n'est rien, nous sommes heureux de voir que tu te portes mieux. Cependant, il n'y a pas une seconde à perdre, puisque tu as été incapable d'en finir avec le Uchiwa il nous faut le plus de renseignement possible. Il ne doit pas être en meilleur état que toi, nos chances de le neutraliser définitivement sont grande, mais elles s'amenuisent à mesure que le temps passe.

Homura avait parlé d'une voix grave, avec une autorité qui lui était toute naturelle, les gens avaient confiance en lui. Naruto inclina légèrement la tête en le regardant droit dans les yeux, il l'imaginait assez facilement ordonner à Itachi de massacrer sa famille « dans l'intérêt du village ».

- Je suis désolé mais la dernière chose dont je me souvienne, c'est Sakura penchée au-dessus de moi. Ensuite tout est noir et je me réveille ici.

- La bataille a-t-elle été féroce ? As-tu une idée de la gravité des blessures du Uchiwa ? Penses-tu qu'il ait pu bénéficier d'une aide ?

Plus calme et discrète, Koharu ne portait aucun jugement sur son comportement, il se tourna vers elle et la défia du regard. Mais il ressentait plus de la déception que de la colère à son égard. Elle l'avait protégé d'Orochimaru par le passé, c'était difficile de se dire qu'elle était une traîtresse elle aussi. Il répondit d'une voix calme en détachant soigneusement chaque syllabe.

- Je ne me souviens de rien du tout.

- Voici quelques photos de la Vallée, rien ne te revient à l'esprit ?

- Des photos ? Vous n'avez pas perdu de temps…

Elle lui présenta un dossier vert qu'il n'avait pas remarqué jusqu'à ce moment-là.

- Cela fait déjà une semaine, Naruto. Nous serions venus t'interroger plus tôt si nous avions su que tu étais réveillé.

Il récupéra le dossier, toujours sous l'œil attentif de Tsunade. La Vallée avait été ravagée, le cours de la cascade légèrement modifié. Il s'arrêta quelques instants sur une photo du fragment de visage de Madara, Sasuke et lui s'étaient embrassés juste là.

- Alors ? Reprit Koharu.

Il prit une photo, les arbres étaient brisés vers l'extérieur de la clairière, il la présenta aux conseillers qui s'attendaient à ce qu'il s'agisse d'un indice sur la direction prise par le Uchiwa.

- Oui. Ces arbres-là… c'est ma tête qui les ont brisés ! Il m'a mis une sorte de… crochet du droit qui m'a envoyé balader sur une dizaine de mètres au moins.

- Ça suffit, il nous fait perdre notre temps, pesta Homura.

- Je m'excuse, mes souvenirs sont tellement confus… Mais attendez ! Ce rocher-là, c'est moi qui l'ai fait sauter. A la base je visais Sasuke mais…

- Koharu, on y va.

- … c'est dingue ce qu'il se déplace vite, conclut Naruto.

Tsunade les raccompagnèrent à la porte.

- C'est pour cela que je ne vous ai pas averti, il est fatigué, confus. Certainement pas en état de témoigner. Mais s'il se souvient de quoi que ce soit de pertinent vous serez les premiers informés.

Alors qu'elle allait refermer la porte son regard croisa à nouveau celui de Sakura. Elle était plantée dans le couloir, un bouquet de fleurs dans les bras. Quel heureux hasard qu'elle rende visite à Naruto en même temps que le Conseil, on aurait pu croire qu'après s'être fait jeter dehors elle aurait attendu un peu, mais non. Tsunade aurait pu la renvoyer une fois de plus chez elle, sans le moindre état d'âme, mais elle sentit qu'il était temps d'apaiser les tensions.

- Deux minutes, lui demanda-t-elle.

Elle referma la porte, et revint à Naruto.

- Tu les as pris pour d'incommensurables crétins, mais tu ne les as pas ouvertement insultés, je suis fière de toi.

- Comment se fait-il qu'ils soient venus ?

- Ce qui m'étonne c'est qu'ils ne soient pas arrivés plus tôt. Les choses vont se corser à partir de maintenant. Tu penses pouvoir la fermer et rester en vie jusqu'à ce que tu sois capable de quitter mon hôpital ?

Naruto monta une épaule en hochant la tête.

- Je ferais pour le mieux mais je te promets rien.

- Je m'en contenterais. Tu as de la visite. Sakura est juste là, ça fait un bout de temps qu'elle demande à te voir.

- Dis-lui que je suis malade, chuchota-t-il.

Tsunade sourit en rassemblant les bandages et le matériel médical.

- Tu crois que je fais quoi depuis ton arrivée ?

Il roula des yeux, ce n'était pas la dernière personne qu'il avait envie de voir, mais elle n'était certainement pas en tête de sa liste. Il essaya de bouder, mais ne tint pas bien longtemps. Tsunade repoussa le drap afin de terminer de le soigner, elle prenait soin de lui avec une telle douceur qu'il finit par rendre les armes.

- Elle est comment ? Demanda-t-il sans détour.

Tsunade fronça les sourcils, sans vraiment comprendre, puis écarquilla les yeux. Il faisait allusion à Sakura et non à sa cicatrice.

- Et bien… Je pense que ça va lui faire du bien de voir que t'es en vie. Elle en a sérieusement besoin.

Il monta une épaule et acquiesça. Tsunade s'empressa de refaire ses bandages et sortit, quelques secondes plus tard Sakura faisait son entrée.

Le silence qu'il y avait entre eux était froid, inconfortable. Kurama grognait dans sa cage et Naruto tâchait de rester impassible. Il savait que ce n'était pas une méchante fille. En fait, elle était vraiment belle, toujours prête à aider son prochain et ce qu'il faut de caractère pour être intéressante. Mais c'était comme s'il en avait mangé jusqu'à l'indigestion, il ne la supportait plus.

- Je… je t'ai apporté des fleurs.

Elle s'avança pour les lui remettre et il se força à sourire en lui indiquant une table à côté de la porte.

- Pose-les là, ça ira très bien.

Sakura vint s'asseoir sur la chaise des visiteurs, juste à côté de lui. Et il s'attendait au cérémonial habituel. D'abord une introduction sur son état, pour faire semblant de s'intéresser à lui. Du genre : « Contente que tu sois en vie » ; « T'as bonne mine aujourd'hui » ; « Tu n'as pas trop mal ? » ou « Comment se passe ta rééducation ? »

- J'étais inquiète pour toi, je suis venu tous les jours, tu sais ? Vu l'étendue de tes blessures, je ne m'attendais pas à ce que tu sois conscient.

Ensuite quelques remarques pour égratigner le verni. « Sasuke est devenu fort, pas vrai ? » ; « Il t'as infligé de terribles blessures » ; mais sa petite préférée c'était…

- Sasuke nous a encore échappés, on dirait.

Avec ce sourire triste sur les lèvres. Elle n'allait pas tarder à lui glisser quelques reproches avant de l'encourager à tenir sa promesse. Du moins c'est ce qu'elle aurait fait s'il n'avait pas coupé court à ce manège.

- A moi, annonça-t-il distinctement.

Sakura se redressa et l'interrogea du regard, alors qu'il s'éclaircissait la voix pour reprendre calmement.

- On dirait que Sasuke m'a échappé, une fois encore, à moi et pas à nous. Je l'ai pisté et de toute évidence, c'est encore moi, et pas nous, qui me suis fait défoncer la tronche. Alors tu permets que je m'accorde un peu du mérite de mon échec, tu seras gentille.

Sakura tressaillit.

- C'est pas ce que je voulais dire. Je suis désolé Naruto, tellement. J'ai ma part de responsabilité dans tout ça. Cette promesse stupide…

Il se pencha sur Sakura en souriant, elle eut un mouvement de recul mais il la rassura.

- Ça fait des années que ta promesse ne me sert plus de moteur.

- C'est peut-être pour ça que t'arrives pas à le ramener.

Naruto tiqua, Kurama lui chuchotait que personne ne lui en voudrait s'il lui arrachait un bras ou deux pour lui taper dessus.

- Tu sous-entends que ma détermination a faibli depuis que je ne vais plus le chercher pour tes beaux yeux ?

- Ce n'est pas un reproche, tu sais ? Les choses sont sans doute mieux ainsi.

Oui, juste un bras, ça devrait être suffisant.

- Il y a un truc que j'ai envie de te dire depuis super longtemps.

- Je sais que tu étais amoureux de moi quand tu as accepté ma promesse, et que tu ne l'es plus, épargnes ta salive.

Naruto nia vivement de la tête. Il ne savait pas trop ce qu'elle était venue chercher, mais de toute évidence, l'heure était à l'honnêteté.

- Ca remonte à la première nuit que j'ai passé à le courser. J'étais blessé, loin de chez moi et trempé jusqu'à l'os. Et j'ai réalisé que je devais vraiment être amoureux de toi pour te ramener mon rival, dans le but que vous formiez un mignon petit couple.

- Naruto, je t'assure que je ne savais rien avant que Saï ne me parle de tes sentiments.

- Sakura, depuis combien de temps on se connaît, sérieusement ? Tu veux me faire croire qu'un membre de la racine, qui a été formé pour ne jamais rien ressentir, a su voir que je t'aimais. Mais que toi t'as rien remarqué ?

Il hocha doucement la tête.

- Mais tout ça n'a plus aucune importance. Ce que je rêve de te dire depuis tout ce temps c'est : vas te faire voir ! Si tu l'aimes tant que ça, vas le chercher.

Elle tremblait légèrement et ses yeux étaient emplis de grosses larmes.

- T'as fini ?

- Je peux te retourner la question. Pourquoi tu pleures ? On n'est plus des enfants, j'ai failli me faire tuer là-bas. Et t'as l'air d'être plus triste et blessé que je ne le suis.

Kurama se délectait de cet instant, il s'était levé et trépignait sur place.

Dis-lui que ce n'est qu'une vipère qui ne vaut pas la corde pour la pendre ! Rappel toi les coups, la déception, et cette douleur dans ta poitrine que rien n'apaise ! »

Le blond s'arrêta net, il ne la détestait pas tant que ça, ce n'était pas vrai. C'était stupide de s'en prendre à elle, ce n'était pas de sa faute.

- Je pleure parce que je suis frustrée que tu me vois comme un monstre d'égoïsme. J'ai de la peine de te voir dans cet état et… Oui, Sasuke me manque. Tu veux qu'on parle en adulte responsable ? Tu nourris toute cette haine pour moi, mais si je n'étais pas intervenu, tu serais mort des blessures que Sasuke t'as infligé. Alors, pourquoi j'ai l'impression que tu préférerais que ce soit lui qui soit assis là, et pas moi ?

Elle avait la gorge nouée et quelques larmes lui glissèrent sur la joue tandis qu'elle le confrontait à ses propres contradictions.

Naruto garda le silence, mais Kurama grogna.

« A d'autres ! Tu ne dois la vie à personne d'autre que toi-même ! »

En fait il s'attendait à ce que le renard s'accorde ce mérite, après tout il l'avait utilisé plus d'une fois comme batterie de secours.

- C'est bien ce qu'il me semblait. C'est complètement incompréhensible ! Il nous a tous trahis, mais il est tout de même plus aimé que moi. Pourquoi ?

Kurama y alla une fois de plus de son petit commentaire.

« C'est pas pour dire qu'elle sert à rien, mais sur le champ de bataille elle passe plus de temps à hurler qu'à se battre. Et il est objectivement plus agréable à regarder qu'elle. »

Elle se replia sur elle-même et pleura dans ses mains.

Naruto l'observa un instant puis s'avança pour la prendre dans ses bras. Il ne pouvait pas la laisser comme ça.

Kurama fit le dos rond en grognant pour manifester son mécontentement.

« A ta place j'y toucherais pas. Elle a qu'à crever !»

Elle donna quelques coups-de-poing contre son torse, ravivant sa blessure, mais il ne la relâcha pas avant qu'elle ne se soit calmée. Il ne l'aimait plus, mais il l'avait aimé et indépendamment de cela, ils étaient amis.

- J'ai pourtant fait de mon mieux, gémit-elle contre son torse. Jour après jour, j'ai fait de mon mieux pour qu'on soit heureux, tous les trois, comme avant. Alors pourquoi on se fait du mal ?

Naruto prit une inspiration et il se redressa afin que leur regard se croise, puis il lui parla calmement.

- Je ne veux pas te blesser. Mais il faut que tu comprennes que j'ai mal, mon corps et mon cœur ne suivent plus.

- Est-ce à cause de moi ? demanda-t-elle d'une voix éteinte.

Il fronça les sourcils d'incompréhension, alors qu'elle glissait les mains sous son T-shirt, tout en poursuivant.

- Ce n'est pas de ma faute. Ce n'est pas moi qui t'a blessé, je n'ai jamais voulu que tu souffres et j'ai toujours tout fait pour que tu aille mieux. C'est Sasuke qui t'a fait du mal, non ? C'est depuis qu'il est parti que tout va de travers.

Il était comme tétanisé alors que ses mains caressaient maintenant ses pectoraux.

- Y compris entre toi et moi, souffla-t-elle. Bien sûr, je sais que tu ne m'aimes plus. Mais cela veut-il dire que tu me détestes ?

Naruto referma ses mains sur les avant-bras de la jeune femme, tandis que son cœur s'emballait plus de peur que d'excitation. Elle le regardait comme si la situation était parfaitement normale.

« MAIS RETIRE SES MAINS DE LÀ ! TU ATTENDS QUOI ? UN CARTON D'INVITATION ?! »

Les hurlements de Kurama le sortit de sa torpeur et il ôta les mains baladeuses sans aucune brutalité. Il déglutit difficilement et s'éclaircit la voix.

Sakura se redressa et passa sa langue sur ses lèvres, avant de laisser son regard redescendre au niveau de sa taille.

- Alors, c'est tout l'effet que je te fais ? Tu me détestes vraiment ?

« GAMIN ! »

Naruto réajusta son T-shirt et remonta les couvertures sur lui. Il ne parvenait pas à parler, mais il voulait qu'elle s'en aille tout de suite.

- Je pense qu'on s'est perdu de vue, qu'on ne se connaît plus. Mais je vais tout arranger.

Elle se leva et croisa pudiquement les mains devant sa poitrine.

- Les actes parlent plus que les mots. Je vais redoubler d'efforts pour que tu me voies telle que je suis.

« Folle ? » questionna Kurama depuis sa cage.

- J'ai été bien cruelle de te demander de le retrouver, et je suis heureuse que tu me l'aies dit. C'est ce que font les amis. Ils sont honnêtes les uns avec les autres. J'espère que nous pourrons aller de l'avant tous les deux.

Sakura posa une main sur sa joue et se pencha sur lui, à ce contact il réagit enfin en la repoussant. Il n'avait aucune envie que le baiser que lui avait donné Sasuke soit effacé par ses lèvres.

- Pas comme ça, souffla-t-il en plaçant son poing fermé devant sa bouche.

Elle sourit en lui posant un baiser sur le front.

- Et bien, je pourrais dire à Hinata que son petit copain veille au grain. Je pense que c'est bien que tu ai trouvé quelqu'un pour me remplacer. C'est trop triste de n'avoir personne à aimer.

Naruto se redressa en la toisant.

- J'ai besoin de me reposer maintenant. Si tu veux bien…

- Bien sûr. Ça m'a fait vraiment plaisir de te voir et de pouvoir te parler.

Il resta sur ses gardes jusqu'à ce qu'elle referme la porte derrière elle.

Il chercha du réconfort au fond de lui-même et se trouva devant la cage ouverte de Kurama. Le démon le jugea du regard, au début il voulait en démordre avec lui, mais de toute évidence ce n'était pas le moment. Il se glissa hors de la cage et ouvrit légèrement la gueule, il accrocha le col de Naruto à la pointe d'une de ses canines et le tira jusqu'à lui.

Une fois à l'intérieur de la cage, il le cala contre son ventre et le fit disparaître sous une couverture de poils. Il avait besoin de repos, de se ressourcer et les choses iraient sans doute plus vite s'ils le faisaient ensemble.