On se revoit à Konoha
Disclaimer : D'après les personnages de Naruto de Masashi Kishimoto. Une histoire originale de Nounouillechan. Écrit par Chicken Poulet.
Chapitre 18 : Ne blâmez pas le messager
Neji se leva bien avant que les premiers rayons de soleil ne perce l'horizon et il savait déjà que ce serait une mauvaise journée.
Il était de nouveau en mission pour les Yamashiro, mais ne pouvait se sortir de l'esprit que Matatabi lui préparait un mauvais coup. Yui occupait sa propre chambre et Hinata celle d'ami. Il n'avait pas la moindre idée de ce que donnerait une rencontre entre les deux jeunes femmes. Et dans la mesure du possible, il s'en abstiendrait.
Hinata ignorait tout de son séjour chez les Yamashiro, elle était l'une des dernières personnes à le traiter normalement et il n'avait aucune envie que cela change.
Les Yamashiro sont des êtres toxiques, empoisonnant tout ce qu'ils touchent. Et après avoir été en contact étroit avec eux, vous n'avez que deux possibilités : évoluer ou mourir. Et pour l'avoir vécu, Neji n'était pas tout à fait sûr que la première option soit la meilleure.
Alors qu'il préparait le petit-déjeuner, il entendit quelqu'un gratter à la porte d'entrée. Un peu surpris de ne pas avoir pu anticiper cette visite, il se rattrapa en utilisant ses nouvelles capacités pour identifier le nouveau venu. Sans grand succès.
Il ouvrit sans appréhension particulière et découvrit un homme, légèrement plus petit que lui, des cheveux acajou plus ou moins retenu en arrière dans un chignon déstructuré. L'individu se mit immédiatement à parler, sans prendre la peine de se présenter ou de saluer le maître des lieux.
- Un être particulièrement nuisible se trouve actuellement chez vous, sans doute ne l'avez-vous pas remarqué. Aussi vicieuse qu'une vipère en quête de chaleur, nulle doute qu'elle s'est déjà glissé dans votre couche et n'attends que le bon moment pour vous dévorer.
Neji le regarda, impassible. Un Yamashiro, encore. Avait-il marché sur le pied de Bouddha sans lui prêter un pardon, pour qu'il l'afflige ainsi.
- Vos manières laissent à penser que vous n'êtes autre que Yamashiro Yaoshi. Adjoint au Conseil de Konoha depuis deux ans. Yamashiro Yui, votre cadette se trouve effectivement ici, mais ce n'est ni en intrus, ni en invité.
Le Yamashiro le toisa, alors qu'un rictus de mépris déformait les traits de son visage.
- "Yaya" sera amplement suffisant. Veuillez décliner votre identité et m'expliquer comment, sans être votre invité ou un intrus, cette chose peut se trouver sous votre toit.
Il était arrogant et vindicatif, c'était à se demander comment il avait pu approcher le Conseil. Neji posa une main sur son torse et s'inclina humblement.
- Je suis Hyûga Neji, votre famille m'a de nouveau honoré d'une mission que j'accomplis avec la plus grande diligence. Et votre sœur n'est ni une intrus, ni une invitée, car une Yamashiro de sa condition est partout chez elle.
Yaya eut l'air vraiment surpris. Pendant leur course à travers la forêt, Yui n'avait eu de cesse de parler de sa famille, avec force de détails. C'est ainsi que Neji apprit qu'elle était la cadette d'une fratrie de quatre enfants. Bien qu'elle ait deux frères, sa préférence allait à son Yao nii chan [grand frère Yao].
- Hyûga Neji… Vous me voyez sincèrement désolé, sachez qu'il n'est pas dans les habitudes de ma famille d'utiliser deux fois un même individu.
La langue de Yaya glissa furtivement sur ses lèvres, il réfléchissait à toute vitesse face à cette situation qui le prenait au dépourvu. C'était rare, mais pas désagréable de voir un Yamashiro prit de court.
- Une discussion avec votre sœur devrait éclaircir la situation.
Cela faisait dix ans qu'ils ne s'étaient vus. Il faut dire que le départ de Yaoshi avait été précipité par un petit incident. Il aurait tenté d'échanger sa cadette contre un vélo, à des personnes pour le moins peu recommandables. On pourrait croire que Yui en aurait gardé une rancœur indélébile, mais c'était tout l'inverse, selon son ressenti elle n'avait jamais été si proche de son frère que lors de leur escapade.
- Je ne suis pas venue pour discuter, mais pour l'expulser. Trancha Yaya. Si je suis d'accord pour fermer les yeux sur son interdiction de rester dans le même village que moi, elle n'en est pas moins interdite de séjour à Konoha.
Yaya serra les mâchoires en détournant le regard, puis revint à Neji.
- Mais si le bureau central estime que Yui est la plus à même de vous accompagner pour votre mission, je n'ai d'autres choix que de tolérer sa présence.
On dirait qu'il lui donnait son autorisation, sans toutefois dissimuler l'animosité qu'il nourrissait à l'encontre de sa cadette. Neji tâcha tout de même le rassurer.
- Très bien, nous ne devrions pas rester plus d'une journée.
- Voilà déjà une bonne chose, assurez-vous qu'elle reste loin de moi.
- Je l'entends, mais… Je n'ai aucun moyen de vous l'assurer.
Un sourire éclos sur le visage de Yaya.
- Je ne suis pas venu les mains vides. Donnez-lui ceci et elle se montrera aussi docile qu'un chiot pas même sevré.
Il sortit une petite boîte de sa poche, elle était en bois de rose, merveilleusement ouvragée. Il l'ouvrit et révéla ce qui ressemblait à un collier avec un pendentif en forme de goutte translucide sur un coussin de soie bleu. Le bijou et son emballage devaient valoir une petite fortune.
Neji le prit à deux mains et revint à Yaoshi, un peu inquiet.
- Est-ce que ça va lui faire mal ?
Son sourire s'agrandit jusqu'à devenir malsain.
- Vous me semblez bien placé pour attester qu'aucune douleur n'est insurmontable.
Neji n'était pas tant inquiet de faire mal à Yui, que des conséquences que cela aurait sur lui.
- Je veux être sûr de garder ma tête vissée à mon cou.
- Soyez assurés d'une chose, Hyûga Neji, je ne me permettrais pas de vous mettre en danger. Ne lui attachez pas le collier vous-même et vous ne serez pas tenu pour responsable. C'est bien connu, un Yamashiro idiot n'a droit à aucune justice, et cette idiote est d'une bêtise telle, qu'elle se jetterais dans le vide, la corde autour du cou, pourvu qu'on lui assure que cela lui permettrait de voler.
Quoi qu'il en dise, Neji n'aimait pas du tout ce plan. Les Yamashiro étaient à ce point incapable de faire les choses d'eux-mêmes ?
- Pardonnez-moi d'insister, mais ne serait-il pas plus simple que vous le lui remettez vous-même ? Si elle est aussi idiote elle ne se méfiera pas que vous lui fassiez un cadeau après tout ce temps.
Yaoshi prit une grande inspiration et Neji su immédiatement qu'il allait en prendre pour son matricule.
- "Si elle est aussi idiote" dites-vous ? Oh, je vous assure qu'elle l'est. Elle était déjà complètement idiote quand je l'ai quittée et ce n'est pas le genre de chose qui s'arrange avec le temps. Discuter avec elle serait une perte de temps et un moment fort désagréable. Par ailleurs, je n'ai que faire de votre avis, à mes yeux vous n'êtes rien de plus qu'un objet que j'utilise à ma convenance. Un peu comme un vêtement que je jetterais dans la fange pour ne pas salir mes chaussures.
Il ajouta cette dernière phrase d'un air inspiré en détournant le regard, puis en revint à Neji.
- En conséquence, je ne vous accorderais pas plus de reconnaissance qu'un charpentier à son marteau. Obéissez aux ordres, comme on vous l'a appris et estimez-vous heureux du rôle que je vous accorde dans ma vie.
Sans un regard de plus, Yaya s'en alla comme il était venu. Neji lui sourit poliment et referma la porte derrière lui.
Vous l'avez peut-être trouvé rude et méprisant. Mais c'est ainsi que Yaoshi considérait et s'adressait à ses subalternes. Et il faut dire qu'il s'était même montré plutôt gentil avec Neji. Il avait retenu son prénom et ne l'avait pas traité de moins-que-rien.
Yui était là, les traits marqués, de la salive encore humide aux coins de la bouche et sur le menton et les cheveux emmêlés par une nuit agitée. Elle ne portait pas ses lunettes et gardait en conséquent les yeux plissés et dégageait cette indescriptible odeur de transpiration moite que l'on a après une sieste dans une pièce trop chaude.
- Bonjour, Yui.
Sans prendre la peine de lui répondre, elle se mit à renifler de manière brève mais sonore, comme un chien pisteur.
- Cette odeur... Ônii chan ? Yao nii chan [grand frère Yao] ?
D'un coup parfaitement réveillé, elle se précipita sur Neji, son attention fixée sur la boîte qu'il tenait encore ouverte.
- Il était là à l'instant j'en suis certaine ! Il avait ce diadème quand il quitta la maison.
Neji posa la boîte à bijoux sur le comptoir et acquiesça d'un hochement de tête, Yui s'en empara en jubilant.
- Il n'a pas pu rester pour me le donner, c'est un homme très occupé, je comprends. Mère me dit toujours de me méfier de lui, parce qu'il me déteste. Que c'est un monstre avide ! Mais je vous prends pour témoin, elle se trompait ! Après tout, il est venu s'enquérir de mon état dès le levé du jour alors que je ne suis ici que depuis quelques heures.
À ce propos, Neji se demandait comment il avait fait pour les trouver si vite. Mais Yui ne semblait pas surprise le moins du monde et continuait à s'inventer toute une histoire.
- Il ne voulait pas me réveiller, mais s'est assuré de me laisser une preuve de son passage. C'est vraiment un gentil grand frère ! Voyez-vous, c'est un très vieux bijou de famille, on en a que peu et ils valent vraiment très cher. Mère disait qu'il l'avait emmené dans le but de vivre confortablement quelque temps. Mais je suis certaine qu'il le garde en souvenir de nous et qu'il veut que nous le sachions.
Neji était partagé entre la surprise et la peine, Yui ne faisait vraiment preuve d'aucun discernement et était vraiment aussi idiote que Yaoshi le disait. Elle semblait aimer son frère aîné autant que lui la haïssait.
- Alors ? À quoi ressemble mon grand frère ? Je meurs d'envie de le voir !
Neji l'interpella doucement, et elle se tourna vers lui, il ne l'avait jamais vu si heureuse. Il s'en voulait presque de ce qu'il allait lui faire, puis il se souvint qu'elle n'avait eu aucun scrupule à le piéger avec la lettre.
- Je n'ai jamais vu pareil bijou, il est vraiment très beau.
Elle saisit la chaîne avec précaution avant de la tendre, la goutte était taillée dans le cristal le plus pur et travaillé avec la plus grande délicatesse. Le travail était si minutieux qu'en dépit de sa simplicité, cet objet n'avait rien de banal.
- On le garde pour les cérémonies officielles entre personnes importantes. Je ne suis pas du tout coiffée pour mais... Pensez-vous que je peux l'essayer ? Oh, mère ne voulait jamais me laisser l'essayer, même quand je portais mes plus beaux habits.
Neji ne laissa rien transparaître, mais le jour se levait rapidement et il voulait en finir avant le réveil d'Hinata.
- Votre frère l'apporta pour vous et vous n'êtes plus une enfant.
Yui opina, elle tira un peu sur ses cheveux pour harmoniser sa coiffure et laissa la chaînette retomber sur sa tête.
- Je sais que ça se porte comme ça, mais je ne dois pas ressembler à grand chose.
Elle rougit en baissant les yeux, Neji se tendit imperceptiblement, nerveux de n'observer aucun changement.
- Hyûga san ? Quelque chose semble vous préoccuper.
Neji déglutit nerveusement, Yui le jaugea du regard, si elle comprenait que son frère avait comploté pour la maintenir hors de sa portée, il ne donnait pas cher de sa peau.
- C'est parce que le cristal n'est pas au milieu ! S'exclama-t-elle en souriant.
En effet, il était légèrement sur le côté, bloqué par les cheveux acajou épais.
- Moi aussi ce genre de chose me contrarie ! Mais il n'y a pas de quoi faire cette tête. Je vais l'ajuster.
Elle saisit la goutte entre le pouce et l'index et le plaça au centre de son front. Aussitôt, elle fit la moue, son expression passa lentement de l'incompréhension à la douleur.
- Ce… ça me fait mal. Hyûga san… Je… ça me fait mal ! C'est horriblement douloureux !
Yui tomba à genoux, s'arrachant les cheveux dans l'espoir vain de se défaire du diadème, alors que la chaînette se resserrait sur sa tête faisant un bruit inquiétant. Les yeux de la jeune femme s'emplirent d'eau et elle serrait les dents à chaque nouvelle vague de souffrance.
De son côté, Neji l'observait avec le plus grand calme du monde et ne se pencha sur elle que pour lui intimer de se taire. Soucieux que ces misérables cris ne réveillent sa cousine. Elle eut un soubresaut et l'observa au travers le rideau de ses larmes.
- Ne me regardez pas si durement, dit-il à voix basse, un sourire aux coins des lèvres. Je ne suis que le messager. Votre frère souhaite que vous restiez à bonne distance de lui et que votre séjour à Konoha soit le plus court possible.
Yui relâcha le diadème et se laissa retomber sur le sol pour ne plus faire preuve d'aucune combativité.
- Yao s'est montré si méchant envers moi… Si seulement mon grand frère Yamamoto était là, il le gronderait fort ! Et il redeviendrait gentil, il serait obligé d'être gentil.
Neji l'observait attentivement tout en gardant une bonne distance entre eux. Les pupilles de Yui passaient lentement du marron au rosé et la pierre sur son front s'emplit de carmin. Enfin, son regard perdit tout éclat et son corps se relâcha totalement.
Neji attendit encore quelques secondes avant de la saisir par le col. Quelques secondes de trop peut-être, puisqu'en se redressant, il sentit la présence de sa cousine dans son dos. Il prit Yui dans ses bras et se tourna, l'affrontement était inévitable.
- Tu comptes vraiment faire comme si de rien n'était ? demanda Hinata sur un ton cinglant.
- Bien sûr que non. Je vais juste faire comme si ça ne te regardait pas. Puisque tu as l'air d'aller mieux, tu devrais rentrer chez toi et me laisser tranquille. Je n'ai pas de temps à t'accorder.
Hinata prit une grande inspiration et lui parla d'une voix claire et sur un ton ferme.
- Je ne comptais pas rester, ta présence ici fait perdre tout intérêt à cet appartement. Mais avant de partir j'ai encore une chose à te dire.
Neji se prépara à tout entendre, mais fut surpris malgré tout. Sans crier gare, Hinata haussa le ton, les larmes aux bords des yeux.
- Je ne suis ni aveugle ni stupide, tu sais ?! Tu imagines me protéger en jouant les loups solitaires et ensuite tu viens me proposer ton aide. Mais ça ne sert à rien si tu n'es pas prêt à accepter la mienne.
Il recula de quelques pas en détournant le regard, c'est incroyable ce qu'elle avait grandi en son absence. Elle était indéniablement plus forte et plus mature.
- Tu t'inquiètes pour moi ? Comme c'est mignon. Mais ce n'est pas la peine, je suis un grand garçon. Et, sans remettre en question tous tes entraînements, tu penses vraiment être en état de le faire ? Le médecin t'as prescrit quoi ? Deux semaines, un mois de repos ? Comme je te l'ai déjà dit, je n'ai pas de temps à te consacrer.
Elle serra les poings en baissant la tête, les moqueries et remarques de Neji avaient fait mouche. Il s'attendait à ce que sa cousine le gifle, s'énerve ou fonde en larmes. Mais elle n'en fit rien.
Hinata redressa la tête et monta les épaules, et lui fit un petit sourire embarrassé.
- Tu m'as soigné, je ressens bien la différence d'avant ton intervention. Je voulais t'aider en remerciement, c'est normal. Sauf que… De toute évidence, il me reste pas mal de chemin à parcourir pour que tu puisses te reposer sur moi, comme je me repose sur toi.
Elle tourna les talons et au moment de prendre ses clés dans le vide-poche elle regarda ses mains bandées. Pas de colère ou de tristesse sur son visage, seulement de la détermination.
- Je laisserais les clés dans la boîte aux lettres, désormais je n'en aurais plus l'utilité.
Cette déclaration heurta Neji de plein fouet, mais il dissimula tout de ses émotions comme il l'avait appris.
- Autant les laisser ici, la porte est ouverte. Pousse-la simplement derrière toi.
Hinata acquiesça d'un hochement de tête, et quitta l'appartement sans se retourner. Neji se promit silencieusement de tout lui expliquer une fois qu'il serait de retour à Konoha. Mais pour l'heure il devait s'occuper de Matatabi et distribuer ses invitations.
oOo
Tsunade était rentrée chez elle, après son échange avec le Bibliothécaire. Elle avait trouvé ce qu'il lui avait demandé, des objets que seule une vieille famille noble pouvait détenir. Elle avait dû prendre une douche après les avoir manipulés et elle était allée se coucher.
L'état de Naruto était préoccupant, mais elle ne pouvait rien faire de plus pour lui. Et elle avait besoin de se reposer pour avoir les idées claires. Mais un événement des plus naturel et complètement inattendu en décida autrement.
La terre avait tremblé, et plus tard c'est un incendie qui s'était déclenché dans les bas-quartier, menaçant le quartier Uchiwa. Les nuits de pleine lune sont généralement bien chargées, mais pas à ce point.
Elle s'était rendu à son bureau et avait rapidement été submergée de demandes.
Franchement, qu'est-ce qui plaisait autant à Naruto dans ce boulot ? C'était surtout beaucoup de paperasse. Elle avait passé la nuit à valider des modifications de planning de congés et au petit matin, elle s'était rendu compte qu'elle ne pourrait pas payer ces heures supplémentaires.
Le regard de Tsunade tomba sur un petit sac en cuir, qu'elle avait rempli avant de se rendre au bureau. Il contenait tout ce qu'il fallait pour soigner Naruto, et tant pis pour les interdits. Elle ne perdrait pas un autre de ses amis.
Tout ce qu'il lui manquait, c'était l'occasion de se rendre à la bibliothèque.
Kakashi était arrivé au bureau peu de temps après elle, et l'aidait à superviser les agents venus spontanément. Il lui apprit que dame et messire Hagoromo demandaient à la voir.
- En quoi puis-je vous aider ?
Kôhei tira la chaise à son épouse, c'est à croire qu'il était incapable de faire quoi que ce soit sans elle.
- Vous avez sans doute déjà été informé de l'incendie qui menace le quartier Uchiwa. Nous souhaitons nous rendre sur place afin de constater l'étendue des dégâts, accompagnés d'une escorte.
Kôhei avait parlé d'une voix claire et sur un ton très calme. Kyôtsune se tenait droite, le menton relevé et l'observant au travers de ses paupières mi-closent. Tsunade détestait cette femme, elle faisait un peu trop "propre sur soit" pour être véritablement irréprochable.
- Une escorte, rien que cela ? Écoutez, je sais combien vous tenez à la rénovation du quartier Uchiwa…
- Je vous en prie, demanda Kyotsune en s'inclinant légèrement.
Tsunade eut un mouvement de recul, voir cette femme si fière, courber l'échine était tout aussi impressionnant que d'avoir rencontré le Bibliothécaire en personne.
- Une seule personne suffira, ajouta-t-elle en se redressant. Un seul ninja, c'est ce que nous vous demandons, mais une personne assermentée au village. Nous avons mené les travaux dans le respect des normes, mais on nous rapporte que le quartier a tout de même été très durement touché. Mon noble époux et moi-même craignons des dégradations volontaires, mais nous nous plierons aux constatations d'un de vos soldats.
Kôhei baissa les yeux et regarda tendrement son épouse.
- Vous pensez que l'incendie serait volontaire ? Reprit Tsunade, pas tout à fait sûr de comprendre.
Son regard glissa mécaniquement vers le sac contenant les artefacts et elle trouva un moyen de faire coïncider leur intérêt.
- Je vous accompagne en personne, avec mes meilleurs éléments.
Il n'y avait rien de choquant à ce que l'Hokkage se déplace de lui-même pour constater les dégâts et aider la population. Elle confierait l'intendance à Kakashi et piocherait parmi les ninja qui s'étaient présentés à son bureau pour aider. Après les premières constatations, elle se rendrait discrètement à la bibliothèque.
Kyotsune s'inclina à nouveau.
- Malgré nos divergences, cela nous réchauffe le cœur que vous n'ayez pas hésité un instant à nous accorder votre aide et votre temps. Nous vous en remercions infiniment, Hokkage sama. Soyez assuré que notre famille s'en souviendra.
Kôhei se leva, puis tira la chaise de son épouse avant de l'accompagner à la porte.
Tsunade leur emboîta le pas, son sac sur l'épaule mais prit une direction différente. Il lui fallait d'abord remettre la direction du bureau à une personne de confiance.
Kakashi se tenait justement dans le couloir, demandant à trois nouvelles recrues de superviser l'action des pompiers. Il prit soin de noter leur nom et mission sur un documents, il ferait sans doute un bon hokkage le moment venu.
- Je peux te laisser les clés de la maison quelques heures ?
Kakashi acquiesça d'un hochement de tête.
- Sans problème, tu vas où ?
- Escorter les Hagoromo. Tu aurais quelqu'un à me conseiller en soutien ?
- Pour une escorte de ce niveau, il te faut au moins Juunin, je pense. Sakura est dans le hall depuis ce matin, elle sera parfaite. Je te conseillerais également Rock Lee, mais je ne l'ai pas vu, il devrait pourtant déjà être rentré de mission. J'ai envoyé Ino au nord, pour centraliser les rapports de mission. Hinata est arrivée il y a peu mais…
Tsunade l'interrogea du regard, tout en s'éloignant vers le hall. Hinata et Sakura étaient amies et travaillaient super bien ensemble. Elle ne comprenait pas ce que Kakashi sous-entendait.
Hinata était debout dans un coin de la pièce, le regard bas, les mains entièrement bandées et un cache sur l'oeil gauche. Sakura la regardait avec une attention qui n'avait rien de bienveillante. De toute évidence, Hinata n'était pas vraiment en état d'accomplir une mission et Sakura en était responsable.
Tsunade soupira, elle avait mis les trois jeunes femmes en garde plus d'une fois. Leur petit entraînement hebdomadaire était manifestement allé trop loin cette fois. Tant pis pour elle !
- Hyûga, Haruno, avec moi !
Elle les briefa rapidement dans son bureau.
- Nous allons au quartier Uchiwa pour escorter les Hagoromo, je vais vous demander de rester sur vos gardes et de faire preuve de discrétion. Ils soupçonnent que les dégradations qu'on leur a rapportées sont d'origine humaine.
Hinata releva un sourcil interrogateur à l'encontre de Sakura qui lui répondit par un petit sourire.
- Je sais qu'individuellement vous seriez parfaites pour cette mission, je n'ai donc qu'une seule question. Pouvez-vous travailler ensemble ?
Elles répondirent toutes deux par l'affirmative, Sakura avec beaucoup d'entrain, Hinata de manière bien plus courte.
Tsunade se leva d'un air décidé et invita ce beau monde à la suivre à l'extérieur où les attendait les Hagoromo. Hinata se mit du côté de Kyotsune, Sakura de Kôhei, et l'hokkage ferma la marche.
