On se revoit à Konoha
Disclaimer : D'après les personnages de Naruto de Masashi Kishimoto. Une histoire originale de Nounouillechan. Écrit par Chicken Poulet.
Chapitre 27 : Mauvaise surprise
En l'absence de Tsunade, Kakashi se retrouvait une fois de plus à la remplacer, et le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle n'aurait pas pu choisir de pires moments. Entre les dégâts liés à l'incendie et ceux du tremblement de terre, il devait encore traiter les affaires courantes.
Il regarda par l'une des nombreuses fenêtres du bureau, il espérait vraiment qu'elle serait rapidement de retour. Les gens commençaient à le considérer comme le prochain hokkage et c'était bien dernière chose qu'il désirait au monde.
Là par exemple, il s'était levé aux aurores pour relire et classer les rapports d'incident. Ce n'était pas intéressant, mais il fallait bien que quelqu'un le fasse. Et sans ça, impossible de venir en aide aux survivants.
Kakashi avait demandé à ce qu'on ne le dérange pas, pourtant la porte s'ouvrit sur Yaya, qui entra sans frapper, comme à son habitude.
- Vous n'avez pas l'air très occupé, j'ai besoin de vous.
Il lui répondit sur un ton détaché, sans lever la tête de son bureau tout en poursuivant son tri.
- Je suis très occupé, et nous n'avons plus aucune raison de nous voir ni de nous parler.
Ignorant complètement ce qu'il venait de dire, Yaya s'avança jusqu'au bureau et tira la chaise pour s'asseoir à son niveau. Et il s'adressa à lui sur le ton de la confidence.
- Kakashi, je fais face à une situation difficile et j'ai besoin de vous.
Depuis quand l'appelait-il par son prénom ?
- Ton renvoi ne sera publié que dans une semaine. Techniquement t'es encore adjoint au Conseil, tu peux réquisitionner qui tu veux. Je ne dis pas ça pour t'embêter, je suis réellement très occupé.
Yaya jeta un coup d'œil aux rapports qu'il compilait, puis se mordilla la lèvre inférieure.
- Il s'agit d'une affaire à caractère personnelle, et on peut dire que mon choix se limite à vous. On peut sans doute trouver un terrain d'entente, accordez-moi une petite heure et je vous offre mes services jusqu'à la fin de journée.
Kakashi se redressa en soupirant.
- Au bureau de l'hokkage, la journée ne finit pas à seize heures, Yaya.
Il répondit à cette remarque par une moue interloquée.
- Vraiment ? La mienne si, et ce n'est pas un problème, je sais tenir les délais. Alors ?
Kakashi ne prit que quelques secondes avant d'accepter. Yaya était au moins aussi efficace et compétent qu'insupportable, son aide était donc précieuse. Il se redressa et prit le chemin de la porte.
- Pas plus d'une heure.
Il enfila sa veste et remonta la fermeture sous son menton.
- Il pleut à verse, ne devriez-vous pas vous couvrir davantage ?
Sur ses mots, il lui présenta un parapluie noir qu'il avait gardé contre lui tout ce temps.
- La pluie ne me dérange pas. Je peux savoir où nous allons ?
- Chez dame Hagoromo, elle m'a fait demander.
Il n'en dit pas plus, jusqu'à ce qu'ils arrivent sur le pas de la porte de la maison Hagoromo. Et de toute évidence, il était plus stressé à l'idée de la rencontrer qu'il ne l'avait été de faire face au Conseil.
L'entrée de la demeure était protégée par un porche recouvert de tuile rouge. Yaya s'y attarda de longues secondes, pour faire et défaire son chignon.
- Une fois que tu auras fini de te recoiffer on pourra peut-être y aller ? Il ne te reste que quarante-cinq minutes, je suis gentil, je ne te déduis pas le trajet de retour.
Il secoua son parapluie et l'abandonna contre le montant du porche, puis il prit une grande inspiration avant de pousser la porte qui s'ouvrit sans lui résister.
Yaoshi entra avec la même assurance que s'il avait été le maître des lieux, Kakashi s'excusa d'une faible voix en le suivant de près. Toutes les pièces qu'ils traversaient étaient vide et seul le bruit de leur pas et de l'eau éclaboussant les tuiles troublaient le silence ambiant.
Ils s'arrêtèrent durant quelques instants à côté d'un grand jardin zen, occupant la totalité de la cour centrale.
- Tu sais, j'ai déjà eu l'occasion de rencontrer dame Hagoromo, c'est le genre de personne avec beaucoup de caractère mais d'une très grande gentillesse. Elle a dû t'appeler pour que tu portes sa voix auprès du Conseil, les Hagoromo ont eu un coup dur et…
Yaya coupa court à sa tentative de le rassurer.
- J'apprécie votre attention, mais ce n'est rien de ce que vous pouvez imaginer. Je n'ai pas de quoi être fière du passé des membres de mon clan, mais ce nom que nous partageons, leur assure un avenir exempt de toute tache. Cela étant, tout arbres a ses branches pourri et les Kuroyama sont celles de ma famille.
- Dame Hagoromo t'as convoqué à cause d'un Kuroyama ?
Kakashi suivit son regard, et réalisa alors la présence d'une petite flamme. Défiant la pluie et le vent, elle brûlait vaillamment au creux de la main d'un Bouddha de pierre, assis dans le jardin.
- C'est elle, la Kuroyama, déclara-t-il d'une voix à peine audible.
Yaya l'invita à le suivre d'un geste de la main.
- Elle était ma sœur, mais elle a fait des choses si horribles qu'elle a été exclue du clan. Les Kuroyama n'existaient pas avant elle, c'est le seul fruit pourri de cette branche maudite, et je la hais.
Ils étaient arrivés à une dépendance dans l'arrière-cour, son accès était en partie dissimulé par des plantes grimpantes.
- Si j'avais eu d'autres choix, jamais je ne vous aurais impliqué. Mais elle est dangereuse et je ne voyais personne d'autre alors… Soyez prudent et… J'apprécierais que vous ne la laissiez pas me faire de mal.
Kakashi fronça les sourcils d'incompréhension et entrouvrit les lèvres pour lui expliquer qu'il devait se tromper de personne. Dame Hagoromo ne pouvait pas être cette espèce de monstre qui semblait le terrifier.
Mais sa voix sonna douce et claire, avant qu'il ne puisse prononcer le moindre mot.
- Yaoshi, est-ce bien toi ? Ne reste pas devant la porte.
Le Yamashiro poussa la porte sur un boudoir, l'intérieur était très sombre. Des rideaux occultant recouvraient les fenêtres, le plafond était peint de noir et recouvert de guirlandes lumineuses, éclairant faiblement la pièce. Des canapés de velours noirs se faisaient face, séparés par une table basse en verre.
Yaoshi fut le premier à entrer, il s'installa dans l'un des canapés et croisa les bras. Kakashi mit un pied dans le boudoir et regarda baissa la tête pour regarder le sol. Le parquet était totalement noir lui aussi, il sentit son cœur battre plus fort dans sa poitrine. Et dans un réflexe, il ouvrit la pochette attachée à sa cuisse, afin de s'assurer un accès rapide aux kunai qu'elle contenait.
- Si j'avais su que tu viendrais accompagner, je me serais apprêtée. Je vous présente mes respects, Messire Hatake.
Dans un premier temps, il ne vit que le yukata blanc, dressé dans un coin de la pièce, puis elle se détache progressivement de l'obscurité. Ses cheveux d'un noir de jais se noyait dans l'obscurité, ils étaient retenus en arrière par de longues épingles en argent, décoré de grelots et de papillon. Kakashi les vit plus distinctement lorsqu'elle repoussa le rideau du fond.
À la lumière naturelle, le boudoir n'avait plus l'air si sinistre, les accoudoirs des canapés étaient gravés de fleurs. Et sous l'une des fenêtres encore occultées, il y avait une balance, un livre de compte et des petits sacs de toiles. L'un d'eux, mal refermé, laissait voir quelques pièces d'or.
Elle avait dû s'enfermer pour faire ses comptes en toute discrétion.
- Dame Hagoromo, vous me voyez désolé de m'imposer à vous de la sorte.
Kyotsune s'assit face à Yaoshi, et tapota la place vitre à côté d'elle pour inviter Kakashi à s'asseoir. Il hésita un peu, il ne voulait pas le mouiller.
- Je vous en prie, ne restez pas debout.
Mais il céda face à son insistance.
- Inutile de lui faire ton numéro de charme, je l'ai prévenu. Ce n'est pas seulement un témoin et il est mon garde du corps pour cette entrevue.
Kyotsune se pencha sur lui pour mieux l'observer au travers de ses yeux mi-clos, tout en répondant à Yaoshi sur un ton enjôleur.
- Ton garde du corps, hein ? Tu as bien de la chance que je sois une toute autre personne maintenant, il ne t'aurait pas été d'un grand secours.
Ce n'était pas vraiment le genre de réponse à laquelle Kakashi s'attendait. Il jaugea Kyostune du regard et elle lui répondit par un sourire amusé. Elle dégageait l'assurance d'un animal qui évolue dans un milieu sans prédateur.
Yaoshi interrompit leur échange non-verbal.
- Tu m'as demandé de venir et je suis là, ne me fais pas perdre mon temps.
Elle se tourna vers lui et s'adossa dans le canapé.
- Le clan Yamashiro a convoqué mon époux pour une Réunion du Bi de jade. Pourquoi n'ai-je pas été mise au courant ?
La pomme d'Adam de Yaoshi fit un aller-retour rapide sur sa gorge.
- Tu me l'apprends. J'ignorais qu'une réunion de cette ampleur avait été convoquée.
- Toi, tu n'aurais été mis au courant de rien ? Tes propos empestent le mensonge !
Yaya se redressa et jeta un coup d'œil peu rassuré à Kakashi, pour l'inviter à rester sur ses gardes.
- C'est l'entière vérité. Mais cette réunion explique pas mal de choses. Hier soir, peu de temps avant que la terre ne tremble, j'ai senti comme des aiguilles s'enfoncer à la base mon crâne. Signe que la vermine était dans les parages, alors même qu'elle a l'interdiction de se trouver à proximité de moi.
Kyotsune se redressa soudainement.
- Yui est à Konoha ?
- Et bien ? Le village n'a pas été enseveli par un éboulement de terrain ou détruit par une météorite, alors je dirais qu'elle n'est plus là. Répondit-il avec sarcasme.
- Il faut toujours que tu ramènes tout à toi. Ça ne t'es pas venu à l'esprit que c'était peut-être un malheureux hasard ?
Kakashi avait suivi cet échange en silence, les doigts pianotant sur l'anneau de ses kunaï.
- Je n'en sais rien et je m'en fiche, clama Yaya. Mais son implication suffit à témoigner de ma bonne foi. Si ça ne tenait qu'à moi, elle serait enfermée dans un coffre dont la clé aurait été perdue en mer.
Kyotsune nia d'un léger hochement de tête, faisant sonner les grelots de ses épingles.
- Je suis prête à parier que tu l'as fait souffrir énormément et pour rien.
Il acquiesça d'un hochement de tête, sans ciller.
- Et je la ferais souffrir jusqu'à ce qu'elle meure, si elle s'approche davantage de moi. Les règles sont faites pour être respectées.
- Tu es un mauvais grand frère Yaoshi, mauvais dans le fond, grogna-t-elle.
Yaya croisa les jambes et détourna le regard.
- Et un homme honnête. Je ne mens pas aux autres et plus important encore, je ne me mens pas à moi-même. Je ne pense pas que tu puisses en dire autant. Tu portes un nouveau nom, de beaux habits, mais une nouvelle étiquette ne change pas le contenu d'une bouteille de poison en vin. Qui es-tu pour me faire la morale ?
Kyotsune avait la tête légèrement inclinée sur le côté et les lèvres pincées pour l'écouter plus attentivement.
- Tu me convoques, et me demandes de te rendre des comptes, comme si j'avais la moindre part de responsabilité. Mais si tu voulais être au courant de cette réunion, il ne fallait pas autant foirer ta première mission.
Elle inclina la tête de l'autre côté et les breloques accrochées aux épingles dans ses cheveux tintèrent.
- C'est une vieille histoire.
- Si tu n'avais pas été exclu, la vermine n'aurait pas récupéré ce poste. Et c'est toi qui aurais été mandaté pour réunir les chefs de clan.
Kakashi reporta son regard sur Kyotsune.
- Nous sommes donc d'accord sur un point : Je n'aurais pas dû être exclu. J'avais tout ce qu'il faut pour être l'émissaire de ton clan, la voix et le visage des Yamashiro.
Yaoshi lui présenta ses mains dans un geste de consternation, comme s'il laissait tomber un objet sur la table.
- C'était ta toute première sortie en solo et tu as rasé le village ! On ne pouvait pas te garder !
Kyotsune se tourna vers Kakashi pour apporter quelques précisions.
- Il faut toujours qu'il exagère. Ce n'était qu'un camp de mercenaire hostile, dirigé par un petit homme ignoble.
Elle avait détaché les syllabes de ce dernier mot, pour mieux insister dessus.
- Il prétendait que la faiblesse de mon corps et de mon esprit ne me permettait pas de tenir une conversation avec un homme.
- Elle l'a éviscéré, glissa Yaoshi.
Kyotsune releva un sourcil et se tourna vers son frère.
- Avouez qu'il faut avoir pas mal de tripes, pour se permettre de me parler comme ça. Enfin, pour avoir vérifié, il semblerait que ce soit juste une expression.
Kakashi glissa le doigt dans l'anneau d'un de ses kunaï, sans rien laisser paraître.
- Il n'était pas nécessaire de tuer tout le monde, renchérit Yaoshi.
- Tu penses qu'ils allaient simplement me laisser passer mon chemin, après avoir éviscéré leur chef ? Je n'avais pas le choix.
Yaya poursuivit l'énumération de ses méfaits en comptant sur ses doigts.
- Brûler leur maison, abattre le bétail et saler le sol pour que plus rien ne pousse. Yatsume ? Ce n'était pas nécessaire, et disproportionné.
Elle baissa la tête et ouvrit les yeux sur des pupilles d'un rouge proche du rubis.
- C'était une erreur de débutant, et pas un jour ne passe sans que j'en paie le prix. J'ai perdu le droit de répondre à ce nom, le jour où j'ai été exclu de ton clan.
Ses épaules s'affaissèrent et elle baissa la tête. Mais loin de la réconforter, Yaoshi vint l'accabler davantage.
- Il suffit de te regarder dans les yeux pour réaliser que ça n'a pas suffi à te faire changer. Tu as toujours autant le goût du sang !
Kyotsune releva la tête, de grosses larmes aux bords des yeux et la voix tremblante.
- Pourquoi m'attaquer sur ce point ? Ce n'est pas comme si c'était réversible, Yaoshi ! Je t'ai demandé de venir parce que je suis sans espoir.
Yaya se redressa alors qu'elle dissimulait son visage entre ses mains en suppliant.
- N'y a-t-il rien que je puisse faire pour que tu aies pitié de moi ?
Kakashi relâcha sa prise sur le kunaï lorsqu'il l'entendit sangloter.
- Vas-tu arrêter ? Renard vicieux ! Tes fausses larmes ne parvenaient même pas à attendrir notre mère, penses-tu que je suis plus bon qu'elle ?
Kyotsune cessa de trembler, écarta deux doigts et le toisa. Voyant que sa ruse n'avait pas marché, elle se redressa brusquement et tapa du pied comme une enfant capricieuse.
- Bien ! En tant qu'adjoint au Conseil, tu as accès à bien plus de renseignements que moi. Tout ce que je te demande, c'est un seul nom. Trouve l'un de ceux qui a troublé la tranquillité du quartier Uchiwa et je m'occuperais du reste.
- Il n'en est pas question.
Kyotsune posa une main contre sa joue et Kakashi pensa d'abord qu'elle allait de nouveau essayer de les émouvoir. Mais sa main remonta vers ses cheveux, et ses doigts se refermèrent sur les breloques au bout d'une de ses épingles. Elle la tira lentement et révéla une lame fine et aiguisée.
Le corps de Kakashi réagit par automatisme, avant qu'il ne s'en rende compte, il tenait un kunaï et la lame brisée de l'arme improvisée se plantait dans le plafond.
En voyant que la seule réaction de Kyotsune fut d'afficher un large sourire, il se leva et se plaça à côté de Yaoshi. Elle relâcha ce qu'il restait de son arme improvisée sur le sol et pianota dans l'air, en jaugeant la situation.
- Vous semblez vous méprendre sur mes intentions, Kakashi.
Il faisait jouer un kunaï autour de son majeur, Yaoshi laissait son regard apeuré passer de l'un à l'autre.
- Et quelles sont-elles ? demanda Kakashi d'un ton confiant.
- Et bien. Je l'ai regardé avec attention, et sa tête a l'air de taille normale. Mais il faut avoir le crâne bien épais et le cœur bien dur, pour ne pas accéder aux demandes d'une épouse désespérée.
Kyotsune était assise au bord du canapé, elle ôta sa deuxième épingle et ses cheveux lui tombèrent en cascade sur le visage et dans le dos, renforçant l'éclat de ses yeux de couleur rubis. Elle utilisa cette nouvelle lame pour ponctuer sa phrase.
- J'avais dans l'idée de dégrossir le crâne et retailler le cœur de cet imbécile. Peut-être mes mots parviendront-ils à le toucher après cela.
Kakashi sentit Yaya ramener ses pieds contre lui et se dissimuler derrière lui.
- Je l'entends, mais je ne peux raisonnablement pas vous laisser faire.
Elle fit la moue.
- Vous avez de la chance d'être le fils de Sakumo. C'était un homme bon, et jamais je ne pourrais faire de mal à son unique enfant.
Yaoshi se hasarda à lui jeter un coup d'œil et n'eut pas le temps de réagir que la seconde épingle volait droit sur lui. Kakashi la dévia et elle s'enfonça sans difficulté dans le dossier du canapé. Alors les breloques et grelots tintèrent en s'entrechoquant. Ce n'était qu'une distraction, durant ce court intervalle, Kyotsune s'était élancé vers lui en prenant appui sur la table basse, le poing gauche serré et prêt à frapper.
Mais dans un mouvement inattendu, Kakashi referma les mains sur sa taille et la stoppa dans son élan. Kyotsune se trouva à pendre entre ses bras comme une poupée de chiffon qu'il porta autour de la table basse afin de la remettre sur le canapé.
- Ne faites pas ça.
Kyotsune referma les jambes et posa les mains sur ses cuisses sans rien dire. Yaoshi descendit timidement ses pieds de l'assise.
Après quelques secondes dans ce silence étrange, elle souleva légèrement son yukata et tira une dague d'un rangement attaché à sa cheville. Elle ne cherchait même plus à se cacher. Mais Kakashi lui tapa sur le dos de la main avant qu'elle ne le lance.
- Non.
Kyotsune gonfla les joues et fronça les sourcils, d'un geste rapide, elle fit passer la dague à son autre main et la lança d'un mouvement souple du poignet et direction de Yaoshi. Une fois de plus, Kakashi la dévia à l'aide d'un jet de kunaï. Et les deux armes se plantèrent dans l'accoudoir contre lequel Yaoshi espérait trouver du réconfort.
Ce dernier, excédé, tapa des deux mains sur la table.
- Mais c'est pas vrai ! Tu vas arrêter d'essayer de me tuer, oui ?
- Sois raisonnable ! Kôhei est loin de moi, ma famille est en danger et tu vas juste rester à regarder ? Pourquoi refuses-tu de m'aider ?!
Kakashi prit un autre kunaï à sa ceinture et le fit tourner autour de son index. Prêt à de nouveau intervenir.
- Je ne te refuse pas mon aide, seulement, je ne vais pas t'apporter une victime. Personne ne mérite de mourir des supplices inventés par ton cerveau malade.
- Alors, tu vas m'aider ?
Yaoshi tiqua, elle était en train de le piéger.
- Non ! Je… heu.. S'il y a une personne aussi malveillante à Konoha, il faut l'arrêter.
- Il y a plein de criminels à Konoha, je veux être certaine que tu parles bien de celui qui s'en prend aux miens.
Yaoshi lança un regard inquiet à Kakashi, puis il baissa les yeux quelques secondes et les replongea dans ceux de Kyotsune.
- Bien tenté. Je ne deviendrais pas le chien de garde de ton clan, qui poursuit tous ceux qui vous menacent. N'était-il pas question du quartier Uchiwa ?
Kyotsune joint les mains et afficha un sourire tendre.
- Je m'en contenterais. Je pense qu'un groupe d'individus malveillants a profité du tremblement de terre pour dégrader le quartier Uchiwa. Il ne m'en faut qu'un pour stopper les autres. Et je me fiche bien de ce que disent les rapports officiels.
Il acquiesça d'un hochement de tête et répondit sur un ton sérieux.
- Je retrouverais la ou les personnes qui ont dégradé l'orphelinat, et j'obtiendrais que leurs agissements à l'encontre de ton clan cessent.
Kyotsune lui présenta son petit doigt.
- Tu me le promets ?
Kakashi fronça les sourcils d'incompréhension. La "promesse du petit doigt" était une sorte de comptine ou un jeu pour les enfants. Un serment passé en se tenant par l'auriculaire ne devait jamais être brisé. Était-ce un vestige du temps où ils étaient frère et sœur ?
- Je ferai ce que j'ai à faire. Et en échange tu ne pourras, plus jamais, me demander de faveur de quelque nature que ce soit. De plus, tu me seras redevable d'un service.
Kyotsune recula légèrement sa main.
- Tu peux réclamer ma vie, ça m'est égal. Mais rien qui m'oblige à me retourner contre mon époux ou à lui causer du tort.
Yaoshi parut troublé de sa réponse et enroula son auriculaire autour du sien.
- Je te le promets.
Elle resserra sa prise, avant de balancer leurs mains trois fois et les séparer brutalement. Yaya baissa le regard.
- Il m'arrive de regretter Yatsume.
Kyotsune s'inclina pour plonger son regard dans le sien.
- Mais tu me hais malgré tout, n'est-ce pas ?
Il lui fit un sourire amer.
- Si tu es en vie, c'est parce que nous avons été faibles. Je pense que c'était une erreur.
Sur ces mots, il se redressa et referma la main sur le kunaï de Kakashi pour le désenficher du canapé. Mais la tâche s'avéra bien moins facile que prévu.
- Tu n'as pas répondu à ma question, observa Kyotsune.
Le ninja se leva et parvint à retirer son kunaï de l'accoudoir du premier coup.
- En effet, répliqua Yaya avant de se tourner vers Kakashi. Nous pouvons nous retirer, je n'ai plus rien à faire ici.
Kyotsune ne se leva pas pour les raccompagner, à vrai dire, elle ne les regarda même pas s'en aller. Elle ne prit pas la peine de demander à Kakashi d'être discret sur ce qui s'était passé, même s'il décidait d'en parler, qui voudrait le croire ?
Kakashi marcha dans ses pas en silence, ils traversèrent rapidement le Domaine, toujours plongé dans le silence. Yaoshi était si pressé qu'il ne récupéra pas son parapluie laissé contre le montant du porche.
Le ninja le prit en passant et l'ouvrit au-dessus de sa tête, ce qui arrêta sa fuite.
- Vous m'avez été d'un grand secours aujourd'hui. Je saurais m'en souvenir.
- Etrangement, je n'ai pas vraiment l'impression de t'avoir rendu service.
Yaya monta légèrement les épaules.
- Si vous n'aviez pas été présent, ce moment aurait été autrement plus pénible à passer.
Ils reprirent leur marche et Kakashi osa lui poser la seule question qui lui taraudait l'esprit.
- C'est un truc entre vous ?
Pour appuyer sa question, il lui présenta son petit doigt, Yaya le regarda et nia.
- Elle a menacé de me casser la tête, me percer le cœur, me poignarder et c'est la seule question que vous trouvez à me poser ? s'insurgea-t-il.
- Il faut dire que c'est la seule chose que je n'ai pas comprise. Tu es vraiment insupportable Yaya, et je ne suis pas surpris qu'il y ait des personnes qui souhaitent te tuer.
Yaya détourna le regard puis acquiesça.
- Vous n'avez pas tort. La "promesse du petit-doigt" est quelque chose de très sérieux pour nous autres, Yamashiro. Vous en connaissez les paroles ? "Si je mens, j'avalerai un millier d'aiguilles et je me couperai le doigt". C'est le châtiment qui est réservé aux menteurs et à ceux qui ne tiennent pas parole dans mon clan.
Kakashi l'interrogea du regard pour s'assurer qu'il s'agissait de la vérité et Yaya lui répondit avec agacement.
- Je ne peux pas mentir ! Mon clan a sans doute quelques progrès à faire sur les châtiments corporels, mais compte tenu de notre public, nous ne pouvons pas vraiment alléger nos sanctions.
Kakashi ne savait pas vraiment quoi répondre, alors il ne dit rien. Yaya lui était un peu moins antipathique, il le trouvait toujours aussi désagréable, mais il était indéniablement plus stable que Kyotsune.
oOo
Hinata et Naruto étaient en train de jouer aux cartes lorsque Inoue tapa timidement à la porte.
- Excusez-moi de vous déranger.
Hinata tiqua, ce n'était pas encore l'heure du déjeuner, les bandages de Naruto n'avaient pas besoin d'être changé, que faisait-elle là ?
- Tu as besoin de mon aide ?
- M. Uzumaki, il faudrait que vous vous habillez rapidement. Il y a des personnes devant la porte qui sont là pour vous escorter à la Cour de Justice.
Ils échangèrent un regard et Naruto se redressa pour rassembler quelques affaires, tandis qu'Hinata rangeait les cartes.
- A la Cour de Justice ou dans ses geôles ? demanda le blond avec désinvolture.
Inoue baissa la tête.
- Je crains qu'il ne s'agisse de la prison.
Hinata lui demanda de l'aide pour replier le futon. Et posa sa main sur la sienne au moment de la ranger dans le meuble mural.
- Tu es vraiment gentille, Inoue. Ne t'en fais pas, tout ira bien.
Naruto se trouvait alors dans la salle de bain.
- Tu l'aimes vraiment, souffla la rousse avec un peu de regret.
Hinata plongea son regard dans le sien en souriant.
- Il a besoin de moi.
Naruto sortis à cet instant, forçant le passage de sa tête dans un T-shirt blanc.
- Vous pouvez pas attendre que la chambre soit libre pour vous faire des mamours ?
Inoue rougit furieusement en enfouissant son visage entre ses mains. Comme si elle devenait invisible dès lors qu'elle cessait de voir ce qui se passait autour.
- C'est pas l'envie qui me manque, répliqua Hinata en laissant glisser ses doigts le long des cheveux roux d'Inoue. Malheureusement, je viens avec toi.
Naruto hésita un instant à la réponse à lui apporter.
- Rien ne t'y oblige, je n'ai pas envie que tu aies des ennuis.
- Qui dit le contraire ? Tu es mon ami. Je viens. Et une fois que je t'aurais sauvé, je serais au plus haut dans l'estime d'Inoue. Pas vrai, Inoue ?
Elle lui donna une petite tape sur l'épaule.
- Arrêtez ça, s'il vous plaît. La situation est grave. Dès votre départ je ferais prévenir l'hokkage, je ne pense pas qu'elle ait connaissance de ce qui se passe ici.
Naruto emballa quelques affaires de toilettes et les remercièrent. Il avait quelques appréhensions, mais n'était pas surpris. En fait, il avait pensé que ce moment arriverait bien plus tôt.
Une fois la porte ouverte, il se figea quelques secondes. Deux figures imposantes se tenaient face à lui, entièrement vêtues de noir et le visage dissimulé par des masques en porcelaine. L'un représentant un oiseau et l'autre un ours. Ce n'était pas de simple ninja, mais des membres de l'anbu.
Il sentit les doigts d'Hinata glisser contre la paume de sa main droite avant de s'entremêler aux siens.
L'anbu au masque d'ours lui annonça solennellement sa mise aux arrêts.
- Uzumaki Naruto. Vous êtes convoqué à la Cours de Justice sur ordre du Conseil de Konoha. Veuillez nous suivre sans opposer de résistance.
- D'accord.
L'autre baissa la tête vers Hinata qui garda le regard bas un instant avant de le planter dans le sien.
- Où il ira, j'irai. Ce n'est pas en contradiction avec votre ordre de mission, n'est-ce pas ?
Il avança d'un pas menaçant, mais elle ne cilla pas et raffermit sa poigne dans la main de Naruto.
- Si vous l'ignorez, je suis Hyûga Hinata. Mon père est un homme influent, très estimé du Conseil. Inutile de chercher à m'en dissuader.
L'anbu au masque d'ours reprit la parole.
- Vous pouvez nous suivre, mais ne le touchez pas.
Et sur ces mots il les invita à les suivre d'un hochement de tête, Hinata obéit à cet ordre, mais resta tout à côté de Naruto. L'anbu au masque d'oiseau fermait la marche.
Ils passèrent le hall d'entrée et l'impression que renvoyait cette scène était qu'ils étaient tous deux escortés par l'unité d'élite. Et c'était très précisément l'intention d'Hinata.
La nouvelle se répandrait rapidement et son père n'apprécierait sans doute pas cette publicité. Tout ce qu'elle espérait, c'est qu'il ose se dresser contre le Conseil et demander à ce que l'enfant chéri de Konoha soit libéré.
