Bonjour à tous !
voici un texte pour répondre au défi "Thème 5 : SPECIAL HALLOWEEN : A fond dans l'ambiance" du groupe "Papotage, lecture, écriture et bonne humeur" :
Choisissez 5 images parmi les 10 proposées et écrivez un texte de moins de 350 mots sur chacune des images, vous pouvez les mettre dans un ordre précis pour écrire une histoire construite ou faire 5 textes indépendants. Vous pouvez tout faire sur le même fandom ou bien varier à chaque texte ! Il n'est malheureusement pas possible de vous mettre les images dans le texte. J'espère les avoir suffisamment décrites pour que vous visualisiez bien les différentes scènes.
L'histoire se passe en dehors de l'univers ou de la chronologie de Twilight. Ils n'ont pas rencontré Bella et ne sont pas à Forks.
Merci à Maeglin Surion pour ses corrections.
Bonne lecture.
Injustement tués
Edward força son esprit à quitter celui de son frère roulé en boule au sol. Ce que Jasper ressentait était trop douloureux, il recevait les sentiments de souffrance, de terreur, et d'horreur venant des habitants de la ville où leur famille était depuis quelques jours. Aucun signe avant coureur ne les avait alertés sur la tragédie toute proche, même Alice n'avait rien vu venir. La première bombe avait explosé trente minutes auparavant au sein du quartier d'affaires, créant la panique dans le cœur des milliers de personnes habitant la ville. Quelques secondes à peine après, la seconde avait touché le sol, suivie de plus d'une dizaine. La terreur de tous avait augmenté de façon exponentielle, frappant Jasper et le jetant au sol. L'empathe se concentrait pour ne pas perdre le contrôle de son pouvoir, car le laisser sortir signifierait tuer toutes les personnes toujours en vie dans la ville, y compris sa famille.
"Nous devons partir d'ici très vite." implora Edward qui savait grâce aux pensés de son frère que le contrôle de celui-ci s'étiolait.
Tous acquiescèrent, mais Jasper fut incapable de se mettre debout. Les bombes continuaient de pleuvoir sur la ville et les sentiments des survivants, pourtant de moins en moins nombreux, étaient de plus en plus forts.
Emmett le prit finalement dans ses bras. Tous étaient conscients du danger que représentait l'empathe s'il faisait autre chose que se concentrer sur les émotions qu'il recevait.
Ils quittèrent la ville le plus rapidement possible, ignorant les odeurs de sang, de poudre et de mort. Ils virent, mais ne s'attardèrent pas dessus, les tours en ruines, les trous dans le sol, les cadavres et les morceaux humains éparpillés sur la chaussée. Le pire n'était pas ce qui avait été détruit ou les morts, le pire était ce qu'il restait : les squelettes des bâtiments, les blessés agonisant, les proches pleurant leurs pertes et attendant leur mort. Pour les vampires, fuir l'épouvante signifiait passer dans une mare de sang encore chaud, être tentés par cette vie qui s'échappait au goutte à goutte des victimes souffrant la perte d'eux-mêmes.
Le contrôle de toute la famille de vampires fut mis à rude épreuve, certains furent tentés de mettre fin aux souffrances de certaines victimes, de boire leur sang si attirant, mais ils tinrent bon. Jasper tint bon. Focalisé sur le fait de repousser les émotions étrangères qui l'assaillaient, débordé par elles, il s'accrochait à la sérénité d'Emmett. Son frère était une bouée de sauvetage, un roc dans cette tempête de sentiments qui se déchaînait en lui, le seul point d'ancrage qui lui permettait de ne pas tuer pour se libérer.
Ils quittèrent finalement la capitale et traversèrent des villages abandonnés. Plus ils s'éloignaient de la grande ville, plus Jasper parvenait à se détendre dans les bras de son frère, mais il n'était pas sorti d'affaire pour autant. Les petits bourg qu'ils traversaient étaient des tombeaux. Les pavés étaient rouges, entièrement peints par le sang, les caniveaux vomissaient le liquide vital et les rats étaient déjà attablés sur les cadavres. Les vautours et les corbeaux avaient aussi entamé leur part, s'appropriant les pendus et les corps qui avaient été projetés sur les façades des maisons, les balcons ou les pics des barrières. Il n'y avait aucun survivant.
Jasper reprenait le contrôle sur son pouvoir, s'appuyant toujours sur le calme d'Emmett pour atténuer le trop plein d'horreur qu'il venait d'absorber. Les autres membres de la famille qui jusque-là s'étaient concentrés sur leur fuite commençaient à assimiler l'événement dont ils étaient les témoins privilégiés : l'extermination d'un peuple. Leurs émotions furent vives face à ce constat : l'incompréhension, l'horreur, la colère, la tristesse… seul Emmett restait serein, d'un calme olympien salvateur pour l'empathe.
Se sachant incapable d'absorber plus qu'il ne l'avait déjà fait, Jasper demanda mentalement à Edward de partir devant avec leur famille et de le laisser seul le temps qu'il récupère. Il se fichait d'être seul au milieu de ce charnier, tout ce qu'il voulait était de se vider des émotions des autres et ça, il ne pouvait pas le faire si sa famille restait à proximité.
Sa demande fit débat. Dans la situation actuelle Carlisle n'aimait pas trop l'idée d'être séparés, mais Edward plaida la cause de son frère qui ne pouvait toujours pas le faire par lui-même sans prendre le risque de libérer une émotion mortelle sur ses proches. Finalement, ils partirent, le laissant seul avec Emmett. Celui-ci ouvrit quelques portes, avant de trouver un salon vide sans cadavre, sans sang, presque chaleureux. Il déposa le blond sur le canapé et hésita à partir.
"Va, je vous rejoindrai." grinça Jasper entre ses dents.
Le brun ne se le fit pas répéter et quitta les lieux à toute allure. Jasper laissa ses dons s'étendre, trouvant les émotions de sa famille qui s'estompaient au fur et à mesure qu'ils s'éloignaient. Finalement, il ne les sentit plus du tout et avec un cri de soulagement, il laissa sortir tous les sentiments négatifs qu'il avait emmagasinés depuis le début de ce cauchemar.
Le vide. Le vide de vie à l'extérieur, le vide de sentiments à l'intérieur, il ne ressentait plus que du vide. Il accueillit ce vide avec soulagement, heureux de pouvoir se reconnecter à ses propres émotions, reprendre le contrôle de son corps. Le danger qu'il représentait pour lui-même, pour sa famille, pour les innocents qui avaient et allaient croiser sa route était temporairement écarté. Certes, si la situation se reproduisait, il serait à nouveau une menace, mais maintenant qu'il avait conscience de ce risque, il pouvait s'y préparer.
Il se leva et courut en direction de sa famille. Le sang trempant les rues ne le tentait pas, il n'était attirant que lorsqu'il était dans un corps, pas sur le pavé. Il trouva facilement leur trace sans soucis et quitta les petites villes de banlieues pour s'enfoncer dans un bois sinistre. Le soleil qui devait pourtant être haut dans le ciel ne parvenait pas à passer à travers l'épaisse couche de poussière soulevée par les explosions, les nuages et la canopée. Les arbres étaient pourtant décharnés, leurs branches tortueuses n'avaient aucune feuille. Leurs troncs étaient accidentés, recouverts de mousses, de champignons et de trous. Le chemin était quasiment inexistant, recouvert de racines, de charognes, d'insectes et d'araignées. Des toiles reliaient d'ailleurs les arbres les uns aux autres et des milliers d'yeux rouges fixaient Jasper alors qu'il passait. Malgré sa condition de vampire, de super-prédateur et de machine à tuer, il ressentit comme un malaise à avancer dans ces bois. C'était comme si la forêt était malade et le lui criait. Comme si elle le considérait comme le virus responsable de son état et se préparait à l'attaquer.
Une nuée de chauve-souris lui fonça dessus, le faisant accélérer un peu plus encore, un sourire ironique étirant ses lèvres. C'était trop tard, une autre vampire s'était occupée de son sort des décennies auparavant, ce n'était pas quelques volatiles qui allaient y changer quoi que ce soit à présent. Il avait cependant hâte de retrouver les siens. Il savait, grâce à leurs émotions, qu'il se rapprochait d'eux, mais aussi que quelque chose les dérangeait. Les sentiments qu'il captait venant d'eux allaient de la surprise à la méfiance, en passant par de l'inquiétude quoiqu'il se doutât que ce dernier le concernait.
Jasper continua de courir, suivant le fil des émotions de sa famille à travers bois et ignorant l'aura malsaine de cette forêt. Tout ce qu'il espérait était que la situation s'améliore.
Peu à peu les arbres s'espacèrent, et la lune vint éclairer le chemin. Jasper se demanda comment il était possible que la nuit soit tombée si rapidement. Il aurait dû faire jour pendant encore plusieurs heures. Cependant il ne s'attarda pas trop sur cette question, rien n'était logique en ce jour, alors pourquoi le jour et la nuit ne seraient pas eux aussi perturbés ?
Les arbres s'ouvrirent en une clairière illuminée par l'astre blanc, rond et énorme. Bien qu'il soit toujours couvert par les nuages, il éclairait parfaitement la famille de Jasper et la grande maison devant laquelle elle s'était arrêtée. L'empathe sentit leur soulagement de le voir les rejoindre, mais ils ne bougèrent pas. Ils étudiaient le lieu et cherchaient à savoir quelle était la meilleure stratégie à adopter : traverser la clairière ou faire le tour par la forêt.
La maison, faite de bois et de vieilles pierres, semblait à peine tenir debout. Elle était composée de trois étages, chacun faisant la moitié de la surface du précédent. Citrouilles creusées, épouvantails et squelettes les fixaient du rez-de-chaussée, ils semblaient prêts à leur sauter dessus s'ils s'approchaient trop près et les suivaient des yeux lorsqu'ils bougeaient. Carlisle fit un pas en avant et des lumières s'allumèrent, une pièce à chaque étage, éclairant plus encore les lianes qui bloquaient les fenêtres, créant une barrière naturel.
Aucune pensée, aucune émotion ne parvenaient de cette maison qui semblait pourtant habitée. Alice ne parvenait à avoir aucune vision.
Ils s'apprêtaient à faire un détour par les bois, mais ceux-ci se resserrèrent soudainement sur eux. Les arbres avancèrent littéralement dans leur direction, les poussant de leurs branches vers la maison.
Les membres de la famille Cullen n'étaient clairement pas à l'aise avec ce qu'il leur arrivait. Aucun d'eux n'avait jamais été confronté à un tel phénomène et ils n'y trouvaient aucune explication, ce qui était particulièrement perturbant pour des êtres dont certains étaient âgés de plusieurs centaines d'années.
Ils durent choisir entre les arbres qui les poussaient et la maison d'où une musique lugubre s'élevait à présent. Le sol trembla, une bombe venait d'exploser à nouveau. S'ensuivit une pluie d'explosions, une odeur de brûlé leur parvint, les arbres se mirent à les bousculer pour les faire avancer et un sentiment de panique frappa Jasper. Rats, chauve-souris, araignées, insectes en tous genres se mirent à grouiller entre leurs jambes fuyant vers la maison. La chaleur de l'incendie leur parvint et la peur grandit en chacun d'eux. Le feu, seul élément mortel pour les vampires, arrivait à grande vitesse. N'hésitant plus et fuyant le plus grand danger, ils passèrent le portail d'entrée de la maison.
Quelle ne fut pas leur surprise de voir le décor changer lorsqu'ils furent dans le domaine de ce qui n'était plus une vieille maison délabrée, mais à présent un ancien château de pierre, datant certainement de la renaissance. Le corps du bâtiment comptait deux étages habillés de nombreuses fenêtres et cheminées. Au centre s'élevait une tour solitaire au-dessus de la porte principale.
Les vampires n'eurent cependant pas le temps d'admirer le bâtiment, le feu était sur leurs talons, les arbres se lamentaient et criaient de leurs voix aiguës et les animaux continuaient de fuir. Les Cullen coururent eux aussi jusqu'au seuil de la grande porte. Là, ils s'arrêtèrent juste avant de l'avoir passée, regardant d'un côté le feu dévorer la forêt entourant la demeure, sans pour autant y pénétrer, de l'autre les animaux tomber inertes dans le grand hall. Ils n'étaient pas morts, juste endormis, mais le phénomène était suffisamment inquiétant pour que les vampires ne s'y aventurent pas.
Ils restèrent là des heures, ne sachant quoi faire, jusqu'à ce qu'un claudiquement leur parvienne. Un bruit de pas humain. Ils se regardèrent, surpris, pas certains de l'attitude à adopter. La satisfaction qui émanait de la personne arrivant, les fit rester là, sur la défensive. Une femme qui semblait aussi âgée que le château les rejoignit finalement. Elle regarda longuement Edward dans les yeux, avant de lui désigner une porte de la main et de repartir, un petit sourire aux lèvres.
Le télépathe guida sa famille dans la direction indiquée jusqu'à une pièce qui ressemblait à un salon poussiéreux avec plusieurs canapés, des tables et un piano. Tous s'assirent et Edward leur raconta ce que la vieille femme lui avait expliqué par la pensée.
Ils étaient à la porte vers le pays des morts, mais en cette nuit d'halloween, les martyrs injustement tués pouvaient choisir de ne pas passer le pont, les animaux seraient alors les hôtes de leurs âmes pour une nouvelle vie. Eux, vampires, n'étaient pas affectés par la mort, même si celle-ci continuait de les traquer de temps en temps, ils devaient juste se tenir à l'écart jusqu'au petit matin, alors ils pourraient quitter les cendres de ce pays…
J'espère que ça vous a plu.
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Lyla0ï
