Bonjour chers lecteurs/lectrices !

Voici le chapitre 16 ! J'espère qu'il vous plaira !

Merci à vous et bonne lecture !


POV Kakyoin

Je tourne ma tête vers l'encadrement de la porte où Jotaro venait d'apparaître, me rendant mal à l'aise. Depuis combien de temps était-il là ?

"- Noriaki m'a donné son accord avant que je ne l'embrasse. Je ne vois pas où est le problème.

- Noriaki...? Tu ne devrais pas l'appeler comme ça.

Des frissons me parcourent le dos en entendant Jotaro prononcer mon prénom. Je le défie du regard, malgré tout.

- Je lui ai dit qu'il pouvait pour ça aussi.

- Hein ?! Pourquoi lui ?! Nous, on n'a pas le droit ?!

- Vous ne m'avez jamais demandé !

Je regarde mal Jotaro alors que Avdol se lève pour venir s'interposer.

- On finira cette discussion quand l'alcool se sera dissipé. Se disputer maintenant ne servirait à rien.

- Changeons de sujet, alors~ Depuis, combien de temps Monsieur Joestar vous couchez avec mon frère ?

J'allais boire une nouvelle gorgée mais je m'arrête net, le sang se glace dans mes veines.

- Quoi ?! Où est-ce que vous sortez ça, Zahra ?!

Polnareff rigole dans son coin mais il est le seul et il finit par s'arrêter, nous regardant les uns après les autres.

- J'essayais de les couvrir ! Vous auriez pu faire un effort !

Monsieur Joestar se racle la gorge avant de se lever pour rejoindre Avdol et lui prendre la main. Ce petit geste me fait fondre, étrangement, je les trouve très mignons ensemble.

- Je couche avec votre frère depuis trois ans et nous sortons ensemble depuis un an et demi maintenant."

Un long silence s'installe dans la pièce, je n'ose regarder personne, ne sentant étrangement mal face à cette nouvelle. Trois ans et seulement un an et demi de relation, ça a été long pour eux de s'ouvrir l'un à l'autre. Comme quoi une relation viable se construit sur le long terme et pas à cause de nos pulsions. Je me sens tellement nul et mal tout à coup, je les envie tout à coup. Une relation fusionnelle et réciproque, c'est un rêve inaccessible à mes yeux. La main de Polnareff vient trouver la mienne pour la serrer doucement, me tirant de mes pensées noires. Je me tourne vers lui, alors qu'il fait une mine soucieuse.

"- Tout va bien, Noriaki ?

- Oui, ça va. J'étais perdu dans mes pensées. J'ai besoin d'un peu d'air..."

Il me sourit doucement, ce qui me serre le cœur, tant de douceur et de gentillesse. C'est tout ce qu'il me faut mais ça ne vient pas de la personne que j'attends. Est-ce que je devrais arrêter de courir après ce que je peux pas avoir et me contenter de ce que j'ai déjà ? Je n'en sais rien. J'aimerais tellement savoir quel est le bon choix. Je lâche la main de Polnareff avant de me lever en douceur. Je m'excuse brièvement avant de quitter la pièce, pensant devant Jotaro sans le regarder. J'espérais qu'il me retienne ou qu'il me demande lui aussi si je vais bien. Mais c'est Jotaro et ma vie n'est pas une histoire à l'eau de rose.


POV Jotaro

Kakyoin me passe sous le nez, je ne cherche pas à le retenir, il doit encore m'en vouloir d'avoir lu son journal intime. Ce n'était pas le choix le plus judicieux pour apprendre à le connaître, ça l'a plus mis en rogne qu'autre chose. Je le regarde remonter le couloir avant de reporter mon attention vers le salon, où Polnareff avait récupéré le verre de Kakyoin pour le finir.

L'idée que le français lui ai proposé de boire de l'alcool me dégoutait beaucoup, tout ça pour se rapprocher de lui encore plus. Noriaki. Ce n'est pas poli d'appeler quelqu'un par son prénom, enfin, tout le monde m'appelle Jotaro et je m'en fiche. Kakyoin est bien trop poli pour qu'on le rabaisse en l'appelant par son prénom. Sans compter que Polnareff ne sait pas le prononcer correctement, ça sonne faux dans sa bouche avec son accent natal.

Je soupire avant de m'avancer dans la pièce, remarquant que la sœur d'Avdol était très heureuse pour son frère. Sa réaction me faisait bizarre, au vu de comment Avdol voulait garder ça secret. Comme quoi on ne connaît pas toujours aussi bien sa famille qu'on le voudrait.

"Je suis si contente que tu es enfin trouvé quelqu'un qui t'aime à ta juste valeur, Mohammed ! Tu mérites tout l'amour du monde !"

Je souris faiblement, sentant une faible douleur dans mon torse, alors que je regardais Avdol était enlacé par sa sœur. Quelque part au fond de moi, j'aurais voulu avoir un frère ou une sœur sur qui compter, quelqu'un qui partagerait ma peine familiale, quelqu'un pour m'enlacer quand ça allait mal. Mon air de chien battu avait dû alerter mon grand-père car il venait à ma rencontre, avec son regard doux et plein d'affection. Je détourne la tête, faisant semblant de ne pas l'avoir vu, mais il vient quand même m'enlacer et me serrer contre lui. Je tapote doucement son dos pour qu'il arrête son cinéma, ça me gênait plus que nécessaire.

"Toi aussi, tu mérites tout l'amour du monde, mon petit Jotaro. Tu es incroyable, ne l'oublie pas."

Des larmes viennent couler sur mes joues, je ne pouvais pas les retenir, sa main agrippait le haut de mon grand-père, en sanglotant silencieusement dans son cou. Je n'avais jamais eu besoin de frère ou de sœur car j'avais toujours eu mon grand-père qui était bien plus présent de mon père. C'était à lui que je partageais mes peines et mes chagrins, c'était lui ma figure paternelle.


De longues minutes s'étaient écoulées avant que la sœur d'Avdol ne nous demande d'être discrets sur le sujet devant son mari car il n'était pas aussi compréhensif qu'elle. Ce n'était pas spécialement étonnant dans un pays comme celui-ci où la religion est assez présente et peu ouverte au sujet. Après tout, le plan de base était d'être discrets sur le sujet et il a très bien marché jusqu'à ce qu'elle le découvre par je-ne-sais-quel-moyen, d'ailleurs.

"- Comment vous avez su pour mon grand-père et Avdol ?

- Je l'ai deviné. Mon frère était un peu trop souriant qu'à son habitude en compagnie de Monsieur Joestar et il me semble qu'il a insisté pour l'avoir comme compagnon de chambre.

- Tu nous a écoutés ?!

- Bien sûr ! Tu sais que j'ai des oreilles partout dans cette maison !

Avdol fait une sale grimace, comme s'il se souvenait d'un mauvais souvenir. Son expression me fait sourire, n'ayant pas l'habitude de le voir ainsi.

- Vous êtes tous des manieurs, il me semble non ?

Je me tends tout à coup avant de fusiller la femme du regard, elle me sourit doucement, alors que son sous-entendu ne me plaisait pas beaucoup.

- Oui, c'est pour ça que je vous disais que nous serions en sécurité dans ce village. Zahra possède un Stand de protection, tant que vous vous trouvez sous ce toit, vous ne risquez rien.

- Un Stand de protection ?

- Je définis les règles en écrivant le nom des personnes qui peuvent passer ces murs et les esprits mauvais sont repoussés et se tiennent loin de la maison.

- Votre Stand c'est cette maison ?!

- Exactement, Monsieur Polnareff ! Je contrôle la moindre pièce et je peux entendre tout ce qui se passe dans la maison. D'ailleurs, jeune homme, tu as des excuses à présenter, ce n'est pas bien de fouiner dans les affaires des autres.

La sœur d'Avdol me fusille du regard à son tour, me laissant sans voix. Nous avons déjà eu affaire à un Stand de bâteau, mais là une maison c'était d'autant plus impressionnant. Les trois autres me regardaient sans comprendre ce qu'elle voulait dire, mais je savais, c'était largement suffisant.

- Vous avez raison, je vais y aller.

- Deuxième porte à gauche dans le couloir mais tu devrais attendre encore quelques minutes.

- D'accord.

Je soupire, j'allais m'élancer dans le couloir mais j'attends quelques instants, je ne comprenais pas vraiment pourquoi elle voulait que j'attende mais je suis resté là à attendre.

- Tu as fouillé dans les affaires de Noriaki?!

- Oui et ça te regarde pas.

Je serre les dents, regardant mal Polnareff. Alors que ce dernier se levait pour venir me toiser.

- Kakyoin se promène avec un journal intime dans lequel il a écrit durant la période où il a rencontré Dio. Il m'a surpris en train de le lire et il ne l'a pas apprécié.

- Ce journal pourrait contenir des informations sur Dio et sur son Stand !

- C'est la vie de Noriaki dans ce bouquin ! Ca vous plairait qu'on vienne y fouiller sans en avoir eu votre autorisation !?

Mon grand-père qui avait eu la même réaction que moi se tait, se rendant compte que ce n'était pas très sympa pour la personne dont on mettait la vie à nu.

- Il m'a dit qu'il m'en parlerait le jour où il se sentirait prêt à en parler.

- N'importe quoi ! Ça n'arrivera pas si tu continues à lui faire du mal !"

Je serre les dents, j'allais répondre mais la sœur d'Avdol me fait signe d'y aller. Ni une ni deux, j'abandonne le groupe pour remonter le couloir et trouver la bonne porte. Je souffle doucement avant de frapper, un peu stressé tout à coup. Noriaki…

"- Kakyoin. C'est Jotaro… Je… Je voudrais te parler, si c'est possible.

Un silence s'installe quelques instants et j'allais frapper à nouveau quand je l'entend faiblement de l'autre côté.

- Entre, Jotaro."

Je m'empresse d'ouvrir la porte, je trouve Kakyoin pencher sur l'évier, il semble se débarbouiller. Mes yeux s'attardent sur sa taille si fine, je repense à notre soirée de la veille, me faisant rougir légèrement. Je me racle la gorge en détournant le regard, alors que Kakyoin se redresse. Il coupe le robinet avant de se tourner vers moi, il récupère une serviette pour s'essuyer le visage.

"- Alors ? De quoi tu voulais parler ?

Je l'observe encore un instant, me rendant compte qu'il tenait difficilement sur ses jambes, sûrement dû à un mélange d'alcool et de fatigue. Je souffle doucement avant de faire un pas vers lui.

- Je voulais euh… Je m'excuse pour ce que j'ai fait et dis sur ton journal intime. Je me doute que c'est quelque chose d'important pour toi… J'aurai pas dû l'ouvrir sans ton avis.

Il reste là devant moi, le regard fuyant, il reste silencieux et ça me stresse, étrangement.

- Kakyoin…

- Tu n'as pas besoin d'en dire plus, Jotaro.

Ma mâchoire se contracte, alors que je le suppliais du regard de me regarder en retour, mais rien. Il me fuyait, ça me fait mal de le voir ainsi. Peut-être que je le mérite ? Certainement. Peut-être qu'il est trop bien pour moi ? Carrément. Je fais encore quelques pas pour me rapprocher de lui, calmement. Ma main vient caresser sa joue, je n'avais pas réfléchi avant d'agir comme beaucoup de fois récemment.

"- Je pourrais tout donner pour pouvoir remonter le temps et te rencontrer bien avant tout ça. J'aurais voulu qu'on soit amis depuis l'enfance, que je puisse te défendre… Je t'aurai protégé de Dio, tu aurais pu m'aider à développer mon Stand.

- Jotaro…

Je l'enlace quand je remarque qu'il avait les larmes aux yeux, passant une main dans ses cheveux clairs. Ses mains attrapent ma veste, alors que je resserre mon embrassade, il m'a l'air si petit dans mes bras.

- Tout ira bien maintenant. Je serai toujours là, personne ne peut te faire du mal.

- Arrête, voyons ! Tu vas me faire pleurer !

Il rigole nerveusement, alors que les larmes coulaient déjà sur ses joues. Je rigole un peu, observant son visage, mes mains lâchent sa taille pour venir prendre son visage en coupe. Mes pouces passent sur ses joues pour sécher ses larmes, au fond de moi, le voir ainsi me déchirait. Il en avait tellement vu, il devait avoir une belle vie maintenant. Je ferai tout pour qu'il soit heureux.

- Jotaro… Pourquoi tu pleures ?

Sa main passe sur ma joue pour essuyer une larme, je pince mes lèvres pour me retenir un maximum. Je finis par rigoler et sangloter en même temps.

- J'en sais rien… J'ai si peur de perdre ma mère… Qu'on arrive trop tard… Qu'il soit trop fort et qu'on ne puisse rien faire… Qu'on meurt les uns après les autres…

Il tire ma tête vers le bas et se met sur la pointe des pieds pour m'embrasser le front.

- Tout ira bien. Je te protégerai aussi. On va s'en sortir et tu retrouveras ta mère.

- C'est moi qui est censé te réconforter pas l'inverse…

- Moonh… Pauvre Jotaro… Tu n'es pas si doué que ça pour jouer les gros durs…~"

Je rigole encore, en caressant les joues de Noriaki, elles sont si douces. Mes pleurs se calment progressivement, alors qu'il avait arrêté de pleurer depuis un moment déjà. On ne bouge pas pour autant, restant l'un face à l'autre encore quelques instants qui semblait être une éternité. Ce n'était pas pour me déplaire, je pourrais me noyer dans son regard tant il est captivant et pétillant. Je rapproche doucement mon visage du sien, alors que des rougeurs apparaissent sur ses joues, je baisse les yeux pour observer ses lèvres. C'était les mêmes que celles que j'avais embrassées la veille, ce sont les siennes. Nous sommes tous deux tout rouge, alors que je pose ma tête sur son épaule avant de faire une bêtise regrettable.