Bonjour chers lecteurs/lectrices !

Voici le chapitre 20 ! J'espère qu'il vous plaira !

Merci à vous et bonne lecture !


POV Kakyoin

"- Tu m'as entendu. Qu'est-ce que tu ressens pour lui ?

Je reste sans voix un petit moment avant de baisser la tête pour y réfléchir. Mes sentiments pour Polnareff, j'en n'avais pas la moindre idée, il était si gentil et doux avec moi. Il m'a clairement fait comprendre qu'il avait des sentiments pour moi. Mais moi, où est-ce que j'en étais dans cette histoire avec lui ? Je me sens extrêmement mal tout à coup, je n'arrivais pas à me décider.

- Je… euh… Ce que je ressens pour lui…

Je sens mon cœur me serrer, alors que les larmes menacent de couler, je remarque que l'expression de Jotaro change immédiatement en voyant mon état. Je couvre mon visage avec mes mains, tellement honteux de ma propre personne.

- J'en sais rien… C'est tellement un bon ami.. Je ne pense pas que je partage ses sentiments.

Je me mets à sangloter à l'idée que d'une certaine façon, je l'utilisais pour énerver Jotaro et qu'il me donne de l'attention. Je me sens tellement mal et coupable d'utiliser mes amis pour les monter les uns contre les autres. Les bras brûlants de Jotaro m'encerclent, je dépose ma tête contre son torse, son corps est si chaud. L'une de ses mains passent dans mes cheveux mouillés, me faisant frissonner et m'aidant à me calmer.

- Tu ne peux pas aimer tout le monde de la même manière, N- Kakyoin. Ne t'en veux pas de ne pas pouvoir lui faire plaisir… Faire semblant lui fera plus mal qu'autre chose, te forcer à être avec lui ne fera que te faire sentir encore plus mal et lui sera détruit quand il l'apprendra.

- J'aimerais tellement ne pas lui briser le cœur… Il en a déjà assez vu…

- Toi aussi, tu n'as pas à te faire du mal, ainsi. Il trouvera quelqu'un pour le supporter. Ce n'est pas sous prétexte que quelqu'un a des sentiments pour toi que tu lui dois quelque chose. L'amour est inconditionnel, Kakyoin, sinon c'est de l'abus.

Les mots de Jotaro me vont droit au cœur, ça faisait si mal de lui donner raison, c'était presque pitoyable qu'il soit mieux informé que moi sur le sujet. Enfin, nous n'avons pas reçu la même éducation, non plus. Madame Holly a toujours montré à quel point elle aimait son fils et qu'elle était fière de lui, peu importe la situation. Je pensais qu'elle était stupide mais c'est l'amour véritable d'une mère pour son enfant, j'aurai tant aimé avoir une mère ainsi. Je relève la tête vers Jotaro, avec encore quelques larmes aux coins des yeux, rougissant un peu en me rendant compte qu'il m'enlaçait toujours et qu'il n'avait pas l'air motivé de me lâcher.

- C'est vrai…

- Tu devrais lui dire, ce que tu ressens vraiment. C'est mieux que de jouer avec lui ainsi…

- Tu as raison, je vais voir pour faire ça. Je dois mettre les choses à plat.

- Bien dit ! Allez, fini-

- Les garçons, on va bientôt part-

Jotaro fut coupé par la porte de la salle de bain qui s'ouvrit brutalement, laissant entrer Monsieur Joestar qui s'était lui-même coupé dans sa phrase en nous voyant ainsi, collé l'un à l'autre dans la douche. Je deviens rouge tomate, alors que j'allais dire quelque chose, il sort en claquant violemment la porte.

- Prenez votre temps, surtout !

- Yare yare…

Les bras de Jotaro resserrent leur prise, alors que je le repousse, complètement embarrassé. Qu'est-ce que Monsieur Joestar va s'imaginer maintenant ? Hier soir, j'embrasse Polnareff et ce matin, je me tape son petit fils dans la douche… Ma réputation est fichue. Je tourne le dos à Jotaro, cachant mon visage dans mes mains, mais rapidement, je sens Jotaro se bouger et quitter la cabine de douche.

- Je vais m'essuyer et me rhabiller dans ma chambre. Prends ton temps ici. Je lui expliquerai la situation moi-même.

- D'accord… Merci, Jotaro."

Jotaro s'éclipse de la pièce après avoir passé une serviette autour de sa taille, me laissant seul dans la pièce, l'embarras se lit sans difficulté sur mon visage. Pourquoi le destin s'acharne contre moi tout à coup ?!


POV Jotaro

Je peste contre moi-même, essayant de refermer mon pantalon, mais c'était assez compliqué avec une érection pareille. Je me maudis intérieurement avant de m'asseoir sur mon lit et d'attendre que ça descende tout seul, hors de question de me toucher dans cette maison, alors que Zahra peut tout entendre. Rien que d'y penser, ça me faisait débander immédiatement. Je soupire de soulagement, je finis de m'habiller rapidement, je récupère mes affaires avant de descendre pour trouver mon grand-père avant qu'il ne porte préjudice à Kakyoin en racontant n'importe quoi. Je presse le pas avant que Polnareff ne m'attrape en bas des escaliers et qu'il me plaque contre le mur, au vu de son expression, mon grand-père avait déjà parlé. Polnareff était rarement en colère mais là, c'était presque ridicule.

"- Qu'est-ce que t'as fait à Noriaki ?! Réponds !

Je le défie du regard, restant un instant silencieux, rêvant de jeter de l'huile sur le feu, après tout moi, je l'avais déjà fait avec lui, alors que Polnareff peinait à avoir des baisers de sa part. Je dois calmer le jeu et pas rendre ça encore plus compliqué que ça ne l'est. Je prends le poignet du bras du français qui me retenait contre le mur.

- Calme toi, on s'est juste douché ensemble. Je ne sais pas ce que mon grand-père a cru voir mais je n'ai rien fait à Kakyoin.

- Vous vous douchez ensemble maintenant ?

- On était en retard, je suis entré dans la salle de bain alors qu'il y était déjà et je me suis invité dans la douche. Il n'a fait fait d'objection et on s'est lavé chacun dans son coin.

- Je te crois pas.

- Je m'en fiche si ça te plait pas… C'est ce qu'il s'est passé et rien de plus.

Je soutiens son regard, alors qu'il recherchait quelque chose qui pourrait me trahir, mais j'ai toujours été un très bon menteur. Bien sûr, il y avait eu plus que ça mais le but était de le calmer et c'était à Kakyoin de gérer Polnareff et ses sentiments. Il finit par me lâcher et je me redresse, passant une main sur mon tshirt pour le défroisser là où il m'a attrapé.

- Tu devrais te calmer, vraiment. On s'est juste douché, tu devrais pas t'énerver pour si peu. A moins que tu n'aies pas confiance en lui.

- Ferme la !"

Polnareff me regarde mal, j'enfonce ma casquette sur ma tête avant de lui passer devant pour aller déjeuner, espérant y croiser mon grand-père. J'entre dans la cuisine et heureusement pour moi, il était attablé avec Zahra et Avdol, discutant ensemble autour d'une tasse de café. Ils se taisent tous les trois en me voyant entrer, je me racle la gorge avant de parler.

"- J'aimerais bien mettre les choses au clair !

- Ce n'est pas nécessaire.

- J'insiste.

- Ne t'inquiètes pas, Jotaro. J'ai déjà expliqué à ton grand-père.

Zahra me sourit doucement, alors que de légères rougeurs apparaissent sur mes joues. Bien sûr qu'elle nous a entendu, c'est tellement embarrassant de se dire qu'elle avait absolument tout entendu à notre conversation.

- Je suis si fier de toi, Jotaro !

- Hein ?

- Ne changez pas de sujet, Monsieur Joestar. Je pensais avoir été clair hier soir quand je vous ai demandé de ne rien faire sous ce toit.

Je retiens un petit rire, alors que mon grand-père et Avdol deviennent tout rouge.

- Je vous avais dit qu'elle entendait tout !

- Et qu'est-ce que je devais faire ?! Je ne peux pas me retenir quand on est seul dans une chambre !

Avdol évitait de regarder mon grand-père alors que ce dernier essayait d'avoir son attention. Zahra rigolait doucement, heureuse de les voir ainsi ensemble, après tout elle ne voulait que le bonheur de son frère, même s'il fallait faire quelques sacrifices dans cette maison. L'égyptien finit par se lever de table, avec mon grand-père sur les talons, je souris doucement, me retrouvant seul avec la soeur d'Avdol.

- Je t'ai préparé à déjeuner et pour Kakyoin aussi.

Elle se lève et vient m'apporter un plateau remplis de spécialités donc les noms m'échappent complètement. Je la remercie avant de commencer à manger.

- Alors~ Elle était bonne cette douche ?

Je faillis m'étouffer avec ma première bouffée, ce qui la fait rigoler. Quelle fourbe, cette femme.

- C'était… bien..?

- Dommage que tu aies dû couper court, avec un peu de chance, tu aurais pu l'embrasser.

- Ça ne m'intéresse pas. Kakyoin est mon ami.

- Laisse-moi en douter.

- Je suis sincère.

- Ton manège peut marcher avec les autres mais passe moi les mensonges. Mon premier fils est gay et il a passé des longues années à nous le cacher, avant de venir me l'avouer. Bien sûr j'étais déjà au courant mais je ne voulais pas le pousser à l'avouer. Certains signes ne trompent pas, Jotaro.

Je cligne des yeux plusieurs fois, avant de réaliser qu'elle ne parlait pas du petit garçon de la veille. Je repassais à cette photo de famille que j'avais vu hier soir dans le couloir, il y avait un garçon plus âgé que moi avec les quatres autres membres de la famille que je connaissais déjà.

- Je ne suis gay. C'est juste que…

- Que Kakyoin est l'exception ?

Je me tends avant de regarder autour de nous, ayant peur qu'on nous écoute.

- On pourrait dire ça ainsi… Je suis un peu perdu et je ne veux pas de relations. Ça se finit toujours mal, surtout pour deux hommes.

- Tu trouves que ça s'est mal fini pour ton grand-père et Avdol ?

- Non, mais mon grand-père a déjà eu le cœur brisé à cause d'un autre homme.

- Tu as peur d'avoir le cœur brisé par Kakyoin ? Pourquoi ? Il a l'air adorable et incapable de faire du mal à une mouche.

Je rigole nerveusement avant de me remettre à manger, elle ne savait pas de quoi elle parlait. Kakyoin avait bien un stand, ça prouve bien qu'il avait un esprit combatif fort.

- On s'est rencontré en se mettant sur la figure, je peux dire qu'il est vraiment un dur à cuire, même si avec sa carrure, il n'en a pas l'air. Il nous a déjà plusieurs fois protéger des dangers au péril de sa vie ! C'est quelqu'un de loyal et de très attentif aux autres.

Zahra ne dit rien, souriant doucement, alors que je la regarde sans vraiment comprendre son manque de réaction.

- Quoi ?

- Tu l'admires beaucoup, c'est mignon."

J'ouvre la bouche pour la contredire mais aucun mot ne sort, je baisse la tête pour me concentrer sur mon déjeuner. À peine quelques instants plus tard, Kakyoin arrive dans la cuisine, à bout de souffle, il avait pris le temps de sécher ses cheveux. Zahra vient lui poser un plateau de déjeuner, alors qu'il s'assied à côté de moi, je lui jette un petit regard mais il fuyait mon regard.

"Merci pour le repas !"

Kakyoin commence à manger, s'étant très vite habitué à la façon de manger des égyptiens, je le regarde faire avant de l'imiter. Nous mangeons en silence, sous le regard curieux de la sœur d'Avdol, qui n'a pas l'air motivée de nous laisser. Je finis de manger en premier et je me lève pour débarrasser mon plateau avant de quitter la pièce. J'allais remonter le couloir pour sortir de la maison quand j'entends Zahra poser à Kakyoin la même question qu'à moi un peu plus tôt.

"- Alors~ Elle était bonne cette douche ?

J'hésitais à reprendre ma progression, elle a dû entendre que je m'étais arrêté dans ma lancée, fait chier. J'avais vraiment envie de savoir ce que Kakyoin pensait.

- Ow… Et bien, c'était vraiment bien.

- Ça t'a fait du bien ?

- Oui, parler avec Jotaro m'a aidé avec mes problèmes de… relation.

- Il avait raison, tu ne dois rien à Polnareff parce qu'il ressent quelque chose pour toi.

- Je sais mais je ne veux pas le décevoir. Il ne hante pas mes pensées comme Jotaro. J'ai vraiment l'impression de le trahir en préférant celui que je n'aurai jamais…

- On ne dit jamais "jamais" !

- On peut le dire avec Jotaro… J'ai jamais vu un gars aussi hétéro de ma vie…

- Comment ça ?

- Il n'arrête pas de dire qu'il les trouvait bruyantes et ennuyantes, mais il n'a pas l'air attiré par les hommes. Sans compter qu'on l'a fait une fois mais c'est parce que j'avais été changé en femme. Il ne m'avait jamais regardé ainsi avant et il ne l'a plus fait depuis que j'ai retrouvé mon corps. Il n'aime pas les hommes et moi encore moins… J'imagine qu'il peut cocher mon nom dans la liste de ses conquêtes.

Je serre les dents, regardant vers la porte de la cuisine, j'ai envie d'y retourner pour lui dire qu'il se trompe. Même si ça voulait dire avouer d'une certaine façon ma sexualité, je ne pouvais pas croire qu'il avait une si basse estime de moi. Il a été le premier avec qui je l'ai fait, je lui avais dit et maintenant, il ose sortir cette histoire de liste de conquêtes. "Je l'ai senti qu'on l'a fait, je ne me méprends pas en disant qu'il n'y aura rien entre nous.", est-ce qu'il l'a toujours pensé ?

- Je ne le vois pas comme un playboy, tu m'excuseras. Il fait le gros dur mais il a l'air d'avoir un coeur en or sous sa carapace.

- Je le sais… Mais contrairement à lui, je ne le fais pas avec des personnes pour qui je ne ressens rien.

Et un pique supplémentaire pour moi, il n'en saura rien, mais j'ai bien un petit faible pour lui, même s'il n'en saura jamais rien.

- Ah bon ? Et Polnareff, alors ?"