Bonjour chers lecteurs/lectrices !

Voici le chapitre 21 ! J'espère qu'il vous plaira !

Merci à vous et bonne lecture !


POV Jotaro

"- Ah bon ? Et Polnareff, alors ?

- C… C'est différent !

- En quoi ? Tu joues avec les sentiments de ton ami comme il l'a fait avec toi ?

- Ce n'est pas pareil, Jotaro n'en savait rien !

- Ca ne fait qu'aggraver ton cas, alors. Tu utilises Polnareff en connaissance de cause…

- Je sais. Je suis un monstre à faire ça… Mais j'ai juste envie de me sentir aimé et désiré… Je sais que c'est égoïste comme comportement…

Je déglutis difficilement en l'entendant parler, sa voix avait l'air plus fébrile, ce qui m'inquiétait bien plus que nécessaire.

- Tout le monde mérite d'être aimé et désiré, Noriaki. Tu dois juste attendre quelqu'u-

- Je n'ai jamais aimé personne avant, je ne voulais aucun ami, s'ils étaient incapable de voir mon stand. J'étais sous le contrôle de Dio quand j'ai rencontré Jotaro et malgré ses ordres, je savais que l'homme que j'avais en face de moi serait le seul. Je vais finir par mourir avant d'avoir ça si je dois attendre après lui… Pardon, j'ai besoin d'air !"

Je me tend en me rendant compte qu'il venait par ici, je me recule, cherchant une issue. Le mur s'enfonce derrière moi, me faisant tomber en arrière et qu'un nouveau mur vient se placer devant moi dans la continuité de celui du couloir, me cachant complètement. J'entend les pas de Kakyoin passer devant moi, ça me serrait le cœur. Puis, le mur derrière moi disparaît, me laissant dans la cuisine. Je me retourne vers Zahra qui me sourit doucement.

"- Jotaro, c'est mal d'écouter aux portes, tu le sais, non ?

- Vous saviez que je le ferai, c'est pour ça que vous lui avez posé cette question, alors que j'étais encore à portée de voix ?

- Oui, je voulais te faire rendre compte de ce que tu lui fais endurer en refusant d'assumer ce que tu ressens.

- Je m'en doutais mais je ne pensais pas que c'était aussi grave.

- Tu te prives au bonheur mais tu l'arraches à Kakyoin par la même occasion. Vous souffrez tous les deux dans votre coin. Ça te plaît de faire du mal celui que tu aimes ?

- C'est bon, j'ai compris. Je vais… travailler sur moi…. Merci pour l'hospitalité…"

Je quitte à nouveau la pièce avant de remonter le couloir pour quitter définitivement cette maison. Je relève la tête pour voir que le soleil est haut dans le ciel, on est vraiment en retard avec ses bêtises. Elle devrait vraiment se trouver d'autres activités que de gérer les problèmes de cœur d'étudiants. Je m'avance vers la voiture, c'est Kakyoin qui était au volant, ce qui m'étonne un peu. Après j'ai mon permis scooter, je n'avais pas envie de passer mon permis voiture pour ne pas devoir raccompagner des filles de l'école. J'étais censé avoir un scooter quand j'ai eu mon permis mais nous avons eu des contretemps et ça ne s'est jamais fait. Je soupire avant de m'avancer pour prendre place sur le siège passager mais Avdol me double et s'y installe avant moi. Il me sourit doucement et s'excuse, prétextant qu'il devait guider Kakyoin jusqu'à la prochaine ville. Je ne force pas et je vais m'asseoir derrière, à côté de mon grand-père qui me séparait de Polnareff. Heureusement pour moi, je ne veux pas être coincé à côté de lui, après notre altercation de ce matin. Cette situation devenait pesante pour le groupe, je m'en rendais bien compte, je ne savais pas comment régler ça.

Pour ma part, j'allais reprendre mon attitude habituelle avec Polnareff et Noriaki, je pense que je lui avouerai mes sentiments après cette histoire. Comme ça, il ne sera pas perturbé durant le reste de la mission, Polnareff nous laissera tranquille, il n'aura pas envie de me protéger plus que nécessaire face à Dio. Quand on aura repris notre vie d'étudiants normaux, je lui dirais et on verra pour être peut-être plus que des amis. Cette pensée me fait légèrement sourire et rougir, je tire sur ma casquette pour cacher mon visage. Je fais mine de me mettre à l'aise pour me rendormir, alors que Kakyoin démarre.


POV Kakyoin

La route était peu fréquentée, tout comme dans nos environs, Avdol me guidait dans les routes du désert. J'avais demandé à Monsieur Joestar si je pouvais conduire ce matin, j'avais besoin de me tenir loin de Polnareff et Jotaro. Prendre une distance entre mes sentiments pour comprendre au mieux ce que je vivais actuellement. Avdol avait rapidement compris la raison de ma demande et il m'a immédiatement proposé d'être mon copilote pour m'indiquer la route. Il n'y avait pas à dire mais Avdol était sûrement la seconde personne à me comprendre le mieux, je ne savais pas à quoi c'était dû mais ça me faisait du bien d'avoir quelqu'un sur qui je pouvais me reposer ainsi. Je jette un coup d'œil à l'arrière avec le rétroviseur, Jotaro et Polnareff dormaient déjà à poings fermés, alors que Monsieur Joestar donnait des chewing-gums au café à Iggy. Je souris doucement devant cette vision.

"- On sera à Assouan dans combien de temps ?

- Normalement, si on tient cette vitesse, dans deux petites heures. On mangera sûrement sur place.

- D'accord… Qui t'a appris à conduire, Kakyoin ?

- J'ai appris avec un professeur d'auto-école. Mon père est assez pris par son boulot et ma mère n'a pas son permis.

- Je vois. Tu conduis très bien pour un jeune.

Je rigole doucement, alors que Avdol m'accompagne quelques instants plus tard.

- Quoi ? C'est vrai ! Les jeunes roulent toujours comme des têtes brûlées !

- Peut-être en Amérique mais au Japon, nous ne sommes pas si pressé que ça et la majorité des gens préfèrent utiliser les moyens de transport en commun et garder la voiture pour de longs trajets comme des vacances.

- Peut-être dans les grandes villes, mais pas dans les villages, si ?

- La voiture est vraiment superflu. Les commerces de proximité sont assez nombreux, il y a parfois des bus scolaires pour les écoles privées mais sinon, les parents d'élèves et certains professeurs se postent dans chaque pâtée de maisons pour s'assurer que les élèves en bas âge vont à l'école sans encombre.

- C'est pire que la prison !

Je rigole à nouveau devant la réaction de Monsieur Joestar, alors que j'entend un petit rire venant de l'arrière, mais ni Polnareff et ni Jotaro n'étaient réveillés, j'assume donc que ça venait de Monsieur Joestar.

- Disons plutôt que ils veillent à ce qu'il n'y ait pas de kidnapping ou d'agression. Il y a toujours une façon ou une autre pour duper les professeurs et les parents et ne pas aller à l'école.

- Ça sent le vécu.

Je jette un coup d'œil vers Avdol qui avait répondu, il me lance un regard compatissant. Je n'avais parlé de mon passé de harcèlement qu'à Jotaro mais il n'y a pas mille raisons pour lesquelles on pourrait ne pas vouloir aller à l'école. De plus, Avdol est certainement dans la même situation que moi ou presque, il avait sûrement sa famille pour le soutenir, du moins sa sœur.

- Tu as des frères et sœurs, Kakyoin ?

- Non, je suis fils unique. Mes parents n'ont jamais vraiment eu l'intention d'avoir plus qu'un enfant… c'est une mentalité très présente au Japon. Les familles nombreuses ne sont aussi monnaie courante qu'en Occident.

- J'avoue que j'aurais aimé avoir un petit frère ou une petite sœur aussi..

- Vos parents ne voulaient pas plus d'enfants ?

- Non, mon père est mort très jeune, ma mère n'a jamais voulu trouver quelqu'un d'autre.

- La pauvre… Je la comprends…"

L'idée de perdre la personne que l'on aime le plus au monde me serre violemment le cœur, je regarde vers Jotaro via le rétroviseur, je ne pouvais pas imaginer que ça me ferait de le perdre sans pouvoir rien y faire. Je déglutis difficilement avant de me concentrer sur la route, un peu stressé tout à coup. Plus j'y pensais, plus je réfléchissais aux façons de protéger Jotaro mais aussi mes quatre autres acolytes. Ils étaient tous importants pour moi, même si Jotaro avait une place spéciale, si je pouvais tous les sauver, je le ferai ! Le souvenir de mon carnet me revient, je jette un regard vers mon sac qui était aux pieds d'Avdol, je ne me souviens absolument pas de ce que j'ai écrit durant les trois mois où j'étais sous le contrôle de Dio. Mais j'ai dû y écrire des choses sur Dio, sur ses pouvoirs, peut-être, mais surtout sur notre rencontre… L'impression que j'en ai gardé me fait toujours froid dans le dos avec le recul, j'ai presque le trac de le voir à nouveau.

Avdol et Monsieur Joestar discutent ensemble mais je n'écoute que d'une oreille distraite, mon regard est rivé sur la route. Je me demandais si on tomberait encore sur des manieurs à Assouan, la réponse me paraissait logique mais j'espérais quand même avoir un peu de repos supplémentaire. Nous n'avons pas croisé de manieurs hier et la nuit n'a pas été agitée mais je me sens quand même très fatigué. Je cache un bâillement du dos de ma main, ce qui attire l'attention des deux seules autres personnes réveillées dans le véhicule.

"- Si tu veux te reposer, Kakyoi-

- C'est gentil, Monsieur Joestar, mais ça va. Il ne reste pas beaucoup de route, c'était plus un bâillement de lassement. Le paysage est assez répétitif, je n'ai pas vraiment l'impression d'avancer.

- C'est le désert qui fait ça… malheureusement on ne peut pas y échapper en Egypte.

- Je n'en doute pas."

Je souris doucement, alors que Monsieur Joestar me regarde avec un air soucieux. Je ne sais pas ce que Jotaro lui a dit pour ce matin mais j'espère que ça ne va pas changer nos relations.


Après un long trajet, nous arrivons finalement devant le panneau nous informant que nous entrions dans Assouan. Avdol m'indique un petit hôtel où nous pourrons voir pour avoir des chambres. Je gare la voiture, son arrêt réveille Polnareff et Jotaro, je récupère mon sac, alors que Avdol était déjà sorti. Je sors à mon tour, alors que Monsieur Joestar râlait que les deux autres étaient lents pour sortir, il fallait les comprendre, ils avaient dormi profondément durant plusieurs heures. Je rigole doucement devant le cinéma que faisait le grand-père de Jotaro. Je jette un regard vers Avdol qui se dirige vers l'hôtel pour aller voir pour des chambres, je donne les clés à Monsieur Joestar et je presse le pas pour rejoindre Avdol.

L'homme à l'accueil semblait un peu gêné, discutant avec Avdol dans sa langue natale, ça sonnait bien à l'oreille même si je n'y comprenait pas grand chose, voire rien du tout. Monsieur Joestar nous rejoint et Avdol se tourne vers nous.

"- Il n'a que deux chambres doubles et une chambre simple… Et il faut payer un supplément pour la chambre qui garde Iggy. Les animaux ne sont pas autorisés normalement.

- Je vois… Iggy ira dans la chambre seul avec qui l'occupera ?

- Moi, je veux bien !

Je tourne la tête vers Polnareff qui avait parlé, il rougit légèrement et puis, il fait une mine dégoûtée, il se doutait qu'il allait devoir supporter Iggy.

- Je prends la double avec Kakyoin, alors, ça te va Polnareff ?

- Jotaro ! Hors de question que je reste avec Iggy ! Je prends la chambre double avec Kakyoin !

- Tiens, tu retournes vite ta veste.

- Tu partages trop souvent ta chambre avec Kakyoin !"

Jotaro et Polnareff se défient du regard, d'un instant à l'autre, je sentais que j'allais assister à un bain de sang. Avdol fait un pas pour se mettre entre eux.

"- Et toi, Kakyoin ? Qu'est-ce que tu veux ? Partage ta chambre avec Jotaro ? Polnareff ? Ou avoir la chambre seule ?

J'écarquille les yeux, un peu embarrassé qu'on me demande mon avis, mais sa dernière proposition m'offrait la possibilité de ne pas choisir entre eux deux. Je ne ferai pas de jaloux, ainsi je pourrais être un peu seul pour lire mon carnet. La date de notre affrontement approchait à grands pas, je devais le lire et essayer de retrouver le plus de souvenirs possibles sur mon séjour en Egypte. Et puis, Iggy était de très bonne compagnie.

- Je choisis Iggy !

Je m'abaisse pour récupérer le principal concerné, lui offrant quelques caresses, alors que Polnareff et Jotaro me regardent comme si je venais de les trahir, l'un comme l'autre. Et en vérité, c'était exactement ça.

- C'est réglé, alors ! Tiens tes clés, Kakyoin. Jotaro et Polnareff vous avez l'autre chambre. Mettez vous à l'aise. On se retrouve dans une petite heure, ici."

Avdol me donne mes clés et ensuite, il donne des clés aux deux autres garçons. Puis il s'éclipse avec Monsieur Joestar, j'en profite pour y aller moi aussi. Les deux hommes derrière moi râlent avant de se mettre à se bouder, j'espère vraiment qu'ils pourront se supporter pour cette nuit.

Je trouve ma chambre et celle des garçons est juste un peu plus loin, je leur fais signe avant d'entrer dans la pièce avec Iggy. Je pose mon sac sur le lit et le petit chien saute de mes bras pour aller se coucher sur l'un des oreillers. Je me rends compte seulement à ce moment-là que la chambre comprenait deux lits jumeaux. Je regarde ma clé, me demandant si Avdol ne s'était pas trompé avec la chambre des garçons. Je sors de la pièce pour remonter le couloir vers la chambre des deux autres. La porte était encore ouverte, je m'approche doucement.

"- J'aurais été dégouté s'il t'avait choisi… Je pense que choisir Iggy me fait mal aussi mais c'est moins une trahison, ainsi. Je ne l'aurai pas supporté…

- Comme quoi, tu te fais des films… Il ne me choisit pas par défaut comme tu le pensais.

- Ouais… J'aurai quand même voulu lui parler d'hier soir. Je ne veux pas qu'il croit que j'ai profité de la situation.

- C'est vrai pourtant.

- Mais non ! Il est juste si mignon quand il est dans cet état. J'ai pas pu m'empêcher…

- C'est du beau, ça Polnareff.

- Mais je lui ai demandé avant ! Je ne suis pas un rustre, moi !

- Bien sûr ! Moi, je suis un rustre qui embrasse son ennemi sans lui demander son consentement…

- De quoi tu parles ?

- Quand j'ai combattu Kakyoin, il avait possédé une jeune femme pour s'attaquer à moi. Je l'ai embrassé pour extirper Hierophant Green de son corps.

- C'est dégueulasse. Mais du coup c'était une sorte de baiser indirect ou pas ?

- Non, je ne pense pas... Je veux dire... Star Platinum l'a sorti et lui mordant le haut de la tête.

Je rigole doucement avant que Jotaro ne passe la tête par la porte, me jetant un petit regard.

- C'est mal d'écouter aux portes, Kakyoin, tu le sais~?

Je rougis un peu en me redressant maladroitement, jetant un regard vers l'intérieur de la chambre et remarquant qu'ils avaient deux lits eux aussi. Ca me perturbe, pourquoi Avdol nous aurait-il menti ?