Petit mot de l'auteure : ce texte a été écrit pour la 122e nuit du FoF sur le thème "pompon". Je ne sais pas exactement comment je me suis retrouvée à écrire sur Brooklyn 9-9... J'adore tellement cette série depuis que je l'ai découverte, mais je me sens vraiment pas à l'aise pour écrire dessus. Donc je ne suis pas vraiment satisfaite du texte, mais quand peut-on se jeter à l'eau si ce n'est lors des nuits ?

Ah et pas de spoil please dans de possibles review, j'en suis que au début de la saison 4 (épisode 6 ou un truc du genre).


Jake soupira.

Cela faisait maintenant deux heures que Charles et lui étaient en poste pour leur nouvelle mission, la première depuis qu'ils avaient récupéré leurs horaires de jours. S'il en avait été d'abord tout excité (enfin du soleil, de vraies affaires, et surtout des criminels intéressants), Jake avait rapidement déchanté. Ils étaient chargés de surveiller la cargaison d'un paquebot soupçonné de transporter de la drogue. La mission était sur le papier presque parfaite (elle le deviendrait réellement lorsqu'il y aurait une bonne course poursuite voire un petit échange de coups de feu), mais la réalité été toute autre. Charles et lui, déguisés en marins, devaient décharger des tonnes et des tonnes de caisses tout en en estimant le contenu. Deux heures de cet impitoyable traitement avaient détruit tous les muscles de Jake, expliquant la raison de son mécontentement actuel – Charles, lui, râlait parce qu'il avait dû ranger dans son imper le bonnet à pompon de marin qu'il avait amené. Beaucoup trop cliché pour être crédible, et puis quoi encore, grommelait-il ainsi depuis maintenant deux heures.

Ils continuèrent donc leur mission lorsque le murmure de Jake devint de réprobateur à excité :

- C'est bon, Charles ! C'en est une !

L'interpellé cessa immédiatement ses récriminations pour venir constater ce que disait son meilleur ami de ses propres yeux.

- Génial ! Tu es vraiment le meilleur, Jake ! Allons arrêter ces salauds !

- Je ne vais croire que je vais dire ça, mais appelons d'abord la brigade, que quelqu'un vienne surveiller la cargaison.

- Tu as raison, il ne faudrait pas qu'un de ces voyous déplace la cargaison et fasse ainsi disparaître les preuves.

Se disant, Charles farfouilla dans son imperméable pour chercher son téléphone mais tout ce qui sortit de ses poches fut le bonnet à pompon.

- Mais c'est pas possible, Charles ! Tu te trimballes encore avec ça ! Je t'avais dit de t'en débarrasser !

- Je suis désolé de te contredire, mais c'est faux. Tu m'as dit de ne pas le porter. Ce que j'ai fait et...

- Oh, donnes moi juste cette horreur et trouves ton portable, qu'on en finisse.

- Quelqu'un a hâte de retrouver Amy à ce que je vois ! commenta Charles alors que le portable, finalement retrouvé, sonnait. Remarque, je te comprends. Cela me fait tout drôle de me retrouver loin de Geneviève et Nikolaj, je...

- Et les glandus ! tonna une voix derrière eux.

Elle appartenait à Derm, le responsable de l'équipe chargée du débarquement et qui appartenait au réseau de drogue, visiblement furieux :

- Je ne vous paie pas pour lambiner, raconter vos vies ou passer des appels personnels. Alors au boulot et vite !

Se disant, il c'était rapproché de leur duo, jusqu'à voir que les deux pris en faute avaient touché à la boîte.

- Et attendez, qui vous a donné le droit d'ouvrir le chargement ? Vous...

- Police de New York ! Vous êtes en état d'arrestation ! proclama Charles en sortant le revolver jusque là dissimulé sous ses vêtements – Jake lui, tenant toujours le bonnet, avait plus de mal à se saisir de son arme.

Lorsque des individus étaient confrontés à cette somation, ils se contentaient de lever les mains en signe de reddition ou de s'enfuir en courant. Il était en revanche beaucoup plus rare que l'interpellé sorte lui aussi un pistolet.

(le cœur de Jake exultait toujours dans ces cas là – enfin un peu d'action!)

Le fait qu'il tire sans sommation était également un fait rare.

(le cœur de Jake battait alors un peu plus vite, tant d'excitation que d'inquiétude)

Mais le fait le plus rare était que le tir atteigne son but.

(cette fois-ci, le cœur de Jake marqua un arrêt.)

(Un long arrêt.)

oOoOo

Son corps entier le faisait souffrir.

C'était un constat plutôt désagréable, même s'il était annonciateur d'une nouvelle satisfaisante : il était vivant. Le cerveau de Jake, trop engourdit par la douleur pour réfléchir correctement, s'était toutefois arrêté au stade du « aïe ».

Ses yeux papillonnèrent quelques instants afin de reprendre ses esprits. Où était-il ? Que c'était-il passé ? Quelle était l'étrange forme qui venait de se précipiter vers lui à moitié en criant et en pleurant :

- Oh mon dieu Jake tu es réveillé ! Mais qu'est-ce qui s'est encore passé ! J'étais complètement paniquée, j'ai cru que tu allais mourir et...

- Amy, parvint-il à murmurer.

Ces deux syllabes calmèrent immédiatement la forme, qui laissa la colère de côté pour ne laisser que des pleurs soulagés.

- Oui, c'est moi, chuchota-t-elle en lui caressant doucement la joue. Je suis là. Tu vas bien maintenant.

- Qu'est-ce qui s'est passé ? demanda-t-il.

- Derm t'as tiré dessus. Ce n'est vraiment pas passé loin du cœur... mais le pompon du bonnet que tu tenais contre toi a légèrement perturbé le cours de la balle, et elle n'a pas touché ton cœur. Tu es quand même resté une semaine sans connaissance... Je... j'ai cru que...

- Je vais bien, la coupa-t-il. Je suis là. Et oh mon dieu ! Le bonnet à pompon de Charles m'a sauvé la vie, il ne va jamais me lâcher avec ça...

Amy chassa les larmes qu'elle avait dans les yeux pour acquiescer et rit doucement. Elle s'installa confortablement dans la chaise à côté du lit dont elle fut chassée par l'équipe médicale quelques heures plus tard pour que le patient puisse se reposer.

Laissé seul dans sa chambre, Jake sourit en repensant à ce qu'il avait pu retirer de cet incident :

un séjour à l'hôpital de quelques jours (l'horreur absolue)

des mots de toute la brigade, dont une carte du capitaine Holt lui souhaitant à son meilleur policier un prompt rétablissement (l'extase absolue)

une déclaration d'amour enflammée de sa petite-amie et la certitude désormais absolue de vouloir passer le restant de ses jours avec elle (il avait vu son visage au moment de presque mourir et oui, c'était aussi terriblement cliché que le bonnet de Boyle, mais profondément vrai).

Oui, au final, malgré une mort évitée de peu, il n'y avait que des choses positives à tirer de cette mésaventure.

Du moins, c'est ce Jake croyait avant d'enfin retourner au bureau pour découvrir que son bureau avait été envahi de bonnets à pompon de marins. Il s'installa tant bien que mal malgré l'envahissement de son espace de travail par ce couvre-chef de malheur. Ce fut lorsqu'il intercepta les regards goguenards de ses collègues qu'il comprit que son sauvetage par un bonnet de marin venait de remplacer dans l'esprit de la brigade l'épisode des « trous de balles » de Charles. Les blagues allaient être nombreuses... Mais puisqu'elles venaient de personnes tenant sincèrement à lui, Jake les accepterait sans regret.