Petit mot de l'auteure : un 2e OS dans la thématique "la mission foire". Petits spoils en passant de la saison 4 (dans le deuxième paragraphe, vous pouvez donc le sauter si vous le souhaitez)
Ecrit pour la 151e nuit du FOF sur le thème "Oskour" (et pour l'anniv de Andre Braugher !)
Jake Peralta n'était pas le genre d'homme à s'attirer des ennuis.
Certes, il y avait le jour où il s'était fait tirer dessus. Et puis ce moment de rien du tout où il avait été condamné – injustement – et envoyé en prison. Ah, et la fois où il avait dû être placé en tant que témoin protégé par le FBI. Et puis aussi...
Bon, d'accord, Jake Peralta était totalement le genre d'homme à s'attirer des ennuis. Et même si il le niait farouchement, le dit Jake Peralta était parfaitement conscient de cette réalité. Rien de ce qu'il faisait ne se déroulait sans accroc. Ainsi, lorsque les grands méchants qu'il traquait se rendirent compte qu'ils étaient épiés, il ne fut pas vraiment surpris. Ça, et le fait qu'il avait fait tomber une caisse d'une façon tout sauf discrète. Forcément, ça avait attiré l'attention des dealers.
- Qui est là ? S'exclama un des deux malfrats.
Ce qui était stupide – il pensait vraiment qu'il allait se lever, faire coucou en répondant « Salut, c'est moi, Jake ! » ?
Bon. D'accord. Il aurait totalement voulu se lever, faire coucou en répondant « Salut, c'est moi, Jake ! », mais Amy lui avait fait des gros yeux signifiant « reste tranquille ». Leur mission consistait en effet à essayer de récolter des preuves, pas à mourir bêtement, abattus par quatre dealers franchement énervés. Tout doucement, les deux policiers commencèrent à reculer vers la sortie. Amy avait son arme levée, prête à faire feu si les bandits partis à leur recherche les trouvait, laissant à Jake le soin de demander des renforts à Holt. Ne pouvant pas téléphoner sans risquer de dévoiler leur position, le policier envoya un SMS.
Oskour.
D'ordinaire, il faisait attention à ce qu'il écrivait au capitaine mais là, il était plutôt pressé. Leur chef n'étant pas complètement idiot, il comprendrait bien l'alerte malgré son aversion pour tout ce qui pouvait mettre à mal la grammaire.
Jake,
Je ne comprends pas votre message.
Respectueusement,
Raymond Holt.
D'accord, il était apparemment idiot, songea Jake, soupirant alors qu'il répondait.
J'ai besoin de renforts !
Jake,
Je note la demande de renforts. Mais de quels types de renforts avez-vous besoin ? Je suis atterré de devoir admettre mon incompétence, mais je ne sais pas à quoi le code « oskour » correspond-il.
Respectueusement,
Raymond Holt.
Cette fois-ci, un juron s'échappa des lèvres de Jake. Bien évidement, ceci permit aux malfrats de leur indiquer leur position.
- Ils sont à l'étage ! S'exclama l'un d'entre eux.
Ni une ni deux, ils s'engagèrent dans l'escalier brinquebalant, conduisant Amy et Jake à changer de position. Tandis qu'il courait, Jake tapotait tant bien que mal.
Oskeour juste por dire au secouts
beosib renfot urgent
reprte
Bien évidement, la réponse incrédule du capitaine ne tarda pas.
Jake,
Je ne comprends rien à votre langage. Heureusement le lieutenant Santiago m'a envoyé un message décent. Les renforts arrivent rapidement. Tenez bon.
Respectueusement,
Raymond Holt.
Jake leva les yeux pour voir qu'Amy tenait en effet son portable, pianotant de la main gauche. La connaissant, elle avait réussi à envoyer un message sans aucune faute, tout en courant en tenant son revolver de la main droit. Sa femme était vraiment trop parfaite. Comme il était un homme absolument mature, il se mit à bouder intérieurement, se jurant qu'il déverserait sa frustration sur le fichu capitaine Holt, incapable de comprendre un stupide message avec à peine deux ou trois fautes d'orthographe.
Ceci dit, lorsque les renforts envahirent l'entrepôt et qu'ils purent se montrer en toute sécurité, Jake ne s'énerva pas auprès de Holt. Il se contenta plutôt de le prendre dans ses bras.
- Peralta ? S'étonna le capitaine, tout en répondant maladroitement au contact d'une tape dans le dos.
Jake aurait voulu lui dire qu'il avait vraiment eu peur, à l'intérieur. Qu'il n'était peut-être pas aussi prêt qu'il ne l'avait cru. Que le souvenir de sa derrière mission, qui l'avait laissé avec une balle dans la poitrine et des semaines d'arrêt, était plus vif que ce qu'il aurait souhaité. Que seule l'idée d'avoir Amy avec lui et lui, Raymond Holt, prêt à le tirer de là, l'avait fait tenir.
Mais bien évidement, il ne dit rien de tout cela ; il avait trop peur de s'écrouler.
Alors à la place, il grommela.
- Combien de fois il faudra que je vous le dise ? Vous n'avez pas besoin de signer vos sms !
- Cela ne me semblerait pas très correct de ne pas signer une lettre.
- Un SMS n'est pas... oh et puis merde, soupira-t-il.
Merde en effet. Amy et lui étaient sains et saufs, et il avait retrouvé l'homme qu'il admirait le plus – même s'il n'était qu'un agaçant grand-père trop pointilleux avec le langage sms.
Il n'avait rien besoin d'autre.
