COUCOUUUUUUUUUUUUU ! Me revoilà, ce que je suis productive en ce moment !
Cette fois-ci, je vous propose une traduction du magnifique Tykivi de Kitty Bandit ! Elle est à la fois sur et AO3. Si vous parlez anglais, je ne peux que vous conseillez d'aller lire la version originale. Pour les autres, sachez que cet OS est le premier d'une série qui en comporte 4 ainsi qu'une mini fic. J'ai eut l'autorisation de traduire l'ensemble et je compte bien le faire ! Pas d'inquiétude pour les non-anglophones donc, vous aurez aussi la série complète.
Sur ce, bonne lecture !
Lavi était debout contre le mur, regardant prudemment la procédure et enregistrant chaque cas dans sa mémoire. Entre la fumée de la cigarette de Bookman et la poignante et énervante migraine attaquant sa tempe gauche, il ne savait pas comment il faisait pour garder un visage aussi inexpressif. Les bras croisés sur sa poitrine, il était concentré sur la réunion. Il avait vu au moins vingt rassemblements comme celui-là au cours du mois depuis qu'il avait reçu une nouvelle mission, mais le sujet d'aujourd'hui était bien pire que les autres.
Les Noah préparaient des plans pour capturer Allen Walker – le Quatorzième.
Lavi serra fortement sa mâchoire, espérant se distraire de ses propres pensées. Bookman avait conclu un arrangement pour sauver leurs peaux, donnant aux Noah des bouts d'informations qu'ils voulaient et changeant de camp dans l'opération. Ils avaient abandonné leur Innocence, l'Ordre et étaient retourné à leur véritable allégeance – le Clan Bookman.
Mais écouter ça… Devoir entendre des choses pareilles sur son ancien ami et camarade ? C'était trop.
Quand la réunion se termina, Lavi ne prit pas la peine d'attendre Bookman. Il quitta la pièce, se pressant hors de la salle élégamment décoré et retournant à ses quartiers. Ses pas résonnaient dans le couloir, le son saccadé ne faisant qu'aggraver son mal de crâne.
« Hey, Rouquin. Pourquoi tu te dépêches ? »
La voix envoya un frisson le long du dos de Lavi et le força à s'arrêter. Il détendit ses épaules, fronça les sourcils, jeta un regard derrière lui. Sa bouche réduite à une fine ligne droite, il lança un regard furieux au Noah. « Qu'est-ce que tu veux, Tyki ? »
Tyki haussa les épaules, marchant vers Lavi avec ce sourire énervant sur le visage. Ça lui donnait envie de le gifler, mais Lavi savait que c'était inutile. Il ne pouvait pas toucher Tyki sans son Innocence, et une action comme celle-là remonterait à Bookman, qui le punirait pour avoir perdu son impartialité.
« Je suis juste curieux de savoir pourquoi tu es parti si vite. C'était plutôt grossier pour le Comte, tu sais. » Il s'arrêta juste devant Lavi, quelques centimètres les séparant.
« Ce n'est pas mon boulot d'être poli. Je suis juste là pour noter. » Lavi fusilla Tyki du regard, gardant le contact visuel un long moment avec de le rompre. Ces yeux dorés étaient trop intense pour lui.
« Hmm » marmonna Tyki, penchant la tête et posant une main sur sa hanche. « Je suppose qu'on n'y peut rien. Si j'étais à ta place, ça ne me ferais pas plaisir non plus. Je veux dire… On en a après tes amis, non ? Ce garçon – Allen Walker. Ça doit être dur pour toi. »
Lavi ne dit rien, serrant les poings le long de son corps et refusant de regarder Tyki. Il savait qu'il serait tourmenté, raillé. Son corps était secoué par la colère. Il ne pouvait pas oublier que c'était Tyki qui avait presque tué Allen en Chine, et qui avait continué d'attaquer et tuer d'autres exorcistes. Ces sentiments… Ils n'étaient pas quelque chose qu'il pouvait juste cacher sous le tapis et faire comme s'ils n'avaient jamais existé, peu importe à quel point il aimerait que ce soit possible.
Son silence sembla seulement encourager le Noah. « Ça doit être dur, savoir que ton ami est l'un des nôtres. Ou en tout cas, qu'il le sera bientôt. » Tyki baissa les yeux sur Lavi, le petit sourire sur son visage grandissant en un sourire vicieux. « Oh, pardon. J'aurai dû avoir plus de tact. Je suppose que puisque tu as abandonné l'Ordre Noir et que tu n'es plus un exorciste, lui et toi n'êtes plus amis. C'est pitoyable. »
« La ferme. » Les mots échappèrent à ses lèvres avant qu'il ne puisse les retenir. Ses dents étroitement serrés, sa migraine grandissant alors qu'il se tendait en sentant le danger.
« Oh ? Je t'ai blessé ? Désolé, Rouquin. Je voulais pas. » La voix de Tyki était pleine de remords et le regard désolé sur son visage fit brûler le feu au fond de la poitrine de Lavi plus fortement.
« Laisse moi seul. »
« J'aimerais pouvoir. » Répondit Tyki, souriant au roux. « Je m'amuse trop avec toi. »
Tyki se pencha plus près de Lavi, son souffle chaud parcourant le cou du roux quand il murmura dans son oreille. « Je ne peux pas me retenir. Tu es mignon quand tu t'énerves. »
C'était ça – la dernière fine barrière qui retenait le calme de Lavi était brisée. Avec un grognement, il arma son poing et frappa Tyki, jetant toute sa force dans son coup. Cependant, au lieu de heurter sa mâchoire, Lavi passa au travers du Noah, s'écrasa sur le sol, écorchant ses genoux et ses mains sur le tapis. Ignorant la légère douleur, il se retourna et regarda de nouveau vers Tyki, ses yeux lançant des éclairs. Au moment où il allait sauter sur ses pieds et retenter sa chance, même s'il savait que c'était peine perdu de combattre physiquement, une main se posa fermement sur son épaule.
« Relève toi, » Dit Bookman, ses ongles s'enfonçant dans l'épaule de Lavi en un avertissement silencieux.
La rigide et indésirable présence de son Maître envoya un rappel désespéré à la réalité à l'esprit de Lavi. Il se recula un peu en réponse, se levant comme demandé. Ses mains et ses genoux picotaient toujours, mais il ignora la douleur. Au lieu de ça, il fusilla Tyki du regard.
Bookman poussa son apprenti dans la salle, dépassant le Noah avec un mouvement de tête poli. « Excusez-nous. Nous avons beaucoup de travail qui nous attend. »
Tyki sourit tandis que Lavi était emporté. « À plus tard, Rouquin. »
La prise de Bookman se resserra sur le bras de Lavi alors qu'ils tournaient à l'angle. Ce ne fut pas avant qu'ils soient hors de porté d'oreilles indiscrètes que Bookman parla. « Tu ferais mieux de surveiller tes arrières où tu finiras blessé. Nous avons quelques avantages en tant que membres du Clan Bookman mais ça ne te protégeras pas à chaque fois que tu perdras ton sang froid. »
« Je vais bien. J'ai pas besoin de ton aide, vieil homme. » Lavi enfonça ses mains dans ses poches, regardant le motif complexe sur le tapis tandis qu'ils se dépêchaient de remonter le couloir et de rejoindre leurs quartiers.
Quand ils atteignirent leur chambre, Bookman jeta Lavi à l'intérieur, claquant la porte derrière lui. Lavi chancela en essayant de rester debout alors qu'il était poussé et ses jambes se prirent le bord du lit. Tombant dessus, il posa son regard sur Bookman.
« C'était pour quoi ? »
Sans un mot, Bookman avança furieusement vers le lit et frappa Lavi à l'arrière de sa tête. Lavi grimaça, attrapa sa tête et se replia sur lui-même de douleur. Le coup le figea dans le silence – jamais Bookman ne l'avait frappé aussi violemment auparavant.
« Écoute bien, parce que je ne le dirais qu'une seule fois. » Bookman baissa les yeux sur Lavi, les bras croisés sur sa poitrine et le visage peint d'un regard dur. « Nous ne sommes plus des Exorcistes. Nous n'avons jamais commencé à l'être. Je sais que tu as du mal à abandonner ta dernière identité, et que tu n'es pas encore habitué à ta nouvelle, mais quelque soit les résidus de sentiments que tu avais pour l'Ordre, ils doivent être effacé avant que tu ne te fasses tuer. »
Lavi s'assit, tenant toujours sa tête. Quand sa vision s'éclaircit suffisamment pour voir Bookman, il vit à quel point le vieil homme était sérieux. « Ce n'est pas si facile. »
« Bien sûr que non. Si ça l'était, n'importe quel idiot en serait capable. » Bookman le regarda avec des yeux prudents, ses rides se creusant d'inquiétude. « Oubli l'Ordre. Oublie ''Lavi''. Jusqu'à ce que tu te contrôles assez pour revêtir facilement une nouvelle identité, tu es Junior. ''Lavi'' n'existe plus. »
La main de Lavi agrippa ses cheveux, et il se força à détourner le regard. Il savait qu'il avait raison. Ils vivaient comme ça depuis des années. Ce n'était pas parce qu'il avait passé plus de temps sous sa quarante neuvième identité qu'il pouvait briser les règles et rester cette personne. Mais… Il avait beau le savoir – savoir qu'il était temps de changer – quelque chose dans son cœur le retenait.
Bookman poursuivit quand Lavi refusa de parler. « Je n'ai pas respecté les règles et j'ai donné des informations aux Noah pour te garder en vie, Junior. À mon âge, je ne peut pas me permettre de te perdre et de former un autre apprenti. Alors, contrôle toi et tient ta langue. Ces Noah n'hésiteront pas à te tuer si tu leur en donne l'occasion. Comprit ? »
Lavi avala la boule dans sa gorge, refusant toujours de croiser le regard sombre de Bookman. « Oui. »
« Bien. » Bookman marcha vers son bureau et s'y installa. Il ouvrit un large livre et commença à noter dessus. « D'ailleurs, je vais te laisser ici un moment. J'ai du travail qui m'attends. »
Cette phrase attira l'attention de Lavi, le sortant de sa mélancolie. « Du travail ? Où ? »
« Paris. Je vais voyager avec quelques Noah pour archiver leurs actions. J'ai besoin que tu restes ici au cas où quelque chose arriverait. » Il leva son stylo, le trempa dans le pot d'encre avant de se remette à écrire. « En plus, je ne pense pas que tu sois prêt pour ce genre de travaux. Pas tant que tu n'auras pas un minimum de contrôle sur toi-même. »
La pique était légère et Lavi essaya de passer au dessus. Il ne pouvait pas vraiment argumenter sur son self contrôle alors qu'il avait essayé de frapper Tyki dans le visage pas moins de dix minutes plus tôt. « Bien. Je me comporterais du mieux possible pendant ton absence. »
« Tu as intérêt. Si en rentrant je vois que tu t'es mis dans la merde, je pourrais te tuer moi-même. »
Lavi poussa un rire, mais il fut cours et sans joie. « Bon sang, vieil homme. Je savais pas que ça te préoccupait autant. »
Bookman ne prit même pas la peine de lever les yeux de ses papiers quand il répondit à Lavi. « Assez bavardé. Retourne travailler sur les livres que je t'ai donné hier. Ils ne se traduiront pas tous seuls. »
« Compris. Je m'y met. » Déclara Lavi, marchant vers son bureau à l'autre bout de la chambre. S'asseyant sur sa chaise, il soupira. Il pouvait faire mieux – il le devait. S'il ne le faisait pas, il n'était pas certain d'arriver intact à sa nouvelle identité.
xXxXxXx
Lavi jura, une main sur le visage en claquant la porte de la salle de bain. Du sang coulait entre ses doigts, tâchant son haut tandis qu'il se précipitait sur le lavabo. Grimaçant, il enleva sa main et regarda sa blessure. Sa lèvre était profondément coupé, s'étant écrasée sur ses dents après qu'un de ces putains de jumeaux l'ai frappé. Il y avait une profonde entaille sur son front là où il s'était prit un coin de table mais il se concentra sur sa lèvre. Ça saignait plus de toute façon.
Bookman était parti depuis des semaines, presque un mois d'après Lavi. Il avait envoyé quelques lettres, et lui faisait savoir qu'il allait bien, mais à chaque jour qui passait, Lavi devenait de plus en plus anxieux. Sans la constante et reposante présence de Bookman, Lavi se retrouvait souvent à tourner en rond sans pouvoir s'en empêcher. Son mal de crâne était pire que d'habitude, ce qui lui envoyait des battements désagréable contre ses tempes. Cette fois, les jumeaux Noahs l'avaient surpris pendant qu'il travaillait dans la bibliothèque, et l'avait attaqué après que plusieurs piques grossiers aient été envoyé des deux côtés.
Le pire, c'était qu'il sentait qu'il le méritait. Même après le sermon de Bookman, il ne pouvait pas juste effacer « Lavi ». Pire, il se sentait plus Lavi qu'auparavant, et être en présence des Noah ne faisait que renforcer cet état d'esprit. Lavi se sentait chercher son marteau plus souvent qu'autre chose, seulement pour trouver sa hanche vide de l'arme qu'il avait perdu des mois plus tôt. Tous les combats qu'il avait engagé et les coups qu'il avait encaissé semblait être une punition méritée pour avoir trahi ses amis et l'Ordre Noir.
Attrapant une serviette près du lavabo, Lavi ouvrit le robinet et la mouilla avant de presser le tissu frais contre sa bouche. Il gémit légèrement, la piqûre de la chaire blessée accaparant son esprit pour un précieux moment. Il ferma les yeux et soupira, attendant que le sang cesse de couler.
« Ils t'ont pas raté, n'est-ce pas ? »
La question tira Lavi de son bref moment de paix, il pivota pour trouver Tyki debout derrière lui avec ce putain de petit sourire amusé sur le visage.
« J'ai verrouillé la porte pour une raison, tu sais. » Lavi se détourna de lui, bien qu'il puisse toujours le voir dans le reflet du miroir. Lavi se concentra sur le nettoyage de son visage, enlevant le sang de la serviette et la réappliquant sur sa lèvre.
Tyki avança derrière Lavi, réduisant la distance entre eux. « J'ai jamais trouvé les verrous très efficaces. »
« Tu devrais pas. »
Avec un gloussement, Tyki dévisagea Lavi par le reflet du miroir. « Ça à l'air d'être une vilaine coupure. »
« Je t'ai rien demandé. » Renvoya Lavi, restant concentrer sur sa tache.
« Susceptible. Pas étonnant que tu te retrouves à te battre tous les jours. Tu es juste con, tu le sais ? »
Les mots étaient plus douloureux que sa lèvre à ce moment, et Lavi grimaça en ajustant la serviette sur son visage. « Laisse moi seul, s'il te plaît. J'ai pas envie de te parler pour le moment. »
« S'il te plaît ? C'est quoi ce ton poli ? Où est mon irascible rouquin préféré et qu'avez vous fait de lui ? » Tyki pressa ses mains sur sa poitrine en une surprise simulée, haletant pour ajouter de l'effet.
Lavi leva le regard vers Tyki à travers le miroir, mais ne dit rien en réponse. Quoi qu'il dise ou fasse, Tyki avait toujours une réponse pleine d'esprit sur le bout de la langue. Plus il parlait avec lui, et plus Lavi se sentait frustré.
Puisqu'il ne reçut pas de réponse, Tyki tendit le bras et prit la serviette de sa main. Lavi était tellement surpris par l'action qu'il regarda simplement Tyki alors qu'il la nettoyait et la pressait contre son front.
« Tu devrais faire plus attention à cette coupure qu'à ta lèvre. Tu sais, deux centimètres à droite et t'aurais été assommé – commotionné ou pire. » Tyki nettoyait méthodiquement la blessure, de marbre face au regard incrédule que Lavi braquait sur lui.
« Qu'est ce que tu fais ? » Demanda finalement Lavi, fixant Tyki avec un choc visible.
« De quoi ça à l'air ? Je suis en train de t'aider. »
« Pourquoi ? »
Tyki gloussa, enlevant le sang de la serviette une fois encore. « Tu poses beaucoup de question, Rouquin. »
« Je suis un Bookman. C'est mon boulot. Et ce n'est pas mon nom – arrête de m'appeler comme ça. »
« Oh ? Et comment devrais-je t'appeler, alors ? Lavi ? C'est comme ça que tes amis t'appelaient, non ? »
La dernière remarque blessait plus que tout le reste, et Lavi arracha la serviette des mains de Tyki. Il fusilla le Noah du regard, appréciant l'air choqué sur son visage. « Tu n'as pas à utiliser ce nom. Appelle moi Junior, et c'est tout. »
Il fallut un moment pour que le choc disparaisse du visage de Tyki, mais quand ce fut le cas, il sourit simplement. Ce sourire énerva Lavi plus que d'habitude. « C'est chiant. Je vais rester sur Rouquin. »
Lavi rinça la serviette une fois encore, serrant fort l'étoffe en même temps que sa mâchoire et essayant d'éviter de se retrouver dans un autre combat. « Bien. Comme tu veux. Je m'en fous. Juste, laisse moi seul. »
Comprenant finalement l'allusion, Tyki s'éloigna de Lavi et se dirigea vers la porte. « Plus vite tu accepteras comment les choses sont, plus vite tu arrêteras de te morfondre comme un gamin. Tu ne peux rien changer à ta situation, alors tu devrais en tirer ce qu'il y a de mieux. »
« Je t'ai pas demander de conseils. » Déclara Lavi, fusillant Tyki du regard par la réflexion du miroir.
« Non, mais tu ferais mieux de les prendre en compte. Un jour, tu feras chier la mauvaise personne, et elle sera pas aussi gentil avec toi que Jasdevi l'a été. » Puis, il passa à travers la porte de la salle de bain, laissant Lavi seul.
Lavi jeta un regard à la porte, comme si sa colère pouvait passer à travers le bois et frapper le Noah directement dans la face. Peut importe combien de fois Tyki le dérangeait, il n'était toujours pas habitué à ça. Sa fureur brûlait comme une boule de plomb en fusion dans ses tripes, brûlant sa chair et dévorant ses boyaux. Il ne pouvait pas supporter ce sentiment, et ça le rendit encore plus fou quand il refusa de riposter. Tyki semblait n'avoir l'intention que de le provoquer, et ensuite de s'enfuir – laissant Lavi figé et frustré. Juste une fois qu'il voulait frapper ce connard et le cogner une ou deux fois.
Après un long moment à fixer le bois brut de la porte, il se tourna vers le lavabo et lava son visage, l'eau froide piquant sur ses blessures. La morsure glacée détournant son attention assez longtemps pour éclaircir ses pensées et refroidir la haine brûlante dans sa poitrine. Il espérait que Bookman serait bientôt de retour – il ne savait pas combien de temps il pourrait encore supporter ça.
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Il aurait dû écouter les conseils de Tyki.
Une autre semaine était passée sans signe du retour de Bookman. Lavi n'avait pas dévié de son chemin d'autodestruction. Si possible, ça avait même empiré. C'était la raison pour laquelle il avait été laissé pour mort, à moitié conscient et se vidant de son sang sur le riche tapis persan dans le couloir, tâchant le dessin complexe.
Lavi regardait près du sol, étudiant le filigrane sur la plinthe. Il ne pouvait plus bouger et sa respiration était erratique, faîtes de halètements paniqués. Il aurait dû savoir qu'il valait mieux ne pas répondre à Sheryl, mais tout son instinct de conservation avait été perdu depuis des semaines.
Après un mauvais commentaire jeté au Noah, Sheryl s'était servi de ses pouvoirs pour lancer Lavi à travers le couloir comme une poupée de chiffons, le laissant meurtri et brisé sur le sol. Chaque respiration lui donnait l'impression d'avoir la poitrine en feu et Lavi était certain de s'être fêlé quelques côtés, si ce n'est cassé. La goût métallique du sang emplissait sa bouche et il savait que sa tête avait heurté le mur trop fort pour qu'il n'y ait aucun dommage. Sa vision était floue et sombre, Lavi se demanda négligemment s'il se réveillerait après avoir passé l'arme à gauche. Une part de lui espérait que non, que tout se terminerait enfin.
Puis, des mains furent sur lui, touchant prudemment sa tête et examinant ses blessures. Lavi ferma les yeux et grogna à l'intrusion. Il voulait simplement mourir en paix. Se servant du peu d'énergie qu'il lui restait, Lavi prit une inspiration et grogna. « Laisse moi seul. » Même s'il savait qu'il était blessé, le son rauque de sa propre voix le choqua.
Il entendit un doux gloussement résonner dans le couloir vide, les mains sur lui refusant de s'en aller. « Tête de mule. »
Lavi reconnu la voix de Tyki et laissa échapper un autre grognement. Il tenta de repousser les mains de lui mais il pouvait à peine bouger ses bras. « Tu as rien de mieux à faire que de me déranger ? » Chaque mot murmuré envoyait une vague de douleur dans sa poitrine, mais il continua de les prononcer.
« Tu avais vraiment rien de mieux à faire que de servir de punching-ball ? » Tyki ajusta le corps de Lavi, le retournant sur le dos avant de passer ses bras sous Lavi et de le soulever du sol.
Lavi grimaça, chaque mouvement envoyant des tremblements douloureux dans son corps endolori. « Qu'est ce que tu fais ? » Il poussa Tyki, espérant le faire partir, mais ses membres étaient comme des nouilles molles – faibles et inutiles.
« Combien de fois allons nous rejouer cette scène ? Je t'aide. Tu es un Bookman – je croyais que tu étais intelligent ? » Tyki souleva Lavi, le détachant du sol et grognant. « Merde, tu es plus lourd que tu en as l'air. »
« Laisse moi. Je veux mourir. » Marmonna Lavi, son visage presser contre la poitrine de Tyki. Même si ses mots étaient durs, il se détendit dans les bras de Tyki. Quand est-ce que quelqu'un l'avait touché comme ça pour la dernière fois ? Il ne pouvait pas s'en souvenir… Et même s'il détestait Tyki, le méprisait pour ce qu'il avait fait à ses amis, Lavi ne pouvait pas ignorer cette chaude sensation enveloppant son corps au touché de quelqu'un d'autre.
« Oh, tais-toi. Arrête d'être un tel bébé. » Dit Tyki alors qu'il marchait dans le couloir. Il avait l'air exaspéré en ajustant sa prise sur la forme molle qu'était Lavi.
Lavi voulait lui renvoyer une autre réplique, et en avait même une prête sur le bout de sa langue, mais la douleur criblant son corps et blessant ses os en profondeur était trop forte. Il s'évanouit dans les bras de Tyki.
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Une bonne odeur, comme des poires, de la cannelle et du pain tout juste sorti du four. Lavi soupira, essayant de rouler sur le côté, mais une vague de douleur le figea sur place. Il grimaça et serra les dents tandis que sa conscience revenait à lui comme une brique lancé en plein visage.
Quand il ouvrit les yeux, il remarqua immédiatement qu'il n'était pas dans sa chambre. C'était trop grand, avec un haut plafond et une grande baie vitrée laissant passer la douce lumière de l'après-midi par les rideaux clairs. Le lit était trop large aussi, soutenu par quatre poteaux et décoré d'élégants et doux draps. Sur la table de nuit près de lui, il vit un plateau de nourriture ; pain frais, fruits coupés en tranche et une tasse encore fumante de quelque chose.
Ignorant la douleur dans sa poitrine et ses membres, Lavi se releva en position assise et baissa les yeux. Il était couvert de bandages, les bandes blanches bien ajustées enroulé autour de son abdomen et couvrant les éraflures et les coupures sur ses bras. Ses habits n'étaient plus là, il était nu sous la couverture. Ses joues se colorèrent de rouge à la réalisation et il tira les draps plus près, essayant de rester couvert.
« Ne t'embêtes pas avec ça. J'ai déjà tout vu. » Déclara abruptement Tyki, entrant dans la pièce principale et s'asseyant sur la bord du lit comme si c'était naturel. Il sourit à Lavi. « Et crois moi, tu n'as rien à cacher. »
« Qu'est ce que tu fais ici ? » Demanda Lavi, tenant les draps plus près de lui. Il grimaça au vertige que le prit, attrapa sa tête et attendit jusqu'à ce qu'il passe.
« Eh bien, techniquement, c'est ma chambre. D'habitude, je ne reste pas ici. Trop fantaisiste pour moi. » Tyki agita sa main comme pour rejeter les élégants ornements de la chambre. « J'ai pensé que c'était le meilleur endroit où t'emmener. »
« Vraiment ? Et comment es-tu arrivé à cette conclusion ? » Lavi le fixa, essayant toujours de rester droit et stable.
« Ta chambre est le premier endroit où les autres auraient été te chercher. Ils ne s'attendront jamais à te voir là. Et considérant à quel point mon frère est en colère après toi, j'ai pensé qu'il serait dans ton intérêt de te cacher ici pour quelques jours. Il aurait pu vouloir finir ce que tu as commencé. »
« Des jours ?! J'ai dormi pendant combien de temps ? » Lavi paniquait et regardait partout dans la chambre, comme s'il pouvait juger du passage du temps avec son environnement.
« Presque deux jours. Sheryl ne t'a vraiment pas loupé. Qu'est-ce que tu lui as dit d'ailleurs ? »
Lavi eut besoin de se remémorer ses mots et ricana au souvenir. « J'ai insulté ses vêtements. C'était pas compliqué. »
« Tu dois vraiment vouloir mourir. » Commenta Tyki, tendant le bras pour attraper le plateau de nourriture. « Tu devrais probablement manger quelque chose, ou tu pourrais réussir. »
Lavi regarda le plateau, salivant déjà rien qu'à l'odeur du repas devant lui. Pourtant, il hésitait encore. « Pourquoi est-ce que tu fais ça ? » Sa voix tinta avec confusion et épuisement alors qu'il était figé sur le lit, refusant de regarder Tyki. « Pourquoi est-ce que tu m'aides ? Pourquoi es-tu aussi gentil avec moi ? »
Avec un soupire, Tyki haussa les épaules. « Pourquoi pas ? Tu sais à quel point c'est terne par ici ? Tu es la chose la plus intéressante dans tout ce manoir, surtout depuis que je me suis retrouvé coincé ici, en attendant d'avoir quelque chose à faire. Si tu crevais, je mourrais d'ennuis. »
Les sourcils de Lavi s'élevèrent tandis qu'il posait son regard sur Tyki. « C'est ça ta réponse ? Tu t'ennuies ? » Se moqua-t-il en s'éloignant de Tyki, mettant autant de distance entre eux qu'il le pouvait. « Pathétique. »
« Eh bien, ça et tu es mignon. » Ajouta Tyki, levant suggestivement ses sourcils. « Et j'aurais tendance à penser que ta petite combine de l'autre jour compterait comme quelque chose de plus pathétique que moi t'utilisant pour me distraire de mon ennuie. »
« La ferme. » Claqua Lavi, ses épaules se tendant et souffrant à cause du manque d'utilisation. « Trouve quelqu'un d'autre à embêter. Là j'ai pas le temps pour cette merde. »
« En fait, tu as tout le temps du monde. » Tyki lui remit la boisson chaude, un sourire suffisant au visage. « Tu as quelques côtes fêlés. Sortir de ce lit sans aide risque d'être un sacré challenge. Je te suggère de rester ici et de manger tant que tu y es – et profiter de ma charmante compagnie. »
Il voulait le nier, crier à Tyki qu'il allait bien et qu'il n'avait pas besoin d'être dorloté, mais la douleur dans sa poitrine lui rappela à quel point il avait tort. Chaque geste envoyait des vagues pulsantes de douleur dans ses membres, il ne pouvait pas nier que Tyki avait raison. Il avait besoin de repos pour se rétablir. Il resta assit pour un long moment, s'agitant silencieusement, avant d'attraper la boisson offerte de la main de Tyki. « Ta compagnie est tout sauf charmante. » Lavi prit une brève gorgée du liquide chaud, découvrant qu'il s'agissait de thé. Il le but en entier, la chaleur emplissant son corps. Il n'avait pas réalisé à quel point ses membres étaient gelés jusque là.
Tyki fredonna d'amusement en poussant le plateau plus près de Lavi avant de se lever. « Si j'étais toi, je mangerais autant que possible. Tu as besoin de retrouver tes forces. »
Lavi continua de boire, faisant de son mieux pour ignorer les divagations de Tyki. Puis, il la sentit, la douce pression d'une paire de lèvres sur son front, juste au dessus de son sourcil et près d'une coupure mineure qui n'avait pas été bandé. Il s'éloigna brusquement, fixant Tyki, bien que son regard soit en partie gâché par la rougeur apparaissant sur ses joues. « C'était pour quoi ?! »
Quand Tyki se recula, un sourire sournois trônait sur ses traits sombres. « Allez, Rouquin. Tu sais pas que si tu fais un bisou sur une blessure, la douleur disparaîtra ? Ta mère t'as rien appris ? » Il lâcha un tsk, puis se tourna et marcha vers la porte. « J'ai plus de bandages dans la salle de bain, je vais aller en chercher d'autres. Ne t'enfuis pas. »
Lavi serra la tasse dans sa main jusqu'à ce que la chaleur de la céramique brûle sa peau. Il regarda Tyki disparaître à travers le mur, ne s'embêtant pas à utiliser la porte correctement. Son estomac se contracta alors qu'il rougissait toujours d'embarras. Il n'aimait pas la sensation dans ses tripes, ni la façon dont Tyki l'avait regardé. Rien de bon ne pourrait en sortir.
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Il fallut presque trois semaines pour que Lavi se sente assez bien pour se déplacer par lui même sans souffrir, juste à temps pour le retour de Bookman.
Une fois qu'il avait retrouvé le force de se lever, il avait abandonné Tyki et s'était caché dans sa propre chambre, ne voulant pas être en présence du Noah plus que nécessaire. Quelque chose à propos de ce connard rendait Lavi nerveux et énervé. Il n'aimait pas ça, pas plus que la confusion qui naissait dans son esprit. Il était resté dans sa chambre après ça, ne sortant que pour refaire son stock de nourriture ou pour enregistrer des évènements importants. S'il avait rencontré n'importe quel Noah après ça, il avait ignorer leur présence, s'esquivant dans une autre pièce ou un autre couloir quand il le pouvait ou évitant de croiser leur regard s'il n'avait pas le choix.
Tyki avait essayé de l'embêter plus que tous les autres, et Lavi avait fait tout son possible pour l'éviter. Il l'avait cherché dans les cuisines, les couloirs, la bibliothèque – n'importe quel endroit que le roux fréquentait. Mais Lavi s'était montré insaisissable, restant hors de porter. Et même si Tyki pourrait facilement passer à travers les murs de sa chambre, il n'avait jamais tenté de le faire. Lavi essayait de ne pas trop y pensé, réalisant que quoi que Tyki fasse, il n'arrivait pas à comprendre sa façon de raisonner.
Mais le retour de Bookman était un soulagement bienvenu. Lavi pouvait sentir toute l'anxiété qui s'était accumulé sur ses épaules fondre. Il n'avait plus à traiter avec les Noah et leur chef excentrique seul.
Avec un authentique sourire, il regarda Bookman entrer dans leur chambre, laissant tomber son sac de voyage près de son lit. « Enfin de retour, vieil homme ? Il t'en a fallut du temps. »
Bookman ne dit rien, son visage arborant un air dur et sévère alors qu'il commençait à défaire son bagage. Lavi le regardait avec curiosité, confus de son attitude rigide. Il était allongé dans le lit en train de lire, mais s'était redressé quand son Maître était revenu. Fermant son livre, Lavi se concentra sur Bookman, attendant qu'il dise quelque chose. Quand la pièce redevint silencieuse, Lavi parla.
« Quoi ? Tu es trop fatigué du voyage pour me parler ? Je suppose que tu te fais plus vieux que ce que tu ima – »
« J'ai vu Allen Walker. »
Les mots de Bookman figèrent Lavi sur place, comme si de le glace l'avait recouvert des pieds à la tête – il ne pouvait plus bouger, plus respirer, tout était douloureux. Bookman n'avait jamais dit à Lavi ce qu'il faisait dans les missions pour lesquels il devait partir, et maintenant il comprenait pourquoi il avait été maintenu dans l'ignorance. Bookman savait que Lavi ne pourrait pas le supporter, et s'il y avait bien une chose pour laquelle il n'était absolument pas impartial, c'était Allen Walker.
Se tournant vers son apprenti, Bookman leva les yeux vers lui, le visage dénué d'expression. « Les Noah avec qui j'ai voyagé étaient à sa recherche. C'est ce qui nous a prit tout ce temps. »
Lavi essaya de déglutir mais sa gorge était trop sèche. Ses poings étaient serré sur les draps sous lui tandis qu'il se battait pour reprendre le contrôle sur sa voix. Le silence autour d'eux s'étira pendant de longues minutes avant que Lavi n'arrive de nouveau à parler. « … Qu'est-ce qui s'est passé ? »
Bookman passa une main dans sa poche, en retirant une cigarette et l'allumant sans croisé le regard de Lavi. « Walker fuit à la fois l'Ordre Noir et les Noah. Il est aussi insaisissable qu'une anguille, si ce n'est plus. Ça a prit des semaines pour le retrouver. Les Noah ont essayé de le capturer, mais ça n'a pas fonctionné. » Il prit une longue taffe, l'affreuse odeur du tabac emplissant la pièce. Après un long moment, Bookman reprit. « Bien que je crois que ce référer à lui en tant qu'Allen Walker est désormais une erreur. Le Quatorzième a complètement prit le contrôle de son corps. Je doute qu'il reste encore ne serait-ce qu'une trace de lui après la transformation. »
La nouvelle percuta Lavi comme un train, son corps entier s'engourdissant alors que Bookman parlait. Il ferma les yeux, essayant de remettre de l'ordre dans ses sentiments, de reprendre le contrôle de lui-même, mais tout ce à quoi il pouvait penser était Allen et qu'il n'était plus. Il ne voulait pas le croire. Tout ce temps assit dans ce putain de manoir et à faire des enregistrements n'était rien qu'une perte de temps. Il aurait dû être avec eux – avec Allen. Il aurait dû faire quelque chose ! Il aurait dû l'aider. La culpabilité s'enroulait autour de sa gorge comme un nœud coulant ; serré, suffocant, arrachant sa peau jusqu'à ce qu'elle soit à vif et saignante. Dieu, il ne pouvait plus respirer. Il ne pouvait plus –
Sans un mot, Lavi se leva et quitta la chambre, sans prendre la peine de fermer la porte derrière lui. Bookman l'appela, mais le son était trop étouffé et faible pour que Lavi y prête attention. Il avait l'impression d'avoir du coton dans ses oreilles et qu'un voile recouvrait son corps. Il pouvait entendre et voir et toucher, mais tous ses sens étaient éteints. Absorber le choc. Avec son esprit en mode automatique, il trébucha dans un couloir vide loin de Bookman. Il ne pouvait plus prétendre aller bien maintenant, et s'il entendant encore un seul cours sur l'importance de rester impartial, il doutait de pouvoir empêcher sa retenue de brûler.
Lavi n'était pas sûr d'où il courrait, ne prêtant pas attention à son chemin. Mais quand il arriva au bout du couloir et trouva une large fenêtre en plusieurs teintes de noir, il s'arrêta et pressa sa main sur le rebord de la fenêtre. Le soleil s'était couché depuis des heures et les étoiles étaient brillantes et scintillantes, non dissimulées par les nuages – une nuit parfaite. Lavi essaya de retenir sa respiration et appuya son front contre le verre froid juste pour ressentir quelque chose. Son souffle laissa une trace de buée sur la vitre alors qu'il fermait son œil et tentait de contrôler ses pensées tourbillonnantes.
Allen était toujours là ; il ne pouvait pas ne plus être.
Il était trop fort pour ça, trop têtu. Il n'aurait pas abandonné sans combattre.
Mais ne se battait-il pas déjà depuis trop longtemps ?
C'était inévitable. Il ne pouvait pas empêcher son Noah de refaire surface pour toujours.
Ce n'était pas juste.
Je n'ai pas –
Je n'ai même pas pu dire au revoir.
Lavi s'appuya sur le rebord de la fenêtre, ses jambes l'abandonnant alors que son corps glissait vers le sol. Les larmes remplirent sont œil valide, passèrent ses cils, et coulèrent dans le col de son t-shirt. Il enfouit son visage dans ses bras repliés et fut secoué par ses pleurs.
Il ne savait pas depuis combien de temps il était là, ça aurait pu être des heures avec la perception altéré qu'il avait, mais de toute façon, c'était trop tôt pour entendre cette satané voix familière et le gloussement derrière lui. Ses membres se raidirent et les petits cheveux sur sa nuque se dressèrent.
« Oh, Rouquin ? Qu'est-ce que tu fais là ? Tu ne devrais pas être caché dans ta chambre et gribouiller dans ses livres sur lesquels tu travailles tout le temps ? »
Le son de la voix de Tyki était comme un ongle passé le long d'un tableau noir. Ses sens embrumés s'éveillèrent, devenant hyper-sensible. Chaque son râpait contre son oreille, et chaque touché était comme du papier de verre contre sa peau. Lavi ne pouvait pas supporter ça maintenant – il ne pouvait rien supporter. Saisissant le bord de la fenêtre, il grinça des dents et refusa de se retourner pour s'adresser à lui. « Va-t-en, Tyki. »
Au lieu de l'écouter, Tyki se rapprocha. « Si hostile. Pourquoi tu es aussi irrité ? »
Lavi ne dit rien en retour et pressa un peu plus son visage contre ses bras – comme s'il pouvait faire disparaître le Noah juste en le voulant.
Cependant, Tyki prit le silence pour une invitation à continuer à le pousser. « Mmmm, ça doit être quelque chose d'important pour que tu sois autant en colère. Allez, Rouquin. Crache le morceau. Dis-moi ce qui te chiffonnes. »
« Tu as rien de mieux à faire que de me harceler constamment ? » Demanda Lavi, jetant un regard par dessus son épaule.
« Pas vraiment. » Sourit Tyki, charme et sadisme réunit dans un seul magnifique petit sourire. Lavi dû détourner le regard.
Se levant, Lavi espéra échapper aux questions. « Dans ce cas, trouve quelqu'un d'autre à embêter. J'en ai assez de ton bordel. »
« Oh, susceptible. Quelque chose a dû te faire péter un câble. Voyons voir… » Tyki tapota sur son menton avec un doigt, levant le visage vers le plafond. « J'ai d'abord pensé que tu t'étais retrouvé dans un nouveau combat, mais tu ne saignes même pas. »
Lavi grimaça à la suggestion mais ne dit rien et commença à s'en aller. Il ne faisait pas attention à la direction qu'il prenait, mais ça n'avait pas d'importance. Il voulait juste s'éloigner de Tyki.
Malheureusement, Tyki le suivit.
« Bookman est revenu aujourd'hui avec les autres, il n'y a pas longtemps si je me souviens bien. Ah, peut-être qu'il t'a apporté de mauvaises nouvelles, hm ? »
« La ferme. »
Tyki sourit, continuant de le suivre même quand Lavi accéléra son rythme. « Peut-être quelque chose en rapport avec tes précieux amis de l'Ordre Noir ? »
« Tu t'arrêtes jamais de parler ? »
« Sachant, » Continua Tyki, loin d'être affecté par le haussement de ton de Lavi. « Qu'ils étaient à la recherche d'une personne spécifique pendant leur mission – »
Le poing de Lavi se serra le long de son corps alors qu'il continuait de marcher. « Dis un mot de plus, et je te jure, que je vais t'exploser. »
« Ce garçon, Allen Walker. »
Conformément à sa promesse, Lavi pivota sur lui-même et envoya son poing directement dans le visage de Tyki. Cependant, il n'avait pas appris de la première fois, et une fois encore il passa au travers du corps du Noah. Il resta debout sur ses pieds, mais sa frustration augmenta. Se retournant, il essaya encore et encore, mais quoi qu'il tente, il échouait. Tyki n'avait même pas bougé d'un pouce – il n'en avait pas besoin. Et ce petit sourire énervant ne quitta pas un instant son visage.
Tyki gloussa et secoua la tête aux tentatives de Lavi de le toucher. « Tu es le pire Bookman, Rouquin. Honnêtement. »
« Qu'est-ce que tu en sais ?! » Cassa Lavi, se stoppant pour reprendre son souffle après son explosion. Sa peau rougissait sous l'effort d'essayer de frapper quelque chose qui n'était simplement pas là alors qu'il fixait Tyki.
« J'en sais plus que tu ne le crois. » Tyki s'approcha, posant ses yeux sur Lavi avec un sourire de prédateur. « Les Noah ont déjà eut affaire avec le clan Bookman auparavant, et tu es différent des autres. Les Bookman ne sont pas supposé se lier à quoi que ce soit et tu refuses de briser ton lien avec ces Exorcistes. C'est plutôt préjudiciable à ton statu de Bookman en formation. »
« Je n'ai pas besoin de conseils de ta part. Laisse moi seul. » Lavi se mit en position cette fois mais refusa de croiser le regard intense de Tyki. Son estomac se contracta, l'anxiété et la colère brûlant et créant un trou à travers lui.
« Je pense que la dernière chose dont tu as besoin est d'être seul. » Dit Tyki, se rapprochant. Tendant le bras, il toucha la joue de Lavi, le chaleur tirant le roux hors de ses pensées.
Lavi rejeta la main de Tyki en le fusillant du regard. « Ne me touche pas. »
Tyki rit, amusé de la colère du Lavi. « Non ? Et qu'en est-il de ça alors ? » Il tendit la main pour le retoucher mais à la place, il passa au travers de la tête de Lavi en utilisant ses pouvoirs pour éviter un contact.
« Arrête ça ! » Lavi s'éloigna encore, son visage brûlant de colère et de frustration.
Prenant un ton taquin, Tyki parla une fois encore. « Lavi, tu ne fais plus partie de l'Ordre Noir. Tu n'es pas un Exorciste. Tu ne l'as jamais été. »
Les mots transpercèrent son cœur comme un couteau, dentelé et tranchant. Lavi le savait – il ne pouvait plus l'éviter. Se détournant de Tyki, il prit une profonde inspiration pour essayer de calmer ses battements de cœur dans sa poitrine. Ils résonnaient dans ses oreilles, volaient ses pensées et ses émotions jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien à par la culpabilité et le regret. Il voulait retourner à l'Ordre, à ses amis, mais il ne pouvait pas. Tyki avait raison – il n'avait jamais été un Exorciste. Il avait seulement été un Bookman portant le masque de « Lavi » pour enregistrer l'histoire. Rien de plus.
Mais même cette vérité ne pouvait protéger son cœur de la culpabilité ou de la douleur brûlant dans ses veines.
Puisque Lavi ne parlait pas, Tyki se rapprocha. Il posa ses mains sur les épaules de Lavi, se pencha, murmura dans son oreille. « Tu dois les oublier. Si tu ne les laisses pas partir, tu te feras tuer. »
Le souffle chaud sur sa nuque laissa Lavi frissonnant, et le toucher de Tyki était trop gentil. Il lui fallut un moment pour comprendre leur position. Il haussa les épaules et fit face au Noah, malgré son rejet Tyki avait perdu son sourire vénéneux. « Comment suis-je supposé faire ça quand c'est la seule chose à laquelle je peux penser ?! » Les mots de Lavi sonnaient moins menaçant de sa voix vacillante. Son œil vert était embué de larmes non versés.
Tyki haussa ses sourcils, regardant Lavi avec surprise. Le silence s'étirait entre eux, et le seul son était la respiration de Lavi alors qu'il essayait désespérément de se retenir de pleurer.
« Ça sonne comme si tu demandais une distraction pour moi. »
Lavi pouffa, essuyant son œil valide discrètement. « Ouais ? Et qu'est-ce que tu pro – » Sa garde complètement baissée, Lavi sentit les lèvres de Tyki sur les siennes, le baiser laissant son esprit engourdie et vide pour la première fois depuis ce qui semblait être des mois. Il fallut un long moment avant qu'il n'ait le bon sens de repoussé Tyki.
Lavi leva une main devant sa bouche, comme si ses lèvres avaient été brûlés à ce contact. Il était prit entre la frustration et un mélange de surprise, de fureur et d'excitation. « Qu'est-ce que tu fous ? »
Tyki sourit simplement et haussa les épaules. « Je te distrais. Ça a marché ? »
Lavi ouvrit la bouche pour protester mais les mots ne se formèrent pas. Il fixa juste Tyki, incapable de nier ça, le baiser l'avait distrait. Mais le pire était le soulagement qu'il avait ressentit. Son esprit était devenu complètement blanc. Il n'avait pensé à rien à part les lèvres sur les siennes, ou la façon dont Tyki tenait son corps – gentiment et fermement. Il ne pensait pas que les Noah aient la moindre once de compassion en eux, mais la façon dont Tyki l'avait touché l'avait plongé dans un état second.
Il mit trop longtemps à répondre, ou peut-être que c'était l'hésitation sur son visage – dans tout les cas, Tyki s'approcha de lui une nouvelle fois. Une main glissé derrière la nuque de Lavi et il l'attira à lui. Il pouvait voir la bouche de Tyki s'approcher de le sienne, et une vague de panique afflua dans sa poitrine.
« A-Attends. » Lavi s'était tendu mais ne s'était pas reculé. Il déglutit, cherchant une excuse, n'importe quoi pour mettre un peu de sens là dedans. Cependant, son esprit était vide. « On… On ne devrait pas. »
« Pourquoi pas ? » Demanda Tyki, gardant le roux près de lui. « Je peux te distraire de tes problèmes et tu peux me distraire de mon ennui. Quelle meilleure raison que ça ? »
Lavi essaya de trouver une raison, mais tandis que son esprit passait en revu toutes les réponses possibles, Tyki saisit l'opportunité d'embrasser de nouveau Lavi. Son esprit se vida de toute pensée et il ferma les yeux à la sensation. Ses muscles se relaxèrent et il se fondit contre Tyki, exhalant par le nez pendant qu'il tendait les bras pour attraper ses bras musclés.
C'était mauvais – il le savait. Mais après des semaines et des semaines d'auto flagellation, de culpabilité, et de colère le dévorant de l'intérieur, avoir quelqu'un le touchant comme s'il n'était pas la créature la plus méprisable qui soit était bon. Trop bon. Même si Tyki l'avait blessé lui et ses amis, même s'ils avaient été ennemis, Lavi ne pouvait pas le repousser. Il l'embrassait comme un homme mourant dans le désert buvant sa première gorgé d'eau. Tyki était comme un oasis dans le désert, son radeau de fortune au milieu d'une mer déchaînée, son refuge dans la tempête. Même si le reste de sa vie avait été bouleversé, réduit en lambeau, et abandonné, il y avait toujours une chose à laquelle il pouvait se raccrocher. Aussi dépravé que cela paraisse, Lavi ignora le danger et serra les dents à son erreur. Il avait besoin d'une distraction.
Il avait besoin d'oublier.
Tyki approfondit le baiser puisque Lavi ne résista pas, sa langue pénétra dans la bouche du roux et la revendiqua comme sienne. La chaleur entre eux augmentait énormément dans l'air glacé de la nuit, et Lavi s'accrocha à Tyki pour tenir debout. Après un long moment, Lavi sentit un décalage, ses pieds reculant jusqu'à ce que ses épaules heurtent le mur. Tyki se pressa contre Lavi, ne laissant aucun espace entre leur deux corps.
Un léger gémissement résonna dans la gorge de Lavi et remonta le long de sa colonne vertébrale. Les mains de Tyki vagabondaient sur son corps, tirant, serrant, pinçant la peau vêtue. Chaque touché aidait son esprit à se débarrasser de ses mauvaises pensées, et Lavi sombra dans ses sensations, cherchant désespérément à ne plus penser. Il avait besoin de plus de distractions. Plus.
Tyki mit fit à leur baiser pour reprendre un peu d'air, mais la séparation ne dura même pas une seconde avait qu'il n'attache ses lèvres au cou de Lavi, embrassant, mordant et suçant fiévreusement. Lavi se mordit la lèvre pour s'empêcher de pleurer. Il ne voulait pas que quelqu'un les surprenne dans une situation si compromettante. Ses mains passèrent dans les courts cheveux sombres de Tyki, prirent un prise ferme et tirèrent dessus. L'action tira un grognement sourd à Tyki, ses hanches butant contre celles de Lavi avec insistance. Lavi haleta à la dureté de la bosse déformant son pantalon contre celle de Tyki.
Lavi entendit et sentit Tyki glousser contre son cou, puis une main glissa dans son pantalon pour le caresser avec des doigts calleux et rugueux. Lavi haleta à l'intrusion, ne l'attendant pas si soudainement.
« Y a pas cinq minutes tu me disais de ne pas te toucher. Où sont tes protestations maintenant, Rouquin ? » Taquina Tyki, son pouce passant sur la pointe du pénis de Lavi. Une goutte de pré-sperme apparaissait sur sa peau et Lavi sentit ses genoux faiblirent. Il se serait effondrer si Tyki ne l'avait pas épinglé au mur.
« L-La ferme. » Bégaya Lavi, sa répartie ayant disparu avec le reste de ses pensées alors qu'il tombait un peu plus dans l'extase. Un autre gémissement quitta ses lèvres et il appuya son visage contre l'épaule de Tyki pour l'étouffer.
Après un autre touché taquin, Tyki retira sa main du pantalon de Lavi et attrapa l'avant de son haut. Il tira Lavi à travers le couloir, sans rien dire.
Lavi avait toujours la tête dans le brouillard, les fugaces touchés consumant son esprit. Il était trop concentré sur l'envie d'en avoir plus pour remarquer où ils allaient. Après plusieurs virages, il se retrouva tiré à travers une porte familière et jeté sur un lit soigneusement fait. Fixant le plafond, il ne fallut qu'une seconde à Lavi pour réaliser que Tyki l'avait emmené dans sa chambre, la même que lorsque Lavi avait presque été battu à mort par Sheryl des semaines plus tôt. Il ne pu méditer longtemps sur le changement de lieu avant que Tyki ne grimpe au dessus de lui, capturant ses lèvres dans un autre baiser féroce.
Grognant dans le baiser, Lavi se fondit dans les draps en enroulant ses bras autour du buste de Tyki. Il sentit Tyki écarter ses jambes, se glissant entre elles alors qu'ils continuaient de s'embrasser, mordant et léchant les lèvres de l'autre. Quand le bassin de Tyki s'aligna à celui de Lavi, il sentit le plaisir de leur érection mutuelle se frottant malgré leur prison de tissus. Les jambes de Lavi s'activèrent autour de Tyki, se battant pour gagner plus de friction alors qu'ils se frottaient l'un contre l'autre.
La main de Lavi se fraya à nouveau un chemin vers les cheveux de Tyki, tirant dessus, ses doigts s'encrant autour des mèches. Tyki grogna et se recula pour mordre le cou de Lavi, laissant une marque bleue sur la peau constellé de tâche de rousseur. Lavi s'arqua après une morsure particulièrement dure, un halètement s'échappant de sa bouche.
« Bordel. » Grogna Tyki, baissa les yeux vers le visage de Lavi. Même avec une fine couche de sueur sur le front, il avait toujours ce satané sourire sur les lèvres. « Tu es plus excitable que ce que croyais. »
Lavi laissa échapper un grognement frustré, fixant Tyki. « Tu ne t'arrêtes jamais de parler ? »
« Donne moi une raison de le faire. »
Ce satané sourire arrogant rendit Lavi fou. Il attrapa l'avant de la chemise de Tyki et le tira violemment vers lui pour un autre baiser puissant. Les lèvres de Lavi s'arquèrent en un sourire satisfait quand il entendit le grognement lubrique que poussa Tyki. Pendant que leur bouche étaient occupées, Lavi tira sur la chemise de Tyki, ouvrant les boutons et passant ses mains sur le plat rugueux et marqués de sa poitrine.
Tyki resta docile face à cette façon d'agir, retirant son haut une fois que Lavi l'eut ouvert, puis brisant leur baisé pour s'occuper des vêtements de Lavi. Il s'occupa rapidement du haut du roux, l'arrachant et le jetant pas terre. Ensuite, il jeta ses propres chaussures puis retira ses bottes à Lavi. Tandis que Tyki s'occupait de leurs chaussures, Lavi s'était assit et défaisait le pantalon de Tyki. Ses cheveux étaient complètement ébouriffés, et ses mains tremblaient en essayant de défaire le tissus.
Avant que Lavi n'ai pu complètement ouvrir son pantalon, Tyki l'avait repoussé contre le lit. Sa tête tomba sur les oreillers et il regarda Tyki avec un œil à demi-fermé pendant qu'il défaisait le pantalon de Lavi. Sans honte, il le baissa à moitié sur ses cuisses et retourna vers le roux. Il embrassa Lavi encore une fois alors que sa main descendait pour s'enrouler autour de sa queue et de pomper fermement, avec rythme.
« Oh, Dieu. » Gémit Lavi, son œil partant en arrière tandis qu'il se cambrait sous le toucher de Tyki, son estomac déjà serré d'extase.
Tyki embrassait Lavi le long de la mâchoire, dérivant jusqu'à son oreille et léchant le lobe percé. Il fit rouler sa langue le long de la boucle d'oreille en cercle et fredonna, un sourire amusé prenant place sur son visage. Il accéléra le rythme de sa main, écoutant les gémissements lubriques émanant du roux.
Lavi haletait, sa peau rouge et le corps tremblant d'excitation. Chaque touché l'aidait à se distraire de ses pensées, vidant son esprit et le remplissant par rien d'autre que du plaisir. Il avait besoin de ça – il avait besoin que Tyki continue à le toucher.
« Plus, s'il te plaît… » Haleta Lavi, ne se souciant plus du fait qu'il suppliait Tyki de continuer. Sa fierté et son jugement l'avaient abandonné. Tout ce dont il se souciait en ce moment était de tout oublier.
Si Tyki pouvait l'aider à oublier, ça valait le coup. Lavi le laisserait faire tout ce qu'il voulait.
Gloussant, Tyki sourit à Lavi et s'assit. « Tourne toi. »
Les mots formaient un ordre, et Lavi obéit, roulant sur le ventre. Tyki agrippa les hanches de Lavi, releva son cul et le fit effleurer le pelvis de Tyki alors qu'il s'agenouillait derrière lui. Lavi gémit à l'action, sentait déjà le renflement dure contre son derrière.
Tyki baissa son pantalon jusqu'à l'avoir autour des genoux. Sa queue était déjà nappé de pré-sperme, dure et battante. Sans hésitation ou préparation, Tyki se plongea dans le trou serré de Lavi.
Lavi cria, la douleur irradiant dans ses hanches et son derrière à l'intrusion. Agrippant les couvertures sous lui, il serra les dents et repoussa les bruits qui essayaient de s'échapper de sa gorge. Il savait que Tyki ne serait pas tendre avec lui, mais la douleur était plus intense que ce qu'il avait cru. Tyki ne lui donna qu'un court moment pour s'habituer à la sensation avant de se mettre à bouger les hanches.
Des larmes apparurent au coin de l'œil de Lavi alors qu'il enfonçait son visage dans l'oreiller pour étouffer sa voix. Chaque poussée le laissait gémissant, brûlant de la douleur lacérant son derrière. Les doigts de Tyki étaient profondément enfoncés dans ses hanches, se poussant plus profondément dans le roux à chaque passage.
Tyki grogna après un coup particulièrement violent et sourit au joli dos de Lavi. « Putain, j'aurais jamais pensé que tu serais si bon. »
Lavi ouvrit la bouche, près à renvoyer une réplique acerbe, quand Tyki heurta un endroit en lui qui rendit ses genoux flasques et chassa tout l'air de ses poumons. Quoi que Tyki ait réussit à toucher, c'était tellement, tellement bon. La tête dans les nuages, Lavi écarta un peu plus les jambes, alla à la rencontre d'une autre poussée. Cette fois il gémit volontairement, sa voix encore étouffé par l'oreiller.
Après ça, la douleur que Lavi avait ressentit plus tôt disparut, remplacé par un esprit brumeux et une sensation de chaleur logée dans son estomac et brûlant dans ses veines. Son érection douloureuse contre son estomac, il tendit une main pour la saisir et se toucher alors que Tyki continuait de s'enfoncer en lui avec un rythme énergique. Entre les brusques coups de rein de Tyki et ses propres mouvements frénétiques pour se masturber, Lavi ne pouvait pas dire ce qui était le meilleur. Il s'était perdu dans un mélange de sentiment, douleur et plaisir se fondant ensemble jusqu'à ce qu'il ne puisse plus distinguer l'un de l'autre. Ses pensées étaient repoussées au loin jusqu'à ce que son esprit ne soit consumé par rien d'autre que du sexe – du sexe violent et désespéré.
Lavi haleta encore, le son se transformant en un long gémissement lascif. Il se branla plus vite, faisant courir son pouce sur le bout de son pénis alors qu'un frisson de plaisir courut sur tout son corps.
« P-Plus fort, Tyki. Plus fort. » Pleurnicha Lavi. Ce merveilleux nœud dans son estomac se tordant plus encore, prêt à exploser.
Tyki rit, mais le son se changea rapidement en un grognement. Il fit ce que Lavi avait demandé, poussant ses hanches plus vite et plus fort, poussant dans et hors de Lavi à un rythme furieux. Lavi se raidit sous l'assaut, Tyki s'arrangeant pour frapper ce doux endroit encore et encore jusqu'à ce que Lavi ne soit plus qu'un bordel babillant sous lui. Il pleurnichait et gémissait et suppliait.
Lavi pompa sa main plus vite pour rester dans le même rythme que Tyki, désespérant pour sa délivrance. Ils bougeaient ensemble, la pièce rempli par le son des respirations lourdes et du claquement d'une peau mouillé contre une autre. Le lit craquait sous eux, leur baise frénétique forçant le meuble à se balancer et grincer sous leur poids.
Finalement, Lavi sentit la bulle éclater, le nœud dans son estomac se relâchant en une vague de plaisir. Il vint violemment, grognant alors qu'il salissait son estomac et les draps avec sa semence. Son corps était secoué par l'épuisement, et si ce n'était pas pour la forte prise de Tyki sur ses hanches, il se serait effondré là.
Tyki continua de s'enfoncer dans le cul de Lavi, même s'il ne termina que peu de temps après. Il vint dans un halètement frémissant, s'ancrant dans les hanches de Lavi alors que ses doigts gravèrent une marque dans sa chaire. Après quelques coups de rein paresseux de plus pour expulser les restes de son orgasme, Tyki relâcha Lavi et sortit de lui, sa semence s'écoulant le long de l'arrière des jambes de Lavi. Pas déranger du désordre gluant, Tyki s'étira dans les draps souillés et attira Lavi à lui.
« Tu es pas un mauvais coup, Rouquin. Top cinq, définitivement. »
Les mots furent à peine enregistré que Lavi s'affala contre les draps humides, sa tête bourdonnant de la puissance de son orgasme. Son corps était aussi lourd que du plomb. Il était endolori, offert et meurtri, mais au moins son esprit était clair. Le plaisir valait bien la douleur. Lavi marmonna une réponse sans engagement, fermant son œil et se relaxant contre le lit avec la chaleur de Tyki pressée contre son dos.
Tyki fit courir une main dans les cheveux de Lavi, les mèches humides de leur précédent effort. Lavi soupira au touché, la tension dans ses épaules se dispersant alors qu'il sombrait dans le matelas. Il ne pouvait pas s'étendre sur ses actions – pas quand il avait finalement trouvé un moment de paix en son âme, même si ce n'était que pour une nuit.
Et tandis que Tyki continuait ses caresses sur le cuir chevelu du roux, Lavi s'endormit.
xXxXxXx
Quand Lavi se réveilla, il faisait toujours sombre, la pièce projeté dans les ombres. Il frotta son œil, éclaircissant sa vision avant de s'asseoir. Baissant le regard, il vit que son pantalon lui avait été remit et attaché, même si sa peau était toujours gluante. Certains endroits avaient séchés en une croûte blanche, s'effritant quand il bougea. Jetant un œil derrière lui, il trouva Tyki endormit, son bras négligemment posé sur la taille de Lavi. Se libérant, il se glissa hors du lit pour chercher ses vêtements, grimaçant lorsqu'il forçait un peu trop sur son corps. Son cul et ses hanches lui faisait mal, mais ce n'était pas aussi horrible que à quoi il se serait attendu.
Après s'être habillé, il posa un dernier regard à la forme endormi de Tyki avant de quitter la chambre, fermant la porte aussi silencieusement que possible pour éviter de le réveiller.
Les couloirs étaient vides, et quand il arriva devant sa chambre et celle de Bookman, il hésita, sa main survolant la poignée de la porte. Il pouvait voir la faible lumière passer par dessous la porte, et l'odeur d'une lampe à huile se consumant. Ravalant son appréhension, il ouvrit la porte et entra.
Comme attendu, Bookman était à son bureau, lisant un épais volume. La ligne noir sous ses yeux ne bougea pas à l'intrusion. Lavi regarda son Maître un court moment avant d'attraper ses vêtements pour la nuit par terre et de se diriger vers la salle de bain. Juste avant de passer le seuil et de penser qu'il était libre, Bookman parla.
« Où t'es tu enfuit ? » Demanda-t-il, gardant toujours son regard sur le livre.
Lavi tressaillit, jeta un regard à Bookman avant de réponse. « Nul part. » Il avança vers la salle de bain, espérant le dissuader de continuer la conversation. « Je vais prendre un bain avant d'aller au lit. »
« Junior. »
Avec un soupire, Lavi s'arrêta et se retourna vers la chambre, regardant Bookman avec les sourcils froncés.
Bookman rendit finalement son regard à son apprenti. « Je t'ai déjà dis que c'est dangereux ici. Ne soit pas stupide et ne t'enfuis pas comme tu l'as fait. Tu vas finir par te blesser, ou pire. »
Lavi fixa Bookman un long moment, l'engourdissement de plutôt suintant de ses membres comme un vieil ami. « Je vais bien. Je peux prendre soin de moi. » Puis il disparu derrière la porte et la verrouilla.
La lampe dans la salle de bain se consumait doucement, éclairant faiblement la pièce. Même avec la faible lueur, Lavi pouvait voir les bleus se formant sur sa peau. Il regarda dans le miroir et trouva ses épaules et son cou couvert de marques rouges et noirs de différentes tailles et étendues. Retirant ses vêtements, les mêmes marques se trouvaient sur ses hanches, celles-ci étaient toutes symétriques. Lavi passa ses propres doigts le long d'elles, frissonnant quand le souvenir des mains de Tyki sur ses hanches resurgit.
Secouant sa tête, il fit couler un bain. Il attendit que la baignoire soit pleine, Lavi évitant de regarder son reflet dans le miroir. Les bleus et les morsures parcourant sa peau lui rappelant seulement sa rencontre avec Tyki pas moins de quelques heures plus tôt. Avec son esprit de nouveau concentré, il réalisa à quel point c'était une erreur. Bookman avait raison. Il avait été stupide, mais dans l'excitation du moment, Lavi n'avait pas été capable de s'empêcher d'aller plus loin avec Tyki et l'avait laissé avoir son corps comme si ce n'était rien qu'un morceau de chair inutile avec lequel jouer.
Lavi glissa dans la baignoire et coula dans l'eau chaude, lavant sa peau avec un gant de toilette et du savon. Même après avoir nettoyer le sperme séché et la sueur, il continua de frotter sa peau, rendant sa chaire rouge et irrité à cause de la friction. Il avait essayé d'utiliser Tyki pour ne plus penser à l'Ordre, mais maintenant il ne pouvait plus enlever Tyki de son esprit. Lavi frotta le gant de toilette plus fortement sur sa nuque tendue, grimaçant à la douleur quand il frappa l'un des bleus les plus profonds.
Tout ce qu'il voulait c'était oublier. Pourquoi cela devait-il être si dur ?
