Et oui je sais, j'avais mis la fic comme finie, mais vu que Muriel m'a demandé une suite et que j'avais de toute façon de quoi faire, me revoilà!

Merci à 2patatesdansunmanteau de suivre cette histoire ! Je suis ravie qu'elle plaise!

Bon, disclaimer : Fic entièrement basée sur des faits réels, donc probablement OOC oops. Mais ça c'est depuis le premier chapitre, donc vous aviez peut-être remarqué. J'avas besoin d'écrire pour extérioriser, et Alec est le perso sur lequel j'écris le plus en ce moment donc c'est tombé sur lui (et ça va assez bien).

Je ne sais pas si j'écrirai une suite ou non, je pense que ça se tient seul comme ça donc à voir, vu que cette fic a principalement comme but de faire subir à Alec ce que je subis (parce que je suis une auteure adorable et bienveillante envers mes personnages de toute évidence xD)

Bonne lecture !


- Tu comptais me le dire un jour ?

La voix de Magnus était glaciale. Après tout ce qu'ils avaient traversé, Alec frissonna en l'entendant. Il ne savait toujours pas comment il s'était trahi. Sa façade aurait dû être parfaite, depuis le temps qu'il la perfectionnait.

Mais vraiment, à quoi s'attendait-il ? Alec n'avait toujours eu qu'une seule compétence suffisamment développée pour être considérée comme une expertise et c'était le tir à l'arc. Qu'il ait pensé pouvoir tromper son monde relevait davantage de l'hubris. La preuve en était ce soir-là.

Serrant les dents, Alec resta silencieux. Il doutait que rajouter un autre mensonge apaiserait la situation. Magnus lui laisse plusieurs longues minutes pour répondre, sans succès.

Soupirant, Magnus s'affaissa dans le sofa. Il était tellement fatigué, et comment pouvait-il aider Alec si celui-ci ne le laissait pas faire ?

- Je crois que tu devrais rentrer à l'institut pour ce soir. Reviens me voir quand tu seras prêt à en parler, je ne souhait vraiment que ton bonheur.

Prenant les mots pour ce qu'ils étaient – l'ordre de partir – Alec carra les épaules, saisit ses affaires et sortit du loft.

Ce n'était clairement pas la façon dont il avait souhaité finir la soirée, mais il n'imposerait pas sa présence à Magnus s'il ne voulait pas de lui.


Il se retrouva dans les jardins de l'institut. Il n'avait pas sommeil, et sa chambre lui paraissait austère de toute façon. Alors il se réfugiait ici pour fuir ses frère et sœurs. Personne n'avait besoin de savoir que Magnus et lui avaient quelques problèmes, et encore moins si cela risquait d'entacher la vision de leur leader actuel.

De toute façon, il ne voulait pas de leur pitié. Il avait réussi à décevoir Magnus tout seul, alors il trouverait la solution seul également. Il entendit du bruit derrière lui et se tendit. D'habitude, personne ne venait par ici.

- Ce n'est que moi, s'excusa Clary en s'asseyant non loin de lui.

Alec ravala ses paroles peu sympathiques. Peut-être qu'en étant encore plus taciturne qu'a son habitude, elle le laisserait en paix.

Mais apparemment non.

- Je voulais vérifier comment tu allais, expliqua Clary après plusieurs minutes de silence. Après toute cette histoire avec Valentin -

- Tu veux dire quand mon parabatai est presque mort ? coupa Alec presque méchamment. Je suis toujours convaincu que tu en sais plus que tu ne le dis.

Clary arrêta soudainement de bouger, confirmant les doutes d'Alec. Il n'était pas vraiment en colère, pas alors qu'il savait que Jace avait eu une seconde chance grâce à elle.

Mais une petite voix au fond de son esprit connaissait maintenant le prix à payer lorsqu'un des deux parabatai mourait et lui faisait payer son comportement passé au centuple.

Voilà ce à quoi il était prêt à condamner Jace, voilà le genre de personne qu'il était.

Une autre se moquait de lui parce que connaitre le prix que Jace paierait ne réussissait tout de même pas à le faire changer d'avis.

Il était pathétique et Clary était bien la dernière personne qu'il pouvait critiquer à l'heure actuelle.

Il soupira, s'excusa pour ses paroles mais ne continua pas la conversation. Il savait qu'il ne pouvait pas dormir, mais il prétendit vouloir dormir quelques heures avant sa patrouille matinale pour échapper à Clary.


Plusieurs jours plus tard, et la vérité qu'il avait lâché à Magnus prenait de plus en plus vie. Il ne pouvait pas vivre sans lui. Il savait que c'était sa faute s'ils s'étaient embrouillé, et depuis, Magnus avait été plus que compréhensif, envoyant un message chaque jour pour l'assurer qu'il attendait son retour avec impatience.

Tu me manques, Alexander.

Je pense à toi.

Ne me repousse pas.

Ce coucher de soleil est magnifique, mais pas autant que toi.

Ce grand lit est vide sans ta présence.

Et Alec ne savait pas comment réagir. Il savait gérer la déception, et les attentes inassouvies chez ses parents. Il appréciait l'amour vache entre lui et Jace, ou lui et Izzy. Mais autant de gentillesse et de compréhension le laissait sans défense.

Qu'on le frappe, qu'on l'insulte ou qu'on l'humilie s'il le fallait. Cela faisait mal mais il avait connu cela toute sa vie.

Mais entendre qu'il était pardonné, qu'on l'aimait et qu'on était fier de lui ? Cela n'allait pas. Ce devait être un mensonge ou de la pitié. Il n'était qu'Alec, chasseur d'ombre normal, incapable de gérer ses émotions alors même que c'était la première chose qu'on leur apprenait.

Comment pouvait-il mériter ces éloges alors qu'il ne faisait que le strict minimum ? Et encore…

Je serai là et j'attendrai autant qu'il le faudra.

Il plaqua son oreiller contre son visage, mordant dedans de toute ses forces pour retenir ses cris et ses sanglots.

Mais qu'on l'achève une bonne fois pour toute !


Finalement, il avait craqué.

Debout devant la porte du loft, il serrait et desserrait les poings. Il hésitait à toquer, sachant très bien ce qui l'attendait de l'autre côté. Magnus voulait parler. Il voulait un peu d'honnêteté de sa part.

Mais Alec n'avait jamais fait ça. Comment était-il censé s'y prendre ?

Finalement, incapable de supporter son cœur qui battait la chamade au point de lui donner la nausée, il envoya valser sa conscience et frappa lourdement la porte en bois.

Elle s'ouvrit presque immédiatement.

Magnus était là, sans maquillage, mal coiffé et en robe de chambre. Il était dans un état déplorable, à cause d'Alec.

Il était clair qu'il l'avait senti arriver et lui avait offert sa chance pour partir, mais maintenant que la porte était grande ouverte, Alec n'avait plus d'autre choix que d'avancer.

Posant ses armes dans l'entrée, il hésita sur le seuil du salon. Il jeta un coup d'œil à Magnus qui le suivait silencieusement, prêt à suivre son exemple semblait-il.

Après plusieurs minutes à se tenir là en silence, Magnus approcha lentement. Alec se tendit malgré lui. Autant dire que les derniers jours avaient été pauvres en contact physique et avoir Magnus si prêt de lui était de la torture.

Il s'arrêta à un bras de distance. L'annulaire d'Alec eut un petit sursaut, preuve qu'il se faisait violence pour ne pas attraper Magnus et l'étouffer contre lui. Mais cela n'aurait pas été Magnus s'il ne voyait pas jusqu'au moindre petit détail.

Il tendit la main, hésitant quelques secondes. Alec la fixa sans comprendre. Il n'avait rien à lui donner.

La main retomba contre la cuisse de Magnus, et celui-ci se détourna pour s'asseoir sur le sofa, invitant Alec à en faire de même.

Inspire, expire.

Il pouvait le faire.

Il s'assit au bord du sofa, les pieds fermement planté dans le sol. Il tourna la tête en direction de Magnus, attendant la suite.

- Comment vas-tu ?

Un sourire franc s'afficha sur le visage d'Alec en entendant le son de la voix de Magnus pour la première fois depuis presque une semaine. Haussant les épaules de façon nonchalante, il répondit par la positive avant de se justifier en racontant la dernière bêtise de Jace.

Magnus eut un sourire tendre qui fit scintiller ses yeux avant qu'il ne revienne à la réalité, fronçant légèrement les sourcils.

- Alexander… Tu sais que je t'aime, même si je ne le dis pas souvent en premier ? Il attendit de voir Alec hocher la tête en confirmation avant de continuer. C'est parce que je t'aime que je m'inquiète.

Alec baissa les yeux, incapable de soutenir le regard sincère de Magnus. Il savait exactement à quoi s'attendre en revenant, mais cela lui faisait tout de même l'effet d'un coup de poing.

Peut-être qu'il ferait mieux de mettre fin à leur relation pour éviter à Magnus de souffrir davantage ? Il ne pouvait de toute façon pas lui offrir ce qu'il voulait.

Une de ses mains se saisit de son stele, caressant la pointe mécaniquement par automatisme. La texture rugueuse lui permit de garder son calme malgré la situation.

- Magnus…

Il se racla la gorge, cherchant des yeux quelque chose d'autre que le regard doré face à lui pour garder le contrôle de ses émotions.

- Je vais bien, finit-il par déclarer pitoyablement après plusieurs minutes à chercher comment se justifier.

Il ne savait pas comment Magnus avait pu voir à travers sa façade après tout. Que pouvait-il dire qui le rassurerait sans risquer de s'exposer davantage ? Et puis, il n'était pas le plus important dans cette relation. Il suffisait de rassurer Magnus à nouveau comme il l'avait fait après l'épisode avec Iris et tout retournerait à a normale.

N'est-ce pas ?

- Vraiment ? demanda simplement Magnus.

Il le laissa libre de répondre come il le voulait pendant plusieurs minutes qui s'étirèrent douloureusement. Alec se concentra sur le mouvement répétitif de son pouce contre sa stèle, lâchant une pauvre « désolé » sans répondre.

- Alexander… Tu es bien sur libre de choisir ce que tu me confies, ou non. Je suis heureux de t'écouter quoi que tu aies à dire. Et j'ai l'impression que tes inquiétudes te laissent croire que ce que tu vas me dire me blessera ou gâchera ma journée. Laisse-moi t'assurer que t'écouter ne représente en rien un poids.

Alec déglutit douloureusement, essayant de faire disparaitre la boule dans sa gorge. Pourquoi avait-il fallu qu'il tombe amoureux de cet homme ? Comment était-il censé répondre à cela ? Dire merci et s'en aller ?

Il n'était pas en état d'avoir cette conversation, pas du tout. Il serra son poids, imprimant dans sa chair les contours de la stèle qu'il serrait toujours. Il se releva sans crier gare, tanguant quelques secondes avant de se stabiliser. Il ne pouvait pas rester là.

Marmonnant une piètre excuse, il partit en courant, laissant ses affaires derrière lui et ne s'arrêtant que lorsqu'il eut atteint sa chambre sans rencontrer personne.


Après une nuit presque blanche et des cauchemars qui semblaient s'amuser à le torturer de la pire des façons, Alec se força à reprendre son masque de leader sans faille avant de rejoindre son équipe dans le centre des opérations.

Il avait un devoir, il ne comptait pas échouer.


- Tu le pensais ? Ou tu voulais juste me dire ce que je voulais entendre ?

A bout de souffle, Alec n'avait pas réfléchi avant de poser la question à peine avait-il mis un pied dans le loft – et cette fois encore, il était passé par l'escalier de secours.

Magnus tressaillit en l'entendant derrière lui soudainement mais se reprit rapidement.

- Bien sûr. Je ne promets pas d'avoir de conseil ou de réponse, mais je suis là pour toi.

Et Alec s'était attendu bien sur à cette réponse. Mais ce qui le surprit fut la sincérité sans borne qu'il percevait dans chacun des gestes de Magnus.

Que ce soit l'embrassade avortée pour son confort, la fin du charme qui masquait ses vrais yeux ou la façon dont il semblait peiner à garder son calme en parlant.

Et Alec était tellement fatigué. Il se débattait depuis si longtemps, il voulait juste que la douleur s'arrête alors il s'effondra contre le mur et se laissa glisser, abandonnant le combat.

Les larmes recommencèrent à couler, et il essaya bien sur de les étouffer mais ses mains tremblaient, son souffle se saccadait et il parvenait à peine à retenir ses cris. Le peu de contrôle qu'il avait eu l'avait abandonné sans cérémonie.

La bouche grande ouverte à la recherche d'oxygène mais la gorge serrée, le premier sanglot lui arracha presque la poitrine. Magnus tombant à genoux près de lui fut le dernier souvenir clair qu'il eut avant de baisser la tête entre ses jambes, il passa ses mains dans ses cheveux et serra. La douleur ne lui permit pas de se réancrer dans la réalité, mais au moins ses mains arrêtaient de trembler, ses joints probablement blanchis par la force qu'il exerçait.

C'était trop pour lui.


La sensation agréable du satin sous ses doigts le réveilla plus rapidement que le soleil qui insistait contre ses paupières. Grognant en tournant le dos pour fui run peu de cette lumière agressive, il laissa échapper un soupir de soulagement quand les rideaux presque opaques se refermèrent.

Puis il gémit en se rappelant des événements de la veille. Il avait su qu'il était chez Magnus – qui d'autre avait des draps aussi doux au toucher ? – mais après le spectacle de la veille, il n'avait pas hâte de la discussion qui se pointait à l'horizon.

- Shh… tout ça peut attendre encore un peu. Est-ce que je peux utiliser ma magie pour t'aider un peu ?

Alec hésita, mais l'idée de pouvoir penser clairement sans ce marasme du en parti à son éclat de la veille le convainquit.

Il hocha la tête, laissant la magie le rendormir en douceur.


Magnus était dans la cuisine, le regard fixé sur sa tasse de café. Il n'avait pas l'air d'avoir beaucoup dormi, ajoutant à la culpabilité d'Alec. Aussi silencieusement qu'il le pouvait, il resta quelques minutes à l'observer, essayant de deviner son humeur.

Il fallait qu'ils parlent. Alec avait été suffisamment lâche jusque-là. Magnus ne méritait pas ça.

- Bonjour.

Il grimaça en voyant Magnus sursauter. Il passa une main dans ses cheveux pour se donner une contenance en attendant la réaction de Magnus.

Celui-ci eut un pauvre sourire triste et tira une chaise à ses côtés dans une invitation silencieuse. Tirant son t-shirt pour couvrir davantage de peau là où elle n'était pas couverte par son boxer, Alec s'assit sans protester. Il essaya de rester aussi immobile que possible, manquant de repère pour s'orienter dans cette situation.

Jetant un regard rapide à Magnus, Alec se mordit la lèvre en voyant qu'il devrait initier les choses cette fois-ci.

Ce n'était pas une conversation qu'il voulait avoir au petit-déjeuner – ce n'était pas une conversation qu'il voulait avoir tout court – mais il fallait bien faire preuve de courage à un moment ou un autre.

Alors il se lança.

A peu près.

Il ne savait pas quoi dire à propose de sa situation, mais il savait exactement ce qu'il avait à se reprocher vis-à-vis de Magnus, alors il s'excusa et expliqua du mieux qu'il le pouvait que ce n'était rien de personnel.

- Ce n'est pas que je ne voulais pas t'en parler, après tout, tu as déjà deviné une partie même si j'ai tout fait pour le cacher, remarqua amèrement Alec après un moment. Mais je n'en ai jamais parlé à quiconque, je ne sais pas comment je pourrais un jour dire certaines choses.

Magnus l'écoutait attentivement. Il savait très bien que les vieilles habitudes étaient les plus dures à tuer, et après une vie entière à se comporter d'une façon – 20 ans ou 400 ans, quelle différence après tout puisque ce qui comptait était qu'ils n'avaient jamais rien connu de différent – il se doutait qu'il faudrait du temps et de la patience pour aider Alec.

(Il en faudrait certainement pour aider Magnus à se débarrasser de certaines habitudes également.)

Mais il était fier de voir Alec faire le premier pas de lui-même. Ou du moins, arrêter de fuir Magnus et le laisser l'aider.

- Est-ce que je peux faire quoi que ce soit pour aider ?

Alec haussa les épaules en essayant de retenir ses larmes. Magnus en faisait déjà tellement pour lui, ce n'était pas juste de demander toujours plus. Mais bien sûr, ce ne serait pas lui s'il acceptait simplement de se laisser faire.

- Un câlin ?

Alec prit une inspiration pour ne pas se ridiculiser davantage mais hocha tout de même la tête, laissant Magnus se lever et l'attirer dans ses bras pour une étreinte chaleureuse.

Il referma ses bras autour de Magnus et se cramponna à lui, effrayé à l'idée de le perdre maintenant que l'image qu'il pouvait avoir de lui s'était encore plus ternie.

- Et je suis fier de toi, promit Magnus en posant un baiser contre sa tempe. Tellement fier de voir que tu ne m'as pas repoussé aujourd'hui.

Alec ferma les yeux, laissant les mots couler contre sa peau. Il ne les méritait pas. Pas alors qu'il avait à peine fait le strict minimum pour sauver sa relation avec Magnus.

Mais pour aujourd'hui, il ne le corrigerait pas.


Funfact: 100% des dialogues entre Magnus et Alec sont copiés collés de dialogues que j'ai eu avec des gens réels parce que c'était logique d'écrire la suite sur ce qui a suivi les événements ayant inspiré le premier chapitre. Et oui, je sais que j'ai de la chance d'avoir quelqu'un qui me traite avec autant de bienveillance que Magnus traite Alec dans cette fic :D