Disclamer : Ni Supernatural, ni l'histoire ne m'appartiennent

Titre : Crash and Burn

Auteur : Marianna Morgan

Traducteur : Ange Phoenix

Bêta : /

Résumé : AU - Hurt!Sam (17 ans) / Big Brother!Dean (21 ans) / John sympa / Bobby génial - C'était l'un des pires cauchemars de Dean : son petit frère prisonnier d'une voiture en feu.


Crash and Burn


Au cours des semaines suivantes, Winchester et Fils s'est fait une place plus permanente sur le circuit de course du comté de Douglas. En fait, tout le monde en ville savait que les deux garçons de John participaient à des courses, que le plus âgé d'entre eux gagnait généralement, et que tous trois célèbraient toujours l'événement par un dîner au Roadhouse. Même le commerce du bistrot à hamburgers était en plein essor, car les fans y affluaient après chaque course, désireux d'interagir avec les « Winning Winchester » - une expression inventée par les journaux et les commentateurs sportifs de Lawrence.

Bobby se joignait également à la famille partout où elle allait et contribuait à leur statut de célébrité locale en continuant à consacrer son temps et son attention à Sam, ce qui suscitait des rumeurs selon lesquelles le cadet de John était peut-être celui qu'il fallait surveiller puisque la Légende elle-même voyait clairement quelque chose dans le gamin.

Sam se moquait de la question lorsqu'une journaliste l'interrogea à ce sujet avant une course. "C'est bien que les gens pensent ça, mais je ne le vois pas". Il jeta un coup d'œil à Dean qui se tenait à côté de lui. "Je ne pense pas que je serai un jour meilleur conducteur que ce type." Il heurta son épaule contre celle de son frère pour appuyer ses dires et offrit à la caméra un sourire à fossettes. "Je suis juste reconnaissant d'avoir l'opportunité de courir et de passer du temps avec lui et notre père."

La façon dont la journaliste d'une trentaine d'années fixait Sam après sa réponse donna envie à Dean de lui rappeler que le gamin n'avait que 17 ans.

D'accord, madame. Dégage, pensa-t-il alors que Sam se rapprochait de lui - un signe certain que son petit frère était mal à l'aise.

Mais la journaliste manqua le signal de Sam... et le regard de Dean.

"Eh bien, avec une réponse comme ça, je suppose que nous savons qu'au moins une rumeur est vraie..." Elle fit une pause avec un sourire qui était un peu trop coquet au goût de Dean. "Tu es un amour. Et mignon en plus de cela."

Sam émit un rire nerveux et se rapprocha encore plus de son grand frère. Il était habitué aux avances - surtout depuis qu'il avait atteint le rang de pilote de course - mais ces avances ne venaient généralement pas de quelqu'un qui avait le double de son âge et ne se produisaient pas en direct à la télévision. Ses joues brûlaient d'embarras alors qu'il se raclait la gorge et dégageait sa frange de son visage.

Les signes d'un petit frère mal à l'aise ne cessaient de s'accumuler, et Dean était à deux doigts de dire à cette femme où elle pouvait se mettre son micro lorsque Sam retrouva sa voix.

"Um... merci, madame."

"Oh, mon Dieu. Belle allure et bonnes manières", ronronna la journaliste en caressant le bras de Sam, poussant Dean à achever cette discussion.

"C'est de famille », lui dit-il, en se plaçant devant son petit-frère pour le protéger de cette femme qui n'avait aucune notion des limites et de l'espace personnel. Il ne voulait pas embarrasser Sam encore plus en faisant une scène, mais trop c'était trop.

Il y avait alors eu un silence gênant alors que la journaliste recevait finalement le message de Dean de se retirer et de garder ses mains pour elle. Elle acquiesça et sourit, essayant de désamorcer la situation puisqu'elle connaissait les rumeurs à ce sujet, elle aussi.

Le frère aîné de Sam était également agréable à regarder, mais c'était là que s'arrêtaient leurs similitudes. Dean n'avait pas la réputation d'être doux ou bien élevé. Sa personnalité était plus abrasive, plus conflictuelle. Il ne se contentait pas de botter les fesses sur la piste de course, il était également connu pour botter les fesses des gens. Elle connaissait au moins deux bagarres que Dean n'avait pas commencées, mais qu'il avait terminées. Ses adversaires avaient boité en ville pendant des semaines avec des yeux beurres-noirs et des lèvres abîmées.

Le sourire de la journaliste s'effaça alors que Dean continuait de la fixer. Elle était déconcertée par l'intensité de son regard, mais elle ne pouvait s'empêcher de remarquer que ses yeux étaient magnifiques même lorsqu'il était en colère.

"On a fini ?"

C'était formulé comme une question... mais ce n'en était pas une pour autant. Dean Winchester entraînait déjà son petit frère loin des lumières, de la caméra et surtout d'elle.

"Oui, bien sûr", répondit-elle, désespérée de sauver son interview en direct. "Après tout, vous avez une course à préparer."

"A gagner", corrigea Dean par-dessus son épaule avant de disparaître dans la foule. Il suivit Sam jusqu'à leur caravane et secoua la tête avec dégoût lorsque leur père leva les yeux de l'endroit où il était penché, c'est-à-dire, sous le capot de la voiture de Dean. "Putain, c'est incroyable..."

John cligna des yeux à la remarque, puis se redressa de toute sa hauteur en évaluant ses fils - un Dean énervé et un Sam calme. La combinaison pouvait résulter de plusieurs scénarios différents. Aucun d'entre eux n'était bon.

"Que s'est-il passé ?"

"Oh, rien. Juste une autre rencontre avec une couguar."

John sourit au ton de Dean, bien qu'il soit clair que son aîné n'était pas amusé... ce qui signifiait que cette fois la couguar avait jeté son dévolu sur Sam. "Ça vient avec la popularité, les garçons..." rappella-t-il, bien conscient de l'attention qu'un pilote de course pouvait attirer, qu'il le veuille ou non. Il sortit un chiffon de sa poche arrière et essuya la graisse de ses mains avant de jeter un coup d'œil à son cadet. Le gamin avait l'air un peu choqué. "Tu vas bien ?"

"Oui, monsieur", répondit Sam. "C'était juste... bizarre."

"C'était déplacé", s'insurgea Dean. "Si elle voulait me draguer, très bien. Mais une femme adulte ne devrait pas draguer un enfant."

Surtout ton enfant, pensa John avec une pointe de sourire parce qu'il savait que c'était comme ça que Dean voyait Sam - en partie comme son petit frère, et en partie comme son enfant.

C'est ce qui arrive quand un enfant de quatre ans aide à élever un bébé après la mort de sa mère ; les rôles s'estompent et les attachements deviennent profonds.

Sam soupira. "Peut-on parler d'autre chose ?"

"De quoi ?" demanda Bobby, en contournant le coin de la caravane et en rejoignant leur conversation. "Comme le fait que vous allez vous éclater sur la piste ce soir ?"

Sam sourit. "Bobby ! Tu as réussi !"

"Enfin", répondit Bobby avec un grognement irrité. "La circulation était une saloperie. Je quitte la maison cinq minutes plus tard que d'habitude et je finis avec 30 minutes de retard."

Sam haussa les épaules. "Ce n'est pas grave. Je suis juste content que tu sois là."

"Je ne voudrais pas manquer ça, petit. Quelqu'un doit t'entraîner sur la piste ce soir, et je ne pense pas que ton père puisse porter deux casques."

"J'allais essayer", admit John, reconnaissant qu'ils n'aient pas à recourir au plan B. Il savait que ses amis des autres équipes de course se proposeraient s'il le demandait, mais il ne faisait pas confiance à n'importe qui avec son petit. La personne qui serait à l'écoute de Sam devait être un mélange parfait de fermeté et de douceur, et Bobby Singer maîtrisait cet équilibre.

"Vous avez raison. Je suis génial", acquiesça Bobby comme s'il pouvait lire dans les pensées de John.

John rigola. "Parfois », admit-il. "Mais la plupart du temps, tu es un emmerdeur."

"Pareil."

John ricana à nouveau, se souvenant que Mary lui avait demandé pourquoi les hommes préféraient échanger des insultes avec leurs amis plutôt que de s'avouer ce qu'ils pensaient l'un de l'autre.

"C'est ce que nous sommes en train de dire", lui avait-il répondu.

Mary avait roulé des yeux avec un air dubitatif avant de sourire et de l'embrasser.

Elle l'embrassait et le soutenait toujours, et surtout, elle l'aimait.

Ces jours-là lui manquaient.

Elle lui manquait.

Le sourire de John s'effaça, avant de revenir en regardant les deux personnes que Mary avait laissées derrière elle pour que sa vie vaille la peine d'être vécue même après son départ : ses fils.

Sam et Dean clignèrent des yeux en parfaite synchronisation avant de parler à l'unisson. "Quoi ?"

John n'avait pas les mots pour leur dire à quel point il les aimait ou à quel point il aimait leur mère... s'il le faisait, et il ne le ferait probablement pas. Ce n'était ni le lieu ni le moment de faire un discours mielleux, alors il fit ce qu'il faisait habituellement lorsqu'il se sentait émotif : il change de sujet, mais cette fois-ci, il le fit sans dire un mot en inclinant la tête vers une voiture, puis vers l'autre.

Sam fronça le nez. La séparation forcée avant une course était prévisible à ce stade, mais ce n'était pas devenu plus facile pour autant. Il jeta un coup d'œil à Dean. "Je déteste cette partie."

Dean acquiesça aux mots chuchotés. "Moi aussi, Sammy." Il sourit et ébouriffa les cheveux du petit. "Mais je te verrai plus tard... sur la piste... dans mon rétroviseur."

Sam lui rendit son sourire parce qu'il savait que Dean le taquinait, mais ses mots lui faisaient mal. Ça craignait de se faire rappeler qu'il finissait toujours derrière son grand frère.

Dean le regarda, en plissant les yeux comme s'il sentait qu'il avait touché un point sensible, mais Sam secoua la tête, rejetant l'inquiétude de son frère de la meilleure façon qu'il connaissait.

"Abruti."

"Salope."

"Les garçons..."

Les deux frères sourirent au ton d'avertissement de John, tandis que Bobby reniflait.

"Allez, mon petit...", appela-t-il en faisant signe à Sam de le suivre.

Sam rassura Dean en lui donnant un coup de poing dans l'épaule avant de rejoindre Bobby de l'autre côté de la caravane.

Une heure plus tard, les frères étaient dans leurs voitures et sur la piste, attendant le drapeau vert. L'annonceur avait terminé les présentations et divertissait la foule avec des questions sur le jargon de la course pendant qu'ils attendaient que le signaleur et les autres officiels prennent leurs positions.

Debout sur la ligne de touche, les bras croisés sur sa poitrine, Bobby écoutait Sam respirer dans son casque. Le gamin semblait aller bien lorsqu'il était arrivé dans la fosse, mais une fois séparé de Dean, le plus jeune des Winchester s'était renfermé et était devenu de mauvaise humeur.

Une partie de Bobby - celle qui croyait aux licornes - pensait qu'il n'y avait pas lieu de s'inquiéter. Sam était un adolescent, et les adolescents avaient des sautes d'humeur sans raison apparente. Mais l'autre partie de Bobby, celle qui vivant dans le monde réel, savait que quelque chose n'allait pas. D'habitude, Sam ne se fermait pas à moins que quelque chose ne le dérange.

Bobby se gratta la barbe, essayant de décider s'il devait titiller l'ours proverbial... ou dans ce cas, l'ourson. Il esquissa un sourire à cette idée, puis se ravisa car c'était sérieux. Sam avait réussi à terminer chaque course sans incident, mais il restait malgré tout un débutant. Il était toujours le pilote le moins expérimenté sur la piste et il devait être concentré, avoir la tête claire, sans être distrait par ce qui le préoccupait.

Bobby hocha la tête en accord avec lui-même et ajusta son embout pour commencer le délicat processus de démêler un mystère. "Hey, petit. Tu vas bien là-bas ?"

"Ouais."

"T'es sûr ?"

"Ouais."

Bobby secoua la tête ; un sourire affectueux se dessina sur ses lèvres parce que ce gamin ne savait pas mentir. "Sammy..." dit-il, n'utilisant le surnom que lorsqu'il voulait adoucir les défenses du gamin. "Tu vas devoir t'améliorer en matière de mensonge, fiston, si tu veux m'en glisser un."

Sam expira un rire doux et réticent, et Bobby sut que c'était son ouverture. C'était sa chance d'en savoir plus.

"Ecoute, petit..." commença-t-il, en gardant un œil sur le poste du signaleur. "Il n'y a que toi et moi sur cette chaîne, alors arrêtons les conneries. Dis-moi ce qui ne va pas."

"Rien ne va vraiment mal", répondit Sam, bien que son ton ne soit pas convaincant. "J'ai juste..."

Bobby attendit qu'il termine.

"Je ne sais pas."

"Je pense que si," répliqua Bobby. "Tu ne veux juste pas le dire."

"Ouais. Je veux dire... je suppose."

L'incertitude confuse dans la voix du gamin ne faisait que renforcer l'inquiétude de Bobby. "Allez, mon petit. Dis-le-moi. Oncle Bobby écoute."

Sam lâcha un son amusé, puis soupira. "Je ne pense pas que tu vas aimer ça. Je sais que Dean n'aimerait pas. Ou papa."

"Essaie avec moi pour voir."

Sam soupira à nouveau ; le souffle relâché était fort et rude dans l'oreillette.

Bobby arqua un sourcil, se demandant ce que ce gamin pouvait bien avoir en tête pour ne pas lui dire directement. "Sam, dis juste..."

"Je veux commencer à frotter."

Bobby cligna des yeux devant cette déclaration inattendue, mais résista à l'envie de refuser immédiatement, car cela ne ferait qu'accentuer le silence de Sam.

"Bobby ?"

"Je t'ai entendu", répondit Bobby tout en continuant à surveiller le poste du signaleur. "Je me demande juste pourquoi."

"Pourquoi pas ? Dean le fait."

Bobby sourit, se demandant si ce petit frère cesserait un jour d'essayer d'être comme son grand frère. "Il ne l'a pas fait trois semaines après le début de sa carrière de pilote." Il fit une pause, laissant le gamin y réfléchir. "Devenir un pilote chevronné prend du temps, Sam. Donne-toi du temps."

Sam ne répondit pas, et Bobby ne put dire s'il faisait la moue ou s'il réfléchissait. S'il pouvait voir le gamin, il le saurait, mais -

"Je ne veux pas toujours finir dernier."

Cette confession brisa le cœur de Bobby. Seul ce gamin pouvait faire ça.

"Je veux me défendre sur la piste et aller de l'avant. Je veux rendre papa fier, comme Dean. Je veux..." Sam prit une respiration tremblante. "Je veux rendre Dean fier."

"Sam. Ils sont fiers", lui dit Bobby, qui avait besoin que le gamin croie ces mots. "Tu m'entends ? Peu importe où tu termines. Que tu sois premier, dernier ou entre les deux, ton frère et ton père sont très fiers de toi. Et moi aussi."

"Merci de dire ça, mais..." Sam soupira une fois de plus. "Tu es juste gentil, oncle Bobby."

Bobby fit la grimace. "Depuis quand je suis gentil ? Je suis le vieux grincheux, tu te souviens ?" Il entendit Sam sourire, et il aimerait pouvoir lui faire un câlin. "Écoute, petit..." dit-il, sachant qu'ils devaient conclure la conversation puisqu'il pouvait voir le porteur de drapeau déployer le tissu vert pendant qu'il parlait. "Je comprends ce que tu dis. Tu veux te dégourdir les jambes sur la piste, et il n'y a rien de mal à ça. Se frotter, c'est courir, et tous les bons pilotes savent le faire. Je te demande juste d'attendre. Attends qu'on puisse en discuter avec ton frère et ton père. Attends qu'on puisse t'emmener sur une piste d'essai pour t'entraîner. Parce que crois-moi, si tu te précipites, ça ne va pas bien se terminer."

"Je sais", admit Sam. "Papa et Dean seraient tellement énervés."

"C'est un euphémisme", fit remarquer Bobby, qui n'était même pas sûr qu'il y ait un mot pour décrire la colère des Winchester plus âgés si leur cadet tentait quelque chose d'aussi dangereux et stupide sur la piste. "Et ne m'oublie pas."

"Je sais", répéta Sam. "Tu serais en colère, toi aussi."

"Encore un euphémisme", répondit Bobby. "Mais Sam... Je ne parle pas de ça. Si tu essaies de faire une manœuvre sans t'entraîner d'abord, tu pourrais te blesser ou..." Il s'arrêta, hésitant à ajouter la deuxième partie de son avertissement parce qu'il savait à quel point Sam était sensible à la façon dont Mary est morte... mais le gamin avait besoin de l'entendre. "mourir."

Sam n'émit aucun son pendant plusieurs secondes. Bobby ne pouvait même pas l'entendre respirer.

"Sam."

"Je comprends."

Le ton détaché de Sam était comme un coup de poing dans les tripes. Bobby ne voulait pas contrarier le gamin avant une course, mais bon sang, il fallait le dire. "Je ne veux pas qu'il t'arrive quoi que ce soit, mon petit. Et je sais que tu ne veux pas qu'il arrive quelque chose à quelqu'un d'autre à cause de ce que tu as fait."

"Non, monsieur", acquiesça Sam, et Bobby pouvait dire que la possibilité de blesser d'autres personnes avait eu plus d'impact sur le gamin que la probabilité d'être lui-même blessé.

Mais Bobby savait aussi que Sam était têtu. S'il y décidait de faire quelque chose, il s'y tenait. Peu importe les conséquences.

La réalité de cette vérité suffit à donner à Bobby l'envie de retirer Sam de la course ou au moins de passer sur la chaîne de John et Dean pour voir s'ils pouvaient faire entendre raison à leur cadet. Mais il était déjà trop tard pour ces deux options. Le signaleur leva le drapeau vert quand Bobby parla.

"Sam. Dis-moi qu'on a un accord. Pas de frottement ce soir."

Il savait que Sam l'avait entendu, mais le gamin ne répondait pas alors que le drapeau tombait et que la course commençait.


Et voici le quatrième chapitre de cette fanfiction !

Ca me fait drôlement plaisir de reprendre cette fanfiction, et surtout, de vous retrouver !

Surtout, n'hésitez pas à nous rejoindre sur notre discord pour discuter et notamment décider des prochaines traductions : h.t.t.p.s : / / discord . gg / zFp2PHTxDR

Merci d'avoir lu et à très vite !