Disclamer : Ni Supernatural, ni l'histoire ne m'appartiennent

Titre : Crash and Burn

Auteur : Marianna Morgan

Traducteur : Ange Phoenix

Bêta : /

Résumé : AU - Hurt!Sam (17 ans) / Big Brother!Dean (21 ans) / John sympa / Bobby génial - C'était l'un des pires cauchemars de Dean : son petit frère prisonnier d'une voiture en feu.


Crash and Burn


Alors que Nick partait, une foule s'était rassemblée pour assister à la scène. Le départ de Nick devrait signifier que le spectacle était terminé, mais le public ne se dispersa pas. Il s'attarda, impatient d'assister au deuxième acte - la confrontation entre les frères.

Et ils n'avaient pas eu besoin d'attendre longtemps.

Une fois Nick partit, Dean s'en prit à Sam avec une intensité qui fit frémir les spectateurs. "C'est quoi ce bordel ?"

C'était la même question que Nick lui avait lancée à la figure, mais les mots étaient plus forts venant de Dean. Sam aimerait avoir une explication. Il aimerait pouvoir expliquer comment et pourquoi se frotter sans entraînement semblait être une bonne idée, mais il savait que ça n'avait plus d'importance maintenant. Tout ce qu'il dirait semblerait stupide parce qu'il était stupide. Il avait été stupide et imprudent et cela aurait pu coûter à son frère plus qu'une simple voiture détruite.

Sam jeta un coup d'œil au véhicule toujours accroché derrière la dépanneuse, constatant l'étendue des dégâts - le pare-brise brisé, l'aile fissurée, le pare-chocs défoncé, le panneau de custode écrasé. La voiture avait l'air de s'être battue avec un bulldozer... et d'avoir perdu.

"Réponds-moi !" hurla Dean, irrité par le silence de Sam.

Sam secoua la tête parce qu'il ne savait pas quoi dire, et s'il essayait de parler, il pleurerait probablement.

John pouvait voir la rage monter chez son aîné et ne fut pas surpris lorsque Dean explosa, poussant Sam en arrière comme Nick l'avait fait.

"Assez."

"Tu te fous de moi ?" fulmina Dean, se tournant vers son père.

John jeta un coup d'œil au public. Il comprenait la réaction de Dean, mais il n'y avait aucune tolérance pour les réponses ou les actes de colère contre leur cadet. Bien que les garçons se chamaillent tout le temps, c'était différent ; Dean ne jouait pas. Il pourrait blesser Sam sans même essayer, et c'était une couche supplémentaire de drame dont ils n'avaient pas besoin ce soir.

"Tu le laisses s'en sortir ?" questionna Dean, son ton à la fois accusateur et incrédule. "Tu es sérieux ? Après la merde qu'il vient de faire ?"

John fixa son fils, se demandant si Dean n'a pas oublié que les mots "ne me cherche pas" s'appliquaient aussi à lui. "Ça suffit", répéta-t-il, calmement mais non sans menace. Il soutint le regard de Dean, bien que ses prochains mots étaient destinés aux deux garçons. "Caravane. Maintenant."

Sam se précipita à l'intérieur de l'enceinte, reconnaissant d'avoir une cachette, mais Dean ne bougea pas.

"Tous les deux", précisa John quand il sembla que son aîné ne pensait pas que l'ordre l'incluait.

Dean murmura quelque chose dans son souffle, puis disparut à l'intérieur de la caravane.

Le regard de John balaya la foule des spectateurs, les mettant au défi de parler ou de rester dans les parages.

Personne ne le fit.

En quelques secondes, John et Bobby furent seuls.

"J'ai besoin d'un verre."

Bobby ricana. "On est donc deux."

John se passa la main sur le visage et soupira. Cette nuit était déjà un enfer, mais avant de pouvoir résoudre le désaccord entre ses garçons, il avait besoin de savoir ce que tout le monde se demandait – qu'est ce qui s'était passé ? Pourquoi Sam avait-il risqué sa sécurité et leur réputation avec un comportement aussi irresponsable ? Qu'est-ce qui lui avait fait croire qu'il pouvait faire un frottement sans s'entraîner ? Dans quel monde cela ne se terminerait-il pas en désastre ?

Sam avait refusé de répondre, mais John savait que son cadet s'était confié à Bobby. Si quelqu'un comprenait pourquoi le gamin avait fait ce qu'il avait fait, c'était bien le vieil homme qui le regardait fixement.

"Eh bien..."

Bobby reconnut le ton d'attente de John et sut que c'était son tour d'avouer ce que Sam n'avait pas voulu dire. Il haussa les épaules. "Il n'y a pas grand-chose à dire. Il veut juste vous rendre fiers, Dean et toi."

John fit la grimace en entendant que Sam était une déception. Rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité. "Il nous rend fiers."

Bobby acquiesça. "Je le sais. Et tu le sais aussi. Mais Sam n'en est pas si sûr. Il pense que c'est difficile d'être fier de quelqu'un qui finit toujours dernier."

John secoua la tête, les mots lui manquaient. Il voulait retenir sa colère, mais c'était presque impossible après une telle révélation. Alors qu'il était énervé tout à l'heure par l'imprudence de Sam sur la piste, il savait que ce n'était pas la nature de son fils ; son cadet était généralement plus prudent au volant. C'était à la fois exaspérant et déchirant de réaliser que Sam s'était mis en danger et avait mis tout le monde en danger ce soir parce qu'il pensait qu'il avait quelque chose à prouver.

"Ce gamin..."

Bobby sourit à l'amour et à l'exaspération dans ces deux mots.

"Quand l'as-tu su ?"

"Juste avant que le drapeau ne tombe."

"Qu'est-ce que tu as dit ?"

"Je lui ai dit d'attendre. Mais tu sais comment il est..."

"Oui. Têtu comme une mule."

"Tel père, tel fils."

John esquissa un sourire. "Je suppose que oui", concéda-t-il et il passa ses doigts dans ses cheveux, sentant l'accroc et la piqûre de la peau déchirée. Il regarda le sang séché sur ses jointures fendues et regretta de ne pas avoir frappé Nick deux fois - une fois pour ce qu'il avait dit sur Mary, puis une autre fois pour avoir malmené son enfant. "Quelle est la place de Nick dans tout ça ?"

Bobby haussa les épaules comme si ça devait être évident. "Sam voulait se frotter. Nick lui a donné l'opportunité."

"Mais Nick est toujours dans le cul de Sam", fit remarquer John. "Et Dean s'en occupe toujours."

"En effet," confirma Bobby. "Et Sam l'apprécie. Mais il arrive un moment où un homme veut s'occuper lui-même des choses." Il fit une pause. "On pense à Sam comme à un enfant parce que c'est notre enfant, mais il grandit, John. Il veut se défendre tout seul."

"Je comprends ça", admit John. "J'aurais juste aimé qu'il me le dise. J'aurais aimé qu'on puisse en parler et qu'il puisse s'entraîner au lieu de partir à moitié à l'aveuglette pendant une course et de provoquer cette pagaille."

Bobby suivit le regard de John vers la voiture accidentée de Dean.

"Tu sais..." commença John après un moment de silence. "A chaque fois qu'il y a un accident, je pense à Mary. Je pense à la façon dont elle aurait probablement vécu s'ils avaient pu la sortir de cette putain de voiture." Il continua de fixer le désordre mutilé derrière la dépanneuse. "C'est à ça que j'ai pensé ce soir. C'est là que mon esprit est allé."

Bien sûr, pensa Bobby, parce que c'est là que son esprit est allé, à lui aussi.

"Je ne pouvais pas respirer jusqu'à ce que je voie Dean sortir."

"Pareil", dit Bobby. "Mais tu as entendu les ambulanciers, Dean va bien. Juste des bleus et des douleurs."

"Et il est énervé", ajouta John, en regardant la caravane. Aucun de ses fils n'avait fait de bruit depuis qu'ils étaient entrés.

"Qu'est-ce que tu paries ?" questionna Bobby. "Un traitement silencieux ?"

John acquiesça, pensant que ses fils étaient enfermés dans une impasse silencieuse, Dean étant trop en colère pour parler et Sam trop effrayé.

"Que la force soit avec toi", plaisanta Bobby alors que John se retournait pour relever son défi.

John souffla un rire. "Et avec toi...", répondit-il en désignant la voiture accidentée et en sachant que Bobby s'en occuperait pendant qu'il s'occuperait de ça. Il soupira, rassembla ses forces et sa patience avant d'entrer dans la caravane et de fermer la porte derrière lui.

Comme prévu, ses garçons étaient à l'opposé l'un de l'autre - Dean rongeait par la colère tandis que Sam ressemblait à un chiot battu. John observa le gamin qui se tenait debout, les bras enroulés autour de lui, et se demanda si son cœur serait un jour immunisé contre l'expression de détresse que son cadet maîtrisait si bien.

Lorsque Sam s'approcha de lui, John remarqua que ses yeux étaient rouges, signe évident qu'il avait pleuré à un moment donné. Cette constatation adoucit encore plus le cœur de John, surtout compte tenu de ce qu'il savait maintenant des motivations de Sam.

Sam se mordit la lèvre, désireux de s'excuser mais ne sachant pas comment interpréter le silence de John. "Papa ?"

John acquiesça, encourageant son fils à continuer.

Sam hésite encore en jetant un coup d'œil à Dean. Il avait préparé tout un discours pour implorer leur pardon, mais cela semblait inutile alors que tout ce qu'il voulait vraiment dire, c'était...

"Je suis désolé."

Dean grogna, dédaigneux et cruel. "Va te faire foutre, Sam."

La réponse acerbe était destinée à blesser, et Sam tressaillit lorsque les mots atteignirent leur cible.

John plissa les yeux. "Dean..."

"Quoi ?" exigea Dean. "Si je t'avais fait le coup qu'il t'a fait ce soir, tu m'en aurais fait voir de toutes les couleurs."

"Je pourrais encore le faire si tu ne fermes pas ta bouche."

Dean se renfrogna, bien qu'il sache qu'il avait franchi une ligne. Il ne voulait pas blesser Sam. Il voulait juste...

"Va aider Bobby avec ta voiture."

Dean cligna des yeux, sans voix face à l'injustice. Il jeta un coup d'œil à Sam, puis se retourna vers John. "Donc, si je comprends bien, c'est lui qui fout le bordel, mais c'est moi qui dois nettoyer ?" Il secoua la tête. "C'est des conneries, papa !" Il jeta à nouveau un coup d'œil à Sam, bien que le gamin refusât de le regarder dans les yeux. "Ça doit être bien de s'en tirer en faisant des conneries."

"Tu as fait plein de conneries également", rappela John et penche la tête vers la porte.

Dean savait que c'était son dernier avertissement pour partir. Il grogna sa frustration, frappant l'arrière de la tête de Sam en partant.

Sam grimaça au coup mais ne riposta pas. Il resta là, les yeux embués.

Aucune des deux réactions n'était inattendue. C'était le yin et le yang de ses fils - Dean le physique, Sam l'émotionnel. Comme ils réagissaient différemment dans une même situation, John avait appris à les traiter différemment. Dean réagissait aux mots crus et à l'amour dur, tandis que la gestion de Sam demandait plus de finesse que John n'en avait naturellement. Il était plus conscient de son ton et de son comportement en règle générale lorsqu'il était avec son cadet, sachant que Mary serait fière de ses efforts. Même lorsque Sam était encore un nourrisson, elle savait qu'il aurait besoin d'un contact plus doux.

Elle disait souvent "doucement et lentement", rappelant à John que si leur premier-né était une boule de bruit et d'activité, Sam était plus tranquille et plus calme, préférant être tenu et bercé plutôt que de rebondir ou d'être poursuivi.

Et d'une certaine façon, c'était toujours le cas aujourd'hui.

John savait qu'il irait plus loin dans cette conversation s'il y allait doucement. Il soupira et jeta un coup d'oeil à Sam, qui l'observait fixement. Il ne voyait pas de sang ou de coupures, mais chaque chose en son temps...

"Tu es blessé ?"

Les yeux de Sam, déjà embués, se remplissaient de larmes. Personne d'autre ne lui avait posé cette question, ni Bobby, ni même Dean.

John fronça les sourcils, son cœur battant plus vite à la possibilité que son enfant ait caché une blessure pendant tout ce temps alors que tout le monde était trop occupé à lui crier dessus pour le remarquer. "Sammy..."

"Je vais bien", assura Sam, entendant l'inquiétude dans l'utilisation rare de son surnom par John. "Je ne suis pas blessé."

"Tu es sûr ?"

"Oui, monsieur."

"Bien." John fit une pause. "Mais tu aurais pu l'être."

"Je sais."

"Et Dean aurait pu l'être."

Les yeux de Sam s'élargirent. "Mais il ne l'est pas, n'est-ce pas ? Il va bien ?"

John ne répondit pas, prenant un moment pour réfléchir à la façon dont il voulait mener la conversation.

Sam s'avança. "Papa ?"

"Il est un peu amoché, mais il va bien", répondit John, décidant de révéler quelque chose que Sam ne réalisait probablement pas à propos de la réaction de son frère. "Tu lui as fait peur ce soir."

Sam fit la grimace, réussissant à avoir l'air à la fois sceptique et offensé. "Dean n'a pas peur."

C'était dit comme un vrai petit frère, pensa John et il sourit. "Pas d'habitude", confirma John. "Mais il y a une exception : toi." Il s'arrêta une fois de plus, laissant le poids de cette vérité s'installer. "Dean est terrifié à l'idée qu'il t'arrive quelque chose, Sam. Nous le sommes tous les deux."

Sam le regarda fixement, accablé et silencieux.

"Ce que tu as fait ce soir n'était pas seulement imprudent, mais égoïste", poursuivit John. "La course est suffisamment dangereuse sans que tu tentes une manœuvre que tu n'as pas pratiquée et que tu fasses peur à tous ceux qui t'aiment. Sans parler de l'effet domino que tu as déclenché et qui aurait pu blesser d'autres personnes."

Sam acquiesça, ses yeux bordés de rouge contrastant fortement avec son visage pâle. "Je sais", murmure-t-il. "Je suis désolé."

"Tu ne feras plus jamais un coup comme ça. C'est clair ?"

"Oui, monsieur."

"Si tu veux apprendre à frotter, on peut t'apprendre, mais seulement sur la piste d'essai."

"Oui, monsieur."

"Maintenant, à propos de la voiture de Dean..." commença John, en changeant de sujet. "Les dégâts vont demander du temps et de l'argent, et j'attends de vous que vous contribuiez aux deux jusqu'à ce qu'elle soit réparée. Après l'école, les week-ends... tout ce qu'il faut."

"Oui, monsieur", répéta Sam, acceptant sa punition avant de se mordre la lèvre dans le silence qui s'installa entre eux. "Papa, je suis vraiment désolé. Je ne voulais pas que tout cela arrive. Je voulais juste... Je voulais que Dean et toi soyez fiers." Il haussa les épaules. "Je sais que ça a l'air nul maintenant."

"Sam. Nous sommes fiers de toi", lui dit John en soutenant son regard. "Nous sommes fiers de toi chaque putain de jour."

"Même quand je fais des conneries ?"

John rigola. "Viens là..." dit-il en prenant son fils dans ses bras.

Sam s'accrocha à lui et inspira un souffle tremblant, encore fragilisé par les émotions extrêmes de la nuit.

John le serra contre lui pendant quelques secondes, lui apportant réconfort et stabilité, puis tapota le gamin entre ses épaules osseuses. "Très bien. Sors d'ici." Il le repoussa et pointa la porte du menton. "Va aider Bobby et dis à Dean que je dois le voir."

L'expression de Sam devint méfiante à la mention de son frère. "Je dois toujours rentrer à la maison avec lui ?"

John sourit à la crainte dans la voix de Sam. "Oui."

Sam fronça le nez mais ne dit rien d'autre. Il quitta la caravane tandis que John se passa les deux mains sur le visage, se préparant pour le deuxième round.

Quand Dean entra, il avait l'air plus calme mais toujours sur les nerfs. "Si c'est pour me faire la morale, je ne suis pas d'humeur."

"Moi non plus."

Dean acquiesça, sa posture rigide se détendant alors que ses défenses tombaient. "Sam n'est pas blessé, n'est-ce pas ? J'étais tellement énervé tout à l'heure que je n'ai même pas vérifié."

"Il va bien", répondit John, heureux d'entendre la culpabilité dans le ton de Dean car elle signalait un grand frère de retour au travail.

"Bien." Un sourire soulagé apparut sur le visage de Dean, puis disparut. Il soupira bruyamment et durement, en fixant John. "Ce soir, c'est la première fois que j'ai eu peur sur la piste, papa."

John hocha la tête, sachant déjà que c'était la raison pour laquelle Dean avait réagi comme il l'avait fait - sa colère masquant sa peur que son petit frère ait pu être blessé.

"Quand j'ai vu Sam frapper Nick, mon cœur s'est arrêté."

"Le mien aussi", admit John. "Mais comme je l'ai dit, Sam va bien."

"Il a de la chance", rétorqua Dean. "Si une seule chose de plus avait mal tourné, il aurait pu être blessé. Vraiment blessé."

Ou pire, pensa John et il sut que Dean pensait la même chose.

Ils se regardèrent dans les yeux, sans dire le nom de Mary, bien qu'ils aient l'impression qu'elle se tienne entre eux, le souvenir de sa mort leur rappelant constamment à quel point la vie pouvait changer rapidement.

"Peut-être que Sam devrait arrêter la course."

John cligna des yeux. "Quoi ? Il vient juste de commencer."

"C'est trop dangereux", argumenta Dean. "Il ne lui est rien arrivé ce soir, mais qu'en sera-t-il la prochaine fois ?"

John sourit à son aîné en mode protection totale. "Dean. Je comprends ce que tu dis... mais nous ne pouvons pas enfermer Sam dans sa chambre en espérant que rien de mal ne lui arrivera jamais." Combien de fois avait-il souhaité que ce soit aussi facile ? Combien de fois avait-il souhaité pouvoir garder ses garçons à la maison où rien ne pourrait les toucher ? Il soupira. "La vie est un spectacle de merde. Tout ce qu'on peut faire, c'est s'assurer que Sam est prêt pour la prochaine fois que les choses dérapent."

"Comment pouvons-nous faire ça quand tout est dangereux, papa ? Rien n'est sûr sur la piste, ce qui signifie que Sam n'est pas en sécurité sur la piste."

"Toi non plus."

"Mais je peux me débrouiller."

"Ton frère le peut aussi", répondit John. "On doit juste lui apprendre."

Dean arqua un sourcil. "Lui apprendre quoi ?"

"Pour commencer, à se frotter."

L'estomac de Dean se tordit à cette idée. "Papa..."

"Il s'en sortira", assura John. "Sam doit commencer quelque part, et ne préférerais-tu pas être celui qui le pousse plutôt que de laisser l'opportunité à un connard comme Nick de le faire ? Au moins, vous le ferez dans les conditions d'un entraînement, ce sera une leçon dans un endroit sûr plutôt que de laisser quelqu'un d'autre essayer de blesser ou de détruire le gamin pendant une vraie course."

"Ouais", Dean était d'accord. "Je suppose."

"Il ira bien", répéta John. "On commencera demain. Quand on aura commencé à travailler sur ta voiture..."

"Sam va nous aider ?"

John nota la légère amertume dans le ton de Dean ; son aîné était convaincu que leur cadet s'en sortait bien trop facilement. "Oui."

"Il devrait. C'est lui qui l'a détruite."

Ce n'était pas toute la vérité, mais John laissa tomber.

"Je n'arrive pas à croire que ma saison est terminée."

"Une défaite ne met pas fin à une saison, Dean."

"Si, si ma voiture est foutue."

John haussa les épaules. "On a d'autres voitures. Tu seras de retour sur la piste la semaine prochaine." Il fit une pause, s'assurant qu'il avait l'attention de Dean. "Cette nuit ne nous définit pas. Des merdes arrivent. Tout ce qu'on peut faire, c'est en tirer des leçons et aller de l'avant." Il fixa son aîné. "Je sais que tu es toujours en colère contre Sam, mais c'est juste un enfant, Dean. Il veut juste rendre son père et son grand frère fiers."

Dean se renfrogna comme s'il était prêt à botter le cul de quelqu'un. "Qui dit qu'on ne l'est pas ?"

"Sam pense qu'on ne l'est pas."

"Quoi ?"

"Bobby a dit que c'est pour ça que Sam a fait ce qu'il a fait ce soir - parce qu'il pense que nous ne sommes pas fiers de lui parce qu'il finit dernier à chaque course."

Dean roula les yeux. "Lâche-moi la grappe. Ce gamin pourrait rester assis sur son cul toute la journée et me rendre fier."

John rigola. "D'accord."

Dean secoua la tête, agacé par les conneries ridicules que son petit frère se racontait.

Le sourire de John persista. "Finissons-en et rentrons à la maison."

"Putain, oui", s'exclama Dean. "Est-ce que Sam vient avec moi ?"

"Je pense que tu connais la réponse à cette question", dit John en donnant une petite tape sur l'épaule de Dean alors qu'il sortait de la caravane.

Dean gémit en pensant à la gêne qui l'attendait, mais c'était encore plus tendu qu'il ne le pensait une fois qu'ils furent dans l'Impala. Il n'avait pas parlé à Sam, et Sam ne lui avait pas parlé non plus pendant qu'ils finissaient de charger les voitures et leur matériel. Maintenant, à huit kilomètres de l'autoroute, Sam regardait par la fenêtre alors que le silence continuait de s'étendre.

Dean crispa ses mains sur le volant, partageant son attention entre la route et le gamin assis à côté de lui. Il savait que Sam pensait qu'il était toujours énervé, mais sa colère s'était estompée. Il était juste fatigué, endolori et heureux qu'ils puissent rentrer ensemble à la maison au lieu de passer la nuit à l'hôpital.

Un autre kilomètre passa avant que Dean ne décide qu'il ne puisse plus supporter ça. Après la façon dont il avait traité Sam plus tôt, il ne pouvait pas blâmer le gamin d'être calme et renfermé, mais il avait besoin d'entendre la voix de son petit frère. Il avait besoin que le gamin le regarde et réalise que tout allait bien entre eux.

"Sammy..."

Sam ne répondit pas, mais Dean s'y attendait. Il fallait de la patience et de la persévérance pour le faire sortir de son silence après l'un de leurs affrontements.

"Sammy," répéta Dean. "Allez, mec. Regarde-moi juste une minute."

Les mains de Sam s'agitèrent sur ses genoux, signe qu'il était anxieux à l'idée d'une nouvelle confrontation. L'Impala passa par deux intersections avant qu'il ne jette finalement un coup d'œil par-dessus son épaule, hésitant mais à l'écoute.

Dean grimaça intérieurement. Il détestait être la cause de la prudence et de l'incertitude de son gamin... et il détestait voir Sam si pâle, ses yeux rouges témoignant de ses larmes passées et de son épuisement actuel. Il soupira. "Ecoute. Je suis désolé, d'accord ? Je suis désolé d'avoir été un con ce soir."

Sam haussa les épaules. «Ce n'est pas grave. Je le méritais."

"Eh bien... peut-être un peu", se permit Dean, offrant à son frère un sourire taquin.

Sam ne sourit pas en retour. "Je suis vraiment désolé, Dean. Je n'ai jamais voulu... "

"Je sais, Sammy", apaisa Dean. "Je suis juste content que tu n'aies pas été blessé."

"Je suis content que tu n'aies pas été blessé," répliqua Sam. "J'avais tellement peur que ta voiture prenne feu."

Bien sûr que tu avais peur, pensa Dean en regardant la route à travers le pare-brise... parce qu'on en revient toujours à ça pour Sam. Le gamin était terrifié par le feu.

"Je suis vraiment, vraiment désolé", continua Sam, tourné dans le siège pour lui faire face. "S'il te plaît, ne me déteste pas."

Dean jeta un coup d'œil à son petit frère qui le regardait avec de grands yeux implorants. Sam avait l'air si jeune qu'il se rappela que leur père avait raison - il n'était encore qu'un enfant.

Sam l'observa en clignant des yeux, avide d'absolution. "Dean ?"

"Je ne pourrais jamais te détester, Sammy", répondit Dean et sa main traversa la banquette pour ébouriffer les cheveux de son frère.

Sam sourit, acceptant l'affection avant de s'esquiver avec un gémissement irrité. "Ugh, Dean. Arrête. Tu vas tout gâcher."

Dean renifla devant cette plainte familière. "Trop tard."

Sam gémit à nouveau en s'occupant de ses cheveux, ramenant sa frange sur son front.

Dean rigola, se sentant plus léger et plus heureux qu'il ne l'avait été de toute la nuit. Être de nouveau en phase avec le gamin assis à côté de lui avait toujours cet effet.


Et voici pour aujourd'hui !

Merci à vous de me lire malgré cette grosse absence !

Comme d'habitude, voici le lien de mon discord : h.t.t.p.s : / / discord . gg / zFp2PHTxDR

A très vite !