Disclamer : Ni Supernatural, ni l'histoire ne m'appartiennent
Titre : Crash and Burn
Auteur : Marianna Morgan
Traducteur : Ange Phoenix
Bêta : /
Résumé : AU - Hurt!Sam (17 ans) / Big Brother!Dean (21 ans) / John sympa / Bobby génial - C'était l'un des pires cauchemars de Dean : son petit frère prisonnier d'une voiture en feu.
Crash And Burn
"Tu vas faire quoi ?"
John ne se répéta pas, ne leva même pas les yeux de là où il était penché, c'est-à-dire sous le capot ouvert de la voiture de Dean. Il savait que Bobby l'avait entendu.
Le soleil matinal s'étira sur le sol en béton tandis qu'un silence inconfortable s'installait dans le garage - juste le cliquetis du métal contre le métal et le bourdonnement de la radio qui semblait toujours diffuser plus de parasites que de musique.
Bobby tourna son regard vers Dean. "Tu es d'accord avec ça ?"
Dean haussa les épaules alors qu'il se tenait à côté de John, passant des outils à son père pendant qu'ils travaillaient à la réparation du bloc moteur fissuré. "Je suppose."
Bobby renifla devant le faible acquiescement. "C'est ce que je pensais."
Dean soupira à sa supposition, se sentant pris entre le marteau et l'enclume comme le disait le proverbe. "Je vois ce que papa veut dire", se défendit-il. "Je pense juste que..."
"C'est une idée à la con."
Ça attira l'attention de John. Il se redressa de toute sa hauteur et se tourna vers Bobby. "Ne mets pas de ce genre de mots dans sa bouche. Et ne m'emmerde pas alors que je veux préparer mon enfant."
"Tu ne le prépares pas, John. Tu le brusques."
John fit la grimace. Bobby connaissait ses garçons aussi bien que lui et les aimait presque autant... ce qui l'amenait à outrepasser les limites, surtout lorsqu'il s'agissait de Sam. Le vieil homme ne l'admettrait jamais, mais parfois il dorlotait le gamin.
"Si tu le pousses avant qu'il soit prêt, tu vas te retrouver avec un amas encore plus grand que celui d'hier soir."
"Sam est prêt", argumenta John. "Ce qu'il a fait hier soir prouve qu'il a la confiance nécessaire pour essayer de nouvelles choses sur la piste. Bien sûr, il est jeune et inexpérimenté, mais Dean l'était aussi à ce stade de sa carrière de pilote... et il s'en est bien sorti." Il jeta un regard à son aîné, qui lui répondit par un sourire en coin, avant de se concentrer à nouveau sur Bobby. "Cela va arriver", dit-il, son ton ne laissant aucune place au débat. "On va apprendre à Sam à frotter cet après-midi, avec ou sans toi."
"Rien ne se passe ici sans moi", répliqua Bobby, et c'était la vérité. Il passait plus de temps dans le garage et la maison des Winchester que dans sa propre maison à l'autre bout de la ville. Il se faisait appeler l'oncle de Sam et Dean, mais il était plutôt un père de substitution. Il était intervenu lorsque le monde de John s'était écroulé, lorsque Mary était morte et que John s'était retrouvé avec deux enfants et aucune aide. C'était lui qui avait maintenu la famille unie cette première année, et 17 ans plus tard, il était toujours là. "Je ne vais nulle part. Quelqu'un doit superviser tes idées à la con."
John lâcha un rire quand la tension se brisa. "Comme tu veux, mon vieux."
Bobby esquissa un sourire et fit un geste vers le moteur exposé. "C'est mauvais comment ?" demanda-t-il en se penchant sur la voiture pour voir par lui-même.
"Sammy se surpasse toujours", répondit Dean, laissant entendre que son frère était le seul responsable des dégâts considérables sous le capot.
"Je suis sûr qu'il a eu de l'aide", fit remarquer Bobby, en échangeant un regard avec John alors qu'il observait le désordre.
"C'est le cas", confirma John et il fixa Dean d'un regard dur. Il avait laissé passer une déclaration similaire la nuit dernière, alors que les émotions étaient encore à vif, mais ce matin, après le départ de Sam pour l'école, certaines choses avaient été mises au clair. "Nous avons parlé de ça."
Dean acquiesça. Il comprenait que Nick et les autres conducteurs étaient également responsables de la destruction... et il comprenait aussi que Sam n'avait pas eu l'intention de déclencher l'accident - mais c'était tout de même arrivé. Il avait mal comme l'enfer, et sa voiture était plus que foutue. Il aimerait pouvoir se débarrasser de la colère qui éclatait chaque fois qu'il pensait à ce qui s'était passé, mais ce sentiment continuait de couver, tout comme l'incertitude d'apprendre à Sam à se frotter.
"Et s'il n'est pas prêt ?"
John cligna des yeux devant ce changement soudain de sujet. "Quoi ?"
"Peut-être que Bobby a raison." Dean jeta un coup d'œil à son oncle, puis à son père. "Peut-être qu'on pousse Sam à se précipiter."
John secoua la tête. "Dean. Nous avons aussi parlé de ça."
"Je sais", répondit Dean. "Et je vois ce que tu veux dire, papa. Je suis d'accord sur le fait Sam doit commencer à apprendre les manœuvres de piste. Mais dès que les autres conducteurs se rendront compte qu'il frotte, les jeux seront faits. Pour l'instant, tout le monde le laisse tranquille parce qu'il les laisse tranquilles."
"Tout le monde sauf Nick."
Dean se renfrogna à ce rappel. Il détestait ce connard.
"En parlant de ça..." commença Bobby, en survolant à nouveau sa boîte à outils et en tirant un journal plié du compartiment supérieur. "J'ai pris ça sur le chemin."
John arqua un sourcil en acceptant la section Sports du Lawrence Daily Post. Il jeta un coup d'œil à Dean avant de le déplier pour découvrir des photos côte à côte du crash et du punch. Il grimaça en lisant le titre ringard – LES PILOTES SE BATTENT - et inclina le journal pour que Dean puisse lire par-dessus son épaule.
Il y avait un bref historique de la querelle en cours sur la piste... suivi d'un récapitulatif des événements qui avaient conduit à l'accident... suivi de récits de témoins oculaires de ce qui s'était passé entre John et Nick dans le stand. L'article se termina par une interview de Nick par le journaliste, qui lui demandait s'il avait un message pour les Winchester. Sa réponse était simple mais menaçante : "Ce n'est pas fini."
John relit la dernière ligne, la mâchoire douloureuse à cause de la rage qu'elle renfermait.
"Putain, ce n'est pas fini", s'emporta Dean. "J'aimerais que sa voiture ne soit pas foutue, qu'il puisse courir le week-end prochain. Je l'enverrais bien dans le mur, putain !"
"Eh bien...", débuta Bobby. "La rumeur dit qu'il sera là."
"Comment ?", interrogea Dean. "Tout le monde sait qu'il n'a qu'une seule voiture."
Bobby haussa les épaules. "Je suppose qu'il a passé un accord pour emprunter celle de quelqu'un d'autre."
"Un marché avec le diable", murmura Dean et il fit les cent pas dans le garage pour s'empêcher de frapper ou de jeter quelque chose.
John observa son aîné tout en pensant à son cadet. "Sam ne doit pas être au courant de ça."
Bobby lui lança un regard désapprobateur. "Je ne vais pas mentir au gamin."
"Je ne dis pas qu'on doit lui mentir", répondit John, une légère tension dans le ton. "Je dis juste qu'il ne faut pas en parler autour de lui. Sam doit se concentrer sur la prochaine course, pas s'inquiéter de Nick qui parle à toute la ville."
"Papa a raison", dit Dean, en faisant demi-tour pour se mettre à côté de John. "Sam est déjà paniqué par ce qui s'est passé et il ne veut pas courir le week-end prochain."
John tourna la tête à cette nouvelle. "Quoi ? Comment tu sais ça ?"
"Il me l'a dit."
"Quand ?"
"Hier soir, puis à nouveau ce matin."
John fronça les sourcils. "Je ne l'ai pas entendu dire ça."
"Il ne l'a pas dit", clarifia Dean. "Mais il l'a dit. Tu vois ?"
John grogna à l'explication confuse, bien qu'il comprît ce que Dean essayait de dire - que Sam n'avait pas exprimé sa peur et son anxiété avec des mots ; Dean connaissait juste assez bien son petit frère pour lire le gamin. Il avait l'habitude de taquiner son aîné en lui disant qu'il était un "Décodeur de Sammy ", tant le petit de quatre ans était en phase avec son cadet... et cela n'avait pas changé avec l'âge. En fait, le lien entre ses fils était devenu de plus en plus profond et fort. Il avait vu ses garçons avoir des conversations entières avec l'autre sans dire un mot.
Il y eut donc un moment de silence.
"C'est pour ça que vous êtes inquiet par le fait d'apprendre à Sam à se frotter ?"
"Je ne suis pas inquiet," répliqua Dean. "Du moins pas à ce sujet. Je sais que Sam peut le faire... mais je sais aussi qu'il va avoir une grosse cible dans le dos." Il fit une pause, jetant un coup d'œil à John puis à Bobby. "Nick n'est pas le seul à être énervé par ce qui s'est passé hier soir. Beaucoup d'autres voitures ont été endommagées dans l'accident. Pas autant que la mienne ou celle de Nick, mais elles étaient quand même amochées... ce qui veut dire que les autres conducteurs vont être très agressifs le week-end prochain, papa. Ils vont vouloir se venger de ce que Sam a fait."
"C'est pourquoi nous devons lui apprendre à se défendre sur la piste", répliqua John. "Il doit savoir comment se frotter sans perdre le contrôle."
"Ça prend du temps, John. Du temps qu'on n'a pas."
John soupira. C'était difficile de continuer à faire avancer un problème quand il y avait de la résistance des deux côtés, mais il savait que c'était la bonne décision. Démolir une voiture, c'est comme tomber de cheval - il était préférable de se remettre en selle le plus tôt possible après l'incident. Si Sam ne retournait pas sur la piste le week-end prochain, le gamin pourrait perdre ses moyens.
"Sam apprend vite", rappela John, en jetant le journal dans le baril qu'ils utilisaient pour brûler les ordures. "Il s'en sortira. Et s'il y a un problème qu'il ne peut pas gérer, tu seras là pour lui."
Dean se renfrogna devant le poids de cette responsabilité. Il aimait son petit frère plus que tout et serait toujours là pour son enfant, mais - "Je ne peux pas le protéger de tout, papa." Il haussa les épaules devant cette vérité difficile à avaler, une vérité qu'il avait apprise plus d'une fois au fil des ans. "L'endroit le plus sûr pour Sam est en dehors de la piste."
Bobby acquiesça. "Je suis d'accord."
"Je ne suis pas d'accord." John soutint le regard de Bobby, puis tourna son attention vers Dean. "Sam fera la course le week-end prochain. Fin de la discussion."
"Très bien", accepta Dean. "Mais si quelque chose arrive, ce sera de ta faute. Souviens-toi de ça."
John secoua la tête devant cette réponse dramatique. "Rien ne va se passer."
"Ces mots sont connus..." renifla Bobby en échangeant un regard avec Dean. Il partageait le malaise du grand frère et se demandait si donner un coup de pied au cul têtu de John lui ferait entendre raison. Après tout ce que la famille avait vécu, il ne savait pas comment John pouvait avoir les couilles de dire que rien n'allait se passer. Au mieux, il tentait le destin... et au pire, il invitait à la tragédie.
Le silence inconfortable revint lorsque John se réfugia sous le capot de la voiture de Dean, mettant fin à la conversation. Pendant les heures qui suivirent, ils travaillèrent tous les trois ensembles. Personne ne parla alors que leur frustration mutuelle persistait, mais leur rythme était sans faille. Ils se passaient les outils, pointaient du doigt, hochaient la tête et réparaient la voiture démolie petit à petit.
Ce fut au milieu de l'après-midi qu'ils furent interrompus par des pneus qui firent crisser le gravier.
"Sam est rentré", annonça Dean, rompant la tension tranquille. Il sourit en disant ces mots, impatient de voir son frère même s'il n'était pas impatient de ce qui l'attendait sur la piste d'essai. Il s'essuya les mains sur son jean et sortit du garage, souriant encore plus lorsqu'il vit son enfant venir vers lui. "Hey, Sammy."
"Hey."
Dean fronça les sourcils au ton de son frère. "Qu'est-ce qu'il y a ?"
Sam haussa les épaules. "Rien."
Dean grogna devant ce mensonge évident. "Ne me raconte pas de conneries, Sam", répondit-il parce qu'il savait très bien que son petit frère était contrarié. "Que s'est-il passé ?" Il scruta le gamin pour trouver des indices. "Sammy..."
Sam se mordit la lèvre. "Tu as vu le journal d'aujourd'hui ?"
Dean arqua un sourcil, sachant déjà où cela allait mener. Depuis quand son petit frère, un adolescent, regardait-il ce putain de journal ? De tous les jours pour commencer, il choisissait aujourd'hui ? Bon sang...
"La première page de la section Sports a une photo de l'accident," dit Sam, sans attendre la réponse de Dean. "Et une autre photo de papa qui frappe Nick." Il grimaça. "C'est mauvais, Dean. Vraiment mauvais. Ça fait passer toute notre famille pour une bande de connards. L'article donne l'impression que c'est moi qui provoque les épaves, et que c'est papa qui provoque les bagarres... mais ce n'est pas ça."
"Je sais", dit Dean. "Et tous ceux qui étaient à la course le savent aussi. J'emmerde les médias. Ils essaient juste de vendre des journaux, Sam."
"Je suppose", admit Sam. "Mais il y a autre chose." Il marqua une pause, hésitant à révéler la partie qui, il le savait, allait déclencher l'interrupteur de surprotection de son grand frère. "A la fin de l'article, Nick a fait une menace. Je veux dire... c'était vague mais..."
"Ce n'était pas vague."
Sam cligna des yeux. "Tu l'as vu ?"
Dean acquiesça. "Bobby a apporté le journal ce matin, donc il l'a vu... Je l'ai vu... Papa l'a vu. On espérait juste que tu ne le verrais pas."
"J'aurais aimé ne pas le voir non plus", révéla Sam. "Mais un des gars à l'école l'a ramené de chez lui et l'a fait circuler. Il était scotché à mon casier après le déjeuner. Tout le monde en parle et dit que Nick va me botter le cul." Il déglutit. "Dean..."
"Détends-toi, Sammy", apaisa Dean, essayant de calmer la peur évidente de son frère tout en ignorant son propre désir de vengeance. Il voulait exiger des noms. Il voulait commencer à dresser sa liste de cibles. Il voulait frapper à la gorge tous les connards qui avaient contrariés son enfant. Sam était suffisamment stressé par ce qui s'était passé la nuit dernière sans avoir à gérer cette merde. "Est-ce que j'ai déjà laissé quelqu'un te botter le cul ?"
Sam esquissa un sourire. "Non."
"Exactement." Dean s'avança et passa son bras sur les fines épaules de son frère. "Ne t'inquiète pas pour Nick ou autre chose. Viens..." Il dirigea Sam vers le garage. "Papa veut te parler."
"A propos de quoi ?" interrogea Sam, en regardant Dean pendant qu'ils marchaient. "Du frottement ?"
"Ouais. C'est le grand jour, Sammy."
Sam fronça le nez. Le sujet avait été abordé avant l'école ce matin-là, mais il avait espéré que Dean avait déjà convaincu leur père de ne pas le faire. Il soupira. "Je n'ai pas envie de le faire."
"Tu l'as fait hier soir."
Sam jeta un coup d'œil aux travaux, mais ne se détourna pas du bras de Dean qui reposait toujours sur ses épaules alors qu'ils traversaient la cour. Il savait que son frère nourrissait des restes de colère pour ce qui s'était passé, et il ne lui en voulait pas. Il soupira à nouveau. "Je suis désolé."
"Arrête de t'excuser."
"Je ne peux pas", répondit Sam. "Tout ce qui a mal tourné, c'est à cause de moi. Ta voiture, l'article du journal, ces..." Il fit un geste vers les bleus qui dépassaient du col de la chemise de Dean. Il avait vu les taches bleues et violettes qui couvraient les épaules et la poitrine de Dean lorsqu'ils s'étaient croisés dans le couloir avant le petit-déjeuner et il en avait été hanté toute la journée. "Est-ce que ça fait mal ?"
"Oui", confirma Dean. "Mais j'ai déjà eu pire. Arrête de t'inquiéter."
Sam acquiesça et se força à faire apparaître un sourire alors qu'ils entraient dans le garage. "Salut, oncle Bobby."
"Salut, mon petit", salua Bobby en essuyant ses mains grasses sur le chiffon qu'il gardait dans sa poche arrière. "Comment était l'école ?"
"Bien."
"Juste bien ?" vérifia John, sortant de la pièce latérale où ils stockaient des pièces supplémentaires. Il jeta un coup d'œil à Dean, puis revint sur Sam. "Que s'est-il passé ?"
Dean décida d'annoncer la nouvelle en premier. "Il est au courant de l'article dans le journal."
John se renfrogna. "Tu lui as dit ?"
"Non", se défendit Sam. "Dean ne me l'a pas dit. Je le savais déjà. Mes camarades le faisaient circuler à l'école et parlaient de la façon dont Nick allait me botter le cul le week-end prochain... c'est pourquoi je ne veux pas faire la course, papa."
L'air renfrogné de John s'accentua. "On ne recule pas devant les brutes, Sam. On leur tient tête."
"J'ai essayé de tenir tête à Nick, et voilà ce qui s'est passé", argumenta Sam en montrant la voiture de Dean.
"Ce que tu as fait hier soir était une tentative à moitié ratée de réussir quelque chose que tu n'avais jamais essayé", corrigea John. "Le frottement, c'est de la course, mais il y a une énorme différence entre improviser et apprendre. C'est pourquoi nous commençons maintenant. Tu as une semaine entière pour te familiariser avec comment et quand te frotter pendant une course." Il pointa son menton vers la porte. "Va te changer, puis aide ton frère à charger les voitures. La piste d'essai ferme à neuf heures."
"J'ai des devoirs."
C'était une excuse pratique... mais elle serait plus convaincante si on n'était pas vendredi. Le gamin avait tout le week-end pour faire ses devoirs.
John sourit. "Tu les feras plus tard. Maintenant, vas-y. Dépêche-toi. La lumière du jour est en train disparaître."
Sam soupira et jeta un regard à Bobby, puis à Dean avant de quitter le garage.
Dean le regarde partir, détestant l'impuissance qu'il ressentait. Il passa sa main dans ses cheveux. "Je sais que tu ne veux pas entendre ça, papa... mais c'est une mauvaise idée."
"En effet", Bobby était d'accord. "C'est un putain de cauchemar qui ne demande qu'à se produire." Il rangea sa boîte à outils et se dirigea vers son camion avant que son poing ne finisse dans la figure de John. "Je te retrouve là-bas."
John acquiesça et commença à rassembler des outils éparpillés. Il comprenait pourquoi Dean et Bobby se méfiaient de son plan, mais - "Sam ira bien."
On verra bien, pensa Dean. Mais il avait encore des doutes une semaine plus tard quand ils furent à l'hippodrome, attendant le début de la course. Il reconnaissait que l'entraînement de Sam s'était mieux déroulé que prévu, mais ce soir, son petit frère aurait l'occasion de se mesurer pour la première fois à d'autres pilotes... y compris Nick, qui s'était effectivement présenté avec une autre voiture.
Sam avait pâli quand le trou du cul était passé devant leur caravane quelques instants plus tôt, essayant de tourmenter le gamin.
Et ça avait marché. Ça avait tellement bien marché qu'il avait également tourmenté Dean.
Dean se frotta les deux mains sur le visage, essayant de se concentrer. S'il était aussi anxieux, Sam devait être en train de devenir fou. Il grimaça à cette idée et tourna les yeux vers John. "J'ai besoin de voir Sam", dit-il et il se réfugia à l'arrière de la caravane avant que son père ne puisse répondre. Il balaya les environs du regard, et sourit quand il vit Sam debout à côté de sa voiture, tandis que Bobby faisait du surplace, prodiguant des conseils de dernière minute. "Sammy."
L'attention de Sam se dirigea vers lui. "Dean." Il avait l'air soulagé, puis fronça les sourcils quand il se rappela qu'ils n'étaient pas censés être ensemble avant une course. "Et la règle de papa ?"
"Et puis merde", répondit Dean. Personne ne l'empêcherait de voir son enfant ce soir.
Bobby acquiesça et approuva d'un signe de tête. "Je reviendrai", dit-il avant de s'éclipser, laissant aux frères leur intimité.
Dean fixa Sam, ayant l'impression qu'ils étaient les deux seules personnes dans la fosse, même s'il pouvait sentir l'activité autour d'eux et entendre le bavardage de l'annonceur dans les haut-parleurs de la piste. "Tu vas bien ?"
"Non", admit Sam en soutenant le regard de Dean. "J'ai l'impression que je vais vomir."
Dean rigola. "Eh bien... ne vomis pas."
Sam déglutit contre l'anxiété qui agitait son estomac. "J'ai peur, Dean."
Cette confession murmurée brisa le cœur de Dean.
"Je sais que Nick va tenter quelque chose."
"Il va le faire", confirma Dean, car ce n'était pas un secret. Tout le monde savait que Nick allait s'en prendre aux Winchester.
Les yeux de Sam s'embuèrent. Il appréciait l'honnêteté de son frère, mais ça le terrifiait encore plus. "Dean."
Dean offrit un sourire rassurant alors que son cœur continuait de souffrir. Sam avait cette façon de prononcer son nom lorsqu'il avait peur, comme s'il s'agissait à la fois d'un talisman et d'une tétine, quelque chose qui protégeait et réconfortait. En ce moment, c'était plus que ce que le grand frère pouvait supporter.
"Il n'est pas trop tard pour se retirer de la course."
Sam cligna des yeux. "Quoi ?" Il secoua la tête. "Si, il l'est. Papa serait..."
"Je m'occupe de papa", interrompit Dean, sachant que Bobby le soutiendrait aussi. "Dis juste un mot et c'est fini. Tu n'as pas besoin de participer ce soir."
"Si, je le suis", répliqua Sam, bien qu'il serait plus convaincant si sa voix ne tremblait pas. "Papa a raison. On ne peut pas reculer devant Nick."
"J'emmerde ce connard !" grogna Dean. "On n'a rien à prouver, ni à lui ni à personne d'autre. Tu es la seule chose qui compte pour moi, Sam. Le monde peut aller se faire foutre tant que tu es en sécurité et que tu n'es pas blessé."
Les yeux de Sam se remplissèrent de larmes. Il savait que son père et Bobby l'aimaient... mais personne ne l'aimait comme son grand frère. Il était bouleversé à chaque fois qu'on lui rappelait combien il l'aimait.
Dean soupira. Il ne voulait pas bouleverser l'enfant. Il avait juste besoin que Sam comprenne qu'il n'était pas obligé de faire ça. "Sammy..."
Sam commença à répondre, puis s'arrêta quand l'annonceur appela les pilotes à prendre position.
Dean continua de le regarder fixement. "Il n'est pas trop tard."
Sam esquissa un sourire. Dean dirait ça même s'il était déjà attaché dans la voiture. " Je dois le faire ", insista-t-il, détestant décevoir son frère mais sachant que c'était un adversaire qu'il devait affronter. S'il se retirait de la course, s'il se cachait... alors Nick gagnerait. "Je suis désolé."
Dean acquiesça. Il avait compris. Il était même fier du gamin. Mais putain... "Ne sois pas désolé", dit-il à Sam en le serrant dans ses bras. "Sois juste prudent."
"Toi aussi", dit Sam, les mots étaient étouffés alors qu'il enfouissait son visage dans l'épaule de Dean.
Dean le serra plus fort, essayant d'absorber la peur et l'anxiété de Sam.
"Les garçons."
Les frères s'écartèrent, se tournant vers leur père.
La réticence de John à les séparer se reflétait dans son expression pincée. Il hésita, puis soupira et inclina la tête vers l'autre côté de la caravane, donnant ainsi le signal à Dean.
Dean sourit à son petit frère. "On se voit dehors, Sammy."
Sam acquiesça, ne se sentant pas capable de parler alors que Dean disparaissait à l'arrière de la caravane.
"C'est normal d'être nerveux", dit John à son cadet, en s'avançant pour presser l'épaule de Sam. "Rappelle-toi juste ce que nous t'avons appris."
Sam acquiesça à nouveau.
"Et souviens-toi, si tu as des problèmes..."
"Appelle Dean."
John souffla un rire en entendant la réponse immédiate. C'était une leçon qu'il n'avait jamais eu à enseigner. Sam était né avec l'instinct d'appeler Dean.
"Très bien, mon petit..." commença Bobby, émergeant de la foule. Il passa devant John et ouvrit la voie vers la voiture de Sam. "Allons-y."
John serra l'épaule de Sam un peu plus fort, en espérant que le gamin puisse sentir son amour et sa fierté. "On se voit à la ligne d'arrivée."
Je l'espère, pensa Sam et il offrit un petit sourire à son père avant que John ne rejoigne Dean de l'autre côté de la caravane.
Bobby tendit son casque à Sam et le guida vers la voiture. Dix minutes plus tard, il était sur la piste, son cœur battant si fort qu'il pouvait à peine entendre les voix dans son oreille. John, Bobby et Dean discutaient de stratégies pendant qu'il essayait juste de respirer. John avait décidé qu'ils partageraient tous les quatre le même canal pendant cette course pour mieux coordonner leurs manœuvres et veiller sur Sam.… mais Sam voulait juste sortir de la voiture. Il déglutit en regardant le signaleur monter à son poste.
"Bonne chance, les gars", leur dit John quelques secondes avant que le drapeau ne tombe et que la course ne commence.
Comme prévu, c'était une putain de mêlée générale. Les règles de la piste étaient oubliées ou ignorées alors que les pilotes se battaient pour la première place tout en se défoulant les uns sur les autres. De la terre, de la boue et du gravier étaient projetés dans les gradins alors que les voitures dérapaient dans les virages, risquant des vitesses importantes dans les virages pour maintenir leurs positions.
Pendant les deux premiers tours, Sam parvint à se maintenir. Quand on le frotta, il frottait en retour. Ce n'était pas aussi doux ou naturel que les frottements de Dean... mais il gardait le contrôle de sa voiture.
"Putain oui, Sammy !"
Sam sourit à l'éloge de son grand frère, sentant son énergie nerveuse s'estomper alors qu'il réalisait qu'il pouvait le faire - il pouvait se défendre sans causer de désastre. C'était le coup de pouce de confiance dont il avait besoin. Son sourire persista alors qu'il terminait un autre tour, puis disparut lorsqu'il regarda dans son rétroviseur. Au début, il n'était pas sûr, car c'était une autre voiture qui lui collait au cul, mais au deuxième coup d'œil, il savait sans aucun doute que c'est Nick.
"Dean."
"Ouais, Sammy. Je le vois", répondit Dean, en reculant déjà.
"Attends, Dean. Pas encore", prévint John, qui voulait donner à son cadet l'occasion de s'occuper de Nick tout seul avant que Dean ne vienne à son secours. "Pas besoin de paniquer, Sam", conseilla-t-il, d'une voix calme et posée. "Reste concentré."
"Il a raison, mon petit," dit Bobby. "Tu vas y arriver."
Sam acquiesça et regarda Nick rouler derrière lui - si près qu'il ne voyait pas les phares de la voiture.
Nick donna un coup à son pare-chocs arrière comme un chat qui jouait avec une souris.
"C'est bon, Sammy. Il essaie juste de t'emmerder."
Et ça marche, pensa Sam. Il aimerait que Dean soit avec lui au lieu de lui parler à l'oreille. Il resserra sa prise autour du volant, se préparant pour le prochain coup.
Nick s'exécuta, frappant Sam par derrière une fois de plus avant de s'approcher de lui pour exécuter sa manœuvre favorite - coincer le gamin entre lui et le mur.
"Repousse-le, Sam."
Sam grimaça à l'ordre de son père mais s'exécuta, tournant sa voiture vers la gauche même s'il pouvait sentir la résistance de la voiture de Nick qui le maintenait contre le mur.
"Continue de pousser."
"J'essaie", grogna Sam, surpris par la force qu'il fallait pour faire tourner sa voiture plus fort et plus nettement.
Nick ne bougea pas. Sa seule réaction était de sourire à Sam par la fenêtre du passager.
Sam déglutit alors qu'un sentiment d'effroi l'envahissait.
"Putain de merde !" fulmina Dean, il en avait assez de laisser son petit frère se débrouiller tout seul. "J'arrive, Sammy."
Dépêche-toi, pensa Sam, ne sachant pas quel son était le plus déconcertant - le métal qui raclait contre le métal... ou le métal qui raclait contre le béton. Dans tous les cas, sa voiture était prise au milieu. Il était pris au milieu.
Dean recula encore, se faufilant entre les voitures pour avoir une meilleure position. Il prévoyait d'éloigner Nick de son enfant et de le faire sortir de la piste, mais Nick anticipa son mouvement. Il freina et fit une embardée au moment exact où Dean s'élançait en avant, provoquant une collision entre Dean et Sam.
"Non !" cria Dean, regardant avec horreur la voiture de Sam ricocher sur le mur et partir en vrille. Il essaya de freiner, mais sa vitesse était trop élevée. Il n'avait pas assez de temps ni d'espace pour éviter une seconde collision, car Sam continuait de tourner vers lui.
Les spectateurs furent aussitôt debout et haletèrent lorsque les voitures des frères s'accrochèrent l'une à l'autre - le pare-chocs avant de Dean heurtant l'arrière de Sam avec juste le bon angle pour faire sortir le gamin.
Ce qui se passa ensuite fut un putain de cauchemar.
Dean, John et Bobby furent impuissants tandis que Sam hurlait dans le casque. Sa voiture roula sur la piste comme si elle ne pesait rien, le métal volant dans toutes les directions alors qu'elle se brisait à chaque tonneau. Les conducteurs tentaient d'éviter les débris et la voiture hors de contrôle, ce qui provoqua de nombreux autres accidents. Le drapeau rouge s'agita tandis que le présentateur tentait de calmer le chaos qui régnait dans les gradins, alors que tout le monde se précipitait vers la barrière qui séparait les gradins de la piste. Certains faisaient la queue pour avoir une meilleure vue sur les épaves tandis que d'autres poussaient la barrière, désireux d'aider les blessés.
Lorsque la voiture de Sam s'arrêta de faire des tonneaux, elle reposa sur son capot à l'extrémité de la piste, tournant comme une toupie. Ses cris furent remplacés par un silence sinistre dans l'oreillette.
"Sam !" appelèrent John et Bobby à l'unisson, en courant sur la ligne de touche.
Dean était sans voix - trop paniqué pour les mots. Il sortit de sa voiture, enleva son casque et le jeta au sol. Il avait besoin de voir et d'entendre sans obstruction pour se diriger vers son enfant.
Les pompiers et les ambulanciers se précipitèrent également sur les lieux, mais Dean arriva le premier.
"Sammy !" cria-t-il en s'approchant, remarquant le casque de son frère qui gisait à quelques mètres, parmi le verre et le métal éparpillés. Il se glissa jusqu'à la voiture renversée et y entra. "Sammy !"
Sam était suspendu la tête en bas, retenu par le harnais. Il cligna longuement et lentement des yeux vers Dean, ce qui laissa entendre qu'il venait de reprendre conscience. Il avait l'air hébété et confus, comme s'il ne savait pas ce qui s'était passé et ne réalisait pas le danger qu'il encourait. "Dean ?"
Dean sourit, soulagé d'entendre son petit frère parler, même si le gamin avait une sale tête. Il y avait du sang partout - étalé sur son front et le long de sa tempe, sur sa mâchoire et son menton, et même dans ses cheveux. Ses yeux étaient vitreux et ses pupilles dilatées. La question n'était pas de savoir s'il avait subi un traumatisme crânien, mais quelle était sa gravité.
"Sammy. Qu'est-ce qui te fait mal ?" demanda Dean en se glissant sur le ventre, dans la terre, essayant de s'enfoncer dans la voiture.
"Rien", répondit Sam, somnolent et détaché.
Dean doutait que ce soit vrai et espérait que la douleur de Sam était masquée par le choc, et non par la paralysie. Cette possibilité lui serra la poitrine.
"Tu es blessé ?"
Dean souffla un rire étonné en voyant son petit frère - ce gamin ensanglanté, étourdi, coincé à l'envers dans une voiture... et pourtant toujours inquiet pour lui. "Je vais bien, Sammy." Il écarta sa frange de cheveux de ses yeux plissés. "Ecoute. J'ai besoin que tu décroches ton harnais, ok ?"
" D'accord ", murmura Sam, mais il ne bougea pas, semblant se contenter de rester là et de fixer Dean au lieu d'essayer de se libérer.
L'estomac de Dean se serra. Peut-être que Sam ne bougeait pas parce qu'il ne pouvait pas. Peut-être qu'il était paralysé... peut-être que ses bras étaient cassés... peut-être...
Les yeux de Sam se fermèrent alors qu'il flottait au bord de la conscience.
Peut-être qu'il était juste trop dans les vapes pour faire l'effort.
Peut-être... Dean l'espérait, bien que cette constatation n'offrît qu'un réconfort minimal. "Sammy..." l'appela-t-il, secouant légèrement l'épaule de son frère. "Hey. Reste avec moi", ordonna-t-il, préoccupé par la vitesse à laquelle le gamin s'affaiblissait.
"Je suis avec toi", marmonna Sam, regardant Dean ramper plus loin dans la voiture. "Qu'est-ce que tu fais ?"
Dean ne répondit pas et tendit la main vers le haut, à la recherche de la boucle qui reliait le harnais de sécurité au siège du conducteur. Ses doigts tâtonnent sur le tissu et le métal jusqu'à ce qu'ils se posassent sur une forme familière. Il appuya sur le bouton du harnais... puis fronça les sourcils quand il ne se libéra pas. Il appuya à nouveau, avec le même résultat.
"Non, non, non, non, non", murmura Dean parce que ça ne devait pas se passer pas comme ça. Il essaya une troisième fois alors que Sam continuait de cligner des yeux.
"Dean." Sam plissa le nez. "Qu'est-ce que ça sent ?"
Dean la sentait aussi et ne savait pas ce qui était le plus inquiétant : Sam qui bafouillait ses mots ou le gamin qui ne reconnaissait pas l'odeur distincte de l'essence. Il déglutit pour ne pas céder à la panique et scruta l'intérieur de la voiture, se concentrant sur le filet de liquide ambré qui s'accumulait dans le coin inférieur du capot.
"Putain", siffla-t-il, luttant maintenant contre deux ennemis - un réservoir d'essence rompu qui laissait échapper du carburant... et un harnais coincé qui refusait de libérer son frère.
"Dean. Tu devrais y aller."
"Je ne t'abandonnerai pas, Sammy", promit Dean en se trainant encore plus loin dans la voiture pour avoir une meilleure prise sur le harnais. Il tira sur les sangles maintenues en place par une boucle tordue, ignorant que de la fumée envahissait la voiture jusqu'à ce que Sam commence à tousser.
"Dean..." Sam toussa à nouveau et se déplaça finalement sur le siège ; ses mouvements léthargiques devinrent agités lorsque son cerveau confus reconnut l'odeur de quelque chose qui était en train de brûler. "Dean !"
"C'est bon", apaisa Dean, même s'il sentait également la chaleur au-dessus d'eux et entendait les gens se précipiter vers la voiture.
"Sortez-le de là ! » cria quelqu'un et on attrapa les jambes de Dean, le tirant en arrière.
Dean s'accrocha au sol et donna des coups de pied à ceux qui essayaient de le séparer de son enfant.
"J'ai besoin d'aide !" hurla la même personne.
"Je le tiens !"
Dean grogna alors qu'une autre paire de mains s'emparait de ses jambes ; la force combinée de deux pompiers l'entraînait loin de la voiture en feu. "Non !" cria-t-il, luttant contre leur emprise alors qu'ils le remettaient debout.
"Dean !"
Dean se jeta sur la voiture, répondant au cri de Sam de manière primitive. "Sammy !" rappela-t-il, voyant la main ensanglantée du gamin qui se tendait vers lui à travers la vitre cassée.
"Dean !"
Le cri répété était noyé par le bruit d'étincelles qui s'enflammaient pour allumer un autre feu à l'autre bout de la voiture de Sam. Les flammes et la fumée s'enroulaient dans le ciel nocturne, refusant de se cacher sous le jet d'eau du camion de pompiers. Le feu faisait rage, consumant le châssis de la voiture et se dirigeant vers le petit frère de Dean piégé à l'intérieur.
"Dean !"
Dean se débarrassa de l'emprise des pompiers en les poussant, ce qui les fit trébucher. Lorsqu'ils reprirent pied et l'atteignirent à nouveau, il arriva en force, frappant l'un, puis l'autre. Ils s'étalèrent sur la piste tandis que Dean se retournait et se glissait à nouveau dans la voiture pour attraper la main de Sam, une main qui était toujours plus petite que la sienne.
"Je suis là", dit-il à son frère, son cœur se serrant en voyant les traces de larmes sur le visage ensanglanté du gamin. Il serra la main de Sam. "Je suis là."
Sam l'observa avec de grands yeux, toussant alors que la fumée continuait de remplir ses poumons.
Dean retira sa main de l'emprise de Sam et tendit la main vers le harnais, sachant que c'était sa dernière chance - soit il libérait son petit frère, soit il mourait avec lui. Cette pensée était terrifiante, car il savait l'effet que cela aurait sur leur père s'il les perdait de la même façon qu'il avait perdu Mary.
Pas aujourd'hui, pensa Dean en arrachant la sangle de sa boucle, et en sursautant lorsque Sam tomba du siège.
Sam gémit lorsque Dean se déplaça dans le petit espace pour entourer son frère de ses bras. "Je te tiens", murmura-t-il, réconfortant l'enfant terrifié qui s'accrochait à lui.
Les pompiers revinrent vers la fenêtre côté conducteur, accroupis sous les flammes, et cette fois, Dean était reconnaissant de leur aide, reconnaissant de ne pas avoir à lâcher Sam pour échapper à la voiture engloutie.
Lorsque les frères sortirent de l'épave, ils furent accueillis par un flou de lumières clignotantes et une nuée de secouristes. Les ambulanciers furent les premiers à bondir, impatients d'évaluer et de soigner, mais Dean les repoussa en s'accroupissant sur son frère.
"Reculez", dit-il en bloquant Sam hors de leur portée. Personne ne toucherait à son enfant tant qu'il n'aurait pas eu la chance d'examiner Sam lui-même.
Les ambulanciers échangèrent des regards tandis que la responsable procédait à une rapide analyse visuel, décidant que le sang qui recouvrait Dean n'était pas le sien et que Sam ne semblait pas dans un état critique - juste effrayé et étourdi. L'oxygène pour l'inhalation de fumée et les points de suture pour l'entaille sur le front du gamin étaient une évidence, mais il devait aussi être transporté à l'hôpital pour un examen plus approfondi. Des tests d'imagerie allaient permettre de diagnostiquer la gravité de sa commotion et de vérifier l'absence de toute blessure interne qui n'auraient pas encore de symptômes.
"Re-cu-lez", répéta Dean quand personne ne bougea.
"D'accord", accepta la responsable, qui fit signe à son équipe de laisser aux garçons leur espace. Elle avait entendu des rumeurs sur la protection de Dean envers son petit frère, mais être témoin de ceci était dès plus troublant. "Nous serons juste ici."
Dean acquiesça, puis tourna son attention vers son frère toujours blotti sous lui sur la piste - comme un bébé poussin bordé par sa mère poule. "Sammy..."
Sam leva les yeux vers lui - un mélange de saleté, de sang et de larmes.
Dean enleva la frange collante de ses yeux embrumés et remplis de douleur. "Allez..." il le pressa et se leva, soulevant le gamin avec lui. Son toucher était doux, sa prise forte, alors que Sam vacillait, essayant de trouver son équilibre. "Doucement, Sammy."
Après deux essais, Sam était sur ses pieds, se balançant et louchant - submergé par la luminosité et le bruit qui les entouraient.
"Viens", dit Dean, en l'attirant dans un câlin prudent. Il toucha l'arrière de la tête de son fils et soupira, savourant le moment parce que ce soir, cela avait été trop proche d'arriver, putain.
Sam s'affaissa contre lui, en tremblant.
"C'est bon", murmura Dean. "Tu vas bien."
Les doigts tremblants de Sam tordirent le tissu de la combinaison de Dean alors qu'il se penchait plus près de lui, cherchant du réconfort, le réconfort qu'il trouvait toujours dans la sécurité et la familiarité de son grand frère.
"Tu vas bien, Sammy", répéta Dean en passant une main entre les épaules de son frère, se contentant de rester là et de serrer son enfant dans ses bras alors que l'enfer se déchaînait autour d'eux. Il regarda les pompiers arroser les restes désintégrés de la voiture de Sam et pensa à leur mère... et à leur père.
En parlant de ça...
Dean scruta la foule, se rappelant que John et Bobby couraient vers cette extrémité de la piste après l'accident. La scène était chaotique et presque impossible à atteindre à ce stade, mais ça ne les arrêterait pas. Rien n'empêcherait leur père et leur oncle de les rejoindre, surtout quand Sam était blessé... alors où étaient-ils ? Pourquoi...
Sam toussa dans son épaule, dispersant ses pensées.
Dean cligna des yeux. "Sam."
Sam toussa une fois de plus - un son plus aigu, plus profond - puis tressaillit devant la douleur qui s'intensifiait. Il gémit, se recroquevillant sur son côté gauche quand Dean le ramena en arrière, le tenant à bout de bras.
"Ici ?" demanda Dean, une main posée sur celle de Sam.
Sam acquiesça, se mordant la lèvre pour étouffer un autre gémissement alors que la douleur semblait s'épanouir et s'étendre. "Dean..."
"C'est bon. Tu t'es probablement juste cassé quelques côtes", prédit Dean en espérant que ce soit tout. "Respire malgré ça."
Sam acquiesce à nouveau, devenant pâle sous le sang qui avait coulé sur son visage. Il grimaça, puis déglutit comme s'il allait vomir.
Dean arqua un sourcil. "Tu vas me vomir dessus, Sammy ?"
Ce ne serait pas la première fois... ni la dernière.
Sam plissa le nez. "Peut-être", admit-il. "C'est juste que... ça fait mal." Le mot avait été prononcé à travers des dents serrées alors qu'il se penchait vers la douleur qui consumait son côté gauche. "Dean. Je… froid."
Dean fronça les sourcils à cette annonce - au retour des troubles de l'élocution de Sam et à l'arrivée soudaine de nouveaux symptômes.
"Pourquoi est-ce qu'il fait si froid ?"
"Il ne fait pas froid, Sammy", répondit Dean, calme, même s'il repoussait la peur qui montait dans sa gorge. Il fit signe aux ambulanciers. "On va te faire examiner maintenant, d'accord ?"
Les yeux de Sam s'agitèrent tandis que sa respiration devenait superficielle. "Dean. Je crois que je vais m'évanouir."
Dean s'approcha, réagissant à la panique dans la voix de son frère. "Non, tu ne vas pas t'évanouir. Respire. Respire avec moi."
Sam secoua la tête comme s'il était trop tard pour ça et se rapprocha de Dean, désespéré de retrouver son grand frère alors qu'il sentait le monde lui échapper.
Dean se rapprocha et attrapa le gamin qui s'effondrait.
Et voici !
En espérant que cela vous ait plu !
Comme d'habitude, voici le lien de mon discord : h.t.t.p.s : / / discord . gg / zFp2PHTxDR
