Chapitre 3

L'Ancienne de Pwish ressemblait beaucoup à Gothi. À la différence qu'elle était un peu plus grande, et qu'elle avait aussi le dos moins voûté.

Elle et Astrid ne s'étaient pas dites grand-chose depuis que Harold avait amené la seconde à la première pour qu'elle soigne sa cheville. La jeune beurkienne avait vu l'Haddock échanger quelques mots, qu'elle n'était pas parvenue à entendre, avec la vieille femme. Puis, il était reparti plus vite qu'il n'était venu.

Ensuite, l'Ancienne était sortie à son tour, et elle était revenue à peine une minute plus tard pour s'occuper de sa patiente.

« Voilà jeune fille ! - déclara-t-elle après qu'elle eut terminé son bandage. Évitez de trop prendre appui sur votre cheville jusqu'à demain, et vous pourrez de nouveau gambader comme un lapin. Harold a eu parfaitement raison de vous porter, parce que si vous aviez insisté, ça se serait aggravé, et vous n'auriez pas pu remarcher avant un moment » - termina t-elle en allant farfouiller dans ses étagères.

« Ah bah… très bien… alors » - bafouilla à moitié Astrid sans trop savoir pourquoi d'ailleurs.

Enfin si ! C'était peut-être à la pensée de son foutu orgueil viking qui, même pour une simple cheville foulée, avait encore failli lui coûter cher si elle l'avait écouté plutôt que Harold.

Décidément ! Ce n'était vraiment pas la journée de l'intelligence et du bon sens pour elle !

« Vous allez également me boire ça – la sortit de ses songes le vieille femme qui était revenue à côté d'elle avec une petite fiole qu'elle lui tendait. Cela vous fera du bien, car je vous sens très fatiguée et très tendue. Vous ne devez pas avoir beaucoup dormi ces derniers jours »

Mais avant que la blonde ne puisse répliquer quoique se soit, elles entendirent quelqu'un frapper à la porte. Puis, il s'ensuivit le traditionnel « Entrez ! » venant de la maîtresse des lieux.

La jeune viking eut la surprise de voir passer la porte le Chef de Pwish. Suivi de son propre chef. Lui-même suivi de toute une troupe comportant Gueulfor, Rustik, Varek et les jumeaux.

« Astrid ?! » - s'étonnent-ils tous en chœur, une fois qu'ils eurent remarqué sa présence.

« Qu… Qu'est-ce que tu fais ici ? » - lui demanda Kognedur.

« Euh… J'ai eu un petit problème » - répondit-elle en montrant sa cheville droite fraîchement bandée.

« Et ce « petit problème » est la raison pour laquelle je vous ai fait venir - ajouta l'Ancienne à l'adresse des deux chefs. Bien entendu, j'ai aussi demandé le Chef Beurkien parce que cette jeune fille est sous sa responsabilité, mais si je voulais vous voir Erg : c'était pour vous signaler la présence d'hommes de Dagur et d'Alvin sur notre île. Et cette demoiselle peut en témoigner » - termina t-elle en désignant Astrid.

« QUOI ?! » - hurla le Chef Pwishien furieux. QU'EST-CE QUE CES RATS PUANTS FOUTENT SUR MON ÎLE ? »

« Je ne sais pas s'il y en a d'autres. Mais en tout cas, ceux qui m'ont attaqué étaient dix » - confirma Astrid.

« Oh, ma pauvre chérie » - se précipita Kognedur à ses côtés en lui prenant une main entre les siennes.

Rustik voulut en faire de même avec l'autre main, mais Astrid lui colla un beau vent en prenant bien soin de garder ses cinq autres doigts hors de sa portée. Sauf, peut-être pour lui décalquer sur la figure en cas de besoin.

« Et tu n'as rien ? » - s'inquiéta Stoïck.

« Non chef. À part juste une petite foulure à la cheville »

« Qu'est-ce qu'il s'est passé exactement ? » - l'interrogea Erg, visiblement un peu calmé.

L'Hofferson hésita un court instant à raconter les faits jusque dans leurs moindres détails. Ce n'était pas du tout par peur de voir sa réputation souffrir, mais plutôt par crainte de devoir mentionner Harold.

« Et bien, j'étais partie explorer un peu la forêt de l'île, et c'est là qu'ils me sont tombés dessus. C'est en voulant parer une de leurs attaques que je me suis foulée la cheville en me la coinçant dans la racine d'un arbre. Mais à ce moment-là, j'avais déjà réussi à en tuer la moitié »

« L'autre moitié à prit la fuite, au moins ? » - supposa Erg.

« Euh non » - fit doucement Astrid qui, étrangement à leurs yeux, semblait subitement mal à l'aise.

« Qu'est-ce qu'il s'est passé, alors ? » - insista le Pwishien.

La blonde pâlissait maintenant à vue d'œil à la surprise générale. Et l'Ancienne faillit bien l'achever en psalmodiant à sa place le nom qu'elle redoutait de devoir prononcer.

« Comme c'est Harold qui l'a ramené, je pense qu'il ne doit pas être étranger au sort des autres »

« HAROLD ? » - s'écrièrent tous les beurkiens présents.

Aussitôt après, Astrid se sentit fermement agrippée par les épaules par son chef duquel elle dut croiser le regard si semblable à celui de son fils. Et jamais elle ne l'avait vu aussi à la fois déterminé et ahuri.

« Tu… Tu l'as vu ? Tu lui as parlé ? » - la questionna-t-il vivement.

« A… A… Attendez chef. Vous… Vous savez qu'il est là ! » - comprit-elle en étant en même temps estomaquée et soulagée.

« Calme-toi Stoïck! Et laisse-la finir » - vint Gueulfor à sa rescousse en faisant lâcher prise à son ami.

Bien que l'Hofferson pouvait un peu mieux respirer par le fait d'apprendre que l'Haddock père savait la présence de son fils sur cette île, elle restait cependant assez mal à l'aise à cause de tous ces regards avides de détails braqués sur elle.

« Où en étais-je ? » - demanda-t-elle encore un peu déboussolée.

« Au moment où tu t'es foulée la cheville » - lui répondit Varek.

« Ah oui ! Donc comme je le disais, c'est en voulant parer une attaque que mon pied s'est pris dans la racine d'un arbre et que je suis tombée. Mais avant que je ne puisse réagir, quatre des cinq hommes restants m'avaient déjà plaquée à terre. Il s'est ensuite à peine écoulé quelques secondes avant que Harold ne fasse son apparition »

« Et ? » - la pressait à poursuivre Kognedur.

« Et il a tué les cinq autres abrutis vite fait bien fait »

Après cette révélation, il s'ensuivit un curieux silence durant lequel les membres de l'assemblée – hormis Erg et l'Ancienne – avaient les yeux exorbités et la bouche pendante. Et Astrid devinait parfaitement pourquoi.

Le fait qu'Harold l'Incapable ait tué, sans difficultés, cinq exilés et berserks, qui n'étaient pas réputés pour être ni des débutants ni des tendres, était une image dans leurs esprits des plus ahurissantes. D'ailleurs, elle-même avait encore un peu de mal à le réaliser. Malgré qu'elle ait eu le privilège de le voir faire en live et aux premières loges.

Ils furent sortis de leur stupeur par Rustik qui avait été pris d'un fou rire à la fois hilare et nerveux.

« Désolé, mais c'est plus fort que moi ! - continuait-il de pleurer de rire. Déjà que d'apprendre que le moustique qui me sert de cousin soit sorti vivant de son bannissement est une chose complètement démente. Mais alors de se faire entendre dire qu'il peut massacrer cinq mecs comme ça en un rien de temps. Là, je ne trouve même pas les mots. Lui qui, d'après le dernier souvenir que j'en ai, était incapable de manier une arme sans se blesser lui-même »

« Ce « moustique », comme tu l'appelles, mesure aujourd'hui un bon mètre quatre-vingt cinq ! Il est largement plus grand que toi ! - lui balança une Astrid visiblement irritée.

Ce qui eut pour effet de faire s'étrangler l'autre idiot qui ne trouva rien à redire.

« Il a bien poussé, on dirait » - commenta fébrilement Gueulfor qui jeta un drôle de regard appuyé à Stoïck.

En fait, ce dernier avait toujours été convaincu que son fils ne dépasserait probablement jamais la hauteur de ses coudes.

« Comment il t'a ramené ? » - demanda Kognedur à Astrid.

« Bah, question idiote ! Il m'a porté, bien sûr ! Oui, sans s'écrouler ! - s'était-elle empressée d'ajouter devant le nouveau regard écarquillé de Rustik. Il n'y a pas qu'au niveau de la hauteur qu'il s'est développé. Bon, il est encore loin de la norme viking. Mais, ce n'est plus une crevette parlante non plus »

« Et bien, tu peux t'estimer chanceuse qu'il ait été là ! - déclara Erg. Seuls les Dieux savent ce que ces hommes auraient pu te faire ! »

« Mais, moi aussi je sais ! - assura-t-elle. Ils voulaient me violer ! »

« QUOI ? » - s'écrièrent de nouveau tous les beurkiens.

« Où sont ces fumiers que je les massacre ?! » - rugit Rustik en brandissant son marteau.

« T'arrive un peu tard ! Je te rappelle que c'est déjà fait ! » - railla Kranedur.

« Dans ce cas, je vais les re-tuer ! »

« Crétin » - murmura Varek.

« À ce propos chef, Harold m'a prié de vous dire que les corps sont à une cinquantaine de mètres vers l'ouest de la crique de Dollstone » - annonça l'Ancienne à l'adresse de Erg.

« Très bien ! Je vais aller sur place avec des hommes. Au fait Stoïck, j'ai été très surpris d'apprendre que Harold était ton fils »

« Vous n'en saviez rien ? » - s'étonna Gueulfor.

« Non. En fait, je ne savais pas grand-chose de lui. Mais maintenant, je sais pourquoi j'avais l'impression de connaître ces yeux-là » - expliqua le Pwishien en désignant son confrère d'un signe de tête.

« Tu as une idée où je pourrai le trouver ? » - lui demanda le concerné contre toute attente.

« Je ne crois pas que ce soit une bonne idée » - frissonna le forgeron à l'idée d'une rencontre entre le père et le fils Haddock.

« Et pourquoi ça ? » - répliqua le paternel en question vexé.

« Il a raison Stoïck - intervint sagement Erg. Au cours de ces deux dernières années, j'ai appris à connaître un peu Harold. Enfin du moins celui d'aujourd'hui. Et il sait obligatoirement que tu es sur l'île. Donc, s'il n'est pas resté ici après avoir amené cette jeune fille : c'est que, pour le moment, il ne veut pas te voir »

« Je suis d'accord avec mon chef - convint l'Ancienne. C'est inutile de le chercher. S'il ne veut pas vous parler, vous ne le trouverez pas. Sinon, dans le cas contraire, il viendra de lui-même »

Stoïck ouvrit la bouche, la referma, la rouvrit et la referma de nouveau. Il était désemparé et ne savait pas quoi dire. Mais après tout, il n'y avait rien d'étonnant à ce que son fils l'évite. Il l'avait quand même renié et banni.


Contrairement à ce que Stoïck pensait, Harold ne s'était pas du tout réfugié à l'autre bout de l'île pour le fuir. En vérité, il était juste au-dessus de lui. Sur le toit de la maison de l'Ancienne, et d'où il avait observé la scène en retirant un petit morceau de la toiture qu'il venait d'ailleurs de remettre en place.

Il aurait pu juste se contenter de les écouter, mais il avait préféré avoir l'image en plus du son.

Il était maintenant allongé sur le dos, les mains derrière la tête, le regard fixé sur le ciel à essayer de cataloguer tout ce qu'il venait de voir et d'entendre.

Il avait commencé par passer en revue ce qu'il avait noté chez ses anciens « camarades ».

Ils n'avaient pas tellement changé. Aussi bien physiquement que mentalement. Quoique, les jumeaux lui avaient paru drôlement calmes en cet instant. Mais bon, ça ne prouvait pas non plus qu'ils s'étaient assagis avec le temps. Il y avait des chances pour qu'ils se rattrapent plus tard.

Varek lui, semblait être resté égal à lui-même. Calme et discret. Et paraissait également s'entendre toujours aussi bien avec Rustik qui, aux yeux de Harold, demeurait un insupportable crétin.

C'était vraiment à se demander s'il y avait réellement un lien de parenté entre eux.

Astrid était la seule à avoir vraiment changé. Enfin, physiquement du moins. Son caractère de base semblait être resté intact.

En grandissant, le visage des gens à tendance à se durcir de par leurs traits que de par leurs expressions. Mais dans le cas de l'Hofferson, c'était visiblement le contraire qui s'était produit. Elle avait paru beaucoup moins sévère à Harold.

C'était peut-être aussi pour cette raison qu'elle avait semblé être une proie facile pour les autres idiots.

Remarque, cela lui conférait, comme à lui-même, une apparence trompeuse sur laquelle ils pouvaient jouer pour surprendre leurs adversaires. Et comme la plupart des gens avaient tendance à faire à cent pour cent confiance à ce qu'ils voyaient, cela leur donnait un net avantage.

Il avait été plutôt heureux de voir son ancien mentor. Une des rares personnes à l'avoir toujours bien traité. Il avait certes, autrefois, lui aussi la manie de le taquiner sur sa piètre corpulence. Mais à la différence des autres, ce n'était jamais avec des intentions méchantes. Et puis, il avait aussi fait partie des quelques personnes, avec Gothi, à ne pas avoir voté pour son bannissement.

Quant à son père, là, c'était une toute autre paire de manches.

Alors comme ça, il lui avait manqué ? Il avait des regrets ?

Curieux, ce n'était pas l'impression qu'il lui avait donné la dernière fois qu'il l'avait vu. Il eut peut-être des remords par la suite. Mais peu importe qu'il lui avait fallu quelques jours, comme à peine une seconde, c'était déjà trop tard.

Bon, que son père eut été en colère pour ce qu'il avait fait: ça Harold pouvait parfaitement le comprendre. Mais de là à prendre des mesures aussi extrêmes: ça il n'avait jamais pu le lui pardonner. Même après tout ce temps. Sans compter sur la fureur d'une autre personne qui, tant qu'elle ne décolèrerait pas, il ne pourrait probablement pas le faire non plus.

Mais d'un autre côté, le fils était quelque part reconnaissant envers son père pour l'avoir banni parce que, sans ça, il ne serait sans doute pas devenu ce qu'il était à présent. Il lui avait, pour ainsi dire, rendu service.

Harold avait toujours été convaincu qu'il n'avait rien d'un viking. Mais à cause de ses sentiments contradictoires qu'il éprouvait à l'égard de son père, depuis ces cinq dernières années, il se disait qu'en fin de compte qu'il devait y être un peu quand même. Cette pensée le fit même légèrement sourire d'hilarité.


Astrid était de retour dans sa chambre provisoire où Varek l'avait transporté dans ses bras en compagnie de Kognedur.

Rustik s'était, bien entendu, immédiatement porté volontaire pour accomplir cette tâche, mais avant qu'il n'ait eu le temps de terminer sa phrase, la blessée avait déjà désigné l'Ingerman sans une once d'hésitation. Ce n'était pas qu'elle n'avait pas confiance en la force du Jorgenson, mais c'était plutôt en fait de ses mains dont elle se méfiait.

Elle s'était à présent en grande partie déshabillée, et n'avait gardé que son maillot et sa culotte. Puis, elle avait pongée sous les couvertures pour piquer un bon roupillon, car l'Ancienne avait raison. Elle avait grand besoin de sommeil. Elle avait d'ailleurs bu la potion qu'elle lui avait donné, et celle-ci commençait à faire son effet.

« Maintenant que l'on est entre filles : Dis-moi tout ! » - lui lança soudainement Kognedur assise sur le bord de son propre lit.

Astrid rouvrit les yeux pour la regarder, et put voir qu'elle la fixait avec une espèce d'air malicieux.

« Qu'est-ce que tu veux dire ? » - fit-elle perplexe.

« Et bien, de quoi avez-vous parlé avec Harold ? »

« À vrai dire, on ne s'est pas dit grand-chose »

« Sérieux ?! - s'interloqua la fille Thorston. Tu ne lui as pas posé tout un tas de questions ? Tu n'as pas été curieuse de savoir comment il a survécu à son bannissement ? Qu'est-ce qu'il a fait durant ces cinq dernières années ? »

« Sache que ça m'intéresse tout autant que toi de savoir. Mais Harold a beaucoup changé. Et pas que physiquement. Il ne m'a pas fallu longtemps pour m'apercevoir qu'il valait mieux ne pas l'interroger là-dessus » - soupira Astrid.

Impression confirmée par la remarque qu'il avait faite sur les critères d'exil de Beurk. Il avait, à ce moment-là, émané de lui une telle rancœur, malgré sa voix et son apparence calmes, que n'importe qui aurait pu la sentir à des kilomètres à la ronde.

« Ne me dis pas que tu as eu peur de lui » - se moqua l'autre blonde.

« Kogne, j'ai l'impression que tu fais comme Rustik. Que tu te bases sur le Harold d'il y a cinq ans. Et, comme je l'ai déjà dit, il a énormément changé. L'ancien Harold était, certes, inoffensif et incapable de se mettre réellement en colère. Mais je peux t'assurer que ce n'est plus le cas aujourd'hui. Bon, je ne l'ai pas vu en rogne. Cependant, j'ai une petite voix dans ma tête qui me préconise d'éviter de l'y mettre »

« Il a vraiment tué ces cinq mecs comme ça d'un coup ? Ou tu as un peu exagéré les choses ? »

« Non, c'est la stricte vérité ! - se défendit Astrid. Je n'avais même pas encore eu le temps de penser : « Par Odin ! », qu'ils étaient déjà tous morts ? Alors que moi, il m'a fallu plusieurs minutes pour pouvoir venir à bout des autres. Il est d'une rapidité incroyable. Comme quoi, sa corpulence peut quand même lui servir dans un combat »

Kognedur la regarda de nouveau d'un air malicieux accompagné d'un sourire en coin du même style, avant de lui demander :

« Et, il est devenu beau gosse à ce point-là ? »

« Co… Co… Comment ?! - bégaya nerveusement l'Hofferson en se redressant vivement. Mais, je n'ai jamais rien dit de tel ! »

« Non, mais j'ai entendu Gueulfor plaisanter avec Erg sur le fait que Harold ne pouvait pas se balader en publique sans avoir un troupeau de midinettes qui le suit à la trace. Et puis, les rougeurs sur tes joues me suffisent amplement comme confirmation »

« Ça… Ça n'a rien à voir ! C'est parce que je suis fatiguée ! - se défendit de nouveau Astrid en se sentant rougir de plus belle.

« Ouais, c'est ça ! » - ria l'autre blonde.

« De toutes manières, je ne vois pas ce que ça peut te faire ! Tu t'intéresses à lui maintenant ? » - répliqua-t-elle piquée au vif.

« Le fait que, comme tout le monde, je le chahutait autrefois, ne veut pas dire que je ne le trouvais pas mignon. Faut le reconnaître ! Il avait déjà une belle petite gueule ! Surtout pour un viking ! »

Astrid ne trouva rien à répliquer, et retourna se cacher sous les couvertures.

« Tu m'excuseras mais, à cause de la potion, j'ai du mal à garder les yeux ouverts. Il faut vraiment que je dorme » - marmonna t-elle.

« Très bien ! - fit la Thorston en se levant. Quant à moi, je vais demander aux autres s'ils sont partants pour une petite partie de chasse au trésor. Bien entendu, tu devines de quel « trésor » dont il est question. Je suis sûre que leur curiosité les démange autant que la mienne » - termina t-elle en quittant la pièce.

à suivre