Réponses à quelques commentaires

DauterFeralVigilantDragonLady: Heureuse de savoir que tu aimes toujours autant et que, tu apprécies aussi la Prophétie. Faut dire que j'ai eu un mal de chien à l'écrire malgré les apparences! '-_-

Je suis aussi soulagée de voir que la réunion père/fils passe! J'ai eu plusieurs idées pour ce passage puis, finalement, j'ai fini par opter pour quelque chose de court et de peu loquace.

Harold a beau être gentil mais, je le voyais très mal sauter dans les bras de son père, ou même s'embarquer dans une grande conversation avec lui après ce qu'il lui a fait.

Quant à ta question au sujet de Kamikazi et Astrid: J'éclaire un peu plus la situation dans ce chapitre.^v^

Guest: Ravie que cette histoire te plaise!

Pour le hiccstrid, ne t'inquiète pas, il ne se fera pas trop longtemps désirer. Et puis, entre-nous, moi aussi ça me gave quand on doit attendre des siècles ne serait-ce que pour avoir un petit bisous sur la joue! '-_-

Mais, il faut aussi savoir être raisonnable et, ne pas rentrer trop vite dans le vif du sujet, au risque de gâcher le plaisir! -_^


Note de l'Auteur

Ce chapitre est ce que j'appelle un "chapitre pause"!

Pour ceux qui lisent beaucoup, vous aurez sans doute remarqué que, dans la plupart des livres, qu'il y a des passages moins riches, ou rythmés, que le reste de l'oeuvre. Et bien, ces moments permettent en fait au lecteur de souffler un peu.

D'ailleurs, les films d'action, ou encore la grande musique(classique) sont aussi construits sur le même principe.

Mais pour revenir à cette fiction, dans ce chapitre, il est surtout question de vie privée et de réflexions émotionnelles.

Il ne fait, certes, pas beaucoup avancer l'intrigue principale mais, il permet quand même de développer un peu les états d'esprits de plusieurs personnages.

Sur ce, bonne lecture!


Chapitre 5

Harold ouvrit paresseusement un œil et vit, par les embrasures des volets fermés, que le jour était levé.

« Merde ! » - jura t-il entre ses dents en espérant que la matinée n'était déjà pas trop avancée.

Il avait plusieurs choses à faire à la forge avant de mettre les voiles. Et, ça allait lui demander un certain temps.

Il déplaça délicatement le bras de Kamikazi enroulé autour de lui pour ne pas la réveiller. Puis, il sortit du lit pour partir à la recherche de ses vêtements éparpillés dans la chambre.

« Pourquoi tu fais toujours ça ? » - bailla la voix de la jeune fille.

Oup ! Elle était réveillée.

« Pourquoi je fais toujours quoi ? » - répliqua t-il légèrement perplexe, tandis qu'il renfilait tranquillement son caleçon sur lequel il avait réussi à remettre la main sans trop de difficultés.

« Pourquoi il faut toujours que tu te sauves après ? » - lui reprocha t-elle en enfouissant davantage sa tête dans son oreiller.

« Ah ! Je t'arrête tout de suite ! Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, il fait jour ! » - se défendit-il en sautant à moitié dans son pantalon.

Elle ouvrit lentement les yeux pour constater qu'il disait vrai.

« Autant pour moi ! - fit-elle résolue, avant d'ajouter : Il n'empêche que c'est bien la première fois que tu restes dormir. Bon, que tu ne restes pas avec d'autres, je veux bien comprendre. Mais avec moi, tu n'es pas obligé de conserver tes habitudes »

Harold ne répondit rien et se contenta de soupirer, pendant qu'il remettait sa chemise qu'il avait curieusement retrouvé sous le lit, en essayant de se souvenir quand et comment Kamikazi avait eu l'occasion de l'y balancer.

Ah oui ! Si sa mémoire n'était pas erronée, ils n'avaient pas atterri tout de suite dans le lit. Il y avait eu une partie par terre et, ce fut probablement à ce moment-là que certaines de leurs fringues avaient fini à cet endroit.

« En tout cas, pour quelqu'un qui n'était soit-disant pas trop partant pour ça à la base, t'as plutôt été... » - avait-elle commencé à faire remarquer, avant de rire quand elle se prit sa propre jupe en pleine figure.

« Toi, je te jure ! » - bougonna t-il en s'asseyant sur le bord du lit pour pouvoir remettre plus facilement ses chaussures.

Kamikazi s'était levée à son tour pour aller ouvrir les volets, histoire qu'ils y voient un peu plus clair, en se fichant éperdument d'être complètement nue et que, d'éventuels passants puissent avoir une parfaite vue sur sa poitrine, s'ils regardaient à ce moment-là vers sa fenêtre.

Ensuite, elle retourna sur le lit et, alla s'agenouiller derrière lui qui, n'avait pas bougé de place, pour passer ses bras autour de lui et de, murmurer avec lubricité à son oreille :

« Tu es sûr que tu ne veux pas rester encore un peu ? »

« Dès le réveil ? En plus, c'est une fois que je suis complètement rhabillé que tu me sors ça ! » - ironisa t-il.

Elle lâcha un gros soupir d'exaspération en laissant lourdement tomber son menton sur l'épaule d'Harold.

« Mais quel rabat-joie tu fais ! Ce n'est pas possible ! » - ronchonna t-elle.

« Mademoiselle Kamikazi, vous êtes réveillée ? Parce que... » - s'exclama soudainement une voix féminine, en même temps que la porte de la chambre s'ouvrait à la volée.

Il s'agissait plus précisément de la Pwishienne qui avait été charger de satisfaire les demandes de l'Héritière des Cambrioleuses durant son séjour sur l'île.

Elle était restée pétrifier sur le seuil, les yeux exorbités et la bouche pendante, à cause de sur quoi son regard était tombé.

« Parce que ? » - l'invitait la jeune fille à poursuivre sans une once de gêne.

Pas plus qu'Harold qui demeurait parfaitement dépourvu d'émotions faciales.

« Parce que votre mère m'a dit qu'elle ne voulait pas que vous dormiez trop tard. Rassurez-vous, il n'est que huit heures et demie » - expliqua la femme devenue aussi rouge que si elle avait été jetée dans une casserole d'eau en ébullition et qui, repartie plus vite qu'elle n'était venue.

« On se fait un petit pari ? » - lança Kamikazi après un bref silence.

« Sur quoi ? »

« Sur combien de temps ça va mettre à faire le tour du village »

« Faut vraiment qu'on apprenne à fermer les portes à clef. Bien que ton travail consiste plutôt à les ouvrir » - soupira Harold.

« Oh, ça n'a pas été pire que la dernière fois avec cousine qui nous a carrément surprise en pleine... »

« Stop ! - la coupa t-il net d'un geste de la main. C'est un souvenir que j'aimerai ne pas avoir à me remémorer si tôt le matin ! »

« Je ne vois pas pourquoi ! Rien que de repenser à sa tête, je pourrai encore en mourir de rire ! » - pouffa t-elle justement.

« Ben, t'as bien de la chance parce que moi, j'en fais encore des cauchemars »

Cette fois-ci, elle éclata franchement de rire.


Sur les conseils avisés d'Harold, Kamikazi avait traversé le village en surveillant minutieusement ses arrières, à chaque fois qu'elle était passée près de l'un des groupes d'hormones en furie qui avait l'habitude de poursuivre l'Haddock.

Si le regard pouvait tuer, rien que sur le chemin de sa chambre à la Grande Salle, elle se serait faite assassiner un nombre incalculable de fois.

« Kami ! - la héla Kognedur en lui faisant de grands signes d'une main. Viens donc t'asseoir avec nous ! » - lui proposa t-elle toute sourire, tandis que de son autre main, elle tapotait la place de libre à côté d'elle.

Les quatre autres membres du Club des Cinq – comme les appelait sarcastiquement Harold – étaient également présents et affichaient toute une galerie d'expressions.

C'était d'ailleurs ce qui l'avait mise sur la voie de ce que la fille Thorston attendait réellement d'elle.

Avec Harold, ils avaient l'un comme l'autre perdu leur petit pari. Ça avait mis encore moins de temps à faire le tour que ce qu'ils avaient imaginé.

Néanmoins, elle s'était dite que ça pourrait être amusant de jouer le jeu. Rien que pour voir leurs têtes en leur parlant un peu de la sexualité du soit-disant inutile gringalet.

Donc, ce fut avec joie qu'elle accepta de poser ses jolies fesses à la place proposée.

Varek était rouge homard et paraissait de loin être le plus gêné. Mais, le connaissant, il devait sincèrement l'être plus pour les questions qu'on s'apprêtait à lui poser, plutôt que par la pensée d'elle et Harold en pleine copulation. Il avait beau feindre qu'il était totalement absorbé par sa lecture, ses réactions extérieures le trahissaient outre-mesure.

Les jumeaux affichaient tous les deux un large sourire pervers. Mais en même temps, c'était bien eux tout craché ça. Il n'y avait pas grand-chose qui les embarrassaient.

Rustik était cramoisi lui aussi. Cependant, contrairement à l'Ingerman, ce n'était pas de gêne et de timidité mais, plutôt de rage. C'était même étonnant qu'il n'y avait pas de la fumée qui lui sortait par le nez et les oreilles.

Mais c'était surtout l'attitude d'Astrid qui intéressait Kamikazi et qui, la faisait le plus jubiler.

Malgré qu'elle n'affichait aucune rougeurs, aucun rictus ni même aucune expression en particulier. Bref, qu'elle avait un visage de « Je m'en contre-balance ! ». La façon dont ses doigts étaient crispés sur ses couverts et, ses gestes plutôt secs, démontrait très nettement qu'elle mourrait d'envie de lui sauter à la gorge.

« Désolée mais, t'as eu quinze ans pour y penser, Chérie ! Première arrivée, première servie ! » - tenta de lui envoyer mentalement.

« Alors ? » - lui demanda malicieusement Kognedur sans ses départir de son sourire.

« Alors quoi ? » - fit-elle innocemment en prenant tranquillement un peu de tout sur la table.

« Alors, toi et Harold, vous sortez ensembles ? » - compléta la question Kranedur.

« On ne sort pas ensemble. On couche ensemble. Nuance » - lâcha t-elle aussi paisiblement que l'on parlait de tricot.

Un curieux bruit d'éclaboussures, de toux et d'étranglement si fit entendre. C'était en fait Rustik qui avait aspiré une partie du contenu de sa chope par le nez.

« Donc, il n'y a rien de plus sérieux entre-vous ? » - insista Kognedur.

« Oh, Grands Dieux, non ! On finirait par s'étriper mutuellement ! Et puis, vous n'ignorez pas comment on vit dans mon clan. Sans oublier qu'Harold est un exilé. Il n'a donc aucunes règles comportementales à suivre. Rien ne nous contraints, l'un comme l'autre, à un réel engagement. Le sport en chambre amical nous suffit amplement ! »

« Et ça fait longtemps que vous... » - avait commencé Kranedur.

« Trois ans ! - le coupa t-elle. On avait quinze et dix sept ans » - ajouta t-elle pour venir à son secours car, elle l'avait vu au bord de l'évanouissement à essayer de faire la soustraction.

« N'empêche, si vous ne vous voyez pas souvent, ça doit être difficile pour vous sur un plan hormonal » - commenta la jumelle.

« Ah, parce que vous croyez qu'on est les seuls à passer dans nos lits respectifs ?! - s'esclaffa t-elle hilare. Je vous rappelle qu'on ne sorts pas ensembles ! Donc, si on n'est pas fidèles, ce n'est pas une catastrophe ! Et franchement, vous avez bien regardez Harold ?! Il peut avoir qui il veut ! Quand il veut ! La meute de groupies qui le poursuit sans relâche, rien que sur cette île, en est une preuve vivante ! »

Elle décida qu'il était temps de faire une petite pause, afin qu'ils puissent diriger un minimum tout ce qu'ils venaient d'entendre.

Elle en profita d'ailleurs pour s'attaquer à son petit-déjeuné, en regrettant amèrement qu'Harold ne soit pas là pour voir leurs têtes qui valaient largement le détour. Surtout celle de son abruti de cousin.

Il était évident qu'il était jaloux à en crever ! Il n'y avait toujours pas de fumée qui sortait de son nez et de ses oreilles mais, tellement de sang lui était monté à la tête, qu'il avait le teint tirant dorénavant plus sur le violet que sur le rouge. Il risquait l'anévrisme s'il ne se calmait pas.

Kamikazi se doutait pertinemment que le simple fait qu'Harold l'Inutile ait une vie sexuelle et pas lui, rendait le Jorgenson complètement dingue. Déjà qu'à vingt ans – en particulier pour un mec – de n'avoir encore jamais touché personne avait de quoi faire devenir marteau. Mais alors, que son gringalet de cousin le devance de loin dans ce domaine : elle n'osait même pas imaginer ce qu'il pouvait ressentir.

Comment savait-elle qu'il ne l'avait jamais fait ? De même qu'elle était persuadée que c'était pareil pour les quatre autres ?

Et bien, ça sautait déjà à la figure à leur comportement frustré. Et puis, il y avait aussi le fait qu'ils n'étaient pas de sa tribu. Donc, ils avaient un code de conduite à respecter à la lettre, dont une partie concernait justement ce détail.

Elle savait que, dans les autres clans, les relations sexuelles hors mariage, ou sans intention d'épouser par la suite, étaient mal vues à un point pouvant conduire au bannissement.

C'était comme ça qu'ils tenaient en laisse les hormones en furie de leurs adolescents.

Et, elle savait tous les membres du Club des Cinq bien trop fiers d'appartenir à Beurk pour prendre un tel risque. Surtout que ça se serait su. La preuve ! Rien qu'elle et Harold, la nuit dernière, sur cette île qui est beaucoup plus grande que la leur, tout le monde a été au courant en moins d'une demie-heure ! Alors, sur Beurk !

« Inutile de poser à voix haute la question qui te brûle les lèvres Kognedur – fit-elle à l'adresse de celle-ci qui la regardait avec insistance. Tu la penses tellement fort que je l'entends très distinctement. Et, je vais y répondre par une autre question »

Elle fit une courte pause, le temps de boire une gorgée d'eau et, de reprendre :

« Étant donné que j'y retourne bien volontiers : À ton avis ? »

Alors là, ce fut le coup de grâce !

Rustik s'était levé d'un bond, en renversant à moitié ce qu'il avait devant lui et, était parti d'un pas des plus furieux.

Varek faillit bien tourner de l'oeil.

Kranedur avait récupéré son sourire pervers, de même que sa jumelle qui avait un regard gourmand en prime.

Quant à Astrid, même si elle paraissait totalement impassible, la façon dont elle avait raffermi sa prise sur le manche de son couteau en disait long.

Et, Kamikazi se tenait tout de même prête à esquiver au cas où l'Hofferson viendrait à perdre le contrôle.

La Voleuse prenait un réel plaisir à la faire souffrir. Elle ne faisait que lui rendre la monnaie de sa pièce.

« Et encore, ce n'est rien comparé à ce que, TOI, tu lui as fait subir ! » - lui adressa t-elle une nouvelle fois mentalement.

De plus, elle savait pertinemment que les sentiments d'Astrid pour Harold ne dataient pas de seulement quelques jours. Qu'ils étaient beaucoup plus vieux que ça.

Une bonne Cambrioleuse se doit de savoir observer l'environnement qui l'entoure, en toute circonstances et de, pouvoir parfaitement l'analyser et l'évaluer.

Et donc, elle l'avait bien remarqué sa jalousie, lorsqu'ils étaient enfants, à chaque fois qu'elle et Harold jouaient rien que tous les deux dans leur coin. Elle l'avait bien vu que la petite Hofferson détestait ne plus être le centre d'attention du petit Haddock quand la petite voleuse était dans les parages.

Mais plutôt que d'aller vers lui, elle s'était contenter de faire comme tout le monde faisait avec lui. C'est-à dire, l'éviter. Elle avait préféré placer au-dessus de tout sa fierté et sa réputation.

Et rien que pour ça, Kamikazi la haïssait ! Parce que si elle avait accepté ses sentiments, si au moins il avait su qu'elle l'aimait en retour : ça lui aurait déjà épargné une bonne partie de ses souffrances qu'il ne méritait pas.

Pour la Voleuse, il n'y avait pas de raison pour qu'Astrid ne morfle pas un peu à son tour, en lui offrant un petit aperçu de ce que, Lui, avait pu ressentir sur quinze insupportables années, à chaque fois qu'elle l'avait envoyé balader ou regarder avec mépris, tout ça pour son image de marque.

Néanmoins, la Cambrioleuse reconnaissait être très surprise que cette Reine de Glace ait encore, après tout ce temps, des sentiments pour lui.

Était-ce d'ailleurs pour cette raison qu'elle avait rejeté tous ses soupirants? (Eh oui ! Kamikazi avait faite surveiller quelques personnes ces dernières années!)

Peut-être parce qu'aucun d'eux ne ressemblait à Harold.

Quant à ce dernier, bien qu'il feignait l'indifférence à chaque fois qu'elle mettait le sujet d'Astrid sur le tapis, elle sentait clairement que lui aussi ses sentiments n'avaient pas changé. C'était juste que, comme pour toutes ses autres émotions, il avait appris à les dissimuler.

Et puis, Kamikazi n'était pas dupe. Elle avait comprit depuis longtemps que, si elle était la seule fille avec laquelle Harold retournait au lit sans hésitation, ce n'était pas parce qu'il la connaissait depuis l'enfance mais, plutôt parce qu'elle ressemblait beaucoup à Astrid. Tout comme celle-ci, elle avait les cheveux blonds, les yeux bleus et un caractère bien trempé.

Par ailleurs, bien qu'elle n'avait jamais vu aucun autre de ses défouloirs hormonaux, elle les soupçonnait d'être pour la plupart, si ce n'était carrément toutes, blondes aux yeux bleus.

« Il y a vraiment des histoires à l'eau de rose d'un compliqué ! - pensa t-elle à la fois agacée et désemparée. Mais alors, entre ces deux-là, c'est pire que ça ! »


Un peu après le petit-déjeuné, Astrid était retournée dans la forêt mais, cette fois-ci, pas trop loin du village car elle n'avait pas envie se perdre à nouveau.

Elle y était allée pour la même raison qu'elle se rendait dans celle de Beurk: pour s'entraîner. Enfin disons plutôt pour expulser sa rage, quand on voyait l'état dans lequel elle avait mise le pauvre arbre qu'elle avait choisi comme partenaire, en s'imaginant qu'il était Kamikazi et, à qui elle adressait tout un tas d'injures entre chaque coups de hache.

« Cette sale traînée ! - rugissait-elle. Comment ose t-elle ?! Et en plus, en parler comme on parle de la pluie et du beau temps ! »

Un dernier coup de hache, ainsi qu'un râle furieux puis, elle se laissa lourdement tomber dos contre le tronc et, glisser jusqu'en position assise, les genoux quasi-relevés sur sa poitrine.

« Et pourquoi Odin, ça fait si mal là ? » - gémit-elle, les mains croisées sur son cœur

Bien entendu, elle s'était doutée, corporellement parlant, qu'Harold n'était plus aussi angélique que son minois. Elle l'avait deviné à sa nouvelle assurance, au fait qu'il ne bégayait plus, ni ne rougissait plus à la présence d'une fille, ou encore qu'il n'avait pas été le moins du monde embarrassé de la tenir dans ses bras. Avant, rien que d'y penser l'aurait fait tomber en syncope.

Plein de petits détails qui laissaient entendre qu'il avait franchi le seuil du monde des filles depuis longtemps.

Mais, de se le faire confirmer, qui plus est par l'une de ses pouffes, avait eu le don de lui inspirer de sérieuses envies de meurtre.

Néanmoins, elle se sentait aussi coupable et égoïste.

Après tout, qui était-elle pour juger ? Pour avoir étiqueter Harold comme sa propriété, alors qu'elle n'avait jamais rien fait pour lui ? Contrairement à Kamikazi qui, malgré qu'elle était plus jeune de deux ans, n'hésitait pas à s'interposer entre lui et Rustik, accompagné la plupart du temps par Kranedur. Tout comme elle aurait très bien pu le faire elle aussi. Hors, elle n'en avait rien fait, ni même rien dit. Elle s'était contentée de rester au loin et d'observer. Tout ça à cause de ce foutu orgueil viking. Mais aussi à cause de l'angoisse qu'elle ressentait en imaginant ce que ses parents auraient dit, s'ils avaient découvert que leur petite fierté s'était entichée du boulet et faiblard de service.

Après ça, il n'y avait rien de surprenant à ce qu'il aille chercher du réconfort dans les bras de l'une des très rares personnes à l'avoir toujours accepté comme il était.

Une fois, elle avait entendu Harold lui-même dire à Gueulfor, après l'une de ses innombrables disputes avec son père, que l'entêtement, la fierté et l'orgueil des Vikings les conduiraient tôt ou tard à leur perte s'ils persistaient dans cette voie.

À l'époque, ça l'avait plutôt faite glousser. Mais maintenant, elle commençait à croire qu'il avait raison car, rien que de repenser à ces derniers jours, ces traits de caractères n'avaient fait que lui apporter des ennuis et de la souffrance.

Elle se passa une main sur le visage et se rendit compte qu'il était humide.

Quoi ?! Elle pleurait ?! Elle ne s'en était même pas aperçu ! Ça faisait des années que ça ne lui était pas arrivée !

...à suivre