Réponses à quelques commentaires
DauterFeralVigilanteDragonLady: RAAAARGH! Pourquoi faut-il toujours que tu me poses des questions auxquelles je ne peux te répondre?! Si je t'avais devant moi, je tordrai bien volontiers le cou!
Bon! J'arrête de t'engueuler, et te dis que je suis ravie que tu me suives avec toujours autant d'intérêts.
Krokmou83: Merci pour tes commentaires! Ça fait plaisir et ça motive aussi!
Quant à ta question sur les romances, il va encore y en avoir même si elles ne sont pas au centre de l'histoire.
Chapitre 9
Rustik avait les yeux vissés au sol depuis maintenant un bon quart d'heure durant lequel Stoïck lui avait passé ce qui était probablement la soufflante de sa vie. Et ça continuait d'ailleurs !
« Tout ça pour dire que ton comportement d'hier soir me déçoit au plus haut point ! - poursuivait de l'admonester son oncle. Crois-tu vraiment qu'il soit très avisé, et surtout très responsable, de la part d'un chef de rechercher le conflit pour la moindre broutille qui lui déplaît ?! Le bien-être d'une communauté repose essentiellement sur les actions de son meneur qui, je me permet de te le rappeler, à pour principal objectif de la protéger ! Et non de compromettre sa sécurité pour satisfaire ses ambitions personnelles ! Et surtout ne t'avise pas d'essayer de te faire passer pour la victime dans cette affaire car, Astrid m'a plus qu'assuré que c'est toi et uniquement toi qui a ouvert les hostilités ! Bon, tu n'es certes pas encore chef mais, si tu souhaites vraiment le devenir un jour, il serait peut-être temps de commencer à mûrir et à apprendre à te remettre en question ! »
Comme depuis le début de la confrontation avec son oncle, Rustik n'osa toujours pas bouger d'un millimètre, ni même cligner des yeux qu'il avaient toujours ancrés dans le sol.
Cependant, contrairement à ce que l'on pourrait croire, il n'écoutait le sermon qui lui était adressé qu'à moitié. Ses pensées étaient majoritairement tournées vers les événements de la veille. D'ailleurs, il n'en avait pas fermé l'œil de la nuit. Il l'avait passé à essayer de trouver une explication logique à ce qu'il avait vu dans les yeux de son cousin. Et il avait fini par se dire que ça n'avait pu être qu'un effet d'optique car, après tout, à ce moment-là, l'éclat de la pleine lune était assez fort, et que quant Harold l'avait plaqué contre le mur, il avait été un peu sonné. Sans oublier qu'il avait bu plusieurs chopes de bière avant. Conclusion : ça devait lui avoir fait voir des choses qui n'existaient pas !
Néanmoins, il n'arrivait pas à s'ôter cette image terrifiante de la tête. Oui ! À sa grande honte, son gringalet de cousin lui avait flanqué la frousse de sa vie ! Si on lui avait dit ça, il y avait encore quelques jours à peine, il aurait probablement tué son interlocuteur pour le libérer de sa folie.
« Et je t'avertis qu'au prochain écart de conduite de ta part, je te renvoie à Beurk illico presto avec tout le déshonneur que te sera dû, et à grands coups de pied dans le derrière ! Compris ?! » - continuait de l'incendier Stoïck.
« Oui mon oncle » - répondit-il timidement sans toujours relever le regard.
« Allez file ! Mais ne te penses pas encore complètement sorti d'affaire car, je peux t'assurer que ton père entendra parler de ton comportement ! »
Rustik exécuta avec la plus grande joie ce qu'on lui avait dit de faire sans demander son reste. Et une fois qu'il eut refermé derrière lui la porte de la cabine du chef, ce dernier se laissa choir lourdement dans son siège en poussant un gros soupir las.
« Je savais que ça n'allait pas traîner à péter. Qu'il n'allait pas lui falloir longtemps avant de craquer – commenta tranquillement Gueulfor assis dans un coin de la pièce. Pour quelle raison au fait il lui a sauté dessus ? »
« J'en sais rien ! Et je ne veux pas le savoir ! De toute façon, Astrid m'a assuré qu'il n'y avait vraiment rien de grave ! Qu'il ne fallait pas que je m'inquiète ! Voilà pourquoi j'ai parlé de « broutille » ! »
« En tout cas, espérons que cette mésaventure mettra un peu de plomb dans la tête de cet imbécile. Et aussi qu'il finira par comprendre qu'il n'a plus et, n'aura probablement plus jamais, le dessus sur Harold. D'ailleurs, nous pouvons nous estimer chanceux qu'il n'y ait pas eu plus de casse que ça car, tu as aussi bien que moi vu les réflexes de ton fils aujourd'hui. Il aurait très bien pu cet idiot »
« Au fait, qu'est-ce qu'il a pensé du cadeau ? » - demanda Stoïck en changeant complètement de sujet.
« Il s'est bien entendu tout de suite douté que tu n'y étais pas entièrement étranger »
« Ça, je l'avais prévu qu'il le devinerait. Je le connais suffisamment pour affirmer qu'il a oublié d'être bête. Néanmoins, ça ne répond pas à ma question »
« Il a particulièrement tenu à préciser qu'il l'acceptait uniquement pour la moitié que j'ai payé. Mais pour te répondre, il semblait plutôt content quand il l'a ouvert ce matin »
Astrid et Kognedur marchaient en direction de la clairière que la fille Thorston et son frère avaient découverte le veille, alors qu'ils exploraient l'île. Vu qu'elle n'était pas vraiment grande, il y avait peu de chance de se perdre. À moins d'être aveugle.
Ils avaient décidé au petit-déjeuné d'y aller s'entraîner un peu car, elle était réellement idéale pour ça.
Kranedur et Varek les y attendaient déjà.
« Tu crois qu'il était vraiment nécessaire d'aller rapporter au chef de ce qu'il s'est passé hier soir entre Harold et Rustik ? » - demanda Kognedur profitant du fait qu'elles étaient encore juste entre elles pour en parler.
« Oui ! - répondit Astrid des plus catégorique. Je te rappelle que l'on est pas en croisière ! On est en mission ! Qui plus est très sérieuse ! Et il n'y a pas de place pour les gamineries et les caprices dans ces moments là ! Puis, ça fera également un peu de bien à Rustik de se faire remonter les bretelles ! »
« Mais qu'est-ce qu'il s'est passé au juste pour que ça tourne au vinaigre ? »
Astrid perdit soudainement cinquante bon pour cent d'assurance, et dû également se faire violence pour ne pas rougir jusqu'aux orteils. Mais malheureusement pour elle, la fille Thorston avait remarqué ce changement brusque, et la considéra tout à coup avec suspicion.
« Sœurette… Au secours » - se fit-elle par surprise appelée par la voix étranglée de son frère.
Elles étaient arrivées à destination sans s'en rendre compte. Et apparemment, les garçons avaient commencé à s'entraîner sans elles, avec vraisemblablement l'Ingerman pour vainqueur puisqu'il était assis sur le dos du Thorston, et continuait à lire tranquillement son bouquin.
« Qu'est-ce que tu as encore fait pour subir un tel châtiment ?! Tu as sans doute encore essayé un de tes sales tours – que moi-même je ne m'abaisserais pas à faire – rien que pour gagner, alors que ce n'est qu'un entraînement ! « - le réprimanda t-elle plutôt que de le plaindre en s'approchant d'eux à grands pas en compagnie d'Astrid.
« On a même pas encore commencé – intervint Varek. C'est juste qu'il devenait très lourd à harceler Harold avec tout un tas de questions embarrassantes »
« Harold ?! » - s'étonnèrent les deux filles.
« Oui, c'est moi ! » - lança soudainement la voix amusée du concerné visiblement sortie de nul part.
En fait, il était juste paisiblement assis contre un arbre en bordure de la clairière, avec en mains ce qui ressemblait à un grand carnet de croquis sur lequel il griffonnait.
Il était fort surprenant qu'il soit là. Et Astrid se demandait d'où il pouvait revenir car, il n'était pas rentré dormir sur leur drakkar, et elle ne l'avait pas vu non plus au petit-déjeuné.
« Harold Trésor ! Où étais-tu passé? Je me suis inquiétée ! » - chantonna la fille Thorston en trottinant allègrement vers lui, malgré les protestations étouffées de son frère.
Astrid la talonna de très près.
« Fallait pas – lui dit-il simplement sans lever les yeux de ce qu'il faisait. Hier soir, c'était la pleine lune et, je ne dors quasiment jamais durant ces nuits- là. J'en ai alors profité pour prendre le frais nocturne »
« WOUAH ! C'est toi qui as fait ça ?! » - s'écria Kognedur complètement béate en voyant le dessin qu'il était en train de faire.
Il s'agissait d'un paysage assez paradisiaque.
C'était une espèce de grande crique avec un lac entouré de petites collines et de falaises riches en végétation. Plusieurs petites cascades s'écoulaient également des murs et tombaient pour la plupart directement dans le lac.
Et le fait que le dessin était en couleurs le rendait encore plus réaliste et beau à regarder.
Sur le moment, Astrid avait été assez surprise car, elle ne savait pas que les bâtonnets de couleurs existaient. Elle en avait toujours connu qu'en noir.
« Où est-ce que tu les as eu ? » - lui demanda t-elle en désignant la boîte contenant les fameux bâtonnets.
« C'est mon cadeau d'anniversaire de la part de Gueulfor et de mon père »
Il avait dit ce dernier mot comme s'il avait avaler quelque chose de très amer en même temps.
« En tout cas, c'est magnifique ! - continuait de s'extasier Kognedur. Je savais que tu te débrouillais en dessin mais, je ne m'étais non plus jamais doutée que c'était à son point ! »
« Merci de ton aide Sœurette ! » - rouspéta Kranedur, que Varek semblait s'être décidé à laisser partir, en s'approchant d'eux tout en essayant visiblement de réguler sa respiration.
« De rien ! » - lâcha sa jumelle innocemment.
« Maintenant que vous êtes là, on pourrait peut-être commencer » - suggéra Varek.
« Ouais ! - convint Kranedur. Ah ! Au fait Harold, je sais que tu n'as pas l'intention de t'entraîner pour le moment mais, j'aimerai quand même que tu m'expliques comment tu as fait avec l'autre abruti qui a eu la lumineuse idée de te prendre en otage »
Cette fois-ci l'interpellé leva les yeux de son ouvrage.
« Comment j'ai fait quoi ? » - demanda t-il assez perplexe.
« Attends ! T'as tout de même fait basculer sans mal par dessus toi un mec d'au moins trois fois ta corpulence ! Y-a de quoi se poser des questions ! »
« Ah ça ! J'ai déjà expliqué le mécanisme de cette technique à Astrid l'autre soir »
« Celle qui consiste à utiliser la force de l'adversaire contre lui-même» - comprit cette dernière.
« Tout à fait ! »
« Utiliser la force de l'adversaire ? » - répétèrent en chœur les jumeaux sans trop comprendre ce que ça voulait dire.
« Je crois que j'aie déjà entendu parler de cette technique de combat. Ça se pratique en Asie, si je ne me trompe pas » - déclara Varek.
« EN ASIE ?! » - s'écrièrent les Thorston estomaqués.
« Tu n'as quand même pas été à l'autre bout du monde ?! » - lança plus personnellement Kognedur.
« Pas du tout ! Mais mon maître d'arme : Oui ! »
« En même temps, tu nous aurais dit le contraire, ça n'aurait pas été si étonnant que ça vu que tu as l'air de connaître tout le monde ! » - commenta Kranedur.
Le garçon Thorston n'avait pas tout à fait tort. Mais ce qui était vraiment curieux, c'était que sur Beurk, tout le monde connaissait certes Harold, mais préféraient faire comme s'il en était rien car, il n'était pas du tout apprécié. Alors que maintenant, tout le monde semblait le connaître, l'apprécier, voire même se l'arracher. Surtout les filles.
« En tout cas, tu devrais aller dormir un peu. Tu n'as vraiment pas l'air bien. T'es tout pâlot » - lui conseilla Kognedur façon mère poule.
« Le manque de sommeil n'a rien à voir là-dedans. Déjà hier après-midi je ne ma sentais pas très bien. Mais ça va sûrement bientôt passer » - souffla t-il en se passant la main droite dans ses cheveux comme s'ils le gênaient.
À ce moment-là, Varek devint étrangement aussi pâle qu'Harold.
« Ça ne va pas du tout passer ! - sembla t-il paniquer subitement en attrapant vivement la main de l'Haddock. Comment tu t'es fait ça ?! » - interrogea t-il en désignant la large entaille sur la dite main.
« Oh ça ! C'est justement avec l'autre imbécile de berserk hier. Je me suis bêtement coupé avec son poignard quand je l'ai fait tomber »
« Tu es empoisonné Harold ! C'est pour ça que tu ne te sens pas bien depuis hier, et que le contour de la blessure est violacé comme ça ! Les Berserks et les Bannis ont cette perversité d'empoisonner leurs lames pour faire mourir à petit feu leurs victimes s'ils ne les tuent pas sur le coup ! »
« EMPOISONNÉ ! » - s'horrifia Kognedur paraissant être au bord de l'évanouissement.
« Un peu de sang-froid Kogne ! - la réprimanda Astrid en lui collant une gifle assez forte pour la faire tomber à la renverse sous le regard hilare de son frère. Combien de temps met ce poison à faire complètement son effet ? » - demanda t-elle ensuite à l'Ingerman.
« Environ quarante huit heures. Il a encore le temps. Mais plus vite il ira voir un guérisseur mieux se sera ! »
Dans la maison du chef de Rix, ce dernier était de nouveau en grande conversation avec son confrère de Beurk.
« Si vous autres Beurkiens voulez rester encore un peu sur cette île pour vous reposer, vous pouvez le faire autant de temps que vous le voulez. Nous vous devons bien ça après tout » - proposa amicalement le chef rixien.
« Je te remercie pour ton hospitalité mais, nous sommes en mission, et nous ne pouvons pas trop nous attarder » - fit Stoïck.
« Dans ce cas, quand pensez-vous repartir ? »
« En fin de matinée probablement »
« Les Berserks et les Bannis vous attaquent-ils souvent ? » - demanda Gueulfor sans prévenir.
« Comme je l'ai déjà expliqué à ton chef hier, ils ne nous attaquent que très rarement et toujours à intervalles réguliers. C'est pour cette raison que l'on a toujours été fin près à les accueillir à chaque fois. Sauf pour hier où ils nous ont vraiment eu par surprise. De plus, ils ont approché notre île avec des voiles d'autres tribus. C'est pour cette raison que mes hommes du port ne sont pas du tout méfiés. Et puis, ça doit bien être la première fois qu'ils utilisent la ruse »
« Preuve qu'ils étaient des plus déterminés à avoir ce qu'ils voulaient cette fois ! »
« Oui, mais ne vous inquiétez pas pour la suite ! Ils m'ont eu une fois ! Mais ils ne m'auront pas deux fois ! » - déclara le Rixien avec force juste avant qu'on ne frappe à la porte.
« Excusez-moi de vous déranger – fit l'un des villageois après qu'il eut été invité à entrer. Mais il y a tout un groupe de pwishiens qui vient de débarquer. Dont le chef en personne. Et qui demande à vous parler »
« Erg ?! » - s'étonnèrent les deux autres chefs et Gueulfor.
Contrairement d'avec les Beurkiens, les Rixiens connaissaient bien les Pwishiens. Probablement à cause de la proximité de leurs îles.
« Fais-le entrer » - lâcha tout bonnement le chef local.
« Bonjour tout le monde ! » - salua courtoisement Erg une fois qu'il fut à son tour dans la place.
« Qu'est-ce que tu fais là ? » - lui demanda Stoïck.
« Oui, je sais que Rix ne faisait pas partie de mon itinéraire mais, comme j'ai eu vent que vous aviez été attaqués et que, je n'étais justement pas très loin, je suis venu voir en bon voisin s'il n'y avait pas eu trop de dégâts »
« Ta sollicitude m'honore Erg – fit le Rixien visiblement véritablement touché. Mais comme tu as sûrement pu le constater, on ne s'en est pas trop mal tirés. Et ce, grâce à nos amis Beurkiens »
« À ce propos, vous en avez croisés des Bannis et des Berserks ? » - demanda Gueulfor.
« Oui ! Et je dois bien avouer que nous avons découverts quelque chose d'assez préoccupant. Mais tant que je suis là on devrait en profiter pour en discuter »
Stoïck allait apparemment dire quelque chose lorsqu'on frappa de nouveau à la porte.
« Quoi encore ? » - soupira le chef rixien, avant de crier ! ENTREZ ! »
Il s'agissait en fait de Varek qui ouvrit timidement la porte.
« Navré de vous déranger, mais je suis juste venu prévenir mon chef qu'Harold se trouve en ce moment chez le guérisseur car, on s'est rendu compte tout à l'heure qu'il avait été empoisonné »
« QUOI ?! » - paniqua subitement l'Haddock père en bondissant de son siège comme un diable de sa boîte.
« Mais ne vous inquiétez pas ! - s'empressa aussitôt de le rassurer l'Ingerman. Il avait encore pas mal de temps devant lui avant que le poison ne fasse complètement son effet. Et le guérisseur lui a tout de suite préparé l'antidote. Le problème est que ça va le faire dormir jusqu'à demain, et que le guérisseur ne le lâchera pas avant. Donc, on ne peut pas repartir aujourd'hui »
« Ben finalement, je crois qu'on va devoir rester encore un peu » - déclara Gueulfor.
Astrid était tranquillement assise sur une chaise à côté du lit où Harold était plongé, depuis plusieurs minutes à présent, dans un sommeil limite comateux.
Elle et Kognedur avaient joué à pierre-papier-ciseaux pour déterminer laquelle des deux resterait à son chevet, bien qu'Harold eut assuré que ce n'était pas nécessaire.
Et lorsque l'Hofferson eut le privilège de voir le jeune homme torse nu, pendant que le guérisseur l'auscultait, elle s'était dite qu'il valait mieux que se soit elle qui ait gagné car, la Thorston aurait très certainement profité de son état de faiblesse pour le violer. Déjà qu'elle-même avait bien failli s'évanouir d'extase, et dû également faire des efforts surhumains pour paraître complètement indifférente à ce qu'elle voyait.
Remarque, ça lui avait permit de découvrir qu'Harold était un faux mince. Il avait plus de chair et de muscles que ce que l'on pouvait s'imaginer en le voyant entièrement habillé.
Il n'y avait décidément pas que de visage qu'il était agréable à regarder.
« En tout cas, quelle résistance ! » - lança soudainement la voix du vieux guérisseur la faisant sortir de ses pensées.
« Je vous demande pardon » - fit-elle passablement décontenancée.
« Je disais qu'il est beaucoup plus solide qu'il en a l'air. Je connais bien ce poison. Et malgré le fait qu'il avait encore plus de vingt quatre heures devant lui, il est fort surprenant qu'à ce stade qu'il tenait encore debout. Sans oublier que, j'ai cru comprendre qu'il n'avait pas dormi de la nuit, et que la fatigue accélère les effets du poison »
« Ah ! » - lâcha Astrid vraiment surprise.
« Comme quoi, la corpulence n'est pas toujours à l'image de la véritable force de quelqu'un. La preuve en est que, si vous saviez jeune fille le nombre de gens, aussi bien hommes que femmes pourtant taillés dans une montagne, que j'aie vu mourir en un rien de temps et pour beaucoup moins que ça »
Ce qui disait ce vieil homme n'était pas si absurde que ça quand on y réfléchissait bien.
Par exemple, quand on voyait comment Harold était capable de se battre maintenant, elle était sûre que, malgré la grosse différence de corpulence, qu'il pourrait aisément battre son père les yeux bandés et une main attachée dans le dos.
D'ailleurs, elle-même n'était pas du tout une énorme bonne femme comme les Vikings les aiment. Et pourtant, ça ne l'empêchait pas d'être la meilleure guerrière de son village.
« Bon, je dois vous laisser. Je repasserai dans une heure environ pour m'assurer que l'antidote fasse bien son œuvre » - déclara le guérisseur avant de sortir de la pièce.
Après quoi, Astrid retourna à son observation, ou plutôt devait-on dire à sa contemplation, d'un Harold très profondément endormi.
Elle reconnaissait pour sa part qu'elle pourrait le regarder comme ça pendant des heures.
Mais elle était aussi affreusement déçue car, elle essayait depuis la veille de lui parler en privé. Et maintenant qu'ils étaient enfin seuls, il fallait que lui soit dans un état comateux.
Elle soupira lourdement avant de se lever de son siège, et d'aller doucement s'agenouiller à côte du lit, et de commencer à passer une main dans les cheveux soyeux du bel endormi.
Elle se mit aussi subitement à rougir en repensant au baisé qu'il lui avait volé. C'était d'ailleurs la raison pour laquelle elle voulait lui parler. Elle voulait savoir pourquoi il avait fait ça.
Non pas que ça lui avait déplut. Elle reconnaissait même qu'elle mourrait d'envie de sentir de nouveau ses lèvres contre les siennes. Et c'était probablement pour ça qu'elle avançait lentement, sans vraiment se rendre compte de ce qu'elle faisait, son visage vers celui du jeune homme.
Mais alors qu'elle n'était plus qu'à quelques centimètres, elle se fit soudainement stoppée par une voix féminine plutôt familière et aussi apparemment courroucée, lui disant :
« Qu'est-ce que tu crois que tu fais là, Hofferson ? »
La sus-nommée tourna alors son regard vers le pas de la porte où, elle vit s'y tenir, une main encore sur la poignée, Kamikazi la foudroyant du regard.
… à suivre
