Note de l'Auteur
Attention chers lecteurs, ceci est un nouveau "chapitre pause"! Donc, ne vous attendez pas à de grande révélations ici!
Sinon, j'ai dû changer quelques détails pour la suite de l'histoire tant que je le pouvais encore car, j'ai lu entre-temps d'autres fictions avec ces mêmes idées, à quelques nuances près. Et je dois bien avouer que la pensée qu'on me balance le mot "plagiat" à la figure me fait assez peur. Même si celui-ci n'était absolument pas voulu.
Malheureusement, pour certains autres détails de l'intrigue, c'est trop tard! C'est déjà emballé et pesé!
Sur ce, bonne lecture!
Chapitre 10
Beurk, il y a sept ans…
« Pourquoi faut-il vraiment que tu ailles faire affûter ta hache maintenant, alors qu'on va seulement s'amuser en forêt ? Bien sûr à condition que tu saches encore ce que veut dire « s'amuser » ! » - se plaignait Kognedur, galopant tant bien que mal derrière Astrid marchant d'un pas rapide et décidé.
« Parce que j'ai l'habitude de l'amener à la forge toutes les semaines à cette heure-là ! C'est tout ! » - répliqua t-elle justement.
« Ben justement ! Elle a été affûtée la semaine dernière ! Alors, elle peut attendre encore un peu ! »
« Non ! C'est la forêt qui peut attendre ! Je n'en ai que pour dix minutes à tout casser ! Et, elle ne va pas s'envoler d'ici là ! »
« T'es vraiment chiante quand tu t'y met ! Tu le sais ça, j'espère ? »
Astrid tourna la tête pour la foudroyer du regard. Sans pour autant s'arrêter de marcher. Ce qui lui valut de ne pas voir les deux silhouettes sortir de la forge avec empressement pour finalement lui rentrer dedans.
« Ah, c'est vrai ! J'avais complètement oublié qu'elle était là celle-la » - entendit-elle Kognedur marmonner, alors qu'elle se remettait de l'impact, avant de regarder plus attentivement qui l'avait percuté.
Et, elle ne fut qu'à moitié surprise de voir qu'il s'agissait d'Harold avec, comme toujours accrochée à lui tel une sangsue à chaque fois qu'elle était sur Beurk, Kamikazi qui lui balançait plus un air de défi que de plates excuses.
« Ben alors Hofferson ? On ne regardait pas où on allait ? » - lui lança t-elle sarcastiquement.
« Et apparemment, je n'étais pas la seule ! » - répliqua la concernée piquée au vif.
« Vraiment désolés pour ça Astrid – intervint timidement Harold en s'excusant visiblement pour deux, avant d'ajouter : Mais, qu'est-ce que tu fais là ? »
« Comment ça qu'est-ce que je fais là ?! » - s'outra t-elle. Tu sais pourtant que je viens faire affûter ma hache toutes les semaines à cette heure-là ! »
« Ah oui ! - réalisa le garçon devenu encore plus embarrassé en se passant la main qu'il avait de libre dans la nuque. Le problème c'est que Gueulfor vient de me donner le reste de la journée. Mais, tu peux la lui donner à lui »
« Mais c'est toujours toi qui... »
« T'es sourde ou quoi ? Il vient de te dire qu'il pouvait pas ! » - la coupa net Kamikazi agacée en s'éloignant à grands pas en entraînant avec elle Harold par le bras qu'elle cramponnait.
Laissant de surcroît derrière eux les deux jeunes beurkiennes médusées sur place, et rejointes à peine quelques secondes plus tard par Rustik, Kranedur et Varek.
« Et bien mon poussin, qu'est-ce qu'il t'arrive ? T'en fais une tête ! On dirait que tu viens de subir un traumatisme là ! » - lança le Jorgenson à l'adresse d'Astrid avec son air de séducteur raté.
« Mais c'est le cas ! - ria Kognedur soudainement remise de sa léthargie. Elle qui n'a pas l'habitude qu'on lui dise « non », vient justement de se faire envoyer promener ! Et par Harold en plus ! Alors, laissez-lui un peu de temps pour se remettre du choc ! »
« QUOI ?! » - vociféra Rustik scandalisé. Attends un peu que je mette la main sur ce truc qui me sert de cousin ! Je te garanti que ça va être sa fête ! » - gronda t-il en faisant craquer ses articulations des doigts.
« T'es vraiment usant » - se contenta de souffler Astrid en guise d'encouragement.
« Mais, ma Douce ! Il... »
« La ferme ! » - siffla t-elle entre ses dents avec une férocité suffisamment ressentie pour le faire taire et reculer un tantinet.
« Ouh là ! - souffla Kranedur à sa jumelle. Ça a été si terrible que ça ? »
« Ben non. Alors je ne comprends pas trop pourquoi elle se rend malade comme ça » - lui répondit-elle confuse.
De son côté, Astrid risquait à tout moment de passer les mains au travers du manche de sa hache, tant elle le serrait fort pour mieux contenir sa rage, tandis qu'elle continuait d'observer Harold et Kamikazi poursuivant leur chemin, bras dessus bras dessous, laissant clairement paraître leur joie d'être ensembles. Et les messes basses des autres villageois remarquant leur présence n'aidaient pas non plus à la faire se détendre.
Bien entendu, à ce moment-là elle n'avait pu entendre aucun d'entre-eux mais, elle en avait suffisamment surprit par le passé pour deviner de quoi il était question. Et bien qu'elle savait pertinemment que les mauvaises langues n'étaient pas sérieuses – que c'était juste là un autre moyen de se moquer d'Harold – quand elles parlaient d'un futur mariage possible entre les deux héritiers ça avait quand même le don de l'horripiler au plus haut point.
De retour dans le temps présent…
Astrid tenait de nouveau bien fermement le manche de sa hache, tout en fixant bien directement dans les yeux son adversaire.
Elle et Kamikazi s'étaient rendues dans la clairière, où l'Hofferson et ses amis avaient été plus tôt dans la journée, afin d'y régler leurs comptes car, l'Héritière des Cambrioleuses avait bien insisté sur le fait que leur petit différent ne regardait personne d'autre qu'elles. D'ailleurs, cette dernière se tenait elle aussi en position de combat, de l'autre côté de la clairière, son épée en main, tout en dévisageant elle aussi son adversaire.
Apparemment, leur duel avait débuté par une joute de regards car, cela faisait à présent plusieurs minutes qu'elles se fixaient férocement dans le blanc des yeux, semblant attendre de voir laquelle des deux allait craquer la première, et attaquer l'autre physiquement.
Étrangement, Astrid n'était pas du tout surprise par la posture dans laquelle toutes deux se trouvaient en cet instant. C'était un peu comme si au fond d'elle, elle avait toujours su qu'elles finiraient par se foutre sur la gueule à cause d'Harold. Sauf, peut-être durant ces cinq dernières années, où elle était persuadée que l'Haddock était mort, et Kamikazi lui étant carrément sortie de la tête.
Il était vrai que les deux jeunes filles se ressemblaient beaucoup sur de nombreux points. Aussi bien au niveau du physique que du tempérament. Toutefois, elles n'avaient pas du tout la même façon de gérer ce dernier. Et ce fut pour cette raison que la patience d'Astrid fut la première à s'effriter, et à lui faire ouvrir le bal.
Elle s'élança de toute la vitesse dont elle était capable vers Kamikazi qui, ne semblait pas le moins du monde inquiétée par son approche féroce et déterminée et, ne décida d'esquiver qu'au dernier moment le coup de hache qui lui était destiné par une roulade demie-circulaire, la faisant se retrouver directement derrière Astrid qui fit rapidement volte-face pour bloquer in-extrémiste la lame de la Cambrioleuse.
Leurs deux armes étaient dorénavant lancées dans un véritable bras de fer que la propriétaire de la hache était devenue encore plus déterminée à gagner lorsqu'elle eut vite fait aperçu, gravés près de la garde de l'épée de Kamikazi, trois « H » semblables à ceux qui étaient visibles sur sa propre lame.
Même leurs armes les reliaient toutes les deux au même garçon.
« Je réitère ma question de tout à l'heure Hofferson : Qu'est-ce que tu croyais faire avec Harold ? » - lui lança la Voleuse, son regard de nouveau bien planté dans le sien mais, étrangement calme malgré la situation.
Au lieu de répondre, Astrid se contenta de pousser une espèce de grognement, tout en prenant le plus possible appui sur ses jambes pour pouvoir repousser son adversaire, à qui elle tenta aussitôt après de lui balancer un coup de pied dans l'estomac, mais fut qui fut malheureusement aisément bloqué.
S'ensuivit alors toute une série d'entrechoquements de lames et d'autres coups esquivés, et durant laquelle la Beurkienne cracha avec véhémence :
« De toutes façons, je ne vois pas ce que ça peut te faire ! C'est bien toi qui a certifié que vous ne sortiez pas ensembles ! Et que, tu n'étais d'ailleurs pas la seule femme dans sa vie ! »
« Ça ne veut pas dire pour autant que je ne me préoccupe pas de ce qui peut lui tourner autour ! »
« Lui tourner autour ?! » - répéta Astrid soufflée. Et bien, sache pour ta gouverne que c'est lui qui a commencé hier en me volant mon premier baisé ! »
Pendant une seconde, l'Hofferson pensa avoir marqué un point. Mais, elle avait aussi vite déchanté en voyant que l'autre blonde ne réagissait pas plus que ça.
« Peut-être – répliqua t-elle. Mais je connais Harold ! Et je sais que ce n'est pas du tout son genre de profiter de la faiblesse des gens ! Contrairement à une certaine tribu dont je ne citerai pas le nom ! Tu devais être en pleine possession de tes moyens à ce moment-là ! Alors, je te le demande encore une fois : Pourquoi TOI, t'as voulu l'embrasser ? »
Durant un vraiment très court instant, Astrid s'était figée car, tout ce que venait de lui dire Kamikazi, surtout en ce qui concernait le sous-entendu de l'attitude des Beurkiens, ne l'avait pas laissé complètement indifférente.
Cependant, ce bref moment d'inattention fut une grossière erreur de sa part car, ça avait permit à la Cambrioleuse de la délester de sa hache et, d'un rapide mouvement de jambe, de la faire basculer à terre vers l'arrière.
Et ce ne fut qu'une fois que son dos eut violemment percuté le sol, et que, l'autre fille se soit assise sur elle, les deux bras levés, ses deux mains tenant fermement la poignée de son épée pointée vers le bas, qu'Astrid revint à la réalité.
« PARCE QUE JE L'AIME ! » - hurla t-elle au moment où la Cambrioleuse abaissa vivement son arme comme pour l'achever.
Puis, avec une incroyable capacité de mesure des distances, elle stoppa brusquement son geste, la pointe de son épée à seulement quelques millimètres du visage d'Astrid, juste entre les deux yeux. Ce qui eut bien entendu pour effet de faire cesser de respirer celle-ci pendant un moment.
Jamais de toute sa vie, elle n'avait vu une arme d'aussi près.
Après quoi, un ange passa.
Il s'était installé dans la clairière un silence et une ambiance des plus oppressants.
Et elles restèrent dans cette position durant de très longues secondes, avec une Astrid complètement hagarde, et une Kamikazi la toisa sévèrement de tout le haut qu'elle le pouvait en cet instant.
« Répète ça pour voir » - lâcha t-elle subitement et contre toute attente.
Sur le moment, Astrid avait été complètement perdue. Elle ne comprenait pas trop où elle voulait en venir. Mais quand on a la cervelle pouvant être embrochée à tout moment comme un gigot d'agneau, on a tendance à faire tout ce qu'on nous dit sans discuter.
« Parce que je l'aime… Je l'ai toujours aimé... » - sanglota t-elle sentant des larmes brûlantes couler sur les côtés de son visage.
Kamikazi poussa un très lourd soupir, avant de déclamer :
« Tu vois quand tu veux ! Ça n'était pas si difficile que ça de le dire ! »
Après quoi, elle se releva bien tranquillement, et rengaina son épée comme s'il ne s'était rien passé.
Quant à Astrid, elle ne bougea pas d'un cil, et était en état de choc.
« Attends une seconde ! - s'exclama t-elle, après s'être giflée mentalement pour se ressaisir, et s'être également redressée en position assise. Tu peux m'expliquer un peu ce qu'il vient de se passer, parce que je suis complètement larguée là ! »
« Je t'ai juste fait enfin cracher le morceau , c'est tout ! Et c'est très regrettable qu'il t'aie fallu vingt ans pour ça. Et que, tu ne l'aie pas non plus dit à la personne a laquelle tu aurais dû le dire depuis belle lurette. Mais bon ! Faut pas trop en demander d'un coup. Le fait que tu l'aie enfin reconnu à voix haute est déjà pas mal en soit »
Heureusement qu'Astrid était déjà toujours assise car, ses jambes auraient sûrement cessé de la porter d'un coup tant elle était sciée.
Toute cette mascarade juste pour lui faire avouer ses véritables sentiments pour Harold !
Il restait cependant un détail qu'elle n'arrivait pas à comprendre.
« Pourquoi alors ? Pourquoi tu es si en colère contre moi si tu as toujours su que je l'aimais et que donc, ce n'est pas par vice que j'ai voulu l'embrasser ? »
La Cambrioleuse soupira de nouveau lourdement, avant de lui lancer un regard à la fois fatigué et plein de reproches.
« On voit bien que ce n'est pas toi qui a eut à le ramasser plus d'une fois à la petite cuillère. Et la pensée de le voir de nouveau en miettes me fait peur. Mon corps ne lui sert pas seulement à se défouler les hormones. D'ailleurs, je ne saurais te dire la quantité de larmes qu'il a versé dessus. Après son bannissement, j'ai passé des nuits entières à le consoler, à recoller comme je le pouvait les morceaux de son cœur et de son âme brisés. Déjà qu'il était dans un état pitoyable à chaque fois que je revenais sur Beurk. Mais celui dans lequel il était il y a cinq ans, quand on s'est débarrassé de lui comme d'une mauvaise herbe, je ne peux même pas te le décrire tellement que c'était horrible. Et je ne veux plus JAMAIS le revoir comme ça ! » - expliqua Kamikazi en sentant sa gorge se nouer et ses yeux s'humidifier.
Malgré le fait qu'Astrid se sentait plus que mal, elle trouva tout de même la force d'articuler :
« Je comprends parfaitement ce que tu veux dire, mais je ne vois pas en quoi le fait que j'ai voulu l'embrasser risque de le faire souffrir à nouveau »
L'autre blonde sursauta à ses mots.
« Tu rigoles là, j'espère ?! Parce qu'entre son père et toi, je ne sais pas lequel de vous deux lui a plus brisé le cœur ! » - s'outra t-elle.
Là, se fut au tour de d'Astrid de s'indigner.
« Mais je n'ai jamais rien fait ! C'est injuste ce que tu dis ! »
« Et il est justement là le problème ! T'as rien fait ! Tu aurais pu ! Mais non ! T'as préféré te taire et regarder ! Tout ça pour pas faire honte à tes parents ! Tiens, d'ailleurs quand on y pense, toi aussi tu as été en quelque sorte victime d'intimidation ! Et de la part de tes géniteurs en plus ! J'imagine bien toute cette pression qu'ils ont dû mettre sur toi pour qu'ils puissent être fiers de toi ! Pour qu'ils puissent bien se vanter partout que leur petite fille était la viking parfaite ! Et ce, au détriment de ton propre bonheur ! Je suis sûre qu'ils en ont jamais rien eu à faire de ce que toi tu voulais ! Mais le plus triste, c'est que ça a rendu Harold encore plus malheureux qu'il ne l'était déjà, parce que ça t'as empêché de lui dire que les sentiments qu'il éprouvait à ton égard étaient réciproques ! Et tu sais, rien que le fait de le savoir lui aurait suffit ! Il ne t'aurait pas demandé de le crier sur tous les toits ! Ni de lui montrer de l'affection en publique ! Il aurait parfaitement comprit ton angoisse à l'idée de décevoir tes parents ! La preuve en est, qu'à chaque fois qu'il a déclenché des catastrophes sur Beurk, c'était uniquement en cherchant à faire plaisir à son propre père ! »
Astrid se sentit l'envie soudaine de vomir. Jamais de toute de sa vie elle n'avait autant été dégoûtée d'elle-même. Kamikazi avait même réussi à l'écœurée de ses propres parents. Elle avait entièrement raison ! Maintenant qu'elle y pensait, c'était plus pour leur réputation que pour la sienne s'ils lui avaient autant monté la tête et poussé à être la meilleure. Il avait toujours fallu qu'elle fasse ce que EUX voulaient, prétendant hypocritement que c'était pour son bien. Ils lui avaient même ressorti ces mêmes discours dégoulinant de bons sentiments à chaque fois qu'ils avaient essayé de lui arranger un mariage sans lui demander son avis. D'ailleurs, elle savaient maintenant qu'elle n'avait pas mal interprété cet air de pur déception, plus pour eux que pour elle, sur leurs visages à chacun de ses refus des plus catégoriques. Il était clair qu'ils auraient plus eu qu'elle a gagné dans ces mariages. Donc, elle n'avait pas du tout eu tort en employant le verbe « vendre » plutôt que « marier » pour parler de ça.
« En tout cas, en ce qui concerne cette histoire de mariage arrangé, je te félicite quand même car, pour une fois, tu as eu le courage de te rebiffer contre tes parents ! Tu as mené ta vie comme tu l'as entendu ! » - lui lança subitement la Cambrioleuse comme si elle avait lu dans ses pensées.
« Comment tu sais pour... » - s'interloqua t-elle.
« Peu importe ! Néanmoins, laisse-moi te dire ceci : Même si Stoïck le lui permettait, il y a très peu de chances pour qu'Harold retourne sur Beurk. Alors si tu l'aimes vraiment, et que tu ne veux plus être séparée de lui, il va falloir que tu te prépare à l'éventualité de ne pas y retourner non plus. Pour ma part, j'estime que, si l'un de vous doit renoncer à sa vie d'avant pour pouvoir être avec l'autre, ce ne sera pas à lui de le faire. Et puis, cesse une bonne fois pour toute de te mentir Astrid ! La soi-disant vie parfaite que t'ont crée de toutes pièces tes parents ne t'a jamais rendu heureuse »
Sur ces derniers mots, la Voleuse tourna les talons, laissant Astrid seule au milieu de la clairière, complètement bouleversée et, à qui il ne fallut pas longtemps pour fondre en larmes.
Une fois qu'Astrid ce fut calmée, après s'être bien engueulée avec elle-même, elle était retournée au chevet d'Harold, où elle n'avait pas été surprise d'y retrouver Kamikazi. Et cette fois-ci, elles avaient réussi à se parler sans se taper dessus, ou même s'écorcher du regard.
La Beurkienne en avait profité pour cuisiner la Cambrioleuse afin d'en savoir un peu plus sur la vie d'Harold durant ces cinq dernières années, mais celle-ci était rester aussi silencieuse qu'une pierre sur le sujet. Là-dessus, elle était vraiment digne de la confiance de l'Haddock.
Elles passèrent également la nuit à son chevet avec chacune d'elles endormies à ses deux côtés.
Et une fois qu'elle se fut réveillée, le lendemain matin, Kamikazi décida d'aller chercher pour tous les trois quelque chose à manger pour le petit-déjeuné.
Mais lorsqu'elle arriva à la taverne, elle eut la très curieuse surprise de voir tous les regards des beurkiens présents se braquer automatiquement sur elle. Même Stoïck et Gueulfor la fixaient étrangement. Et elle reconnaissait que c'était flippant.
« Quoi ? » - demanda t-elle à la fois inquiète et déboussolée.
« Oh rien ! C'est juste que le guérisseur nous as raconté un drôle de truc ! » - lança Kranedur avec un drôle de sourire malicieux.
« Ouais ! - convint sa sœur de la même manière. On savait déjà qu'Harold en était un sacré avec les filles! Mais on aurait jamais pensé qu'il lui arrivait de ne pas en avoir assez d'une à la fois ! »
Il s'ensuivit un silence pesant durant lequel Kamikazi comprit que l'autre vioc les avait surprit tous les trois endormis dans le même lit, l'avait raconté à tout le monde, et que la plupart des gens s'étaient imaginés des choses bien salaces. Ce qui, au lieu d'outrer la jeune cambrioleuse, la fit au contraire exploser de rire.
« Alors vous franchement ! - continuait-elle de rire aux éclats en se tenant d'une main sur le rebord d'une table, tandis que l'autre lui tenait les côtés. Je peux vous dire que j'en aie entendu des âneries dans ma vie ! Mais alors celle-la, elle bat tous les records ! »
« Tu veux dire qu'il ne s'est rien passé de ce qu'on croyait » - fit Kranedur visiblement déçu.
« Bien sûr que non ! Et puis, tous autant que vous êtes, est-ce que vous avez réfléchi au moins dix secondes avant de vous monter votre gros délire pervers ? Je vous rappelle qu'Harold est à moitié dans le coma depuis hier ! Son état ne lui permet pas ce genre de fantaisie déjà avec une ! Alors avec deux ! »
« Même pas tout seul d'ailleurs », se retint-elle cependant de justesse de dire.
« Et voilà ! - s'écria soudainement Varek en tapant du poing sur la table. C'est ce que je me tue à leur expliquer depuis hier ! Mais tu sais, quand ils ont décidé de se lancer dans un trip bien particulier, il n'y a rien que les arrête ! »
« J'avais remarqué, oui ! En tout cas, j'ai hâte de voir la tête que va faire Astrid quand elle va savoir ça ! »
« PITIÉ ! » - hurlèrent subitement les jumeaux en accourant se mettre à genoux devant elle.
« Ne lui dis rien ! Sinon, elle va tous nous tuer ! » - la supplia Kranedur.
« Je vais me gêner, tiens ! Et puis, entre nous, c'est plus d'Harold que d'elle que vous devriez avoir peur ! Déjà qu'il est excédé de devoir traîner cette réputation comme un boulet ! Alors, si vous en rajoutez ! »
Kamikazi en était convaincue. Astrid avait probablement atteint son maximum de rougeurs, après qu'elle lui eut parlé du scénario cochon qui avait été imaginé par beaucoup de gens ces dernières heures.
« Je vais les éviscérer ! » - ragea l'Hofferson entre ses dents.
« La population de cette île est déjà pas très élevée. Alors, si tu commets un massacre »
« Non ! Juste les jumeaux feront très bien l'affaire ! Parce que je ne doute pas qu'ils ont dû être les pires dans l'histoire ! »
« Et puis, vu les têtes que faisaient Stoïck et Gueulfor, ils ont dû eux aussi y croire sérieusement pendant un moment »
« Ça, ça m'étonne d'eux par contre »
« Pas tellement moi. Je pense qu'ils ont dû juste se dire que, vu le succès qu'il a avec les filles, qu'il serait dommage qu'il n'en profite pas plus que ça »
« À quel niveau exactement je devrais plus en profiter ? » - demanda sans prévenir, et encore à moitié endormie, la voix d'Harold.
Ce qui eut pour effet de faire sursauter les deux filles qui ne s'y étaient pas du tout attendues. Et qui, espéraient également l'un comme l'autre, qu'elles parviendraient à ne pas à avoir à lui expliquer de quoi elles parlaient.
… à suivre
