Chapitre 14
Alvin était complètement sidéré par ce qu'il venait d'entendre.
Comment diable un truc pareil était possible ?!
Les Dieux avaient vraiment un très curieux sens de l'humour. Et des plus imprévisible qui plus est car, en ce qui concernait le Prince des Dragons, il s'était imaginé tout un tas de trucs mais, aucunement ça.
Remarque, en y réfléchissant bien, la bizarrerie des Dieux allait grandement leur facilité la tâche.
« Qu'est-ce qu'on fait, alors ? » - lui demanda soudain Dagur avec une légère impatience.
« Tu parles d'un meneur ! Tu n'es pas très dégourdis ! Je pensais que c'était évident ! » - railla le Chef des Exilés, en se retenant d'éclater de nouveau de rire en observant de nouveau l'allure du Dérangé, ainsi que des autres membres du groupe de reconnaissance.
En effet, ils n'étaient pas ressortis complètement indemnes de l'explosion provoqué par Harold.
Avant de rire à gorge et poumons déployés, Alvin avait d'abord été assez décontenancé en les voyant revenir encore tout fumant, parsemés de traces de cendre et, leurs vêtements troués par endroits par ce qui ressemblait à des brûlures.
Dagur avait même encore une flammèche allumée au bout d'une des cornes de son casque, et une partie de la barbe du vieux devin avait prise congé.
« Je sais que c'est évident qu'on doit le faire sortir de son trou ! - répliqua le Dérangé piqué au vif. Mais la vraie question c'est : Comment ? Je te signale que, pour le moment, on a plus aucun dragon sous la main pour... »
« Ce ne sera pas nécessaire ! Car, comme il a apparemment des liens étroits avec les Dratziens, je pense que les attaquer sera amplement suffisant ! »
Un peu plus tard, Stoïck, Gueulfor, les jumeaux, Varek et Rustik étaient toujours à la taverne à s'ennuyer comme des rats morts.
« Je crois que je vais aller à la recherche d'Astrid » - souffla Kognedur à moitié affalée sur la table.
« Pas besoin. Tu sais déjà où elle est. C'est toi-même qui nous as dit qu'elle était partie faire les boutiques » - lui rappela Varek.
« Oui mais, elle a aussi dit qu'elle nous rejoindrait ici après et, ça fait déjà un bon moment. Donc, je commence à m'inquiéter un peu »
« Tu ne devrais pas trop t'en faire car, malgré le fait que les gens d'ici ne semblent pas beaucoup nous apprécier, je ne pense pas qu'on risque grand-chose sur cette île » - lança calmement Gueulfor.
Mais, à peine eut-il fini sa phrase, qu'un grand bruit d'explosion se fit entendre.
Bien entendu, ils se levèrent d'un bond et, se précipitèrent vers la sortie pour voir ce qu'il se passait.
Toutefois, ils ne purent s'empêcher de remarquer au passage, l'étrange absence de surprise sur les visages des Dratziens.
Ils s'étaient aussi, certes, levés à vitesse grand « V » et dirigés tout droit vers l'extérieur mais, c'était le calme avec lequel il l'avaient exécuté et, aussi le fait qu'ils avaient tous empoignés leurs armes, qui avait interpellé les Beurkiens. Un peu comme s'ils s'y étaient attendus et savaient ce qu'il se passait exactement.
Une fois qu'ils furent dehors, ils eurent la surprise de se retrouver au beau milieu d'une bataille Dratziens contre Bannis et Berserks. Mais ce n'était là qu'un détail comparer à ce qu'ils virent d'autre. Des dragons ! Des dragons chevauchés par des humains semblant également défendre le village qui plus est !
« Di… Dites-moi qu'on est tous endormis et, qu'on fait tous le même rêve » - souffla Kranedur complètement estomaqué.
« Stoïck, dis-moi que tu vois la même chose que moi, histoire de m'assurer que je ne suis pas devenu fou » - lâcha Gueulfor à l'adresse de son amis qui ne répondit pas cependant.
À dire vrai, le Chef de Beurk était bien trop occupé à être à la fois figé sur place, la bouche pendante et, le regard écarquillé par ce à quoi il assistait.
D'ailleurs, ils ne remarquèrent même pas les deux berserks se précipitant vers leur groupe, leurs armes levées et prêtes à frapper.
Ils ne s'en aperçurent que lorsqu'ils sentirent passer de très près un dragon au-dessus d'eux et, saisir chacun de leurs assaillants avec ses pattes arrières et les soulever dans les airs. Mais pas bien haut toutefois et, en se mettant aussi à faire du surplace.
Ils levèrent alors la tête pour voir qu'il s'agissait d'un magnifique Cauchemar Monstrueux bleu et noir chevauché par un jeune homme qu'ils reconnurent comme étant Erik les toisant sévèrement.
« Vous dormez ou quoi ?! - les houspilla t-il dédaigneusement. Soit vous nous aidez, soit vous vous barrez ! Mais restez pas dans nos pattes ! On a pas que ça à faire pour le moment de vous surveiller comme des mômes ! »
Après quoi, lui et son dragon prirent leur envol avec leurs proies tentant comme elles pouvaient de se libérer.
« CHEF ! CHEF ! » - hurlèrent les beurkiens restés sur leur drakkar mais, qu'ils avaient quitté pour venir à la rencontre des leurs restés sur l'île.
« Chef, vous avez vu ?! Ils montent des dragons ! Comment est-ce possible ?! » - lança le premier arrivé devant Stoïck.
« Qu'est-ce qu'on fait mon Oncle ? On se barre ou on les aide comme l'a si gentiment proposé l'autre dingue au Cauchemar Monstrueux ? » - demanda Rustik.
Malgré tout ce qu'il se passait de complètement incensés sous leurs yeux, Stoïck fut le premier surprit par le fait qu'il arrivait encore à réfléchir.
D'autant plus qu 'il était à présent évident ce que les Dratziens cachaient aux autres tribus depuis quelques années.
« On va les aider ! - décida t-il. Car, plus vite nous serons débarrassés des Berserks et des Bannis, plus vite nous aurons des réponses à nos questions ! »
Bien que beaucoup grimacèrent à cette décision, ils obéirent tout de même sans discuter car, ils reconnaissaient cependant que leur chef n'avait pas tort.
Néanmoins, ils n'eurent qu'à prêter mains fortes aux Dratziens qu'une poignée de minutes, jusqu'à ce qu'ils entendirent plusieurs voix hurler :
« ARRÊTEZ ! ARRÊTEZ TOUT ! ILS ONT UN OTAGE ! »
La foule se précipita alors vers le port d'où les sommations avaient été entendues.
Une fois sur place, les Beurkiens se frayèrent un passage vers le devant pour voir Alvin qui retenait une jeune fille blonde, d'environ vingt ans, sous la gorge de laquelle il appuyait un poignard.
« SIGRUN ! » - hurla Erik complètement affolé en atterrissant avec son dragon. TOI ! ÔTE IMMEDIATEMMENT TES SALES PATTES DE LÀ ! SINON, ... »
Avait-il commencé à menacer le Chef des Bannis mais, il fut coupé par son père :
« Du calme, mon Fils ! Écoutons d'abord leurs requêtes ! »
« Un viking plein de bon sens ! C'est rare ! » - lança Dagur mi-sincère mi-railleur.
« Qu'est-ce que vous voulez ? » - demanda calmement Priam sans prêter attention aux paroles de l'autre taré.
« Faites pas l'innocent ! - s'agaça Alvin. Vous savez très bien ce qu'on veut ! Où plutôt QUI on veut ! »
Les Beurkiens tournèrent des regards perdus en direction des Dratziens des plus tendus dans l'espoir d'une réponse. Mais rien ne vint.
« De quoi est-ce qu'il parle ? » - interrogea Stoïck à l'adresse de son confrère local.
« Stoïck ! - lança Alvin faussement ravi. Je me demande comment j'ai fait pour ne pas te remarquer car, après tout, tu es encore plus facilement repérable que moi ! Cependant, je dois t'avouer que je suis très surprit de te trouver ici à soutenir ton fils vu les circonstances ! »
Ces mots eurent pour effet de faire se sentir les Beurkiens encore plus perdus qu'ils ne l'étaient déjà.
« Co… Comment ça ? Qu… Qu'est-ce qu'Harold a à voir avec tout ça? » - bégaya nerveusement l'Haddock.
« Il n'a pas l'air au courant » - glissa Dagur à Alvin mais, toutefois assez fort pour que suffisamment de gens l'entendent.
Le Banni parut même réfléchir un bref instant, avant de regarder de nouveau Stoïck d'un air franchement hilare. Puis, de déclamer en riant à moitié :
« Et moi qui pensait que le fait que ton fils soit le Prince des Dragons était la honte ultime pour toi ! Et que, c'est pour ça que tu l'as banni ! »
Un bruit de métal se fit aussitôt entendre après ça.
C'était en fait les Beurkiens, sans exception, qui avaient laissé tomber leurs armes, la bouche pendante et, le regard écarquillé.
Ils étaient clairement en état de choc.
Ce qui fit, cette fois-ci, éclater de rire pour de bon Alvin.
Harold, le Prince des Dragons?! C'était quoi ce délire ?!
« Franchement Stoïck ! Si tu pouvais voir ta tête ! » - se moqua t-il copieusement.
« Vas-y mollo quand même, parce que je te rappelle que nous, ça fait à peine une heure qu'on le sait. Alors pas de quoi faire trop les fiers non plus » - lui murmura Dagur.
« Je sais mais, dans le cas de Stoïck, c'est juste trop drôle ! - s'amusa le Bannis une dernière fois, avant de reprendre son sérieux : Bon revenons à nos moutons ! Notre seule revendication est Harold Haddock contre cette demoiselle ! À moins que la vie de son Altesse draconienne compte plus à vos yeux que celle de l'une des vôtres ! »
« Harold n'appartient pas seulement aux Dragons ! Il est aussi l'un des nôtres ! Alors, votre revendication vaut que dalle ! » - lui cracha avec mépris son propre otage.
Ce qui ne plus guère à Alvin qui tira avec rage sur les cheveux de sa captive, tout en maintenant son poignard sur sa gorge.
De son côté, Erik sembla voir rouge et, voulut s'élancer droit sur lui avec son dragon mais, son père l'en empêcha.
« Tu ne manques vraiment pas d'air ma jolie ! Surtout vu la position dans laquelle tu te trouves ! » - lui susurra t-il dangereusement, avant qu'un bruit de sifflement, que les Vikings redoutaient d'entendre, ne se fasse justement entendre.
« FURIE NOCTURNE ! COUCHEZ-VOUS ! » - paniquèrent et s'exécutèrent la plupart des Beurkiens, Bannis et Berserks.
Sigrun profita de la distraction que ça avait provoqué chez son ravisseur pour s'extirper de son emprise et, aller se réfugier dans les bras d'Erik qui avait sauté de son dragon pour la réceptionner.
Après quoi, un dragon entièrement noir atterrit à son tour, avec à la fois vitesse et grâce, sur les quais.
Et les Beurkiens faillirent bien tomber à la renverse en voyant Harold bien tranquillement installé sur le dos de l'Enfant maléfique de la Mort et de la Foudre, avec en plus Astrid assise derrière lui.
« Ah ! Le Furie Nocturne ! - s'écria brutalement Dagur victorieux. Je t'avais bien dit qu'il avait un rôle important dans tout ce bazar ! Au fait Harold, tu me dois quasiment une tenue complète ! Et je tiens aussi à te préciser que je ne suis pas prêt d'oublier ton petit coup de pute de tout à l'heure ! »
« Oh, pauvre petit chou. Ça va t'empêcher de dormir, au moins ? » - railla l'interpellé avec son sarcasme habituel en descendant calmement de son dragon, avant d'aider sa passagère à faire de même.
« Ha… Harold ? - l'appela nerveusement son père. Dis-moi que cette histoire de Prince des Dragons est fausse. Que tu n'as rien à voir là-dedans »
L'Haddock fils tourna alors un regard enragé vers son paternel que recula de plusieurs pas l'air effrayé, de même que tous les autres beurkiens, lorsqu'ils virent que les yeux du jeune homme étaient devenus comme ceux des dragons.
Ils étaient toujours verts mais, encore plus prononcés et, luisaient même un peu comme ceux des chats. Et ses pupilles s'étaient aussi suffisamment rétractées pour ne faire plus qu'une fente noire.
Ce détail était d'ailleurs largement suffisant pour répondre à la question.
« Qu'est-ce ça peut te foutre ?! - cracha Harold avec véhémence. Je te rappelle que ça fait cinq ans que tu m'as officiellement renié ! Alors, je ne vois pas en quoi c'est ton problème ! »
« Hum… Hum – se racla la gorge Alvin. Excusez-moi d'interrompre cet émouvant échange Père/Fils mais, je te rappelle mon petit dragon qu'on est toujours là »
« Malheureusement – soupira l'interpellé, avant de continuer un peu plus sérieusement : Où on en était ? »
« Au moment où je m'apprêtais à dire que, d'un côté, c'était plus pratique que le Prince des Dragons soit un humain pour ne serait-ce communiquer plus facilement. Quoique, quant je vois ces yeux, j'ai comme un doute » - déclara tranquillement Alvin.
« Certes. Toutefois, qu'est-ce qui vous fait croire que je vais venir bien gentiment avec vous ? »
« Harold ! Harold ! - parut s'amuser Dagur. Ne sois pas idiot ! Tu devrais penser un peu plus à tes lézards chéris avant de dire n'importe quoi ! »
« Et toi, tu penses sincèrement que menacer mes dragons suffira à me faire plier ? Après tout, c'est pas comme si vous n'en aviez pas encore tué dans l'unique but de m'attirer ! »
« Pourtant, ça a bien marché la dernière fois qu'on en a capturé ! - contre-attaqua le Dérangé. Il a fallut que tu viennes avec ton précieux Furie Nocturne les secourir ! T'as pas pu t'en empêcher ! »
« C'est vrai ! - reconnut Harold sans honte. Néanmoins, ce jour-là, vous m'avez paru bien désorientés contre à peine une centaine de dragons. Alors, je me demande bien comment vous pourriez vous en tirer face à des milliers, voire des centaines de milliers. Et encore, je n'inclut pas les alphas qui sont pour la plupart d'une taille titanesque. Un seul d'entre-eux est assez pour réduire à néant toute une armada sans trop se fatiguer »
Un gros malaise s'était soudainement installé.
D'ailleurs, les expressions hautaines d'Alvin et de Dagur s'étaient en un éclair transformées en quelque chose de plus effaré.
Il avait raison ! Il contrôlait les Dragons qui régnaient partout ! Aussi bien dans le ciel, que dans la mer, que sur la terre ! Et la pensée d'une attaque de centaines de milliers de dragons était une image des plus apocalyptique !
« Non, mon garçon ! Tu es bien trop gentil pour ça ! Tu n'oserais pas ! Sinon, tu aurais déjà rayé Beurk de la carte après tout ce qu'ils t'ont fait ! » - lui lança Alvin avec un léger air de défi.
Les habitants de l'île fraîchement citée se raidirent d'effroi en percutant l'étendue des paroles du Traître. Que ce qu'il venait de déclarer aurait très bien pu se produire. Harold aurait effectivement pu anéantir son ancienne tribu en guise de représailles pour son bannissement et, aussi pour tout ce qu'ils lui avaient fait subir auparavant.
Ils commencèrent alors à prendre conscience que, malgré son apparence inoffensive, qu'il avait entre les mains une puissance destructrice cauchemardesque.
« Et pourquoi je n'oserais pas ? - contre-attaqua Harold. Après tout, vous, vous ne vous en seriez pas formalisés une fois que vous m'auriez eu à votre merci car, c'était bien là votre plan ? Contrôler les Dragons à travers moi afin de conquérir toute l'Archipel. Et peut-être même plus qui sait »
« Cette maudite prophétie aurait dû préciser que le Prince des Dragons serait loin d'être idiot » - maugréa Alvin.
« Ce n'est pas seulement ça. Votre plan était voué à se casser la gueule avant même d'être une idée. Et ce, pour tout un tas de raisons évidentes. Mais, comme je suis bon prince, je vais vous laisser une petite chance de m'attraper » - sourit mystérieusement l'Haddock.
« QUOI ?! » - s'écrièrent beaucoup de gens ahuris.
« Harold ! T'as pété un câble ?! » - s'offusqua Erik.
« Ne fais pas ça ! » - le supplia même Astrid les yeux larmoyants en voulant se précipiter vers lui mais, Krokmou lui barra la route.
« Arrêtez de tous réagir comme si j'allais me rendre ! Je n'ai jamais dit ça ! J'ai seulement dit que j'allais leur donner une chance ! » - s'amusa à moitié le jeune homme.
« Et, ce sera quoi cette chance ? » - demanda Dagur passablement suspicieux.
« Un duel ! Juste moi contre vous deux »
Les deux chefs s'échangèrent un regard sceptique.
« Je vous assure qu'il n'y a pas d'entourloupe ! » - ajouta Harold voyant leur réaction.
« On devine parfaitement que tu viendras avec nous si on gagne mais qu'en sera t-il si c'est le contraire que se produit ? » - interrogea Alvin.
« Je vous laisserai simplement vous allez. Toutefois, à condition que je n'ai plus jamais à entendre parler de vous. Alors, marché conclu ? »
Le Traître et le Dérangé se consultèrent une dernière fois, cette fois-ci à voix basses, avec Dagur affichant un sourire carnassier pouvant être traduit comme : « Après tout, deux solides gaillards comme nous contre une brindille, ça devrait être du gâteau ! »
« Très bien ! » - déclara alors Alvin avec force.
« Dans ce cas là, veuillez nous faire un peu plus de place, s'il vous plaît ! - somma Harold à la foule derrière lui qui recula, avant de s'adresser plus personnellement à son dragon : Et toi, tu n'interviens pas ! Compris ? »
Le Furie Nocturne émit un reniflement clairement mécontent. Il piétina même sur place en faisant tout un tas de grognements plaintifs.
« Qu'est-ce qu'il a ? » - demanda Astrid confuse.
« Oh rien ! Il me sort juste le couplet habituel « Je n'aime pas ça », « Sois prudent » et blablabla. Il est du genre surprotecteur et possessif. Avec moi, il est pire qu'une louve avec ses petits »
Nouveau reniflement mécontent de la part du dragon.
« T'as beau contester autant que tu veux il n'empêche que c'est la vérité ! » - s'amusa Harold en s'en retournant vers la place qui avait été faite pour son duel.
Il prit également en mains chacun de ses fameux cylindres argentés.
« Si tu as l'intention de refaire ton truc de Braguettaure de tout à l'heure sache que, je ne me laisserai pas avoir deux fois ! » - le mit en garde Dagur avec assurance.
« Mais, je n'en ai nullement l'intention » - lâcha calmement l'Haddock au moment où il déclencha un petit mécanisme sur chacun de ses cylindres.
Et beaucoup, hormis les Dratziens, eurent en hoquet de surprise en voyant une lame sortir à leur extrémité, dont celle de gauche était entièrement enflammée et, celle de droite entourée par une curieuse brume blanche et verte pâle.
« Oh, comme c'est jolie ! » - railla le Dérangé juste avant que lui et le Traître ne s'élancent droit vers lui.
Dans un premier temps, Harold croisa ses deux mystérieuses épée – qui eut pour effet de faire apparaître d'étranges petites étincelles – au-dessus de sa tête pour bloquer la lame de Dagur. Tout en parvenant à balancer un coup de pied dans le thorax d'Alvin, le faisant reculer de deux bons mètres, avant de le faire tomber sur les fesses. Ce qui déclencha une vague de rires parmi les Dratziens, tandis que les Beurkiens étaient sidérés par cette démonstration de force d'Harold car, Alvin pesait au moins deux cents kilos.
Ensuite l'Haddock plia légèrement ses genoux et repoussa Dagur avec, là aussi, une sacrée force. Puis, il s'élança à toute vitesse vers lui, sans lui laisser le temps de réaliser ce qu'il se passait et, de à la fois le couper et le brûler au visage avec sa lame enflammée.
La Dérangé lâcha alors son arme, se prit le visage entre ses deux mains et, s'écroula sur le sol en hurlant de douleur.
Harold s'en retourna ensuite vers Alvin, qui eut le temps de se remettre sur ses pieds et repartir à la charge, duquel le jeune homme parvint à esquiver aisément un coup et, de le blesser à son tour au bras avec son autre épée.
Le Traître vit d'ailleurs avec horreur son bras se recouvrir d'une assez importante couche de glace blanche et verte.
Il tomba ensuite à genoux en hurlant de douleur également car, la glace pouvait être aussi douloureuse que le feu.
« On dirait que j'ai gagné » - fit constater Harold sans pour autant être fier d'avoir battu, en même temps, deux des chefs de clans les plus redoutés dans l'Histoire viking en à peine quinze secondes à tout casser.
Il les observa ensuite quelques instants agoniser, avant d'ajouter :
« Considérez ça comme des représailles pour les dragons que vous avez torturé à mort pour m'atteindre. Maintenant, foutez-moi le camp ! Et que, je ne vous revois plus jamais ! » - termina t-il cependant beaucoup plus menaçant.
Ensuite, il fit rentrer ses deux lames dans leurs gardes et, repartit tranquillement vers son dragon, jusqu'à ce qu'Astrid et quelques autres personnes crient avec horreur :
« HAROLD ! ATTENTION ! »
En effet, Dagur avait reprit du poil de la bête, avait reprit son arme et, s'était élancé avec rage vers l'Haddock.
Toutefois, il n'eut guère le temps d'aller bien loin car, Kamikazi apparemment sortie tout droit du néant, était arrivée par derrière lui, l'avait plaqué au sol, s'était assise à cheval sur son dos et, lui avait collé un poignard sur la gorge.
« Ah là là ! Qu'est-ce que tu ferais sans moi ? Je me le demande ! » - taquina t-elle Harold.
« Mais… Mais d'où elle sort celle-la ?! » - s'énerva encore plus le Dérangé.
À peine avait-il fini de poser sa question, qu'un étrange dragon rouge apparut comme par magie juste à côté d'eux et, le jaugeait d'un œil mauvais.
« Un dragon pouvant se confondre dans le paysage, c'est vraiment le partenaire idéal pour une voleuse doublée d'une espionne ! Tu ne trouves pas Gugur ! » - lui répondit Kamikazi toujours aussi taquine.
Harold leva les yeux au ciel avec un sourire en coin amusé, avant de se retourner de nouveau vers la foule de Dratz.
Toutefois, son regard tomba curieusement sur son père qu'il n'avait jamais vu aussi blême et, se dit qu'il allait le devenir encore plus à cause de l'arrivée d'une personne en particulier qu'il sentait approcher.
Et effectivement, un Stormcutter marron atterri aussitôt après à côté de lui, avec lui aussi une personne sur son dos qui mit de suite pied à terre, avant de retirer le masque qu'elle portait et, de regarder droit dans la direction de Stoïck qui, comme Harold l'avait prévu, devint encore plus blanc qu'un linge. De même que Gueulfor et quelques autres beurkiens.
« Va… Va… Valka » - parvint tout de même à articuler faiblement le Chef de Beurk.
… à suivre
