Note de l'Auteur

Et oui! Pour une fois, je n'ai pas mis des siècles à publier la suite! Ça vous en bouche un coin! Hein?!

Nan, plus sérieusement je suis assez frustrée car je ne peux pas lire de fics trop récentes sur Dragons vu que je n'ai pas eu l'occasion de voir le 3. Et ce bien qu'un imbécile m'a spoilé la fin, alors que je n'avait ABSOLUMENT rien demandé!

Bon! Je m'étais certes doutée que ça allait plus ou moins finir comme ça. MAIS CE N'EST PAS UNE RAISON! SCROGNEUGNEU!

Je suis aussi également pas mal à la bourre du côté de la série.

Ah le spoil surprise! C'est l'une des choses qui me donne le plus envie d'aller brûler la cahute d'Internet, ainsi que celle de ceux qui ne peuvent s'empêcher de l'ouvrir!

Et croyez-moi, ça ne m'est pas arrivé qu'avec Dragons 3! Et le pire, c'est que je me fais toujours surprendre en regardant des trucs qui n'ont absolument rien à voir à la base! Mais malgré ça, il y en a toujours pour l'ouvrir!

Je suis certaine que ça vous ait déjà arrivé aussi au moins une fois!

Sur ce, Bonne Lecture!


Chapitre 22

Comme si la situation n'était pas suffisamment pénible pour lui, Stoïck s'était vu contraint de devoir convoquer une deuxième assemblée générale en pleine nuit.

Il allait avoir rudement besoin d'un stock entier de parpaings de glace à cause de la migraine du siècle qui était en train de se développer dans son cerveau.

Il se serait bien volontiers passé de cette nouvelle réunion, en moins de vingt-quatre heures, et sans aussi avoir dormi entre-temps, à devoir expliquer des choses très délicates à son peuple.

Et les Hofferson s'en seraient encore plus bien passé. Ils auraient nettement préféré régler ça en tout petit comité et derrière des portes closes et barricadées. Mais avec la scène qu'avait faite Astrid devant tout le village, leur chef leur avait fait comprendre qu'elle ne leur avait guère laissé le choix.

À présent, ils étaient probablement la risée de Beurk !

C'était merveilleux ! Vraiment !

D'ailleurs, à cause d'eux, la totalité des autres clans avaient dû assurer à leurs jeunes – qui s'en étaient retournés vers leurs aînés avec des regards lourds d'interrogations – qu'ils ne leur avait pas fait le même coup, après que Stoïck eut terminé d'expliquer ce qu'il se passait entre les Haddock et les Hofferson.

« Mais pourquoi vous avez gardé ça pour vous, bon sang ?! - s'emporta Kroupgra à l'adresse des Hofferson. Vous vous rendez compte que vous avez bien failli mettre le clan Jorgenson hors-la-loi, en plus du votre et de celui des Haddock, avec vos secrets ! Par Thor ! Je n'ose même pas imaginer ce qu'il ses serait passé si vous aviez réussi à convaincre Astrid d'épouser Rustik ! »

« Et il ne faut pas non plus oublier les clans des autres prétendants d'Astrid ! » - renchérit, visiblement elle aussi très remontée, Geirda Jorgenson, la mère de Rustik.

Et en parlant du sus-nommé, celui-ci était assis entre ses parents, blanc comme un linge, et avait le regard complètement perdu dans le néant.

« Pourquoi n'avez-vous pas fait annuler le contrat avant le bannissement d'Harold ?! Ne croyez-vous pas que ça aurait été plus judicieux ?! » - se révolta à son tour Leif Rigr dont le fils aîné avait lui aussi demandé la main d'Astrid.

« À dire vrai, on a fait une erreur de calcul à l'époque – avoua Stoïck passablement penaud. Comme Harold n'était pas majeur, on était persuadés que l'on pouvait se passer de son autorisation. Mais on a eu une drôle de surprise lorsque je me suis rendu à Longbard pour remettre le dossier aux Fidèles de Freya. Ils m'ont révélé un point de détail dont nous ignorions l'existence. En effet, lorsque des parents décident d'unir leurs enfants de cette manière, il y existe une close stipulant qu'ils peuvent faire annuler le mariage à tout moment, et ce jusqu'à ce que l'enfant masculin concerné ait atteint un certain âge. Mais passé ce délai, la décision reviendra uniquement à ce dernier. Et c'est là que nous avons commis une erreur »

« Vous vous êtes auto-persuadés, toi et les Hofferson, que c'était à la majorité légale » - comprit Erfi Ingerman.

« Exact ! Hors, uniquement pour cette loi, la majorité est à quinze ans. L'âge qu'avait Harold à son bannissement. Il nous faillait donc son autorisation, et surtout qu'il aille en personne à Longbard pour qu'elle soit valide. On a aussi bien essayé de faire jouer le fait qu'il était exilé, mais ça ne changeait rien »

« Mais comme par la suite, il a été considéré comme mort, vous vous êtes dit qu'après tout votre problème s'était réglé de lui-même » - réalisa une fois de plus Erfi.

« C'est une façon de voir les choses » - lâcha Stoïck dépité.

« Moi, ce que j'ai du mal à comprendre : c'est cette histoire d'annulation – intervint cette fois-ci l'Ingerman fils. Vous nous avez expliqué qu'il était possible de marier deux enfants de moins de trois ans par simple contrat signé par les parents mais, on ne décommande pas un mariage déjà validé comme ça ! D'accord, vous avez précisé que la loi autorise les parents à l'annuler à tout moment jusqu'aux quinze ans du marié. Cependant, il doit bien y avoir quand même certaines conditions pour parler d'« annulation» plutôt que de « divorce » . Déjà que les Fidèles de Freya n'accordent pas le divorce facilement ! Alors, des annulations à tout va ! »

Le Chef poussa un soupir fatigué.

D'ailleurs, il semblait tellement au bout du rouleau qu'on avait l'impression qu'il avait fusionné avec son fauteuil tant il s'était avachi dedans.

« Tu as raison Varek – fit-il doucement. Il n'existe qu'une seule et unique condition pour ça. Le mariage ne doit tout simplement pas être consommé. Dans ce cas, il y a juste a signer un bout de parchemin et faire comme s'il ne s'était rien passé »

« Ouais ! En gros, vous espérez de Harold qu'il répudie Astrid comme une mal-propre ! » - lança subitement Kognedur avec une pointe de mépris dans la voix et un regard dégoûté aux Hofferson.

Toutes les têtes se tournèrent d'ailleurs vers elle et, la fixèrent comme si elle était venue d'un autre monde.

« Comme je l'ai déjà dit à certains de mes camarades, il n'y a pas si longtemps : Je ne suis pas aussi bête que j'en ai l'air ! » - s'outra la Thorston.

« En tout cas, je trouve tes propos un peu trop crus Kognedur » - lui reprocha sa mère un peu gênée.

« Simplifiés à l'extrême, je dirais plutôt moi » - intervint Varek visiblement lui aussi fort contrarié pour tout ça.

Il s'ensuivit un lourd silence, jusqu'à ce que Stoïck se lève paresseusement de son siège et déclare :

« Écoutez ! Il est très tard ! Je propose qu'on aille tous se coucher et... »

Il fut brusquement interrompu par un puissant bruit de sifflement – bien connu et que l'on croisait souvent dans les pires cauchemars des Vikings – semblant se rapprocher très rapidement et très dangereusement de la Grande Salle.

« Oh ! Oh ! - fit ironiquement Gueulfor en appuyant un regard malicieux sur Stoïck. Quelque chose me dit qu'on ne va pas aller se coucher tout de suite ! Et que même certains risquent d'avoir du mal à carrément fermer l'œil après ça ! »

« Gueulfor, je t'en supplie : Tais-toi ! - lui susurra l'Haddock. J'en ai bien assez comme ça. Et puis, je doute qu'il vienne pour ça puisqu'il n'est pas censé savoir que... »

Il ne put finir sa phrase à cause du brouhaha provoqué par les portes de la Grande Salle s'étant faites ouvertes – voire limite enfoncées – sans le moindre ménagement.

« À mon humble avis, il le sait » - commenta l'amputé avec cette fois-ci un peu plus de sérieux.

La quasi-totalité de l'assemblée eut des cris effrayés étranglés ou des couinements de souris lorsqu'elle aperçut dans l'encadrement des portes une paires de yeux – dont l'une très grande – verts aux pupilles fendues luisants un peu dans le noir.

Et pour rajouter au climat de terreur, un orage avait éclaté à ce moment-là et, les flashs du tonnerre permettaient d'apercevoir très brièvement la silhouette d'un dragon entièrement noir, ainsi que celle d'un humain qui s'avança alors vers l'intérieur suivi de son compagnon ébène.

« QU'ODIN NOUS VIENNE EN AIDE ! - se mit à hurler Mildiou comme un possédé. C'EST LOKI EN PERSONNE ! C'EST LE DIABLE ! IIIRK ! » - termina t-il sa crise d'hystérie en allant se réfugier sous une table, après qu'une étrange épée fumante légèrement soit venue se planter juste à côté de sa tête.

Une drôle de couche de glace verte pâle et blanche s'était même formée sur le mur, tout autour de la lame, sur pratiquement un mètre.

« Laisse Loki là où il est ! - lança Harold d'une voix tranchante et polaire. Et au cas où tu ne l'aurais pas compris Mildiou : Je ne suis pas d'humeur à supporter tes simagrées ! Alors, rend-toi service, de même qu'à tout le monde, en restant planqué et en gardant ton clape-merde bien fermé ! »

Un très lourd silence paralysant s'invita durant lequel beaucoup dévisagèrent leur visiteur avec un mélange d'effroi et de stupéfaction. De même que le Furie Nocturne que le suivait comme son ombre, et semblant prêt à bondir au moindre geste malencontreux à l'égard de son maître.

« Merci Danlemille ! » - dit le jeune homme au Terreur Terrible vert qui était allé récupéré son épée.

« Ha… Harold ? » - lança timidement et de façon indécise Gustave Larsen, alors que l'interpellé raccrochait tranquillement son arme – après avoir fait se rétracter la lame – en haut de sa jambe droite.

Le Terreur Terrible s'était même aussi, pendant ce laps de temps, lové autour de son cou.

« Il y en a au moins un qui se souvient de mon prénom ! - fit semblant de se réjouir l'Haddock, avant d'ajouter avec une pointe de cynisme : Tant qu'on y est, il y en a d'autres qui veulent réagir ? Histoire qu'on soit tout de suite débarrassés »

Il eut pour seules réponses des visages qui pâlirent encore un peu plus, ainsi que des colonnes vertébrales qui se tendirent davantage.

De son côté, Gueulfor avait bien du mal à cacher son amusement de la situation sous ses yeux ainsi qu'à contenir sa fierté pour son ancien élève.

Ils avaient bien ouvert leurs grandes gueules toutes la journée pour contester sa présence, et aussi déverser tout un tas d'autres saloperies(Oh ! Pas devant lui bien sûr ! Mais le forgeron avait ses sources).

Mais maintenant qu'ils avaient l'objet de leur mépris en face plus personne n'osait même bouger une oreille.

Harold n'avait pas eu à faire grand-chose pour les faire trembler des genoux.

Bon ! Fallait dire aussi que son arrivée surprise, son entrée fracassante, le temps orageux, les ondes très négatives qui émanaient de lui, sa saute d'humeur après Mildiou, le Furie Nocturne, ses yeux de dragon, et pour finir son grand changement physique – que tous ceux ne l'ayant pas encore revu ne soupçonnaient pas – contribuaient pas mal à donner très prochainement des cauchemars aux Beurkiens.

Et encore, ils étaient loin d'avoir tout vu !

« Bien ! Puisque personne n'a rien à dire : À nous ! » - lança Harold à son père en lui jetant un regard à la fois accusateur et froid.

Stoïck semblait d'ailleurs complètement tétanisé et blêmissait à vue d'œil.

« En fait, poursuivit Harold – je suis juste venu m'assurer d'une seule chose. Je voulais une réponse tout de suite histoire que je parvienne à dormir un peu quand même cette nuit. D'où ma visite surprise. Et donc, tout ce que je veux savoir c'est : Est-ce qu'un coup de pute, comme me marier sans me demander mon avis, tu m'en as guère fait d'autres ou je dois encore en attendre ? »

Pendant un moment, la plupart des Beurkiens avaient retenu leur souffle.

Ils étaient vraiment un état de choc. Déjà qu'ils avaient du mal à intégrer que le jeune homme qu'ils avaient sous les yeux était « Harold l'Inutile ». Alors, en plus, l'entendre parler comme ça à son père sans ciller et d'une manière aussi calme et plus que froide, malgré sa fureur qu'il était difficile de ne pas ressentir.

Quant à Stoïck, on voyait qu'il luttait désespérément contre son envie de prendre ses jambes à son cou.

« Je… Je peux… tout expliquer... » - balbutia t-il nerveusement.

Mais il fut coupé par son fils – semblant perdre un cran au niveau de la gestion de sa colère – qui lui lança avec plus de force et d'agacement :

« Ce n'est pas ce que je t'aie demandé ! Je veux juste savoir s'il y a d'autres surprises qui vont me tomber dessus ?! »

Curieusement, un coup de tonnerre plus fort que les autres s'était fait entendre au moment même où Harold avait commencé à perdre son calme.

Thor semblait accorder ses humeurs sur celles du jeune Haddock.

« N… Non » - répondit doucement le Chef de Beurk.

« Ben voilà ! Ce n'était pas si dur ! - railla Harold avec une pointe de dédain. Quant au pourquoi de cette affaire, on verra ça plus tard. Néanmoins, je vais tout de même mettre les points sur certains « i » tout de suite »

Il y eut un silence durant lequel, il lâcha son père des yeux pour aller les poser sur les Hofferson agglutinés dans un coin de la Grande Salle. Et où, ils s'y recroquevillèrent encore plus à cause du regard draconique luisant et assassin qui les fixait.

« Contrairement à certains, je ne ferais absolument rien – et je dis bien « absolument rien» - sans l'avis d'Astrid. Certes pas ce soir, parce que comme vous devez vous en douter, elle n'a pas les idées très claires pour le moment. Alors en attendant que se soit le cas : Ce torchon que vous devez probablement fantasmer de me voir signer, vous savez où vous pouvez vous le carrer »

La totalité du clan Hofferson hoqueta de surprise et d'indignation à ces mots, mais ne répliquèrent rien, et se contentèrent de détourner le regard.

Décidément, ce n'était pas leur soirée !

Comme si la scène d'Astrid, ainsi que le déballage d'une affaire privée, selon eux, devant tout le village n'avaient pas suffi ! Voilà que Harold venait de salement les humilier et soumettre publiquement.

D'ailleurs, ce dernier ne rajouta rien et fit tranquillement demi-tour. Toujours suivit de son Furie Nocturne qui était resté bien sage durant toute l'entrevue.

Toutefois, il se stoppa juste devant la sortie, et lança sans se retourner :

« Au fait, ne vous affolez pas et ne perdez pas votre temps à rechercher Astrid dans toute l'île puisqu'elle n'y est plus »

Après quoi, il disparut pour de bon avec ses dragons dans la nuit orageuse. Et le Beurkiens purent respirer de nouveau correctement.


Il devait être à peut près huit heures du matin et, l'orage de la nuit précédente ne s'était arrêté que très peu de temps avant le levé du soleil.

Harold était bien placé pour le savoir puisqu'il n'avait pas fermé l'œil.

En même temps, il n'était pas vraiment surprit au vu de sa colère noire depuis la veille. Et d'aller la passer un peu sur les personnes qui en étaient à l'origine ne l'avait pas vraiment calmé.

Peut-être parce qu'en fait, une fois sur place, il avait passé plus de temps à la contenir plutôt qu'à l'évacuer.

Du coup, il avait passé la nuit à ruminer, avec une Astrid complètement sonnée par la concoction spéciale Kamikazi dans les bras, et qui l'avait faite dormir avant même qu'il ne soit de retour. Pourtant, il avait fait assez vite.

De plus, Kamikazi lui avait révélé que Valka avait été tellement furieuse, après qu'Astrid leur eu expliqué ce qu'il se passait, qu'elle lui avait demandé de lui en préparer une également, afin de s'éviter d'aller tuer son mari pour de bon cette fois-ci. Expliquant de ce fait pourquoi sa mère dormait elle aussi comme une masse à son retour.

Si ça continuait comme ça, la mère et le fils allaient bientôt devoir jouer aux cartes lequel aurait le privilège de tuer Stoïck la Brute.

Maintenant, Harold était là, sous la grande tente servant de cuisine à sa petite troupe, à soigneusement préparer ce qui semblait être un petit-déjeuné.

« Ça m'a l'air bien appétissant tout ça ! C'est pour ta petite femme ? » - le taquina malicieusement Kamikazi par-dessus son épaule.

« Kami » - soupira t-il fatigué.

« On m'a l'air drôlement grincheux ce matin ! On a mal dormi ? Ça ne serait sans doute pas arrivé si on ne faisait pas son gros bébé devant mes potions ! » - en rajouta t-elle une couche.

Harold ne répliqua rien et expira lourdement à la place tout en continuant se besogne.

Quant à Kamikazi, elle bougea de sa position initiale pour aller se placer juste à côté de lui, laissant légèrement choir le bas de son dos contre le bord de la table, les bras croisés.

« Sinon, plus sérieusement : Qu'est-ce que tu comptes faire concernant cette affaire ? » - lui demanda t-elle.

« Comme je l'ai déjà fait comprendre à certaines personnes hier soir : Je ne ferais rien contre l'avis d'Astrid » - répondit-il calmement.

« C'est tout ? » - s'étonna la Voleuse.

« C'est tout ! »

« Alors, prépare-toi à subir les joies de la vie conjugale, car je sais déjà ce qu'Astrid va décider ! » - rit-elle à moitié.

« Tu fais dans la divination maintenant ? » - railla Harold.

« Non, mais je suis une femme ! Et qui dit « femme » dit « intuition féminine » ! »

« Qu'est-ce que tu as encore traficoté dans mon dos, toi ? » - l'interrogea t-il en la considérant avec une suspicion croissante.

Kamikazi n'eut guère l'occasion de s'expliquer, car Danlemille était arrivé de derrière eux, s'était enroulé comme à son habitude autour du cou de son maître, auquel il adressa tout un tas de petits cris.

« De toutes manières, je vais devoir en discuter un peu avec elle maintenant qu'elle est réveillée ! » - déclara t-il, avant de partir en direction de sa tente.

Sans avoir oublié d'emporter sur un plateau les victuailles qu'il avait préparé pour Astrid.

Et une fois sur place, il la trouva assise dans son lit improvisé, l'air encore un peu endormi.

« Bonjour » - la héla t-il doucement.

Elle tourna vers lui un regard passablement bovin. Kamikazi avait dû lui faire boire une sacrée dose.

« Bon… jour – lui rendit-elle incertaine, avant de cligner des yeux et de se secouer la tête, et d'ajouter : Apparemment, je n'ai pas rêvé. Tout ça est bien réel »

« En même temps, vu l'extrême folie et absurdité de la chose, il y a de quoi se poser la question » - compatis l'Haddock en allant s'asseoir à ses côtés, et en lui posant le plateau sur les jambes.

« C'est pour moi tout ça ? » - s'étonna t-elle.

« Évidemment ! » - pouffa légèrement Harold.

« Merci » - fit-elle en s'emparant du pichet d'eau, car elle avait la bouche extrêmement pâteuse.

Elle ne savait pas ce que c'était que ce truc que Kamikazi lui avait fait ingurgiter, mais ce dont elle était sûre : C'est que c'était du costaud !

Il y eut un bref silence durant lequel elle avait commencé à picorer son petit-déjeuné – en se disant que Harold était décidément doué pour tout – et jusqu'à ce que ce dernier ne finisse par déclarer avec bienveillance :

« Je me doutes pertinemment que tu ne veuilles pas trop parler, dès le réveil, de la situation dans laquelle nos parents nous ont mis mais je tiens à ce que tu saches que je ne signerai rien sans ton accord »

Astrid se sentit soudainement un peu plus réveillée à cause du nouvel élan de colère qu'elle ressentait pour ses parents, mais aussi à cause de la vive inquiétude par le souvenir de celle de Harold la veille parti comme une flèche sauter sur le dos de Krokmou.

« Hier soir, tu as bien été sur Beurk pour... » - avait-elle commencé en le regardant avec appréhension.

Mais il s'était empressé de la rassurer.

« Ne t'inquiète pas ! Je n'ai tué personne ! »

« Tu m'enlèves un poids là ! - souffla t-elle une main sur le cœur. Toutefois, j'avoue être fort surprise qu'il n'y est pas eu de morts, parce que hier soir, tes envies de meurtres devaient se faire ressentir sur des kilomètres. D'ailleurs, en plissant un peu plus les yeux, je suis sûre qu'on aurait pu voir les Flammes Noires du Royaume de Héla danser autour de toi ! »

« Il y a bien la tête de Mildiou que j'ai failli embrocher. Mais ce n'est vraiment qu'à la dernière seconde que j'ai décidé de viser à côté » - avoua l'Haddock mi-sérieux mi-caustique.

« Oh, si ça n'avait été que lui : Ça n'aurait pas été grave ! T'aurais même rendu un plus fier service à tout le monde, plutôt que la fin de la guerre avec les Dragons ! »

« Je crains d'avoir été aussi un peu impoli avec la belle famille »

« Ne t'en fais pas ! Je ne t'en veux absolument pas ! » - lui assura t-elle avec force.

Harold en profita d'ailleurs pour reprendre un peu plus de professionnalisme.

« À ce propos, je t'ai certes dis que je ne ferais rien que tu ne veuilles pas. Cependant, je veux que tu prennes tout le temps nécessaire pour y réfléchir »

Elle lui jeta un regard écarquillé comme s'il venait de la gifler.

« Je sais ce que tu penses – continua t-il. Mais rassure-toi, je ne cherche pas à me débarrasser de toi. Je veux seulement que tu te rendes compte des conséquences si tu décides de rester marier avec moi. Je veux que tu prennes le temps de peser le pour et le contre »

Astrid ne trouva pas grand-chose à répliquer car, elle saisissait parfaitement ce qu'il essayait de lui faire comprendre.

Il était un exilé et elle non ! Il était le Prince des Dragons et elle une simple guerrière. La vie de Harold était avec les Dragons et la sienne parmi les humains.

Et malgré que les deux pouvaient coexister, Harold ne reviendrait probablement jamais complètement à la civilisation. Et encore moins sur Beurk. Son retour n'y était que temporaire.

Kamikazi avait eu raison l'autre fois sur Rix.

Elle allait devoir tôt ou tard faire un choix difficile concernant Harold.

à suivre