Note de l'Auteur
Tout d'abord, je tiens à m'excuser si… Gniieeeuu ! Une minute ! Pourquoi je m'excuse moi ?! Ce n'est pas de ma faute si le site a abusé de l'hydromel !
Hum… Hum !
Ce que je voulais dire, c'est que lors de la publication du chapitre 23, le site s'est tapé un délire en me le massacrant ! Alors que tout allait parfaitement bien au début !
D'ailleurs, quelques personnes me l'ont fait remarquer dans les commentaires.
Et lorsque, j'ai été constater l'étendu des dégâts : j'ai eu la même réaction que Gueulfor lorsqu'il a été confronté au postérieur de Mildiou.
En somme, je suis allée hurler dans la forêt.
De plus, bien que je n'eus pas traîné à recharger mon chapitre, le site a mit bien plus que la demie-heure estimée pour réparer ses conneries !
Je ne sais pas ce qu'il s'est passé mais, apparemment, il n'y a pas que moi que ça a pas mal frustré.
D'autant plus que l'écriture de ce chapitre m'a donné du fil à retordre !
Bon ! J'arrête de rouspéter et m'en vais vous conseiller un autre film !
Si vous aimez les histoires d'amour et les dragons alors le film russe « Dragon Inside Me » devrait normalement vous plaire !
Il change clairement des trucs avec les vampires et les loups-garou !
Ah oui ! Je suis aussi allée faire un tour sur Youtube histoire de voir un peu les critiques sur Dragons 3.
Et figurez-vous que les quelques autres avis que j'ai écouté étaient quasiment tous sur la même longueur d'ondes que moi concernant les choses que j'ai pointé du doigt.
Ça m'a aussi en partie rassuré sur le fait que ce n'était pas moi qui devenais chipoteuse avec l'âge.
Pour revenir sur Grimmel, je pense qu'il avait plus sa place dans la série plutôt que dans le film clôturant l'univers.
Je trouve que Viggo aurait fait un bien meilleur boss final.
Sans compter qu'en tant que trappeur de dragons, il aurait eu d'excellentes raisons de chercher le Monde Caché et d'être une véritable menace.
Sur ce, bonne lecture !
Chapitre 24
L'heure du déjeuné était arrivé, et pourtant, la Grande Salle était incroyablement déserte contrairement à d'habitude.
De ce fait, il n'y avait que deux explications possibles.
Soit une bonne majorité de Beurk n'avait pas faim. Soit elle ne s'était pas encore remise du choc de la veille au soir. Et donc, attendait que ça passe avant d'y retourner, au cas ou un Harold au bord du pétage de câble du siècle n'y refasse un saut à l'improviste.
Là, au moins, leurs cœurs auraient récupéré un peu de leurs forces pour ne pas flancher définitivement.
Mais comme certaines personnes commençaient à être habitués à l'aura terrifiante que pouvait dégager un Harold en pétard, elles, ça ne les avaient pas plus dérangé que ça de venir manger en ces lieux.
« Par rapport à ce qu'il s'est passé hier soir : je ne sais pas s'il y a des coups de théâtre tous les jours sur votre île mais si c'est le cas, prévenez-moi tout de suite si vous avez une maison de libre que je vienne m'installer ici ! Rien que pour profiter du spectacle ! Et tant pis pour mon devoir d'héritier ! » - lança avec légèreté – mais aussi une pointe de sérieux – Rakaï avant de mordre dans sa cuisse de poulet.
De son côté, Varek se disait que plus ça allait et plus il appréciait le jeune homme se demandant d'ailleurs aussi au passage d'où pouvait bien lui venir cette réputation de Rustik, car il s'était avéré être bien plus mature et intelligent que ce que les gens ont toujours pensé de lui. Sans compter qu'il avait également de l'humour.
« Désolé de te décevoir : Mais non ! - lui répondit-il doucement, avant d'ajouter : Cependant, maintenant que tu le dis et que j'y repense faut avouer, que hormis les raids de dragons, ça à plutôt été calme ces dernières années. Même les jumeaux ont eu du mal à nous distraire »
« Et c'est là une nouvelle preuve que Gueulfor et Erg ont raison ! Harold c'est Loki ! Même Mildiou l'a dit ! Enfin plutôt hurler ! » - s'extasia Kranedur.
« Ouais ! - convint sa jumelle. D'ailleurs, qu'est-ce que vous pensez des plans de son futur autel ? » - termina t-elle en leur agitant sous le nez le parchemin sur lequel était dessiné le dit « plan ».
« Euh… Vous êtes sérieux ? » - leur demanda Rakaï dont le regard perdu montrait très clairement qu'il ne savait pas si c'était du lard ou du cochon.
« Quoi ? C'est trop petit c'est ça ? - fit le Thorston en jetant un coup d'œil au projet. Mais en même temps, si ça ne suffit pas, je ne sais si un temple ça tiendra dans notre chambre »
« Ragh ! - bougonna Varek en se claquant le front d'une main. Sérieusement, arrêtez avec ça ! Harold c'est Harold ! Pas Loki ! Ou je ne sais qui d'autre ! Erg et Gueulfor ont dit ça sur le ton de la plaisanterie ! Et Mildiou qualifierait de « Loki » tout ce qui ne va pas dans son sens ! »
« Ah ouais ! - se révolta Kognedur. Alors comment t'explique le fait que partout où Harold passe, ça part en vrille ?! Tu l'as dit toi-même ! Les dernières années ont été particulièrement calmes ! Et qui était absent durant cette période ?! Regarde encore le bordel qui l'a mit hier du matin au soir sans rien faire en plus ! »
« Et qui a dit hier soir de laisser Loki là où il était ? - contre-argumenta l'Ingerman. Très franchement, arrêtez avec votre délire ! Harold n'a vraiment pas besoin de ça en ce moment ! Il a déjà et va en avoir suffisamment à gérer comme ça ! »
« D'ailleurs, qu'est-ce que vous pensez de cette histoire de mariage célébré sans même avoir besoin de la présence et encore moins de l'accord des deux concernés ? - interrogea subitement Rakaï. En ce qui me concerne, ça me fout la gerbe ! En plus, je ne savais même pas que c'était possible ! Il va falloir que j'ai une conversation avec mon père, afin de m'assurer que je n'ai pas déjà une épouse planquée quelque part ! »
« Si ça peut te rassurer : Il n'y a pas qu'à toi que ça donne des envies de vomir » - maugréa Kognedur soudainement d'humeur plus sombre.
« Ouais ! C'est franchement dégueulasse ! » - renchérit son frère.
« Et puis, cette histoire a pas mal fait dégringoler les Hofferson dans mon estime ! - assura Varek. Comment est-ce qu'ils peuvent traiter Astrid comme ça ? Comment peuvent-ils la troquer comme un bout de viande en fonction de ce qui les arrange ? »
« Ils n'ont que dégringoler dans ton estime ? - s'étonna la jumelle avec une grimace de dégoût. Ils peuvent se dire chanceux d'en avoir encore un peu de ta part. Parce que de la mienne, ils n'en ont plus aucune »
« Par contre moi, ce que j'ai du mal à comprendre c'est : Pourquoi ils ont caché ça ? - fit Rakaï. De plus, s'ils en avaient parlé, ça aurait sans doute évité à d'autres clans de perdre leur temps ou de se faire des illusions. Car, d'après ce que j'ai compris, il y a pas mal de fils d'autres familles qui ont demandé la main d'Astrid »
« N'est-ce pas Rustik » - jeta malicieusement Varek à l'adresse du sus-nommé.
Bien que le Jorgenson les accompagnait, il n'avait pas décroché un mot depuis pas mal de temps.
D'ailleurs, il ne prit même pas la peine de répondre à la provocation de l'Ingerman, et se contenta à la place de lui jeter un regard noir, avant de prendre congé ayant aussi eu visiblement l'appétit coupé.
Il sortit de la Grande Salle, traversa le village jusqu'à la forêt dans laquelle il pénétra sans se retourner, shootant dans tous les cailloux qu'il croisait, et tout ça rageusement.
À première vue, on aurait pu aisément penser qu'il était en train d'envoyer mentalement à Harold toutes les malédictions qu'il pouvait connaître. Alors qu'en réalité, ce n'était pas du tout le cas !
À dire vrai, sa fureur était principalement tournée en grande majorité vers les Hofferson.
Comment pouvaient-ils traiter leur fille, leur chair et leur sang, de cette manière ? Comment pouvaient-ils la considérer uniquement comme un moyen de parvenir à grimper dans l'échelle sociale sans se forcer ? Et d'en plus prétendre hypocritement que c'était pour son bien à elle !
Quelle bonne blague !
Une excuse qui aurait pu éventuellement passer s'ils n'avaient pas gardé cette union secrète. Bien que la raison pour laquelle ils avaient agit ainsi était évidente. Ils avaient eu tout simplement honte d'avoir marier leur fille au Ragnarok personnifié.
Néanmoins, le désastre sur pattes restait l'Héritier. Par conséquent, la place restait excellente à prendre.
Et puis, s'ils avaient sincèrement voulu le bien de leur fille : ils auraient juste eu à faire annuler ce mariage aussi discrètement qu'ils l'avaient célébré.
Beaucoup avait tendance à estimer de lui qu'il ne voyait Astrid que comme un objet de désir, voire un trophée, et qu'il n'avait ni aucun réel sentiment ni aucun réel respect pour elle.
Si déjà on pensait ça de lui : Alors, qu'est-ce qu'on devait dorénavant penser des Hofferson maintenant ?
Remarque, il en avait déjà une petite idée grâce au point de vue de ses camarades.
Une fois qu'il se pensa assez loin du village pour pouvoir se vider tranquillement la tête, il se laissa choir contre un très gros rocher, les bras croisés, tout en soupirant lourdement.
Il ferma également les yeux histoire de mieux profiter du calme ambiant.
Malheureusement, son répit fut de très courte durée, car le son caractéristique d'une démarche traînante avec une canne ou un bâton se fit rapidement entendre non loin de lui.
Il émit un grognement irrité, lorsque la première chose qu'il vit après avoir rouvert les yeux, fut Mildiou s'avancer tranquillement dans sa direction, et le fixant avec son plus bel air malicieux collé sur son visage.
« Tiens ! Mais qu'est-ce que nous avons là ? Ne serait-ce pas ce pauvre Rustik » - lança le vieil homme d'une voix mielleuse.
« Je peux savoir ce que tu entends par « ce pauvre Rustik » ? » - répliqua justement le concerné.
« Allons mon garçon, c'est pourtant évident. Le retour de ton monstrueux cousin sur l'île, ainsi que dans les bonnes grâces de son père, met sérieusement en péril ta position au sein de notre clan. Déjà qu'il t'a volé la femme qui aurait dû être la tienne. Alors, combien de temps faudra t-il avant qu'il ne fasse de même avec le trône de Beurk ? »
Le Jorgenson sentit la moutarde lui monter sérieusement au nez.
« Déjà d'une : En ce qui concerne Astrid, il ne m'a rien volé du tout ! Car, au cas ou tu n'aurais pas compris, se sont ses parents et mon oncle qui les ont mariés dans leur dos ! L'un comme l'autre, ils n'avaient rien demandé ! Et de deux : Si tu es effrayé à la pensée d'avoir un jour Harold pour chef ne t'inquiète pas pour ça puisqu'il m'a lui-même certifié qu'il n'en avait absolument rien à foutre du trône de Beurk ! » - discourra t-il acide.
« Ça, c'est ce qu'il veut te faire croire ! Nous faire tous croire ! Va savoir ce qu'il peut bien se tramer dans sa tête de reptile ! »
« Et moi, je me demande ce qu'il peut bien se passer dans la tienne pour ne pas tenir compte de la vraie menace ! À savoir la Mort Rouge ! »
« Raison de plus pour se méfier de lui ! Qu'est-ce qui nous garantit que cette créature est bien réelle ? L'as-tu vu de tes propres yeux ? » - insista lourdement Mildiou.
« Et toi ? As-tu vu Odin de tes propres yeux ? » - répliqua Rustik du tac au tac.
Ce qui d'ailleurs eut pour effet de complètement déstabiliser le vieux berger qui lui lança un regard écarquillé.
« Bien sûr que non ! » - répondit-il cependant.
« Donc, si on suit ta logique : Odin n'existe pas plus que la Mort Rouge ! » - le mit au défi le Jorgenson.
« Ce n'est en aucun cas comparable ! » - s'indigna le vieillard.
« Si ! C'est exactement la même chose ! Et puis, je te conseille de la fermer ! Parce que, je n'ai peut-être pas l'intelligence de mon cousin, mais je ne suis pas idiot au point de ne pas voir ce que tu essayes de faire ! » - lui cracha Rustik acerbe.
Et bien entendu, ça ne plut pas trop au vieux décrépit qui pointa brusquement le haut se son bâton sur son interlocuteur nullement impressionné.
« Ecoute-moi b... » - avait-il commencé à siffler dangereusement.
Mais il fut clairement interrompu par ce qu'ils reconnurent tous les deux comme le cris d'un dragon très proche d'eux.
Et aussitôt après, un Cauchemar Monstrueux, tout enflammé, apparu de derrière le rocher contre lequel était appuyé Rustik, en grimpant rapidement dessus.
Ensuite, il rugit de nouveau avec colère à la face de Mildiou qui détala en criant presque comme une petite fille.
Quant au Jorgenson, il s'était vivement décollé de sa place, tout en se retournant, et en s'emparant de son arme pour éventuellement se défendre.
Toutefois,il se figea net en reconnaissant de suite le Cauchemar Monstrueux de Harold, ne se montrant nullement menaçant envers lui.
Il s'était même clairement calmé après avoir fait fuir le vieux croûton.
Après quoi, leurs regards s'étaient de nouveau accrochés. Comme l'autre fois sur la drakkar. Et cette étrange impression de déjà-vu était elle aussi revenue.
Rustik n'arrivait pas à comprendre d'où ça pouvait lui venir. Ça l'avait immédiatement interloqué la dernière fois.
Mais la question était de savoir où il avait bien pu voir ce dragon ? Et surtout pourquoi il l'avait plus marqué qu'un autre ? Alors que des Cauchemars Monstrueux, il en avait vu des centaines depuis sa naissance.
Ils continuèrent à se fixer ainsi durant encore quelques secondes, jusqu'à ce que le dragon rompt le contact visuel en prenant très rapidement son envol. Et le jeune homme comprit bien assez vite pourquoi lorsqu'il vit arriver – après avoir fait volte-face – Stoïck, Gueulfor et deux autres vikings arriver, armes en mains, en courant vers lui.
« Rustik ! Tu vas bien ?! » - l'interpella vivement son oncle paniqué.
« Bien sûr ! Pourquoi ça n'irait pas ? »
« Ben disons que Mildiou est arrivé aussi vite qu'un vélocidard au village en hurlant comme un diable qu'un dragon vous avait attaqué tous les deux » - lui expliqua Gueulfor.
« Si tu vous voulez mon avis : il délire grave ce vieux bouc ! L'âge probablement ! - pouffa le Jorgenson, avant d'ajouter un peu plus sérieusement : Mais rassurez-moi, vous n'aviez pas vraiment l'intention de tuer un dragon avec Harold dans les parages ? »
« Euh… Évidemment non ! » - répondit Stoïck en baissant rapidement son arme, après avoir regardé celle-ci ahuri.
Il en fut de même pour ses trois compagnons.
Au vu des derniers événements, Astrid avait remercié les Dieux d'avoir crée une source d'eau chaude sur cette petite île, car elle avait grand besoin de se détendre.
Par ailleurs, très peu de temps auparavant, cet endroit fut le théâtre d'une petite blague de Kamikazi.
En effet, cette dernière s'était débrouillée pour l'y envoyer sous un prétexte bidon lui certifiant que le paysage valait le détour.
Alors certes oui, l'endroit était très beau ! Il n'y avait pas à dire !
Cependant, une fois sur place, Astrid comprit immédiatement que la Voleuse avait voulu en fait faire référence à un autre genre de « paysage » lorsqu'elle se retrouva en face d'un Harold aussi nu que le jour de sa naissance, venu faire trempette après sa petite mésaventure avec la Mort Rouge.
Par la suite, le rire d'Erik (visiblement au courant de la plaisanterie) avait résonné sur quasiment toute l'île, alors qu'il regardait une Astrid rouge vif à la fois de colère et d'embarras essayer de choper une Kamikazi aussi morte de rire que lui.
Mais elle finit tout de même par lui proposer d'enterrer la hache de guerre en l'invitant à se joindre à elle pour qu'elles aussi profitent un peu de cette source chaude. Ce qu'elle accepta, mais non sans prévenir au passage qu'elle allait guetter la première occasion de lui faire elle aussi une petite blague.
Lorsqu'elle s'était levée, le matin même, Astrid n'aurait imaginé voir dans la même journée Harold et Kamikazi dans le plus simple appareil. Elle ressentit d'ailleurs à l'égard de la jeune fille une pointe de jalousie en la trouvant bien mieux faite qu'elle.
Bien que la Voleuse était un peu plus petite qu'elle, cette dernière compensait par plus de poitrine, de cuisses et de hanches. Elle avait un corps que le grand-père Hofferson aurait qualifié de « parfait » pour enfanter et produire une descendance robuste.
Toutefois, elle laissa ses futiles pensées de côté, et profita du fait qu'elles étaient de nouveau en tête à tête pour lui poser une question lui brûlant les lèvres depuis un bon bout de temps déjà :
« Dans quelles circonstances vous vous êtes retrouvez avec Harold ? » - lui demanda t-elle sans prévenir.
Kamikazi la considéra avec perplexité, avant de l'inviter à développer son propos :
« Comment ça ? Qu'est-ce que tu veux dire ? »
« Disons que j'ai eu ce matin un rapide échange avec Erik qui m'a fait me souvenir que l'autre fois, sur Rix, tu m'as parlé de l'état psychologique de Harold après son bannissement. Par conséquent, je me demande juste comment vos chemins ont pu être amenés à se recroiser à ce moment-là »
« Je vois – soupira la Cambrioleuse, avant d'ajouter sombrement : C'est un sujet des plus délicats. Quelque chose dont il préfère éviter de parler car, il en est tout sauf fier. Tout ce ce que je peux te dire : c'est que c'est Valka qui est venue me chercher dans les Tourbières. D'ailleurs, je te laisse imaginer la surprise de mon clan de voir cette femme débarquer sur notre île à dos de dragon. Et qui en plus à demandé à parler à l'Héritière de toute urgence » - termina t-elle légèrement plus nostalgique au souvenir.
« Ça a un rapport avec une certaine tentative de suicide, n'est-ce pas ? » - avança Astrid.
« Comment tu sais ? C'est lui qui te l'as dit ? Ce qui franchement me surprendrait beaucoup ! » - s'étonna Kamikazi les yeux écarquillés.
« Pas du tout ! J'ai seulement vu les cicatrices sur l'un de ses poignets. Quant à savoir comment j'ai su ce qu'elles signifiaient, j'ai juste eu à additionner deux et deux »
« Tu ne lui as pas faite la moindre remarque dessus, j'espère » - l'avertit l'autre blonde.
« Non. De plus, rassure-toi, il ne sait même pas que je les ai vu, parce qu'il dormait à ce moment-là »
« Tu as très bien fait – se détendit Kamikazi. Car, comme je viens de le spécifier, il n'aime pas en parler et n'en n'est pas fier. Puis, mentalement parlant, s'il y a quelqu'un qui sait comment fonctionne Harold : c'est bien moi ! Et qu'on le prenne en pitié est une chose dont il a toujours eu horreur. Comme j'ai dû d'ailleurs l'apprendre à la dure, du haut de mes treize ans à l'époque, à Valka et à d'autres »
Là, ce fut au tour d'Astrid d'être interloquée.
« Qu'est-ce que tu veux dire ? » - l'interrogea t-elle.
« Pour faire simple : Lors de nos retrouvailles au lieu de tomber à genoux en sanglots en me mettant à le plaindre de toutes les manières possibles, je me suis approchée sans rien dire, j'ai jeté un regard appuyé sur les bandages à ses poignets, je l'ai ensuite fixé droit dans les yeux avant de le gifler. Et je peux te garantir que ce jour-là, j'étais bien plus en colère après lui qu'après Beurk »
Astrid prit l'air d'un poisson mort hors de l'eau. Ce que sembla beaucoup amuser la Voleuse.
« Oui, je sais que ça peut paraître très dure mais par ma réaction, j'ai montré aux gens que de prendre Harold en pitié et de le traiter comme la chose la plus fragile au monde était la dernière attitude à adopter à son égard. Que ce n'était pas comme ça qu'ils allaient l'aider. Il avait, bien entendu, besoin de compassion, de soutien, de réconfort et surtout de remotivation. Mais certainement pas qu'on le plaigne et qu'on l'enferme dans une bulle hermétique.
Malheureusement, la plupart des gens ont tendance à tout mélanger et tout mettre dans le même panier alors que se sont des choses très différentes »
« Je vois ce que tu veux dire. Mais ce que je n'arrive pas à comprendre c'est : Comment la mère de Harold a eu l'idée d'aller te chercher, alors qu'elle ne devait rien savoir de ton existence dans celle de son fils ? » - fit remarquer Astrid.
« En fait, après sa tentative de suicide, elle a réussi à le faire parler et se confier un peu et c'est là que mon nom à fini par sortir. Il ne lui fallu guère longtemps pour m'identifier comme étant la seule amie qu'il n'avait jamais eu. À part peut-être Gueulfor et Gothi. Bien que leurs cas sont assez particuliers. Grande différence d'âge oblige. Et puis, le plus avantageux était que moi je suis extérieure à Beurk »
Il s'ensuivit un court silence, jusqu'à ce que Kamikazi déclare :
« Ce n'est pas que je n'aime pas être dans l'eau mais je pense qu'il est temps pour nous de sortir. Sinon, on va finir toute fripées »
« Je ne peut-être que d'accord » - pouffa Astrid
… à suivre
