Nouveau chapitre, plus calme et un peu court (vous inquiétez pas, l'action c'est pour bientôt). ^^


Nous décidons de prendre le train pour nous rendre à Grenoble, car ça a l'avantage d'aller plus vite que la voiture. Nous y arrivons vers 2 h du matin. Le jour se lève dans 5 h. Nous devons trouver un endroit où dormir. Je me dirige alors à la banque pour vérifier que mes comptes sont toujours ouverts, si possible avec de l'argent dessus. Après tout, au bout d'un an de disparition sans nouvelles, il est possible que mes proches aient fait fermer mes comptes.

Après un léger instant de peur, je constate que mon compte pro est toujours ouvert, mais mon compte perso a été fermé. C'est pas trop grave. J'ai de l'argent sur mon compte pro, et prendre des chambres à l'hôtel peut facilement être passé en frais de déplacement d'entreprise. En plus, mon forfait de téléphone étant payé sur mon compte pro, y a des chances que je puisse téléphoner. Ce qui peut être très pratique.

Nous prenons alors une chambre d'hôtel pour la semaine. Gabrielle n'ayant, elle, aucun compte d'encore ouvert, je paye pour nous deux. 600€. J'ai un bruit de caisse enregistreuse qui me vient en tête quand je vois combien je dois payer. Au moins, on a une semaine pour rencontrer le baron, trouver une alternative pour le logement, et éventuellement souffler un peu.

Je prends alors le temps de tester si mon forfait n'a réellement pas été résilié. Et effectivement, tout va bien, j'ai un téléphone qui peut téléphoner. La chance! Gabrielle, elle, se laisse de nouveau aller à tout ce qu'elle a enfouis en elle. C'est là que je me dis que le fait que j'ai pas fait comme elle fait qu'au moins l'un de nous deux reste efficace.

Je réalise que j'ai beaucoup de SMS reçu. J'en lis quelque uns, avant de voir :

"Messagerie vocale : 100 nouveaux messages, dernier reçu le 24 janvier."

Intrigué, je commence à les écouter. Tous. Les premiers sont de ma famille qui m'engueulent de pas venir les voir. Ils datent sûrement de quand personne n'a remarqué que j'avais disparu. J'en ai aussi de certains clients qui me disent que du fait de mon inactivité, ils rompent leur contrat avec moi. Ça me fait presque sourire de me dire que le monde ne s'est pas arrêté de tourner en mon absence.

Puis viennent des messages qui m'attristent un peu plus. Ma mère, mon père, mon frère, ma sœur. Tous m'ont laissé un message dans le style :

"On sait que tu répondra pas parce que t'es plus là, mais on voulait profiter qu'on puisse pas fermer la ligne pour entendre ta voix" accompagné de comment leur vie va.

J'aimerai tellement les appeler, mais je ne peux pas. Les vampires survivent car peu de gens normaux connaissent leur existence. Même le Sabbat qui prétend s'en foutre totalement essaye de limiter le nombre d'humains au courant de notre existence. Et quand bien même, comment je pourrais aborder le sujet ? Je ne peux pas les rappeler. Je ne peux pas leur répondre. Je ne peux pas leur dire que je suis en vie. Je ne peux pas leur dire que je les aime. Je ne peux pas leur dire qu'ils me manquent. Je ne peux pas aller les voir. Je ne peux pas entendre leur voix.

Finalement, Gabrielle et moi finissons dans le même état, pleurant tout ce que nous pouvons, regrettant notre passé, nos actes, de nous être trouvés au mauvais endroit au mauvais moment.

Nous nous sommes réveillés le soir suivant. Le retour à la réalité nous a un peu fait l'effet d'un coup de batte dans la gueule, mais maintenant ça va un peu mieux. Nous décidons de partir chasser un peu, et, peut être, trouver d'autres vampires. Juste au moment où nous sortons de l'hôtel, deux personnes viennent à nous. Un homme, pâle, d'environ 1 m 75, un peu large d'épaules mais pas vraiment musclé, aux cheveux noirs plaqués, et une femme plus ou moins de la même taille, au teint clair, aux cheveux châtains et courts, tous deux en costard noir et lunettes noires :

"C'est eux ? Demanda l'homme.

- Vu leur aura, y a aucun doute.

- Veuillez nous suivre, s'il vous plaît.

- Euh… Pourquoi ? Demandais-je.
- C'est des vampires Robin, dit Gabrielle. Vous n'êtes pas les seuls à pouvoir lire les auras. Je suppose que vous êtes là pour qu'on rencontre le baron ?

- Tout à fait, répondit la femme. Si vous voulez bien nous suivre.

- Mouais, fis-je. De toute façon on avait prévu de le voir, donc bon, ok.

- Roh… S'exclama l'homme, j'aurai bien voulu qu'ils refusent et qu'on se batte. C'est pas drôle quand ils nous suivent sans faire d'histoire.

- T'es sûr de bien être un Gangrel, et pas un Brujah, a vouloir toujours te battre ? Tu sais les gens sont pas tous aussi peu civilisé que toi. Pas tout le monde a envie de prendre tes griffes dans le bide.

- Oui bah mes griffes, dit l'homme en s'énervant, et en transformant ses doigts en griffes, elles ont bien sauvé ton petit cul de Toréador quand on s'est retrouvé face à ce Nosferatu qui…

- Euh… Si vous voulez on vous laisse régler ça entre vous et on vous attend plus loin, dis-je pour les interrompre.

- Excusez nous, répondit la femme. Petit désaccord professionnel, vous savez ce que c'est."

Elle ouvrit alors la porte d'une voiture noire et nous invita à monter à l'arrière. Une fois à bord, la femme conduit, et nous allons à la Bastille (celle de Grenoble, pas celle des livres d'histoires). Une fois en haut de la colline (bon aller, cette "petite montagne") où se trouve le charmant endroit, nous descendons de la voiture, puis nous entrons dans l'un des bâtiments. Nous sommes accueillis par une seconde Toréador (a en juger par son style vestimentaire) qui nous invite à patienter sur des petits fauteuils dignes d'une salle d'attente de médecin. Nous discutons un peu, Gabrielle et moi :

"C'est un peu gris par chez toi.

- Bah c'est une grande ville assez polluée et qui se trouve dans une cuvette. Factuellement, on se retrouve avec un truc qui semble un peu gris.

- C'est vrai. Mais je pense que si le baron nous accepte, on sera bien.

- Surtout qu'on a les locaux de mon entreprise qui devrait toujours être disponible, vu que j'ai mis en virement automatique le paiement de mes charges. Donc en théorie on aura un endroit où se caler.

- On n'aurait pas pu y aller pour dormir, plutôt qu'à l'hôtel ?

- Je suis pas sûr qu'ils soient dispos, même si, en théorie, ils devraient l'être. Mais bon vu que je suis en indé, je les ai pas occupé pendant un moment, donc peut être que le proprio s'en est rendu compte, et a fait des démarches pour récupérer son bien. C'est très peu probable, mais bon notre situation actuelle l'est aussi… Et puis avec tout ce bordel, j'avais besoin d'un peu de confort pour, disons, me détendre un peu. Et puis, dans mes bureaux y a pas de lits.

- Ok. Y a plus qu'à prier pour qu'on arrête de vivre des situations improbables. Ça nous évitera d'être sdf.

- En soit, j'ai peut-être une amie qui pourrait me dépanner si jamais.

- Euh… Mais t'oublie pas un peu le concept de "faut pas parler des vampires aux gens normaux" ?

- Ils ont bien des esclaves humain. Tu sais, les goules. Je suppose qu'ils passent pas par 4 chemin pour leur expliquer pourquoi il faut boire leur sang.

- C'est pas faux.
- C'est quoi que t'as pas compris ? Dis-je, un grand sourire aux lèvres."

Gabrielle à l'air surprise, puis elle éclate de rire :

"Putain, ça fait quoi ? Six mois au moins qu'on se l'était pas sortis. Ça… Ça surprend, mais ça fait du bien aussi.

- Bah t'as qu'à dire c'est pas faux plus souvent, tu verras que je te la referais.

- Enfin bon, tu sais, le baron, je pense qu'il doit essayer de contrôler le nombre d'humains au courant.

- Parce que tu penses vraiment que je comptais pas lui demander les démarches que je dois faire pour avoir droit à une goule ?

- Hé mais c'est que t'es moins bête que ce que t'en a l'air, me dit Gabrielle, l'air taquin.

- Sale garce ! Dis-je sur un ton faussement outré."

C'est à ce moment que la Toréador nous dit que le baron va nous recevoir. Je me demande comment ça va se passer. Bien, j'espère.