Salut, finalement j'ai eu la motivation de bosser sur la suite de ma fic. Et c'est enfin un gros chapitre (le plus gros d'ailleurs!) (le seul presque aussi gros, c'est le 2e)
Nous voilà en fin septembre 2008. Les étudiants ne sont plus en vacances, et le boîtes de nuits ne sont pleines que les jeudis pour du sang jeune, dynamique, plein d'énergie, et le week-end avec toute forme de sang, du jeune au vieux, du sang plein de luxure, a celui chargé de tristesse, de déprime, d'envie de ne pas être le lendemain. C'est généralement le second sang qui est le plus chargé d'alcool. Et il essaye de se faire passer pour le premier. Heureusement, voir les auras me permet de détecter le dépressif qui se cache et essaye "d'être dans le coup" en tentant de sauter sur tout ce qui bouge de celui qui a vraiment envie de sauter sur tout ce qui bouge. J'ai remarqué que j'aimais tout particulièrement ce type de sang, dit "A résonance Sanguine" par la théorie des humeurs vampirique, et que j'étais loin d'être le seul. Les jeunes vampires trouvent le cocktail d'hormones sexuelles doux, sucré et désaltérant très addictif, leur rappelant leur vie mortelle. Les utilisateurs de Présence et les Sorciers le boivent pour renforcer leurs disciplines.
Mais ça n'est pas pour ça que j'aime ce sang. Je l'aime car, ayant été habitué a un sang contraire, a résonance Mélancolique, mon palet était trop habitué a sa saveur un peu terreuse, salée, et sèche. Avoir cette résonance Sanguine qui est l'exact opposé était rare au fort, un peu comme les lueurs d'espoirs, et souvent corrélé avec les missions les plus déshumanisantes. C'était mon second réconfort avec le fait de ne pas avoir été seul a vouloir m'enfuir. Et aujourd'hui, ce sang est abondant. Et comme la France est majoritairement gérée par la Camarilla, elle-même dirigée par des Descendants (ils préfèrent ce terme a celui de vampire, trop barbare pour eux, paraît-il) qui ont besoin de ce sang, elle se débrouille pour que les mentalités tendent a une luxure toujours plus grande et toujours plus hardcore. Je me demande si la chute des Tremeres va changer cette mentalité, ou si, au contraire, cela va augmenter le nombre de Sorciers, et donc la demande. Enfin… Je ne vais pas me plaindre d'avoir en libre-service mon sang préféré.
Afin de ne pas trop perdre la main, je chasse aussi de manière plus violente, pour le plus grand malheur de Clara, qui s'inquiète pour moi, en tant qu'amie autant qu'en tant que goule, à cause de l'agressivité de mes cibles, les connards membres de gang. Le fait qu'ils savent presque trop souvent reconnaître des vampires n'est pas un problème quand on peut changer d'apparence pour passer pour totalement humain jusqu'à la dernière seconde.
C'en est presque trop facile. Au début, j'avais le goût du risque, et je faisais ça la peur au ventre, mais maintenant que je sais comment m'y prendre, c'est un jeu d'enfant. Voyons le bon côté, ça m'entraîne au combat, un peu. Après tout, si je venais à affronter de véritables chasseurs de vampires, il faudra que je sois prêt. Il faudrait que j'apprenne Force d'âme un jour, une discipline de protection qui, paraît-il, permettrai même de résister au soleil une fois maîtrisée a un niveau convenable. Ma To do list commence à être bien remplie.
Je pressens en permanence cette présence pas loin quand je chasse autre part qu'en boîte. Je pense que je dois être parano. Il faut dire qu'avec la Seconde Inquisition, on a l'impression d'être espionné en permanence. Je finis par rentrer en utilisant quelques techniques de bases pour savoir si on est suivi (comme prendre plusieurs fois le chemin de gauche, afin de tourner en rond, et voir qui continue de nous suivre), puis, ne remarquant personne, via mes sens classique et via Auspex, je rentre finalement chez Clara et moi.
"Tu rentres tôt, me dit Clara, qui m'attendait en traduisant un livre de l'italien au français pour le compte du Baron.
- Oui, la chasse en boîte n'as pas été fructueuse.
- Robin. Arrête de me mentir. Tu sais tout aussi bien que moi que tu peux te faire un corps capable de séduire n'importe qui. Qu'est-ce que tu as vraiment fait ?
- Clara, c'est moi le vampire ici. C'est moi qui suis censé te faire chier avec des questions.
- Ne change pas de sujet. Je suis sûre que tu es encore parti te battre.
- S'il y a bien un point commun entre toi et Gabrielle, c'est que vous êtes capable de lire en moi comme dans un livre ouvert, alors que pourtant Dieu sait quoi rend ça impossible.
- Je le savais ! Tu sais que j'aime pas ça ! M'hurle-t-elle.
- Calme-toi, tu vas réveiller les voisins.
- J'en ai rien à faire ! Tu te rends compte de ce que c'est que de te voir partir et ne pas savoir si tu vas revenir.
- Regarde. Je suis là. Arrête de t'inquiéter pour moi, t'es pas ma mère.
- Pourquoi tu préfères chasser dangereusement, et pas en boîte tranquillement ?
- Parce que ça me permet de m'entraîner pour au cas où j'affronte de véritables chasseurs.
- Et tu peux pas demander a des Brujahs ou des Gangrels ?
- Où tu as appris ces noms ? J'ai jamais parler des clans de vampires.
- Bah vu que le baron sais que je suis une goule, il se permet de me faire traduire des livres qui foutraient la mascarade a la poubelle s'ils étaient découverts. Et puis, a Grenoble, une information ça s'échange.
- Il t'a fait traduire ses règles pour que tu saches ça aussi ?
- Parfaitement, en 6 langues.
- Bon… Si je ne fais pas ce que tu suggères, bien que ça soit une très bonne idée…
- Merci.
- C'est une méthode qui implique que je chasse souvent, donc que je m'expose souvent en tant que vampire, parce que je ne veux pas prendre la vie d'innocents. De plus ça implique de négocier avec les Brujah et les Gangrels, et honnêtement, je suis pas fan de l'idée. À l'inverse, chasser de manière "dangereuse" me permet de me nourrir moins souvent, car je tue ce genre de victimes, qui sont tous de monstrueux connards. Et vu que toutes les personnes témoins de mes agissements sont tuées a la fin, bah je préserve bien mieux la mascarade. Et ces derniers temps c'est vital… Enfin je veux dire plus qu'avant.
- Tu dis ça comme s'il n'y avait pas de danger.
- Pas pas de danger, mais un danger moindre ! Dis-je en haussant le ton, mais en restant assez calme. En une période où la Seconde Inquisition est une réalité, oui, c'est plus dangereux de boire régulièrement en se disant qu'il n'y a aucun danger, et de se prendre un raid surprise, plutôt que d'aller affronter, en étant aux aguets, des gens qui savent de toute manière ce que je suis, d'autant que du coup, la Seconde Inquisition connaît très probablement la situation et donc me prendra pour un vampire suicidaire, et donc j'ai moins de chance de prendre un raid surprise. Et quand bien même, je serai dans un état d'esprit où je m'attends à quelque chose du genre, donc je serai moins facilement pris par surprise. De toute manière je fais ce que je veux, et la discussion est close.
- Très bien, Robin, me dit Clara, d'un ton agacé."
J'ai utilisé le fait qu'une goule est très fortement encline à obéir a son maître. Je déteste le faire sur Clara, mais là, j'avais pas envie de débattre dans un dialogue de sourd. Je ressasse ça toute la nuit avant de m'endormir dès 6 heures du matin.
Je passe le reste de la semaine à travailler sur Vicissitude. J'ai appris des rares membres du Sabbat qui sont encore a Grenoble, n'étant pas trop des monstres, et ne connaissant heureusement pas mon passé, que les Tzimisces utilisaient Vicissitude pour prendre une forme de combat, appelée Forme de Zulo (du nom d'un monstre de la mythologie d'Europe de l'Est je crois). Cette forme pourrait m'être utile dans une situation de survie, ou simplement une situation où la mascarade est le cadet de mes soucis. Cependant je ne sais pas par où commencer, et je ne veux pas trop traîner avec des membres du Sabbat. Même si nous sommes en territoire neutre, ce que j'ai vécu avec cette secte rend tous ses membres difficilement supportables.
Puis vient finalement la fin de semaine, et donc le temps de chasser. Je décide de chasser du connard une fois encore, et j'essaierai de rentrer plus tard pour faire croire a Clara que je suis aller en boîte. Je préfère lui mentir que de devoir encore utiliser le pouvoir que me donne le lien de sang sur elle.
Comme d'habitude, je me rends dans un quartier mal fréquenté de Grenoble. Comme d'habitude, je me cache dans un coin a l'abri des regards. Comme d'habitude, je prends une forme féminine, frêle, innocente, mais appétissante, quitte à me faire frôler la frénésie. S'il y a une leçon que j'ai gardée du Sabbat, c'est qu'il vaut mieux décider de quand on sombre en frénésie, plutôt que de nier la bête et qu'elle nous surprenne. Comme d'habitude, je me rends dans des endroits où une personne normale et saine d'esprit ne se rendrait pas. Mais je ne suis pas normal. Comme d'habitude, un petit nombre de racailles m'aborde, et, ne se doutant de rien, baissent leur garde. Comme d'habitude, cela finit en bain de sang, et l'un d'entre eux finit exsangue. C'est si agréable. Je crois que c'est aussi pour ça que je privilégie cette méthode de chasse, car plusieurs résonances se mélangent pendant le combat, ce qui donne un cocktail… Mmmh… Délicieux. Et très addictif !
Je reprends ensuite ma forme originale, travesti les blessures de mes victimes pour qu'elles semblent dignes d'une bagarre qui a mal tournée, je fais disparaître les corps trop exsangue (merci Vicissitude), et refait un petit plein sur les cadavres à moitié vide mais encore chaud, mais malheureusement maintenant vides de toute résonance.
Mais cette fois-ci n'est pas comme d'habitude. Une fois que j'ai fini mon affaire, j'entends une voix féminine dans mon dos :
"Tu as pris ton temps cette fois. Tu ne fais pas ça d'habitude."
Je me tourne, et vois alors une femme, cheveux roses mi-long et en pétard, athlétique, environ la trentaine. Elle doit faire dans les 1m75, peut être 80. Elle a une tenue de sport noire, avec un t-shirt, des lunettes noires, un masque pour la peinture sur le visage, une bombe de peinture et des couteaux en bois à la ceinture, un sac à dos, et… Mais elle à des écouteurs dans les oreilles ? Ses bras sont couverts de coupures qui semblent dater d'entre deux semaines et la veille. C'est qui cette malade ?
"T'es qui ? Tu veux quoi ?
- Je suis une meuf qui vient te botter le cul, répond-elle en dégainant un couteau papillon."
Elle me fonce alors dessus. Est-elle consciente de ce à quoi elle à affaire ? Je fais affluer mon sang dans mes bras pour me donner de la force. Je vais la sécher en un coup, et lui faire regretter son geste. C'est clairement une chasseuse. Une chasseuse folle, mais une chasseuse quand même. Elle est à mi-distance, j'ai juste à l'attendre.
Mais à ce moment-là elle sort ses couteaux de bois et me les lancent. Je les esquive tous… Attend… Non, j'en ai un planté dans le haut du corps. S'il s'était enfoncé un peu plus, il aurait atteint mon cœur. Le temps que je réalise ça, mon agresseure est au corps à corps avec moi. C'est alors qu'elle saute, puis pousse à pied joint sur le couteau.
Je chute. Le couteau en bois a atteint mon cœur. Je suis paralysé. Elle s'adresse à moi :
" Si je ne t'avais pas suivi depuis si longtemps, je t'aurai sûrement tuer. Mais je te suis depuis quelques temps, et j'ai réalisé que tu ne t'attaquais qu'à des pourritures. Il y a bien des fois où tu mords des innocents en boîtes, mais tu t'assures de ne prélever que le nécessaire, alors je m'en moque. Pourquoi un vampire sculpteur décide de vivre comme un humain et ne s'attaque qu'aux monstres ? Les autres vampires comme toi n'avaient aucun scrupule à s'en prendre a des innocents et a les torturer, pourquoi pas toi ? Ah c'est vrai, tu ne peux pas me répondre. Tant pis. Maintenant si tu veux bien m'excuser, je vais te prélever un peu de sang. C'est tellement efficace pour vous affronter."
Elle sort une sorte de grosse seringue, et me la plante dans le cœur. Elle m'extrait ensuite une grosse quantité de sang, avant de le verser dans une bouteille de coca, puis d'en boire le contenu. C'est très désagréable.
Elle m'adresse de nouveau la parole :
"Bon et bien maintenant je vais te libérer. Mais fait pas le con, sinon je vais devoir te tuer pour de vrai, cette fois."
Elle me libère alors, puis bondit presque immédiatement en arrière. Je prends une grande inspiration, malgré ma non nécessité à respirer, puis m'adresse à elle, assis par terre, et montrant que je ne suis pas un ennemi :
"Bordel de merde, j'ai jamais pris autant cher depuis… Depuis un baille. Je sais pas si t'es super douée ou folle à lier…
- Les deux mon chou.
- Euh… Ok… Bref pour commencer, les "vampires sculpteurs" ça s'appelle des Tzimisces. Enfin, pas tous les vampires sculpteurs, mais la majorité. Et si je me comporte comme ça, c'est juste parce que je suis pas comme eux.
- Mais bien sûr.
- Bon je vais pas rentrer dans les détails, parce que c'est ni le lieu ni le moment, mais je te jure c'est vrai.
- Ok… Mais j'aimerais que tu rentres dans les détails.
- A Grenoble, les informations sont une monnaie.
- Comment ça ? Me répondit-elle, montrant que j'ai piqué a vif sa curiosité.
- Voilà ce que je te propose. Tu me dis comment tu t'appelles, et je t'en dis plus.
- Je sais que vous pouvez nous retrouver, et nous foutre dans la merde de cette manière. Je refuse.
- Au moins ton prénom. Juste histoire qu'on ait un autre rapport que chasseur à proie.
- Ok… Je m'appelle Amélie.
- Enchanté, moi c'est Robin.
- Bon tu m'expliques un peu plus ?
- Oui. Je sais pas ce que tu sais sur nous, mais je suppose pas grand-chose. Bon je vais essayer de faire court. Grenoble est gouverné par un gars, qui porte le titre de Baron. Et ce gars est si fort que les vampires respectent ses règles. Même ceux qui viennent d'autre part. Et l'une des règles est que les connaissances ont la même valeur que le sang. Du coup, si tu veux, on peut négocier. Je te donne des informations, et tu m'en donnes aussi. Et on peut même négocier un peu de mon sang si tu m'aides de temps en temps.
- Pourquoi je devrai te faire confiance ?
- Tu ne dois pas. Mais tu peux.
- Mouais…
- Écoute, je te propose un truc. Je te file mon numéro, et si un jour tu considères que ma proposition t'intéresse, tu m'appelles. Comme ça tu ne prends aucun risque.
- Ok. Ça, je veux bien"
Je lui donne alors mon numéro, puis me relève.
"Juste comme ça, mais pourquoi tu m'as agressé par contre ? Je suppose que t'avais pas juste envie d'une dose de sang.
- Effectivement. Je voulais aussi te faire comprendre que je t'ai a l'œil, et qu'au moindre faux pas, je serai là pour te le faire regretter.
- Ok… J'en prends note. Bon, du coup je vais y aller. Il commence à se faire tôt.
- Pffrrrr ! Au moins je t'ai pas fait perdre le sens de l'humour."
Nous nous séparons ensuite. Amélie… Bon je viens de faire exactement ce que les Anarchs ont reproché à la Camarilla de faire, et qui a terme a mené a la Seconde Inquisition, mais bon… Qui sait. Peut-être que je pourrai en tirer un avantage. Pour l'instant, je dois rentrer. Je sens que Clara va encore m'engueuler en voyant le trou dans mes habits… Mais cette fois, j'avoue le mériter.
