Note de l'auteur : Hey hey! Je suis sincèrement navrée du temps que j'ai mis à poster... Cependant, j'espère que ce chapitre vous plaira autant que les autres.
Je remercie Lily06, fidèle lectrice et revieweuse, ainsi que ShiezkaWillow21, ton pseudo m'a fait faire un bond, et je n'ai pas pu m'empêcher d'écrire pour pouvoir te satisfaire rapidement ^^
Je suis cependant désolé de vous dire que le prochain sera pour plus tard, je ne l'ai pas encore commencé, et j'essaie de me concentrer sur les autres fictions...
Bonne lecture, et pensez aux reviews x3
Chapitre 5 : Parce que Dawn aime les potions mais pas le potioniste.
Dans la pénombre d'une salle commune, plusieurs années plus tôt, une bonne quinzaine à vrai dire, deux jeunes filles étaient allongées et une douce brume bleutée les entourait. La première était rousse, avec de grands yeux émeraude, et la seconde, brune, semblait murmurer des formules inconnues. Lorsqu'elle baissa sa baguette, la brune observa son amie, et la secoua légèrement.
-Alors, est-ce que tu as vu quelque chose ? Tu lui as parlé cette fois-ci ?
-Je n'ai pas réussie non… J'ai l'impression qu'elle a été bloquée par quelque chose, Alice… Comme si un voile l'empêchait de parler…
-Mais ce n'est pas normal ça ! Réfléchis, c'est la sorcière des dimensions, la magicienne la plus forte après Merlin, personne ne peut l'empêcher de te parler voyons !
-Je te dis ce que je ressens Alice, c'est tout… Mais ça m'inquiète… Il est dit qu'elle se réincarne une année avant que son dernier hôte ne meurt… Mais que jamais elle ne faiblit, alors pourquoi ne n'y arrive pas ?
-Ecoutes Lily, il est plus de deux heures du matin… Il faut qu'on dorme, et on passe nos ASPIC demain… On retentera une fois les épreuves passées, mais tu dois lui demander… Tu dois lui demander si elle sait comment…
-détruire Voldemort, oui, je sais… On en a parlé des dizaines de fois… Mais Alice, si elle le peut, moi aussi je te le rappelle !
-Tu n'es pas sa réincarnation principale, tu n'es qu'un transfert je te rappelle…
-Oui… Un transfert… C'est grâce à elle si je suis…
-Non ! On en a déjà discuté Lily, tu étais déjà sorcière lorsqu'elle s'est éveillée, tu n'es donc pas sorcière grâce à elle !
Cette nuit, quoique, ce matin dans un sens – quatre heure – Shiezka s'était réveillée avec un mauvais pressentiment. Habituellement, celui-ci s'avérait être l'annonce d'une menace importante, c'est pourquoi, au lieu de tenter de se rendormir, elle tâtonna jusqu'à la salle de bain, et se doucha. Rapidement, elle enfila son uniforme, attacha à sa ceinture les outils laissés par Buffy, puis enfila sa robe de sorcier. Elle se coiffa rapidement, et laissa ses cheveux raide, tout en retournant rapidement dans le dortoir. Là, elle prit sa baguette – parfaitement inutile en soit – et quitta le dortoir d'un pas assez rapide.
Il faisait encore nuit, et la salle commune était purement et simplement vide. Seul le ronflement du feu dans la cheminée indiquait un possible son de bienvenue, et offrait un minimum de lumière à la petite sorcière. Avisant les alentours, elle fouilla un peu, sans arrière pensée, évidemment, et parvint à trouver un plan de l'école. Immédiatement, elle tenta de retrouver le tableau par lequel elle était passée la veille pour venir, histoire de quitter la salle commune.
Le tableau coulissa rapidement, et Shiezka quitta la tour de Gryffondor d'un pas mesuré. Les yeux rivés sur le plan de l'école, elle tenta de retrouver la grande salle, là où se tenaient les repas, mais sa mémoire n'était pas encore accoutumée à ce chemin, et après plusieurs couloirs, deux tournants et un autre couloir, elle parvint à atteindre des escaliers étranges. La pièce aux escaliers mouvants qu'ils avaient dus monter la veille. Surprise d'y être parvenue aussi rapidement, l'ancienne rousse attendit que les plus proches viennent jusqu'à elle, et descendit ceux-ci, alors qu'ils volaient jusqu'à l'autre palier. Elle descendit les deux suivants, et quitta le palier pour rejoindre le couloir, peut-être trouverait-elle son chemin en allant par là.
Les tableaux s'agitèrent lorsque sa sphère lumineuse – unique source de lumière des lieux – passa devant eux, et l'enfant sursauta lorsqu'ils l'insultèrent vivement. Le problème, c'est qu'avec leurs vociférations, ils allaient prévenir les adultes, et c'était justement ce qu'elle espérait éviter !
-Chuuuut ! Par pitié taisez-vous ! C'est une question de vie ou de mort ! Tenta-t-elle de chuchoter avec autorité.
- Éteignez cette lumière, non de non ! Cria le portrait d'un jongleur.
Vexée et craintive d'attirer l'attention, Shiezka fit cesser le sortilège, et retourna dans la pénombre, traversant le couloir à tâtons. Ses bras rencontrèrent la surface lisse d'une statue, et elle poursuivit son ascension, son mauvais pressentiment grandissant au fond de son cœur. Un bruissement sur sa gauche attira son attention, et un souffle expirant non loin de là la firent sursauter de nouveau, et elle se retourna, mais ne vit rien. La cadette des Rosenberg serra fortement les poings, et souleva sa robe de sorcière, récupérant un pieu qu'elle garda dans le creux de sa main avec force.
Une sorte de jappement sur sa droite la fit sursauter de nouveau, et quelque chose lui frôla les jambes rapidement, et un cri perçant franchit ses lèvres. Elle fut brusquement tirée en arrière, et on lui couvrit la bouche. La panique la submergea, jusqu'à-ce qu'une légère odeur d'herbes magiques et d'onguents lui chatouillent les narines. Le potioniste !
Severus Rogue faisait sa ronde habituelle, et ce matin en faisait partie. Il était quasiment certains que les Weasley préparaient un mauvais coup dés le début de l'année. C'est pourquoi il avait décidé de se lever plus tôt et d'arpenter les couloirs de Poudlard, plus précisément les derniers étages, histoire d'être proche de la salle commune de Gryffondor.
Arrivé au cinquième étage, les chuchotements rageurs des tableaux lui indiquèrent que quelqu'un s'amusait par là. Un sourire narquois naquit sur ses lèvres, il allait les prendre sur le fait, et il pourrait d'ors et déjà les coller en retenue ! Arrivé sur les lieux, il vit une faible lueur disparaitre, baguette magique en main, il s'apprêtait à lancer un sort de reconnaissance, lorsque des soupirs résonnèrent à travers les murs. Un coup de vent souleva ses robes, et il n'eut pas le temps de comprendre que déjà, la chose s'en allait, et un cri de terreur retentissait plus loin.
Légèrement surprit que cela ne soit pas les jumeaux et que le cri soit féminin, le potioniste s'avança jusque là, et sentit de nouveau ce mouvement au niveau de ses jambes. Il se plaça dans le dos de l'élève qui hurlait et lui couvrit la bouche de sa main.
- Alors, on sort en douce dés le premier soir de votre arrivée ? Vous pensiez peut-être que le décompte des points ne pourrait pas commencer avant les premiers cours, mais je me dois de retirer 30 points à votre maison. Ce qui vous passe donc dans le négatif, miss…
Et ses murmures menaçant cessèrent lorsqu'il aperçu le visage terrifié de l'élève. Il retira sa main de sa bouche, et remarqua alors le pieu qu'elle tenait en main. Le frisson de voir débarquer sa sœur ainée, ou un démon sortit tout droit des enfers le fit reculer. Oui, il avait peur d'une élève, mais c'était particulièrement normal lorsque sa sœur tentait de le détruire quelques semaines plus tôt avec un tourbillon de flammes.
-Il… je… Il y avait… C'était là, tout prés et… Il faut que je prévienne Willow ! Le débit de parole avait impressionné fortement Rogue, déjà parce qu'il ne tentait pas de démentir les accusations, et ensuite parce qu'il parlait de faire venir Willow Rosenberg.
-Que… Pour quoi ?
-Pour la chose qui m'a frôlé, le sentiment que quelque chose de mauvais arrive, tout quoi… Je…
-Miss Rosenberg, je ne pense pas que…prévenir votre sœur soit une bonne idée…
-Il le faut ! Pour protéger Harry, et je sais que vous le souhaitez aussi…
-Jamais je ne… Tenta de riposter le potioniste, mais elle le fit taire.
-Je le sais, ça ne sert à rien de nier, mais mon pressentiment est toujours là, et ça ne me plait pas… Outre Black et les détraqueurs, ainsi que Lupin, vous avez quoi ? Des vampires ? Des démons ? Des zombis ? Je dois savoir !
-Rien, il n'y a rien, à ma connaissance, miss. Maintenant, expliquez-moi pourquoi vous n'êtes pas dans votre dortoir !
-Mauvais pressentiment, je me suis sentie observée, et à Sunnydale, quand ça arrivait, c'était que quelque chose n'allait pas. Ajouta-t-elle, sans pour autant le regarder, elle furetait les alentours des yeux, cherchant à voir un quelconque indice.
-Vous vous fichez de moi ? Miss Rosenberg, nous ne sommes pas à Sunnydale !
-Même, c'est pareil, et ne me dites pas que je suis paranoïaque, c'est pire que de la divination, c'est inné ! Maintenant, aider-moi plutôt à retrouver ce chien invisible qui m'a poursuivit.
Un peu plus tard dans la matinée, lorsque Harry, Ron et Hermione redescendirent dans la Grande Salle pour le petit déjeuner, ils virent Drago Malefoy occupé à raconter une histoire apparemment désopilante à tout un groupe d'élèves de Serpentard. Quand ils passèrent devant lui, il fit semblant de s'évanouir avec de grands gestes ridicules et tout le monde éclata d'un rire tonitruant.
- Ne fais pas attention à lui, dit Hermione qui se trouvait juste derrière Harry. Ne t'en occupe pas, ça n'en vaut pas la peine...
- Hé, Potter ! cria d'une petite voix aiguë Pansy Parkinson, une élève de Serpentard avec une tête de pékinois. Potter ! Les Détraqueurs arrivent ! Potter ! Ooooooooh, mon dieu, je défaille ! A la table des Gryffondor, Harry se laissa tomber sur une chaise à côté de George Weasley.
- Les emplois du temps des troisièmes années, dit George en les faisant passer. Qu'est-ce qui t'arrive, Harry ?
- Malefoy, dit Ron. Il s'assit de l'autre côté de George et lança un regard furieux à la table des Serpentard. George leva les yeux et vit Malefoy qui faisait à nouveau semblant de s'évanouir de terreur.
- Ce petit crétin, dit-il d'une voix calme. Il était beaucoup moins fier, hier soir, quand les Détraqueurs sont venus fouiller notre compartiment, tu te souviens, Fred ?
- Il a failli faire pipi dans sa culotte, dit Fred en jetant à Malefoy un regard de mépris.
- Je n'étais pas très à l'aise non plus, dit George. Ils sont vraiment horribles...
- On dirait qu'ils te gèlent les entrailles, tu ne trouves pas ? dit Fred.
- Mais toi, tu ne t'es pas évanoui ? demanda Harry à voix basse.
- Laisse tomber, Harry, dit George en essayant de le réconforter. Un jour, Papa a été obligé d'aller à Azkaban, tu te souviens, Fred ? Il nous a raconté que c'était l'endroit le plus effrayant qu'il ait jamais vu. Il en tremblait encore quand il est revenu... Ces Détraqueurs ont le chic pour désespérer tout le monde. La plupart des prisonniers deviennent fous, là-bas.
- On verra bien si Malefoy sera toujours aussi joyeux à la fin de notre prochain match de Quidditch, dit Fred. Gryffondor contre Serpentard, première rencontre de la saison. Un peu consolé, Harry remplit son assiette tandis qu'Hermione examinait attentivement son emploi du temps.
-Quelqu'un à vu Shiezka au fait ? Elle n'était pas dans la salle commune ce matin. Demanda Harry.
- Nope, on pensait qu'elle descendrait avec vous trois. Annoncèrent les jumeaux.
- Ah, très bien, on a des nouvelles matières, aujourd'hui, dit Hermione, ravie.
- Hermione, dit Ron en regardant par-dessus son épaule, ils se sont complètement trompés dans ton emploi du temps. Regarde, ils t'ont collé une dizaine de cours par jour. Tu n'auras jamais le temps de tout faire.
- Je m'arrangerai. J'ai mis tout ça au point avec le professeur McGonagall.
- Impossible, répondit Ron avec un grand éclat de rire. Tu as vu, ce matin ? Neuf heures: Divination. Et en dessous, neuf heures: étude des Moldus. Et... Incrédule, Ron se pencha sur l'emploi du temps.
- Là, regarde ! Encore en dessous... Neuf heures: Arithmancie. Je sais que tu es brillante, mais personne ne peut être brillant au point de se trouver dans trois classes différentes à la fois.
- Ne sois pas stupide, répliqua sèchement Hermione. Bien sûr que je ne vais pas suivre trois cours à la fois.
- Alors ?
- Passe-moi la marmelade, dit Hermione.
- Mais...
- Ron, qu'est-ce que ça peut te faire si mon emploi du temps est un peu chargé ? lança Hermione, agacée. Je t'ai dit que j'ai tout mis au point avec le professeur McGonagall. Oh…
-Quoi encore ? Demanda Harry, agacé que ses deux meilleurs amis se disputent pour rien.
- Tu as vu l'emploi du temps des premières années ? Ils commencent par potion. Annonça Hermione en tendant le parchemin au survivant.
-D'ailleurs, il est où Rogue ? Ron le chercha des yeux, mais ne le trouva pas à la table des professeurs.
- Aucune idée…
C'est à cet instant précis que Shiezka apparut, suivit de prés par le professeur de potion, les deux étaient couvert de toiles d'araignée, mais le plus impressionnant, était la distance de sécurité que tenait à respecter le professeur. La brune vint s'asseoir à côté d'Hermione et regarda les divers plats avant de se servir.
-On peut savoir ce qu'il s'est passé ? Tu as une…
-Une araignée… Une araignée sur la tête ! Paniqua Ron.
-Oui, et ? Demanda Shiezka en mordant dans une brioche, le salé au petit-déjeuner ne lui plaisait pas encore.
-Pourquoi le professeur Rogue et toi êtes couverts de toiles ? Ah non, je rectifie, pourquoi vous arrivez ensemble ? Demanda Harry, légèrement inquiet.
-Je patrouillais figures-toi ! Et cet idiot de potioniste à cru bon de me coincer, résultat, je l'ai persuadé de me suivre pour retrouver quelque chose, et nous sommes tombé dans un passage secret qui, je le pense, n'a pas servit depuis le siècle dernier ! La frustration de Sues se sentait, et Harry se retint de rire.
-En clair, tu as perdue la piste de ce que tu traquais à cause de lui…
-Oui ! Cet incapable se prend pour un prof mais il n'est même pas capable de traquer un animal correctement !
-Hmm, tu ferais mieux de te calmer, c'est avec lui que tu commences les cours, et en potion, il risque de t'allumer… Lui expliqua Fred en lui tendant son emploi du temps.
Shiezka blêmit brusquement, et reposa sa brioche sans l'avoir finit, et prit sa tête entre ses mains. Ce fut le moment que choisit Lucy, la petite irlandaise, pour la rejoindre. Elle lui intima de la suivre afin de trouver les cachots avant l'arrivée du professeur.
- On ferait mieux d'y aller nous aussi, dit Ron, le cours de Divination se passe tout en haut de la tour nord. Il faut bien dix minutes pour aller là-bas.
Ils se dépêchèrent de terminer leur petit déjeuner, puis sortirent de la salle. Lorsqu'ils passèrent devant la table des Serpentard, Malefoy fit à nouveau semblant de s'évanouir et les éclats de rire suivirent Harry jusqu'au pied de l'escalier de marbre. Il leur fallut longtemps pour parvenir à la tour nord. Malgré deux années passées à Poudlard, ils ne connaissaient pas encore certaines parties du château et c'était la première fois qu'ils se rendaient dans cette tour.
Les premières années arrivèrent finalement au cachot, et attendirent devant la porte, en rang par deux. Shiezka chassa les araignées qui courraient encore sur ses vêtements, s'épousseta quelques peu, et se raidit en sentant la présence du professeur derrière elle.
-Et bien et bien, on se permet de salir le palier de ma salle de classe avec vos araignées ? Un frisson parcourut Shiezka le long de son dos, et elle baissa la tête.
Elle n'était plus la sorcière de Sunnydale, elle ne patrouillait plus, elle était l'élève à présent. Rogue les fit rentrer et réclama le silence, quand bien même aucun mot n'avait été prononcé. La jeune sorcière prit une longue inspiration avant de se placer aux cotés de sa camarade de chambre dans la rangée de droite – la plus proche de la sortie – et attendit.
Rogue était loin d'être idiot, mais il n'avait pas pu s'empêcher de jouer l'horrible bâtard des cachots. Pourtant, l'idée d'une représailles de la part de la sœur se sentait, sans compter qu'il avait vu la gamine à l'œuvre, mais c'était trop tard. Il formula son discours de bienvenue, terrifiant la plupart des élèves, et ignora superbement la cadette des Rosenberg. Autant rectifier le tir comme il le pouvait.
Dawn était une jeune femme très indépendante depuis la dernière guerre. Elle avait apprit à se battre avec une massue, quand bien même Alex eut tenté de la protéger en l'emmenant loin de Sunnydale. Et aujourd'hui, elle avait la preuve flagrante qu'elle savait parfaitement se débrouiller toute seule. Car après avoir prit le bus pour Londres, trouvé la gare King Cross seule, s'être prit un billet pour une petite ville en écosse, dormis durant le trajet, et être arrivée à bon port sans faille, elle avait simplement suivit les lumières. Non pas qu'elle ait suivit les lampadaires, mais bel et bien les auras de la population de son entourage, les lueurs indiquant les sorciers pour être plus précis, et ce fut ainsi qu'elle trouva pré-au-lard au petit matin.
Certes, le paysage était burlesque, et l'air très frais, mais cela manquait cruellement de centre commercial ! L'adolescente raffermit sa poigne sur son dernier sac à main acheté, et traversa le petit village à pied – sur quinze centimètres de talons- sous les yeux effarés des sorciers qui n'avaient jamais vu une telle aberration. Après tout, ce n'est pas tous les jours qu'on voit marcher une moldue en plein milieu d'un village sorcier, consciente de ce qui l'entoure et surtout… Habillée d'un minuscule short en jeans par-dessus un collant en laine, d'une chemise rouge criard et de talons hauts. Ses yeux verts suivaient le paysage des yeux, ne quittant pas l'immense château, comme s'il était sa cible principale. Et les passants la fixaient, priant pour que cette énergumène parte le plus rapidement possible. C'est évidemment ce qu'elle fit, quittant le petit sentier étroit du village pour le chemin boueux qui semblait parcourir plusieurs kilomètres.
Le tout, en chantant Sugar Water, des Cibo Matto.
Elle se déhanchait sur le chemin, et quiconque l'aurait vu l'aurait prise pour une échappée d'Azkaban tant elle sortait du décor. Elle fit ainsi tout le chemin à pied, pas du tout gênée par la hauteur de ses talons, et évitant les quelques flaques d'eau qui semblaient s'être incrustée à jamais dans le sol. Oui, Dawn était débrouillarde, et pire que tout elle s'amusait comme une petite folle. Claquant des doigts sur un rythme qu'elle seule entendait, longeant une forêt qui paraissait effrayante pour la plupart des gens sensés, la faisant sourire chaque fois qu'une créature monstrueuse se pointait à l'improviste.
Ce n'est que lorsqu'elle arriva devant l'immense portail forgé gardé par deux sangliers qu'elle se demanda comment elle allait faire pour rentrer. Mais même là, c'était toujours mieux que les enfers, du moins elle l'espérait pour Alex, qui avait suivit Willow à travers sa porte démonique.
Buffy aimait le vent lorsque celui-ci lui fouettait le visage, elle aimait cette sensation de liberté que l'on ressent lorsque l'ont conduit. Et elle adorait faire du cross involontaire. Oh oui, elle y avait pensé, peut-être que deux trois vampires l'attaqueraient de nuit alors qu'elle ferait une pause, et peut-être que l'un d'eux abîmerait son bel engin en atterrissant dessus pendant qu'elle le tuerait. Mais non, elle n'avait pas pensé qu'en découvrant son identité, cet idiot de vampire grimperait sur la Harley et partirait avec. C'est donc avec un énième soupir que la tueuse de vampire reprit sa marche, son pieu de nouveau à sa ceinture.
Et dire qu'elle était toujours en Angleterre…
- Le Sinistros, mon pauvre chéri, le Sinistros ! Criait le professeur Trelawney devant un pauvre Harry totalement perdu. Le gigantesque chien fantôme qui hante les cimetières ! Mon pauvre chéri, c'est le pire des présages, un présage de mort ! Harry sentit son estomac se retourner. Ce chien sur la couverture du livre, dans la librairie du Chemin de Traverse... Ce chien dans l'obscurité de Magnolia Crescent... Lavande, à son tour, plaqua la main devant sa bouche. Tout le monde avait les yeux tournés vers Harry, tout le monde sauf Hermione qui s'était approchée par-derrière du professeur Trelawney pour voir le fond de la tasse.
- Je ne crois pas qu'il s'agisse d'un Sinistros, dit-elle d'une voix neutre.
- Excusez-moi de vous dire ça, ma chérie, mais je ne perçois pas une très grande aura autour de vous. Vous me semblez faire preuve d'une réceptivité très limitée aux résonances de l'avenir. Seamus secoua la tête.
- On dirait un Sinistros si on le regarde comme ça, dit-il les yeux mi-clos, mais vu comme ça, on pense plutôt à un âne, ajouta-t-il en penchant la tête vers la gauche.
- Quand vous aurez décidé si je dois mourir ou non, vous me le direz, déclara Harry avec un humour proche de celui d'Alex, plus personne n'osait le regarder, sauf Ron qui s'était alors étouffé avec sa salive.
- Je crois que nous allons en rester là pour aujourd'hui, dit le professeur Trelawney de sa voix la plus mystérieuse. Vous pouvez ranger vos affaires. Silencieux, les élèves rapportèrent leurs tasses au professeur, rangèrent leurs livres et refermèrent leurs sacs. Ron, qui tentait de reprendre un minimum d'air, se mit à rire en les voyant agir, et fut de nouveau secoue d'une quinte de toux.
- En attendant notre prochain cours, que la fortune vous soit favorable, dit le professeur Trelawney d'une voix faible. Ah, au fait, vous, ajouta-t-elle en montrant Neville, vous allez arriver très en retard la prochaine fois, alors essayez de travailler un peu plus pour rattraper.
Aucun d'entre eux ne sut qu'au même instant, quelqu'un s'amusait à crocheter la serrure du grand portail avec un pic à cheveux et une barrette, et que ce quelqu'un s'apprêtait à donner la plus grande frayeur de sa vie au pauvre potioniste du château. Harry, Ron et Hermione descendirent l'échelle et l'escalier en silence puis ils prirent la direction de la salle où le professeur McGonagall devait donner son cours de Métamorphose. Ils avaient quitté le cours de Divination de bonne heure, mais ils mirent tellement de temps à trouver la bonne salle qu'ils faillirent arriver en retard.
Harry s'assit au fond de la classe. Il avait l'impression qu'un projecteur était braqué sur lui: les autres élèves ne cessaient de lui lancer des regards furtifs, comme s'ils s'attendaient à le voir tomber mort à tout instant. Il entendit à peine ce que le professeur McGonagall leur raconta sur les Animagi et ne regarda même pas lorsqu'elle se métamorphosa elle-même en chat tigré, en conservant la marque de ses lunettes autour des yeux.
- Enfin, qu'est-ce qui vous arrive, aujourd'hui ? S'étonna le professeur McGonagall, posant ses mains sur ses hanches. C'est la première fois que mes métamorphoses ne déclenchent aucun applaudissement. Tous les regards se tournèrent à nouveau vers Harry, mais personne ne dit rien. Hermione leva alors la main.
- Voilà ce qui s'est passé, professeur, dit-elle, nous avons eu notre premier cours de Divination, nous avons lu l'avenir dans les feuilles de thé et...
- Ah, je comprends, l'interrompit le professeur McGonagall en fronçant les sourcils. Inutile d'aller plus loin, Miss Granger. Dites-moi plutôt qui doit mourir cette année ?
- Moi, dit Harry, levant une main nonchalante.
- Je vois, dit le professeur McGonagall en fixant Harry de ses yeux brillants. Il faut savoir, monsieur Potter, que chaque année depuis son arrivée dans cette école, Sibylle Trelawney a prédit la mort de quelqu'un. Or, jusqu'à présent, tout le monde est resté bien vivant. Elle commence toujours l'année scolaire en décelant des présages de mort. Si je n'avais pas pour habitude de ne jamais dire de mal de mes collègues... L'animagi fit une pause, avant de reprendre plus calmement. La Divination est l'une des branches les plus nébuleuses de la magie. Je ne vous cacherai pas que j'éprouve un certain agacement devant ce genre de pratiques. Les voyants véritables sont extrêmement rares et le professeur Trelawney... Elle s'interrompit à nouveau, puis continua d'un ton très naturel: Vous me paraissez en excellente santé, Potter, aussi j'ai le regret de vous annoncer que vous ne serez pas dispensé de faire votre prochain devoir. Mais si vous mourez, je vous promets que vous ne serez pas obligé de me le rendre.
Les élèves la regardèrent avec des yeux ronds.
Ron éclata de rire, ce qui lui provoqua une nouvelle toux tonitruante et Harry secoua la tête, presque déçu. Lorsque le cours de Métamorphose prit fin, ils se mêlèrent à la cohue des élèves qui se précipitaient dans la Grande Salle pour le déjeuner. Tandis que Ron et Hermione su disputaient au sujet du cours de divination, Harry constata le regard vague de son amie wiccanne. Elle semblait vouloir se fondre dans son assiette de purée, et piquait du nez dangereusement vers celle-ci. Probablement était-elle fatiguée de sa première matinée de cours, se dit-il.
Ce qu'il ignorait, c'était que Shiezka, depuis son cours de potion, avait un très mauvais pressentiment. Non pas à cause de Rogue, comme on aurait pu le penser, mais à propos de ses notes aux trois matières étudiées. La première heure avec le professeur Rogue s'était faite bien plus calme qu'elle ne l'avait envisagée, bien qu'elle ait sursauté à chaque fois qu'il avait ouvert la bouche. Ensuite, l'heure de défense s'était certes passée correctement, mais elle avait découvert un tout nouveau monde, avec des créatures bien plus fantasques que les démons vengeurs ou les esprits démoniaques. Et ce, simplement en lisant le sommaire de son manuel ! Résultat, sa panique grandissante au sujet de son futur diplôme n'avait fait qu'empirer une fois dans le cours de Flichtwick, principalement lorsqu'il avait voulu leur apprendre un sort, et qu'elle avait – sans savoir comment- fait fleurir sa plume au lieu de la surélever dans les airs.
Elle avait pourtant fait comme tout le monde. Le geste, soit un cercle puis abaisser la baguette, et elle s'était concentrée pour que le courant magique passe dans la baguette. Sa camarade Lucie, et deux serpentards, étaient parvenus à faire flotter la plume au bout d'une heure. Mais de son coté, rien ne se passait. Elle avait reproduit le geste avec minutie, et prononçait à la perfection la formule. Mais rien ne se passait, jusqu'au moment où de légers fourmillements s'emparèrent de ses doigts. Et brusquement, une étincelle rose avait jaillit de sa baguette, et chaque brin de la plume s'était étendue pour devenir fleurs et feuilles d'une petite branche de cerisier. Le professeur avait été tout aussi surprit qu'elle, et lui avait accordé un petit moment d'accalmie, pour qu'elle tente de recommencer plus tard, à tête reposée.
Harry fut content de sortir du château après déjeuner. La pluie qui était tombée la veille avait cessé. Le ciel avait pris une couleur gris clair et l'herbe était souple et humide sous leurs pas tandis qu'ils se rendaient à leur premier cours de Soins aux créatures magiques. Ron et Hermione ne se parlaient plus. Harry marchait en silence à côté d'eux sur la pelouse qui descendait jusqu'à la cabane de Hagrid, en lisière de la forêt interdite. Lorsqu'il aperçut trois silhouettes familières qui les précédaient, Harry comprit que les élèves de Serpentard allaient également assister au cours. Malefoy parlait avec vivacité à Crabbe et à Goyle qui pouffaient de rire et il n'était pas très difficile de deviner le sujet de leur conversation. Debout devant la porte de sa cabane, Hagrid, vêtu de son grand manteau, Crockdur, son molosse, à ses pieds, attendait les élèves. Il avait l'air impatient de commencer son cours.
- Venez, venez, dépêchez-vous ! lança-t-il. Vous allez avoir une bonne surprise ! Vous n'allez pas vous ennuyer, croyez-moi ! Tout le monde est là ? Très bien, suivez-moi ! Pendant un instant, Harry craignit que Hagrid les emmène dans la forêt interdite. Il y avait fait suffisamment d'expériences désagréables pour ne pas avoir envie d'y remettre les pieds. Mais Hagrid resta en bordure des arbres et, cinq minutes plus tard, ils se retrouvèrent devant une espèce d'enclos vide.
Il y eut un long débat sur l'ouverture du monstrueux livre des monstres, débat pendant lequel Hagrid apprit que ses livres n'avaient pas été apprécié de tous, et surtout que personne n'était parvenu à les ouvrir auparavant. L'ancien gardien des clefs et des lieux à Poudlard s'éloigna et disparut dans la forêt.
- Vraiment, cette école est tombée bien bas, dit Malefoy d'une voix forte. Voilà que ce bon à rien est devenu professeur ! Mon père va avoir une attaque quand je lui raconterai ça...
- Silence, Malefoy, répéta Harry.
- Attention, Potter, il y a un Détraqueur derrière toi... Le survivant secoua la tête, exaspérée, et attendit.
- Ooooooooooooh ! s'exclama soudain Lavande Brown d'une voix suraiguë en pointant le doigt vers l'extrémité de l'enclos. Une douzaine de créatures parmi les plus bizarres que Harry ait jamais vues trottinaient dans leur direction. Elles avaient le corps, les pattes arrière et la queue d'un cheval mais leurs pattes avant, leurs ailes et leur tête semblaient provenir d'aigles monstrueux dotés de longs becs d'une couleur gris acier, et de grands yeux orange. Leurs pattes avant étaient pourvues de serres redoutables d'une quinzaine de centimètres de long. Les créatures portaient autour du cou d'épais colliers de cuir attachés à de longues chaînes dont Hagrid tenait les extrémités dans sa main immense.
- Allez, en avant ! Rugit Hagrid en agitant les chaînes pour faire entrer les monstres dans l'enclos. Les élèves reculèrent d'un pas lorsque Hagrid attacha les créatures à la barrière devant laquelle ils étaient rassemblés. Ce sont des hippogriffes ! annonça Hagrid d'un ton joyeux. Magnifiques, n'est-ce pas ? Harry comprenait ce que Hagrid voulait dire. Une fois passé le choc de la première rencontre avec une créature mi-cheval, mi-oiseau, on pouvait apprécier l'éclat chatoyant de leur plumage qui se transformait en pelage, chacun d'une couleur différente: gris-bleu, vert bronze, blanc rosé, marron-rouge ou noir d'encre. Bien, dit Hagrid en se frottant les mains, le visage rayonnant, si vous voulez bien vous approcher un peu... Mais personne ne semblait en avoir envie. Harry, Ron et Hermione s'avancèrent cependant vers la barrière avec beaucoup de prudence. La première chose qu'il faut savoir, c'est que les hippogriffes font preuve d'une très grande fierté, dit Hagrid. Ils sont très susceptibles. Surtout, ne les insultez jamais, sinon ce sera peut-être la dernière chose que vous aurez faite dans votre vie. Malefoy, Crabbe et Goyle n'écoutaient pas. Ils parlaient à voix basse et Harry avait la désagréable impression qu'ils cherchaient le meilleur moyen de provoquer un incident. On doit toujours attendre que l'hippogriffe fasse le premier geste, poursuivit Hagrid. C'est une créature très attachée à la politesse. Il faut s'avancer vers lui, le saluer en s'inclinant et attendre. S'il vous salue à son tour, vous avez le droit de le toucher. Sinon, je vous conseille de filer très vite parce que, croyez-moi, leurs griffes font du dégât. Alors ? Qui veut essayer le premier ?
Pour toute réponse, la plupart des élèves reculèrent encore davantage. Même Harry, Ron et Hermione n'étaient pas très à l'aise. Devant eux, les hippogriffes secouaient la tête d'un air féroce en remuant leurs ailes puissantes. Ils ne semblaient pas beaucoup apprécier d'être attachés à la barrière.
- Vraiment personne ? dit Hagrid, le regard implorant.
- Je veux bien essayer, dit alors Harry.
- Bravo, Harry, rugit Hagrid. Bon, alors, voyons... c'est ça, tu n'as qu'à essayer avec Buck. Il détacha l'une des chaînes, tira l'hippogriffe gris clair à l'écart des autres et lui enleva son collier de cuir. De l'autre côté de la barrière, les élèves retenaient leur souffle. Malefoy observait la scène en fronçant les sourcils, comme s'il attendait quelque chose.
- Attention, maintenant, Harry, dit Hagrid à voix basse. Tu as croisé son regard, essaye de ne pas ciller... Les hippogriffes se méfient quand on cligne des yeux trop souvent... Harry sentit des picotements dans ses yeux, mais il s'efforça de ne pas les fermer. Buck avait tourné vers lui sa grosse tête pointue et ses yeux orange le fixaient d'un regard féroce. C'est ça, très bien, Harry, dit Hagrid. Maintenant, incline-toi... Harry n'avait pas très envie d'exposer sa nuque à la créature mais il fit ce que Hagrid lui disait. Il inclina brièvement la tête, puis se redressa. L'hippogriffe continua de le regarder d'un air hautain sans faire le moindre geste. Ah, dit Hagrid qui semblait contrarié. Bon... recule, maintenant. Il ne faut rien brusquer... Mais à cet instant, à la grande surprise de Harry, l'hippogriffe plia soudain ses pattes de devant et s'inclina profondément. Bravo, Harry ! s'exclama Hagrid, enchanté. Vas-y, tu peux le toucher maintenant ! Caresse-lui le bec !
Harry estimait qu'il aurait bien mérité de repasser de l'autre côté de la barrière, mais il s'avança malgré tout vers l'hippogriffe et tendit la main. Il lui caressa le bec à plusieurs reprises et l'animal ferma paresseusement les yeux, comme s'il y prenait plaisir. Les élèves applaudirent à tout rompre, sauf Crabbe et Goyle qui paraissaient terriblement déçus, et Malefoy qui plissait les lèvres, comme rassuré.
- Parfait, Harry, dit Hagrid, je crois qu'il va te laisser monter sur son dos, maintenant ! L'idée n'avait rien de séduisant. Harry était habitué à piloter des balais, mais il n'était pas sûr de pouvoir aussi facilement chevaucher un hippogriffe. Grimpe sur son dos, juste derrière les ailes, dit Hagrid, et fais bien attention de ne pas lui arracher de plume, il n'aimerait pas ça du tout... Harry posa un pied sur l'aile de Buck et se hissa sur son dos. L'hippogriffe se releva, mais Harry ne savait pas à quoi se tenir: il n'avait que des plumes à portée de main et craignait d'en arracher une. Allez, vas-y, rugit Hagrid en donnant une tape sur l'arrière-train de la créature.
Et soudain, des ailes de quatre mètres d'envergure se déployèrent de chaque côté de Harry et se mirent à battre. Harry eut tout juste le temps de s'accrocher au cou de l'hippogriffe avant que celui-ci s'élève dans les airs. Ce n'était pas du tout la même chose qu'un balai et Harry sut immédiatement ce qu'il préférait: les ailes immenses qui battaient à ses côtés lui cognaient les jambes en menaçant de le désarçonner. Les plumes luisantes glissaient sous ses doigts, mais il n'osait pas serrer plus fort. Harry regrettait la souplesse de son Nimbus 2000. Il était ballotté en tous sens par l'arrière-train de l'hippogriffe qui montait et descendait au rythme de ses battements d'aile.
Buck décrivit un cercle au-dessus de l'enclos puis il piqua vers le sol. C'était le moment que Harry redoutait le plus. Lorsque la créature baissa le cou, il se pencha en avant avec l'impression qu'il allait glisser par-dessus sa tête. Il parvint cependant à se cramponner jusqu'à l'instant où il sentit un choc sourd: les pattes dépareillées de l'hippogriffe venaient de se poser par terre. Harry put alors se redresser, sain et sauf.
- Beau travail, Harry ! s'exclama Hagrid, tandis que tout le monde, excepté Crabbe et Goyle, applaudissait bruyamment, Malefoy, lui, semblait reprendre enfin sa respiration. Quelqu'un d'autre veut essayer ?
Enhardis par le succès de Harry, les autres élèves pénétrèrent prudemment dans l'enclos. Hagrid détacha un par un les hippogriffes et, bientôt, tout le monde s'inclina devant les créatures avec une certaine appréhension. Malefoy, Crabbe et Goyle avaient choisi Buck. Celui-ci s'était incliné devant Malefoy qui lui caressait le bec d'un air crispé. Il n'avait dit mot depuis son dernier échange avec Potter.
- C'est très facile, dit Crabbe de sa voix bourrue. C'est forcément facile, si Potter y est arrivé... T'es même pas dangereux, ajouta-t-il en s'adressant à l'hippogriffe. N'est-ce pas, espèce de gros tas de plume hideux ?
Tout se passa alors en un éclair. La griffe de l'animal fendit l'air, Crabbe se recula, Malefoy poussa un hurlement perçant et, une fraction de seconde plus tard, Hagrid s'efforçait à grand-peine de remettre son collier à Buck qui essayait de se jeter sur les deux garçons. Malefoy s'était recroquevillé dans l'herbe et une tache de sang s'élargissait sur sa robe de sorcier, il gardait une main serrée sur son bras, sous le regard des autres élèves saisis de panique.
- Espèce d'abrutit ! T'avais que ça à faire, causer une névrose chez cet animal ? Grinça-t-il tout en serrant son bras blessé.
-Aider-moi, il faut le sortir d'ici. Dit Hagrid, livide.
Hermione courut ouvrir la porte de la barrière pendant que Hagrid hissait sans peine Malefoy sur son épaule. Harry vit une longue et profonde entaille dans le bras de Malefoy. Du sang coulait sur l'herbe et Hagrid se mit à courir en direction du château. Bouleversé, le reste de la classe le suivit en se contentant de marcher. Les élèves de Serpentard se déchaînaient contre Hagrid.
- Ils devraient le renvoyer sur-le-champ ! dit Pansy Parkinson, en larmes.
- Ouais, il ne devrait pas faire cours ! Ajoutèrent Crabbe et Goyle.
- Tout est de ta faute, idiot ! répliqua Harry, en pointant l'une des armoires à glace.
Les deux garçons gonflèrent leurs biceps d'un air menaçant. Lorsque les élèves montèrent les marches de pierre, le hall d'entrée était désert. Parkinson déclara qu'elle allait rendre visite à Malefoy et, sans cesser d'insulter Hagrid, les Serpentard s'éloignèrent en direction de leur salle commune, située dans les sous-sols du château. Harry, Ron et Hermione montèrent l'escalier pour rejoindre la tour de Gryffondor.
- Tu crois que ce n'est pas trop grave ? demanda Hermione, préoccupée.
- Bien sûr que non. Madame Pomfresh peut faire disparaître n'importe quelle coupure en une seconde, répondit Harry, bien que légèrement inquiet lui aussi.
- C'est terrible que ce soit arrivé pendant le premier cours de Hagrid, dit Ron, inquiet. On peut faire confiance aux serpents pour tout gâcher...
Ils firent quelques jeux, avant de se rendre compte de l'absence de leur nouvelle recrue, mais aussi des jumeaux. Ginny leur apprit qu'ils étaient partis avec elle dans une salle de classe, et cela rassura le trio. Il n'avait pas revu Shiezka depuis le déjeuné, et celle-ci semblait très mal par rapport à d'habitude. A l'heure du dîner, ils furent les premiers à descendre dans la Grande Salle en espérant voir Hagrid, mais il n'était pas là.
- Ils ne l'ont quand même pas renvoyé, j'espère ? dit Hermione d'une voix anxieuse sans toucher au contenu de son assiette.
- Ils n'ont pas intérêt, dit Ron qui ne mangeait pas davantage. Harry regardait la table des Serpentard où plusieurs élèves, parmi lesquels Crabbe et Goyle, étaient profondément absorbés dans leur conversation. Harry aurait parié qu'ils étaient en train de mettre au point leur propre version de l'incident.
- En tout cas, on ne peut pas dire qu'on s'est ennuyés pour ce premier jour de la rentrée, marmonna Ron d'un air sombre.
Après le dîner, ils remontèrent dans la salle commune de Gryffondor et essayèrent de faire le devoir que le professeur McGonagall leur avait donné, mais aucun d'eux n'arrivait à se concentrer. Ils ne cessaient de jeter des coups d'œil par la fenêtre.
- Il y a de la lumière dans la cabane de Hagrid, dit soudain Harry. Ron consulta sa montre. Si on se dépêche, on peut aller le voir, il est encore tôt.
- Je ne sais pas si c'est prudent, répondit lentement Hermione. Harry vit qu'elle le regardait.
- J'ai le droit de me promener dans l'enceinte de l'école, y compris le parc, dit-il. Sirius Black n'a pas encore réussi à passer le barrage des Détraqueurs, que je sache.
Ils rangèrent leurs affaires, sortirent de la salle commune et descendirent jusqu'à la porte d'entrée sans rencontrer personne, ce qui leur évita d'avoir à justifier leur présence dans les couloirs à cette heure-là. Ils disparurent dans le parc, alors qu'au même moment, Shiezka, plus qu'énervée, rentrait dans la salle commune, suivit des jumeaux qui tentaient de la réconforter.
-Voyons, Sues, c'est pas grave, ça arrive à tout le monde, et puis, c'était ton premier sort ! Disait George.
-Oui, et tu feras surement mieux la prochaine fois… Tentait de la convaincre Fred.
-La prochaine fois ? LA PROCHAINE FOIS ? Wingardium leviosa ! Hurla-t-elle en pointant sa baguette sur un pauvre livre de défense qui trainait dans la salle commune. Ni une ni deux, le bouquin se mit à fleurir, et un petit olivier naquit sur sa couverture.
-Certes… ça fait beaucoup de plantes… Ajouta George, une figure désolée en direction de leur protégée.
-Beaucoup ? J'ai fais ce sort une centaine de fois aujourd'hui ! Gronda-t-elle.
-Oui, on avait remarqué…
- la salle de classe qu'on a utilisé ressemble aux serres de Chourave… Mais peut-être que tu ne te concent… Fred se tut devant le regard furieux de la plus jeune.
-Je vais me coucher… Prions pour que mon dortoir ne se transforme pas en forêt ! Coupa-t-elle avec agacement.
Les jumeaux se lancèrent un regard désolé, avant de rejoindre leurs camarades. Ils ne comprenaient pas non plus pourquoi la baguette refusait d'agir correctement. Eux même avaient vérifié : elle prononçait le sort avec perfection, le geste était tout aussi parfait, et sa concentration aussi, alors pourquoi la lévitation était-elle remplacée par une floraison express ?
Dawn était parvenu à crocheter la serrure du portail sans que personne ne s'en rende compte, et depuis, elle arpentait le parc de l'école. Le saule cogneur lui avait particulièrement déplu, surtout lorsqu'il avait tenté de l'écraser à coup de branche, mais elle s'en accommodait. Ses talons hauts étaient légèrement humides à cause d'une pluie récente, et elle râlait chaque fois qu'elle était éclaboussée par sa propre démarche. Ses yeux verts fouillaient un moyen de rentrer sans être vue dans l'immense château, et ce n'était pas facile avec tous ces élèves qui rentraient et sortaient à longueur de journée ! En plus, même si elle avait à peu prés l'âge des plus vieux, ses vêtements ne passaient pas inaperçu. Soupirant de frustration, l'ancienne clef mystique s'appuya sur l'un des murs du château, espérant pouvoir se reposer quelques instants.
Le mur bascula en arrière, elle tomba à son tour, et découvrit un ravissant tunnel humide semblable aux geôles de Gloria. Un sourire mutin naquit sur ses lèvres lorsqu'elle vit qu'au bout de celui-ci, une aura sorcière dansait. Parfait, elle pouvait donc rentrer ! S'appuyant sur les parois étroites, elle fit très attention où elle mettait les pieds, et finit par découvrir un autre pan de mur. Il n'y avait plus d'aura de l'autre coté, elle était donc tranquille. Dawn poussa le pan de mur de toute ses forces, celui-ci se décala, et découvrit un appartement très simple. Elle ne prit même pas la peine de refermer le passage secret qu'elle avait emprunté pour venir, et observa les lieux. Des murs de pierre auxquels étaient accrochés des chandeliers, un large canapé vert devant une cheminée sur laquelle une montagne de livres était posée. Un petit salon cosy, sans trop de fioriture en somme.
Sur sa gauche, il y avait une porte en bois, toute simple, et Dawn supposa qu'il s'agissait d'une chambre. Elle s'en désintéressa immédiatement, et partit à l'aventure dans l'appartement. Elle découvrit une salle de bain assez grande et confortable, bien que le surplus de vert lui donne mal aux yeux, et dans l'autre pièce, une sorte de laboratoire de chimie, quelque peu délabré. C'est là que son sourire déjà grand devint immense. Un laboratoire, rien que pour elle, avec pleins d'ingrédients bizarres qu'elle pourrait utiliser !
Severus Rogue avait craint, toute la journée, de voir l'ainée des Rosenberg débarquer à Poudlard pour le réduire en bouillie. Mais une fois le repas du déjeuné passé, il s'était demandé si la dame ne serait pas déjà intervenue. L'après-midi, il avait déjà oublié ce détail, et terrorisait ses élèves avec le même plaisir malsain. C'est pourquoi, il ne remarqua même pas l'absence de la jeune Gryffondor à sa table lors du diner. Une fois son repas terminé, il quitta la grande salle sans un mot pour ses collègues, et se rendit dans les cachots, là où se trouvaient ses appartements. Ce n'est qu'une fois devant le portrait d'ignatus Rodrigez – un potioniste célèbre – que le mauvais pressentiment revint.
-Professeur, j'ai constaté une présence dans vos appartements…
-Comment ? Vous avez laissé quelqu'un rentrer ? S'énerva le professeur.
-Non, non, il n'y avait personne, et hop, il y avait quelqu'un… Expliqua le portrait avant de se décaler pour laisser rentrer le maitre des lieux.
Severus, furibond, sortit sa baguette, prêt à en découdre avec l'idiot qui osait rentrer dans ses locaux, et traversa la petite ouverture. L'état des lieux le laissa pantois. Tous les livres étaient éparpillés sur sa table basse, les portes grandes ouvertes, et pire que tout, de la fumée bleue s'échappait de son laboratoire ! Le sorcier se précipita vers la porte de celui-ci, et découvrit une jeune femme, habillée de manière outrageante, penchée sur un chaudron plein d'une mixture argentée, un livre dans la main. Elle se dandinait tout en mélangeant le contenu de sa potion, et Severus fulminait.
-Puis-je savoir ce que vous fichez ici, miss, d'où venez-vous, et par Merlin, comment êtes-vous parvenu jusqu'à mon laboratoire !?
Dawn se retourna rapidement, sa louche toujours en main, et fixa de ses yeux verts le potioniste, qui sentit un frisson lui parcourir l'échine en voyant qui était la fouineuse.
-Je fais une potion de raffermissement des pores de la peau, ça ne se voit pas ? Je vous croyais potioniste ! Gronda-t-elle.
Severus pointa sa baguette vers la jeune femme, prêt à se défendre en cas d'attaque de la part de la demoiselle. Si cette gamine était là, les autres ne devaient pas être loin. Il avait raison ! Rosenberg avait prévenue sa famille de fou, et les voilà prêts à le brûler sur un bucher ! Dawn finit par retourner à sa potion, ignorant royalement le sorcier, et éminçant les pétales d'hibiscus avant de les plonger dans la mixture argentée, qui prit une teinte mauve avant de fumer lentement.
-Vous devriez poser votre baguette, Mr le sorcier, vous risqueriez de vous faire mal avec… Annonça-t-elle en mettant une louche de sa potion dans un flacon. Elle vida ainsi le chaudron avant d'éteindre les flammes.
Mais le professeur Rogue ne voyait absolument pas cela d'un bon œil, et ce n'était qu'une gamine insolente qui osait le rabaisser, dans ses propres appartements ! Severus fit donc une bêtise qu'il regretterait ensuite pendant longtemps. Il envoya un stupefix sur l'impertinente, mais Dawn n'était pas une simple petite moldue comme il le pensait, non, elle était surtout un réceptacle puissant. Et évidemment, un simple sort comme celui-ci n'avait aucun effet sur elle, en revanche, il fut renvoyé à son lanceur, et le sorcier fut stupéfié avant de tomber au sol, raide. Dawn s'approcha du corps, un air ennuyé sur la figure, et se pencha au dessus.
-Vous êtes sourd en plus d'être stupide ? Je vous avez prévenu en plus… Ajouta-t-elle avant de l'enjamber pour retourner dans le salon.
Elle s'installa dans le canapé, prit un livre, et entama sa lecture avec l'intention d'investir les lieux comme s'il s'agissait de sa propre chambre. Dawn avait pour idée d'attendre les autres ici, le temps que ceux-ci arrivent, elle aurait au moins l'occasion de s'amuser un peu…
-Willow, ô déesse des déesses, rassures-moi, on n'est pas perdu, hein ? Demanda Alex, en resserrant sa poigne sur un pieu.
-Et bien… Disons que je crois… J'ai dis je crois, que je me serais – hypothétiquement – trompée de portail… Mais ne t'en fais pas, je trouverais bien un moyen de nous sortir des enfers !
-Génial… J'espère que les autres ont plus de facilité que nous…
-Plus de facilité ? J'ignore comment Dawn et Buffy s'en sortent, en revanche, je sais que Andrew est partit en utilisant les courants telluriques… Donc il pourrait arriver n'importe où. Quoi qu'il en soit, ne t'en fais pas, je vais retrouver notre chemin… Logiquement… On ne doit pas être très loin de Craig na doon, donc, encore deux ou trois portail, et on y sera !
-Craig na doon, encore un lieu de sorcière ?
-T'as tout compris ! Dit-elle, en passant une main dans sa chevelure flamboyante, t'en fais pas, on sortira des enfers en moins de temps qu'il n'en faut pour dire Wicca !
