14/06/2019
Bonsoir à tous...

Je viens présenter toutes mes excuses pour ce retard... Le dernier chapitre date du 20 Aout 2016... Presque 3 ans ici aussi. C'est terrible... Je suis vraiment, mais alors vraiment désolée. Mais je n'ai pas oublié cette fic, rassurez-vous! Non... Pour expliquer le pourquoi cette dernière traîne, contrairement aux autres, c'est parce que j'ai perdu ma trame en cours de route. Je vous explique, quand je travaille sur un projet écrit, j'ai un dossier avec une trame, un dossier avec les personnages, et un dernier avec les chapitres écrits. Bon... Bah j'ai perdu un dossier en changeant d'ordinateur, et ça m'a totalement démoralisée... Bien sûr, l'histoire ne s'arrête pas, mais je dois reprendre l'écriture à l'aveugle, redémarrer sans mes repères... Bref, c'est compliqué. C'est pourquoi ce chapitre sera plus court que les précédents. J'espère cependant qu'il vous plaira quand même!

Réponse aux reviews :

FabPezBerry78 : Merci! J'espère que ça te plaira encore malgré la petitesse de ce chapitre et le temps d'attente!

Karozthor The Necromagus : Merci beaucoup du compliment! Non, ils ne se rendent pas encore compte du talents du Scooby gang. On leur parle de légende, c'est vrai, mais pour eux, la magie s'arrête à ce qu'ils ont toujours vu. Donc les plus grands sorciers qui soient restent Dumby et Voldemort, ainsi que Harry, puisqu'il a "vaincu" ce dernier. Mais la magie sans baguette, ils n'en ont jamais vraiment vu, à part deux trois stupéfix... De même, les vampires sont très contrôlés chez les sorciers, et ils n'ont jamais assisté à un carnage comme à Sunnydale... Et les démons, n'en parlons même pas. Alors Dawn, pour eux, c'est une puissante sorcière bien que sang-de-bourbe... Mais les cours à Poudlard ne prépare pas vraiment les sorciers à ce qu'il y a dehors non plus... Genre, les cours d'études des moldus... T'as personne pour leur expliquer que s'ils vont à l'encontre d'un moldu armé, il faut fuir, parce qu'un protego n'arrête que les sorts et pas les objets matériels, donc ils prendront une balle, tu vois? Alors là, ils sont juste content, c'est un peu comme si tu rencontrais ton auteur préféré, ou une star, mais ça s'arrête là. Personne, pas même les professeurs, ont conscience de ce que le scooby-gang à traversé depuis le début...

Stingcrow28 : Et la suite, la voilà, en espérant que le temps d'attente en vaille la peine!

Lily06 : Même si tu fais partis des invités sur le site, je me dois de répondre à ta question. Comme expliqué dans le chapître 6, Lily était seulement un transfert pour la sorcière des dimensions. Cela dit, c'est comme si tu faisais un horcruxe chez quelqu'un, et que l'horcruxe changeait ensuite de propriétaire. Donc il a prit des petits morceaux du propriétaire précédent lors de son voyage, pour le nouveau. C'est pour ça que Shiezka a quelques réminiscences et souvenirs qui ne lui appartiennent pas. Elle n'est cependant pas la réincarnation de Lily, sinon ce serait vachement bizarre vu sa relation avec Harry xD

Et merci à tous les Guest et ceux qui me suivent, ça me fait vraiment plaisir, même si je ne peux pas vraiment vous répondre. Je sais que ma plume n'est pas des plus jolies, et que cette histoire semble compliquée, parce que je mélange deux univers et que je fous un OC au milieu qui fait un peu n'importe quoi, mais vraiment, ça me fait plaisir de savoir que vous aimez!

Bon, j'arrête de vous raconter n'importe quoi, et je vous laisse avec le nouveau chapitre. Bonne lecture!

Chapitre 7 : La volonté surpassera la peur

Une semaine s'était écoulée depuis l'arrivée du scooby-gang. Les cours avaient repris joyeusement, mais les troisièmes années ne commençaient leur cours de défense que maintenant, à cause des nombreux changements de programme dû à la visite des bowltrucs surprises, et des différents conflits intra-Poudlard dû à la sécurité de l'école.

Le professeur Lupin n'était pas là lorsqu'ils arrivèrent à son premier cours. Ils s'installèrent dans la classe, sortirent leurs affaires et commençaient à bavarder de choses et d'autres lorsqu'il apparut enfin. Lupin eut un vague sourire et posa son cartable râpé sur le bureau. Il paraissait moins miteux qu'à l'ordinaire, il avait l'air en meilleure santé, comme s'il avait fait quelques bons repas, et que quelqu'un avait réparé correctement ses vêtements.

- Bonjour, dit-il. Vous voudrez bien s'il vous plaît remettre vos livres dans vos sacs. Aujourd'hui, nous allons faire des travaux pratiques. Vous n'aurez besoin que de vos baguettes magiques.

Les élèves échangèrent des regards intrigués et rangèrent leurs livres. Ils n'avaient encore jamais eu de séance de travaux pratiques en cours de Défense contre les forces du Mal, à part un épisode mémorable l'année précédente, quand leur ancien professeur avait lâché des lutins dans la classe.

- Bien, maintenant, suivez-moi, s'il vous plaît, dit le professeur Lupin. Déconcertés, mais intéressés, les élèves lui emboîtèrent le pas. Lupin les fit sortir de la classe et les mena le long du couloir désert où ils croisèrent Peeves, l'esprit frappeur, occupé à boucher le trou d'une serrure avec du chewing-gum. Lorsque le professeur Lupin ne fut plus qu'à un mètre de lui, Peeves se mit à chantonner :

- Lupin le turlupin zinzin ! Zinzin Lupin le turlupin... Si insolent et incontrôlable qu'il fût, Peeves manifestait habituellement un certain respect pour les professeurs. Les élèves se tournèrent vers Lupin pour voir comment il allait réagir. A leur grande surprise, il conserva son sourire.

- Si j'étais toi, Peeves, j'enlèverais ce chewing-gum de la serrure, dit-il d'un ton joyeux. Rusard sera furieux s'il n'arrive plus à ouvrir son placard à balais.

Hermione ne répondit pas. Ron regarda autour de lui. Rusard était le concierge de Poudlard. C'était un sorcier raté et hargneux qui menait une guerre sans merci contre les élèves et également contre Peeves. Ce dernier ne tint cependant aucun compte de la remarque du professeur à qui il adressa pour toute réponse un bruit sonore et incongru.

Le professeur Lupin poussa un faible soupir et sortit sa baguette magique.

- Voici un sortilège qui peut se révéler utile, dit-il à ses élèves. Regardez bien.

Il leva sa baguette qu'il pointa vers Peeves en lançant : Waddiwas !

Avec la force d'une balle de fusil, la boule de chewing-gum sauta du trou de la serrure et alla s'enfoncer dans la narine gauche de Peeves qui fit volte-face et fila dans les airs en poussant des jurons.

-Magnifique ! s'exclama Dean Thomas, émerveillé.

- Merci, mr Thomas, répondit le professeur Lupin. Allons-y, maintenant.

Ils poursuivirent leur chemin. Il y avait à présent du respect dans le regard que posaient les élèves sur leur professeur aux vêtements miteux. Lupin les emmena dans un autre couloir et s'arrêta devant la porte de la salle des professeurs. Il les fit rentrer dans la longue salle lambrissée, remplie de chaises et de fauteuils dépareillés, il n'y avait qu'un seul professeur. C'était Rogue. Assis dans un fauteuil bas, il regarda les élèves entrer. Ses yeux étincelaient et sa bouche s'étira en un ricanement mauvais. Le professeur Lupin pénétra à son tour dans la salle et referma la porte derrière lui.

- Ne fermez pas, Lupin, dit Rogue. Je préfère ne pas voir ça. Il se leva et passa devant les élèves, les pans de sa longue robe noire tourbillonnant derrière lui. Lorsqu'il fut sur le seuil de la porte, il fit volte-face et dit: On ne vous a peut-être pas averti, Lupin, mais il y a dans cette classe un nommé Neville Londubat et je vous conseille vivement de lui épargner tout exercice difficile. Sauf si Miss Granger est là pour lui souffler ce qu'il faut faire.

Neville devint écarlate. Harry lança à Rogue un regard noir. Il était suffisamment pénible qu'il s'acharne sur Neville dans ses propres cours, ce n'était pas la peine qu'il le ridiculise devant d'autres professeurs. Lupin haussa les sourcils.

- J'espérais que Neville m'aiderait à réaliser la première partie de l'expérience, dit-il, et je suis sûr qu'il s'en tirera à merveille.

Le visage de Neville devint encore plus rouge. Rogue eut un rictus méprisant, mais il n'ajouta rien et sortit en refermant la porte avec un claquement sec. Lupin fit signe aux élèves d'avancer dans le fond de la salle où il n'y avait qu'une vieille penderie qui servait à ranger les robes des professeurs. Lorsqu'il passa devant la penderie, elle se mit à trembler avec un grand bruit.

Le professeur Lupin tenta de rassurer ses élèves quant à l'origine du bruit, mais le terme d'épouvantard ne sembla pas vraiment soulager l'inquiétude, bien au contraire. Il commença à faire l'énoncé de ce qu'appréciait la créature, les endroits sombres, confinés, les armoires, les dessous des lits… Il y eu quelques séries de questions, puis des essaies sur le sortilège ridikulus. Neville fut ensuite prit en exemple, se tenant devant l'armoire après avoir admit sa crainte du professeur de potion…

Mais ce ne fut pas un épouvantard qui jaillit de l'armoire après que Lupin eut envoyé des étincelles de magie sur la porte. Non…

Andrew White, dernier membre du trio des invocateurs, s'étala de tout son long devant Neville. Le pauvre était ligoté de la tête aux pieds, bâillonnés, et avait, sur ses yeux, un bandeau de sommeil sur lequel était écrit « Kick me. »

Décontenancé, Rémus Lupin se pencha sur le prisonnier-surprise, et retira le bâillon ainsi que le cache sur ses yeux, avant de le questionner sous le regard ahurit des élèves de 3e année. Et l réponse ne tarda pas. Laissant les élèves sous le coup d'une volonté nouvelle. Rupert Giles avait décidé de reprendre les entrainements avec la tueuse originelle, et avait pour cela emprunté l'épouvantard, pour éprouver les talents de sa propre élève, dans le parc.

- Une minute, vous voulez dire que Buffy est… Entama le lycanthrope, avant de comprendre que toute sa classe était partie en courant dans les couloirs, direction le parc, pour observer un tel phénomène.

Le professeur Lupin quitta donc la salle des professeurs à son tour, prenant le chemin que ses élèves venaient d'emprunter, pour descendre jusqu'au parc de Poudlard. Cependant, sa classe n'était pas la seule à être venue pour assister à la démonstration de force. Tous les élèves intéressés, même ceux ayant cours, et quelques professeurs, étaient sur place. Usant des bancs, mais aussi des murets en guise d'assise, tous avaient le regard rivé sur le centre du parc où se déroulait la scène.

Ce qui était étrange… C'était que la protagoniste attendue n'était pas encore là…

En fait, il n'y avait qu'une seule personne au milieu du parc. Alex. Assit sur un coffre qui avait l'air bien solide, il mangeait une pomme, son œil gauche toujours couvert par le cache noir, et un avait sourire sur ses lèvres sucrées. À chaque nouvel arrivant autour de lui, il souriait de plus belle, et faisait un signe de la main.

Rémus, perplexe, finit par traverser la pelouse pour rejoindre l'unique moldu qui échappait à tous les sortilèges censés repousser son espèce, et hésita une seconde, avant de demander.

- Monsieur Harris, est-ce que tout va bien ?

- Oui, oui. Dites-moi Rémus, on a presque le même âge, non ? Le lycanthrope haussa un sourcil, avant de hocher la tête. Bien, alors appelle moi Alex.

Le professeur Lupin avait un peu de mal. Certes, il avait été accueilli à bras ouverts par ceux qui se faisaient appeler le Scooby-gang – et dont il ne saisissait toujours pas la référence – mais voir le jeune homme lui parler aussi naturellement, en connaissant pourtant sa nature, lui faisait toujours bizarre.

-Donc, Alex… Pourquoi une démonstration au milieu du parc ? Et où est Buffy ?

Le moldu eut un sourire, avant de montrer Rupert Giles et le directeur en train de discuter. Le loup avisa un instant le duo hétéroclite. Le vieux directeur portait une longue robe de sorcier verte pomme, avec des sucettes qui se baladait dessus, et il avait attaché sa barbe avec un petit nœud assorti. De même, il portait un chapeau pointu qui lui donnait un petit air comique. Et à coté, Giles portait un pantalon brun, ainsi qu'une chemise de coton blanche qui dépassait sous un gilet de cuir.

Les deux portaient des lunettes sur le nez. D'un côté des demi-lunes, de l'autre des rectangles plats. Mais le plus ahurissant, c'était de constater la même pose et les mêmes gestuelles. Deux combattants toujours prêts à agir. Secouant la tête pour chasser ses pensées sordides, le sorcier laissa le moldu sur place, et se dirigea vers l'étrange duo formé par les deux professeurs.

-Professeur Lupin, que nous vaut le plaisir de vous voir en dehors de votre classe ? Demanda Albus en le voyant arriver.

-Figurez-vous qu'on m'a volé mon épouvantard. Giles se racla soudainement la gorge.

-Je suis sincèrement désolé… Il est dans la malle sous Alex si vous voulez savoir, mais nous en avons besoin pour la démonstration…

- La démonstration des forces de Buffy, donc ? Le directeur eu un sourire en coin, et ses yeux pétillèrent étrangement.

-Pas exactement… Voyez-vous, beaucoup de parents ont hésité à renvoyer leurs enfants à l'école, d'abord à cause des attaques de l'année passée, mais aussi pour éviter de les mettre en danger suite à l'évasion de Black.

-Il me semble que c'est pour cette raison que nous avons quelques aurors, et les détraqueurs à l'orée de Poudlard… Dit Lupin, ne comprenant pas trop où il voulait en venir.

-C'est exact… Cependant, je n'aime vraiment pas ces créatures, et comme vous avez pu le constater, la petite Shiezka n'est pas n'importe quelle petite sorcière de 13 ans…

-Vivre dans une famille de guerriers n'a rien d'anodin en effet…

-Pas exactement… Suggéra l'observateur. Mais votre nature devrait rapidement vous faire comprendre pourquoi. Quoi qu'il en soit… Nous avons décidé de montrer aux élèves qu'ils seront parfaitement en sécurité ici, et monter la garde à la place des détraqueurs.

-Vous voulez dire… ? Commença le professeur Lupin.

-Que nous expulsons le ministère de la magie et ses magouilles sordides avec les détraqueurs, et que cette démonstration est là pour montrer qu'aucune créature magique, ou sorciers noirs, ne passera les portes de Poudlard si nous ne le voulons pas. Acheva le directeur avec un regard plein de malice.

De l'autre côté du parc, assise sur un muret, la petite Shiezka triturait les bords de sa robe de sorcière. Elle n'était vraiment pas à l'aise. Si les jumeaux Weasley avait tenté de la rassurer, usant de tous les stratagèmes pour cela, rien n'avait eu d'impact. Et le pire dans tout ça, c'était que les serpentards de première, seconde et troisième année, se moquait désormais d'elle. Certains Serdaigle aussi, à cause de ses réponses à côté de la plaque, ou encore ses sortilèges ratés.

La seule matière où elle excellait, étrangement, c'était les potions. Il n'y avait pas besoin de baguette magique inutile, ni de sorts. Juste d'être concentrée, et de suivre la recette à la lettre. Le professeur Rogue avait été particulièrement calme à son sujet, du moins il avait préféré crier sur les autres élèves, et ne l'avait absolument pas approché à moins d'un mètre.

Mais le résultat était là. Shiezka, quand bien même sa sœur soit là, se sentait seule. Elle ne voyait plus beaucoup Harry, puisqu'ils étaient dans deux classes différentes malgré leur salle commune, elle passait son temps à se faire insultée de tous les côtés… On l'appelait la honte de sa famille. Probablement parce qu'ils connaissaient pour la plupart les exploits du scooby-gang, et qu'ils ignoraient qu'elle avait toujours été avec eux lors de ces derniers. Ils ne savaient pas que, si elle lâchait cette baguette, elle avait le niveau adéquat pour faire ce qu'elle voulait.

Bien sûr, les jumeaux – ainsi que Ginny – lui avait dit qu'elle devrait en parler à un professeur, ou même à sa sœur, puisqu'elle était ici. Mais Willow passait son temps à la bibliothèque et dans la forêt interdite, et ne semblait pas vouloir lui parler. Elle s'isolait pour être bien, et ne pas ressentir le manque de Tara. Chose que la petite wiccanne comprenait parfaitement. Elle aussi, elle avait envie de s'isoler. Mais elle ne pouvait pas.

Elle était une élève, pas une adulte, elle était en première année, elle ne savait pas faire de magie avec baguette, ce que tout enfant sorcier aurait dû savoir comment faire… Les élèves de Serdaigle disaient qu'elle et sa sœur étaient trop différentes, qu'elle était surement adoptée, puisque Willow était reconnue comme une créature magique, et elle, une vulgaire née moldue nulle partout.

Mais ils ne savaient pas…

Ils ignoraient qui elle pouvait être, qui elle était à l'intérieur, ce dont elle était capable si on lui laissait sa liberté. Ils ne comprendraient pas. Parce qu'ils ne savaient pas ce que c'était que d'utiliser la magie qui pulsait tout autour d'eux. Ils ne connaissaient que leur propre noyau magique et se fermaient à tout le reste.

- Shiezka, ça va ? Demanda Fred à sa droite. Elle sursauta vivement, perdue dans ses pensées, avant de se tourner vers lui.

-Oui ça va. Je me demandais juste ce que Giles a prévu de montrer… C'était un mensonge. Bien sûr. Mais elle se voyait mal en parler aux jumeaux, qui se seraient certainement énervés contre les fautifs de son malaise, et auraient fait perdre des points à leur maison en désirant leur faire payer.

Il y eut des exclamations de surprise, et tous se tournèrent vers le centre du parc, où attendait Alex. Quelqu'un arrivait en provenance de la forêt interdite. C'était Hagrid, qui poussait une énorme cage dans laquelle s'agitait une créature terrifiante. Le demi-géant n'était pas peu fier de la pousser par ailleurs, mais le fait le plus improbable, c'était la présence de Dawn, assise en tailleurs, sur le dessus de cette dernière.

L'animal en cage était totalement immonde. D'allure reptilienne, les écailles et la peau grise comme le vieux cuir, il avait trois têtes pourvues de quatre rangées de dents chacune, et une sorte d'ailerons avec des piques le long de sa colonne vertébrale. La créature poussait des cris atroces, mais ne semblait pas parvenir à briser sa cage.

La grimace du moldu valait clairement le détour.

- T'es sérieuse ? T'as réussi à trouver ce machin-là ici ? Je croyais que ça ne vivait que sous terre ?

Parmi la foule, tout le monde se demandait de quoi il s'agissait. Jamais au grand jamais, ils n'avaient vu de créatures magiques de ce genre. Tant et si bien que le directeur fut obligé de réclamer le silence, après que certains élèves – des serpentards – se soient mis à hurler sur des possibles hybridations. Une fois le calme revenu, Alex fut contraint de se lever de son coffre, et bien qu'il aime être le centre d'attention de ses dames, offrir un cours en démonologie à des gamins qui n'avaient certainement jamais vu un démon de leur vie allait être compliqué. Remarque, jusqu'à l'arrivée de Buffy au Lycée, il était au même niveau qu'eux…

- Est-ce que tout le monde me voit ? Est-ce que tout le monde m'entend ? Il fit une pause, n'ayant pas de réaction. Non. Evidemment, non.

Il quitta donc le centre du parc, et rejoignit Giles, Lupin et le directeur, se tournant vers le plus jeune des trois.

-Dites, vous pourriez faire un micro ?

-Un micro ? répéta, éberlué, le professeur de défense.

-Oui, vous savez, comme le dirlo vient de faire là, avec son bâton. Le dirlo en question eut un regard à la fois amusé et outré face à cette appellation.

-Je crois que ce que monsieur Harris demande, c'est un sonorus.

-Ah, euh, oui bien sûr. Je vous accompagne…

Et Lupin fut donc lui aussi, au milieu de l'arène improvisée. Désormais capable d'atteindre la foule d'élèves et de professeur sans avoir à s'arracher les cordes vocales, Alex commença ce que l'on pourrait appeler son premier cours de défense contre les forces démoniaques.

-Bien, maintenant que tout le monde m'entend, merci Rémus pour ça, j'aimerais demander si parmi vous, quelqu'un sait ce qui se trouve dans cette cage ?

S'il y eut des bavardages à ce sujet, personne n'osa réponse. Shiezka, qui pourtant avait la réponse, décida de laisser le meilleur ami de sa sœur se débrouiller pour l'instant. Alex poussa un soupir, et se tourna vers son camarade magique à sa droite.

-Et toi Rémus, tu sais ce que c'est ?

Surprit par cette question, le sorcier qui n'en était pas totalement un, posa ses yeux ambrés sur la cage au-dessus de laquelle se trouvait Dawn, et laissa ses sens de loup-garou faire le reste. L'odeur qui attaqua ses narines le fit frémir d'horreur, mais il répondit tout de même avec franchise.

-C'est un démon… Inférieur… Alex hocha la tête, satisfait de la réponse.

-C'est exact ! Et si vous aviez joué le numéro gagnant vous auriez eu un séjour à Sunnydale, mais comme on a déjà fait sauter la ville, vous serez juste ravi d'apprendre que ces bestioles-là résistent même à la magie noire, et que rien ne vaut un bon coup de hache ! De nouvelles exclamations dans la foule firent sourire le moldu. Oui, vous l'avez tous entendu. La plupart des démons, à contrario de ce que vous appelez créatures magiques, résistent à toutes formes de magie leur étant inférieur. Donc si vous n'avez pas le niveau d'un Archimage, ou d'un Enchanteur, ni d'artefact divin, diabolique, une hache aiguisée, une kalachnikov ou une tueuse sous la main… Partez en courant, sinon vous serez transformé en kébab.

-Tu sous entends quoi, là, Alex ? Demanda la tueuse qui venait de faire son entrée, entièrement vêtue de cuir. Sur son épaule était posée une chauve-souris grise qui semblait irradier de fureur d'être là.

-Je sous entends qu'aucune personne ici, à l'exception de notre groupe, de Rémus, possiblement le dirlo, et le taré mégalo que tu as sur l'épaule, personne ne peut vaincre un démon à Poudlard.

Il y eut des rires parmi la foule, et beaucoup de vert et argent se tournèrent vers Shiezka, mais la demoiselle fit semblant de ne rien voir. Elle avait compris qu'ils ne la pensaient pas capable de vaincre un démon. Et pourtant, ils seraient bien surpris. Elle soupira, et suivit son ami des yeux, elle ne savait pas vraiment ce qu'ils avaient préparés, mais il était clair qu'ils comptaient leur en mettre plein la vue.

-Bon. Donc cette chose immonde que vous voyez, avec ses trois têtes et ses écailles, à quelques pouvoirs pas très sympathiques. D'abord, ça crache du venin qui vous paralyse, ensuite, les femelles peuvent pousser un cri qui a sensiblement le même effet, leurs griffes sont tellement tranchantes que vous pourriez porter une armure, ce serait la même chose, et enfin, il résiste aux flammes, et ponds ses œufs sous terre.

-Le seul moyen de tuer un démon Ghora est de trancher toutes ses têtes. Annonça alors Dawn, qui avait quitté son perchoir pour se rapprocher des deux hommes et ainsi parler dans la baguette du lycan. La plupart des élèves sifflèrent à son arrivée. Il fallait dire que même si Dawn était vu comme une née-moldue aussi, elle s'était vengée sur les serpentards qui l'avaient insulée avec son effet de bouclier naturel. Par conséquent, ils la pensaient capable de magie sans baguette, et il ne fallait pas oublier que la châtaine était très jolie.

Du haut de ses seize ans, elle arborait un teint rosé qu'elle mettait en valeur avec un maquillage brun et assez sombre. Une tresse dans sa chevelure à partir des mèches qui étaient à l'avant de son visage, et surtout, une tenue qui aurait énervé plus d'une mère de sang-pur. Un jeans moulant, des talons compensés noirs, et un chemisier bleu à fleur qu'elle avait noué au-dessus de son nombril.

Elle se rapprocha de Buffy, qui lui tendit alors un paquet emballé de papier bulle et de scotch. L'adolescente détacha les nombreuses attaches autour du paquet, et dévoila devant l'assemblée un tomahawk splendide, gravé de symboles vikings. Certes, ce n'était rien de comparable à coté de la hache légendaire de la tueuse, que Buffy gardait accrochée dans son dos, mais l'arme était tout de même splendide. Dawn remercia sa sœur d'un baiser avant de tapoter la tête de la chauve-souris gentiment.

Buffy se tourna vers la créature qui était sur son épaule et fulminait toujours. La blonde eut un sourire, avant de regarder les alentours.

-Bon. Je suppose qu'il ne manque que Willow, puisqu'elle est partie chercher quelques détraqueurs pour Giles, Andrew, puisqu'il va lui falloir le temps de se détacher des liens et de retrouver la bonne direction et… Sues. Où elle est d'ailleurs ? La dénommée, qui avait entendue son nom, se ratatina sur place. Qu'est-ce qu'ils voulaient qu'elle fasse, une démonstration de baguette ? Elle allait être huée si c'était ça. Non. Elle ne pouvait pas descendre.

Mais avant même que l'idée de rejoindre sa salle commune se formule dans son esprit, les jumeaux s'étaient tournés vers elle, et la plupart des autres élèves écartés. Mais le plus impressionnant, c'était cet homme qui lui faisait face. La chauve-souris avait quitté son perchoir et se trouvait désormais devant elle.

- Si mademoiselle veut bien se donner la peine de nous rejoindre… Murmura l'homme sur lequel bavait désormais toutes les filles de Poudlard âgées de plus de quinze ans, et quelques mâles. Même les jumeaux avaient du mal à détacher leur regard de l'homme aux yeux rouges.

-Si vous insistez, Comte Dracula… Répondit l'ancienne rouquine, hypnotisée par le regard plongé dans le sien.

L'appellation avait été suffisante pour que tous comprennent qui était ici, à Poudlard, à la demande de la tueuse. Il était de notoriété sûre que quelques vampires avaient le droit de vivre, peu importe leur comportement et leur puissance. Ils étaient ce que l'on pouvait appeler les « premiers nés de la noblesse. » Loin d'être comme les Turok'an, ils étaient bien plus beaux, possédaient quelques dons, et surtout, des titres qui feraient pâlir les plus anciennes familles de sang-pur. Mais jamais personne n'avait la possibilité de les rencontrer aussi facilement, les apercevoir de loin, dans la pénombre, était déjà le plus bel honneur qu'ils puissent vous offrir.

Là, le comte Dracula était venu de son plein grès se montrer devant une foule de sorciers et de sorcières de tout âge, à la demande d'une blonde qui sortait tout droit des Etats-Unis et n'était presque qu'une légende urbaine… Pour ensuite venir parler à la petite Shiezka, la première année ratée. Très grand, le teint pâle et pourtant débordant de charisme, Dracula avait de longs cils noirs bordant ses yeux en amendes sanglants, et une bouche rose propre aux baisers. Des ongles longs, et une chevalière à la main droite, par-dessus laquelle les manches de dentelles donnaient du plus bel effet. Il portait un costume d'époque victorienne visiblement, noir et rouge, recouverts de motifs en dentelle, un très long manteau qui devait très certainement trainer sur le sol s'il n'était pas en train de voler… Et surtout, une large collerette ornée de bijoux derrière laquelle retombait sa chevelure brune et délicate.

Le noble vampire se saisit de la petite main tendue, et sans même s'inquiéter de devoir la porter, il attira la fillette à lui sous les regards envieux des autres, voir inquiet pour le trio d'or, mais aussi les jumeaux, et étrangement, Draco. Il la fit ainsi descendre de son estrade et l'emmena au centre du parc, la déposant comme une brindille fragile…

Avant de se mettre soudainement à bruler devant tous. Il y eut de nouvelles exclamations alors qu'il disparaissait en fumée.

- Qui t'as permis d'hypnotiser ma petite sœur, Drac ?

Le vampire reprit forme à partir des volutes de cendres sur le sol, se redressant et s'étirant comme un chat, avant de lancer un regard noir à celle qui l'avait littéralement carbonisé en une seconde.

-Ma reine…

Willow cligna des yeux à cette appellation. La première fois qu'elle avait vu le vampire capable de se reconstituer indéfiniment, elle avait été terrorisée. Pourtant, aujourd'hui, même si elle savait qu'il ne lui ferait jamais le moindre mal, puisque lui et Buffy avaient conclu un marché, elle avait eu peur pour sa cadette. Utiliser son charme sur elle était une mauvaise idée. Ils le savaient tous.

Le vampire savait pour sa nature à elle, il était évident que son rayonnement divin avait atteint les côtes anglaises et que toutes les créatures magiques avaient senti sa présence et son emprunte partout. Elle était la déesse de ce monde après tout, elle avait outrepassé les lois fondatrices de ce monde sans en payer le prix, elle avait étendu un pouvoir issu des anciens à toutes celles qui auraient put être digne de le porter, sans jamais avoir recours au grand conseil. Willow seule, avait été capable de faire ça. Toutes les créatures magiques et êtres vivants possédant de la magie la reconnaissaient comme leur divinité.

Mais Dracula aurait-il gardé son calme devant l'âme glaciale qui se cachait derrière celle de Shiezka ? La sorcière était justement membre du conseil des sages. La gardienne des dimensions… Et il était dit qu'elle n'avait jamais hésité une seule seconde à détruire des races entières sous prétexte de protéger l'ordre établi des dimensions qu'elle gardait sous son joug. Le noble vampire aurait-il été capable de rester stoïque en découvrant que sa petite sœur n'était qu'un hôte, destinée à devenir le corps véritable de celle que l'on nommait l'inquisitrice suprême ?

Heureusement, le vampire n'avait eu le temps que de charmer la jeune fille, et pas de lire dans son âme. La déesse vérifia que sa cadette reprenait ses esprits, avant de venir poser une main réconfortante sur ses épaules.

- Je suis désolée Sues, mais Andrew avait besoin d'un adversaire à sa taille, et il n'y a que toi qui pourrait lui tenir tête sans détruire tout le parc…

Etant entendue par tous leurs spectateurs à cause du Sonorus de Rémus, la remarque de la rousse eut l'effet inverse. Certains élèves ayant constaté le coté particulièrement naïf et parfois légèrement stupide d'Andrew, ils voyaient là une insulte à peine dévoilée au sujet de la faiblesse de la cadette des Rosenberg.

-Je suppose que je n'ai pas le choix… Maugréa la première année.

Mais le sourire de sa sœur acheva de la rassurer. On demanda alors à tout le monde de se pousser, afin de laisser Alex et son coffre seul au milieu du parc. Le moldu avait gardé son sourire ironique, pourtant, en sachant ce qu'il y avait dans ce coffre, il savait que ce serait loin d'être une partie de rigolade. Et il en voulait à Giles d'avoir choisit cette chose pour démontrer sa propre force. Le brun prit un revolver accroché à sa ceinture. Il était un peu inquiet de ce qu'avait dit le directeur de l'école de magie à ce sujet, disant que les objets moldus avaient tendances à ne plus fonctionner une fois insérés dans le monde magique. Mais il ne savait pas se servir d'un poignard, ou d'une épée… Et une mitraillette contre une créature magique qui avait la capacité de se transformer en notre pire cauchemars…

Alex leva le bras pour signaler à Willow d'ouvrir le coffre sur lequel il était resté assis longtemps, et ce dernier s'ouvrir pour dévoiler une étrange fumée rouge… Puis un rire sardonique de poupée. En sortit une petite chose avec des grelots, et un vêtement d'arlequin, avec des gros boutons verts sur son veston. Le teint blanc, les cheveux orange et un chapeau avec des sourires dessus. Des rires amusés dans l'assemblée accompagnèrent celui d'Alex, qui n'avait cependant rien d'un rire d'amusement, pour son cas. La petite créature descendit du coffre, et fixa avec ses yeux tremblant jaune le jeune homme en face de lui. Il y eut un rire sardonique, et soudainement, le petit clown devint immense, et surtout armé d'une faux à double lames.

-Misère, j'aurais dû m'en douter…

-Alex… On a été un vilain garnement Alex… Toujours inutiles pour ses amis… Toujours au milieu… Toujours la victime… C'est Alex qu'on doit cacher. C'est Alex qu'on doit sauver. Le pauvre petit idiot qui suit la tueuse partout comme un petit toutou !

Le jeune adulte n'en menait pas large. La faux vint trancher l'air dans sa direction, et il l'esquiva d'un pas rapide sur la gauche, avant de tirer une balle dans la tête de la poupée grandeur nature, qui recula sous le choc. La fumée s'empara de la silhouette pour laisser place à une femme séduisante, le teint halé et la chevelure brune ondulée, vêtue comme les incas. Elle tenait cependant toujours la faux dans sa main, main qui se momifiait petit à petit.

-Alex… Vois ton erreur… Tu m'as tuée… Tu aurais pu m'avoir, moi l'immortelle… Quel dommage… Tu as préféré la rouquine à moi… Pauvre Alex… Même tes amies ne veulent pas de toi…

La momie ricana, avant de venir donner des coups, que le brun esquiva malgré la pression, attrapant le manche de la faux de sa main gauche, pour venir tirer sur la tempe de l'illusion d'Ampata. La momie s'effondra, laissant place à de hautes volutes de fumée, qui dévoilèrent ensuite une nouvelle femme. Brune, vêtue d'une jupe fendue en cuir, de hauts talons, et d'un crop top noir couvert de dentelle. Elle avait les lèvres peintes, et un sourire digne d'une pompom girl.

-Alex, le zéro-pointé… Quelle tristesse, tu ne trouves pas ? Toujours à te cacher dans le dos de Buffy. Oh oui, Buffy par-ci, Buffy Par là… Et aujourd'hui, tu es tout seul… Tu sais quoi ? Tu étais bien mieux dans mon souhait… Tu n'avais pas l'air d'un petit chien galeux.

Et l'image de Cordélia s'empara de la faux, qui se changea en bâton de majorette armée des deux côtés, pour venir frapper l'humain qui luttait désormais contre ses propres sentiments néfastes. L'une des pointes de la lance entama la joue mal rasée de l'adulte, qui vint couvrir de sa main libre cette dernière pour éviter que le sang ne coule. En face, ils en avaient conscience, mais jamais un épouvantard n'avait autant été nourrit par la peur de quelqu'un. Et plus Alex se battait, plus il devenait fort. Mais Giles avait un plan sous-jacent de celui qu'il avait mit en place avec Albus. Oui, ils défendraient l'école Poudlard à la place du ministère et des détraqueurs, mais il relancerait aussi le moral du scooby-gang. Il n'était pas bête, il avait bien compris que si, soudainement, Shiezka avait été appelée à l'école de magie, alors qu'il y en avait plusieurs aux Etats-Unis, c'était parce qu'il y avait une énigme à résoudre ici. Et après leur combat final à Sunnydale, sa famille avait plus que besoin de reprendre le rythme pour ne pas s'écrouler lorsque l'ennemi se dévoilerait plus tard.

Et pour que tout se passe bien, Alex devait affronter ses peurs.

De nombreuses personnes défilèrent sous les traits de l'épouvantards, particulièrement des femmes. La dernière, une jolie blonde aux yeux verts, avait reproché au jeune homme de l'avoir laissé mourir, d'avoir gâché leur mariage, et d'avoir brisé son médaillon. Elle s'était ensuite montrée sous une nouvelle forme, tranchée en deux, avant de pointer un doigt accusateur sur lui, envoyant une rafale de couteaux dans sa direction. Mais la dénommée « Anya » avait permit à Alex de reprendre son courage à deux mains, et s'il esquiva toutes les lames, les premières démonstrations de magie de la créature lui firent comprendre que c'était le moment de l'anéantir. Alors, il profita d'un moment où la créature baissait sa garde pour venir la saisir contre lui et embrasser son front, avant de tirer contre son ventre. Il avait dit quelques mots, mais personne à part le scooby-gang, ne saurait jamais desquels il s'agissait.

Lorsque le garçon se recula du cadavre de celle qu'il avait profondément aimé envers et contre tout, une fumée noire et opaque l'entoura lourdement. Et soudain, l'atmosphère du parc se fit plus lourde. De la fumée noire jaillit du corps inerte, et Alex se recula vivement. Il n'avait désormais plus aucune balle, et la chose résistait encore. Mais alors qu'il s'attendait voir une nouvelle femme ou créature ayant fait partie de sa vie jaillir de la fumée noire, la découverte fut bien plus rude.

Il se tenait face à lui-même.

Ou plutôt, une version de lui-même. C'était un Alex avec des crocs, le visage déformé des vampires, un blouson en cuir, et surtout un t-shirt couvert de sang en dessous. Les exclamations du public lui semblèrent trop lointaine pour réellement les comprendre. Ainsi, sa plus grande peur, n'était pas les clowns, ou la perte d'êtres chers qu'il avait déçu. C'était lui. Lui et sa manie de jalouser les autres qui avaient des pouvoirs, qui étaient plus forts. Qui n'étaient plus les vulnérables êtres humains, comme lui. Un rire défaitiste franchit ses lèvres, sous les remarques du vampire qui avait son apparence.

- Mais regardes toi, Alex. Tu es moi, et je suis toi. Pourtant, nous sommes tellement différents. Oh oui. Tu es faible, incapable de défendre la femme que tu aimes, qui était bien plus courageuse que toi. Tu n'es qu'un humain pitoyable. Ton seul exploit, aura été de respirer contrairement à Angel. C'était ta seule chance de lui sauver la vie un jour, et maintenant, tu n'es plus bon à rien. Tu n'as pas ta place parmi eux.

- Ça va faire huit ans, huit ans que je suis à ses côtés et que je vois mes amis devenir de plus en plus puissants. Tous mes amis. Et moi, je suis devenu le gars qui cloue des planches et fait le petit-déjeuner. Ils ne sauront jamais à quel point c'est dur de ne pas faire partie de ceux qui sont élus, de vivre dans l'ombre de personnes qui prennent toute la lumière. Mais moi je sais. J'en vois plus qu'on ne se l'imagine parce qu'on ne fait pas attention à moi. Je sais reconnaître quand quelqu'un est bon ou mauvais, quand cette personne mérite une seconde chance ou a besoin d'un soutien inconditionnel. Je sais diriger une armée qui jusqu'à lors, ne m'aurait jamais écouté simplement en leur montrant que j'en connais les membres comme si j'avais toujours été là avec eux. Et surtout, je suis loyal envers mes amis, qu'importe qu'ils aient des pouvoirs ou soient plus forts que moi. Ce ne sont pas nos différences qui vont nous séparer, c'est justement le contraire. Ce sont elles qui nous réunissent. Alors même si je suis jaloux parfois, ou stupide, ou bien que j'empire les choses, je ne les laisserai jamais tomber à cause de ça, tout comme eux ne m'ont jamais laissé malgré mes innombrables défauts.

Durant son discours, Alex avait commencé à se rapprocher de son némésis, sans savoir que tous autour de lui, avait entendu ce discours au combien émouvant. Derrière lui, Buffy avait couvert sa bouche, comprenant à quel point l'humain de leur groupe se sentait inférieur à eux depuis des années, et ils n'avaient jamais rien fait pour réellement l'intégrer. La tueuse voulut faire quelque chose, l'épauler dans cette épreuve, mais ce fut Willow qui retint sa main en lui montrant de l'autre les actes du moldu.

Alex s'était avancé jusqu'au vampire qui lui ressemblait et qui tentait désormais de détruire son discours. Et son poing traversa le reflet plus sombre de lui-même au niveau du buste. L'image donnée par l'épouvantard vacilla brutalement, comme une vieille télévision, et commença à s'effriter dans le vent. Lentement, il disparut, ne laissant aucune trace. Alexander Harris venait de réaliser un acte de haute bravoure qu'aucun sorcier n'avait jamais essayé. Il avait vaincu ses peurs. Toutes ses peurs. Là où un sorcier aurait utilisé le sortilège ridiculus pour se cacher, avant d'enfermer l'épouvantard dans un coffre ou une armoire, lui venait de prouver que la volonté était plus forte que tout. Alexander Harris n'était qu'un moldu aux yeux des élèves de Poudlard et des professeurs du collège de magie. Pourtant, aujourd'hui, il avait prouvé sa valeur. Il venait de prouver à plus d'un millier de personne qu'on pouvait ne pas avoir de super-pouvoir, ni d'armes magiques ou puissantes, et pourtant, vaincre une créature magique.

Lorsqu'il rejoignit le groupe pour laisser place à Dawn et sa bestiole, il fut surpris de voir Buffy et Willow avec les larmes aux yeux. Et c'est en se tournant vers Giles qu'il comprit avoir été entendu de tous. Le garçon vint se frotter l'arrière du crâne avec gêne, et tenta de faire baisser la tension en disant avoir oublié ce détail. Mais rien ne pourrait faire oublier aux deux femmes les mots qu'il avait prononcé tout au long de ce combat.

Alors? Verdict? Vous en pensez quoi de ce chapitre en guise de retour?