29/08/19
Bonsoir tout le monde! Vous avez-vu, j'ai réussi à ne pas trop traîner cette fois... Je ne sais pas si l'histoire vous plait encore, je l'espère du moins! Je ne promet rien pour la suite, mais il est possible que les chapitres se raccourcissent à nouveau un peu, histoire d'avancer plus vite.
Bref, je vous laisses, bonne lecture, et n'hésitez pas à laisser des reviews, ça motive!
Chapitre 8 : Le Scooby-gang prend les commandes !
Le parc avait été nettoyé d'un coup de baguette par le directeur, lui aussi ému, de constater la loyauté sans faille du moldu à l'égard de ses amis. Une pensée lourde s'était glissée dans son esprit à ce sujet, amenant avec elle l'image fugace de Sirius trahissant les Potter et les livrant à Voldemort ce fameux soir d'Halloween.
Dans la foule d'élève, plus personne n'osait parler de peur de briser cette atmosphère encore chaude du courage d'Alex enfin dévoilé. Les gryffondors avaient désormais trouvé une nouvelle idole, et Harry lui-même se sentait fier de connaitre le borgne qui racontait souvent des blagues stupides. Ce qu'il ne savait pas, c'était qu'à sa gauche, Ron s'identifiait très facilement à Alexander, justement. Le rouquin n'avait pas l'intelligence de son amie Hermione, ni les capacités de Harry en Métamorphose ou en défense contre les forces du mal. Il n'était pas un héros depuis ses un an, et à part avoir réussi une partie d'échec sorcier géante en première année, aucun de ses actes n'avaient été vu comme héroïque. De même, sa famille passait son temps à le comparer à ses frères, et il avait beaucoup de mal à se distinguer d'eux tous. Ce que venait de démontrer Alex, c'était qu'il n'avait pas besoin d'être dans la lumière, pour briller. Inconsciemment, le garçon se promit de suivre les traces du moldu, et ne jamais trahir qui que ce soit.
Du coté des verts et argents, cependant, c'était l'étourdissement total. Avaient-ils bien vu un moldu détruire par sa simple volonté un détraqueur, que même leurs propres ancêtres et parents, préféraient enfermer dans des meubles avec des sortilèges pour ne plus avoir à les affronter ? Mais le plus touché par cet acte n'était autre que le jeune Malfoy, au bras cassé et mit dans une écharpe aux couleurs de sa maison. Sa main libre était crispée sur son pantalon sous sa robe de sorcier et ses yeux gris brillaient de larmes contenues. Oh bien sûr, il s'efforçait de tout garder pour lui, surtout en public, mais les souvenirs qui assaillaient sa mémoire n'avaient rien d'agréable.
oOoOoOo Flashback oOoOoOo
L'enfant qui s'agitait dans les couloirs sombres du manoir possédait ce que tout démon vengeur détestait par-dessus tout. De l'espoir pleins les yeux. Tout petit et mince, il avait une tête de lutin farceur, avec sa chevelure blonde et ses yeux gris malicieux. Vêtu d'un short en velours bleu et d'une petite chemise en soie blanche avec un jabot fin, il était cependant pieds nus – ces derniers couverts de boue – alors qu'il courait le long des tapis verts forêts qui recouvraient le milieu des couloirs.
Draco Malfoy avait 6 ans depuis deux heures à présent. Oh bien sûr, on ne fêterait son anniversaire public que dans l'après-midi, avec tout un tas d'autres enfants sangs-purs, mais pour l'instant, sa joie débordait avec force, et pour une raison toute bête. C'était un petit garçon comme les autres, et ses parents lui avaient promis un cadeau exceptionnel chacun. Ce qu'il ignorait alors, c'était que seul l'un des présents lui ferait plaisir, et que l'autre le mènerait à découvrir sa plus grande terreur, celle qui hanterait ses nuits pendant les 8 prochaines années.
Ainsi, après avoir reçu le cadeau de sa maman, la belle Narcissa – un superbe balai pour enfant équipés de sorts pour ne pas voler trop haut et éviter les chutes, sans compter le confort et la stabilité – le petit avait eu pour consigne d'attendre le retour de son père pour aller voir son cadeau. Cependant, il savait par habitude que son père cachait les présents qui lui étaient destinés dans son bureau, enfermé à clefs dans l'armoire. C'est pourquoi le petit garçon avait échappé à la vigilance de sa gouvernante elfe, et qu'il courait à présent dans les couloirs du manoir Malfoy.
Lorsqu'il arriva devant la grande porte en chêne qui menait à l'office de son père, il dut se mettre sur la pointe des pieds à plusieurs reprises pour attraper la poignée et la descendre ensuite. Mais lorsque la porte s'ouvrit, dévoilant la pièce circulaire, avec les nombreuses bibliothèques pleines de livres de magie noire et autres babioles effrayantes dont le petit avait l'habitude, le garçon ne s'attarda pas sur la fouille du bureau en lui-même pour trouver la clef de l'armoire, puisqu'elle était visiblement déjà dessus, et tremblait dans la serrure.
Mais Draco ne se méfiait pas des clefs qui bougent toutes seules dans leurs serrures. Pour lui, la magie le faisait, alors c'était normal. Ainsi, le petit tourna la clef, et ouvrit l'armoire sans aucune difficulté. Mais ce qu'il vit n'avait rien d'un bel emballage brillant avec un ruban sur le dessus, ni une étiquette portant son nom.
Un cri muet sorti de la bouche du petit garçon, dont les yeux s'étaient écarquillés d'horreur sous la vision cauchemardesque qui lui faisait face.
Narcissa Malfoy était une femme splendide, blonde, avec une chevelure de soie encadrant un visage doux et princier, dont les lèvres rouges gardaient constamment un début de sourire charmeur. Oui, sa maman était la femme la plus belle que Draco n'ait jamais vu. Mais là… Sa maman était très pâle, dans sa robe de flanelle rose et blanche, et les mains graciles de cette dernière tenait son ventre d'où s'écoulait beaucoup de rouge. La sorcière quitta l'armoire en titubant, sa peau devenant limite translucide, alors qu'elle se mettait à tousser, là aussi, du rouge. Il y en avait partout sous ses pieds, sur ses mains, près de sa jolie bouche.
-C'est ta faute, Draco. C'est de ta faute si je vais mourir. C'est toi qui m'as tué. »
Et la belle dame s'était écroulée, genoux à terre, s'accrochant à sa progéniture, horrifiée de ce qui lui arrivait. Elle cracha du sang sur le visage de son fils, et soudainement, les poumons crispés de l'enfant se vidèrent en un cri – sonore cette fois-ci.
La porte du bureau s'était alors rouverte avec violence sur une Narcissa bien en vie, tenant sa baguette magique à la main droite, et cherchant des yeux son précieux fils. Voyant la situation, et comprenant immédiatement de quelle créature il s'agissait, elle réagit instantanément. Ecartant la chose de son fils, et prenant par conséquent sa place dans le but de lui empêcher la vue de son propre cadavre mutilé, la dame put constater sa propre peur. C'était un homme dans la cinquantaine, ou peut-être plus. Le teint tellement blanc qu'on aurait dit qu'il allait mourir sur place, quelques mèches de cheveux noir éparse sur son crâne, comme s'ils avaient été arrachés, un nez légèrement aplatit, et des yeux rouges effrayant. Il portait une robe de sorcier noire déchirée, et tenaient entre ses longs doigts une baguette en if tendue vers elle.
-Ridikulus ! Avait grondé Narcissa avec sa baguette sur le Lord noir, qui s'était alors mit à glisser sur des peaux de bananes les unes après les autres, agitant ses bras maigres dans les airs comme pour se rattraper.
Elle avait alors donné un coup de pied presque vulgaire à la créature pour la projeter dans l'armoire, qu'elle verrouilla d'un sort informulé. La sorcière s'était ensuite occupée du petit garçon traumatisé par la vue de sa maman en train de mourir et l'agressant pour ce fait. Cela avait été compliqué, et elle avait dû utiliser des potions calmantes. Et le soir-même, lorsque Lucius était rentré de sa journée au ministère, le sorcier avait dû essuyer les sorts de son épouse. Elle l'avait insulté de tous les noms, lancé toutes sortes de maléfices, entre deux hurlements de rage. Oh bien sûr, l'ancien bras droit du Lord avait tenté de remettre son épouse à sa place, disant que leur héritier était assez grand pour affronter ses peurs, et qu'il aurait très bien pu lui offrir son premier doloris à la place, pour lui apprendre à résister convenablement à ce sort…
Mais Narcissa n'était pas juste madame Malfoy, c'était une Black de naissance. Et c'était elle qui avait lancé les doloris sur Lucius, après avoir compris que l'épouvantard était un cadeau volontaire et qu'il avait délibérément traumatisé leur fils. Son fils.
oOoOoOo Fin du Flashback oOoOoOo
Draco se souvenait encore de cette période lourde. Et il lui arrivait de faire des cauchemars à ce sujet la nuit, même à Poudlard. Alors apprendre que son pire cauchemar pouvait être détruit, et par nulle autre que le moldu qui discutait désormais joyeusement avec la tueuse et une créature magique, c'était comme prendre un seau d'eau glacé sur la tête. Son propre père avait tenu à le confronter plusieurs fois à cette créature maléfique dans sa jeunesse suite à cet incident, allant jusqu'à profiter de l'absence de sa mère pour cela, ou lui lancer des sorts pour qu'il puisse l'endurcir contre ses peurs les plus grandes.
Lentement, sans que ses chiens de gardes ne le remarquent, ni même Pansy Parkinson, il quitta leur assise sur l'un des murets alentours, et entama son ascension pour rejoindre le groupe de Gryffondors qu'il avait repéré, trois murs plus loin. Tapotant l'épaule du survivant, il eut l'étrange sentiment que quelque chose d'étrange se passait à l'école, puisqu'il venait chercher lui-même la compagnie des bouffons d'or, comme il s'était amusé à les appeler l'année passée.
- Dites… Est-ce que je peux m'installer avec vous ? Il hésitait, et heureusement pour lui, Hermione comprit très vite son malaise.
-Oui bien sûr. C'était ahurissant, n'est-ce pas ? Dire que c'est la créature que nous devions combattre en classe avec un sort qui n'aurait eu que pour effet de nous apaiser pour ensuite le renvoyer dans un objet censé le contenir seulement.
- Oui… Répondit le blond avant de s'installer à coté de la brunette. Qui est-il ? Ce moldu…
Hermione hésita cette fois à répondre. Les sangs-purs étaient contre les moldus et les sangs-de-bourbe, comme il l'avait déjà dit. Mais cette fois, c'est Ron qui répondit, pas du tout choqué de parler à Malfoy. Lui aussi avait soudainement compris quelque chose grâce au moldu, et le serpentard avait dans les yeux une lueur d'espoir qu'il semblait être le seul à voir.
-C'est Alexandre Harris, un moldu américain. Harry les a rencontrés parce qu'ils sont voisins tous, avec Shiezka. Même s'il n'a aucun pouvoir magique réel, il parait qu'il a été capable de retourner un lycée tout entier rien qu'avec un discours contre un démon qui voulait dévorer tous les étudiants ! En tout cas, c'est ce que mes frères m'ont dit, et il a vécu sur la bouche des enfers, en accompagnant la tueuse dans sa mission pendant 7 ans ! Impressionnés, Draco hocha avidement la tête, avant de froncer les sourcils.
-La bouche des enfers ? Qu'est-ce que c'est ?
- La bouche des enfers est une porte directe vers le premier niveau des enfers. C'est un lieu chargé en magie noire et en puissance, un endroit corrompu par le mal en lui-même. Il y en a plusieurs aux quatre coins du monde, mais elles sont généralement gardées par des créatures magiques très puissantes. D'ailleurs, il y en a une en Roumanie, juste en dessous de la réserve de dragons. Affirma Hermione, presque de façon scolaire, sous les yeux éberlués du garçon. C'est Harry qui reprit alors.
- Shiezka m'a expliquée que la bouche des enfers était dans les sous-sols du lycée depuis le début… Et qu'ils ont dû faire face à plusieurs apocalypses parce qu'elle n'était pas protégée du tout. Donc les démons et les vampires étaient naturellement attirés par cet endroit. Il y eut un frisson collectif, avant que Draco ne reprenne.
-Et… Elle existe toujours ? Je veux dire… Ils sont partis de cet endroit et ont laissé des innocents là-bas ? Sincèrement inquiet, le garçon ressemblait presque à un enfant plus jeune.
-Oh non. Ils ont fait évacuer la ville avant ce qu'ils appellent la bataille finale. Sunnydale a été rayé de la carte après leur passage, et la bouche des enfers avec. Ils ne m'ont pas tout raconté, mais Shiezka dit que cette période était à la fois la plus dangereuse et la plus chaleureuse qu'elle ait connue dans sa vie… C'est assez… Bizarre.
Le blond acquiesça, avant de parcourir le parc des yeux. Alex avait rejoint la tueuse et la rouquine, ainsi que les autres professeurs sur place. Il semblait discuter tranquillement, pendant que Hagrid mettait en place la cage contenant le démon Ghora au centre du parc. Il repéra aussi Shiezka, aux côtés de sa sœur et du moldu. Un autre homme les rejoignit, blond, avec un reste de cordes autour des épaules. Il sembla y avoir un début de dispute, puis des rires, et les deux hommes firent la paix, sous le regard du blondinet.
-Me dites pas qu'elle va combattre ce truc ? Sembla réagir Ginny, juste à côté d'eux. Draco ne l'avait même pas remarquée. Il y avait aussi Neville et une fille blonde avec l'écusson de serdaigle.
-Il semblerait que si. Dawn Summer est la sœur de la tueuse après tout… Affirma Neville, juste derrière la rousse. Mais ce fut la petite blonde qui le laissa totalement perplexe.
-Elles ont le même sang… Oui. Mais ce ne sera certainement pas la clef de sa réussite.
La voix pleine de mystère fit retourner le petit groupe, mais seul Harry sembla comprendre de quoi la fillette causait. Et il se promit d'en parler à Buffy et Giles. Soudainement, celle que ses camarades de classe, y compris Hermione, appelaient Loufoca, attirait irrémédiablement son attention. Il avait déjà demandé aux adultes ce qu'était Dawn, et on lui avait très bien fait comprendre qu'elle était faite à partir du sang et de la chaire de Buffy. Mais qu'elle n'était pas née humaine, elle était une entité puissante, capable de rassembler toutes les dimensions parallèles en une seule. Dawn était une clef magique, en somme. Mais personne ne pouvait le prouver, et personne ne pouvait le savoir, à part les serpents, quelques créatures magiques rares, et ceux dont l'esprit était brisé, comme l'expliquait Willow, avec une voix légèrement triste. Il s'était passé quelque chose à ce sujet, mais Shiezka lui avait dit ne pas chercher. Si cette élève de Serdaigle avait sorti un tel sous-entendu, ce n'était pas anodin…
De l'autre côté, au milieu de l'herbe, Dawn jouait avec le tomahawk que sa sœur lui avait offert. Elle le faisait tournoyer dans sa main, agitant son poignet dans de belles arabesques tout en souriant. Ce serait la 3e fois qu'elle affronterait cette bestiole. Les deux premières fois, elle avait été accompagnée par Spike. Une pensée pour le vampire qui s'était sacrifié pour eux tous, lui fit serrer les poings. Elle aimait bien Spike, il était drôle, sarcastique, et même s'il avait cette horrible manie de l'appeler « kid » il avait toujours été sympa avec elle, même lorsqu'elle s'énervait sur tout le monde. Elle fit signe au duo magique derrière elle, et soudainement, l'arène se ferma sur elle avec un cercle magique. Ils protégeaient le public du Ghora, au cas où il se retrouve soudainement en proie à des envies sanglantes sur tout le monde. Et puis, Giles désactiva les sceaux sur la cage à distance. Et d'un coup, cette dernière disparue, lâchant le monstre reptilien sur Dawn.
Ici, c'était loin d'être un combat lent et moral. Oh ça non !
Dawn n'arrêtait pas d'esquiver, donner des coups avec ses pieds comme elle le pouvait, et retenir les mâchoires acérées de la bestiole avec son arme. Il avait été dit que la magie ne fonctionnait pas sur ces bestioles à moins d'avoir un très haut niveau. Bien qu'elle sache être plus que puissante, elle n'était pas encore certaine de pouvoir doser ses sorts. Si à leur arrivée en Angleterre, Willow et Giles avaient décidé de prendre en main son éducation magique, puisqu'il avait été prouvé qu'elle était apte à lancer des sorts, la maitrise n'était pas toujours présente. C'est pourquoi elle n'osait pas vraiment faire de magie. Si Shiezka était douée pour la wicca, la pratiquant depuis des années bien que ce ne soit alors que des illusions, elle savait quoi faire.
La clef, elle, ne puisait pas dans la magie de la nature. Elle puisait dans sa propre source interne, un amas chaotique de magie pure, qu'elle devait ensuite remodeler et façonner de sorte que ça n'explose pas dans tous les sens comme une bombe atomique. Esquivant les coups comme elle le pouvait, et surtout les griffes et crocs de la bête – heureusement c'était un male, parce qu'elle n'avait rien pour se protéger du hurlement paralysant. La queue de la bête lui faucha soudainement les jambes, et vint l'étaler au sol sous les hurlements terrifiés de la foule. Venant bloquer les deux têtes de la créature avec son arme, Dawn commença à se demander si elle n'avait pas surestimée ses capacités. Repoussant les têtes du démon Ghora en propulsant ses talons contre, la bête recula de quelques pas, juste assez pour que la châtaine roule sur le côté avant l'assaut suivant et se relève. Un courant d'air sur ses chevilles lui fit baisser les yeux, et soudainement, quelque chose s'empara d'elle. De la fureur.
- C'était mon jean préféré ! Il y eu des rires dans l'assemblée, mais la fureur était en train d'envahir la demoiselle. C'était le dernier cadeau de ma mère !
Et ce comme si la terre s'était mise à trembler. Le Ghora lui-même sembla désorienté. Dawn se jeta sur la bête avec la force d'un géant et la hache vola jusqu'à la queue qu'elle sectionna d'un coup franc, du sang vert giclant sur l'herbe. Le démon devint fou de rage et poussa un grognement guttural qui fit frémir tout le monde, y compris les professeurs. Mais Dawn avait toujours considéré Joyce Summer comme sa vraie mère, et ce cadeau était aussi précieux que le fait d'avoir gardé la maison un temps, bien que désormais disparue. C'était un souvenir. Des larmes aux bords des cils, la demoiselle donna un coup de pieds presque similaire à ceux de la tueuse dans le buste de la créature, avant de venir sectionner une des têtes. Les hurlements dans la foule lui firent comprendre que le spectacle devait prendre fin, et Dawn ne réfléchit plus.
Elle tendit sa main gauche devant le démon, tandis que ses lèvres bougeaient sur des murmures inaudibles pour tous. Une sphère électrifiée prit possession de sa main, avant de grossir, jusqu'à atteindre la taille d'un ballon de basket… Puis foncer sur le démon ghora, qui la prit de plein fouet. Le démon brilla un instant, tremblant sous la puissance magique établie par l'adolescente, avant de s'effondrer, raide. Le démon avait perdu une tête, pas deux, et pourtant, il ne se relevait pas. Elle venait de démontrer sa puissance en un coup. Le silence régnait désormais dans le parc, du moins jusqu'à ce qu'un uniforme bleu au milieu des rouge se mette à applaudir bruyamment. Il fut ensuite repris par un vert, toujours au milieu des rouges, puis tous les autres spectateurs vinrent rejoindre la clameur.
Dawn laissa le cadavre au milieu, et rejoignit le groupe, plus choquée par la déchirure de son pantalon que par le fait d'avoir anéanti un démon devant une foule d'élèves. Mais Lupin, comprenant la détresse de la jeune fille après quelques explications de la part de Buffy, finit par lancer un sortilège sur le vêtement, qui se répara de lui-même sous les yeux ahuris de l'adolescente. Et en moins de temps qu'il n'en faut pour dire quidditch, le pauvre loup-garou se retrouvait avec la demoiselle autour du cou.
Le petit professeur de sortilège, que Shiezka ne supportait pas, vint nettoyer la scène de « crime » avec l'aide de sa baguette, avant de rejoindre le groupe des enseignants et le scooby-gang. Dawn se tourna vers l'ancienne rousse, avant de lui sourire.
- Tu ne devrais pas faire cette tête, tu nous as déjà montré que tu pouvais arrêter la quasi-totalité d'entre nous avec ton champ de force, ce n'est pas le looser qui va t'arrêter.
-Ce n'est pas le problème…
-Alors quoi ? On dirait que t'as avalé un citron tellement tu grimaces.
Shiezka soupira, et finit par retirer sa robe de sorcière pour se retrouver seulement en uniforme. La jupe et les mocassins n'étaient pas agréables, mais elle ne se voyait pas remonter aux dortoirs alors qu'Andrew avait pris place. On penserait à une tentative de fuite. Un soupir, encore un, et elle se rendit au milieu du parc, faisant face au blond, qui agitait déjà son bâton de mage serti d'une boule de cristal en son sommet, et sur lequel était accroché des grelots. Oh bien sûr, personne ne s'imaginait réellement voir quelque chose de superbe. Du moins parmi les élèves sorciers. Même Merlin n'avait jamais utilisé de bâton, et pour eux, Shiezka était d'une nullité affligeante.
L'adolescente, elle, n'aimait pas cette situation. C'était faussé. On était loin d'un véritable champ de bataille, elle ne se défendait pas pour sa vie, et elle ne défendait personne. Elle n'avait pas de flacon d'eau bénite sur elle, et elle n'était pas cachée dans un coin pour influencer les démons et vampires. Là, on la fixait comme un animal en cage, et on était prêt à se fendre la poire de son échec. Oui. La petite était paradoxale. Capable d'une puissance démesurée lors du combat contre la force et Caleb, et terrifiée face à l'un de ses amis, devant une foule d'élève n'ayant probablement jamais vécu un tiers de son propre passé. Ce n'était pas logique. Pourtant, cette peur était là.
La peur de décevoir. D'être humiliée, moquée, mise de côté. Comme dans son école, avant Karen, avant Drusilla, et avant le dévoreur de sorcière. Les démons, les monstres, les vampires… Ils avaient un but, tuer pour se nourrir, ou simplement pour le plaisir. Certains s'avéraient vicieux, mais leur objectif était simple. Faire le mal. Et là, c'était des humains, des gens comme elle, comme Buffy, comme Alex… Enfin, pas vraiment comme eux. Ils restaient des gens avec un bon fond malgré eux. Mais l'espèce humaine pouvait être bien plus cruelle que n'importe lequel des démons.
Et puis, les clochettes résonnèrent dans le silence amusé du parc. Pour des sorciers, ce n'étaient que des clochettes, mais pour Shiezka, c'était un rappel. Andrew avait un style de combat bien particulier. D'abord, il invoquait les éléments avec son bâton, le tout en agitant les clochettes qui y étaient accrochées d'une façon bien particulière. Ensuite, chaque boule de feu, courant d'air, racine, pierre, ou rayon de foudre marquerait un symbole sur le sol. Et au douzième retentissement des clochettes, il invoquerait un démon contractant pour se battre à sa place. Shiezka n'avait jamais combattu Andrew, et maintenant qu'elle tenait une baguette, elle n'avait absolument aucune idée de ce qu'elle devait faire. Alors, devant l'envoi de trois boules de feu tournoyantes…
Elle paniqua.
Lâchant sa baguette, elle se mit à courir en zigzag dans tout le parc pour esquiver les sphères qui la poursuivaient. Voyant les larmes qui menaçaient de poindre sous ses yeux, Andrew voulu relâcher son attaque, mais Buffy lui fit signe que non, et Willow sembla d'accord. Autour d'eux, les élèves riaient pour la plupart. C'était comique de voir une première année déjà bien nulle courir dans tous les sens pour échapper à des projectiles. Aucun des professeurs ne semblait être d'accord cependant, et tous se rapprochaient de la tutrice de la plus jeune pour lui dire d'arrêter ces âneries. Seul Rogue comprit la manœuvre, et leur somma de se taire, qu'à l'image du moldu, il y avait des peurs qu'il fallait savoir affronter pour avancer.
Pendant ce temps, Andrew avait ajouté cinq autres sphères enflammées, et des racines sortaient désormais du sol à intervalles irréguliers pour essayer de saisir les chevilles de Shiezka et la faire tomber. Et soudainement, le ciel se teinta de noir, le tonnerre gronda, et un éclat argenté zébra le ciel pour venir frapper quelques centimètres à peine devant la demoiselle. Forcée de stopper sa course, elle fut saisie aux chevilles, et commença à se débattre pour filer de plus belle. Au milieu des rires cependant, quelques voix l'encourageaient avec force. Harry, Ron, Hermione, les jumeaux…
Mais sa chute sembla être fatale, puisque le sol se souleva autour pour venir former un igloo brun tout autour d'elle. Une prison de sable qu'elle ne pouvait pas défaire, sous les acclamations hilares de la grande majeure partie de Poudlard. Shiezka, qui n'était alors plus visible, se roula en boule, le visage maculé de larme, dans sa prison nouvelle. Elle avait mal au cœur, elle avait peur, elle avait honte, et tout se mélangeait dans sa tête.
-Willow, je t'en prie, sors-moi de là… Pleurait la demoiselle dans sa tête, sachant que sa sœur l'entendrait, mais la réponse fut loin d'être celle qu'elle imaginait.
-Non.
-Mais Willow, ça ne sert à rien… Je ne suis pas capable de faire ça…
-Tu es parfaitement capable et tu le sais ! Nous le savons tous. Tu n'es pas ici pour ça.
-Will… Ils regardent… Je ne veux pas… J'ai honte… Je veux juste rentrer.
- Ils regardent tout comme tu regardais Buffy contre ce Turok'han avec toutes les autres potentielles !
-Hein ? La voix de Willow se fit plus douce.
-Ils sont ici pour apprendre. Apprendre à voir autrement qu'avec leurs yeux, apprendre à lire autrement qu'avec leur tête et leur éducation parentale. Pourquoi penses-tu que nous sommes là ? Tu crois vraiment que tu es une sorcière banale ? Tu n'as jamais eu à utiliser de baguette pour te défendre. Et ce n'est pas avec une baguette que tu les protégeras eux.
- Will…
-Cette baguette c'était ton badge pour entrer ici, mais tu n'avais pas besoin d'être une petite sorcière normale pour te faire des amis, tu n'as jamais eu besoin d'être normale pour être aimée, Shiezka. Il faut juste que tu sois toi. Et aujourd'hui, Poudlard doit apprendre de toi.
-Mais je…
- Ces gens sont comme toi avant. Des innocents. Des âmes qui ont besoin d'être guidées et aimées pour s'élever. Dehors, Sirius Black cherche à retrouver Harry, ton meilleur ami, et il tuera certainement tous ceux qui se mettront en travers de son chemin pour ça. Et pour le capturer, le ministère a envoyé des détraqueurs… Dans une école d'âmes encore fragiles… Ils vont vivre leur scolarité avec les pires souvenirs possibles affluant sans cesse, ça va les blesser. Tu n'es pas dans ce parc pour te faire humilier, ni te servir d'une baguette. Tu es là pour montrer à tout le monde que tu ne laisseras pas tomber, que tu sauras les protéger…
-Comme tu as toujours fait pour moi…
-Oui ma chérie… Alors maintenant, relèves toi, et montre nous à quel point tu es exceptionnel, Shiezka. Montres à Poudlard que tu ne laisseras personne faire du mal à ces innocents.
Le dôme de sable sous lequel se cachait désormais Shiezka se fissura sous des rayons lumineux. Et brusquement il vola en éclat, dévoilant la petite sorcière à environs un mètre du sol, sa chevelure brune flottant au vent tandis que des reflets roux venaient s'y loger. Elle redevint rousse au moment même où la foudre la frappait sèchement. Mais lorsque la visibilité revint, tous purent constater que le rayon poursuivait son chemin sur la petite baguette qu'elle tenait entre ses mains. Quand l'avait-elle récupéré ? Ils ne savaient pas, mais désormais, plus un mot ne sortait de leur bouche.
-Tu en as mis du temps, Sues ! Cria Alex de loin.
Un léger sourire flotta sur ses lèvres, tandis que la baguette s'illuminait brusquement pour repousser d'un rayon statique toutes les sphères enflammées qui lui fonçaient dessus. Un bouclier rocheux permis à Andrew de ne pas se faire cramer par sa propre attaque, mais il répliqua aussi sec avec des lances et une floppée de cailloux en tout genre. Et les clochettes retentissaient encore…
Bientôt, ce fut un combat de magie infernal qui eut lieu sous les yeux de Poudlard tout entier, et les élèves qui jusque-là s'étaient moqués de Shiezka l'encourageaient désormais. Ne pas savoir se servir d'une baguette était honteux au début, mais lorsqu'ils voyaient qu'elle savait faire bien plus que certains professeurs sans, il n'y avait plus aucun doute. La petite Wicca, tout comme Alex plutôt, venait de prouver qu'être diffèrent n'était pas un mal, bien au contraire. On répudiait depuis toujours les wiccans dans le monde magique, parce qu'ils suivaient les cursus moldus et ne s'inséraient jamais totalement dans leur société. Mais brusquement, les élèves comprenaient pourquoi. Ils étaient uniques, ils appartenaient aux deux mondes avec bien plus de légitimité qu'eux. Ils appartenaient à la magie, et à la nature.
Et bientôt, au milieu du parc, se tinrent quatre démons aux apparences étranges. Le premier était semblable à l'idée qu'on se faisait du yéti, mais couvert de glace et de pics. Le second était un bowltruc géant, ou plutôt, géante, avec un immense feuillage en guise de chevelure qui retombait sur son buste. L'autre était un amas de lave incandescente avec une silhouette reptilienne, et le dernier était presque invisible, avec seulement quelques zones floues et brumeuses.
D'abord, ils attaquèrent un à un. Les flammes se ruèrent sur la rouquine, qui tendit sa baguette devant elle comme le bâton à bulle pour les enfants moldu. Elle souffla dessus, et le vent se leva, venant secouer le démon et le faire reculer jusqu'à éteindre ses feux comme on soufflerai sur une bougie. Le démon arbuste ne put même pas s'approcher d'elle, puisqu'une sorte de champ de force faisait mourir son feuillage et desséchait ses branches. Lorsque le yéti couvert de glace s'approcha à son tour, amenant un blizzard avec lui, Shiezka se contenta de s'asseoir au sol en tailleurs, et traça sur le sol un cercle autour d'elle avec sa baguette.
Au début, rien ne se passa, mais lorsque le blizzard et son propriétaire approchèrent du cercle dans l'herbe, d'immense flamme violettes s'élevèrent du sol pour venir entourer Shiezka. Dans les spectateurs, Willow écarquilla de grands yeux, et tendit ses mains vers la scène. Un dôme argenté vint entourer les deux duellistes, empêchant tous sorts de quitter la zone et rendant cette dernière légèrement plus sombre. Il y eut des exclamations de surprise dans la foule, ne comprenant pas cette intervention. Et puis, le cercle de flamme devint immense, avant d'exploser et s'éparpiller tout autour, calcinant le sol de la zone de combat et laissant les alentours encore tièdes malgré le bouclier poser par l'ainée des Rosenberg.
Le démon brumeux voulu utiliser la fumée que la demoiselle avait créer pour se renforcer, mais chaque particule qu'il tentait d'aspirer se refusait à rester entre ses mains translucides. Lentement, la fumée et les cendres présentes sur le sol se rassemblèrent en un seul point dans le vide. Bientôt, l'ensemble devint plus compact, et de la forme d'une zébrure sombre dans les airs. Le tout fut alors tranché par un faisceau blanc en son centre, comme si l'on ouvrait une brèche au travers de cette fente noire, et le démon tenta de fuir en s'envolant. Mais la pression de la brèche fut si forte, qu'on le vit lutter dans les airs pour y rester, avant de se faire saisir par deux pattes d'insectes géants.
Des hurlements dans la foule d'élève firent réagir Buffy et Willow face à l'apparition du monstre ailé qui sortait à présent de la brèche pour venir dévorer le démon qu'avait invoqué Andrew. Les deux femmes se regardèrent, hésitantes, avant de se rapprocher de Giles lentement, tandis que les élèves hurlaient de stupeur devant le papillon noir de 5 mètres qui sortait de la brèche. L'observateur comprit leur inquiétude, et murmura quelques mots d'araméen avant de former un cercle avec ses mains et de regarder au travers.
Sa vision fut assaillie de couleurs et de lumière en tout genre, l'auras des sorciers, des créatures, de la forêt qui bordait Poudlard, de l'école en elle-même… Il vit toutes formes et énergies différentes, mais Giles avait une cible bien précise, et ses yeux se posèrent sur Shiezka. Comme tous sorciers pratiquant la Wicca, la petite demoiselle voyait son aura prendre la forme d'un animal totem, dans son cas, c'était un renard. Mais ici, le renard doré se voyait étranglé par une sorte d'aura sombre et rampante. Les deux luttaient. Giles cessa de regarder la scène à travers ses mains, et se tourna vers Willow.
- Il faut que ce duel se termine, Shiezka va céder à l'influence si ça se poursuit.
Aussitôt dit, aussitôt fait. Buffy avait ordonné à Sues de renvoyer le démon et son prédateur dans la brèche d'une voix forte, prononçant bien son nom pour la ramener à elle, avant de la refermer. Le regard de la fillette se posa sur la tueuse, qui remarqua la lueur bleue dans les émeraudes, signe de lutte entre les deux âmes. S'ils avaient fait en sorte de sceller la conscience de Dementia, l'usage de la magie que Shiezka faisait rendait toujours le sceau plus faible. Et ouvrir une brèche dans une dimension extérieure à la leur ne pouvait que renforcer la puissance de l'enchanteresse derrière la wiccane.
Le papillon noir géant emporta le démon brumeux avec lui et la brèche se referma dans un sifflement aigu. Le silence fut le premier à acclamer la jeune fille et sa victoire sur l'invocateur, mais bientôt, les applaudissements et cris retentirent avec force tout autour. Le bouclier de la déesse fut levé, et cette dernière traça sur Shiezka, en apparence, pour la féliciter de cette victoire, et en vérité, pour la soutenir dans son combat moral contre l'âme qui logeait en son corps. Buffy salua les capacités d'Andrew à invoquer des démons sortis tout droit des second et troisième niveau des enfers sans que ça ne prenne des heures, et ce en se battant contre un adversaire puissant.
Ainsi, personne ne sut que la petite shiezka s'était sentie mal, ni même que les actes commit au milieu du parc n'étaient pas uniquement de son fait. Willow se plaça au centre de l'estrade improvisée que les deux précédents duellistes avaient ravagée et tendit les bras vers le ciel. Quelque chose réchauffa l'air du mois de septembre avec douceur, le vent se leva, léger, et avec une délicatesse incroyable, de la lumière s'écoula des doigts de l'ainée des Rosenberg pour venir parcourir le sol. L'herbe calcinée disparue, et de nouvelles pousses, plus vertes encore, quittèrent la terre pour grandir et apporter au parc une nouvelle jeunesse. De nombreuses fleurs vinrent parsemer l'étendue verte, apportant de la couleur, tandis qu'un éclat blanc semblait vouloir posséder la chevelure de Willow.
Le blanc resta un moment, tandis qu'elle retournait au cotés de sa petite sœur, offrant un contraste étrange. Shiezka avait perdu sa couleur brune, et les professeurs, du moins certains, la fixaient avec une sorte de nostalgie douloureuse, tandis que sa sœur, Willow, obtenait des regards ahuris. Ce fut le professeur Rogue qui offrit un banc métamorphosé à la plus jeune, laissant sur elle un regard emprunt d'incertitude, tout en la forçant à s'asseoir. Il était toujours en colère contre elle, contre ses résultats trop faibles lors de sa première potion, et son attitude terrifiée puis guerrière. Quelque chose clochait avec cette enfant, principalement dans son apparence, d'ailleurs. Elle était trait pour trait la même que Lily à cet âge. Seul le comportement divergeait de cette dernière. Et Severus se promit d'essayer de comprendre ce que cachait la petite Rosenberg… Ou plutôt, ce qu'ils cachaient tous, et que Dumbledore semblait à peine comprendre.
Buffy s'étira, et prit place à son tour, accompagnée du vampire flottant à quelques centimètres du sol. Ce dernier avait posé sa main sur le pommeau d'une épée, attachée à sa ceinture. Une rapière, précisément, et le sourire qu'il arborait voulait tout dire. Cette fois, il n'était plus là pour essayer de convertir Buffy, il était là pour l'accompagner dans sa quête. Le vampire s'inclina avec respect devant la tueuse sous les exclamations envieuses des jeunes filles, tandis que la blonde haussait un simple sourcil amusé. Le seul salut qu'elle lui offrit, fut de retirer la faux rouge de son dos, et de la tendre vers le sol. Malgré lui, face à l'arme ultime, le comte frémit.
Le combat qui s'en suivit fut à la fois le plus mémorable et le plus ridicule de tous ceux qu'ils avaient vu depuis la première heure de cours.
Jamais aucun élève n'avait croisé un vampire, et la légende de la tueuse n'était qu'une légende. Mais aujourd'hui, face à eux, les contes n'en étaient plus. Le combat du moldu avait déjà réveillé l'intérêt chez les élèves de Poudlard, mais voir cette femme, armée seulement d'une étrange hache rouge avec un pieu de l'autre côté, contre l'un des plus grands et célères vampires du monde entier… Tout en sachant que l'issue du combat était plus que certaine vue la difficulté du vampire à parer les coups et les esquiver. C'était bluffant.
Le pauvre vampire ne donnait que des coups d'estoc, tandis que la tueuse donnait coups de pieds, de poings, parade, coup de fourche… Si le style de Dracula était incroyable et que sa rapière était visiblement aussi fine qu'une lame de rasoir de toute part, il ne faisait pas le poids contre la tueuse. Et le pire, c'était qu'il était parfaitement visible que la blonde se retenait dans chacun de ses coups.
L'échange ne dura en tout et pour tout qu'une dizaine de minutes, mais le vampire perdit la moitié de ses parures et capes, finit tremblant, épuisé, et incapable de tenir plus longtemps son arme de prédilection. Lorsqu'une mèche de cheveux brune fut sectionnée et atterrit sur le sol, le vampire se rendit, et s'inclina devant Buffy avec respect.
-Vous m'aviez déjà vaincu lors de notre précédente rencontre, mais il est évident aujourd'hui qu'aucun membre de mon espèce ne pourra vous faire ployer. Vous êtes l'ainée parmi les élues. Dracula se redressa alors, et claqua des doigts, récupérant ses vêtements d'origine, avant qu'un sourire amusé ne vienne prendre position sur ses lèvres. Dites-moi que j'ai réussi ?
Buffy, qui semblait avoir seulement démarré l'échauffement, lança un regard en arrière du vampire, et étira à son tour un immense sourire.
-Vous étiez parfait !
Les deux se reculèrent lentement, tandis qu'un elfe de maison portant des guenilles, elfe que Harry et Draco reconnurent instantanément, arrivait en courant, poursuivit par une quinzaine d'aurors armé de leurs baguettes magiques. La foule se tut, ne comprenant pas l'effervescence. Est-ce que Sirius Black était à Poudlard ? certains élèves se levèrent, prêt à fuir à leur tour, mais le directeur usa d'un sonorus, et réclama le silence, avant de rejoindre les aurors, accompagnés de Giles et Willow.
-Que se passe-t-il, messieurs ? L'un des aurors, dont la chevalière était platine, signifiant un rang plus élevé parmi les autres, s'avança, baguette toujours levée.
-Nous avons été prévenu de la présence de wiccans et d'un vampire en ces lieux. Nous devons sécuriser Poudlard avant qu'ils ne sévissent entre ces murs. Durant son discours, l'un d'eux avait braqué sa baguette sur Dracula, qui souriait toujours. Livrez-nous les wiccans, Dumbledore, et le ministre s'assurera que vous gardiez votre place de directeur.
-Je suis navrée, mais nous ne pourrons pas vous les livrer. Annonça Willow d'une voix éthérée. L'auror qui était juste derrière le chef, dirigea sa baguette vers la rouquine aux pointes blanche.
-Vous allez obéir, qui que vous soyez ! Willow secoua la tête avec un sourire, et leva de nouveau ses mains vers le ciel.
-Votre déesse.
Et sans plus de mots, la chevelure rousse redevint blanche, ses iris grisonnèrent jusqu'à devenir argentées, tandis qu'elle psalmodiait quelque chose d'impossible à comprendre. Les baguettes des trois premiers aurors disparurent, ne laissant à la place que de splendides roses de cristal. Instantanément, les aurors firent appel au détraqueurs, comprenant que la situation ne laissait aucune place à la négociation. À leurs yeux, cette femme était une wiccanne qui se moquait d'eux. Mais tandis que le ciel se couvrait, que la température chutait, et que toutes sortes d'émotions positives semblaient vouloir quitter les lieux, Giles applaudissait.
- Je comprends mieux maintenant. Quand tu disais aller chercher les détraqueurs, tu disais faire en sorte qu'ils viennent d'eux même, comme les aurors.
-Tout à fait. Ajouta Willow. Shiezka, viens m'aider s'il te plait.
Et alors que les sorts fonçaient désormais droit sur la déesse, ces derniers disparurent à travers une brèche créée par la plus jeune. Giles fit léviter une dizaine de boules de cristal, dans laquelle étaient enfermées des bouquets de plantes magiques. L'observateur et la déesse joignirent leur main, et Willow tendit celle qui était libre vers les aurors, alors que Giles faisait de même en tendant la sienne vers les détraqueurs.
-Lorsque nous aurons chassé tout ce petit monde, je veux que tu mettes en place ta plus puissante barrière, Sues. Tu m'entends ?
Shiezka, dont les deux mains ouvraient toujours une brèche entre les dimensions pour empêcher les sortilèges d'atteindre leur cible, hocha vigoureusement la tête. Willow avait renforcé le sceau entre leurs deux âmes, et elle était bien entourée ici, aucun risque pour que Dementia ne prenne réellement contrôle d'elle, comme lors de la bataille finale de Sunnydale. La petite rousse se laissa plonger dans la magie de son noyau, qu'elle lia à cette force extérieure que beaucoup nommaient Magie, sans réellement savoir d'où elle venait. La lionne s'éleva alors dans les airs, juste au-dessus du duo lançant la malédiction qui allait chasser les intrus de Poudlard.
Les boules de cristal se multiplièrent, une à une, offrant un éclat blafard dans les cieux noircis par la présence des détraqueurs, et le duo parlait de plus en plus vite. De plus en plus fort même. Pendant ce temps, Andrew, Buffy, Alex et Dracula avait disparu, réapparaissant de temps à autres accompagnés chacun par un elfe de maison.
Dans les gradins improvisés, plus personne ne disait un mot. Tous, absolument tous, avaient les yeux rivés sur le parc, parfois la bouche ouverte, d'autres blêmes. Inquiétude, Terreur, Ahurissement, toutes ces émotions se reflétaient sur les visages des élèves, et des quelques professeurs encore inconscients de la puissance et des plans du scooby-gang. Buffy cria quelque chose qui sembla être un « maintenant », et brusquement, les boules de cristal éclatèrent toutes entre elles, et le rayonnement vint balayer la vague de détraqueurs en un coup, faisant fondre les capes noires et sinistres.
Un seul hurlement commun répondit à cette malédiction.
Lorsque la vision fut de nouveau possible, il n'y avait plus de détraqueurs. Seulement des âmes translucides, souvent des enfants, à peine une dizaine d'adultes au milieu de la centaines présentes. Ils semblaient perdus, et la voix de Willow, toujours éthérée, leur parla, apportant avec elle des sanglots chez les élèves présents qui comprenaient ce qu'ils venaient de faire.
-Vous voilà libre de vos chaines, âmes brisées par l'obscurus… Plus jamais vous ne serez en danger… Laissez-vous aller…
Les âmes la fixèrent un instant, leurs regards perdus dans l'incompréhension du moment, avant de hocher la tête. Ce fut comme si le soleil, en revenant, les emportait dans ses rayons chaleureux. Les aurors, incapable de réagir, furent alors violements expulsés, comme si des mains invisibles les avaient soulevés et emportés derrière les grilles de l'école. À l'instant même où Poudlard fut libérée du joug du ministère de la magie, Shiezka cria un mot dans une langue inconnue, et quelque chose quitta sa poitrine pour venir se propager partout aux alentours. Comme le sort de feu qu'elle avait montré plus tôt, sa magie formait un cercle et emportait avec elle tout ce qui devait quitter le château selon le plan.
Un éclat mauve se refléta dans le ciel, signe que la barrière inter dimensionnelle venait d'être fermée. Au même moment, Shiezka se laissa tomber. Elle fut rattrapée par Rémus, donc les reflexes n'échappèrent pas à la déesse, et rendue à sa sœur, qui s'agenouilla à ses côtés. Pomfresh fut dépêchée par le professeur Rogue, et traça droit sur la petite lionne pour vérifier son état. On l'avait prévenue, mais l'infirmière hésitait dans sa façon de faire, à présent qu'elle avait la petite sous la main.
Dumbledore s'avança au centre du parc, et expliqua beaucoup de choses que le nouveau groupe hétéroclite n'écouta pas vraiment. Draco avait retenu que les gens ici étaient mille fois mieux que les sorciers, Ron, qu'on pouvait ne pas être puissant, et pourtant, être capable de repousser une armée entière. Hermione s'était rendue compte qu'on pouvait arborer un air superficiel, tout en valant la peine d'être écouté. Les jumeaux se dirent que les arts du combat devraient forcément mêler les manières moldues plus tard. Neville, comprit qu'on pouvait avoir peur, tout en étant courageux, et que finalement, il avait peut-être sa place dans sa maison. Harry reconnu qu'il avait véritablement mal jugé Buffy au premier abord, et qu'un fardeau comme le sien semblait bien plus lourd à porter avec les années.
Dans leur coin, les deuxièmes années qui avaient rejoint le groupe restèrent silencieuse, alors qu'on demandait aux élèves de regagner la grande salle dès à présent. C'est sur le trajet, à l'écart des autres, que Ginny se retrouva tirée par la main frêle de Luna, vers les toilettes des filles. La petite blonde l'enferma avec elle dans une cabine sous son expression perplexe.
-Luna, mais qu'est-ce qu'il y a ? Finit par demander Ginny.
-Tu l'as vu, n'est-ce pas ?
- Vu quoi ?
-La personne qui vit dans le corps de Shiezka. Enonça la petite blonde, d'une voix incroyablement sérieuse. Ginny voulut dire que non, mais elle ne pouvait pas mentir, encore moins à Luna, qui était une amie d'enfance. Le terrier n'étant pas loin de Loutry Ste Chapoule, et les deux vivants à moins de dix minutes à pieds l'une de l'autre.
-Je… Oui…
-Il faut l'aider.
- Quoi ? Non. Luna… On ne la connait pas vraiment et puis, ce n'est pas à nous de faire ça, les professeurs pourront surement l'aider à…
- Elle est comme toi. Les professeurs ne l'aideront pas.
-Luna, écoutes. Je sais que tu veux toujours être gentille avec tout le monde, mais… Je ne suis pas comme elle et…
-Si. Toi aussi, tu avais quelqu'un qui vivait dans ton corps, quand tu écrivais dans le journal noir.
Ginny se tut. On l'avait seulement grondée de ne pas avoir fait attention, de ne pas avoir vérifié la provenance du journal. On ne l'avait jamais aidé ni soutenue, pour avoir été abusée par ce qu'elle pensait être un ami. Parce que oui, Tom avait été son ami, son confident. Et elle aurait voulu parler de ce qu'elle ressentait à quelqu'un, pas juste attendre que les choses se tassent, comme lui avait dit de faire ses parents. Shiezka ne pouvait pas faire de magie comme tout le monde, elle vivait dans un groupe prêt à se battre n'importe quand, pour qui la mort était une chose courante… Elle n'avait plus été à l'école pendant des années… Elle était seule. Et la chose qu'elle avait vu en elle était là depuis bien plus longtemps qu'elle n'avait eu Tom…
- J'irais lui parler ce soir… Finit par dire la petite Weasley.
Oui. Le scooby-gang avait peut-être prit le contrôle de l'école, mais certains membres avaient encore besoin d'aide, et tous étaient fondamentalement humain. Pour Ginny, Shiezka s'était montrée comme une rivale au début… Finalement, elles se ressemblaient bien plus qu'elle n'y aurait cru…
Luna laissa repartir sa camarade de Gryffondor avant elle, et vint se passer un peu d'eau sur le visage, elle avait eu chaud, aujourd'hui. Et puis, cette puissance magique n'était pas sans lui rappeler l'explosion qui avait emportée sa mère. Lorsque la fillette releva la tête, son reflet lui renvoya une image quelque peu différente de l'originale. La Serdaigle avait de longs cheveux emmêlés d'un blond presque grisâtre, son teint blanc apparaissait maladif, et ses yeux gris étaient perdus. Mais dans le miroir, se trouvait une autre personne. Légèrement plus âgée, bien que sensiblement encore jeune d'apparence, c'était une femme aux traits asiatiques, le teint doré, et les yeux en amendes bordés de très longs cils noirs. Sur son front se trouvait une marque rouge en dorme de plume de phénix. La chevelure noire était nouée en deux complexes chignons serti de pierreries et de pics décoratifs.
- Bonjour mon reflet. Sourit Luna, d'une voix soudainement aussi éthérée que celle de Willow, plus tôt.
-Tu n'aurais jamais dû faire ça, petite 5e… Si jamais ça s'apprends…
-Ils ne pourront rien faire. Je suis là, c'est trop tard désormais.
-Pourquoi ? C'était déjà contre les règles… En rajouter c'est…
- Parce que c'est mon amie. Si nous attendons trop, jamais les fautes du passé ne pourront être réparées. Je sais qu'il ne fallait pas, mais je devais le faire, pour elle.
-Ils arrivent… Ecoute. Je ne dirais rien mais…
-Je sais. Je ferais attention. Ne t'en fais pas pour moi. J'ai toujours quelques coups d'avances, après tout.
Luna sourit au reflet, qui lui, semblait particulièrement triste. La jeune femme dans le miroir soupira, avant de passer sa main sur son front, et disparue, ne laissant que l'image de la Serdaigle, particulièrement sérieuse pour son âge.
- Oui… J'ai toujours eu de l'avance pour savoir ce qui va se produire…
