Bonsoir a tous, encore une fois merci pour vos commentaires et de me suivre dans cette aventure. Une petite précision, dans la tradition Viking, le nouveau-né est présenté au village 10 jours après se naissance. Et nous avons l'occasion de découvrir de nouveaux personnages dont un que j'aimais bien. Ceux qui suivent la série "Dragon: Par delà les Rives" le reconnaîtront peut-être. Bonne lecture à tous.
Chapitre 2
Les premiers jours du petit Harold étaient très mouvementés. Comme il ne pouvait pas émettre de son, il avait constamment ses parents sur son dos. La plupart du temps, c'est Valka qui s'en occupe. Mais elle fatigue rapidement dû à la douleur entre les cuisses, il faut dire que son travail n'a pas été de tout repos. C'est donc Stoïck qui s'en occupe, heureux comme tout. Il a trop peur de casser son fils adoré, il faut dire qu'il peut le tenir d'une seule main. Harold a beau être petit, Stoïck a de grandes mains donc ça ne rassure pas le jeune Papa.
-Enfin, Stoïck. Tu ne vas casser notre fils, il a beau être petit et frêle, n'oublie pas que c'est un solide gaillard.
- Je sais bien Val, mais j'ai tellement peur de lui faire mal.
Le petit Harold regarda son père, le sourire aux lèvres en essayant d'attraper les poils de sa barbe rousse qui pendouillait. Il faut dire que ce petit est très intrigué par ce géant devant lui.
Des cognements de portes viennent interrompre ce moment.
- Entrez, annonça Stoïck !
- Bonjour mon bon chef, comment va la petite famille ? Je viens te rappeler que c'est aujourd'hui que tu dois présenter Harold à la tribu. Mais je tiens à te mettre au courant de certaines choses.
- Quelles choses Gueulfor ?
- Déjà, je jure sur Völund que je n'ai rien fuité. Je n'ai rien bu depuis 10 jours pour ne pas faire de bêtises. Ensuite, il y a des réactions mitigées dans le village. Tout le monde est au courant que Valka a fait son travail : certains ne t'ont pas vu faire un bateau pour le bébé, ils en déduisent que l'enfant a survécu. D'autres pensent au contraire que comme il est né le Jour Maudit et en avance de deux mois, il ne sera jamais un vrai Viking. Au mieux, il sera qu'une bouche inutile à nourrir.
- Comment oses-tu d…. hurla Stoïck en se levant.
- Calme-toi Stoïck, je ne fais que te rapporter ce que j'ai entendu dans le village. Je préfère que ce soit moi qui te prévienne plutôt que tu ne l'apprennes dans ton dos. Donc attend toi à des réactions plutôt mitigées à la présentation de ce midi. Alors calme toi et couvre le gamin, il fait plutôt froid aujourd'hui.
Stoïck respira calmement, pris de grandes inspirations et se rassoit. Il regarda son fils dans ses yeux verts, ces mêmes yeux que lui-même possédait. Alors, il se leva et entreprit de couvrir chaudement son fils. Ce n'est qu'une fois Harold bien habillé dans des couvertures qu'il entreprend la direction de sa chambre pour aller retrouver sa femme. Celle-ci terminait de s'habiller.
- Tu es prête? Demanda Stoïck.
- Oui, répondit Valka. Allons présenter Harold aux autres.
Stoïck voudrait être aussi optimiste que se femme, mais les paroles de Gueulfor lui reviennent en tête. Balivernes, pensa-t-il. C'est mon fils et ils devront accepter çà, ou quitter Beurk mais leur honneur et leur nom seront bafouillés.
C'est sur un raclement de gorge de Valka que Stoïck revient à lui. Stoïck lui sourit et tendit Harold à Valka, et la petite famille quitta la maison du Chef pour se diriger vers le Grand Hall. En chemin, elle croisa plusieurs Viking : certains sourient amicalement tandis que d'autres ont murmuré dans leur dos. Ce qui agaça passablement Stoïck. Mais il ne pensa plus à ces bavardages lorsqu'il se rendit compte qu'il monta les marches menant au grand hall. Arrivé en haut de celui-ci, Sven le berger et Gerthe Olenson ouvrirent les portes du Grand Hall. A l'intérieur, un banquet est dressé en l'honneur du nouveau-né ; et comme c'est le nouveau-né du Chef (qui plus est son 1er enfant) le banquet est mieux soigné : en plus de la viande Yak rôtie et des poules, des commerçants ont amené des oies et de l'agneau pour diversifier le banquet. Et ainsi pouvoir assurer le droit d'amarrer sur Beurk pendant de nombreuses années. Du pain et certaines pâtisseries sont assortis pour diversifier la nourriture malgré la présence de certains légumes et fruits secs comme des fèves, dattes,… . Stoïck et Valka s'installèrent au milieu du banquet, Stoïck se leva et déclara :
- Mes amis, nous sommes réunis aujourd'hui pour célébrer un heureux évènement. Comme vous le savez, Valka a effectué son travail il y a 10 jours et a donné naissance à notre fils. Je vous présente donc Harold Horrib' Haddock Troisième du nom, annonça Stoïck en tenant Harold dans ses bras.
Le silence est de règne dans le Grand Hall, il faut dire que cela faisait 200 ans qu'il n'y avait plus eu d'Harold dans la lignée Haddock. Après quelque secondes d'inattention, certains encouragements arrivèrent ; parmi eux Gueulfor en tête de lice. Cependant le malaise est tel que Valka pris Harold dans ces bras et se mit à le protéger comme elle le pouvait. Stoïck bouillonnait à l'intérieur et finit par évacuer la pression.
- Il s'agit de mon fils, héritier de Beurk et par conséquent votre futur chef. Si cela ne vous convient, vous pouvez toujours partir de Beurk.
Piqués par cette réplique et de peur de voir leur nom souillé, la plupart ont applaudi non pas par enthousiasme mais plutôt par peur. Stoïck se rassit et soupira : Quelle mauvaise foi, et pourtant Gueulfor m'avait averti. Le début du banquet se déroula dans une drôle d'atmosphère mais l'esprit festif des Viking reprit le dessus et le reste du banquet se déroula sans soucis majeur.
De retour dans leur maison, Valka faisait part de ses soupçons concernant ce qu'elle a ressenti.
- Stoïck, j'ai l'impression que cette présentation ne sait pas passée comme prévue.
- Pourquoi dis tu ça Val, au contraire je pense qu'ils ont ….
- Stoïck Haddock, ne me ment pas. J'ai senti le regard des femmes lorsque je sortais dans Beurk, j'ai entendu leurs murmures. Elles pensent qu'Harold ne survivra pas parce qu'il né en avance et pendant le Jour Maudit, celui qui revient tous les quatre ans. Tu ne me tromperas pas à ce sujet.
- Hmmmph. Je ne voulais pas t'inquiéter sur ce sujet mais puisque tu l'as remarqué, inutile de cacher mes craintes. Gueulfor m'a fait part des murmures et des potins qui circulaient dans le village. Ces mêmes rumeurs que tu as ressenti. Pire que ça, certaines s'élevaient que mon neveu Rustik aurait dû être annoncé héritier.
- Le fils de ton imbécile de demi-frère? Laisse-moi rire, si ton père lui a refusé d'accordé le moindre droit d'ainesse, c'est parce que c'est un incompétent de première ordre. Il mènera Beurk à sa perte.
- Je le sais bien, mais cela reste mon frère. Je ne peux pas l'ignorer.
- Même s'il souille notre nom, à Harold et à moi?
- Il n'osera pas.
- Il osera, surtout s'il revendique que son fils est le meilleur.
- Alors, il devra s'incliné à mon jugement. Je suis son Chef, et il devra accepter ma décision.
Valka n'est guère convaincu et met Harold dans son berceau, et toute la famille se coucha.
Les jours passèrent et Stoïck passa beaucoup de temps avec son fils, sans négliger ses devoirs de Chef. Il adore porter Harold dans les bras sans craindre de lui faire mal, ce dernier s'amuse à tire les longs poils de la barbe rousse de son père. Tout va bien dans la petite famille, jusqu'à ce que quelqu'un frappe à la porte de la maison.
- Attend moi là petit bonhomme, je reviens! déclara Stoïck en reposant Harold. Celui-ci exprime son mécontentement en couinant mais ne dit rien d'autre. Stoïck avança vers la porte d'entrée et l'ouvrit. Devant lui se trouva Johann le Négociant. C'est un homme plutôt jeune malgré son apparence. Il porte une chemise bleue avec un par-dessus rouge. Un pantalon vert, mais usé témoigne des intempéries qu'il a traversé. Il possède des moustaches finement dressée et une barbe soigneusement taillée. Un bonnet gris lui servait de couvre-chef. Ce code vestimentaire est rare chez les Viking, mais pour Johann le Négociant, il s'agit plutôt de mettre le client en confiance.
- Johann, annonça Stoïck. Quel bon vent t'amène?
- Bien le Bonjour, Chef Stoïck. Comme tout ami de l'Île de Beurk, je viens vous présenter mes respects et la bienvenue à l'Enfant du Chef. Ça me rappelle une vieille histoire, à mes tous débuts de marchand. Je venais présenter ma marchandise à une autre tribu, je voulais parler avec le Chef et je me retrouver en train d'assister au travail de sa femme. C'était…..
- Johann, ton histoire est sans doute des plus intéressantes mais je voudrais que tu ne la raconte pas maintenant.
- Vous avez raison, permettez que j'offre ce collier de perle à votre femme. C'est ma participation pour vous et votre famille.
Johann sort de sa sacoche un bout de tissu et l'offre à Stoïck. Quand il déballa ce tissu, Stoïck vit le plus beau collier de perle de sa vie. Il faut dire que ce genre de cadeau est très rare dans cet archipel.
Comment Johann se procure-t-il ce genre de marchandise? pensa Stoïck.
- Merci Johann, je te remercie pour ton offrande. Que les Vanes (dieux des marchands) te protègent.
- Cela me fait plaisir, Chef Stoïck. Beurk est mon île préférée parmi mes îles préférées. Puis vous demander une faveur, Chef Stoïck?
- Laquelle Johann?
- Je souhaiterai passer quelques jours sur Beurk pour me reposer et refaire le plein de provisions. J'ai de vieilles douleurs qui me font un mal de Yak.
- Tu devrais aller consulter Gothi. Elle te donnera de quoi soigner tes douleurs, par contre prend Gueulfor avec toi, il comprend ce qu'elle écrit.
- Je n'y manquerai pas. Merci beaucoup Chef Stoïck.
C'est sur ces mots que Johann quitta la maison du Chef. La journée se passa très rapidement que Stoïck s'aperçut que le soir arrivait. La famille Jorgenson doit débarquer d'une minute à l'autre.
- Val, es-tu prête? Nos invités vont arriver.
- Je sais Stoïck. Juste encore quelques instants.
Valka sorti de la chambre avec Harold dans ses bras au moment où l'on frappe à la porte d'entrée.
- Excellent timing très chère, tu as fini au bon moment.
Stoïck avança jusqu'à la porte et l'ouvrit. Devant lui se trouvait son demi-frère Mastok Jorgenson. A côté de lui, Gelde Jorgenson tenait un panier. Malgré cela, Stoïck voyait qu'elle avait du mal à rester début du fait qu'elle attend un nouvel enfant. Et tout devant eux, Rustik Jorgenson se tenait bien droit, fier comme un yak. Stoïck leur fit signe d'entrer.
- Bienvenue à vous trois ! Asseyez-vous, surtout toi Gelde.
- Merci pour cette attention Stoïck, je te remercie.
- Alors? demanda hautainement Mastok. Ou se trouve ton fils?
- Il est là. Valka, amène Harold s'il te plait.
Valka et Harold entrèrent dans la pièce. Valka s'installa en face de Gelde. Harold, tout heureux d'être le centre de l'attention, fixa Gelde de ses yeux vert.
- Il est magnifique Valka. Et il a les mêmes yeux verts forêt que Stoïck. C'est un beau garçon.
- Non mais Gelde, tu rigoles ou quoi? Cet enfant ne passera pas l'hiver, il est trop faible, trop petit. Il est né beaucoup de trop tôt. Il n'est pas comme notre Rustik, grand, fier et fort. Un vrai Viking. Je ne comprends pas pourquoi tu t'attaches à ce faiblard. Il n'a aucun avenir, et surtout en temps qu'héritier.
- MASTOK ! Comment oses-tu parler de mon fils de cette manière? Qui plus est sous mon toit, de quel droit te permets-tu d'affirmer ça?
- C'est vite réfléchi, aucun enfant né en avance en plein hiver n'a survécu. Abandonne le, fin de l'histoire. Moi, si j'étais Chef, j'aurais honte d'avoir un tel fils.
- C'est pour ce genre de raisonnement et ton manque d'humanité que Père t'a retiré ton droit d'ainesse. Et dans le cas où tu le pensais, ton fils n'aura aucune possibilité de prétendre légalement au titre d'héritier.
- Si tu meurs sans descendance, les Anciens devront désigner un nouveau Chef, et beaucoup aiment Rustik.
- Sauf que tu oublies un détail, cervelle de Yack. Dans le cas où le Chef meurt sans descendance et qu'il est marié, sa femme a 3 mois pour désigner un successeur. Et en aucun cas, je sais que Valka ne désignera pas ton fils. Maintenant, sortez de ma maison.
- Tu n'as pas le droit Stoïck, tu….
- DEHORS !
La famille Jorgenson s'exécuta par crainte des représailles. Gelde passa à côté de son amie de longue et lui chuchote un « désolé » avant de partir. Mastok, quant à lui, adressa un regard de défi lorsqu'il passa à côté de Stoïck. Stoïck claqua la porte derrière et s'assied dans son fauteuil.
- Comment…. Comment a-t-il osé dire ça? Je ne pensais pas capable de dire ça.
- Je te l'avais dit Stoïck, il est capable de tout pour mettre son fils sur le trône.
- Tu as raison, je verrais demain avec Octaf Ingermann pour retirer tout droit légal d'accès au titre de Chef pour la famille Jorgenson. Du moins, si c'est autorisé.
- Heureusement que Gelde n'est pas comme son mari. Elle est moins impulsive, elle a beaucoup aimé Harold. Pas vrai bébé?
Valka s'aperçoit qu'Harold dormait paisiblement dans ses bras. Valka le déposa dans son berceau, et alla se coucher. Stoïck resta perdu dans ses pensées pendant quelques instants et rejoignit sa femme. Il éteignit la flamme de la bougie et ferma les yeux. Montre leur mon Fils, montre à ses imbéciles qu'ils ont tort et que tu seras le meilleur Chef que Beurk ait connu, pensa Stoïck juste avant de sombrer dans le sommeil.
