Bonjour a tous, désolé pour cette absence mais j'ai été occupé ces 15 derniers jours. Je tenais à vous dire : Merci a tous. La barre des 1000 vues a été franchie, et ça me fait plaisir. J'espère que la suite vous plaira et que vous serez de plus en plus nombreux à la lire.
Chapitre 7
- Mais pourquoi je ne peux pas être avec Maman? se plaignit Harold.
- Parce qu'il ne faut pas que tu embête ta Mère. Tu vas bientôt avoir un petit frère ou une petite sœur, il faut donc qu'elle soit au calme.
- Qu'est-ce que je vais faire alors?
- Pourquoi n'irais-tu pas voir Gueulfor? Je suis sûr qu'il doit avoir des histoires à te raconter.
- Mmmm, peut-être.
Le petit Harold quitte donc la hutte familiale et se dirige donc vers la forge, un bâtiment qu'il commence à connaître puisqu'il essaye d'y passer un maximum de temps. La faute à un certain Rustik qui terrorise les autres enfants en leur interdisant de fréquenter Harold sous peine de se faire sérieusement « corrigé ». Seul Varek déroge à cette règle car étant un peu plus grand et plus imposant que Rustik, il ne l'effraye pas. Et surtout, il n'hésite pas à lui rappeler la situation de sa famille et que par-dessus tout, un deuxième héritier peut-être sur le trône et pas lui. Ce qui a pour effet de faire enrager encore plus Rustik.
- Salut Gueulfor, comment vas-tu ?
- Oh, salut Gamin, lui répond Gueulfor. Si tu es là et que tu t'annonces, c'est que Stoïck t'a envoyé ici. Je me trompe?
- Non, tu as parfaitement raison. Il ne veut pas que je sois avec Maman, et je ne sais pas pourquoi.
- Tu comprendras quand tu seras à sa place plus tard. C'est un moment d'angoisse, et surtout un moment d'impuissance. Un comble pour lui le connaissant, lui qui est tout le temps en action et qui sait quoi faire. Ça a été encore pire le jour où tu es né : il a tourné en rond pendant des heures et ça été difficile de le calmer. Enfin, trêve de bavardage; que veux-tu faire?
- J'aurais aimé savoir comment tu fais toute ses armes et ses boucliers, je souhaiterais me fabriquer mes propres armes et protections.
- Ouh, pas tout de suite Gamin. C'est encore trop tôt pour toi, tu te ferais mal en manipulant les outils. Mais je te promets de t'apprendre à réaliser ces objets que tu désires.
- Alors, explique-moi comment tu as perdu ta main gauche et ton pied alors.
- Ah, je peux te l'expliquer. Laisse-moi le temps de trouver des tabourets et de quoi grignoter.
Gueulfor part dans l'arrière-boutique et se met à fouiller tout le bazar, il en ressort avec deux tabourets et de la viande de yack séchée.
- Voilà de quoi nous asseoir, et un petit accompagnement : de la viande de yack qui est fumée et séchée. C'est la vieille Gothi qui fait ça, je ne sais pas comment elle le fait; mais en tout cas c'est délicieux. Sers toi Harold, mais n'en abuse pas.
Harold se sert et mâchouille le morceau de viande.
- Alors, commence Gueulfor, ça remonte à l'époque où j'étais un jeune guerrier. Tes parents ne se fréquentaient pas. Stoïck venait d'être nommé Chef à la place du Chef. On aurait dit un yack nouveau-né qui ne tenait pas sur ces pattes, et les raids de dragons sont devenus plus destructeurs. Il fallait donc avant tout protéger les bâtiments, en particulier l'entrepôt. Les récoltes ont été bonnes, et l'hiver est arrivé plus tôt que prévu. Ce n'est pas pour rien qu'il fait froid 9 mois de l'année, et qu'il grêle le reste du temps. Et ce que redoutait Stoïck est arrivé : les dragons ont attaqué pendant une nuit. Comme convenu, je suis allé à l'entrepôt avec 4-5 autres guerriers et nous les avons attendus. Nous voyons comment les Beurkiens défendaient le village et les troupeaux, mais pour une raison quelconque, des bâtiments ont commencé à être détruits. Je savais qu'il y avait du monde à l'intérieur de l'un d'eux, j'ai donc décidé de foncer dans le tas pour secourir ces personnes. Je suis rentré à l'intérieur et j'ai commencé à les faire sortir ; il restait encore un enfant quand tout à coup, un cauchemar monstrueux est passé à travers la charpente. Je me retrouvais donc à défendre un enfant dans un bâtiment en flammes, c'était un face-à-face mortel dont l'issue ne faisait aucun doute : le vainqueur survivra, et le perdant mourra. Je ne pouvais pas me déplacer sinon je laissais à découvert l'enfant : j'ai donc campé sur mes positions. Le cauchemar monstrueux essayait de me déstabiliser en claquant ses mâchoires près de moi ; mais ça ne marchait pas, je tenais ferme. Alors, sans crier gare, le dragon a chargé mais la structure n'a pas tenu le coup. ça commençait à s'effondrer et j'ai donc dit au gamin de partir par la porte pendant qu'il en était encore temps. Le gamin étant parti, j'ai pu porter tous les coups que je souhaitais faire : le combat était ardu, j'avais beau porter des coups de marteau sur son museau, le cauchemar monstrueux était encore debout et tenait bon. Mais au final, il finit par m'attraper la main et la tenait fermement. Quand un énorme morceau de charpente s'abattit sur sa mâchoire, la force était telle qu'il me sectionna la main. Le cauchemar monstrueux réussit à s'envoler, et moi à quitter ce qui restait de la maison. Mais l'attaque a fait des morts de notre côté et j'ai pu me satisfaire d'avoir sauvé des vies, mais si le prix à payer fût ma main gauche. Mais je ne regrette absolument rien.
- Et pour ton pied droit? demande Harold.
- Alors mon pied, c'est au cours d'une expédition pour trouver le Nid que je l'ai perdu. Stoïck a décidé de lancer une expédition pour le trouver, et donc nous nous sommes lancés vers la porte de Helfheim. Un brouillard épais entoure ce repaire, et il faut slalomer parmi les rochers pour ne pas s'échouer. Nous naviguons depuis des heures dans cette nappe de brouillard quand nous avons senti que notre bateau fût secoué. Nous avons pensé que nous avons heurté un rocher, mais après une inspection, le bateau était intact. Puis, une deuxième secousse est arrivée, puis une troisième. On a compris que c'était des dragons que nous heurtaient violemment, on touchait au but. Nous nous armions de patience, prêt à recevoir l'ennemi quand des ébouillants tueurs sont sortis de nulle part et ont commencé à attaquer les navires. Nous ne nous attendions pas à ça, on pensait qu'ils se réfugiaient derrière le brouillard, mais nous nous trompions lourdement. Nous nous sommes défendus aussi longtemps que l'on pouvait mais les ébouillants tueurs nous crachaient de l'eau chaude. Le pont de notre embarcation est devenu aussi glissant que du savon, du coup nous avions du mal à rester debout. Nous nous accrochions à tout et n'importe quoi : une corde, un tonneau et ou encore la balustrade du navire. Je m'y accrochais aussi fortement que ma main le pouvait quand un jeune ébouillant tueur m'a attrapé la jambe. Il voulait m'entraîner vers le fond, mais il ne pouvait pas le faire: d'autres guerriers se sont précipités pour m'aider mais impossible de me remonter à bord. Ce dragon me tenait ferme et il n'avait pas envie de me lâcher ; mais le pire restait à venir : on fonçait sur un rocher et impossible de manœuvrer. Si le dragon ne me lâchait pas, ou si les autres continuaient à me retenir, nous risquions de chavirer. Je les aie supplié de me lâcher pour sauver l'embarcation, mais ils n'ont rien voulu savoir. Ils m'ont maintenu, et comme si les dieux avaient eu pitié de mon sort, j'ai senti une énorme douleur au niveau de mon pied droit et on m'a hissé à bord du navire. J'ai vu qu'il me manquait mon pied droit, et puis plus rien : je me suis évanoui. A mon réveil, j'étais dans la chambre de Gothi. J'ai voulu voir mon pied, mais je n'avais pas la force de le faire. Ton père m'a souvent rendu visite pour voir comment j'allais, il craignait que je perde la tête. Mais je suis resté fort, et un jour j'ai trouvé la force de me confronter à la dure réalité : j'ai vu ma jambe de bois et j'ai accepté ce fait. Les jours suivants furent difficiles mais j'ai surmonté cet obstacle et j'ai repris mon activité normale. J'ai surtout démontré à Beurk que j'ai deux membres en moins, mais je suis tout aussi redoutable qu'un guerrier normalement constitué. Et Stoïck me fait entièrement confiance, il m'a chargé de la formation des jeunes dans l'arène des dragons.
- Et tu es aussi bon que tu le dit?
- Oh que oui Harold. Ne sous-estime pas une personne. Elle a peut-être un désavantage apparent, que ce soit sa taille, sa force, ou son handicap, elle sera un adversaire redoutable. Elle se sera entraînée contre des guerriers normaux et aura développer des stratégies pour le mettre en échec, alors que son adversaire sera déconcerté devant cet adversaire inhabituel. Considère toujours ton adversaire aussi fort que toi, si ce n'est plus.
- D'accord Gueulfor, répond Harold. Merci pour ton histoire, je n'oublierais pas tes conseils.
- J'espère bien. Mais comment ça se fait que tu ne traînes pas avec les autres jeunes?
- C'est à cause de Rustik. Il terrorise les autres jeunes, il n'y a que Varek qui accepte de me fréquenter car il peut lui tenir tête.
- Ne t'en fait pas, ça va s'arranger. Allez, file rejoindre tes parents. Je vais reprendre mes commandes et terminer ce que j'ai à faire.
- Au revoir Gueulfor. Merci pour tout.
- Pas de quoi Gamin. Allez ouste, j'ai du travail.
Harold quitte donc la forge et remonte le village, il s'assure d'esquiver Rustik et sa bande qui ne manque pas une occasion de le maltraiter pour démontrer à tout le monde l'inutilité de l'héritier actuel. Après ce petit détour, Harold arrive devant sa maison où il voit son père très inquiet.
- Tu vas bien Papa?
- Non Harold, pas du tout. Le travail de ta mère a commencé et Gothi m'a chassé de la maison, Old Wrinkly approuve en plus. Donc je ne peux rien faire et ça me rend furieux.
Harold attend quelques minutes et voyant que son père ne se calme pas, il courut à la forge chercher Gueulfor. Il lui explique rapidement la situation et devant son insistance, Gueulfor finit par céder. Il accompagne Harold et lorsqu'il voit l'état de Stoïck, il essaye de le calmer. Le manège dura un moment jusqu'à ce que la porte s'ouvre ; Stoïck n'attend pas un moment de plus et fonce rejoindre sa femme. Old Wrinkly s'avance jusqu'à Harold et Gueulfor, puis déclare, la mine sombre:
- Harold, tu viendras avec moi après. Tu passeras quelques jours avec moi pour ne pas déranger tes parents.
- Pourquoi, que se passe-t-il? demande Gueulfor.
- Valka a fait une fausse couche, le bébé n'a pas survécu. Ça a mis Valka dans tous ses états, d'autant plus que c'était une petite fille. Stoïck va être abattu, il va avoir besoin de toi Gueulfor.
Gueulfor, en entendant ses paroles, part auprès de ses amis. Harold, qui comprit la gravité de la situation après qu'Old Wrinkly le lui ait réexpliqué, voulut être auprès de ses parents mais Old Wrinkly l'en empêche. Lui qui se faisait une joie d'être bientôt grand frère, la tristesse l'accable. Old Wrinkly le ramène à la maison et ainsi laissé la famille faire son deuil. D'autant plus que Gothi avait annoncé une autre mauvaise nouvelle : à la suite de cette fausse couche, Gothi en a déduit que la pauvre Valka ne peut pas porter un enfant jusqu'à son terme. Son corps le refusera systématiquement, et donc le bébé doit être né prématurément s'il veut survivre. Mais dans ce cas-là, ce n'est pas sûr qu'il survive également. Old Wrinkly se mit à remercier les Dieux qu'Harold ait survécu à cette épreuve. Il se pourrait qu'il soit enfant unique de la famille Haddock.
Le lendemain soir, un petit comité était rassemblé près de la plage : Stoïck, Gueulfor, Gothi, Old Wrinkly, Harold et Valka qui tenait dans ses bras la dépouille du nourrisson. Comme le veut la tradition, un rite funéraire a lieu pour ce défunt. Gueulfor a créé un petit bateau, avec un lit de paille pour attisé le feu. Il le donne à Stoïck qui le met au bord de l'eau. Il prit le corps du nourrisson et le dépose dans son cortège funèbre, deux pièces d'argent sont déposées dans l'embarcation. Quelques mots sont dictés par Old Wrinkly, et Gothi allume le feu. Elle pousse l'embarcation, et tout le monde assiste au voyage dans le Walhalla du mort. Tout le monde reste jusqu'à la consumation totale de l'embarcation, après cela le groupe se disperse. L'atmosphère est remplie de tristesse, et Valka est inconsolable de la perte de sa fille et se demande pourquoi cela arrive à elle. Stoïck reste à ses côtés, et regarde Harold qui marche devant lui. Il jure, par tous les Dieux, qu'il fera tout son possible pour protéger Harold.
