Bonsoir à tous, et Joyeux Noël (ou plutôt Joyeux Snoggletog). J'espère que vous avez eu les cadeaux que vous avez souhaité. Aujourd'hui, l'apparition tant espérée d'Astrid pour fêter les 300 ans d'amitié entre Beurk et Stritz. Ce chapitre va vous intéresser, j'en suis sur. Bonne semaine à vous.


Chapitre 8

- Harold, viens près de moi. J'ai une tâche importante à te confier.

- Par Thor, si c'est encore pour surveiller les jumeaux Thorston, oublie-moi. Sans l'aide de Sven le Silencieux, j'aurai été accusé d'avoir libéré les yacks de leur enclos. Ils ne pensent qu'aux farces et explosions. Sans compter que Rustik les encourage dans leur action.

- Laisse ton cousin en dehors de tout ça, il n'y est pour rien.

- Je n'en suis pas si sûr, dois-je te montrer les hématomes causés par ces coups et ceux des jumeaux. Si Varek n'était pas là, je ne sais pas ce que je serai devenu.

- Ce n'est pas la discussion du moment. Dans une semaine, la famille Hofferson arrive à Beurk pour fêter les 300 ans de l'alliance entre nos deux îles. Le chef Olaf viendra avec son jeune fils Ragnar et sa fille Astrid. Je voudrais que tu leur fasses un tour de l'île pendant que je discuterai avec son père.

- Je ne pense pas que ça les intéressera. L'un comme l'autre, ils ne pensent qu'à se battre sans réfléchir aux conséquences. Te souviens-tu des évènements de Lytz?

- Euh oui, tu as raison. Mais connaissant Olaf, il a dû recadrer ses enfants. Enfin bref, Harold. Tu as déjà 6 ans, et je voudrais que tu réalises les actions du protocole dû à ton statut d'héritier. Tu as commencé à le faire à Lytz, et je voudrais que tu continues. Sache une chose, on ne né pas Chef : on le devient. Tes actions commencées à Lytz ont fait très bonne impression, je voudrais que tu fasses de même sur Beurk.

- D'accord Papa, je tâcherai de faire attention.

- Et essaye de trouver un petit cadeau pour nos invités, ça leur fera plaisir.

- J'ai déjà une petite idée, s'il le faut je demanderai un coup de main.

- Très bien Harold. Et maintenant, tu as ton après-midi de libre.

La semaine passa beaucoup trop rapidement pour Stoïck. Il avait toujours l'impression qu'il manquait quelque chose : pas assez de viande, ou alors c'est l'hydromel. Ou bien ce sont les tracas habituels qui viennent se mêler aux préparatifs. Tant est si bien que le jour attendu est enfin arrivé, ce qui ne veux pas dire que la pression est retombée. Les Beurkiens attendaient leurs invités sur le port, tous ont sortis leurs plus beaux effets. Stoïck a sorti son manteau d'ours offert par la famille Hofferson à la famille Haddock il y a des décennies. Son casque a été rafistolé et nettoyé pour qu'il brille de mille feux. Harold est habillé plus humblement : une chemise verte avec gilet taillé dans une peau de Loup. Harold a réussi à acquérir cette peau auprès de Johann le Négociant et après de discussions assez difficiles, il a réussi à l'échanger contre des plats cuisinés que Johann raffole. Il a ensuite réussi convaincre sa tante Gelde Jorgenson de lui fabriqué un gilet avec cette peau sans que le restant de la famille soit au courant.

- DRAKKARS STRITZIENS EN VUE, hurle une sentinelle.

2 drakkars Stritziens apparaissent à l'horizon, avec une bannière spécialement conçue pour l'occasion : un drakkar est dessiné au centre de la voile, entouré de trois boucliers. A côté de chaque bouclier se trouve une épée. Ces symboles veulent rappeler l'alliance militaire et commerciale entre les deux tribus. Les drakkars avancèrent rapidement et finissent par accoster. Un Viking blond aux yeux bruns, aussi imposant et aussi grand que Stoïck descendit du bateau. Il portait un casque Viking classique, laissant apparaître quelques touffes de cheveux blancs. Sa barbe très courte suggère qu'il s'est taillé spécialement pour l'occasion.

- Stoïck, mon ami, comment vas-tu? demanda Olaf en donnant l'accolade à Stoïck.

- Très bien et toi? Tu as fait bon voyage? Deux semaines en mer, c'est très long.

- Je me porte comme un charme, si seulement c'est possible de raccourcir le temps du voyage. Cela ne me déplairait pas. Oh, bonjour Harold. Comment vas-tu?

- Très bien, merci. Je vous souhaite la bienvenue à Beurk, Chef Hofferson.

- Je t'en prie, appelle moi Olaf. Et merci pour l'accueil. Tu connais déjà Angus, mon fils.

Angus descendit du navire, c'est un garçon qui fait une tête et demi de plus qu'Harold. Il a des cheveux bruns, les yeux bruns, porte une chemise noire avec une cape de bélier. Contrairement à son père, il ne porte pas de casque. Sa carrure rappelle celle de Varek, Harold se rappelle de ne pas le mettre en colère sinon il est mort. Pourtant, il n'est pas mal à l'aise en sa présence.

- Bienvenue à Beurk, Angus Hofferson. Puissent les Dieux t'apporter Force et Honneur, déclara Harold en lui tendant la main.

- Merci à toi, Harold Horrib' Haddock Troisième du nom. Que les Dieux te donnent Gloire et Sagesse.

- Arrêtez avec ce protocole, sinon on y est encore demain. Harold, voici ma fille Astrid.

Ce n'est qu'une fois qu'Angus s'écarte du champ de vision d'Harold qu'il aperçoit Astrid pour la première fois. Elle est légèrement plus grande que lui, mais la prestance qu'elle dégage est impressionnante. Cette jeune fille a les cheveux blond attachés derrière elle, le bleu de ces yeux rappelle la couleur de l'océan. Elle porte également une robe bleue conçue pour l'occasion ainsi qu'un manteau taillé dans la peau d'un dragon. Comme son père, elle porte un casque avec deux cornes dessus.

- Bienvenue à toi, Astrid Hofferson. Que Freya te protège et te guide dans tes choix.

- Merci Harold Horrib' Haddock Troisième du nom, que ton existence soit aussi prospère que tes ancêtres de Beurk.

- Vivement le premier Viking qui brise certaines traditions, déclare Olaf. Ce protocole est très long.

- Tu l'as dit, Olaf. Harold, peux-tu faire visiter Beurk à nos invités pendant qu'Olaf et moi discutions.

- Très bien Papa.

Et c'est ainsi que presque tous les vikings se dirigèrent vers le Grand Hall, ne laissant plus que les jeunes sur la berge.

- Votre père est-il du genre à boire facilement? demande Harold.

- Oh que oui, répondit Angus. Il ne perd pas une seule occasion.

- Mon père est comme le vôtre, je parie ce que vous voulez qu'au bout de deux heures, nous aurons les esprits les plus clairs de l'île.

- C'est bien vrai, ricane Astrid.

- Avant de commencer la visite, je veux vous offrir ceci. Ce n'est pas de la grande qualité, mais je voulais les fabriquer moi-même.

Harold leur tendit à chacun un couteau, il les a construit pendant la semaine précédant leur arrivée. Les lames n'étaient pas tout à fait régulières, prouvant que c'est un novice qui les a fabriqués. Cependant, la légèreté et leur forme suggère que leur utilisation est à titre décoratif, et non fonctionnel.

- Pourquoi les as-tu fabriquées? demande Angus.

- Comme c'est une occasion spéciale, je voulais offrir un cadeau spécial aussi. Désolé de ne pas faire mieux, je débute dans la forge.

- Pourquoi es-tu apprenti forgeron alors que tu es l'héritier?

- Parce que son métier m'intriguait. Et puis, forger des armes est aussi la meilleure des manières de s'entraîner puisqu'on utilise les armes avant de les donner. On voit ainsi les qualités mises en évidence par celles-ci, mais aussi ses faiblesses.

- Je n'avais pas vu ce métier dans ce sens-là. Est-ce si instructif que ça?

- Tout à fait Angus. Enfin selon moi, cela dépend aussi de la personne. Et puis ça permet aussi de se débrouiller soi-même.

- Comment ça? demande Astrid.

- J'y apprends également à y entretenir les armes, mais également à fabriquer des outils, et autres équipements divers.

- C'est une sorte de passion?

- Tout à fait.

- Mieux vaut ça que de collectionner les cadavres d'animaux, pas vrai frangin?

- Je ne vois pas de quoi tu parles, Astrid.

- Et si je vous faisais la visite de Beurk? intervient Harold.

- Oui, avec plaisir! déclare Angus mal à l'aise.

Le groupe de jeune remonte les installations portuaires pour finalement arriver au centre de Beurk.

- Nous voici sur la place centrale de Beurk : c'est ici que tout le village se rassemble pour la fin de chaque festivier, ou encore pour fêter des anniversaires importants. Sur votre droite, tout en haut de l'arbre, c'est la maison de notre guérisseur. Elle ne parle pas, elle ne cause pas mais elle a un sacré coup de bâton. Pour dialoguer, elle écrit dans du sable qu'elle a toujours sur elle. Seuls ma Mère et Gueulfor la comprenne.

- Pas très pratique si les deux personnes ne sont pas disponibles.

- En effet Angus. De l'autre côté du village, la maison la plus haute est celle de mon Père. Elle a été construite par Harold Horrib' Haddock Premier du nom pour pouvoir superviser la construction de Beurk. Depuis, l'implantation de la maison est restée la même. Le bâtiment à côté de la catapulte est la Forge, dont j'en suis l'apprenti. Gueulfor, le forgeron, m'enseigne les techniques et me laisse construire certaines choses ; tout en me supervisant. Il a dû adapter les outils aussi, je ne peux pas utiliser les siens. Au pied de la montagne, c'est le Grand Hall : là-bas sont prises les grandes décisions, les Conseils de la tribu, la signature de Traité, ou encore les banquets. Nos Pères s'y trouvent sans doute.

- Et c'est là-bas qu'ils vont s'enivrer ?

- Je le pense, Angus. Suivez-moi, je vais vous montrer l'arène où l'on combat les dragons. C'est également à cet endroit où l'on apprend à connaître les techniques de combats contre les dragons.

- Et qu'y a-t-il comme dragons? demande Astrid.

- On a des Terreurs Terribles, des Gronckes, un Cauchemar Monstrueux et un Coupeur de Pluie. Voilà le dôme.

Les jeunes arrivent à côté de chaînes reliées entre elles. En y regardant de plus près, elles forment une sorte de toit. En contrebas, un terrain a été aménagé : on y voit des cibles, des armes, et des coffres. Mais surtout, 4 portes sont visibles dans un coin de l'arène. Les dragons ne peuvent pas être distingués mais les jeunes visiteurs peuvent imaginer la ferveur du public lorsqu'un combat a lieu.

- Pourquoi perdez-vous votre temps avec cet avorton? interroge une voix derrière eux.

Les jeunes se retournent dans la direction de la voix. Il s'agit de Rustik entouré des deux jumeaux Thorston.

- Et vous êtes? demande Astrid.

- Rustik Jorgenson, neveu du Chef Stoïck et futur héritier de Beurk. Enfin, quand cette erreur de la nature sera mort.

- Ouais, intervient une jeune fille avec deux tresses blonde. Son crime est d'être né en avance et de ne pas avoir été abandonné sur un bateau comme le veut la tradition.

- Tu as raison frangine. On est donc là pour lui rappeler pourquoi son existence n'a pas lieu d'être. Sa place au royaume d'Hel.

écœuré par ces moqueries, Ragnar vient se planter devant ce groupe de d'insubordonnés.

- Ecoutez-moi bien vous trois, et surtout toi Rustok, Rusmik, ou bien Rusman. Enfin, écoute sale gamin. Jusqu'à preuve du contraire, c'est le fils du Chef qui est l'héritier et non un gamin trop orgueilleux. L'Histoire a montré que les hommes trop orgueilleux ont été des désastres historiques. Mais comme tu ne jures que par la force, laisse-moi te montrer un avant-goût de ceci.

- Non Angus, hurle Harold. Si tu le frappes, tu vas créer un incident diplomatique, comme à Lytz. Ton Père ne va pas apprécier.

- Je suis un héritier d'une autre tribu, ma parole vaudra plus que la sienne.

- Pas si je dis que ce que tu avances est faux, déclare Harold. Je refuse de mentir pour un acte qui n'a aucun prétexte.

- Ahhhh, on se dégonfle, gros lourdeau?

- Par contre, si tu le frappes sous prétexte qu'il t'a insulté, je plaiderais pour toi. Sans compter que ta sœur est également présente, donc si tu demandes justice immédiate, rien ne t'en empêche.

Rustik, entendant les dires d'Harold, devient tout blanc et perd son rire. Il décampe immédiatement, suivi de près des Jumeaux.

- Merci Angus, tu as remis mon cousin à sa place. J'en rêvais depuis longtemps.

- Pourquoi te haït-il à ce point? demande Astrid.

- Un problème familial, c'est tout ce que je peux dire.

- Si ça concerne la famille, on ne veut pas savoir. Mais tu devrais apprendre à te défendre.

- Ils sont toujours minimum trois à m'attaquer, jamais ils ne seront seuls.

- En plus d'être orgueilleux, ils sont lâches. Pardonne-moi pour cette insulte.

- C'est malheureusement la triste vérité. Venez, on part au Grand Hall.

Les jeunes remontent donc le village, quand une question turlupine les pensées d'Harold.

- Au fait, Astrid. De quel dragon provient la peau de ton manteau?

- Elle provient d'un Grogne Boîteur. Ma Mère a réussi à la négocier chez Johann le Négociant et a pu me tailler ce manteau.

- ça a dû être difficile pour elle, non?

- Oh que oui, je n'ai jamais entendu ma mère dire autant de jurons. La pauvre s'en est écorché les doigts jusqu'au sang.

- La pauvre, je la plains. En tout cas, j'espère que la visite de Beurk vous a plu. Il commence à faire nuit, je propose donc que l'on aille vers le Grand Hall. Mais je pense que l'on risque de trouver des cadavres de Vikings partout sur le sol.

- Je propose qu'on compte les cadavres, la tribu gagnante est celle qui a le plus de guerrier encore debout ! suggère Angus.

- Sauf que ce n'est pas équilibré, réplique Harold. Beurk ayant plus de guerrier dans la salle, il y a de fortes chances qu'il y ait plus de Beurkiens que de Stritziens.

- Je prends le risque malgré tout.

Et c'est dans la bonne humeur que le groupe atteint le Grand Hall. Ils furent étonnés de voir qu'aucun guerrier n'était debout, tous ont succombé au syndrome de l'ivresse.

- Pari perdu pour vous deux, les garçons.

- Il faut croire que l'on a sous-estimé l'évènement présent. Bon tant pis, je vous conduis chez moi.

- Ne te sens pas obliger de nous inviter Harold. Nous pouvons nous en sortir, déclare Astrid.

- Je vous invite chez moi parce que j'en aie envie. J'ai passé une bonne journée en votre compagnie et je souhaiterai prolonger ce plaisir pendant une partie de la soirée.

- Tu risques de te faire enquiquiner après notre départ. On jurerait que tu tentes une approche de drague sur ma sœur.

- QUOI? hurla Astrid. Qu'est-ce qui te ferai croire ça Angus? Je jure sur Frigg (déesse de l'amour) que je plante ma hache dans le crâne du premier prétendant venu.

- Quand à moi, je tiens trop à ma tête pour me lancer dans pareil aventure. Je botte en touche. Nous voilà arrivé.

Harold ouvre la porte de la maison et constate que sa mère n'était pas encore couchée.

- Harold? Que fais-tu ici avec les enfants Hofferson? Pourquoi n'es-tu pas au Grand Hall?

- Tout le monde est endormi sur le sol à cause de l'hydromel, alors j'ai amené Angus et Astrid dans la maison.

- Oh, je vois. Gothi se fera une joie de calmer le mal de crâne de ses malheureux. Je vais vous chercher de quoi boire.

- Qu'entend-t-elle par « calmer le mal de crâne » ? demande Angus dès que Valka ai quitté la pièce.

- Elle veut dire que Gothi va taper sur leurs têtes à coup de bâtons.

- ça ne va pas arranger les choses.

- Non, mais nous aurons la paix pendant au moins deux jours.

- C'est pas faux, réplique Astrid.

Valka revient avec trois gobelets et une cruche d'eau. La soirée se passe tranquillement pour les jeunes qui discutent de tous les sujets qu'ils peuvent aborder. La nuit étant fort avancée qu'Harold raccompagne ses hôtes jusqu'à la maison des invités.

Le pressentiment d'Angus était fondé, tout le village fut au courant qu'Harold a invité les jeunes Hofferson sous le toit familial. Et beaucoup ont vu un signe d'une tentative de séduction entre l'héritier Beurkien et l'héritière Stritzienne. Si Olaf et Stoïck rigolent de cette situation, ce n'est pas de l'avis de Valka. Elle n'hésite pas à faire taire, à coups de poing, tous ceux qui osent de parler de mariage entre son fils et Astrid.

La semaine de célébration touche à sa fin et les drakkars Stritziens sur le départ.

- Au revoir Angus, au revoir Astrid. ça m'a fait plaisir de vous revoir, j'ai passé une très bonne semaine en votre compagnie. J'espère vous revoir bientôt.

- Moi de même, déclare Astrid. Cette semaine passée avec toi était très sympa, j'espère pouvoir te faire visiter Stritz à mon tour.

- Quand à moi, je ne sais pas pourquoi, mais je pense que l'on se reverra bientôt. Mais pas dans les conditions que l'on souhaite.

- Espérons que tu te trompes.

- Je l'espère aussi. Il est temps de partir. A bientôt.

Et c'est pendant ce bel après-midi que les drakkars Stritziens mirent le cap vers leur île. Harold les regarde partir jusqu'à ce qu'il ne puisse plus les distinguer en espérant pouvoir de découvrir Stritz et ses merveilles.