Bonjour à vous tous. Tout d'abord, je tenais à m'excuser pour la longue absence. J'ai été pris par mon travail et surtout une perte d'envie d'écrire et d'inspiration. J'ai réussi à me remotiver ces quatre dernières semaines pour me relancer dans la fic. Ne vous inquiétez pas, à l'heure actuelle, je viens de finir d'écrire le chapitre 40. Donc je vais pouvoir publier de manière régulière pendant un moment.
Encore une fois, désolé et bonne lecture.
Chapitre 19
- Allez, enchaine encore. Tiens ta garde correctement, et tourne autour du mannequin et ne le quitte pas des yeux. Quand je te dirais d'attaquer, frappe-le de manière à viser les parties sensibles. Ne lui laisse pas de répit. Et fait attention de ne pas croiser tes pieds quand tu te déplaces.
Harold s'exécute et tourne autour de son objectif tel un prédateur analysant sa proie. Pendant un moment qui paraît une éternité, Inghen lance le signal. Harold bondit en avant, brandit sa lame gauche comme paré un coup et enchaîne avec sa lame droite. Il recule d'un pas et attaque le mannequin en continuant de mettre la pression en visant des points précis : les bras, les côtes, les jambes, le torse. Inghen observe attentivement et arrête l'exercice.
- C'est pas mal pour un début. On fait une pause et boit un coup.
Harold pousse un soupir de ralentissement, et pars prendre une gourde. Il boit plusieurs gorges avant de bien refermer le bouchon.
- On va débriefer ton exercice : quelles sont les différentes étapes du déroulement ?
- Il ya eu en première la séquence d'observation, cela permet d'analyser l'adversaire sur son physique et ses armes de prédilection. Ça donne le temps de regarder son armure et ses mouvements lorsque l'on fait des cercles.
- Exact. Mais ne te repose pas que là-dessus : ce tour d'observation ne se passe qu'essentiellement entre des adversaires qui utilisent le même style que je t'enseigne. Et puis, je ne peux pas faire rentrer en compte d'autres paramètres : le bruit, les voix ou bien si quelqu'un à qui tu tiens vraiment est pris en otage. Autre choisi ?
- Oui, le positionnement de mes pieds. Tu as insisté longuement sur ce détail mais je ne sais pas encore pourquoi.
- C'est très simple : durant cette phase, les appuis sont importants dans les cas offensifs et défensifs. Remet toi en garde et tourne autour de moi, tu ne bougeas plus quand je te le dirais. ….. Voilà, continuez. ARRÊT. Que ressens-tu avec les pieds croisés ?
- Pas beaucoup de stabilité.
- Très bien, observe moi et essaie de m'esquiver quand je te chargerais.
Harold reste en position et surveille très attentivement son mentor. Lorsqu'elle attaque, Harold ne peut se dégager avant l'impact.
- Ouch, ça fait mal.
- Tu as un petit aperçu de la différence de styles : la force contre la vitesse et l'agilité. Mais là n'est pas la question, as-tu la réponse ?
- Oh que oui. On perd des appuis importants lorsque les jambes sont croisées, alors que si je les rapproche seulement, je conserve juste de quoi l'esquiver et contre-attaquer.
- Exact. Cette partie se joue au mental, être fort c'est bien. Avoir les nerfs solides, c'est mieux. Dans le cas où ton adversaire charge, que faits-tu ?
- Je l'esquive et je lui assène des coups ?
- Vrai et faux. Dans ce cas de figure, ton adversaire est persuadé qu'il va t'écraser et donc va foncer dans le tas. Tu dois te contenter de l'esquiver, et d'asséner des coups dans les jambes.
- Pourquoi les jambes ?
- Elles supportent le poids phénoménal de ces brutes sans cervelles. En les bénissant, ton adversaire s'épuisera plus vite, perdra de la vitesse en cas de charge et sera genoux à terre assez rapidement. Dans le cas où tu ne peux pas les atteindre, réplique par petites vagues et désengage le combat. Il va te narguer, mais ne l'écoute pas : tu dois l'analyser, trouver ses faiblesses. D'où le fait de tourner en rond, il te suivra du regard et risque de perdre patience. Et tu prendras l'ascendant psychologique. Dès que tu auras trouvé ses faiblesses, attaque comme je t'ai appris et tu le baladeras jusqu'à la victoire. Tout en évitant ses grandes paluches et ses coups potentiellement mortels, mais ce n'est qu'un détail.
- Mais oui, bien sûr.
- Voilà pour cette base. Ensuite ?
- J'ai plusieurs possibilités mais ça dépendra de l'arme de mon adversaire. Je peux parer son coup avec ma main gauche, puis….
- Je t'arrête tout de suite : cette option est très risquée si ton adversaire a un bouclier. Tu pars son coup, c'est bien. Mais le deuxième coup sera porté pas son bouclier et tu seras propulsé vers l'arrière. Dans ce type de configuration, je te montrerais la parade et l'esquive en même temps. Dans le cas où ton adversaire utilise une arme qui nécessite ses deux mains, contre-le. Teste sa force mais ne t'engage pas dans cette voie seulement si tu peux faire jeu égal. Sinon, ta stratégie de combat tombera à l'eau.
- Mais dans une mêlée, ce genre de combat n'arrive pas fréquemment.
- Bien plus que tu ne le penses. C'est un combat de Chef : en tuant le chef ennemi, tu entraînes une perte de morale de ses troupes. C'est un facteur non négligeable. De plus, tu seras mieux armé au combat que tes adversaires.
- Comment ça ?
- Ta tête, mon jeune apprenti, ta tête. Elle est une arme redoutable.
- Pas comme celle de mon Père. Son Père lui a demandé de se frapper la tête sur un rocher, et devine ce qu'il a eu.
- La migraine ?
- Le rocher s'est fendu en deux, net et sans bavure.
- Euh ….. Je voulais dire, utiliser ta tête cérébralement, pas physiquement.
- Toujours une question de mental ?
- Bien plus que ça, les traités sont aussi importants : commerce, paix, alliance. Beaucoup de Vikings n'aime pas la paperasse car elle est jugée inintéressante. Mais tu peux les rompre facilement sans conséquences pour ta tribu auprès des autres Chefs. Tu as, et tu seras une arme redoutable Harold Haddock. Quand tu prendras conscience de tes potentiels, tu seras un chef respecté.
- Ragnarök sera arrivé alors.
- Ne dit pas ça. On reprend l'entraînement. Zoé.
Les jours se suivent et s'enchaînent rapidement pour Harold. Il ne savait pas dire depuis combien de temps il est arrivé : des jours, des semaines, des mois ? En même temps, Inghen ne le ménage pas : entre les séances de maniement des armes, les séances de renforcement physique comme la course à pied ou la natation, les séances de premiers soins, ainsi que celles d'orientation ; Harold ne voit pas le temps qui passe. Mais cet entraînement porte ses fruits puisqu'il n'hésite pas à partir en expédition dans la forêt sans s'y perdre et en sachant se défendre. Harold commence à comprendre le potentiel qu'il possède.
Un matin, il profite d'une bonne matinée de repos pour dessiner et penser à autre chose que l'entraînement. Il est tellement concentré qu'il n'entend pas Inghen et Frödo arrivé derrière lui.
- Il est beaucoup trop confiant, déclare Frödo à voix basse. Il va se faire surprendre facilement, il serait mort depuis longtemps s'il était sur mon île.
- Sauf que les dragons ont tué tous les autres disciples sur leurs îles respectives, mais pas Harold. Alors ….
- Pff, simple hasard.
Frödo avance silencieusement vers Harold, espérant le surprendre. Mais il va vite déchanter quand il sera rendu compte, mais trop tard, que sa jambe droite est tombée dans un trou soigneusement caché.
- Par ma barbe, qu'est-ce que c'est que ce truc ?
- Un piège contre les terriens, mais il est peu efficace contre les aériens.
- En clair, ça veut dire quoi ?
- Que ce piège est seulement efficace pour tous les êtres qui marchent, et peu efficace contre les dragons. Je parle bien à Frödo ?
- Tais-toi Inghen, j'ai été surpris.
- D'ailleurs, comment ça se fait que tu l'ai vu ?
- Le jour où je tomberais dans un de tes pièges, l'apprenti aura dépassé le maître. Et à moins de me surprendre, ce n'est pas prêt d'arriver.
- Euh, le but du piège est de surprendre l'adversaire. Et tu n'as pas répondu à la question.
- Tu as mal dosé les brindilles et les feuilles. J'ai pu voir que les feuilles ont commencé à changer de couleurs.
- Elles pourraient tomber d'un arbre.
- Tu ne m'auras pas à ce petit jeu. Le premier arbre est celui contre lequel tu étais adossé, donc aucune chance que ce soit ça.
- Il a de la répartie ce petit, déclare Frödo en ce dégageant du piège. Mais il te faudra augmenter ce caractère, beaucoup trop calme à mon goût.
- Alors, je ne changerai pas. Lorsque deux Vikings augmentent la voix sans se contrôler, cela n'a ni queue ni tête.
- Parce qu'être devant une personne qui reste calme, ce n'est pas énervant.
- Je ne sais pas, j'ai toujours côtoyé des personnes qui s'énervaient facilement. Et être accusé de tous les malheurs de mon île n'a pas arrangé les choses.
- Cela a joué contre toi, déclare Inghen. Tu aurais dû t'affirmer.
- Faux, cela n'aurai rien changé. Quand tout le monde pense que l'on est responsable des malheurs, rien ne fera changer d'avis.
- Bonjour l'ambiance chez toi.
-Bon, STOP. Désolé d'interrompre cette joute verbale entre Maître et Apprenti, mais je viens faire ma part du boulot. Donc Inghen, veux-tu aller, je te prie ?
- Très bien, ne le fait pas trop tourné en bourrique.
- Tu me connais depuis le temps.
- Je parle à Harold. Bonne journée.
Frödo attend de ne plus la voir avant de se tourner ensuite vers Harold.
- Mmmmmh. Curieux, étrange, mystérieux, surprenant, ahurissant.
- ça vous dérangerait de faire une phrase complète, déclarez Harold mal à l'aise. Ça fait flipper.
- Et sarcastique en plus, intéressant.
Cette analyse dure depuis plusieurs minutes, le silence qui suit est palpable.
- Tu me mets dans une situation sacrée, jeune Harold. Au vu de ta répartie et de ta diversification verbale, je ne sais pas où commencer.
- Comme on dit, si on ne sait pas par où commencer, il faudra bien commencer quelque part.
- Très bien, les représentations les plus anciennes se trouvent sur les tablettes de Mésopotamie qui montrent une personnification des aspects créateurs et nourriciers de la Nature sous la forme d'une déesse.
- Devant le manque de réaction d'Harold, Frödo enchaîne.
- ça fait toujours cet effet, j'adore ça. On reprend, l'écriture a été inventée il y a des milliers d'années en Mésopotamie, une terre très très loin à l'Est. Cette innovation s'est transmise assez rapidement à travers toutes les terres. Nos lointains ancêtres marchands l'ont ramené dans leurs villages natifs. On ignore encore comment cette écriture est devenue runique, cela étant qu'elle est la plus rédigée dans l'archipel barbare. Les marchands l'utilisent beaucoup pour leur compte ou leur inventaire. Les explorateurs s'y sont essayés pour cartographier les environs. Et enfin, les traités. Les premiers traités ont été commerciaux pour éviter tout type d'arnaques, qui étaient monnaie courante à l'époque. Ensuite les traités d'alliance, cet accord signé obligeait les signataires à se porter mutuellement défense. Malheur à celui qui ne respectait pas cet accord, sa tribu était méprisée par les autres. Viennent ensuite, les traités de paix et dans certains cas, les réparations de guerre. C'est un sujet long et fastidieux, j'y reviendrais. Et enfin, le contrat d'accord entre deux familles : le contrat de mariage. Ce dernier pourrait te concerner à l'heure actuelle.
- Pourquoi ?
- Il est courant qu'entre deux tribus alliées, les Chefs fiançaient leurs fils et filles pour renouveler leur accord d'alliance. Et sans le consentement des premiers concernés.
- Ils nous vendent comme des bêtes alors. C'est horrible.
- Bienvenue dans le monde merveilleux du mariage Viking.
