— Mademoiselle Granger, vos professeurs m'ont fait part de vos notes aux examens finaux.

Le cœur battant la chamade, Hermione s'avança vers le bureau de la professeure McGonagall. Celle-ci leva les yeux vers elle et posa un regard froid sur son poing. Hermione se rendit compte qu'elle y serrait sa baguette et, après un instant confus où elle se demanda pourquoi elle était venue armée à une rencontre avec sa directrice de maison, la glissa dans sa poche.

Quand Hermione s'arrêta devant le bureau, la professeure de métamorphose baissa à nouveau le regard vers un long parchemin qui y était posé, sur lequel s'étendait une grille remplie de traces d'encre. Elle descendit la liste de noms de son doigt fin, et s'arrêta sur celui de Granger, Hermione.

— Sorts et enchantements avec Flitwick, lut-elle. Désolant.

Hermione fronça les sourcils.

— Quoi ? Vous êtes certaine que –

— Potions avec Rogue.

La professeure avait haussé la voix.

— Piètre.

— Ce n'est pas possible ! s'exclama Hermione. Je sais qu'il ne m'apprécie pas, mais –

— Métamorphose, cria presque McGonagall. Avec moi. Troll.

La jeune fille ne répondit rien, estomaquée. Tous ces efforts. Toute cette étude. Elle avait tout raté. Qu'allait-elle dire à ses parents, à ses amis ?

— À cause de ces résultats affligeants, poursuivit McGonagall d'une voix impitoyable, vous ne pourrez poursuivre vos études à Poudlard. Vous ne pourrez plus vous dire sorcière.

— Non…, murmura Hermione.

— Vous êtes renvoyée, Mademoiselle Granger.

— NON ! Ce n'est pas vrai, ce n'est pas possible, vous devez me laisser une deuxième chance, je vous promets que je peux faire mieux !

Hermione pleurait maintenant à chaudes larmes, suppliait la professeure de métamorphose les mains jointes. Mais l'expression dure de cette dernière ne changeait pas du tout ; au contraire, ses lèvres étaient de plus en plus serrées. Un peu plus et elles disparaissaient complètement.

— Mon avis ne changera pas, Granger. Vous faites honte à la maison de Gryffondor. Maintenant, sortez de mon bureau, je vous prie.

Sans un mot de plus, la professeure se pencha au-dessus de son bureau et poussa rudement Hermione vers la porte. La jeune fille fit quelques pas chancelants vers l'arrière, ses yeux toujours pleins de larmes…

Et émergea en plein soleil, dans la cour de l'école.

— Hermione ? appela le professeur Lupin. Qu'est-ce qu'il y a ?

— C'est la professeure McGonagall, hoqueta-t-elle. Elle m'a dit que j'avais tout raté.

Le professeur de défense contre les forces du mal trotta vers elle, suivi de près de Harry et Ron, qui semblait réprimer un éclat de rire. Il passa un bras autour de ses épaules et l'attira vers l'ombre du château, laissant la malle ouverte derrière eux.

— C'était seulement un épouvantard, dit-il d'une voix calme. Minerva n'est pas ici. Tu n'as rien raté du tout.

— Quand j'étais dans la malle, c'était avec une araignée géante, ajouta Ron. Cela dit, j'aurais quand même préféré McGonagall…

Lupin sourit. Hermione renifla et s'essuya le nez sur sa manche, regardant d'abord la malle de l'épouvantard, puis ses amis.

— C'est vrai ? J'ai pas vraiment tout raté ? J'ai pas été renvoyée de Poudlard ?

Le professeur et les deux garçons se mirent à rire. Harry passa un bras autour d'elle et la serra contre sa poitrine.

— Tu es la sorcière la plus intelligente de notre année ! Si toi tu as tout raté, alors Ron et moi on n'a aucun espoir !

— Parle pour toi ! répliqua Ron avec un sourire en coin.

Hermione commença à sourire, mais bientôt son menton se remit à trembler et ses yeux se remplirent à nouveau de larmes.

— Bon, et maintenant, qu'est-ce qui se passe ? demanda Harry.

— J'ai pas bien réagi à l'épouvantard, expliqua-t-elle. J'ai pas lancé de Riddikulus, je l'ai laissé me faire peur. Alors j'ai au moins raté l'examen de défense contre les forces du mal.

Ron leva les yeux au ciel, mais Lupin sourit gentiment.

— Tu as fait une petite erreur, ce n'est pas la fin du monde ! la rassura-t-il. Crois-moi, tu es loin de l'avoir raté. Je te le promets.