Chapitre 30 - Vacances nivales
Au cours des semaines qui suivent, les cours de potions sont les seuls moments vraiment désagréables de la vie de Hector. En cours d'histoire, il lit des livres historiques que Marie a empruntés à la bibliothèque. Comme Fatima, Hermès, Calypso et Euryclée en font autant, ils peuvent ensuite commenter leurs lectures pendant les pauses. Les cours de langue ont bien avancé, et les élèves sont maintenant capables de se débrouiller en italien, même s'ils ont toujours du mal avec la prononciation et la grammaire.
En cours de sortilèges, ils ont étudié plusieurs petits sorts qui s'avèrent utiles au quotidien, comme le sort d'éclairage, le sort d'attache, le sort de lessive (que Hector connaissait déjà) ou le sort de reprisage de chaussettes.
Léto a été collée pour avoir fait trébucher M. Marseille en attachant sa semelle au sol pendant qu'il marchait dans la classe; pour avoir fait léviter des bouts de papier en forme d'oreilles d'âne derrière la tête de M. Flagellabo et pour avoir collé toutes les pages du manuel d'histoire de M. Retinebo l'empêchant ainsi de leur lire le cours. Dans ce dernier cas, les élèves ont mis un peu de temps à se rendre compte que le cours était interrompu vu que personne n'écoutait.
À l'approche des vacances de Nivôse, tous les élèves s'apprêtent à quitter l'école, sauf deux. Hector et Calypso vont rester à Sortnettes.
Marie : "Vous êtes sûrs? Je suis certaine qu'ils seraient ravis de vous recevoir. Depuis que mon père a été guéri grâce à la potion Périclès, mes parents ont très envie de vous rencontrer."
Hector : "Mais non, vous allez fêter Noël en famille, on ne va pas vous déranger pour cette occasion."
Fatima : "Venez chez moi, alors! On est musulmans, on ne fête pas Noël!"
Calypso : "Tu nous as dit que ta famille vit dans un HLM minuscule, on ne va pas squatter dans un appartement déjà trop petit pour vous! Non, on reste à Sortnettes, on aura toute l'école rien que pour nous deux, avec toute la place qu'on veux."
Et c'est ainsi que le samedi 17 décembre, Hector, Calypso et Tatouille se retrouvent quasiment seuls à l'école pour deux semaines.
Calypso : "Super! On va avoir le babypad rien que pour nous! On peut quasi jamais y jouer d'habitude, il y a toujours beaucoup trop de queue."
Hector : "Je sais pas jouer au babypad."
Calypso : "Bah, je vais t'apprendre, les règles sont très simples. Ça va être trop bien!"
Le babypad n'a, en fait, qu'un très lointain rapport avec le pasd'ball. Chaque joueur contrôle une équipe de 10 petits personnages, un par doigt. Pour déplacer un personnage on bouge le doigt entier, par rapport à la main. Et pour qu'un personnage tire, il suffit de plier une articulation inter-phalangienne. Plus on plie fort, plus le tir va loin. Si un tir touche un personnage adverse, celui-ci est instantané- ment pétrifié, et l'adversaire ne peut plus bouger le doigt correspondant jusqu'à la fin de la partie.
C'est un jeu très compliqué à maîtriser, en particulier parce qu'il demande de bouger chacun des 10 doigts indépendamment, et que chaque doigt doit combiner de façon fluide deux types de mouvement. En réalité, Calypso se concentre généralement sur un ou deux personnages, ceux des pouces, et elle élimine toute l'équipe d'Hector juste avec eux.
Tatouille : "Je vais t'aider, Hector. Bouge pas ce doigt là, je vais le bouger pour toi."
Hector : "Euh ... attend, ça va jamais marcher, c'est mon doigt!"
Calypso : "En effet, ça ne marchera pas. Si Tatouille essaie de bouger ton doigt, il va te déconcentrer. Par contre, si vous voulez faire du deux contre un, on peut brancher des personnages sur les pattes de Tatouille."
Avec l'aide de Tatouille, la partie devient plus équilibrée. Hector branche 8 personnages sur 8 de ses doigts (tous les doigts sauf les auriculaires), et Tatouille prend un personnage sur chaque patte avant. Un gros avantage de leur équipe : quand Tatouille et Hector élaborent des stratégies entre eux, Calypso ne comprend rien. Par contre, Calypso a l'avantage de l'expérience, et elle maîtrise très bien ses personnages.
Calypso : "Encore gagné! 48-12! On en refait une?"
Hector : "Euh ... Je ferai bien une pause. Je crois que M. Vatel nous a laissé des ondoyants au chocolat. On pourrait se faire un goûter?"
Calypso : "Oui, des ondoyants au chocolat, trop bien! Allons prendre un goûter!"
Installés dans les fauteuils du foyer avec un verre de chocolat liquide et des ondoyants, Hector décide d'aborder un sujet qui le perturbe.
Hector : "Euh ... Calypso ... Tu es un peu bizarre depuis le début des vacances. Qu'est-ce qui ne va pas?"
Calypso : "Mais si, tout va bien! Tout est d'enfer, je suis super contente de passer mes vacances avec toi à Sortnettes!"
Hector : "Je ne sais pas détecter les mensonges comme toi, mais ..."
Le sourire forcé de Calypso vacille, sa lèvre inférieure se met à trembler. Calypso : "On va passer Nivôse loin de nos familles ..."
Hector : "Oui, c'est triste. Ça commence à faire longtemps que tu n'es pas rentrée chez toi. Je comprend qu'ils te manquent."
Calypso : "Nivôse est une fête de famille. C'est un pêché de rester loin des siens un jour pareil, on sera maudits et on va aller en enfer."
Hector : "Euh ... Je pense que Dieu comprendra, tu sais. Je ne connais pas bien la religion des mages, mais ce n'est pas de notre faute."
Calypso : "Tu es sûr?"
Hector : "... sûr? euh ... sûr de quoi?" Calypso : "Que c'est pas de notre faute."
Hector : "Bah, c'est nos familles qui nous ont chassés, c'est pas comme si c'était nous qui ne voulions pas nous réconcilier."
Calypso se recroqueville dans son fauteuil et se met à pleurer.
Calypso : "En vrai ... Je n'ai jamais essayé de téléphoner à mes parents. Peut-être qu'ils m'ont pardonné et que je le sais juste pas. Si ça se trouve, ils m'attendent pour Nivôse, et moi, je ne vais pas y aller parce que je suis une fille indigne et une mauvaise croyante ..."
Hector : "Euh ... S'ils avaient vraiment voulu te faire passer un message, Sarpédon te l'aurait dit, non? Mais écoute ... Tu as raison, Nivôse, c'est la fête de la famille,
et on va faire ce qu'il faut pour être de bons membres de nos familles, comme des bons croyants."
Hector a l'impression de raconter n'importe quoi. Il ne connaît pas du tout la religion des mages. Mais il a vraiment envie de réconforter Calypso, et il ne sait pas quoi faire, alors il dit ce qui lui passe par la tête.
Hector : "Téléphonons à nos familles. Tu appelleras tes parents, et moi j'appellerai mon oncle."
Calypso : "Tu penses que c'est ce qu'on doit faire?"
Au grand soulagement d'Hector, Calypso a arrêté de pleurer.
Hector : "Oui! Pour Nivôse, on va sincèrement essayer de se réconcilier avec nos familles. On aura fait de notre mieux, c'est ça l'esprit de Nivôse!"
Hector se sent un peu ridicule à parler de "l'esprit de Nivôse". Mais si on suppose que Nivôse est une fête qui ressemble à Noël, alors il semble logique de pouvoir faire de grandes phrases bien creuses en parlant de "l'esprit de Nivôse". Cela dit ... Il vient de promettre de téléphoner aux Potier? Il échange parfois des SMS avec Pétronille, mais il n'a eu aucun contact avec son oncle et sa tante depuis la rentrée. Et il n'a pas trop envie d'en avoir. Les descriptions de Pétronille sont assez éloquentes sur les intentions des Potier à son égard. Peut-être qu'un coup de fil à Pétronille fera l'affaire?
Calypso : "D'accord, tu as raison. Demain, pour Nivôse, on va téléphoner à nos familles. On fera ça ensemble, d'accord? Tu m'aideras?"
Hector : "OK, on fera ça ensemble. Si tu es là, ça me donnera le courage de les affronter."
Calypso : "Oui, à deux ça sera plus facile. Et puis, en vrai, on ne risque rien, c'est que par téléphone."
Le lendemain matin, Hector, Calypso et Tatouille se retrouvent face au télé- phone du foyer des élèves.
Calypso : "Alors ... Tu commences?"
Hector : "Euh ... Bon, je vais d'abord appeler ma cousine, sur son portable. On s'entend plutôt bien, ça devrait aller."
Calypso, l'air soulagé : "D'accord, vas-y, commence."
Hector décroche le téléphone, branche le haut-parleur et compose le numéro sur le réseau moldu de téléphone.
Hector : "Allô, Pétronille? C'est Hector. Je voulais parler à tes parent pour essayer de me réconcilier avec eux."
Pétronille : "Euh ... C'est une mauvaise idée, Hector. Déjà, c'est pas le moment, ils sont au travail. Ensuite, je crois que mon père ne te pardonnera jamais, de toutes façons. Il a arrêté de faire des crises et de pousser des hurlements en parlant de toi, mais je ne voudrais pas qu'il recommence."
Hector : "Tu sais, j'ai grandi chez vous, on a quand même des liens forts, tous les quatre, même si ça ne se voit pas toujours. On a un passé commun important." Pétronille : "Je crois qu'ils ont peur de toi. Peur que tu me fasses du mal."
Hector : "Je ne te ferai pas de mal. Pas si tu ne m'en fais pas."
Pétronille : "Je te crois. Mais ils n'ont pas du tout confiance en vous, les sorciers. Ils disent que vous n'avez aucune morale, que les sorciers qui tuent des gens normaux ne considèrent pas ça comme un meurtre."
Hector : "C'est vous qui m'avez éduqué, vous me connaissez."
Pétronille : "De toutes façons, les sorciers existent, ça semble idiot de faire comme si ce n'était pas le cas. Je préférerais vous connaître, pour savoir par moi-même à quoi m'en tenir. Mais mes parents préféreraient ne plus jamais entendre parler de toi. Si tu tiens vraiment à les appeler, tu as le numéro de téléphone de la maison, non? Téléphone ce soir, vers 19 heures. Je serai au cinéma avec des amis. Ne leur dit pas que tu m'as parlé, surtout."
C'est ensuite le tour de Calypso d'appeler sa famille. Elle s'empare du combiné d'une main tremblante, met le haut parleur, et appelle. Son père, Priam Sapiam, décroche.
Calypso : "Je ... Voilà, c'est Nivôse, et c'est important de se réconcilier avec sa famille pour Nivôse. Alors ... Je voulais m'excuser de vous avoir dit toutes ces horreurs, et ..."
M. Sapiam : "S'excuser, c'est bien, mais as-tu changé de comportement? Sarpédon m'a dit que tu es restée à Sortnettes en compagnie d'un sans-pouvoir?"
Calypso : "Oui, je suis restée en compagnie de Hector."
M. Sapiam : "... Hector Potier, c'est ça?"
Calypso : "Oui."
M. Sapiam : "Calypso ... Ton ami ne s'appelle pas Hector Potier?"
Calypso jette un regard paniqué à Hector, et raccroche.
Calypso : "Je suis désolée, Hector, j'avais promis que je ne le dirai pas ... Je me suis laissée aller, ça faisait tellement longtemps que j'avais pas parlé à mon père, j'avais oublié à quel point il est bon ... Je suis vraiment désolée."
Hector : "C'est pas de ta faute. Tu n'as rien dis." Le téléphone sonne. Calypso décroche.
Hector : "Si c'est ton père, passe le moi. Je ne voudrais pas te faire manquer à ta parole."
Calypso : "Hector veut te parler, je te le passe."
Hector : "M. Sapiam? Je m'appelle Hector Potier, je suis un camarade de classe de Calypso."
M. Sapiam : "Ce n'était pas un mensonge. Mais ce n'est pas complètement la vérité non plus. Ton vrai non n'est pas Potier, n'est-ce pas?"
Hector : "C'est le nom sous lequel je suis inscrit dans cette école, et le seul que le bureau d'état civil reconnaisse."
M. Sapiam : "Certainement. Mais c'est le nom d'un sans-pouvoir. Et tu n'es pas un sans-pouvoir. Tu as un talent familial."
Hector : "Ça ne vous concerne pas!"
M. Sapiam : "Vraiment? Alors pourquoi Calypso m'a-t-elle téléphoné aujourd'hui? ... Je ne tolérerai pas que mes enfants traînent avec des sans-pouvoir et des moldus. Mais peut-être que Calypso n'a pas de si mauvaises fréquentations que ça, finalement? Peut-être que tu es juste un menteur?"
Hector : "Je ... Oui, c'est vrai, je suis un menteur. Le bureau d'état civil refuse de reconnaître mes pouvoirs. Je me suis toujours appelé Potier, et je ne veux pas passer pour un prétentieux en revendiquant un nom qui n'est pas le mien, c'est pour ça que j'ai demandé à mes amis de ne rien dire."
M. Sapiam : "Tes pouvoirs? Tu ... Vous voulez dire ... votre talent familial?"
Hector : "Euh ... oui, c'est ce que je veux dire."
M. Sapiam : "Si vous êtes un ami de Calypso, vous devriez avoir l'habitude. Aucune forme de mensonge ne marche. Cependant, je tiens à vous rassurer. Je suis de votre côté. Je ne vous ferai aucun mal, et je ne ferai rien si vous vous y opposez."
Calypso : "Hector ... J'ai rarement entendu mon père être aussi sincère."
M. Sapiam : "J'aimerais juste en avoir la confirmation, Hector, je vous en prie. Quel nom devriez-vous porter?"
Hector : " ... je sais parler aux rats. Et me téléporter."
Vers 14 toquantes, Hector, Tatouille et Calypso sont dans le sous-sol de la tour Ouest, en train de jouer au babypad, quand soudainement, la porte s'ouvre. Hector détache immédiatement Tatouille du babypad, paniqué à l'idée que quelqu'un découvre son secret.
M. Sapiam : "Bonjour, excusez moi de vous déranger. Hector, je me présente, je suis Priam Sapiam, le père de Calypso. Nous nous sommes parlés au téléphone tout à l'heure."
Hector : "Euh ... oui, je me souviens."
Hector pose Tatouille sur le babypad, et M. Sapiam le regarde d'un air intrigué.
M. Sapiam : "Je voudrais vous parler, à tous les deux. Peut-être pourrions-nous nous installer au rez-de-chaussée?"
Hector : "Euh ... Oui, bien sûr."
Installé au foyer des élèves en compagnie de Calypso et de M. Sapiam, Hec- tor ne peut s'empêcher de trouver que ce dernier n'est pas à sa place ici. M. Sapiam est un homme d'allure austère et autoritaire, un adulte tout ce qu'il y a de plus sérieux et respectable. Et le foyer des élèves est un endroit pour les élèves. Comme toute la tour Ouest, les professeurs n'y font que de rares incursions, très limitées, et Hector n'en a jamais vu aucun assis dans un fauteuil du foyer.
M. Sapiam : "D'abord ... Calypso, je suis désolé de m'être emporté contre toi. Je suis très fier de te voir aux côtés d'un seigneur Loquarexibo, et tu peux rentrer chez nous quand tu voudras. Je m'assurerai que ton frère ne t'embêtes pas."
Calypso rougit, et ne dit rien.
M. Sapiam, se tournant vers Hector : "M. Loquarexibo, ..."
Hector, gêné : "S'il vous plaît, ne m'appelez pas comme ça."
M. Sapiam : "... comme il vous plaira, monsieur. Le bureau d'état civil ne reconnaît pas vos pouvoirs, et refuse de vous enregistrer son votre nom véritable?"
Hector : "Euh ... c'est ça."
Hector raconte brièvement sa visite au BHEPM et au bureau d'état civil. Le récit met M. Sapiam dans une colère noire.
M. Sapiam : "Ces petits bureaucrates veulent voler l'héritage des Loquarexibo. Il ne faut pas vous laisser faire! Je peux vous aider, si vous voulez. Je travaille au bureau des affaires judiciaires, et j'ai quand même suffisamment d'influence pour obtenir que votre dossier soit traité de façon correcte. On pourrait organiser une épreuve où vous feriez la démonstration de vos talents familiaux devant un comité. La procédure pour la reconnaissance d'un nom familial en l'absence de membres de la famille existe, et il n'y a aucune raison de ne pas l'utiliser."
Hector : "Mais je ne pourrais pas utiliser le talent Rex."
M. Sapiam : "Bien sûr, il sera impossible de faire une démonstration du talent Rex en public. Les talents Ibo et Loquar devront suffire. Il y a plus de mille ans que personne n'a eu un des talents Loquar, Rex ou Ibo sans avoir les trois. Si vous avez deux de ces trois talents, je pense que le bureau d'état civil sera obligé de vous enregistrer sous votre nom. Cette procédure peut parfaitement être démarrée sans que personne à Sortnettes ne soit mis au courant, si c'est ce qui vous ennuie."
Hector accepte, et M. Sapiam demande alors à Calypso et Hector ce qu'ils ont prévu de faire pour leur soirée de Nivôse. Hector lui montre le repas à réchauffer que M. Vatel leur a laissé avant de partir, et le babypad.
Hector : "Mais bon, Calypso, je suppose que tu vas vouloir rentrer avec ta famille, du coup?"
Calypso jette un coup d'œil vers son père, puis vers Hector.
Calypso : "Hum, non, je ..."
M. Sapiam : "Bien sûr, si vous voulez venir aussi, M. Hector, nous serons très honorés de vous recevoir."
Hector imagine brièvement la soirée de Noël des Potier. Sauf que ce n'est pas vraiment Noël, bien sûr. Ayant grandi parmi des moldus, il a parfois l'impression d'être un lourdeau qui ne connaît pas les règles les plus élémentaires de la poli- tesse. Quand il essaie de souhaiter un "agrable repas" à ses amis en faisant tourner sa fourchette entre ses doigts, il doit la ramasser par terre une fois sur deux. Un dîner avec plein de gens qu'il ne connaît pas, réunis pour une fête religieuse dont il ne sait rien, à part qu'elle se fête en famille et qu'il n'est pas de la famille Sapiam. Le tout sous les yeux de Sarpédon.
Hector : "Euh ... Je dois téléphoner à mon oncle, peut-être qu'on pourra fêter ça en famille ... Je ne voudrais pas vous déranger ..."
M. Sapiam : "Bien sûr, je comprend tout à fait."
Calypso : "Je vais rester aussi. Je ... papa, je t'aime."
Pendant que Calypso raccompagne son père jusqu'à l'entrée de l'école, Hector téléphone chez les Potier. Patrice lui raccroche au nez au bout de deux minutes, en lui disant de ne plus jamais s'approcher de sa famille.
Le lendemain de Nivôse, Hector trouve Calypso en train de faire ses devoirs au foyer des élèves.
Hector : "Je croyais que tu avais décidé de faire tes devoirs la semaine prochaine, et de ne pas toucher un livre avant lundi?"
Calypso : "J'ai discuté avec mon père, hier soir, et ça m'a fait changer d'avis. On devrait mettre à profit notre temps libre pour progresser et nous améliorer."
Hector : "Euh ... Ton père a dû être super persuasif."
Calypso : "Mon père m'a aussi dit ... Enfin, Hector ... Est-ce que tu sais utiliser le pouvoir Rex?"
Hector : "Bah, j'ai lu un livre dessus. "Des pouvoirs Loquar, Rex et Ibo, & des précautions élémentaires à prendre pour les manier". C'est un livre que m'a donné M. Dulcebo."
Calypso : "Mais tu n'as jamais essayé? Peut-être que ça ne va pas marcher du premier coup. C'est un talent qui utilise un sort, il faut apprendre à le lancer."
Hector : "Oui, c'est ce qui est dit dans le bouquin."
Calypso : "Alors tu devrais t'entraîner."
Hector : "Bah, non, impossible. Toute utilisation du sort Rex est strictement interdite, sur les mages comme sur les moldus. De toutes façons, ça n'a pas l'air franchement utile."
Calypso : "Ça a l'air indispensable, tu veux dire. Le Sceptre Noir est à Sortnettes, et si Moldumask vient le chercher, il risque de tomber sur toi. S'il apprend que tu es un Loquarexibo, tu seras sa première cible. Il faut que tu puisses te défendre." Hector : "Je maîtrise déjà le pouvoir Ibo, et Sortnettes est l'endroit le mieux protégé du monde. Tu t'inquiètes pour rien, Calypso."
Calypso : "Mais tu devrais quand même apprendre."
Hector : "Et tu veux que je fasses comment? Ça ne marche pas sur les animaux, et je ne vais quand même pas le lancer sur quelqu'un!"
Calypso regarde Hector, et celui-ci finit par comprendre.
Hector : "Mais t'es tarée! Tu sais ce qu'il fait ce pouvoir, au moins?"
Hector prête "Des pouvoirs Loquar, Rex et Ibo, & des précautions élémentaires à prendre pour les manier" à Calypso, pour qu'elle le lise. Et le lendemain, elle n'a pas changé d'avis.
Calypso : "Tu sais Hector, c'est vrai que ce pouvoir est interdit. Mais ça n'a jamais empêché les Loquarexibo de l'utiliser. Si Dieu nous a donné des pouvoirs, c'est pour qu'on les utilise. Ta mère savait utiliser ce pouvoir, elle s'est entraînée quand elle était à Sortnettes. Et ton oncle Glaucos l'utilisait régulièrement. On ne risque rien à essayer. Je ne te dénoncerai pas, tu sais."
Hector : "Évidement que tu ne me dénoncerais pas! C'est pour toi que je m'inquiète, tu n'as pas lu le livre?"
Calypso : "Si. C'est écrit qu'avec la bonne formule, "Ego rex te libero", il n'y a aucun risque d'effets secondaires sur la cible du sort."
Hector : "C'est surtout écrit qu'avec n'importe quelle autre formule, il y a des risques de dommages cérébraux permanents, voire de mort."
Calypso : "Bah, tu ne risques pas de te tromper, il n'y a qu'une seule formule d'écrite dans le livre, et c'est celle qu'il faut utiliser."
Pendant que Tatouille monte la garde, Hector essaie à contre-cœur d'utiliser le sort Rex sur Calypso. Et il ne se passe absolument rien. Il a beau réessayer plusieurs fois, il ne parvient pas du tout à utiliser le sort Rex. Peut-être qu'il n'est pas un vrai Loquarexibo, après tout? En tout cas, cela permet d'éviter tout risque d'effet indésirable pour Calypso, et Hector en est plutôt content.
