Chapitre 32 - En attendant la commission d'état civil
En rentrant du deuxième entraînement de pasd'ball de l'équipe, Hector s'écroule au foyer des élèves. La pièce est vide, à l'exception d'Euryclée, Marie, Calypso, Hermès, et maintenant Hector.
Euryclée : "C'était crevant! Dommage que le pouvoir Ibo soit interdit au pasd'ball, ça nous donnerait un avantage tactique énorme."
Marie : "Ça serait complètement abusé! Pourquoi pas autoriser le pouvoir Rex, tant que t'y es?"
Euryclée : "Ah, là c'est clair, on n'aurait plus moyen de perdre!"
Hector : "Vous êtes pas drôles ... D'abord, je ne sais pas utiliser le pouvoir Rex."
Euryclée : "Tu n'as jamais essayé, c'est tout."
Hector : "Euh ... En fait, si, j'ai déjà essayé, mais je n'y arrive pas."
Hector leur raconte alors ses essais avec Calypso pendant les vacances.
Marie : "Attend ... Tu dis que la formule pour le pouvoir Rex, c'est "Ego rex te libero"?"
Euryclée : "C'est vrai, ça, Hector, tu ne devrais pas prononcer cette formule avec tant de désinvolture, le sort pourrait partir sans que tu fasses gaffe."
Marie : "Pas faux, mais c'est pas ce que je voulais dire ... Il me semblait ..."
Marie remonte dans son dortoir et en ramène un énorme livre intitulé "Histoire aussi exhaustive que possible de la France et des mages qui y vivaient entre les années 200 et 1800 - tome 38".
Hermès : "Il y a 38 tomes aussi gros que ça?"
Marie : "Non, beaucoup plus. C'est rangé par ordre chronologique, et ce que je voulais vous montrer est dans le tome 38, c'est tout. Regardez, là. Ils décrivent l'année 662, quand la princesse Lasthénie Loquarexibo a fait la démonstration de ses pouvoirs devant l'assemblée des nobles. Et d'après ce livre, elle a utilisé la formule "Oboedite vestrae reginae". Ça ne ressemble pas du tout!"
Hector : "D'après mon livre, il y a plusieurs formules, dont une seule qui n'a pas d'effets secondaires. Vu qu'elle voulait tuer tous ceux sur qui elle a utilisé le pouvoir Rex, elle n'était peut-être pas très préoccupée par les effets secondaires?" Marie : "Il y a plusieurs formules pour le même sort ... C'est vrai que nous, on se contente de lancer des sorts dont on apprend les formules par cœur, mais quand on sera plus grands, on pourra écrire nos propres sorts! J'ai trop hâte!"
Hermès : "D'après mon grand-père, c'est hyper compliqué d'écrire soi-même des formules. Il m'a dit qu'il vaut mieux apprendre par cœur des formules suffisamment polyvalentes pour se débrouiller dans toutes les situations que de s'embêter à écrire ses formules soi-même. C'est plus simple."
Marie : "Il parait que ça va plus vite d'utiliser des formules dont on a l'habitude, donc j'imagine que pour les situations d'urgence, tu as raison, il vaut mieux utiliser des formules toutes faites."
Euryclée : "Même dans les autres situations, en fait. Si on écrit nos formules nous- même, il y a toujours un risque de nous tromper, alors que des sorts qui ont déjà été testés feront exactement ce qu'ils décrivent, c'est beaucoup plus efficace dans presque tous les cas. Vu le nombre de mages qui ont vécu avant nous, tous les sorts utiles ont déjà été écrits."
Marie : "Mais non! Le monde n'arrête pas d'évoluer! De nouveaux sorts toujours plus puissants sont inventés chaque jour! Et puis, même si on ne veut que réutiliser les sorts écrits par d'autres, c'est toujours utile de savoir comment sont fabriquées les formules pour savoir laquelle utiliser en quelles circonstances. Certains mages ne laissent que des documentations assez lacunaires sur les effets de leurs sorts. Ils partent du principe que les lecteurs sont assez intelligents pour comprendre ce que fait un sort rien qu'en lisant la formule ... et pour l'instant, ce n'est pas notre cas."
Calypso : "Bah, on n'est qu'en 4ème, c'est normal qu'on ait encore beaucoup à apprendre. On va manger?"
En allant au réfectoire, ils croisent le Professeur Dulcebo.
Marie : "M. Dulcebo!"
M. Dulcebo : "Oui, Mlle Marin?"
Marie : "Je voulais vous remercier, le professeur Flagellabo ..."
M. Dulcebo : "Oh, venez me voir dans mon bureau après le dîner. Venez aussi, Hector."
Quand ils y arrivent, le hall de la tour Est est vide.
Hector : "Euh ... On a vraiment le droit de monter au bureau du directeur comme ça?"
Marie : "Bah, il n'y a personne, le mage de l'accueil doit être rentré chez lui. On a la permission du directeur, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas monter."
Hector ressent quand même une pointe de culpabilité en passant devant le panneau "Interdit aux élèves non accompagnés", en bas de l'escalier. Ils arrivent devant le bureau du directeur.
Marie : "On ne fait rien de mal, et on a complètement le droit d'être là." Elle frappe trois coups, bien fort, d'un air bravache.
M. Dulcebo : "Entrez! ... Oh, des élèves! Qu'est-ce que vous faites là?"
Hector : "Euh ... On vous a vu tout à l'heure et vous nous avez dit de venir vous voir après dîner."
Marie : "Je vous parlais du professeur Flagellabo."
M. Dulcebo : "Ah, oui, bien sûr! Je ne voudrais pas que vous vous imaginiez des choses. Le professeur Flagellabo et moi avons eu une discussion, c'est vrai, et il a réalisé que certains de ses actes pouvaient être mal interprétés. Mais les faits que vous m'avez rapportés sont de simples coïncidences, il n'a jamais voulu faire de favoritisme."
Marie : "Mais bien sûr que si! Et il continue, d'ailleurs! Moins qu'avant, c'est déjà ça."
M. Dulcebo : "Hum ... M. Flagellabo est un excellent professeur, et je suis certain que vous le savez, au fond de vous. Mais je suppose que je ne parviendrai pas à vous le faire admettre. Soyez sages en classe, et étudiez sérieusement en potions, c'est tout ce que je vous demande. Passons à un autre sujet. Hector, vous avez prochainement rendez-vous devant la commission d'état civil?"
Hector : "Ah, oui!"
Hector jette un bref coup d'œil à Marie, puis au Professeur Dulcebo.
Hector : "Pour prouver que j'ai les pouvoirs Ibo et Loquar. Ça devrait être une simple formalité."
M. Dulcebo : "Je ne doute pas que la démonstration de votre maîtrise du pouvoir Ibo ne soit une simple formalité, en effet. En ce qui concerne le pouvoir Loquar ... Certains des membres de la commission ne vous aiment pas. Rien de personnel, bien sûr, mais si vous mourriez, le gouvernement pourrait récupérer l'héritage des Loquarexibo. Disons qu'il se pourrait que quelques membres de la commission choisissent de suivre la tradition de façon très fidèle. Vous connaissez l'histoire de Ragnemond Loquar?"
Marie : "Oui*."
M. Dulcebo : "Alors soyez prudent."
* Voir chapitre 16
