Partie II : Son nom.
Elle avait dit à Qolt qu'elle voulait faire ses preuves. Il avait acquiescé.
Castilon était une planète aquatique, principalement faite d'océans et de très peu de terres émergées. Elle était, par conséquent, très peu habitée. Sa position dans la Bordure Extérieure n'arrangeait pas sa fréquentation peu élevée. Néanmoins, on pouvait y trouver de l'activité et même des rivalités, si l'on prenait en compte les récentes batailles qui avaient eu lieu dans le système de la planète pour en avoir le contrôle. La raison était simple : la planète était riche en ressources. Ses fonds marins regorgeaient de minéraux et d'énergies convoitées par de cupides et mercantiles personnes prêtes à affronter les océans sauvages. Mais Castilon ne se résumait pas qu'à sa géographie, son histoire ou ses ressources. Il s'agissait également de la planète où elle avait eu son accident, et où Qolt et son équipage l'avaient retrouvée presque morte. Quand il lui avait demandé si elle était prête à retourner là-bas, elle lui avait répondu :
« Je ne me souviens de rien, pourquoi est-ce qu'y retourner me poserait problème ? »
Tous deux le savaient, ou plutôt, l'un savait que l'autre espérait que retourner sur les lieux de son accident raviverait des souvenirs. Pourtant, elle y était, elle revoyait l'horizon tout de bleu azur, elle ressentait les odeurs exotiques des fonds marins, elle nageait dans ces eaux qui avaient accueilli son corps meurtri, elle respirait cette eau pure qui avait calmé la brûlure de ses poumons, mais rien ne venait. Aucun souvenir n'avait brusquement refait surface. Qu'imaginait-elle ? Elle fut un peu déçue, mais en même temps, pas vraiment surprise.
Pour faire ses preuves, sa mission était simple : s'ils avaient pu la trouver et la sauver, c'est parce qu'ils étaient intéressés par ce qui se trouvait au fond de l'océan, en-dessous du lieu de son accident. Car, au plus profond de ces eaux pures se trouvait la carcasse d'un immense vaisseau. Qolt l'avait décrit : il s'agissait d'un croiseur républicain gravement endommagé lors d'une bataille contre les séparatistes, abandonné et échoué sur la planète. Comme ils avaient dû l'abandonner dans la précipitation, nombre de petits trésors y étaient resté, seuls, en attente d'un nouveau propriétaire (idéalement un capitaine pirate humain de presque deux mètres et à la carrure imposante). Parmi ses trésors, un d'entre eux était le plus intéressant : il s'agissait d'un puissant canon, modèle militaire, capable de briser les boucliers. Malheureusement, du fait de la profondeur de l'abîme, ils n'avaient pu atteindre le vaisseau. Or, en tant que nautolan, l'atteindre était un jeu d'enfant.
Retrouver les eaux marines était pour elle un délice. Elle s'y sentait beaucoup plus à son aise, elle y bougeait mieux, elle y voyait mieux, elle y respirait mieux. Là, elle ne ressentait pas le tiraillement de sa peau neuve lorsqu'elle tournait la tête. L'eau glissait sur sa peau fragile sans jamais l'agresser. Une ombre au tableau se dessinait, pourtant : comme elle l'avait déjà constaté à la surface, son odorat n'était plus aussi aiguisé. C'était comme si elle voyait un peu flou. Cet handicap était dû à la perte de deux de ses tentacules, dont les moignons flottaient contre ses épaules. Or, l'odorat était bien plus important sous l'eau que la vue. Ainsi, elle se sentait bien plus vulnérable, comme incapable de percevoir de loin les éventuels prédateurs.
Néanmoins, elle oubliait cette diminution et continuait de nager plus profondément, décidée à faire ses preuves et à se faire accepter au sein de ce groupe de pirates. Elle savait que rien ne l'obligeait à rester avec eux, d'autant plus que la majorité était loin de l'apprécier, mais quand elle avait tout perdu, jusqu'à son propre nom, Qolt lui, l'avait acceptée et la soutenait, à sa manière. Malgré le caractère un peu froid du capitaine pirate, elle s'était attachée à ce grand gaillard. Elle savait, bien évidemment, que c'était aussi dû à son amnésie : elle ne connaissait que lui et son équipage, personne d'autre.
L'immense croiseur républicain ne fut pas difficile à trouver. Il était en effet gigantesque. Des débris parsemaient tout le fond marin, et elle se prit à penser qu'il ne s'agissait pas que des débris du vaisseau, mais peut-être aussi de son ancien véhicule. Elle atteignit le sol sableux, effrayant quelques petits poissons. De tous les morceaux de métal qui jonchaient le sol, un d'entre eux attira particulièrement son œil. Il semblait intact, en vérité, comme un objet entier au milieu de ce capharnaüm. C'était cylindrique, petit, facile à prendre en main. Un bouton attira son attention. Quand elle appuya dessus, une lumière bleue surgit soudain d'une extrémité, coupant aussitôt et avec facilité un énorme bloc de métal qui se trouvait à côté ! Surprise et effrayée, elle le lâcha. L'objet sembla se désarmer et redevenir ce cylindre à l'apparence inoffensif, et elle décida de repartir en laissant là cet objet dangereux.
Bonjour, bonsoir, à mes rares lecteurs !
Avez-vous reconnu la planète en question ? Il s'agit de la nouvelle planète introduite dans Star Wars Resistance, avec la station du Colossus ! On ne sait pas grand chose d'elle pour le moment, alors j'ai un peu brodé autour de ce qu'on sait d'elle. Comme c'est une planète convoitée par le Premier Ordre et qu'un des marchés du Colossus est de récupérer les pièces détachées des vaisseaux au fond des océans, j'ai jugé plausible une bataille entre Républicains et Séparatistes.
À demain,
MlleMau.
